lundi 18 mai 2020

L’affaire al-Dura ? Une conspiration selon Jean Corcos et Rudy Reichstadt (8/11)


 Rudy Reichstadt dirige le site Conspiracy Watch, « observatoire du conspirationnisme et des théories du complot  » soutenu depuis 2017 par la Fondation pour la Mémoire de la ShoahLe 6 avril 2014, Jean Corcos, producteur/présentateur sur Judaïques FM, radio de la fréquence Juive francilienne  (94,8 FM), a interviewé Rudy Reichstadt. Celui-ci a classé l’affaire al-Dura  parmi les conspirations, sans argumenter et sans être contredit par Jean Corcos. Des faits révélateurs de l’amateurisme de producteurs/présentateurs communautaires, du mélange des « casquettes » et des genres, ainsi que du refus ou de l’incapacité de médias et dirigeants communautaires à reconnaître, dénoncer et combattre la désinformation, notamment dans l’affaire al-Dura, et l'antisémitisme islamique. 

2e partie : La réaction de Philippe Meyer, directeur d'Information Juive
4e partie : La réaction de Virginie Guedj-Bellaïche, journaliste à Actualité juive hebdo et Osmose
5e partie : La réaction d'Alain Granat, directeur de Jewpop 
7e partie : La réaction de Michel/Meir Azoulay pour Carole Azoulay, journaliste à Actualité juive hebdo 
11e partie : L'Arche, magazine du FSJU
Yourope : « Théorie du complot : absurdité ou réalité ? » Andreas Korn


 Rudy Reichstadt co-dirige, avec Valérie Igounet, le site Conspiracy Watch, « observatoire du conspirationnisme et des théories du complot  » qu'il a créé en 2007 et "animé bénévolement pendant près de 10 ans, sans jamais recevoir ni solliciter aucun soutien financier". "Le site est édité par l’Observatoire du conspirationnisme, association loi de 1901 à but non lucratif".

Valérie Igounet est docteure en histoire (Sciences Po Paris) et chercheuse associée à l’Institut d’Histoire du Temps Présent (CNRS). Elle a co-écrit avec Michaël Prazan « Les Faussaires de l’histoire », documentaire (France 5, 2014). 

"Périodiquement, Tristan Mendès France et Rudy Reichstadt commentent dans Les Déconstructeurs l’actualité du complotisme, de la désinformation et de la haine en ligne en compagnie de David Medioni et d'un invité".

Argent public
"Depuis 2017 et avec le soutien financier de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), Conspiracy Watch s'est professionnalisé. Le site est ainsi devenu en 2018 un service de presse en ligne immatriculé à la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) sous le n° 0920 W 93758".

"Les contenus proposés par Conspiracy Watch ne reflètent pas nécessairement les vues de la FMS ou d'une quelconque autre entité qui serait amenée à prendre part à son financement. Sauf mention contraire, ils sont issus de son équipe rédactionnelle, laquelle travaille dans un esprit de totale indépendance et conformément à la ligne éditoriale qu'elle a adoptée et aux principes énoncés dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes adoptée à Munich en 1971".

"En 2018, l’Observatoire du conspirationnisme a perçu une subvention de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) pour la réalisation de vidéos dessinées à caractère pédagogique. En 2021-2022, l’Observatoire du conspirationnisme a obtenu un soutien de la DILCRAH et du Fonds stratégique pour le développement de la presse afin de proposer, sur Internet, un programme de décryptage de l'actualité du complotisme, « Les Déconspirateurs - l'émission ». Ces projets ont été réalisés dans la plus stricte indépendance éditoriale."

En 2019, interrogé sur Europe 1 - "Qui me dit que vous êtes indépendant et que vous n'êtes pas payé par le gouvernement pour affirmer que les Français adhèrent de plus en plus aux théories  complotistes ? -, Rudy Reichstadt a répondu : "Il n'est pas sûr que cela soit l'intérêt du gouvernement... Et ensuite, ce n'est pas le cas". Les allégations de Conspiracy Watch désignant comme "complotistes" des critiques du "politiquement correct" gouvernemental - le professeur Didier Raoult, ceux qui doutent de l'efficacité du "vaccin" contre le coronavirus, etc. - ou opposants du macronisme sont utilisées pour délégitimer ces opposants ou critiques, les marginaliser et justifier une censure des réseaux sociaux.

En avril 2013, la magazine Marianne et L'Oeil du 20 heures de France 2, puis Mediapart ont révélé que le Fonds Marianne, créé le 20 avril 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté et à présent secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale et solidaire et de la Vie associative, après l'assassinat du professeur d'histoire et de géographie Samuel Paty le 16 octobre 2020, à Eragny, par un islamiste russe d'origine tchétchène, Abdoullakh Anzorov, a subventionné à hauteur de "plus de deux millions d'euros" des personnes sans lien apparent avec son objet : "financer des personnes et associations qui vont porter des discours pour promouvoir les valeurs de la République et pour lutter contre les discours séparatistes, notamment sur les réseaux sociaux et plateformes en ligne". Pour rappel : Samuel Paty avait montré, dix jours avant d'être tué, deux dessins de Mahomet publiées par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo durant un cours d'enseignement moral et civique sur la liberté d'expression à ses élèves de quatrième. Il avait été isolé, marginalisé au sein de son établissement scolaire. 

Marlène Schiappa avait aussi ajouté d'autres buts : lutter contre les
 "contenus terroristes" et "contre les fake news qui font le lit de l'islamisme radical". "Quatre associations ont touché près de 1,3 million d'euros, soit plus de la moitié du fonds. Parmi elles, l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation au service militaire (USEPPM)" dirigée par le journaliste Mohamed Sifaoui et Cyril Karunagaran, entrepreneur, ainsi que Reconstruire le commun présidé par Ahlam Menouni"Une partie des sommes aurait servi", lors de campagnes électorales, "à financer des vidéos dénigrant des opposants à Emmanuel Macron, parmi lesquels Anne Hidalgo", maire socialiste de Paris.

Conspiracy Watch
 a reçu 60 000 euros du Fonds Marianne, mais il ne l'a pas indiqué sur son site Internet. Le 16 avril 2023, Rudy Reichstadt a twitté :
"Amalgames, accusations mensongères, fausses infos, insultes, calomnies, menaces… : l’agitation conspi déclenchée hier autour du Fonds Marianne est comme une mise en abyme de ce que je décris dans "Au Cœur du complot". Assez fascinant à observer.  
Le Fonds Marianne a servi à aider des acteurs de la lutte contre la radicalisation en ligne. CW en est un, et même l’un des plus unanimement reconnus pour le sérieux de son action et la solidité de son travail sur le complotisme. C’est à ce titre que nous avons été soutenus. 
Au-delà des interrogations soulevées ces derniers jours autour du Fonds Marianne, je rappelle que CW fait partie des organismes qui justifient de la bonne utilisation de cette aide :
Le « Fonds MARIANNE » a été créé pour soutenir des acteurs de la lutte contre la radicalisation notamment en ligne. Parmi toutes les candidatures reçues dans le cadre de l'[appel à projets du « Fonds… Ce n’est, en tous cas, certainement pas à une dizaine de désinformateurs professionnels et à quelques centaines de trolls conspis sur Twitter de s’improviser juges des politiques publiques en matière de lutte contre la radicalisation : ils font eux-mêmes partie du problème. 
Pour tous les autres, ce mot, attribué à Confucius : "Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi ceux qui voulaient faire la même chose, ceux qui voulaient faire le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire." 

Blocked lui a répondu sur Twitter : "Ton lien ne renvoie que vers un communiqué du Ministère qui jure ses grands Dieux que y a pas de problème. Aucun document pour nous en convaincre, 0 justification. Que des mots. Pour des gens qui sont censés s'attacher aux faits, vous ne donnez aucune preuve. Rien de factuel."

Affaire al-Dura
L’affaire Mohammed al-Dura « est l’équivalent moderne d'une affaire Dreyfus », a résumé Michèle Tribalat  le 4 avril 2014 au Figaro.

De manière choquante, le 6 avril 2014 à 9 h 30, Jean Corcos et Rudy Reichstadt, directeur du site « Conspiracy Watch, Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot  » créé à l’automne 2007, ont rangé l’affaire al-Dura  parmi les conspirations…

Il semble peu compréhensible que, depuis 2017, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah finance ce site Internet biaisé. Et ce, d'autant que d'éminents historiens récusent cette classification erronée.

Rencontre « sans complaisance »
Depuis 1997, un dimanche matin sur deux, Jean Corcos  interviewe pendant environ vingt-cinq minutes un invité sur Judaïques FM, radio de la fréquence Juive francilienne, lors de l’émission, souvent intéressante, « Rencontre  consacrée à la connaissance du monde musulman » et associée à un blog éponyme. Et, Jean Corcos crée une page Facebook dédiée à chaque émission dont le podcast peut être écouté sur le site de la radio.

« Ingénieur pendant toute sa carrière, son producteur, Jean Corcos, est aussi passionné d'actualité, d’histoire et de géopolitique. Acteur du dialogue judéo-musulman, il propose cette série à la fois pour favoriser les échanges, et pour mieux connaitre cet univers en ébullition, qui fait si souvent la une de nos médias. L'actualité y est commentée à la fois sans complaisance et sans préjugés, avec les meilleurs experts sur le sujet ».

Ce 6 avril 2014 à 9 h 30, Jean Corcos a interrogé Rudy Reichstadt, aux analyses « vraiment objectives », sur « les Juifs, les musulmans et les théories du complot  ». Le 11 avril 2014, il a livré un compte-rendu de l’émission dans un article publié dans le blog de Jacques Benillouche.

Qui est Rudy Reichstadt ? Mystère. Il a travaillé à la Mairie de Paris, selon Wikipedia. Son site liste seulement les médias ayant publié ses articles et indique son appartenance à l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean Jaurès, proche du Parti socialiste, dirigé par Jean-Yves Camus.

Les attentats du 11 septembre ? Un complot de la CIA et du Mossad selon les conspirationnistes.

Les soupçons que le président Barack Hussein Obama soit un crypto-musulman (11’46’’), qu’il favoriserait « l’infiltration  des Frères musulmans  dans l’administration  américaine  » et contribuerait « délibérément, activement à l’affaiblissement  des Etats-Unis dans le monde » et que son acte de naissance serait un faux  ? « Pas de base factuelle à toutes ces élucubrations », assène Rudy Reichstadt. But des « complotistes » : délégitimer Obama qui ne serait pas né américain, et serait un « usurpateur ». Je renvoie les lecteurs aux cyberliens pour constater la pertinence  de ces interrogations liées à Obama, à son éligibilité  et à son administration.

Puis Jean Corcos interroge Rudy Reichstadt sur l’affaire al-Dura, ces images controversées de « la mort de Mohamed al-Dura » près du carrefour de Netzarim (bande de Gaza), commentées par Charles Enderlin, correspondant à Jérusalem de France 2, sur des images signées du cameraman palestinien Talal Abu Rahma, et diffusées au JT de cette chaîne le 30 septembre 2000.

Pourquoi Jean Corcos l’a-t-il classée parmi les complots ? Mystère.


Cet amalgame infondé discrédite Jean Corcos et son invité, et confine à tort  ceux qui doutent de la véracité des faits allégués dans ce reportage - par exemple Elie Barnavi, historien et ancien ambassadeur d'Israël en France -, et plus généralement ceux qui connaissent Pallywood, cette industrie de la propagande audiovisuelle palestinienne, parmi les conspirationnistes.


« Par glissements successifs, on est passé d’une critique légitime des commentaires à une remise en cause de l’authenticité même des images diffusées à propos desquelles on a parlé de mise en scène, et jusqu’à une remise en cause de la réalité rapportée… parce que les partisans de la thèse complotiste nous disent carrément que le père et l’enfant de 12 ans jouaient la comédie. Ce sont des images très choquantes… qui vont faire l’objet d’une exploitation politique indéniable et qui visent à illustrer la cruauté, le sadisme de l’armée israélienne. Rien ne permet d’affirmer que l’enfant a été visé volontairement, et rien ne permet non plus d’affirmer qu’il ne serait pas mort. S’agissant de l’origine de tirs, on ne peut pas affirmer avec certitude qu’ils viennent d’un camp plutôt que d’un autre, mais on ne peut pas écarter l’hypothèse que les tirs aient pu venir de la position israélienne. Il y a eu une reconstitution qui a été menée pour tenter de démontrer par la balistique que cela était impossible, mais cette reconstitution ne s’est pas faite sur les lieux du drame et pas dans le cadre d’une enquête indépendante », a déclaré Rudy Reichstadt qui a perçu dans la thèse de la « mise en scène de la mort de Mohamed al-Dura » la « structure discursive commune à toutes les théories du complot » (12’30’’-14’).

Pourquoi ? Re-mystère.


Pourquoi Jean Corcos n’a-t-il pas joué son rôle de contradicteur ? Re-re-mystère.

Pourquoi Rudy Reichstadt et Jean Corcos ont-ils éludé les invraisemblances, incohérences et contradictions émaillant les déclarations de Charles Enderlin et Talal Abu Rahma ?


Ont-ils seulement assisté aux audiences judiciaires dans cette affaire et  visionné les rushes produits par France 2 ?


Ignorent-ils que l’un des buts de Pallywood, industrie florissante de la propagande palestinienne, est de désinformer, de diaboliser l’Etat d’Israël et d’amener la diaspora Juive à se distancer de cet Etat ?

Pourquoi occultent-ils le fait que le physicien Nahum Shahaf a reconstitué le lieu de la scène « al-Dura », qui avait été détruit pour des raisons sécuritaires par Israël, et ce, dans le but de vérifier l’authenticité des faits allégués par ce reportage. Nul n’a contesté sa méthodologie ? Qui a refusé une enquête indépendante réclamée par le CRIF  (Conseil représentatif des institutions juives de France), sinon France Télévisions alors présidé par Patrick de Carolis  ? Et pourquoi ?

Finalement, Rudy Reichstadt est empêtré dans ses contradictions : il exprime la position d’Arlette Chabot, ancienne directrice de l’information de France 2, qui contredit celle de Charles Enderlin défendu par Conspiracywatch et s'oppose à l'affirmation initiale, et sous serment, de Talal Abu Rahma avant que celui-ci ne se rétracte.
Plus grave. Depuis 2009, Jean Corcos est le président délégué de la Commission pour les relations avec les musulmans du CRIF. Une organisation dont deux présidents successifs, Roger Cukierman et Richard Prasquier, ont agi, certes brièvement, pour que soient établis les faits dans l'affaire al-Dura. Seraient-ils eux aussi des complotistes ?

Rappelons que le 21 mai 2008, la Cour  d'appel de Paris avait désavoué sévèrement des pratiques de France 2, Charles Enderlin et Talal Abu Rahma, avait souligné l’importance de la liberté d’expression, voire de vive critique, sur des « sujets d’intérêt général », face au pouvoir des médias, et insisté sur le droit du public à une « information sérieuse ».

Un des « meilleurs experts »
Sur la page Facebook de cet événement dominical, un trilogue s’est instauré entre Jean Corcos, Rudy Reichstadt et moi le 6 avril 2014.

Jean Corcos a écrit que cette « controverse n'était pas le centre du sujet  », et que la position de son invité « n'était pas celle de la majorité de nos auditeurs, dont vous faites partie : mais j'avais tenu, quand même, à ce qu'il s'exprime là-dessus, même rapidement. Les personnes que j'invite ont toujours la qualité de « faire bouger les choses »... et sur ces affaires de « théories du complot », il n'y a pas beaucoup de monde qui se soit investi ». C'est oublier Pierre-André Taguieff, Robert S. Wistrich et Raphaël Israéli. En quoi Rudy Reichstadt fait-il « bouger les choses » ? La page non actualisée de Conspiracy Watch sur l’affaire al-Dura comprend seulement dix articles ou vidéos, tous pro-Enderlin, en y incluant cette interview sur Judaïques FM.

Quant à Rudy Reichstadt, il s’est enfoncé en alléguant : « S’agissant du volet judiciaire de l’affaire (les poursuites en diffamation engagées par Charles Enderlin et France 2 contre Philippe Karsenty), il me semble que les internautes de passage ici ont le droit de savoir que Philippe Karsenty a finalement été condamné en juin 2013… Certes, la victoire de France 2 et de Charles Enderlin ne dit rien du fond de l’affaire. Mais il n’est pas inutile de le rappeler, surtout lorsqu’on sait que Philippe Karsenty avait laissé entendre, à l’époque où il avait été relaxé par la Cour d’appel, en 2008, que cette victoire judiciaire – temporaire – lui donnait raison sur le fond (alors que la Cour s’était contentée d’estimer, à l’époque, qu’il n’avait « pas dépassé les limites de la liberté d’expression  ») ».

Donc, puisque cette procédure judiciaire ne vise que la qualification juridique des propos de Philippe Karsenty, ce qui relève de l'appréciation contradictoire des seuls magistrats parisiens et ne vise pas l’authenticité des faits allégués en 2000, l’évoquer était inutile et ne justifie en rien de classer l’affaire al-Dura parmi les « conspirations ».

Et pourquoi citer cette condamnation récente de Philippe Karsenty, et non celles de Canal + (2010, 2012) pour avoir diffamé ce directeur de l’agence de notation des médias Media-Ratings (M-R ) en le rangeant parmi les conspirationnistes dans le reportage  « Jeudi investigation : Rumeurs, intox, les nouvelles guerres de l'information » signé par Stéphane Malterre et diffusé par Canal + en 2008 ? A noter que Rudy Reichstadt diffuse dans son site ce reportage sans informer sur la condamnation de Canal +.

Pourquoi ne pas citer la relaxe  de Clément Weill-Raynal et du Dr Yehuda David poursuivis  par Jamal al-Dura pour diffamation concernant l’origine des cicatrices de ce Gazaoui ?

Tous ces faits sont emblématiques de l’absence de professionnalisme - méconnaissance des sujets, critères bizarres dans le choix d’invités, etc. – de présentateurs de la fréquence Juive francilienne, du mélange des casquettes - Jean Corcos  s’exprime-t-il comme producteur ou/et comme président délégué de la Commission pour les relations avec les musulmans du CRIF  ? –, de dysfonctionnements graves au sein d'organisations communautaires et du fossé croissant entre des médias communautaires  et les Juifs lambda conscients de la désinformation, de Pallywood et de la taqyia.

La vérité sur l'affaire al-Dura est-elle sacrifiée sur l'autel du "dialogue judéo-musulman" et du "politiquement correct" ?

Est-ce un hasard si ces faits se sont produits sur Judaïques FM, seule des quatre radios communautaires franciliennes à n’avoir jamais interviewé Philippe Karsenty ?  

Parallèle infondé

Le 31 juillet 2015, Rudy Reichstadt a publié ce post sur son compte Facebook : "... se demande à quel moment Philippe Karsenty va commencer à nous expliquer que le bébé palestinien n'est pas mort, ou que ce n'était pas ce bébé, ou que l'incendie était une mise en scène...  cc Charles Enderlin" .

Ce message a suscité des commentaires : si certains, tel Charles Enderlin niant l'existence de Pallywood, expriment leur soutien, d'autres dont Rudy Roth s'indignent de ce parallèle infondé. Un internaute, Jérèm Layoub, allègue mes "excès", sans avancer la moindre preuve. Je renvoie les lecteurs à mon dossier sur l'affaire al-Dura. Je remercie Rudy Roth pour m'avoir défendue.


Quand un enfant palestinien décède dans des circonstances non éclaircies - l'enquête se poursuit sur l'incendie criminel de deux maisons palestiniennes, dont l'une habitée (bébé mort, parents et autre enfant hospitalisés), dans le village arabe de Duma, fin juillet 2015 -, les Israéliens expriment leur indignation, manifestent contre la violence, leurs dirigeants condamnent l'attentat, leur grand rabbin rappelle l'interdiction de tuer, etc. Si les soupçons, nés des graffitis en hébreu calligraphiés en style arabisant inscrits sur un mur palestinien, se portent sur des assaillants Juifs, les médias israéliens et mondiaux mettent la tragédie en Une, et, sans preuve, en imputent la responsabilité à Israël.


Quand un enfant israélien est tué lors d'un attentat terroriste palestinien, brûlé vif par le jet d'un cocktail Molotov, les Palestiniens exultent, dansent et distribuent dans les rues des friandises, les autorités de l'Autorité palestinienne louent les terroristes ayant commis cet attentat, les accueillent avec faste, leur rendent de nombreux hommages, les rétribuent et aident financièrement leurs familles, etc. Les médias internationaux accordent au mieux quelques lignes à cette tragédie. Et rares sont les dirigeants israéliens à émettre une déclaration ou à se rendre auprès de la famille de la victime Juive israélienne. Adva Bitton, dont la fille Adelle Bitton est morte à trois ans en mars 2015, a déploré que le président Rivlin, qui a dénoncé l'attentat à Duma et s'est rendu à un rassemblement à la mémoire des victimes de cet attentat, ne se soit pas rendu à l'hôpital au chevet de son enfant blessée lors d'un attentant terroriste palestinien.

C'est cette différence qu'il convenait de souligner. Rudy Reichstadt ne l'a pas fait. Pourquoi ?


Enfin, le 2 août 2015, The Jewish Press a publié en anglais la liste non exhaustive de 50 attentats terroristes palestiniens depuis le 31 juillet 2015. Une liste établie en hébreu par Hakol HaYehudi dont le point culminant a été la tentative d'incendier la tombe de Joseph, figure biblique, à Shehem (Naplouse) présentée comme un acte pour venger la mort de l'enfant palestinien :

Dimanche 2 août 2015

0:52 Des Arabes ont jeté des pierres contre des véhicules à l'intersection nord Zarzir, Des dommages ont été constatés.
00:38 Émeutes d'Arabes dans la vieille ville de Jérusalem
0:02 Des Arabes ont jeté des pierres contre des véhicules sur la route près de Karnei Shomron

Shabbat – 1er août 2015

23:58 Une personne légèrement blessée par jet de pierre à la jonction Givaot 
23:50 Deux Juifs ont été légèrement blessés par pierres près du village de Duma. Etc. Etc. Etc.

Rudy Reichstadt a occulté tous ces attentats terroristes palestiniens et les blessés Juifs.  Tout comme Charles Enderlin dans ses commentaires sur Facebook. Pourquoi ? Ignorance ? Manque de temps ? Indifférence ?  


Dans son livre « Criminaliser les Juifs » (2020), l'historien Pierre-André Taguieff a analysé l'affaire al-Dura.


Sondage
Le 7 janvier 2018, "alors que la France commémore le troisième anniversaire des attentats de janvier 2015, Conspiracy Watch et la Fondation Jean-Jaurès se sont associés pour commander à l’IFOP une étude permettant d’estimer la pénétration du complotisme dans la société et d’approcher plus finement le profil de ceux qui adhèrent à ce type de contenus. C’est l’enquête d’opinion la plus ambitieuse jamais réalisée à ce jour auprès du public français. Réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 20 décembre 2017, cette étude a été menée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, complété par un sur-échantillon de 252 personnes de moins de 35 ans, qui ont été remises à leurs poids réel au sein de l’échantillon lors du traitement statistique des résultats".

"L’enquête confirme que le conspirationnisme est un phénomène social majeur concernant, dans sa forme la plus intense, pas moins d’un Français sur quatre. Seul un Français sur cinq y semble hermétique. Elle met également en évidence que les jeunes sont, comparativement à leurs aînés, nettement plus perméables aux théories du complot, sauf sur certaines portant exemple sur le réchauffement climatique ou l’immigration. L’étude confirme enfin que le conspirationnisme est corrélé avec le vote vote populiste – de gauche ou d’extrême droite".      

Cette "enquête" n'explique pas ses choix initiaux, les raisons pour lesquelles elle a classé parmi les complots "l’immigration comme projet politique de « remplacement » organisé par nos élites et auquel il conviendrait de mettre fin" et le scepticisme à l'égard du "réchauffement climatique".        


Ce sondage jette l'opprobre sur ceux, scientifiques ou non, qui doutent du "réchauffement climatique", notamment après le "climategate" auquel certains médias ont consacré des articles fondés, les effets de la variabilité de l'activité solaire sur le climat, et le Sahara enneigé lors de cet hiver 2017-2018, ou critiquent "l'immigration de masse" en soulignant les défis qu'elle pose en terme d'intégration, d'assimilation des valeurs du pays d'accueil par les immigrants, de conciliation ou non entre l'Histoire, la civilisation et les principes du pays d'accueil et ceux des immigrants, d'infrastructures à prévoir et à mettre en place ainsi que de leur financement, de l'absence de tout débat au Parlement et de référendum sur cette question essentielle.


Ce sondage et son analyse interdisent ainsi tout débat au cours duquel les participants pourraient échanger des arguments. Ce qui est liberticide. Le débat est consubstantiel à la démocratie et à la science.

  
"Complotisme, les alibis de la terreur"
Le 23 janvier 2016,  France 3 a diffusé Complotisme, les alibis de la terreur de Georges Benayoun et Rudy Reichstadt. "Quels sont les mécanismes en oeuvre dans la fabrication d'une culture du soupçon ? Ce document signé Georges Benayoun s'intéresse aux ressorts du conspirationnisme. A la suite des récents attentats, les théories conspirationnistes les plus folles naissent quasi instantanément sur la toile et se propagent à travers les réseaux sociaux. Plusieurs entretiens menés avec des spécialistes du conspirationnisme complètent ceux de témoins ou des proches de victimes d'actes terroristes. Des professionnels de l'information aux prises avec les théories du complot s'expriment également. Sur la base d'archives, ce programme analyse le rôle que jouent un certain nombre d'acteurs de la sphère complotiste, avec le renfort de certains polémistes, journalistes et animateurs de télévision".

La "bien-pensance"

Le 17 janvier 2018, Conspiracy Watch a twitté : "Complexe de persécution et fantasmes complotistes '"grand remplacement", "partition...) : la nouvelle une de Valeurs Actuelles vient de sortir". 

De nouveau, Conspiracy Watch classait dans une catégorie négativement connotée des analyses non "politiquement correctes". Pourtant, juifs et chrétiens, quand ils en ont les moyens financiers, quittent des quartiers où ils sont les cibles de menaces, d'insultes ou d'agressions, des villes devenus sources de menaces à leur égard. Ainsi, nombre de Juifs ont fui le département de Seine-Saint-Denis, situé au nord de la capitale. 


"L'opium des imbéciles: Essai sur la question complotiste"

Rudy Reichstad a écrit "L'opium des imbéciles: Essai sur la question complotiste" (Grasset, 2019). «  Le complotisme a partie liée avec nos passions tristes : égocentrisme, misanthropie, paresse, lâcheté, peur, jalousie, ressentiment. Qu’il vienne panser une blessure narcissique toujours ouverte, qu’il mette en récit ce que l’on n’arrive pas à comprendre, qu’il serve à blesser ou diffamer des ennemis, son expansion n’est pas seulement le symptôme d’une crise de la démocratie libérale, elle en est aussi un facteur d’aggravation à part entière. Sur le marché noir des idées douteuses, les théories du complot s’échangent avec la même frénésie que les superstitions, les pseudo-sciences, les nouvelles spiritualités et les idéologies radicales. Une très prospère économie du complotisme s’est ainsi mise en place au cours des dernières années. Elle a ses commanditaires, ses laborantins, ses dealers, ses consommateurs occasionnels et ses junkies. Ses idiots utiles et ses imbéciles.  »

"Le monde d'après"
Le 18 mai 2020 à 19 h, J'Ose-Actifs avec l'OSE organise la visioconférence "Le monde d'après. Impacts de la crise sanitaire sur notre société et sur notre démocratieavec Rudy Reichstad. "Rudy Reichstadt est le fondateur et directeur du site de référence ConspiracyWatch.info, consacré à l’analyse critique du conspirationnisme et des théories du complot, qu’il anime depuis 2007. Membre de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, il est sollicité comme expert aussi bien par les pouvoirs publics que par la presse généraliste."

Sur la pandémie de coronavirus, Conspiracy Watch a publié l'article partial "États-Unis : comment un expert en santé publique est devenu la cible des complotistes". Et de déplorer : "Le très respecté Dr Anthony Fauci, devenu en quelques jours le visage de la lutte contre la pandémie de coronavirus au sein de l’Administration Trump, est accusé par l’Alt-Right de conspirer contre la Maison-Blanche." L'auteur allègue que le Président américain aurait tardé à adopter des mesures contre le coronavirus. Or, dès fin janvier 2020, dans un Etat fédéral, il a pris les décisions efficaces, notamment l'interdiction des liaisons aériennes avec la Chine, un plan d'aide financière élevée pour soutenir l'économie, des dépistages gratuits pour toute la population, etc.

Le 12 mai 2020, Mediapart a publié l'article "Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants". Le pure player révélait les propos "propos à connotation sexiste, homophobe et raciste" rapportés par "cinq ex-assistants parlementaires de la députée LREM" et "des humiliations à répétition au travail". L’élue a contesté « ces allégations mensongères ».

Le 13 mai 2020, l'Assemblée nationale a adopté la proposition de loi de Laetitia Avia concernant la lutte contre la haine sur Internet. 

Vice-président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et du FSJU (Fonds social juif unifié), Gil Taieb a twitté : "Tout de même troublant ces attaques contre #LaetitiaAvia juste au moment ou la proposition de loi doit être votée @AssembléeeNat ! Les lobbys doivent être content !!! #PPLCyberhaine". Passons sur les fautes de grammaire. Passons sur l'indifférence face aux graves accusations portées contre une députée visant à combattre la cyberhaine. Pour Rudy Reichstad, ce twit de ce dirigeant communautaire relève-t-il du complotisme ? Et de quels "lobbys" s'agirait-il ? En tout cas, ils ne sont pas très fortiches : la loi a été votée très majoritairement. Sans grande réaction des citoyens. Hélas !


A lire sur ce blog :
Cet article a été publié le 14 avril 2014, puis les 2 août 2015, 25 janvier 2018, 18 mai 2020.

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