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mercredi 7 avril 2021

« Juifs & musulmans - Si loin, si proches », par Karim Miské

Arte rediffuse sur son site Internet « Juifs & musulmans - Si loin, si proches  » (Juden & Muslims. So nah. Und doch so fern !, Jews and Muslims, Intimate Strangers), « série documentaire » réalisée par Karim Miské. En quatre volets, cette série « islamiquement correcte », biaisée, est fondée sur des postulats faux et éculés : la « coexistence harmonieuse entre juifs et musulmans sous domination islamique pendant plus de mille ans a été rompue notamment par le sionisme politique, la refondation de l’Etat d’Israël en raison de la Shoah ». Quatre parties effarantes d’ignorances et de fautes historiques, de prétention peureuse et de partialité négative à l’égard du Judaïsme, du sionisme, des Juifs et de l’Etat d’Israël.
 

"L'histoire n'est pas statique, c'est un passé vécu, une expérience et une mémoire. Selon le point de vue, la rétrospective apporte des réponses différentes qui nous aident à mieux comprendre le présent. Par le biais de séries documentaires de référence, les grands moments et les histoires individuelles deviennent une expérience universelle. Un voyage au long cours vecteur de savoir et de réflexion" avec Arte.
Juifs et musulmans

« Juifs & musulmans - Si loin, si proches  » (Juden & Muslims. So nah. Und doch so fern !, Jews and Muslims, Intimate Strangers), « série documentaire » réalisée par Karim Miské. "Des origines de l'Islam à nos jours : chronique de l'histoire commune des juifs et des musulmans."

« Quatre films pour raconter 14 siècles d’une relation unique entre juifs et musulmans, de la naissance de l’Islam au VIIe siècle en péninsule arabique à la seconde intifada en passant par l’Empire ottoman, l’Andalousie, le Maghreb et bien sûr Jérusalem ». Tel est le but ambitieux de cette série écrite par Karim Miské, Emmanuel Blanchard, maître de conférences de sciences politiques à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, et Nathalie Mars.

Le mythe « al-Andalous »
La thèse véhiculée est clairement indiquée : de la Bagdad abbasside à l’Empire Ottoman via l’Andalousie omeyyade, Juifs et musulmans auraient vécu des « moments d’harmonie », hormis les « épisodes les plus douloureux comme le conflit entre les tribus juives de Médine et le prophète Mohamed ou le massacre des Juifs de Grenade par des musulmans en 1066 ».

Selon cette série réalisée par Karim Miské, documentariste depuis 25 ans et auteur notamment de Musulmans de France, l’« antagonisme entre juifs et musulmans, tel que nous le connaissons aujourd’hui, commence à prendre forme il y a cent cinquante ans à peine. On peut en retracer la généalogie depuis les premiers pas de l’ingérence de l’Occident dans le monde arabe jusqu’au déclenchement de la seconde intifada, en passant par la naissance du sionisme et du nationalisme arabe qui feront tout pour briser les liens unissant depuis si longtemps juifs et musulmans ». Une manière de dissimuler l’horreur de la dhimmitude, ainsi que « l’antisémitisme politique » et «  l’antijudaïsme théologique » de l’islam (Shmuel Trigano). Cet « antagonisme entre juifs et musulmans » rappelle les « tensions intercommunautaires » alléguées, lors de la recrudescence du nombre d’actes antisémites au début de l’Intifada II, par des autorités politiques françaises refusant de dire la vérité : ces agressions venaient généralement de milieux musulmans.

Pour convaincre de la pertinence de cette thèse éculée et infondée, les producteurs ont nourri leur récit par « la parole de 40 experts internationaux : chercheurs, universitaires, historiens » - notamment Adel Rifaat, né Eddy Lévy au Caire (Egypte) et frère aîné du philosophe Benny Lévy (1945-2003) -, dont certains controversés, tel Gilbert Achkar, tout en évitant des spécialistes émérites notamment Bat Ye’or, une essayiste pionnière de la dhimmitude, ou Jeffrey Herf, auteur de Hitler, la propagande et le monde arabe. Les experts arabes interviewés émanent d’universités américaines ou européennes, et non arabes. Pourquoi ? Les relations entre Juifs et musulmans sont un sujet tabou dans le monde islamique ?
Interviewé par Shlomo Malka, directeur d'antenne de RCJ, radio du Fonds Social Juif Unifié (FSJU), le 21 octobre 2013, Karim Miské a déclaré que les auteurs d'Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours (Albin Michel) ont travaillé en bonne entente avec lui et qu'ils lui ont conseillé les noms d'intervenants. Il a ajouté : « Le conflit israélo-palestinien prend en otages les identités des uns et des autres ... On a fait un casting pour choisir les intervenants. On voulait une grande majorité de Juifs et musulmans, de vrais scientifiques ».

Par souci de didactisme et d’originalité, les auteurs ont « illustré leur série documentaire par des animations graphiques » de Jean-Jacques Prunès. « Pour la période contemporaine, photographies et images d’archives prennent le relais et se mêlent à l’animation ».

Malgré son ambition – « série sans concessions et sans partis pris » -, cette œuvre produite par Jean Labib et Anne Labro s’avère « islamiquement correcte ». Ce qui explique les soutiens accordés par l’Alliance des Civilisations (ONU), le Wolf Institute, les services culturels de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique en France  et le programme MEDIA de l’Union européenne.

A lire la présentation de la série par Arte, on frémit en notant les euphémismes et les omissions – sourates coraniques, hadiths («  L'heure du Jugement n'interviendra pas tant que vous n'aurez pas combattu les Juifs, et les pierres et les arbres derrière lesquels un Juif se sera caché diront : « Ô musulmans ! Ô serviteur d'Allah, il y a un Juif qui se cache derrière moi, viens et tue-le ») antisémites - révélant en creux des vérités indicibles. On est choqué par des parallèles aberrants, l’Histoire déformée, et la logique horrible : pour revivre ces prétendues relations judéo-musulmanes harmonieuses qui n’ont jamais existé sous joug islamique, il faudrait libérer les Juifs de « leur prison identitaire » Juive/sioniste et instituer un Etat indépendant dénommé « Palestine » citée par Karim Miské comme si elle existait dès l’Antiquité romaine !?

Le documentaire rechigne aussi à informer sur la spécificité de l'islam qui se présente comme la vérité qui remplace le judaïsme et le christianisme. Il cite à tort des points communs entre judaïsme, christianisme et islam. Or, Abraham est un patriarche du peuple Juif, et Ibrahim un prophète de l'islam. Le Jésus biblique diffère de l'Îsâ du Coran, etc

La vision des quatre volets ne rassure pas. A  commencer par le générique qui montre des images stéréotypées de soldats israéliens et d'immeubles bombardés.


"Les origines, 610-721 (Gründen, Beginnen)"
Gommant plusieurs millénaires d’histoire Juive et omettant de présenter le Judaïsme et ses "messages révolutionnaires", le premier épisode de la série débute par le « récit de la naissance de l’islam et sa conquête en un siècle d’un territoire s’étendant de la Perse à l’Espagne ».

Dans cette société de la péninsule arabique avant l’apparition de l’islam, « les juifs sont alors des Arabes comme les autres » (sic).

Progressivement, Mahomet impose aux trois tribus juives : "l’exil et l’abandon de leurs biens (sort réservé par Mahomet à la tribu juive médinoise des Qaynuqa en 624), l’extermination des hommes et l’esclavage des femmes et des enfants (tribu juive des Qurayza en 627), le rachat de la tête et la soumission à l’autorité islamique avec cession de leur territoire aussi longtemps que Mahomet le permettrait (juifs de Khaibar en 628, origine de la condition dhimmi)", écrit Bat Ye'or dans son Autobiographie.

Le massacre de la dernière des trois tribus Juives prospères de Médine : les Banu Qaynuqa, "forgerons, fabricants d’armes et orfèvres", les Banu Nadir, détenteurs de palmeraies de dattes, que Mahomet bannit toutes deux, et les Banu QurayUa, négociants en vin ? La série en exonère Mahomet, dont elle ne montre pas le visage, conformément à l’iconographie des espaces culturels arabes.

Comment la série explique-t-elle l’éloignement du Judaïsme de l’islam ? Par des « conflits théologiques avec les rabbins médinois ». En fait, les Juifs ont refusé de reconnaître à la fois Mahomet comme un prophète du judaïsme et que le Coran « corrige » la Bible. Ayant constaté l’échec de sa stratégie visant à convertir et se rallier les Juifs, Mahomet différencie l’islam : jeûne d’un mois à Ramadan et non plus à Kippour, changement de direction de la kibla (prière) de Jérusalem vers La Mecque, etc.

Selon la série, la conquête arabe et musulmane - "le mouvement d'expansion" - est normale. Le nombre de millions de victimes demeure celé. Pourtant, il est élevé : 80 millions d'Indiens tués lors de l'Hindi Kouch entre le XIe et le XVIe siècle en Inde, etc.

« Quelle a été la place des millions de non-musulmans dans cet empire ? Pour les polythéistes, c’est la conversion, pour les peuples du livre, juifs et chrétiens, le statut de « dhimmi », un statut d’infériorité plus ou moins prononcé en fonction des lieux et des époques, mais qui leur permet notamment de pratiquer leur religion ».

Ne pouvant éviter d’évoquer la dhimmitude, les auteurs la minorent dans sa description. C’est à Zvi Ben Dror, de l’université de New York, de définir de manière elliptique la dhimmitude, « vieille tradition arabe de protection… qui infère un statut d’infériorité ».

Or, la dhimmitude, c’est autre chose, et pire. Lisons la description de Bat Ye’or
« La dhimmitude est corrélée au jihad. C’est le statut de soumission des indigènes non-musulmans – juifs, chrétiens, sabéens, zoroastriens, hindous, etc. - régis dans leur pays par la loi islamique. Il est inhérent au fiqh (jurisprudence) et à la charîa (loi islamique). Le pays conquis s’intègre au dar al-islam » - le dar al-islam (maison de la soumission) se distingue du dar al-harb, composé de territoires à conquérir pour les soumettre à l’islam - « sur lequel s’applique la charîa. Celle-ci détermine en fonction des modalités de la conquête les droits et les devoirs des peuples conquis qui gardent leur religion à condition de payer une capitation mentionnée dans le Coran et donc obligatoire. Le Coran précise que cet impôt, dénommé la jizya, doit être perçu avec humiliation (Coran, 9, 29). Les éléments caractéristiques de ces infidèles conquis (dhimmis) sont leur infériorité dans tous les domaines par rapport aux musulmans, un statut d’humiliation et d’insécurité obligatoires et leur exploitation économique. Les dhimmis ne pouvaient construire de nouveaux lieux de culte et la restauration de ces lieux obéissait à des règles très sévères. Ils subissaient un apartheid social qui les obligeait à vivre dans des quartiers séparés, à se différencier des musulmans par des vêtements de couleur et de forme particulière, par leur coiffure, leurs selles en bois, leurs étriers et leurs ânes, seule monture autorisée. Ils étaient astreints à des corvées humiliantes, même les jours de fête, et à des rançons ruineuses extorquées souvent par des supplices. L’incapacité de les payer les condamnait à l’esclavage. Dans les provinces balkaniques de l’Empire ottoman durant quelques siècles, des enfants chrétiens furent pris en esclavage et islamisés. Au Yémen, les enfants juifs orphelins de père étaient enlevés à leur famille et islamisés. Ce système toutefois doit être replacé dans le contexte des mentalités du Moyen Age et de sociétés tribales et guerrières ».
Enfin, les auteurs du documentaire allèguent que la condition juive en Europe chrétienne aurait été pire. Pourtant, les massacres sont toujours, depuis des siècles et des siècles, à sens unique : des musulmans assassinant des juifs. Mais cela n’interpelle pas ces trois auteurs.


L'essayiste Bat Ye'or a écrit un article clair et précis rectifiant les fautes historiques émaillant les deux premiers épisodes. Et le professeur Shmuel Trigano a rédigé une analyse éclairante de l'idéologie véhiculée par cette série.

"La place de l’autre, 721-1789"
« Sur le continent indo-européen et le pourtour de la Méditerranée, l’islam est religion officielle. Les juifs et les chrétiens constituent des minorités organisées autour d’une même idée : l’obtention du meilleur statut possible au sein de l’empire ». Comme ces dhimmis étaient en position d’agir pour changer de statut !


Le deuxième volet  de la série rappelle le pacte d'Omar instituant la dhimmitude minorée, et refourgue le mythe de l’« âge d’or des sciences arabes, islamiques », à Bagdad et dans la Cordoue gouvernée par les Arabes favorisant la convivenza, tout en précisant que pour les Abbâssides, sciences et religion étant inséparables, il s’agit alors de « renforcer la légitimité de l’islam » par les progrès scientifiques. Sur un millénaire, la série ne cite, et très brièvement, que Maïmonide et Rachi pour évoquer les Juifs brillants, érudits. Choquant.

Quant au déclin du monde musulman ou/et arabe, il n’est pas expliqué.

Et les Croisades sont partialement présentées, en omettant les dangers encourus alors par les pèlerins chrétiens, le fait que la Première croisade, à l’appel du pape Urbain II au concile de Clermont (27 novembre 1095),visait à aider l’empereur byzantin Alexis Ier Comnène ainsi que les chrétiens d’Orient et à libérer la Terre Sainte, etc.

Ce volet montre aussi l’instrumentalisation politique et religieuse par des dirigeants musulmans de Jérusalem, notamment en décidant que le « voyage nocturne du prophète Mahomet de La Mecque vers la destination mystérieuse » serait cette cité.

L’auteur met sur le même plan « les échanges culturels - en témoigne la Maison de la sagesse à Bagdad » et « les épisodes plus tragiques comme la conversion forcée en Andalousie des juifs (et des chrétiens) par les Almohades au XIIe siècle. Au XVe siècle, la Reconquista chasse les juifs et les musulmans d’Espagne et marque la fin d’Al-Andalous ». Comme si les Juifs avaient envahi l’Espagne et régi cruellement des provinces entières !?

"La Séparation, 1789-1945"
Déjà, le titre est faux : la séparation ne date pas de l’époque contemporaine, car elle a été instituée par l’islam dès son origine, et matérialisée par la dhimmitude, les mellahs, ghettos au Maroc, le port de signes distinctifs visant aussi à humilier les Juifs – en particulier, cloches aux ceintures, chapeau jaune, « autour du cou une figurine en bois en forme de veau lorsque les Juifs se baignent » -, etc.


Résumé de cette partie : l’« Europe chrétienne est un continent marqué par l’intolérance religieuse. La situation des Juifs y est bien plus précaire qu’en terre d’islam ». Comment peut-on alléguer une telle ineptie après la lecture de « L’exil au Maghreb, la condition juive sous l’islam 1148-1912 » de David G. Littman et Paul B. Fenton, anthologie chronologique de récits de témoins oculaires en Algérie et au Maroc publiée par les Presses de l'université Paris-Sorbonne en 2010 ? Et ces deux auteurs n'ont publié qu'une partie des témoignages sur l'horreur de la condition des dhimmis en Algérie et au Maroc sur huit siècles, et ont réuni une documentation aussi considérable sur la condition juive en Tunisie, en Libye, en Egypte, etc.

« C’est en Europe que s’écrit désormais l’histoire. Révolution française, Etats-nations… Les juifs d’Europe, désormais citoyens, deviennent la cible d’un antisémitisme plus affirmé. Mais en intégrant les nouvelles élites nationales, ils s’intéressent au sort des juifs du monde musulman dont ils commencent à se sentir les protecteurs. Sionisme d’un côté, nationalisme arabe de l’autre, la Palestine appelée Syrie Méridionale par les Ottomans, devient un enjeu religieux mais aussi politique ».

A aucun moment, ce troisième volet  de la série n’explique les raisons pour lesquelles les Juifs occidentaux « cultivés, puissants » multiplient les actions en faveur de leurs coreligionnaires en « terre d’islam » : accusation de crime rituel à Damas en 1840, « affaire de Safi » en 1863 qui « a concerné la mort subite du consul espagnol et l’accusation par le sous-consul que le domestique Juif du consul avait empoissonné ce diplomate avec la complicité d’autres Juifs  » (David G. Littman) et a suscité l’intervention notamment de Sir Moses Montefiore (1784-1885), etc.

L'antisémitisme arabo-musulman remonterait à la traduction en arabe du Protocole des Sages de Sion, faux forgé par la police tsariste. Faux.

Par ailleurs, la série omet d’indiquer que ce sont des Juifs européens qui au XIXe siècle créent le mythe  de la « coexistence pacifique entre juifs et musulmans en terre d’islam et sous domination musulmane » afin d’inciter les dirigeants européens à lutter contre l’antisémitisme dans leurs pays. Un mythe  pervers retourné aux XXe et XXIe siècles par les musulmans ou/et les Arabes contre les Juifs et l’Etat d’Israël. Et véhiculé par tant de dirigeants communautaires en diaspora…

Quant à la colonisation européenne, rappelons qu’elle émancipe les Juifs, leur confère des droits (décret Crémieux en Algérie, 1870).

Les images de cette partie révèlent une « Esplanade des mosquées », en fait le mont du Temple, désertée. Curieux pour le « troisième lieu saint de l’islam »...

La série mêle habilement des faits historiques – la déclaration Balfour (1917) – à des litotes et des fautes historiques. Ainsi, elle allègue une cohabitation de plus en plus difficile entre juifs et musulmans en Palestine mandataire en la liant, par un lien de causalité, avec le sionisme politique, sans en donner les raisons, sans citer les massacres  de Juifs à Hébron, Jérusalem, Safed, etc. fomentés par al-Husseini, grand mufti de Jérusalem.

Si l’on voit des images de Juifs arrivant par trains ou travaillant à faire revivre Eretz Israël (terre d’Israël), ils sont présentés comme des immigrés. La série oublie d’informer sur les vagues d'immigration en Eretz Israël, sous l’empire ottoman et durant le mandat britannique, de musulmans venant d’Afrique du Nord et subsaharienne, du Moyen-Orient, du Caucase, etc. Résultat : les Sionistes paraissent des « pièces rapportées » dont on ne perçoit pas le lien avec leur Terre promise, avec Eretz Israël, et les indigènes seraient les « Arabes palestiniens ».

Il faut entendre Karima Dirèche, chercheuse au CNRS Aix-en Provence, et Abdelwahab Meddeb, universitaire, minorer l’adhésion des Arabes ou/et des musulmans au nazisme et les manifestations pronazies : le « nazisme est présenté comme libérateur de leur oppresseur » (Karima Dirèche) ; « l’ennemi de mon ennemi… » (Abdelwahab Meddeb). Les recherches historiques ont pourtant souligné combien cet enthousiasme se fondait sur l’antisémitisme.

Emblématique de ces carences informatives : la présentation d’Haj Amin al-Husseini (1895-1974), « mufti de Hitler », et de son action. Ainsi, la série allègue que son alliance avec les nazis daterait de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’al-Husseini s’enthousiasme pour le nazisme peu après la nomination d’Hitler comme chancelier d’Allemagne, le 30 janvier 1933 : dès avril 1933, le grand mufti demande à l’Allemagne « de ne plus envoyer ses Juifs en Palestine ». Il souhaite « bâtir une alliance durable ».

Quant au farhud, pogrom à Bagdad (Iraq) où s’était réfugié le grand mufti de Jérusalem al-Husseini  en 1941, ce volet évoque les « victimes d’un massacre » sans informer sur l’ampleur du farhud - 175 Juifs tués, mille Juifs blessés, 900 maisons juives détruites, des biens Juifs pillés, etc. -, et ceux qui l’ont commis. Et c’est encore une universitaire Juive d’origine irakienne, Ella Habiba Shohat, qui témoigne de la protection accordée par une famille musulmane irakienne à l’égard de sa famille lors du farhud !

Le nombre de musulmans ayant combattu, à l’appel d’al-Husseini, au côté des forces de l’Axe ? « Quelques milliers, essentiellement bosniaques » selon la série qui contrebalance avec les « centaines de milliers  » ayant rejoint les rangs des Français et des Britanniques. En fait, plus de 100 000 musulmans européens ont combattu pour l’Allemagne nazie, dont un grand nombre dans la division SS Handschar en Bosnie. Lauréat du Prix Pulitzer, Ian Johnson évalue de 150 000 à 300 000 le nombre de musulmans soviétiques "ayant combattu pour les puissances de l'Axe lors de la Seconde Guerre mondiale".

Silences embarrassants : la série n’ose pas dire qu’al-Husseini a participé à la Shoah - il a fait pression avec succès pour éviter l’arrivée en Palestine mandataire de milliers d’orphelins Juifs d’Europe centrale qui seront tués à Auschwitz -, a échappé aux inculpations pour crimes de guerre grâce à la France dirigée par de Gaulle qui lui permet en mai 1946 de fuir au Caire (Egypte), a joué un rôle éminent dans le mouvement « arabe palestinien », notamment comme mentor d’Arafat, et sa mémoire est louée  par l’Autorité palestinienne dirigée par Abou Mazen (Mahmoud Abbas), auteur d’une thèse révisionniste.

Sur RCJ, radio du Fonds Social Juif Unifié (FSJU), Shlomo Malka, directeur d'antenne, a interviewé, le 21 octobre 2013, Karim Miské : « Sur la position du mufti de Jérusalem et sur  ses complaisances à l'égard du nazisme, vous ne cachez rien et vous dites tout.  C'est la première fois qu'on va très loin. L'engagement du mufti au coté du nazisme a été très fort. Il ne faut pas le minorer... Il fait le salut nazi  ». Karim Miské a répondu : « C'est un engagement de conviction. [Le grand mufti al-Husseini] voit deux ou trois fois Hitler...  [Il] faisait des discours antisémites enfiévrés à la radio allemande... Le mufti savait que la Solution finale était en route. puisque Himmler le lui avait dit, et il a quand même été partisan du fait d'envoyer les Juifs en  Pologne et il savait très bien ce qu'on leur faisait là-bas. Il ne l'a pas regretté, puisqu'il l'a écrit après la guerre... Il a tenté de recruter des musulmans, surtout des Arabes, pour que les musulmans se battent du côté du Reich. Mais cela n'a pas marché. Le seul corps d'armée qu'ils ont réussi à mettre sur pied, c'est les Bosniaques pour des raisons propres à l'histoire yougoslave... Sinon, dans le reste du monde musulman, les gens se sont battus du côté de leurs puissances coloniales. La propagande nazie n'a pas marché dans ce sens là ». Bref, Karim Miské reconnait sur une radio Juive française ce qu'il omet dans sa série.

Deux mensonges éhontés parmi d’autres dans cette partie : au Maroc, le souverain Mohamed V aurait protégé ses sujets Juifs « dhimmis » des lois raciales antisémites du régime de Vichy - or, le Maroc  est depuis 1912 un protectorat français  – et « les lois françaises ne s’y appliquent pas ». Pourtant, Le Journal du Maroc  évoque alors les discriminations visant les Juifs français, étrangers et marocains édictées au Maroc par quatre dahirs (décrets royaux).

"La guerre des mémoires, 1945–2013"
Le « monde découvre l’horreur des camps nazis. En 1948, la naissance d’Israël suscite colère et amertume chez les arabes et les musulmans, joie et allégresse dans l’ensemble du monde juif, de New-York à Tel Aviv. Des centaines de milliers de Palestiniens sont expulsés et fuient avec l’espoir d’un possible retour, tandis que la grande majorité des juifs du monde musulman quittent en quelques décennies de gré ou de force l’Irak, l’Egypte, l’Iran, la Syrie, le Maroc, la Tunisie… »


De manière erronée, ce quatrième  volet de la série présente la recréation de l’Etat d’Israël – le passé Juif en Eretz Israël est largement occulté – comme une nécessité après la Shoah. Exeunt le lien entre le peuple Juif et sa terre, les accords pris lors de la conférence de San Remo  (1920), la Société des Nations en 1922, l’article 80 dénommé aussi « clause du peuple juif » de Charte des Nations unies (1945), etc. fondant les droits d’Israël sur sa terre. Quid du négationnisme et du révisionnisme en "terre d'islam", notamment au sein de l'Autorité palestinienne ?

On ne peut comprendre pourquoi, pour des musulmans, l’« idée d’un Etat juif est inacceptable », si l’on ne rappelle pas la dhimmitude. L’islam ne peut pas accepter l’idée de Juifs maîtres de leur destin, faisant refleurir leur terre négligée pendant des siècles par des musulmans Arabes, l'idée de Juifs multipliant les réussites scientifiques, économiques, etc. Cette vision de Juifs, ces anciens dhimmis devenus acteurs de leur histoire et de l’Histoire et concrétisant leur destin collectif dans leur Etat, remet en cause le dogme islamique. La normalisation des relations entre l’Egypte de Sadate et l’Etat d’Israël est alors perçue comme une « trahison » consistant à « renier l’identité arabe et musulmane ».

Avec la recréation de l’Etat d’Israël et sa guerre d’Indépendance, c’est un crépitement d’Israël-bashing : les « rapports se tendent brusquement », « 700 000 Arabes de Palestine quittent [leurs maisons] sans imaginer qu’ils ne les reverront plus. C’est la nakba, une tragédie ». Or, selon les calculs de l’historien Efraim Karsh, lors de la guerre d’Indépendance de l’Etat d’Israël, 583 000-609 000 Arabes palestiniens ont fui leurs foyers, généralement de plein gré et en raison des actions menées par les dirigeants arabes. Un nombre à comparer avec l’exode, généralement forcé et tragique, d’environ un million de Juifs des pays arabes, d’Iran, de Turquie, de la partie de Jérusalem conquise par la Jordanie, etc. Cette série insiste sur le fait que les Arabes de Palestine auraient été "dépossédés" de leur "pays". Ce qui implique qu ils auraient vécu dans un Etat indépendant, souverain, et que les Juifs sionistes auraient volé leurs terres. Un cliché de la propagande anti-israélienne, et qui reprend un poncif antisémite, celui du Juif voleur.

Un exil Juif annoncé  le 14 novembre 1947, cinq jours avant le vote du plan de partition de la Palestine mandataire en deux Etats, l'un Juif, l'autre Arabe, tout en maintenant un corridor autour de Jérusalem, par Heykal Pasha, délégué égyptien, dans un discours comminatoire au Comité politique de l’Assemblée générale de l’ONU :
« Les Nations unies… ne devraient pas perdre de vue le fait que la solution proposée risque de mettre en danger un million de juifs vivant dans les pays musulmans. La partition de la Palestine risque de créer dans ces pays un antisémitisme même plus difficile à extirper que celui que les Alliés étaient en train d’éradiquer en Allemagne… Si les Nations unies votaient pour la partition de la Palestine, elles pourraient être responsables du massacre d’un grand nombre de juifs ».
 Heykal Pasha donne alors des détails sur sa menace :
« Un million de Juifs vivent en paix en Egypte [et dans d’autres pays musulmans] et apprécient tous les droits de la citoyenneté. Ils n’ont aucun désir d’émigrer en Palestine. Cependant, si un Etat juif était créé, nul ne pourrait empêcher des troubles. Des émeutes pourraient éclater en Palestine, se répandre à travers tous les Etats arabes et risquent de mener à une guerre entre deux races ».
Ce qui suppose une coordination entre les pays arabes selon un modèle dégagé par le professeur Shmuel Trigano  : isolement, marginalisation et exclusion juridiques, économiques et politiques par un « statut des juifs », pogroms, expulsions, etc.

Cette série va plus loin dans le déni de la réalité historique en alléguant que l'Etat d'Israël, notamment l'Agence Juive, aurait "joué un rôle" dans cet exode massif. Il est invraisemblable que des communautés Juives implantées dans des contrées depuis des millénaires, ou des centaines d'années, bien avant la conquête arabe, aient pu être convaincues de s'exiler, de se déraciner, de fuir dans le plus grand dénuement, sans connaitre ou avoir préparé leur destination, sans ce plan musulman massif, en séries, d'expulsions et de menaces, sans la crainte de l'imposition à venir et redoutée du statut de dhimmi, etc.

Des Etats musulmans et les Arabes de la Palestine sous mandat britannique ont refusé ce plan de partition et mis en œuvre ce plan par lequel ils sont devenus des années 1940 aux années 1970 Judenrein. Et après samedi, dimanche

Les « Palestine » existant de facto – Hamastan dans la bande de Gaza, Autorité palestinienne dans les territoires disputés ou Fatahland, Jordanie - et parfois de jure, sont quasiment toutes Judenrein, sans Juif. Par contre, l’Etat d’Israël abrite 1,67 million de musulmans, soit environ un cinquième de sa population, pourvus de droits.

Quant à l’Etat d’Israël, ce volet souligne l’accueil « différent de celui auquel [les Juifs émigrés des pays musulmans] s’attendaient » : ils « sont aspergés de DTT alors qu’ils avaient revêtus leurs plus beaux costumes », ou étaient arrivés dénués de tout bien. Un fait triste qui n’a pas empêché ces olim d’aimer ce pays et de défendre leur patrie.

Le déchainement contre Israël se poursuit lors de l’évocation de l’Intifada éclatant en 1987 par un registre lexical biaisé : « occupation  israélienne de Gaza et de la Cisjordanie » avec son « lot d’humiliations », « colonisation  de terre palestinienne », « colons israéliens ». L’« Etat hébreu commence à perdre la guerre des images ». Hélas ! Des images d'enfants instrumentalisés lançant des pierres mortelles contre des civils et des soldats.

Selon Karima Dirèche, chercheuse au CNRS Aix-en Provence, la « question israélo-palestinienne fédère la conscience politique arabe ». Pourtant le « printemps arabe » a éclaté sans aucun rapport avec ce conflit.

C’est une « guerre inégale ». Oui, mais Karim Miské n’ose pas préciser cette asymétrie entre un Etat Juif et 57 Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique  (OCI) qui le persécutent dans les enceintes internationales, organisent son boycott et d’autres actions de délégitimation, visent sa destruction par tous moyens, etc.

Et une asymétrie entre un Etat démocratique respectueux du droit et un terrorisme palestinien soutenu par des Etats arabes, dont l'Iraq de Saddam Hussein, et frappant les Juifs en Israël, en France - attentats contre la synagogue rue Copernic (1980), contre le restaurant cacher Goldenberg (2002) - , en Italie, en Allemagne (Jeux Olympiques de Munich en 1972), etc.

« Chacun est bombardé d’images de mort dans son salon ». Oui, des morts de Juifs causées souvent par des islamikazes lors de cette "guerre d'Oslo". Non ratifiés par l'OLP, les accords d’Oslo appliquent la « stratégie par étapes » adoptée en 1974 par l’OLP :
« Les Palestiniens recevront tout territoire qu’Israël leur remettra, puis l’utiliseront comme tremplin pour procéder à d’autres gains territoriaux jusqu’à ce qu’ils obtiennent la « libération totale de la Palestine », la liquidation de l’Etat juif ».
Ce qu’énonce Yasser Arafat dès le 13 septembre 1993 – jour de la signature de la Déclaration de principes à Washington entre Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, Bill Clinton, président des Etats-Unis, et Yasser Arafat, président de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) – dans un discours préenregistré et diffusé par la télévision jordanienne, et ce qu’il répète malgré les réactions de colère des dirigeants israéliens.

Et la série se conclut de manière lapidaire à l’égard du sionisme, mouvement de libération nationale du peuple Juif : Juifs et musulmans, « frères ennemis, mais jamais étrangers, [liés par] mille ans d’un passé commun et cent ans d’éloignement et d'affrontements... Condamnés à tourner en rond dans la nuit de leurs prisons identitaires bâties avec une infinie patience par les leaders du sionisme et du nationalisme arabe. Prison mentale en vérité dont les murs n’ont pas plus de réalité que le rêve dont ils le constituent ». Bref, les Juifs seraient aussi victimes d’autres Juifs. Et cette série leur intime, non espère qu'ils se libéreront de leur "prison" juive, sioniste, et que le monde se réveillera du rêve ou du "cauchemar" sioniste. Bref la disparition de l'Etat Juif ? Et les Israéliens ? Éliminés par un génocide ?

Si la thèse de cette série était exacte, pourquoi seuls les Juifs sont-ils agressés essentiellement par des musulmans, contraints de quitter leurs quartiers, leurs villes, leurs pays ? Sans que la réciproque existe.

Mais ce volet final élude la recrudescence de l’antisémitisme en Europe ou en Amérique et ces "rues arabes" haineuses défilant en Occident seulement contre l'Etat d'Israël. Pourtant le reportage Yourope La vie juive en Europe  diffusé sur Arte en 2011 déclarait : l’antisémitisme « est surtout le fait de musulmans et se répand de plus en plus dans les pays scandinaves », notamment à Malmö (Suède) où vivent 700 Juifs suédois, qui ont financé le système de sécurité (vidéosurveillance) de leurs biens - synagogue, etc. - et 50 000 musulmans originaires d’Irak, de Bosnie, de « Palestine » (1/6e de la population) ».

Enfin, ce volet évite la solitude contemporaine des Juifs : où sont les musulmans lors des manifestations contre l’antisémitisme ? Pourquoi ce négationnisme de tant de musulmans pendant les défilés de ces "rues musulmanes" (Richard Landes)?

Les faits sont têtus et démentent cette série faussement idyllique.

Le 19 octobre 2013, le réalisateur Karim Miské a déclaré à Télérama :  « Le nationalisme crée de nouvelles identités, qui ne prennent en compte qu'une partie de l'individu. Un juif du monde musulman va devoir choisir. En fait, il n'a pas tellement le choix. S'il choisit de rester juif arabe, bientôt les Arabes ne voudront plus de lui à cause du projet sioniste et de la création de l'Etat d'Israël. S'il choisit de rallier l'Etat hébreu, il lui est conseillé de laisser sa part arabe à la frontière. Le nationalisme crée des césures à l'intérieur des personnes et fabrique du conflit... Si elle se crée sur une ethnie dominante, la langue ou la religion, la nation exclut de facto les minorités qui n'ont d'autre choix que de partir ou de faire profil bas. Il n'y a pas de place pour une altérité intérieure ». Karim Miské ignore-t-il qu'il n'y a quasiment plus de Juifs dans les pays du "monde musulman", et que ces Juifs ne sont pas Arabes ? L'Etat hébreu n'a pas demandé et ne demande pas à ses olim, Juifs faisant leur aliyah en Israël, de "laisser leur part arabe à la frontière" et sa minorité arabe ou/et musulmane ne songe pas à quitter un Etat qui lui a conféré des droits et une condition qu'elle ne trouverait dans aucun Etat du monde arabe.

Cette stigmatisation du sionisme accusé d’avoir « brisé les liens unissant depuis si longtemps juifs et musulmans » et cette dépréciation du judaïsme sont véhiculées dans une série coproduite  et diffusée par une chaine financée par l’argent public. Elles seront diffusées par une dizaine de chaines de télévision notamment en Europe après l’avoir été au Canada.

Enfin, sort chez Albin Michel un livre numérique, enrichi de textes additionnels, de cartes interactives et d'extraits de cette série documentaire.

Ce qui est curieux est que des médias communautaires ont chroniqué cette série sans en dénoncer la thèse faussée, idéologiquement biaisée. Dans Actualité juive hebdo, David Pouvil a qualifié cette série de "formidable" et "très enrichissant". Étonnant ? Pas vraiment. Cet hebdomadaire alors incontournable n'avait pas consacré d'article sur deux livres contestant le mythe "al-Andalous", et pourtant incontournables : L’exil au Maghreb, la condition juive sous l’islam 1148-1912 de David G. Littman et Paul B. Fenton et L'Europe et le spectre du califat de Bat Ye'or.

Shlomo Malka, directeur d'antenne de RCJ, radio du Fonds Social Juif Unifié (FSJU), a vu deux épisodes sur quatre. Le 21 octobre 2013, il a interrogé sur RCJ  Karim Miské dont il a loué la série sur « un sujet difficile », mais il n'a pas relevé les erreurs historiques et la partialité de cette série. Il n'a pas réagi quand le réalisateur a déclaré : « Le conflit israélo-palestinien prend en otages les identités des uns et des autres...  La langue de culture était l'arabe ». Quid du judéo-arabe ?

Addendum
Le 15 mars 2016, le quotidien israélien Haaretz a publié l'article Before Islam: When Saudi Arabia Was a Jewish Kingdom. Il y évoque la découverte en 2014, près de Bir Hima, à 100 km au nord de Najran, au sud du royaume saoudien, par une équipe d'archéologues français et saoudiens de l'inscription pré-islamique en arabe, vraisemblablement la plus anciennement connue, remontant à environ 470 avant l'ère vulgaire. Une découverte "qui a suscité la consternation en raison de son contexte juif et chrétien". Ces pétroglyphes, qui montrent notamment une croix chrétienne, ont fait l'objet d'une publication par l'Académie des inscriptions et Belles-Lettres en décembre 2015. Les dirigeants saoudiens ont du être embarrassés par cette découverte qui lie les origines de l'alphabet utilisé pour écrire le Coran à un contexte chrétien environ 150 ans avant la montée de l'islam, et au royaume juif qui jadis a gouverné ce qui est actuellement le Yémen et l'Arabie saoudite. Autre motif de gêne : le Coran et la tradition musulmane ont brossé le tableau d'une péninsule arabique caractérisée par le chaos et l'anarchie, dominée par la jahilliyah – ignorance –, l'absence de droit, l'analphabétisme et des cultes barbares païens. Ce qui semble une métaphore littéraire pour souligner la puissance du message d'unification et de lumière de Mahomet. Les décennies avant le début du calendrier islamique marqué par la "hijra", migration de Mahomet de La Mecque à Médine en 622 ont été marquées par un affaiblissement des sociétés et des Etats centralisés en Europe et au Moyen-Orient, en particulier en raison à l'épidémie de peste et aux guerres incessantes entre les empires byzantin et perse. Des études et découvertes archéologiques amènent à nuancer l'image classique et à redécouvrir l'histoire riche et complexe de la région avant la montée de l'islam.

Dans son article, l'épigraphiste français Christian Robin, qui mène l'expédition à Bir Hima, indique que la plupart des chercheurs s'accordent pour établir que vers 380 de l'ère vulgaire, les élites du royaume de Himyar se sont converties à une forme de judaïsme, car ils ont du voir dans le judaïsme une force potentielle unifiant leur empire culturellement divers et une identité unissant la résistance contre les empiétements des chrétiens byzantins et éthiopiens et de l'empire zoroastrien de la Perse. Au cours du siècle et demi suivant, le royaume Himyarite a étendu son influence en Arabie centrale, dans la région du golfe persique et le Hijaz (région de La Mecque et Médine), ainsi qu'en attestent les inscriptions trouvées à Bir Hima, au nord du Yémen et près de Riyad.

Au premier semestre 2018, l’Institut Universitaire Européen Rachi à Troyes proposa, en partenariat avec l’Institut Européen Emmanuel Levinas et le Centre des Etudes arabes et orientales de l’Université Paris-III Sorbonne, 24 heures de cours hebdomadaires, le jeudi de 11 h à 13 h, intitulées "Judaïsme et Islam : confluences", sur le thème en 2018 : Représentation de la nature, sous la direction de José Costa. "Les terres d’Islam, au Moyen-Âge, s’étendent de l’Andalousie à l’Afrique du nord et à l’Extrême Orient, en passant par l’Asie centrale à l’Afrique sub-saharienne. Elles regroupent diverses cultures, modes de pensées et de pratiques et ne peuvent constituer un ensemble homogène. De même, s’il est possible de parler d’un âge d’or du judaïsme andalou – du Xe au XIIe siècle – avec l’émergence d’écoles andalouses prestigieuses, comme l’académie de Lucena à Cordoue, renouvelant l’hébreu au contact des poètes et grammairiens musulmans, les relations entre juifs, chrétiens et musulmans en Andalousie étaient bien moins fondées sur un dialogue pacifique et tolérant que sur une cohabitation entre différentes communautés".

"Enfin, chaque segment de la civilisation de l’Islam n’est pas étanche aux autres, avec les califats se succédant en Andalousie comme en Egypte, avec pour arrière-plan les avancées militaires chrétiennes et les stratégies géopolitiques, aussi bien des Croisés que des musulmans, dans le but de conquérir ou de reconquérir Jérusalem et la Palestine. Ce cours étudiera ces différents contextes historique et sociopolitique afin de mieux comprendre la genèse et l’élaboration de la philosophie juive comme de l’islam afin d’en aborder leurs influences réciproques, leurs convergences mais aussi les points où ils s’écartent et où d’autres ramifications se créent… Leurs confluences à travers leurs différences".

"Thème de l’année : la Révélation :
18 janvier: Yassir Benhima, Histoire du texte coranique 1
25 janvier: Yassir Benhima, Histoire du texte coranique 2
1er février: José Costa, La révélation dans le Coran et son arrière-plan juif 1
8 février: José Costa, La révélation dans le Coran et son arrière-plan juif 2
15 février: Yohann Taïeb, titre à définir
8 mars: Paul Fenton, La révélation dans la philosophie juive (Maïmonide, Abraham Heschel).
15 mars : Daniel De Smet, Le mécanisme de la révélation prophétique selon les auteurs ismaéliens .
22 mars :  Paul Fenton, La révélation dans la philosophie juive (Maïmonide, Abraham Heschel).
12 avril : Cristina Ciucu 2 séances. Mystique juive et musulmane: la révélation permanente.
17 mai : Meryem Sebti, la fonction éthique de la prophétie chez Avicenne".

Le 23 juin 2019, a eu lieu de 11 h à 12 h 30 "Juifs et musulmans, une histoire partagée" au mahJ de 14 h 30 à 16 h à l'Institut du monde arabe (IMA), mais l'IMA ne l'annonce pas sur son site Internet, "par Yaële Baranes, conférencière du mahJ, et Élodie Roblain, conférencière de l’Institut du monde arabeCe parcours croisé, composé de deux visites à deux voix, propose de découvrir la richesse du patrimoine partagé par les cultures juive et musulmane. En retraçant les relations entre juifs et musulmans, il met en exergue une mémoire partagée aux accords tour à tour discordants et harmonieux. Il est conseillé de suivre les deux visites".

Traités définissant les relations entre pays, les "accords d'Abraham" ont été signés 
le 15 septembre 2020 à la Maison-Blanche à Washington (Etats-Unis) entre d'une part Israël et les Émirats arabes unis (EAU) et, d'autre part, Israël et Bahreïn. 

Professeur émérite des universités, directeur de Dialogia, fondateur de l'Université populaire du judaïsme et de la revue d'études juives Pardès, Shmuel Trigano les analyse ainsi :
"Du point de vue israélien, il faut saluer tout d’abord le coup de maître tactique dont ces Accords sont le produit. Avec eux sont éliminés du jeu les Palestiniens et leur prise en otage du monde arabe, le front du refus arabe, l’Union européenne et son mantra assorti de menaces du « Deux peuples deux Etats »  tandis que la Gauche israélienne toujours prisonnière d’Oslo malgré son immense échec, se voit reléguée dans les marges. Cependant, c’est uniquement avec la signature de l’Arabie saoudite que nous saurons si ces Accords sont un succès. Bahreïn et les Emirats sont en fait les ballons d’essai que l’Arabie envoie pour jauger la situation. Ces Etats n’auraient jamais rien entrepris avec Israël sans son accord tacite. Mais déjà l’obtention de la bienveillance de l’Arabie saoudite, pays gardien des lieux saints de l’islam, constitue un développement très important. Entre temps, dans l’attente de cette signature, les Accords comportent une dimension stratégique très importante sur le plan régional: Israël a désormais des alliés militaires locaux face à l’impérialisme iranien et la guerre sainte menée par la théocratie iranienne en vue de l’extermination d’Israël est démentie.

La fin d’une configuration stratégique
L’existence de ces Accords s’inscrit dans la fin de l’ère soviétique et de la guerre opposant le monde libre au monde communiste. Le monde arabe avait été un des leviers les plus efficaces de l’agitation anti-occidentale, manigancée par le pouvoir soviétique sous le masque de l' »anticolonialisme ». Les Etats arabes, créés de toutes pièces au lendemain de la décolonisation  se sont, sous la gouverne de l’URSS, rigidifiés en un seul bloc uni par la haine d’Israël et l’antisionisme.

La clef de voûte de cette configuration fut l’identification à la cause palestinienne, construite de toutes pièces comme une cause « nationale » en lutte contre le colonialisme et non comme la guerre sainte qu’elle était. L’espion soviétique, passé à l’Ouest, Ian Pacépa, a révélé que c’est lors d’un congrés en Roumanie, en 1964, sous l’égide du KGB et de Ceaucescu, que fut créée l’OLP, l’Organisation de Libération de la Palestine. Ce congrès décida d’un tournant stratégique: reconfigurer la cause palestinienne comme une cause « nationale » séduirait la gauche européenne du monde libre en proie à cette époque au tiers-mondisme et à l’anticolonialisme. Les Palestiniens devinrent le peuple élu de la gauche sous influence soviétique, incarnant ce que le Prolétariat mondial incarnait autrefois. C’est aujourd’hui l’islamo-gauchisme qui a hérité de cette fabrication.
L’effondrement du bloc soviétique provoqua en peu de temps l’effondrement du chateau de cartes des Etats arabes post-coloniaux et, avec eux, de cette stratégie. Les pseudo « printemps » arabes des années 2000 en donnèrent le spectacle qui ouvrit la voie à une régression, au retour de l’islam politique et des Frères musulmans qui avaient prévalu, à l’époque pré-nationale (quand la oumma n’était pas comprise comme la nation mais comme la communauté islamique).
C’est dans cet arrière plan qu’il faut comprendre la disparition de l’élément palestinien dans la nouvelle configuration. Elle n’est pas forcément le résultat d’une politique délibérée mais l’effet de la constitution d’un nouveau paysage stratégique. Il est remarquable à ce propos que l’Union Européenne est aujourd’hui la seule puissance qui en soit restée à soutenir de façon quasi religieuse la cause palestinienne. Cela confirme la thèse du dissident soviétique Vladimir Boukovski. Devenu libre, il avait rejoint l’Europe à l’époque de son unification et découvert que l’UE, qui se constituait sous ses yeux, avait beaucoup de ressemblances avec ce que fut l’URSS, sur le plan de la nature du pouvoir et de la politique mais aussi de l’idéologie. Il inventa le cigle EUSSR à l’occasion d’un livre célèbre « EUSSR les racines soviétiques de l’intégration européenne » (2004)…

Les faiblesses des Accords
Ceci dit, il ne faut pas ignorer les faiblesses de ces Accords qui risquent, dans certaines circonstances non maitrisables mais de l’ordre du possible, de connaître une crise profonde. Les Etats arabes concernés sont faibles bien que riches: ils n’ont aucune profondeur stratégique et la population qui les peuple est étrangère (88,5 étrangers non citoyens dans les EAU; 54 % d’étrangers non citoyens, en majorité chiites, soutiens de l’Iran et hostiles aux Accords avec Israël au Bahreïn). Nul ne sait quel pourra être l’avenir de ces Etats: révolutions de palais, invasion, rebellion des étrangers locaux? L’Iran en ferait une bouchée. Faut-il aussi envisager la possibilité d’un retournement dans des circonstances particulières? La culture de la Takia est ainsi à prendre aussi en considération. C’est une dimension culturelle permanente que toute stratégie réaliste doit prendre en compte et intégrer dans les scénarios du possible.
Mais il y a aussi des faiblesses du côté israélien. Le fossé gigantesque entre l’immense sucès diplomatique de Natanyahou et la chasse aux sorcières dont il est l’objet dans son propre pays pose question sur la capacité des Israéliens à prendre la mesure de la réalité et de la hiérarchie des enjeux. Car la haine anti Natanyahou au sein même d’Israël sape objectivement la crédibilité de ces accords aux yeux mêmes des partenaires arabes. Le comportement de l’extrême gauche anarchiste (les « drapeaux noirs ») en la matière franchit une limite. Ce travail de sape du négociateur en chef de ces Accords, affaibit considérablement le pays dans l’arène internationale, auprès de ses ennemis comme de ses « amis » occidentaux, ravagés, aux mêmes, par leur démission civilisationnelle et qui n’ont de cesse d’entrainer Israël dans leur déclin. La fin de la présidence Trump joue autant sur ce destin car le retour à la politique d’Obama qu’elle annonce promet des catastrophes au Moyen Orient. Il ne faut pas cependant négliger le coup de maître de Trump qui a assorti ces Accords historiques d’une vente  d’avions à ces pays et à l’Arabie saoudite pour des sommes considérables. Le business n’était pas absent de son opération. Ce qui veut dire aussi que si Trump avait conservé le pouvoir il n’aurait pas été impossible qu’il y ait une crise avec son partenaire israélien, notamment sur le plan de la politique en Judée Samarie comme on l’a constaté à un moment de la négociation.

La principale défaillance israélienne concerne justement cette vente d’avions furtifs qui fait peser une menace sur le capacité d’Israël à faire face à une guerre surprise dans laquelle il aura perdu la supériorité aérienne (qui seule peut compenser sa faible profondeur stratégique) ou dans laquelle une tierce partie se serait emparée de ces avions. Le débat public ne nous a pas dit si effectivement Natanyahou a accepté cette transaction comme prix à payer pour la reconnaissance d’Israël. En quel cas celà pourrait être un marché de dupes.

Le prix à payer est effectivement très lourd de conséquences: le gel de toute décision concernant les territoires de Judée Samarie, présentée par Netanyahou avant les élections comme « l’annexion », fait peser un nuage noir sur l’avenir des 500 000 Juifs installés dans ces territoires et implique l’hypothèse de la constitution d’un Etat palestinien. A ce propos, il y avait par ailleurs quelque chose de désolant à entendre le premier ministre annoncer de façon lancinante l’annexion à venir sans jamais la mettre en œuvre et jusqu’à ne plus en parler. Pourquoi alors l’avoir annoncée? Il valait mieux se taire et éviter que le monde ne se ligue contre Israël pour aucun résultat.  Quelque chose d’autre relève de ce que je définirais comme une faiblese interne: revendiquer la souveraineté sur ces territoires parce que les Etats Unis avaient donner le feu vert, en quelque sorte sous leur « procuration », n’est pas l’expression d’une souveraineté authentique qui implique une forte conviction personnelle et  qui n’a pas besoin d’autorisation d’une tierce partie pour s’énoncer et s’affirmer sur le terrain. Est-il vrai que Natanyahou a renoncé à toute évolution de la Judée-Samarie qui n’aille pas dans le sens de l’OLP? En tel cas, ces accords auraient consacré une terrible défaite, lourde d’ennuis à venir quand il faudra passer à un règlement.

Les vrais défis
Il y a une autre dimension qui est en jeu, de façon moins immédiate, mais à laquelle personne ne songe. La télévision israélienne et même Natanyahou nous présentent une vision « consumériste » des Accords: des milliers d’Israéliens attendraient de se rendre à Dubaï en touristes et d’autres d’y aller faire des affaires.  La communauté juive locale composée d’expatriés est l’objet de nombreux reportages… Bientôt on entendra parler des Israéliens qui veulent rejoindre le contingent d’étrangers pour y vivre et y faire des affaires… Dubaï comme luna park! C’est très affligeant d’aborder cet événement  dans un tel esprit qui n’est pas à la hauteur de l’événement. Les choses sont en effet autrement plus complexes et lourdes à porter. J’évoquerais 3 problèmes capitaux impliqués par ces Accords qui bouleversent notre vision des choses et la stratégie de survie nationale d’Israël.

1) Comment gérer, dans une optique militaire et même spirituelle, le fait qu’Israël s’allie à des Etats arabo-musulmans dans une confrontation avec d’autres pays musulmans (l’Iran notamment),  une confrontation qui n’est pas seulement politique et militaire mais aussi religieuse, sunnites contre chiites. Israël dans le camp chiite? Quel impact pour la stratégie de l’existence juive nationale? Qu’est ce que cela signifie sur le plan des finalités ultimes? Quel impact sur le rapport à l’UE et aux Etats Unis? Israël quittera-t-il le camp occidental?
Quel impact rétrospectif sur les pays sunnites eux même dans leur rapport aux textes coraniques sur le statut des non musulmans, ce que restent les Juifs aux yeux du monde musulman?

2) Israël, désormais en paix avec ces pays, il est inévitable que Jerusalem et la mosquée El Aksa devienne une station du pélérinage islamique. La Mecque n’est pas très loin géographiquement de Jerusalem (1200 km à vol d’oiseau, 1500 km par la route). Ce serait un développement  cataclysmique par ses conséquences. Il est clair qu’Israël abandonnerait par la même toute ambition de retour sur le Mont du Temple et que Jérusalem deviendrait la destination d’immenses populations musulmanes qui voudront faire le pèlerinage au troisième lieu saint de l’islam après avoir fait leurs dévotions à La Mecque et Médine .
Comment Israel s’en sortira-t-il pour gérer ces flux de population considérables dont le plus grand nombre d’entre elles ne sont pas les « amies « d’Israël. Le statut de Jérusalem comme capitale d’Israël en serait – dans l’état des choses actuelles- profondément ébranlé. Celà rappelle  le tableau de ce qu’un écrivain égyptien des années 1970, Mouhamad Said Ahmad[1] définit comme la « stratégie de l’assimilation de l’entité sioniste dans l’espace arabo-oriental », la paix programmerait selon lui la fin d’Israël, étouffé dans l’étreinte mortelle d’un monde arabe devenu pacifique.
On sait par ailleurs (mais très peu) que le Mont du Temple est sous influence de la Turquie qui investit beaucoup en argent et en pèlerins et en orientation du Mufti. La Turquie a ainsi marginalisé la Jordanie qui était le « gardien des lieux saints musulmans » du temps qu’elle occupait (illégalement) la « Cisjordanie ». Israël souhaite mettre sur les rangs de l’administration du Wakf l’Arabie saoudite qui, seule, pourra rivaliser avec la Turquie sur le plan de l’argent et de la religion. On dit même que ce serait là le prix à payer pour la reconnaissance d’Israël par l’Arabie saoudite. Israël non seulement se retrouvera mêlé aux conflits intermusulmans sur l’autorité religieuse ultime mais encore il renoncera de facto à toute présence sur le Mont du Temple. Est-ce son combat? Et surtout Israël est-il préparé à cela ? Je ne vois aucun début de réflexion sur ces sujets.

3) Le destin des territoires de Judée Samarie est la troisème inconnue de ces Accords. S’il est vrai que les assurances obtenues par les Emiratis, selon lesquelles un Etat palestinien sera créé et qu’il n’y aura aucune annexion israélienne, quelle sera la conséquence pour la survie stratégique et la continuité d’Israel (14 km de profondeur stratégique en son centre névralgique qui rend impossible la création d’un troisième Etat dans la Palestine mandataire, le duxième Etat étant la Jordanie ). Que deviendra surtout son lien à l’histoire et à l’identité juives et l’assomption pleine et entière de son destin et de sa vocation juives en rapport avec ces territoires historiques. Les Accords engagent-ils Israël à renoncer à son envergure souveraine et à n’être en définitive qu’un Etat refuge pour Juifs persécutés, et pas le surgeon de l’Israël éternel? Condamné à ne pas porter les habits de son historicité? Par ces Accords Israël se retrouvera sous une épée de Damoclès permanente. Quand cela se jouera, on saura alors seulement si ces Accords ont été ou non pour lui un avantage…

4) Le business potentiel attaché à ces Accords chasse leur enjeu historique et identitaire. A lire l’interview[2] de l’adjointe au maire de Jérusalem, Fleur Hassan Nahum, on est quelque peu abasourdi quant à l’impact politique de ses projets:  » En tant qu’adjointe au maire de Jérusalem, je vois un immense potentiel de coopération dans le domaine du tourisme et surtout dans le domaine de la technologie. De plus, comme Jérusalem compte 40% d’Arabes parmi sa population, nous veillons à intégrer nos citoyens arabes dans le processus de normalisation. Ils ont un rôle clé à y jouer comme passerelle entre Israël et les pays du Golfe sur le plan du rapprochement culturel et de la langue. En raison des diverses facettes culturelles de notre ville, Jérusalem-Est pourrait ainsi devenir le carrefour économique du Moyen-Orient ».
En somme celà reviendrait à rediviser Jérusalem (redevenue « Jerusalem Est« ) et à confier à sa population palestinienne, qui conteste la légitimité d’Israël sur toute la ligne, le soin de ses rapports avec les Emirats, sans compter que ces 40%  de la population de Jérusalem, dotés de cette vocation l’emporteraient sur le reste de la capitale, plutôt endormie économiquement : Jerusalem-Est deviendra le » carrefour économique du Moyen Orient », une ville en soi!
On voit incidemment que cette nouvelle configuration aura un impact sur la population arabe d’Israël. Leurs partis, dès le départ, ont tous refusé la paix avec les Emirats et l’ont condamnée pour trahison. Cependant il faut prévoir ce que sera l’importance des investissements émiratis probables  dans le secteur arabe israélien. Ils auront pour effet sans doute de créer une plus grande perméabilité de ce secteur de population aux influences venues du monde arabe.. Elle est déjà à l’œuvre avec la Turquie…

Une révolution mentale de l’islam?
Il y a aussi un développement dont est grosse la logique des Accords d’Abraham et auquel personne ne pense mais qui pointe déjà dans les accusations de trahison qui fusent de plusieurs endroits du monde musulman à l’égard des deux Etats du Golfe signataires. Les retombées sur l’islam de ces évolutions seront en effet considérables. La reconnaissance d’Israël par les signataires arabes a objectivement (même si ce n’est pas subjectivement) des retombées théologiques considérables pour l’islam. Elle implique la caducité du statut de dhimmi auquel l’islam et la Sharya assignent les non musulmans, une exclusion sociale qui a également une dimension territoriale et politique dans la mesure ou l’islam est, dans son propre enseignement, la seule légitimité sur terre, une légitimité qui a une traduction géographique et politique qui distingue entre « territoires de l’épée », champ de la guerre du Djihad, « territoires de l’islam », où règne la paix sous la gouverne de l’islam, et « territoires de l’armistice (temporaire) », ou le djihad est suspendu du fait d’un rapport de forces qui lui est défavorable. Or, Israël est un Etat souverain, soit le contraire d’une « oumma » dhimmie, le reconnaitre ne peut se faire selon la Charya que dans le registre de l’armistice ponctuel…  Cependant, si l’impact théologique se développe en résistant aux accusations de trahison de l’islam, c’est une véritable révolution culturelle et  politique qui s’annoncerait. Le tout dépendra bien sûr de la signature de ces Accords par l’Arabie saoudite, sanctuaire de l’islam, et donc engageant la religion dans cet acte politique.

On reste cependant très dubitatif devant la possibilité d’une telle évolution. L’islam pourra-t-il renoncer à cette doctrine politique et territoriale qui voue toute la planète à l’islamisation? Comment vont s’en sortir les Emiratis qui sont de manifestes représentants de l’islam? Il faut remarquer qu’il existe dans le Coran lui même la possibilité d’une deuxième version, moins négative, du rapport aux Juifs, ou plutôt à « Israël » par le biais de certains verset ambivalents. Je suis en la matière la thèse de l’orientaliste israélien Eliezer Cherqui[3]. Le verset 2 du Coran de la sourate « Le voyage nocturne », 104, déclare en effet: « Nous (Allah) dîmes aux Enfants d’Israël : Habitez cette terre puis lorsque la promesse dernière se réalisera, (la fin des temps), nous vous ramenerons en foule mélangée ». La sourate 5 de la table servie, verset 21:  « Ô mon peuple (Israël), entrez dans la Terre sainte qu’Allah vous a prescrite ». Et sur le judaïsme: « Et nous avons donné à Moise le livre dont nous avions fait le guide pour les Enfants d’Israël. Ne prenez pas de protecteur en dehors de moi ». Puis dans la Sourate 2, La Vache, verset 47 « Ô Enfants d’Israël rappelez vous mon bienfait dont je vous ai comblés, vous que j’ai préférés à tous les peuples ».
Cela reviendrait à dire que la thèse de la vocation de toute la terre et de toute l’humanité à devenir musulmanes, qui fait corps avec le droit islamique, s’arrêterait aux frontières d’Israël?  Quoique les esprits en islam contemporain s’accordent à dire que les « Enfants d’Israël » en question ne sont pas les Juifs, devenus une religion partagée par des origines diverses qui professent le judaïsme, religion délégitimée sur le plan des finalités ultimes de sorte que la prescription du Coran en faveur d' «Israël » ne serait plus valide pour les Juifs. Quoiqu’il en soit, il semble clair que cette doctrine concernant Israël constitue un problème pour les musulmans contemporains parmi lesquels le discours antisémite et antisioniste contemporain prospère. Si les Saoudiens en viennent à reconnaître Israël, les théologiens de la couronne franchiront-ils le pas de la porte de cette reconnaissance théologique? Je reste pour l’instant très perplexe. Sans doute sera-ce « à la fin des temps » comme le dit la Sourate. Entre temps, que se passera-t-il?

En conclusion, je dirais que l’Etat d’Israël n’a pas encore entamé une réflexion sur le plan stratégique, intellectuel et mental nécessaire pour se confronter à ce nouveau et bouleversant paysage. Si la gauche israélienne en est à ses drapeaux noirs et à son leurre d’un Etat palestinien, la droite libérale est absente aux défis contemporains, toute à ses rêves touristiques et financiers. Or ce qui est en jeu avec les Accords d’Abraham est grave et demande une réflexion nationale de grande ampleur."

[1] Cf. Je tiens cette information de Mordechai Nissan
[2] LPH -Magazine. Jérusalem
[3]Cf. le colloque de Dialogia: https://dialogia.co.il/le-mythe-andalou-en-question/"

Série documentaire de Karim Miské
Film écrit par Karim Miské, Emmanuel Blanchard et Nathalie Mars
Animation de Jean-Jacques Prunes
Avec la voix de Nathalie Richard
Direction éditoriale : Sylvie Jézéquel
France, 2013, 4 x 52 mn
Coproduction : ARTE France, Compagnie des Phares et Balises, France Télévisions (France 3 Corse Viastella), Vivement Lundi !, Pictanovo
Soutiens : Alliance des Civilisations (ONU), Wolf Institute , services culturels de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique en France, Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), programme MEDIA de l’Union européenne, Région Ile-de-France, Région Nord-Pas de Calais, de la Région Bretagne, Agence nationale de la cohésion sociale et l’égalité des chances - L’Acsé – Fond Images de la diversité, de la PROCIREP – Société des Producteurs, ANGOA
Sur Arte les 22 octobre à 22 h 25 et 9 novembre à 10 h 40 - Les origines, 610-721  (1/4) et La place de l’autre, 721-1789  (2/4) - et 29 octobre 2013 à 23 h 15 - La Séparation, 1789-1945  (3/4) et La guerre des mémoires, 1945–2013  (4/4), les 28 juillet et 6 août 2015.
Disponible du 29/03/2021 au 18/09/2021
Sur TV5 Monde le 21 mai 2014 

Visuels :
Dessin : © Jean-Jacques Prunes
 Meknès - Musiciens israélites et marocains. © Amar re Ohana, Centre de la Culture Judéo-Marocaine (Bruxelles)

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Cet article a été publié les 29 octobre 2013, puis 21 mai 2014, 28 juillet 2015, 20 mars 2016, 18 janvier 2018, 23 juin 2019. Il a été actualisé au 28 juillet 2015.

36 commentaires:

  1. je trouve assez drole le fait que chacun dise qu'il n'est pas partisan et que dans chaque œuvre ( le film comme votre commentaire ci dessus) le soit. La suspicion de l'un envers l'autre ne changera pas d'aussitot.

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  2. Je trouve assez drôle que vous ne donniez pas votre nom et que vous ne présentiez aucun argument à votre allégation selon laquelle mon article serait partisan. J'ai rétabli une partie de la vérité historique.

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    1. le Coran transformé par le Calife qui l'a couché par écrit divise le monde en deux: dar el islam, les pays d'islam et dar el horb les pays de guerre. L''islam se prétend universaliste donc totalitariste politiquement et religieusement (théocratie, califat...) l'épée du drapeau arabe et les prénoms des fils de Kadhafi et de Ribéry : sif el islam signifient "l'épée de l'islam"; à Tunis, les arabes nous disait "bésif alik" avec l'épée nous t'obligeons,
      L'universalisme arabe s'est opposé à l'universalisme chrétien. le christianisme s’écroule en Europe, l'islam s'y insère...LA VÉRITÉ C EST QUE LA GUERRE D ISLAMISATION (djihad) DU MONDE FONDÉE SUR DES VERSETS DU CORAN que je peux vous fournir n'a jamais cessé car le Coran autorise des trêves mais jamais de paix, les infidèles juifs doivent se convertir ou mourir. Plus tard, hors du Coran un responsable musulman créa la situation du dhimmi très bien décrite dans votre article. MAIS NE VOUS Y TROMPEZ pas NOUS VIVONS LA GUERRE DE RELIGION QU'ILS NE POURRONT pas GAGNER CAR AUCUN SYSTÈME TOTALITAIRE NE POURRA JAMAIS RÉGNER SUR LE MONDE;;;

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    2. quelques versets du Coran que vous connaissez peut etre...
      Extraits de la traduction Régis Blachère : « DÉCLARATION DE GUERRE AUX NON - MUSULMANS. CONDAMNATION DU JUDAÏSME ET DU CHRISTIANISME.]
      Sourate IX - 29 « Combattez ceux qui ne croient point en Allah ni au Dernier Jour, [qui] ne
      déclarent pas illicite ce qu'Allah et Son Apôtre ont déclaré illicite, [qui] ne pratiquent point la religion
      de Vérité, parmi ceux ayant reçu l'Écriture ! [Combattez-les] jusqu'à ce qu'ils paient la Jizya,
      directement et alors qu'ils sont humiliés 1. 30 Les Juifs ont dit : " 'Ozaïr est fils d'Allah. " Les
      Chrétiens ont dit : " Le Messie est le fils d'Allah. " Tel est ce qu'ils disent, de leur bouche. Ils imitent
      le dire de ceux qui furent infidèles antérieurement. Qu'Allah les tue 2 ! Combien ils s'écartent [de
      la Vérité] ! »

      Sour. V 37/33 – « La récompense de ceux qui font la guerre à Allah et à Son Apôtre et qui s'évertuent à [semer le] scandale sur la terre sera seulement d'être tués ou d'être crucifiés, ou d'avoir les mains et pieds opposés tranchés, ou d'être bannis de leur pays. Cela sera pour eux opprobre en la [Vie] Immédiate et, en la [Vie] Dernière, Ils auront un tour­ment immense. »

      « Sour IV ; 93/91- S'ils (les Hypocrites, donc les médinois encore païens) ne se tiennent pas à l'écart de vous, [s'ils ne] se rendent pas à vous à merci et [ne] déposent pas les armes, prenez-les et tuez-les où que vous les acculiez ! Sur ceux là, Nous vous accordons un pouvoir éclatant

      LA TREVE VUE PAR LE CORAN « Sour. IX (traduction R. Blachère)
      … 4 - Exception pour ceux des Infidèles avec qui vous avez conclu un pacte (trêve), [qui] ensuite ne vous ont point fait dommage et n'ont prêté assistance à personne contre vous. Respectez alors pleinement votre trêve-pacte avec eux jusqu'au terme qui les lie!... 5 Quand les mois sacrés seront expirés, tuez les Infidèles quelque part que vous les trouviez! Prenez-les ! Assiégez-les ! Dressez pour eux des embuscades! S'ils reviennent [de leur erreur 1], s'ils font la Prière et donnent l'Aumône (zakat) , laissez-leur le champ libre! Allah est absoluteur et miséricordieux…

      « Sour. 4 - 82/80 Quiconque obéit à l'Apôtre, obéit à Allah. Quiconque tourne le dos [désobéit
      â Allah]. Nous ne t'avons point envoyé comme pro­tecteur pour eux. »

      Le comble de l’esclavage et de la dépendance mentale, religieuse et politique ! La plus extraordinaire forme de totalitarisme : le politico-religieux, celui qui aurait comblé les grands tyrans de l’histoire.
      MAIS OBEIR A L'APOTRE A été DETOURNE PAR LES CALIFES QUI SE SONT AUTO- PROCLAMES LIEUTENANTS DE DIEU pour dominer les populations naïves et incultes et fanatisables au nom de Dieu. Ben voyons; c'est tellement plus facile.
      Les sunnites tuèrent Ali, dont les partisans créèrent le chiisme...
      Qu'ils règlent leurs problèmes et s'aiment entre eux avant de dire que entre juifs et musulmans ce fut une lune de miel...

      « S. IV  80/78 - Où que vous soyez, la mort vous atteindra, fussiez-vous en des tours puissantes ! »

      Sourate XVII : Vt . 106/104 - et Nous dîmes, après sa mort,(celle de Moïse) aux Fils d'Israël : « Habitez cette terre, et quand viendra [la réalisation de] la promesse de la [Vie] Dernière, Nous vous amènerons en une foule. »)

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    3. Ce reproche de la partialité est selon moi révélateur de la confusion qui règne dans la pensée politique occidentale. Confusion qui explique sa faiblesse quand elle doit affronter une pensée politique islamiste qui est résolument partisane. Pour beaucoup (et Véronique Chemla se laisse prendre au piège également) impartialité veut dire neutralité, ou équidistance vis-à-vis des parties impliquées dans un conflit. Quand en vérité impartialité veut dire absence de parti-pris et adhérence aux faits. (Un juge qui condamne un coupable parce que les faits prouvent sa culpabilité n'est pas partisan mais impartial, comme il se doit.) -- Cette confusion peut être expliquée à l'aide du Paradoxe de Russell et du rôle qu'il joue dans la construction sociale d'une 'seconde réalité'. D'après Eric Voegelin, c'est même le sujet principal de Miguel de Cervantes dans Don Quichotte (et cela peut devenir assez compliqué). La version basique du paradoxe est bien connue: un Crétois affirme que tous les Crétois soient des menteurs - est-ce crédible venant de lui étant Crétois lui-même? -- Enoncé de 1er ordre (par le menteur sur le monde): le menteur dit un mensonge - blanc est noir. Enoncé de 2nd ordre (par l'auditeur sur le menteur produisant l'énoncé de 1er ordre): l'auditeur décide s'il doit prendre oui ou non le menteur pour un menteur; dans le premier cas, l'énoncé du 1er ordre devient un mensonge - blanc ne peut pas être noir; dans le second cas, l'énoncé du 1er ordre devient une vérité - blanc doit être noir. Si les mensonges racontés par le menteur sont si éhontés que l'auditeur ne peut pas croire que le menteur mente de manière si éhontée, l'auditeur est porté à croire les mensonges éhontés! Ou en plus court et en français: 'Plus la ficelle est grosse, mieux elle passe inaperçue.' -- Si les gens restaient au niveau de l'énoncé de 1er ordre et regardaient le monde (les faits) afin de décider si blanc est en effet noir comme le prétend le menteur, ils ne pourraient pas se perdre dans une seconde réalité socialement construite. Ce n'est que lorsqu'ils passent au niveau de l'énoncé de 2nd ordre et fondent leur compréhension du monde sur des décisions comme celle de prendre un menteur pour un menteur ou non, qu'ils se laisseront inévitablement prendre au piège d'une 'vision du monde' ou d'une idéologie. -- Les deux maîtres en la matière étaient Andrey Vychinsky et Joseph Goebbels.

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    4. 1. Il n’y aurait aucune confusion dans la pensée non-occidentale, par exemple dans celle islamique ou/et arabe ?
      Ainsi, l’exposition sur les sciences arabes à l’IMA constituait une ode à l’empire arabe, alors qu’une polémique se développait en France sur les bienfaits de l’empire français.
      2. Vous procédez par affirmation, sans étayer par des arguments.
      3. La politique occidentale ne serait pas « partisane » ?
      4. J’écris des articles en étant guidée par l’honnêteté intellectuelle et sans cacher par exemple mon sionisme, mon soutien à l’Etat juif. Je ne sacrifie pas l’Histoire à mes idées.
      Je reproche surtout votre absence de respect de l’Histoire.
      Dans cette série qui se veut documentaire, la réalisateur n’est ni impartial, ni neutre, ni honnête intellectuellement parlant.
      4. « Adhérence aux faits » ? Quéquecéqueça ?
      « Absence de parti pris » est-ce si différent de « neutralité » ?
      5. Un juge n’est pas toujours impartial « quand il condamne un coupable parce que les faits prouvent sa culpabilité ». Tout dépend du quantum de la peine, si par exemple la peine d’emprisonnement est assortie d’un sursit total ou partiel, etc.
      6. Vous ergotez pour éviter de répondre aux critiques fondées visant cette série.

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    5. Votre réplique me surprend et m'attriste. Elle conforte en même temps mon soupçon de confusion, que j'avais exprimé assez maladroitement peut-être par l'entre-paraenthèses "et Véronique Chemla se laisse prendre au piège également". (J'aurais dû écrire "semble se laisser prendre au piège".) Le reproche de partialité, en tout cas, ne venait pas de moi, mais du lecteur anonyme. Et j'avais juste l'impression que votre réplique, qui contenait tous les éléments, aurait pu être formulée avec plus d'assurance: "En adhérant aux faits historiques, je ne suis pas partisane quand j'expose la propagande mensongère palestinienne (ou islamiste), ni quand je prends parti pour Israël si Israël a le droit de son côté". - Il devrait aller sans dire que j'ai apprécié beaucoup l'article en question, tout comme vos autres articles d'ailleurs, et particulièrement ceux sur David G. Littman que je venais de découvrir. Et qui m'ont laissé avec une question: Comment se fait-il qu'à l'occasion du procès de Georges Bensoussan de début 2017, personne, même pas Alain Finkielkraut, n'ait mentionné les travaux de Littman sur l'antisémitisme musulman? (Probablement parce qu'il précédaient ceux de Georges Bensoussan de quelques décennies.) - "L'adhérence aux faits? Quéquecéqueça?" C'est ce qui manque justement, contribuant ainsi à la confusion qui règne dans la pensée politique occidentale contemporaine, à mon avis. Et c'était donc le vrai sujet de mon commentaire. Confusion que la pensée politique islamiste, résolument partisane et pleine de mépris pour l'adhérence aux faits, a beau jeu à exploiter. - L'attitude du lecteur anonyme est tout de même assez répandu en Occident: "Vous prenez parti pour Israël (et n'êtes donc pas impartial), je n'ai donc pas à prêter foi à ce que vous dites (même s'il s'agit de faits incontestables)". C'est sur cette base pseudo-sophistiquée que la 'seconde réalité' idéologique s'installe, et devient à proprement parler inexpugnable. - Ou formulé de manière encore plus simple: l'impartialité, c'est justement l'adhérence aux faits sans parti-pris préalable; de ce fait l'impartialité oblige à prendre parti pour celui qui a le droit (les faits) de son côté; le refus de tirer cette conséquence en revanche trahit l'attitude partisane et le parti-pris.

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  3. La dhimmitude ( protectorat ) des seigneurs de la gaule était - elle meilleure ? Beaucoup mourraient de faim et de maladies à cette époque . Gare à ceux qui se faisaient exclure de la communauté chrétienne également !

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  4. La dhimmitude n'est pas synonyme de protectorat. Elle est spécifique à l'islam. Il faut éviter les anachronismes et les parallèles infondés. Actuellement aussi, beaucoup meurent de faim et de maladies dans le monde... Quel rapport avec la dhimmitude et la Gaule ? Etre exclu de la "communauté chrétienne" - par qui ? - signifie qu'on en a été membre. Or, la dhimmitude vise les non-musulmans.

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  5. Je lis :
    dhimmitude Condition sociale et juridique des dhimmis, en terre d'islam.
    Dhimmi étymologiquement : celui qui est assujetti par un lien d’obligation.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Dhimmi

    « Malgré l'élaboration de ce pacte avec les dhimmis, la situation des non-musulmans dans le monde islamique au Moyen Âge et la période ottomane était meilleure que celle des non-chrétiens et hérétiques dans l'Europe médiévale »

    Oui car beaucoup mourraient de faim , de froid et de maladies . Peu avaient de quoi subsister . Par contre les seigneurs féodaux ne manquaient de rien ! Je ne pense pas que la dhimmitude est causée de grandes famines , en tout cas pas plus que sous le système féodal européen .

    Le seul mot qui pourrait correspondre à celui de dhimmitude est celui de servitude en terre chrétienne .

    servitude, nom féminin
    Sens 1 Esclavage, privation de liberté
    Sens 2 Contrainte, obligation.
    Synonymes asservissement, assujettissement, bagne, infériorité, obéissance, servage, subordination, vassalité.

    Je pense avoir été complète et je vous passe le chapitre de l'inquisition qui a suivi . Des bûchers se sont allumés pour les récalcitrants .

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  6. La dhimmitude n'est pas synonyme de la servitude. Un serf est un homme non libre soumis par un contrat à son seigneur. Il devait acheter sa franchise pour être libre. Le dhimmi ne pouvait jamais s'affranchir de sa condition, etc. La dhimmitude n'était pas meilleure que la condition des Juifs en Europe chrétienne. Lisez les livres de Bat Ye'or ou de David G. Littman et Paul B. Fenton : http://www.veroniquechemla.info/2010/11/interview-de-david-g-littman-et-de-paul.html et http://www.veroniquechemla.info/2012/03/lexil-au-maghreb-la-condition-juive.html

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  7. J'ai arrêté cette série au premier épisode, et j'ai lu votre développement jusqu'au bout. Tout est bien expliqué et objectif, il y a des vérités héritées du Talmud qui sont plus explicites concernant la Genèse de l'Islam. Pour ma part, ayant vécu à Alger depuis 1968 et passé mes vacances à La Goulette je peux confirmer que l'entente entre Juifs et Musulmans n'est qu'illusoire. Dès qu'il y a événement en Israël-Palestine les vieilles rancunes Arabes surgissent. Toujours de passage à Alger depuis 45 ans et ayant fait vivre des dizaines de famille, je reste un Juif! Même nos employés crachaient avant de rentrer au bureau travailler, mais ne voulaient pas partir. D'ailleurs Juifs veut dire : méchant, mauvais, diable,...dans leur langage usuel.

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  8. Chère Véronique.

    Toute mon admiration pour cette critique fine, pertinente et parfaitement justifiée, n'en déplaise aux fâcheux. Je regrette seulement qu'on ne puisse pas ni le promouvoir (avec un bouton "J'aime", ni le partager, avec la fonction partager. Mais peut-être n'ai-je pas compris le modus operandi.

    Continuez. Dans cette veine, vous êtes irremplaçable.

    Amicalement.

    Menahem Macina

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  9. Cher Menahem,

    Je vous remercie pour vos louanges. Vous êtes irremplaçable par votre travail de documentation.

    Au-dessous de mon article et juste avant les commentaires, se trouvent les icônes de Facebook, Twitter, etc. En cliquant sur l'une des icônes, vous partagez l'article sur les réseaux sociaux, etc. Je signale mes articles publiés sur mon blog sur Facebook, Twitter, etc. Je viens de vérifier, et cela fonctionne.

    Amicalement,

    Véronique Chemla

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    1. Merci, Chère Véronique. Entre temps, j'avais repéré les icônes dont vous parlez et j'ai recommandé votre article sur FB.
      C'est vous qui êtes irremplaçable! Vos dossiers sont un must de documentation et d'acribie!
      Bonne continuation.
      Amicalement.

      Menahem

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  10. Que puis-je ajouter au commentaire de Menahem?
    Merci,
    Giora

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  11. Veronique Chemla a parle!!!!!!!!elle est la vérité!!!What else? au lieu de voir un documentaire qui resserre les liens entre juifs et arabes,elle y voit la main de l'islamisme,vous ne vous rendez pas compte que vous êtes de ceux et celles qui veulent laisser les portes fermées;vos théories sont ethnocentrees

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  12. Bonjour Anonyme,

    Je n'ai pas la prétention d"'être la vérité".

    Un documentaire doit d'abord dire l'histoire, la vérité. Et ce n'est pas le cas.

    On ne peut pas resserrer les liens entre Juifs et musulmans sur des mensonges. Par contre, on doit œuvrer pour que l'Histoire soit connue.

    Je n'ai pas utilisé le mot "islamisme" dans mon article.

    Mon article est documenté, sans théorie, et vous ne présentez aucun argument à l'appui de vos allégations.

    Véronique Chemla

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  13. Dans le livre de Georges Bensoussan intitulé Juifs en pays arabes chez Tallandier que je lis en ce moment ; j’ai été assez retourné en lisant les premières lignes sur l’extrême misère de cette condition à partir du 13 ème siècle :” Lorsque vous vous promenez dans une ville comme celle-ci, écrit George Orwell à propos des “sujets coloniaux “rencontrés à Marrakech en 1939_ 200 000 habitants dont au moins 20 000 ne possèdent strictement rien d’autre que les haillons_, quand vous voyez comment vivent les gens , plus encore comment ils meurent facilement, il est toujours difficile de croire que vous marchez au milieu d’êtres humains (.....)Ils sortent de la terre ils suent et ont faim pendant quelques années puis ils replongent dans les tas sans nom du cimetière et personne ne remarque qu’ils sont partis . Et même les tombes elles mêmes s’effacent bientôt dans le sol . “ p 21
    René Caillié l’explorateur écrit entre 1824 et 1828 : “ Dans tout le pays d’El Drah et de Tafilet , il y a des juifs qui habitent les mêmes villages que les musulmans ; ils y sont très malheureux , vont presque nus et sont sans cesse insultés par les Maures: ces fanatiques vont jusqu’à les frapper indignement et leur lancent des pierres comme à des chiens “ p 31
    En 1866, un voyageur en Syrie” relève qu’un Juif peut toujours être la cible de jets de pierres (par des enfants qui s’en amusent )qu’on peut impunément lui tirer la barbe ou les papillotes et qu’on lui crache parfois au visage “ p 31

    Quand on connaît toute la propagande sur un prétendu âge d'or des trois religions et qu'on lit ce qui pouvait se passer au Yémen et au Maroc ,il y a moins de 100 ans , rapporté par Charles de Foucault, Max Nordeau (bras droit de Hertzl ) ou même Pierre Loti et plein d'autres, on réalise la condition de malheureux qui , trop pauvres , ne pouvaient pas payer leurs racketteurs, cruels , impitoyables , véritables carnassiers qui les martyrisaient à un point inimaginable et ce jusqu'au tournant du 20 ème siècle et même au delà . C'était vraiment l'enfer . Lisez , chers amis , le premier chapitre. Vous y verrez des traitements , la cruauté d'une immense partie des Arabo-musulmans qui n'avaient rien à "envier " au Nazisme (sauf bien sûr l'extermination ). Quand un Juif essayait de se plaindre chez un caïd ou un fonctionnaire quelconque , il lui fallait un courage , un sens du désespoir extrême car suivant l'humeur du juge , il s'exposait à ne rien avoir rien du tout mais aussi il s'exposait à recevoir , lisez bien .....mille coups de bâton soit un régime pour tuer le supplicié dont beaucoup ne ressortaient pas sinon infirmes à vie .

    Cela , je l'ai lu et relu , je le jure et vous pouvez le vérifier .

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    1. Voici un lien que j’ai découvert qui résume par un exposé de 120 mn cet ouvrage de 900 pages, une somme ,
      Ecoutez cette conférence , je vous en prie , et vous verrez comment nos aïeux étaient traités , en tout cas avant l’arrivée du "colonisateur" qui abolit.... esclavage et polygamie et permit l'amélioration de la condition juive. Aussi , comprenons nous que les Juifs aient fui en masse de tels enfers qui sévissaient, au demeurant , bien avant la naissance de l'Etat d'Israël.

      http://www.akadem.org/sommaire/them...

      Si vous avez écouté cette vidéo remarquable je voudrais faire une précision pour ne pas..... trahir la pensée de l’auteur du livre (qui est celui de l’exposé d’ailleurs ) :
      Les musulmans que nous avons connus NE SONT QUAND MÊME PAS ceux qui ont oppressé nos aïeux, ce sont leurs descendants
      Ce qui n’est pas , soyons honnêtes et rigoureux , la même chose
      Ces descendants n’en sont pas responsables même si , comme nous, ils ont une mémoire collective, la leur.
      Le souci de vérité m’oblige à faire cette vitale distinction .

      Mais , l'islam, lui , est responsable , est même complètement responsable d'une partie du malheur de nos aieux

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  14. Je ne suis pas l'Anonyme qui me précède (je n'arrive pas à entrer mon identifiant) dont je condamne les propos tendancieux

    Il y a 20 ans , j’avais lu le livre excellent de Bat Yeor Le Dhimmi ( Ed. Anthropos ) mais livre d'événements , livre descriptif sur les pogroms ; il ne donnait pas de relation sur la vie quotidienne des juifs dans le monde arabo-musulman . C'est cela l'objet essentiel du livre de Bensoussan : le vécu
    Je viens de trouver un lien inespéré d’une conférence de l’auteur, George Bensoussan , sur son livre , faite au cercle Bernard Lazare à Paris ces derniers mois . Cet exposé dure 120 mn , est édifiant ; écoutez le jusqu’au bout , je vous en prie et si vous avez manqué un court passage, avec votre curseur , revenez car on ne peut ignorer cet aspect immense d’une réalité qui concerne les racines et la mémoire collective d’une partie d’entre nous
    http://lettresdisrael.over-blog.com/article-en-librairie-la-fin-des-juifs-en-terre-d-islam-georges-bensoussan-104700231.html

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  15. (suite)

    - "les Sionistes paraissent des « pièces rapportées » dont on ne perçoit pas le lien avec leur Terre promise" => bien au contraire on comprend très bien, si l'on écoute vraiment, que le sionisme est de culture laïque et généré autant par l'antisémitisme européen que par la fracturation culturelle et panarabique du Moyen-Orient qui éloigne de force des gens leurs pays d'origine (Tunisie, Algérie, Irak, etc) dont ils se sentent pourtant plus proches que d'une identité "israëlienne" alors en totale construction.

    - "Emblématique de ces carences informatives : la présentation d’Haj Amin al-Husseini " => qui pourtant est faite, sans une foultitude de détails il est vrai, mais on n'est pas dans la "carence" ; puis, lorsque vous évoquez Farhud, par la simple mention des chiffres (même si aucune vie et donc aucun meurtre ignomineux n'est à ignorer => http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_massacres ...) on constate que c'est autant le symbole d'une identité juive autochtone niée par la haine raciale dans la société irakienne qui a laissé un traumatisme si profond.

    - "plus de 100 000 musulmans européens ont combattu pour l’Allemagne nazie" => Citez vos sources ? Sans détailler le particularisme historique des balkans, les sections Handschar/Kama/Skanderberg/Ostmuselmanische forment un décompte qui tournerait autour de 40 000, tel qu'indiqué par exemple ici pour la première d'environ 20 000 http://www.amazon.fr/Himmlers-Bosnian-Division-Waf... ; alors où en trouvez vous au bas mot 60 000 de plus ?

    - "On ne peut comprendre pourquoi, pour des musulmans, l’« idée d’un Etat juif est inacceptable », si l’on ne rappelle pas la dhimmitude." => c'est précisément expliqué dans ce documentaire ... vous l'êtes vous fait résumer sans le voir pour avoir manqué autant d'informations dont vous déplorez (à tort) l'absence ?

    - "Cette série insiste sur le fait que les Arabes de Palestine auraient été "dépossédés" de leur "pays"." => vos guillemets ne changent rien à ce fait : d'abord par les anglais puis par l'ONU, les palestiniens ont été dépossédés et même trahis par leurs voisins arabes comme expliqué dans la série. Pire, vous ajoutez "Ce qui implique que les Juifs sionistes auraient volé leurs terres (...) un poncif antisémite, celui du Juif voleur.", ce qui est non seulement mensonger pour qui l'a vu mais aussi abusément accusatoire vis à vis des réalisateurs. Ce ne sont pas là les méthodes d'une "analyse" (moi aussi je sais utiliser les guillemets, voyez !) qui vous honorent, très loin de là ...

    - "déni de la réalité historique en alléguant que l'Etat d'Israël, notamment l'Agence Juive, aurait "joué un rôle" dans cet exode massif" => et c'est pourtant le cas, on a entre autres exemples les cas Haavara, Tapis volant, Ezra et Néhémie, etc ... et d'autres alyahs qui furent organisés (souvent à juste titre pour sauver des vies autant que pour augmenter son poids démographique) par l'Etat israëlien naissant via des figures notoires telles Jabotinsky (et ses accords avec l'Ukraine ou la Pologne alors antisémites).

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  16. Je ne comprends pas que vous gardiez l’anonymat. J’ai publié vos commentaires non diffamatoires. Voici mes réponses à vos commentaires, publiés ou non publiés :
    Il n’y avait pas d’unité « culturelle/linguistique » : de nombreux Juifs parlaient le judéo-arabe, le judéo-espagnol, etc. La culture Juive est fondamentalement différente de celle islamique qui refuse l’égalité entre musulmans et non-musulmans, etc.
    La séparation existe dès l’émergence de l’islam et divers témoignages au fil des siècles l’ont décrite. L’Etat d’Israël assure l’égalité de ses citoyens, Juifs, chrétiens, musulmans, Arabes, etc. Quant aux Etats musulmans, ils sont devenus (quasi-)judenrein – l’expulsion des Juifs est le signe d’une séparation géographique définitive, radicale -, ont parfois rétabli ou songent à instituer la sharia, etc.
    Sous protectorat français, le Maroc n’a pas protégé ses citoyens Juifs de l’application du Statut des Juifs. Des Juifs marocains ont été contraints de retourner au mellah, d’aller dans des camps de travaux forcés, etc. Le débarquement des Alliés a empêché leur destruction.
    L’Europe a été marquée, comme l’empire islamique par l’intolérance religieuse. Mais ni ce colonialisme musulman ni cette intolérance religieuse ne sont dits par cette série. L’histoire est écrite par les vainqueurs, et l’histoire des Juifs massacrés sous domination musulmane n’a pas trouvé place dans l’Histoire des pays musulmans.
    A aucun moment, la série n’évoque les accusations de crime rituel contre les Juifs par exemple en Syrie citées dans mon article, et ayant justifié l’action solidaire des Juifs européens et des souverains de pays européens.
    Nul n’a contesté les écrits du professeur Lewis. Vous récusez, sous de vains et faux prétextes, ceux dont les recherches prouvent que vos allégations sont infondées. Quelles sont vos sources ? Mystère.
    Je n’ai pas retrouvé cette citation du professeur Lewis : « Lorsque la puissance musulmane était à son apogée, seule une autre civilisation, la Chine, pouvait se comparer à elle par l’ampleur, la qualité et la diversité de ses réalisations (...) L'Islam, en revanche, avait créé une civilisation mondiale, pluriethnique, multiraciale, internationale, et l’on pourrait même dire transcontinentale ». Je pense que l’Europe médiévale pouvait rivaliser avec cette « puissance musulmane » par « l’ampleur, la qualité et la diversité de ses réalisations ». Ce qui explique la Renaissance, la découverte de l’Amérique par des Européens, etc. « Vous citez cette source quand ça vous arrange ». Si cet empire islamique avait été réellement multiracial et pluriethnique, comment expliquez-vous l’absence actuelle des descendants des millions d’esclaves originaires d’Afrique sub-saharienne par la traite arabo-islamique ?

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  17. Suit de ma réponse.
    Le sionisme a une dimension et un fondement bibliques, religieux.
    Environ un million de Juifs ont quitté, généralement contraints et forcés, en quelques décennies, dans des conditions dramatiques, ces pays musulmans. Qui les a forcés ?
    La participation du grand mufti Amin al-Husseini à la Shoah serait pour vous un « détail ». Je ne partage pas votre avis. http://books.google.fr/books/about/The_Nazi_Connection_to_Islamic_Terrorism.html?id=HGkthBwbNg8C&redir_esc=y
    Le farhud a été causé par l’antisémitisme du grand mufti Amin al-Husseini, d’Arabes irakiens, de Nazis, etc.
    Sur le nombre de musulmans ayant combattu aux côtés des forces de l’Axe : « Entre 150 000 et 300 000 musulmans soviétiques principalement turcophones ont combattu aux côtés de l'Axe8 contre l'Union soviétique (http://fr.wikipedia.org/wiki/Monde_musulman_pendant_la_Seconde_Guerre_mondiale, http://books.google.fr/books?id=HGkthBwbNg8C&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false, http://fr.danielpipes.org/8419/islamistes-dominer-islam-europeen)
    La présentation de la dhimmitude est édulcorée, succincte, amoindrie par cette série.
    Je vous invite à lire mon article prouvant que le droit international et l’Histoire fondent les droits des Juifs sur Eretz Israel, et qu’ils n’ont pas dépossédés le « peuple palestinien » de sa terre puisque la « Palestine » comme Etat souverain, indépendant n’a jamais existé, ni au Proche-Orient ni nulle part ailleurs. http://www.veroniquechemla.info/2012/04/juifs-et-arabes-de-france-depasser-la.html
    L’Agence Juive n’a pas pu convaincre environ un million de Juifs de se déraciner. Si elle avait « joué un rôle » déterminant dans cet exode massif, l’Etat d’Israël aurait accueilli alors ce million de Juifs. Ce qui n’a pas été le cas : des dizaines de milliers de Juifs ont fui vers la France, vers le Canada, etc.
    Vous feignez de confondre les accords pour sauver les Juifs de la Shoah et le sauvetage des Juifs menacés, persécutés en « terre d’islam ». Jabotinsky est mort en 1940 ; or cet exode a eu lieu essentiellement de la fin des années 1940 aux années 1970.
    L’Etat d’Israël a reconnu avoir mal accueilli ces dizaines de milliers de Juifs arrivant alors qu’il n’avait pas alors les infrastructures, etc. pour les accueillir convenablement. C’est un passage hors sujet dans cette série. L’unique raison de l’avoir mentionné est la volonté de dénigrer l’Etat d’Israël en alléguant qu’il a moins bien traité les Juifs que ne l’ont fait les musulmans.
    Quel Etat musulman a fait son mea culpa à propos des pogroms, de la dhimmitude, des alliances de dirigeants musulmans avec leurs homologues nazis, de cet exil, etc. ?
    Si la réponse israélienne au terrorisme palestinien avait été disproportionnée, comment expliquez-vous la croissance démographique des Arabes palestiniens, les tracts envoyés aux civils libanais pour qu’ils quittent une zone de combat, etc. ?
    Sur la propagande haineuse que vous véhiculez, je vous renvoie à mon article http://www.veroniquechemla.info/2012/04/juifs-et-arabes-de-france-depasser-la.html
    A Chatila, des chrétiens ont tué des musulmans de plusieurs nationalités. Pourquoi n’évoquez-vous par les massacres de chrétiens par des Arabes palestiniens au Liban (Darmour en 1976), et tous les autres ?
    Deir Yassin était une bataille dure lors de la guerre d’Indépendance d’Israël, et c’est un élément de la propagande arabe : http://www.veroniquechemla.info/2012/04/le-serment-promise-de-peter-kosminsky.html

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    1. Bonjour Véronique Chemla ,

      Les commentaires du 1er et du 2 Novembre devraient être signés Redomier et non Anonyme .
      Car je ne suis pas parvenu à entrer mon pseudo

      Merci de corriger.

      En lisant mes commentaires , vous verrez que je partage largement votre vue et non celle du sinistre imposteur qui vous donne une dérisoire contradiction

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    2. Bonjour. Je ne peux pas corriger, ni résoudre ce problème.

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  18. Bonsoir et merci de votre suivi,

    Un débat de fond m'est plus important que la vanité de me l'identifier, d'où mon anonymat d'hier.
    Je comprends que vous n'ayez pas tout publié, même si plusieurs points méritaient réponse.
    Cependant, je m'en tiendrais à revenir sur vos 2 derniers commentaires :

    "La culture Juive est fondamentalement différente de celle islamique qui refuse l’égalité entre musulmans et non-musulmans"
    => Si vous parlez uniquement religion, la culture juive sépare tout autant les juifs et non-juifs - déjà dans les textes sacrés.
    Il ne s'agissait pas de cela, mais d'une relative unité sur les modes de vie, coutumes, habitudes, mots, attachement terrien, etc.

    "L’Etat d’Israël assure l’égalité de ses citoyens, Juifs, chrétiens, musulmans, Arabes, etc."
    => Ce n'est pas ce que déplorent nombre de personnes là-bas, qui dénoncent plusieurs niveaux de citoyenneté et de droits.
    Un exemple de source : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/07/31/les-arabes-d-israel-une-citoyennete-en-conflit_1740023_3232.html

    "Sous protectorat français, le Maroc n’a pas protégé ses citoyens Juifs de l’application du Statut des Juifs"
    => Certes, mais le sultan de l'époque a joué de diplomatie pour préserver ses citoyens "dhimmis" des demandes vichystes de la "Résidence".

    "ni ce colonialisme musulman ni cette intolérance religieuse ne sont dits par cette série"
    => Au contraire et notamment dans le déclin d'Al-Andalous, mais là aussi peut être pas de façon aussi soulignée que VOUS le vouliez.

    "L’histoire est écrite par les vainqueurs"
    => Pas pour un historien qui respecte les faits et qui prend du recul sur les traités et la propagande qui entoure les récits historiques.

    "A aucun moment, la série n’évoque les accusations de crime rituel contre les Juifs par exemple en Syrie"
    => En effet, c'est un manquement d'autant que ce procédé propagandiste est courant, par exemple dans l'amérique de la guerre froide vis à vis du bolchévique.

    "Nul n’a contesté les écrits du professeur Lewis"
    => Il semble que si : par exemple E. Said pourtant très modéré sur la question israëlo-palestinienne ; ou d'autres comme messieurs Ellul, Ternon, Chouraqui, etc.

    "Quelles sont vos sources ? Mystère."
    => Je vous en ai cité plusieurs mais vous n'avez pas jugé bon de les publier. Mais n'inversez pas ainsi les charges de citation, s'il vous plaît ? Merci.

    "Je n’ai pas retrouvé cette citation du professeur Lewis"
    => http://www.amazon.com/What-Went-Wrong-Between-Modernity/dp/0060516054

    "comment expliquez-vous l’absence actuelle des descendants des millions d’esclaves originaires d’Afrique sub-saharienne par la traite arabo-islamique ?"
    => Sans nier cette détestable pratique à l'époque aussi occidentale qu'orientale (y compris chez les juifs notamment andalous), il semble qu'une relative mixité socio-culturelle ait existé un peu partout à divers degrés.
    Il est vrai qu'elle a été souvent détruite comme lors du 20ème siècle (c'est évoqué dans la série) ; mais pour le détail il faudrait prendre pays par pays !

    "Le sionisme a une dimension et un fondement bibliques, religieux."
    => Je vous contredit à nouveau sur ce point, la lecture purement religieuse interdisant tout état de ce type sans certaines conditions messianiques non réunies.
    Un exemple pour illustrer : http://www.lepoint.fr/monde/ces-juifs-ultraorthodoxes-qui-haissent-israel-06-01-2012-1416179_24.php

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  19. Bonjour,
    Indiquer son nom et son prénom signifie assumer ses écrits.
    Si l’on vous suit, alors toute culture sépare. Vous ne citez aucun texte sacré Juif à l’appui de vos allégations.
    Les mots diffèrent dans la mesure où les Juifs ont forgé leur langue (judéo-arabe) ou maintenu leur langue d’origine (judéo-espagnol), et le témoignage d’un Juif ne valait pas celui d’un musulman. Les modes de vie sont différents : les Juifs étaient contraints de porter des couleurs et objets pour être repérés comme Juifs, ils ne pouvaient réhabiliter leurs synagogues, ils devaient veiller à ce que leurs maisons soient de dimension inférieure à celle des musulmans, etc.
    Vous citez une personne partiale - Robert Blecher, directeur du projet Israël/Palestine de l'International Crisis Group (http://www.crisisgroup.org/fr/apropos/Staff/Field%20Offices/Middle%20East%20and%20North%20Africa/blecher-robert.aspx ) -, et à partir d’un fait, vous extrapolez. Ce qui n’est pas probant. (http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/07/31/les-arabes-d-israel-une-citoyennete-en-conflit_1740023_3232.html). Votre lien renvoie vers une tribune partiale – « citoyens palestiniens d’Israël » -, et non vers un article factuel. L’auteur allègue que les Arabes israéliens seraient « victimes d'inégalités économiques, sociales, culturelles et religieuses », mais ne cite aucune inégalité. Cette tribune émane prouve que l’Etat d’Israël est une démocratie : Salim Joubran, citoyen arabe et juge à la Cour suprême d'Israël, est parvenu à la plus haute fonction judiciaire, et a refusé de chanter l’hymne israélien sans aucune sanction.
    Quelle preuve avez-vous que le « sultan de l'époque a joué de diplomatie pour préserver ses citoyens "dhimmis" des demandes vichystes de la "Résidence » ? Aucune. J’ai publié un article de la presse marocaine sur les dahirs appliquant le Statut des Juifs.
    Citez une seule phrase du documentaire recourant aux termes « colonialisme musulman », « intolérance religieuse » sous domination islamique. Al-Andalous symbolise ces deux faits.
    L’Histoire est écrite par les vainqueurs : les Juifs massacrés n’ont pas eu le temps d’écrire leur Histoire.
    Les historiens contribuant au mythe al-Andalous ne respectent pas les faits.
    Citez des exemples d’accusations de meurtre rituel dans l’Amérique de la Guerre froide vis-à-vis des Bolchéviques.
    E. Saïd est partial (http://www.meforum.org/1811/did-edward-said-really-speak-truth-to-power, http://www.debriefing.org/15657.html, http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/enough-said). Citez ceux qui contestent le professeur Lewis sur la condition Juive sous domination islamique.
    Votre lien http://www.amazon.com/What-Went-Wrong-Between-Modernity/dp/0060516054 ne renvoie pas à votre citation : « Lorsque la puissance musulmane était à son apogée, seule une autre civilisation, la Chine, pouvait se comparer à elle par l’ampleur, la qualité et la diversité de ses réalisations (...) L'Islam, en revanche, avait créé une civilisation mondiale, pluriethnique, multiraciale, internationale, et l’on pourrait même dire transcontinentale ».
    Les esclavagistes occidentaux ne castraient pas les esclaves Noirs. Ainsi, des dizaines de millions d’Afroaméricains peuplent les Etats-Unis d’Amérique, le Brésil, etc. Où sont les descendants des millions d’esclaves provenant d’Afrique sub-saharienne dans ces pays musulmans où ils ont été amenés dans des conditions inhumaines ? (http://www.herodote.net/622_au_XXe_siecle-synthese-12.php). Je vous invite à entendre l’interview de Tidiane N'Diaye sur son livre "Le génocide voilé" (Gallimard, 2008) : http://www.youtube.com/watch?v=jcIcd3T2BMw)
    Aucune mixité sociale n’est tolérée par la dhimmitude, etc.
    Je cesse ce dialogue asymétrique : vous procédez par des allégations choquantes, et je consacre beaucoup de temps à démontrer, preuves à l’appui, qu’elles sont infondées. Et vous persistez dans cette méthode intellectuellement peu satisfaisante.

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  20. J'ai trouvé que le documentaire était de bonne qualité, avec la participation de nombreux intellectuels et universitaires américains, français, israéliens, allemands... d'origine juive, musulmane et chrétienne. Je n'ai pas perçu une quelquonque partialité. Je ne sais qui est cette Chemla ni qu'est ce qui lui permet d'émettre des propos aussi péremptoires et outranciers. C'ést un bon documentaire, factuel, qui entre autres, explique et dénonce l'antisémitisme musulman, le rôle néfaste du Mufti de Jérusalem et beaucoup d'autres choses. Je ne suis né de la dernière pluie, dans ma longue vie j'ai lu des dizaines de livres sur le sujet, j'ai vu ces documlentaires sans aucun a priori favorable, plutôt le contraire et j'ai été surpris de leur bonne qualité et de leur valeur didactique.

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    1. Je ne sais pas qui est ce Preschel.
      Force est de constater qu'il use de mots agressifs à mon égard, et ne prouve pas que mes arguments seraient infondés.
      Il est trop occupé à parler de lui : "j'ai lu" - quel livres ? - "j'ai vu" - quels films ? -, etc.
      Je vous invite à lire ces documents https://www.facebook.com/notes/rudi-roth/voici-la-liste-de-mes-articles-dans-pardes-n-55/10205690239441104?hc_location=ufi

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  21. Chere Veronique, bravo pour ton excellent article. Je na'i vu qu'un volet, celui qui parle de l'ere du colonialisme. Selon Miske, l'antisemtisme n'a pas existe anterieurement. Voir mon commentaire en bas.http://jewishrefugees.blogspot.co.uk/search?q=miske

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  22. Heureux que ce superbe article revienne à l'ordre du jour. Je l'ai partagé sur ma page FB. Continuez, Véronique: celles et ceux qui cherchent vraiment la vérité ont besoin de vos analyses, solidement documentées, non jargonneuses ni inutilement polémiques, et aussi compétentes que remarquablement claires et convaincantes. (Menahem)

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  23. Bonjour Madame Chemla.

    J'ai commencé à visionner cette série et en ai regardé attentivement (en prenant des notes notamment) ses deux premiers épisodes.
    Je n'ai donc lu votre article que jusqu'à la fin de sa partie commentant le second épisode ("La place de l’autre, 721-1789").

    Je tenais à partager également mes commentaires à la fois sur la série et sur vos propres commentaires, potentiellement afin d'avoir votre avis sur mes commentaires.

    "Les origines, 610-721 (Gründen, Beginnen)"
    Votre commentaire (situé avant votre commentaire sur le premier épisode en réalité) entre en écho avec le mien, écrit avant d'avoir lu votre article :
    --> Votre commentaire : "Le documentaire rechigne aussi à informer sur la spécificité de l'islam qui se présente comme la vérité qui remplace le judaïsme et le christianisme."
    --> Mon commentaire : Dans les 15 premières minutes : L’origine de la religion musulmane peut être au moins partiellement trouvée dans le refus de se convertir du polythéisme alors dominant au monothéisme juif ou chrétien – car pas issu de la même culture tribale ? Pourtant les Juifs étaient à l’origine également organisés en tribus – cf. les 12 tribus d’Isräel – mais peut-être pas dans le même environnement naturel, quoique aussi dans le désert, du Néguev dans le sud d’Israël par exemple. Je ne comprends donc pas la cause racine de ce refus de se convertir aux monothéismes existants. Peut-être tout bêtement par fierté (typiquement humaine) ? Ce besoin fort de forger sa propre religion était en tout cas déjà très présent.

    Concernant le statut de dhimmi.
    --> Mon commentaire : Entre 32 minutes et la fin (52 minutes), un intervenant affirme que le message de l’islam a cela de révolutionnaire, ou du moins de nouveau pour l’époque, que d’après cette nouvelle doctrine, tous les êtres humains sont littéralement égaux devant Dieu. Quelques minutes plus tard, un autre intervenant détaille le statut de dhimmi et reconnaît que, de fait, ce statut implique une inégalité des personnes sous ce statut par rapport aux Musulmans. Manifestement, dans la religion musulmane, égalité devant Dieu ne signifie donc pas forcément égalité devant les Hommes (ni égalité en droit).

    --> Votre commentaire : "Enfin, les auteurs du documentaire allèguent que la condition juive en Europe chrétienne aurait été pire. Pourtant, les massacres sont toujours, depuis des siècles et des siècles, à sens unique : des musulmans assassinant des juifs. Mais cela n’interpelle pas ces trois auteurs."
    --> Mon commentaire : Des Chrétiens ont effectivement assassiné également des Juifs en Europe pendant cette période. Et à partir de l'Inquisition, ce sont bien les autorités chrétiennes qui sont à l'initiative et à la manette de cette volonté de débarasser les sociétés majoritairement chrétiennes de ses éléments non chrétiens, donc juifs notamment. La série en 4 épisodes d'Arte également sur l'histoire de l'antisémitisme (que j'ai regardée en totalité) précise les exactions de certains Chrétiens sur les Juifs en Europe (sur fond de motivations - ou prétextes - religieuses liées aux fameux déicides etc.).

    "La place de l’autre, 721-1789"
    --> Votre commentaire : "Sur un millénaire, la série ne cite, et très brièvement, que Maïmonide et Rachi pour évoquer les Juifs brillants, érudits. Choquant."
    --> Mon commentaire : Vous oubliez Samuel ibn Nagrela) nommé vizir par le sultan Habbous d’al-Andalus pour ses qualités / compétences purement militaires indépendamment de toute considération religieuse ou éthnique, et des jaloux de cette nomination qui ont cherché à le déstabiliser. Il est bien nommé dans la série.
    Peut-être une question de perception car je trouve que, certes seulement à la fin de l'épisode, précisément la série se termine en parlant beaucoup de l'intelligentsia juive de cette époque.

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    1. Bonsoir Monsieur Givaudan,

      Je vous remercie pour votre commentaire précis, argumenté.

      1. Mahomet a tenté de convertir les juifs, et a multiplié au début les similitudes avec le judaïsme, mais ceux-ci, érudits, n'ont pas cru en son message.
      Mahomet a alors multiplié les différences entre l'islam et le judaïsme.
      Mahomet était empreint de la culture tribale de la péninsule arabique.

      2. Je ne me souviens pas de cet intervenant attribuant au seul islam l'égalité des humains devant Dieu.
      La dhimmitude ne conférait de droits qu'aux musulmans. Les non-musulmans bénéficiait de ce que leur accordait, de manière temporaire, le pouvoir politique et ses représentants locaux, voire leurs voisins musulmans.

      3. Je souhaitais souligner plusieurs phénomènes : le parallèle valorisant un islam plus tolérant que le christianisme n'est jamais argumenté, et relève plus du mythe al-Andalus que de l'Histoire.
      De plus, les violences sous la dhimmitude visent toujours les non-musulmans.
      Le christianisme voulait que les juifs survivent comme « peuple témoin » de sa supériorité, de l'authenticité des prophéties bibliques.

      4. Mea culpa. J'avais oublié Samuel ibn Nagrela.
      Vous conviendrez que 3 noms d'intellectuels juifs sur un millénaire, c'est très peu.

      Cordialement

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    2. Merci pour vos réponses et vos précisions.

      1. Oui, c'est aussi ce que j'ai compris de ce premier épisode : tentative initiale de "fusion et d'acquisition", ou d'assimilation de la religion juive dans la nouvelle religion musulmane, échec de cette tentative puis développement d'une religion la plus distincte possible afin de limiter tout risque de confusion entre les deux, voire peut-être de reproche de "copie" que l'on aurait pu faire à la nouvelle religion.
      J'ai revisionné le début de cet épisode pour vérifier que je n'avais pas manqué l'explication sur l'origine de la religion musulmane et les motivations initiales sous-tendant son développement mais celles-ci ne sont données que par bribes, par suppositions, que par un faisceau d'indices si l'on veut.
      J'ai donc complété mon commentaire en conséquence : "Peut-être tout bêtement par fierté (typiquement humaine) car les tribus arabes étaient fières (un intervenant mentionne cette raison explicitement). Peur également de la perte d’indépendance (mon interprétation), voire d’identité (mon interprétation), ou bien d’être contrôlés par les Chrétiens ou les Juifs s’ils se convertissaient à l’une de ces religions. Peut-être aussi par inquiétude (un intervenant mentionne cette raison explicitement) voire complexe d'infériorité (mon interprétation mais qui rejoint le problème de fierté) par rapport aux deux autres monothéismes, les Arabes n’ayant à cette époque pas de texte sacré."

      2. J'ai retrouvé le nom de l'intervenant ainsi que le moment de sa déclaration car honnêtement j'avais moi-même du mal à croire qu'il ait pu affirmer cela et que j'avais bien compris son affirmation. Mais il n'attribue pas au seul islam l'égalité des humains devant Dieu (il ne parle pas des autres religions ni n'affirme que l'islam est la seule religion à affirmer cela) ; il dit simplement que "le message de l'islam c'était l'égalité", c'est-à-dire, "nous sommes tous égaux devant Dieu". Il s'agit de Tariq Ali à 42:22.

      3. Certes, les Juifs comme "fossiles vivants" des fondations du christianisme comme l'avait dit saint Augustin. Mais avant cette position de saint Augustin (et même après), les Juifs étaient surtout considérés comme déicides par les Chrétiens, et traités en conséquence.
      Je sais que vous avez écrit un article sur la vie des non-musulmans en al-Andalus mais je ne l'ai lu qu'en diagonale et ne connais pas suffisamment le sujet pour pouvoir me faire ma propre opinion.

      4. Certes.

      Cordialement

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    3. Bonsoir Olivier GIVAUDAN,
      Je vous remercie pour ces nouvelles précisions.
      Cordialement,

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