lundi 11 janvier 2021

Jewpop (5/11)

Dirigé par Alain Granat, le webmagazine Jewpop se définit comme « le site qui voit des Juifs partout ». Revendication morale peu crédible, article politiquement partial (''mur" israélien, "colonies"), rubrique Charme, "revue de presse israélienne" réduite à un quotidien, faible tolérance à la critique et minime propension à l'autocritique, haro sur le grand rabbin Haïm Sitruk qui avait rappelé la position du judaïsme sur l'homosexualité, interview partiale de Charles Enderlin, soutien à Delphine Horvilleur, femme rabbin qui n'a pas affirmé l'indivisibilité de Jérusalem sur France Inter, liste contestable des "50 personnalités Jewpop 2019"... Créé avec le soutien d'institutions communautaires françaises, - Ezra Venture et la Fondation du judaïsme français (FJF), présidée par Ariel Goldmann, qui l'a subventionné dès sa création pour "fidéliser un public jeune" -, ce web-magazine culturel et lifestyle peine à répondre à sa mission et suscite des interrogations sur le fonctionnement de ces institutions et son leadership. Cette "aventure de dix ans" a pris fin en janvier 2021. J’espère que cet article entraînera pas de vaine polémique. Article actualisé. 


Créé en octobre 2011 grâce à Ezra Venture, fondation pour l'initiative juive, subventionné par la Fondation du judaïsme français (FJF) présidée par le président du Fonds social juif unifié (FSJU), alors Pierre Besnainou et, depuis le 29 avril 2014Ariel GoldmannJewpop vise à "fidéliser un public jeune".

Il s'est inspiré du magazine américain Heeb, qui existait (2001-2010) en version print et webet se définit comme « le site qui voit des Juifs partout ». 

Auteur (Game of Série, Comment savoir si vous êtes de gauche ou de droite ?, Comment savoir si vous êtes Juif), son fondateur et directeur Alain Granat "précise néanmoins que JewPop veut montrer une autre image des juifs, offrir surtout une autre parole ou d'autres visions que celles généralement détenues par une communauté très à droite. Venant de l’univers de la musique, il a pour ambition de faire de JewPop le premier webmagazine francophone des cultures juives".

Alain Granat a voulu pallier une carence : « Il n’y avait rien qui correspondait à ce que j’avais envie de lire, notamment en matière de presse communautaire, une presse que je trouve souvent de parti pris, qui traite de religion, de politique et de culture, mais d’une manière que je trouve frileuse et qui ne s’adresse pas aux jeunes. J’essaie donc de proposer autre chose, j’aborde, à travers la culture, des questions sociétales. Et, très vite, le succès est arrivé, avec un lectorat juif et non juif. Nous traitons de religion, de philosophie, de politique, mais aussi de BD ou encore de sexe. Des sujets que l’on ne traite pas dans ce genre de presse. Et nous avons aussi des papiers sur l’humour palestinien ».


En 2017, il a expliqué dans Juifs d'Europe : "C’est aussi en hommage à mes parents que j’ai choisi comme logo pour Jewpop les deux célèbres comiques yiddish Dzigan et Shumacher, déjà célèbres avant-guerre en Pologne, puis en Israël, où ils furent les premiers artistes à produire un show télévisé humoristique intégralement en yiddish, dans les années 1970. Leurs disques vinyles vingt-cinq centimètres, que mon père achetait à la librairie du Progrès, rue des Écouffes, dans le Pletzl, sont un peu ma « madeleine de Proust ». Et l’un des deux comiques étant chauve, comme moi, cela tombait pile-poil, sans faire de mauvais jeu de mots…" 

« La mémé » du « système »
Publié sur mon blog le 25 mars 2012, mon article Un paysage médiatique Juif français contrasté a été largement repris sur la Toile, notamment dans les réseaux sociaux.

Le 28 mai 2012, Jewpop l’a signalé sur Twitter et Facebook  ainsi : La journaliste Véronique Chemla règle ses comptes avec les médias juifs ! #tataflingueuse.


Sur Facebook, Laurent D. Samama a alors commenté : « Tâta, je te trouve bien gentil! Je dirai plutôt mémé... Cette dame fait partie du système depuis des décennies, si elle voulait que ça change, elle aurait du le faire quand elle le pouvait! » Qu’en termes galants ces choses-là sont dites.


Et Jewpop, au lieu de modérer cet Internaute, l’a encouragé : « Dynamite, ventile, éparpille, façon puzzle ». Mais n’est pas Michel Audiard et Bernard Blier qui veut.


N’ayant pas alors de compte Facebook, j’ai sollicité par courrier électronique à Jewpop un droit de réponse afin qu’il le publie sur son compte Facebook.


Ne recevant aucune réponse, j’ai alors publié la teneur de mon courriel sur mon blog. J’y ai souligné avoir « écrit cet article comme journaliste », en analysant et argumentant, en puisant dans mon expérience professionnelle dans ces médias depuis 2001. Si j’avais fait partie d’un quelconque « système », ces « médias n’auraient pas mis un terme à leurs commandes d’articles auprès de moi ». J’interrogeais sur la raison pour laquelle M. Samama, alors rédacteur en chef de L’Arche, malgré ses engagements, n’avait pas publié notamment mon dossier d’articles sur les Juifs noirs que L’Arche avait pourtant commandés. Il me parait naïf, faux et illusoire d’écrire qu’un changement parmi ces médias dépendrait de ma seule volonté. Enfin, le terme « mémé » me semblait relever d’une surenchère agressive, et dérapant sur le terrain personnel. Faute d’arguments peut-être...


Quelques mois après l’ouverture de mon compte Facebook, j’ai publié le 11 juin 2013 ma réaction à celle de Laurent David Samama. Un échange de commentaires a suivi.

En voici une synthèse thématique.
« Mémé ». Jewpop  n’a « jamais eu connaissance » de ma demande de droit de réponse. « Tata » est « affectueux ». Jewpop a été « désolé » si le terme « mémé, empli d'empathie, totalement affectueux et sans aucun lien avec le péjoratif "mémère" » m’a blessée.

Ma réponse : Mes parents m’ont donné un joli prénom de fleurs. « Tata » est affectueux quand il est prononcé par un neveu ou une nièce. J’ai saisi l’allusion cinématographique aux Tontons flingueurs. Mais il y a me semble-t-il un dérapage blessant vers « Mémé », abréviation de « Mémère ».


« Petit côté stalinien ». Jewpop évoque mes remarques « sur certains journalistes radio utilisant des termes peu conformes à votre champ lexical. Un petit côté stalinien qui me plaît énormément ! », ma « propension à noter consciencieusement ce que vous considérez comme des "dérapages" de la part de journalistes travaillant sur les fréquences juives, qui usent de termes qui ne correspondent pas à votre idéologie, ou bien ne posent pas les "bonnes questions", voire refusent d'inviter tel ou tel... Ce genre de remarques provenant de la part de journalistes envers des confrères me choquera toujours :). Vous avez bien sûr le droit et le devoir journalistique de critiquer, comme nous le faisons aussi mais je perçois surtout beaucoup d'aigreur dans vos propos  ».

Ma réponse. Que d’allégations générales et non étayées d’exemples !


Je n’ai pas d’idéologie : mon registre lexical est précis, adéquat, conforme au droit international, et nul ne m’a prise en défaut.


Ces deux citations m’inspirent : « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur » (Pierre-Augustin Caron Beaumarchais, Le Mariage de Figaro) et « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie » (Albert Londres, Terre d’ébène, La Traite des Noirs).


Jewpop pratique la réductio ad hitlerum pour me disqualifier. Cela lui évite d’argumenter sur des sujets communautaires graves et gênants.


Cet « esprit stalinien » lui plait et le choque. Comprenne qui pourra.


Critiquer ne trahit aucun « côté stalinien », mais relève du journalisme : ainsi, Christine Ockrent a été critiquée car elle a incarné « le conflit d’intérêts à la française  » , etc.


A l’instar de l’Union soviétique stalinienne qui prohibait toute critique du dogme officiel, la communauté Juive française serait régie par une doxa, et gare à la journaliste qui l’enfreindrait !? Jewpop critique les journalistes de grands médias dont il donne les titres, mais ne tolère pas la moindre critique à l’égard des journalistes de médias Juifs français, sauf celles me visant. Jewpop encourage même à me « dynamiter, ventiler, éparpiller façon puzzle ». Just for the fun.


Un récent débat sur Facebook a prouvé que de nombreux Internautes abondaient dans mon sens. Jewpop va-t-il les « dynamiter, ventiler, éparpiller façon puzzle » ?


Je cite des faits irréfutables, mais gênants pour certains médias. Par exemple, le reportage sur les « al-Dura » a été diffusé par France 2 le 30 septembre 2000. Ce n’est qu’après la publication du rapport gouvernemental israélien (19 mai 2013) que Philippe Karsenty a été invité pour la première fois par RCJ  (20 mai 2013) puis par Radio Shalom  (11 juin 2013). Pourquoi ? Quand ces médias n’informent pas leurs auditeurs d’affaires aussi graves, ceux-ci se détournent d’eux.


La seule aigreur que je perçois est celle de Jewpop, dépité que je ne lui ai pas consacré davantage de place dans mon article.


Mon article. La Fondation du judaïsme français (FJF) a « accordé une (petite) subvention pour nous aider à lancer » Jewpop. Se prévalant d’un « esprit un peu taquin », Jewpop a trouvé mon article « intéressant... une des premières analyses du secteur des médias juifs francophones… Certes JSS, par exemple, est basé en Israël, mais lu majoritairement par un lectorat français..., votre distinguo est factice. [Votre étude est] fastidieuse à lire pour un format Internet, et relativement incomplète du côté du web alors que certains sites et blogs d'opinion ont largement pris le pas sur les médias traditionnels juifs. Ma remarque concernant la longueur de votre article, voire sa mise en page, vient simplement de mon expérience du web ».

Ma réponse : en 2010, Jewpop ne m’avait pas reproché la longueur ou le caractère fastidieux de mon article. Passons.


Lauréat de Ezra Venture  et aidé financièrement par la FJF, Jewpop a été lancé en décembre 2009. J’ai été la correspondante à Paris de l’agence de presse Guysen  (2002-2007, avec une coupure d’un an), j’ai collaboré à des médias américains uniquement présents sur Internet, et en octobre 2009 j’ai lancé mon blog sans aide. Ceci est mon expérience du web. Excusez du peu.


La langue française distingue « français » de « francophones ». Moi aussi. Mon article porte sur les médias Juifs français, et non francophones, print et web. Avez-vous bien lu mon article ? Dans une première version, j’avais cité par erreur JSSNews. A la demande de celui-ci, je l’ai ôté de ma liste. Jewpop ne peut pas être plus royaliste que le roi. Si Jewpop estime mon article incomplet sur le web, pourquoi ne publie-t-il pas un article sur ce thème ?


Mon article est la seule analyse des médias Juifs français. J’ai indiqué qu’il ne pouvait pas être exhaustif. J’ai souhaité y traiter de l’essentiel, notamment des carences et déclins de médias communautaires français à concilier l’imprimé et le web, à maîtriser les réseaux sociaux, etc.


Certes, mon article est long. Mais quand on s’aventure à défricher un terrain inexploré, il est difficile de savoir où s’arrêter.


Publié par Jewpop, Nos années lycée avoisine les quatre pages. La devise de Jewpop : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais » ?


Je suis seule à écrire tous mes articles qui souvent ont fait date malgré leur longueur et sont cités par des historiens, etc.  Contrairement à la règle mille fois répétée – « Pour être lu sur Internet, écrivez des articles courts » -, mes articles les plus longs sont les plus lus de mon blog, et ceux courts (un feuillet) ont une audience très faible. Le lecteur a toujours raison.


Quant à la mise en page de mes articles, je la soigne particulièrement et elle plait aux lecteurs et à moi.


La FJF et l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants). L’aide de la FJF n’empêcherait pas Jewpop « de critiquer en toute indépendance cet organisme si le cas devait se présenter ». La FJF « abrite la plupart des fondations juives développant des projets utiles, encore moins à la fondation OSE, dont le travail remarquable pour aider les malades, handicapés » paraît plus fondamental « que le fait de tirer de votre escarcelle un "dossier", qui plus est anodin et vieux de 17 ans concernant Roger Fajnzylberg (quand je vous parlais du petit côté "stalinien" de votre démarche) ».

Ma réponse. La FJF abrite la Fondation OSE-MES dont le délégué général, Roger Fajnzylberg, a signé un Appel promu par les Amis de La Paix Maintenant et publié par Le Monde (7 novembre 1996). Cet Appel  s'indigne des « déclarations d'intransigeance de M. Netanyahou et son souhait affiché d'imposer la paix dans l'annexion... la tentative de créer une situation irréversible par le renforcement des implantations ou la judaïsation de Jérusalem-Est ». Stigmatiser la « rejudaïsation » de Jérusalem – leitmotiv de la propagande palestinienne anti-israélienne -, c’est donc « anodin » selon Jewpop. Aux Consistoires israélites de France, de Paris et d’ailleurs, à la FJF et aux donateurs de décider si c’est « anodin ». Dois-je rappeler que Jérusalem, capitale éternelle et indivisible d’Israël, est au cœur du judaïsme ?

J’ai interrogé l’OSE qui n’a pas répondu à mes questions. Sauf erreur de ma part, Roger Fajnzylberg ne s’est pas distancé de cet appel.


En outre, dirigée alors par Roger Fajnzylberg, l’OSE a voulu associer en 2012-2013 le nom d’Eugène Schueller, « qui avait honteusement collaboré avec l’Occupant pendant la Deuxième Guerre mondiale », à celui d’Andrée Salomon, résistante ayant participé au sauvetage d’enfants Juifs sous l’Occupation. Ce qui a suscité l’indignation de l’ayant-droit de cette héroïne qui n’en avait pas été informé. Qualifieriez-vous cet ayant-droit de « stalinien » car il ressort un « dossier » vieux d’environ 70 ans ?

Il ne s’agit pas d’assimiler des organisations à leurs dirigeants, mais de leur demander une conformité avec les valeurs et l’histoire dont ils se réclament.


La communauté institutionnalisée et les médias Juifs français ont refusé de « faire le ménage en interne ». Résultats : les scandales Bernheim ont éclaté publiquement et mondialement, et ils ont terni durablement l’image des Juifs français.


L’audience des médias Juifs français. Jewpop estime « qu'il eût été utile de renseigner votre étude avec les chiffres d'audience des divers sites que vous mentionnez. Chiffres certes parfois difficiles à obtenir et vérifier, tout comme les audiences des radios juives. Quand à me donner des leçons de journalisme, à mon tour de vous redire que lorsque l'on a la prétention d'analyser le secteur des médias juifs français… il est utile et, primordial de donner des éléments chiffrés sur la portée de ces médias pour étayer votre analyse. Cela s'appelle de l'enquête journalistique et non "policière". L'audience des radios juives est totalement opaque, donc impossible d'estimer sa portée, Actu J toucherait 80 000 lecteurs et l'Arche dispose de 2000 abonnés environ. Jewpop, au bout d'un an et demi d'activité, est lu par près de 100 000 visiteurs uniques mensuels, a été repris par plusieurs médias internationaux, par l'AFP et la plupart des médias en France, les médias juifs français traditionnels sont en perte de vitesse par rapport au web, et en toute logique, puisqu'il s'agit d'un mouvement global, qui touche en particulier un lectorat jeune, que vous semblez ignorer... Je n'ai pas le temps de débattre longuement de votre méconnaissance du secteur des médias Internet juifs francophones, mais je tiens à votre disposition les statistiques Google analytics de Jewpop, qui comptabilisent 94 000 visiteurs uniques au mois de mai 2013. JSS News, d'après Jonathan Simon-Sellem, approcherait le million de visiteurs mensuels, voilà déjà quelques indicateurs d'audience qui me permettent d'affirmer que les médias traditionnels juifs francophones sont depuis longtemps en perte de vitesse par rapport au web, de la même façon que la plupart des supports papiers presse. Quant aux statistiques des divers sites Internet qui composent le panorama sur lequel vous appuiyez votre analyse, il vous suffirait de les demander aux intéressés, avec documents à l'appui ».

Ma réponse. Je ne donne de leçons de journalisme à personne.


Hormis JSSNews et lui-même, Jewpop ne cite aucun nom de « sites et blogs d’opinion » ayant « pris le pas sur les médias traditionnels juifs francophones en perte de vitesse par rapport au web ».


Je suis l’un des rares blogs à avoir cité ses vraies statistiques d'audience en renvoyant vers une source incontestable.


J’ai indiqué les statistiques d’Actualité juive qui ne les a pas contestés.


Les statistiques des autres médias ne sont pas comparables : certains ont un site Internet, d’autres non ; certains sont actifs sur les réseaux sociaux, d’autres moins ou pas du tout ; certains publient des articles originaux, d’autres signalent des articles, etc. Et je manque de sources fiables. Si vous en avez, je serais curieuse de les lire.


Aucun de ces médias n’a publié ses statistiques d’audience. Et ces médias me les livreraient sur simple demande !? Un exemple significatif de cette opacité : en 2011, lorsque le FSJU (Fonds social juif unifié) a tenté de convaincre de la nécessité de la mutation de L’Arche en trimestriel électronique, il a livré des statistiques contradictoires concernant ce magazine. Depuis, il demeure muet sur ses statistiques d’audience. Et Actualité juive a « oublié » de le questionner sur ce point.


Sur Jewpop. « Ce qui semble sidérant, à vous lire, et à lire votre réponse à Madame Bellaïche, c'est la suffisance avec laquelle vous traitez vos confrères de la presse et des radios juives… notamment en arguant des reprises de vos écrits, etc. Je n'aurai pas l'outrecuidance de vous présenter la liste de vos collègues du Monde, de Marianne, du Nouvel Obs, d'Europe 1, Canal +, j'en passe... et autres chercheurs, psychanalystes, historiens, écrivains, enseignants, philosophes... qui nous font l'honneur de nous lire, de nous envoyer des messages parfois enthousiastes sur nos articles, parfois très critiques aussi (heureusement !), parfois d'écrire dans les colonnes de notre site. L'épithète de "stalinien", dont j'use parfois pour moi-même, était légèrement ironique, mais l'humour ne semble pas non plus votre fort ».

Ma réponse. Quand on n’apprécie pas « l’humour » de Jewpop, c’est qu’on en manque !? Cela évite à Jewpop de se remettre en question.


Mes articles longs sont cités par des historiens, et ont « inspiré » nombre de journalistes. C’est un fait qui contredit les partisans des articles courts.


Vous me faites un procès d’intention : je n’ai aucune condescendance à l’égard de mes confrères.


Sur Virginie Guedj-Bellaïche, j'invite à lire ma réponse à son commentaire au ton ressemblant à celui du « professeur-en-journalisme-sur-Internet-corrigeant-une-copie-de-mauvaise-élève ». Un ton qui ne choque pas Jewpop.


Il me semble que Jewpop a révélé le sandaleux  #UnbonJuif sur Twitter. Je l'en félicite.


Jewpop allègue une audience et la collaboration d’intellectuels éminents. Bravo ! Quel dommage que Jewpop ne cite pas leurs noms que je n’ai pas trouvés sur son site.


Vous connaissez l’American Jewish princess ? Découvrez la Jewpopette dénommée The SefWoman. Le dîner du CRIF ? Un diner presque parfait pour lequel cette convive pleine de tact n’allait pas « faire passer un par un aux toilettes » les invités « pour demander leurs impressions ».

Je n’ai apprécié ni les quelques articles que j’ai lus sur Jewpop ni leur mise en page terne. Je les trouve souvent inintéressants, au style lourd, mal écrits. Et j’ai donc cessé de les lire.


Jewpop revendique « une ligne éditoriale volontairement large, où l’humour et le politiquement incorrect s’imposent naturellement ». Je trouve Jewpop « communautairement correct ». « Martinement correct ».


Grossièreté 

Le 6 juillet 2014, JewPop a publié l'article Lettre aux connards qui ont tué Mohamed signé par TheSefWoman.

Extraits de cette missive émaillée de fautes journalistiques, voire morales, et adressée aux auteurs présumés de cet assassinat : "Je vous en veux car vous nous avez salis. Vous êtes le furoncle sur le visage du peuple d’Israël... Ici, pendant que certains s’activeront pour réparer la blessure, nettoyer la tâche et éradiquer le mal, là-haut, trois jeunes garçons du nom d’Eyal, Guilad et Naftali vous regardent. S’ils pouvaient parler, ils vous demanderaient sans doute de ne pas cacher votre haine derrière eux pour justifier votre geste".


J'ai immédiatement condamné "le meurtre de ce jeune Palestinien quels que soient les auteurs du crime", et rappelé qu'on "ne fait pas parler les morts". J'ai aussi écrit l'article Des "belles âmes" sélectives à l'égard des Palestiniens.

Un échange de commentaires, empreints souvent de mauvaise foi chez les soutiens de JewPop, a suivi. Jewpop et Cie déforment mes propos. Faute d'arguments, probablement. En voici une synthèse thématique.

Des allégations infondées

Le chapô de cet article était déjà problématique : "Ça y est, c’est confirmé. Les auteurs du meurtre de l’adolescent palestinien, Mohamed Abou Khoudaïr, sont, selon les dernières conclusions de l’enquête, des extrémistes juifs. A ceux qui ont fait couler le sang pour venger celui d’Eyal, Guilad et Naftali, je voulais écrire cette lettre".

Jackie Schwartz a écrit : "L'un des suspects a avoué. Donc c'est confirmé... L'un des suspects a reconnu avoir tué le jeune Mohamed (oui donc l'avoir tué) et aussi avoir entraîné ses 5 amis dans cette expédition meurtrière... Je n'ai pas eu accès aux procès verbaux, j'ai juste consulté les sites d'infos israéliens... Entre autre celui du Yediot ".


Ma réponse.  "Rien n'est encore confirmé, et nous ne savons pas si les prévenus ont reconnu ce crime ou nient les faits qui leur sont reprochés... Si un prévenu a reconnu les faits - l'enlèvement ? Le rapt ou/et le crime ? -, cela ne signifie pas que les autres prévenus ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Les assassins n'ont pas rendu la justice. Seuls des magistrats ou des jurés le font, et au nom du peuple... Super ! Vous avez eu seul accès aux PV des prévenus. Vous pourriez nous les communiquer ?" Foin d'ironie... "Vous n'aviez aucun PV de police pour affirmer cela. La justice a besoin de preuves autres qu'un aveu pour statuer dans cet assassinat.  L'article du Yediot indique bien qu'un seul des prévenus a reconnu les faits. Il était donc faux d'extrapoler. Vous êtes donc tous de mauvaise foi en niant votre "légèreté" qui se confirme dans cet échange sur Facebook".


Des oublis révélateurs

TheSefWoman. "Je vous en veux car vous faites pleurer nos mères, nos mères qui n’ont déjà que trop pleuré... Pleuré sur Myriam Monsonégo, Arieh, Gabriel et Jonathan Sandler, sur la famille Fogel massacrée à Itamar, sur  Ilan Halimi, sur toutes celles et ceux qui ont perdu la vie dans les attentats palestiniens perpétrés pendant la seconde Intifada"

Ma réponse. TheSefWoman a "oublié Sébastien Selam assassiné en 2003, "la jeune Omaima Jaradat âgée de 15 ans, poignardée par un de ses oncles à Kfar Sair, village au nord de Hébron" et "l'instrumentalisation visant le cousin américano-palestinien de ce Mohamed...


Un choix iconographique biaisé

Jackie Schwartz a justifié le choix du cliché publié par JewPop.

JewPop. "Le simple fait de poster ce soir la photo de cet enfant posant ainsi, comme de nombreux jeunes palestiniens (est-il utile de préciser que nous réprouvons ces postures ?), à l'heure où la presse israélienne publie des éléments sur ses assassins, devrait peut-être vous faire aussi réfléchir à ce qui est choquant. Ou pas. Et sur ce qui est pervers, ou non".


Ma réponse. Ce "Mohamed est-il celui de cette photo où, vêtu du keffieh, il fait le signe de trois pour les trois jeunes Israéliens kidnappés et tués ?  JewPop a "angélisé" ce Mohamed. C'est la raison pour laquelle je m'enquérais de ce "Mohamed" angélisé qui ne correspondait pas à celui anti-Israélien de cette photographie". Ajoutons que le père de Mohamed Abu Khdeir "a rejeté les condoléances du Premier ministre israélien et a déclaré refuser d’accepter les condoléances d’une personne qui « assassine notre peuple à Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza ».
"Le choix d'une photo est tout, sauf innocent ou angélique. Tous les professionnels des médias le savent. Vous sélectionnez les faits parmi la vérité. Vous reprenez la photo délibérément fournie par les Palestiniens, sans vous interrogez sur leur choix iconographique. Ce n'est pas journalistique".
La presse israélienne ne publiait aucun élément sur les assassins : ni leur nom, ni leur réelle motivation. Certains journaux multipliaient les allégations non étayées de preuve.

La libération de terroristes palestiniens prisonniers contre des Israéliens

Jackie Schwartz a écrit : cela " ne me choque pas que des prisonniers palestiniens soient libérés dans le cadre d'échange, surtout lorsqu'il s'agit d'obtenir en contrepartie celle d'un jeune retenu en otage par le hamas (cf Gilad Shalit)... Je suis au courant concernant la récidive des détenus échangés contre Gilad Shalit, mais nul part je n'ai trouvé le taux exact de récidive sur la totalité des terroristes relâchés. Et ce qui me choque, c'est que par reflexe populiste, on remette en cause l'échange, comme-ci avant cet échange, il n'y avait plus de dangereux terroristes en liberté... Je constate que vous non plus, vous ne disposez pas des chiffres concernant le taux de récidive des terroristes relâchés dans le cadre de l'accord shalit. Et que vous êtes donc à priori contre la libération de terroristes même si c'est pour permettre la libération d'un otage, ce qui est votre droit, le mien est aussi d'estimer que c'est un risque à courir s'il s'agit de sauver une vie, même si malheureusement cette politique comporte des risques".

Ma réponse. "Les prisonniers palestiniens sont libérés dans le cadre d'échanges, et cela ne vous choque pas. Mais les présumés assassin devraient rester en prison à vie ?! Vous condamnez sans autoriser la défense à s'exprimer, mais ce n'est pas la justice. Et vous vous prétendez épris d'éthique et de moralité ?!

La plupart des terroristes libérés contre la libération de Guilad Shalit ont récidivé, en tuant notamment un père de famille Juif. Moi, cela me choque.
Bref, il vaudrait mieux libérer des terroristes palestiniens, car il y en a déjà beaucoup en liberté, donc un de plus, un de moins, quelle importance ? Je ne partage pas votre avis. Vous réclamez les statistiques sur l'ensemble des prisonniers libérés. Depuis quelle date ? C'est à vous de chercher sur Internet cette statistique ? Et à partir de quel pourcentage serez-vous choqué ?
Si vous appliquiez les règles élémentaires du journalisme, vous auriez trouvé la réponse à votre question.  Le taux de récidive dans cet échange récent est élevé : en 2013, "The Shin Bet successfully thwarted 190 terror attacks in 2013, 40 of which were coordinated by terrorists freed under the Gilad Shalit prisoner swap, according to the security service’s annual terror report, released on Monday", soit environ un taux de récidive de plus de 21%. Pour sauver une vie, vous êtes prêt à sacrifier combien de vies ? L'un des terroristes libérés contre la libération de Shalit a assassiné Baruch Mizrahi".
Si vous aviez l'éthique dont vous vous réclamez, vous auriez exprimé une indignation concernant le coût humain en termes de vies humaines Juives sacrifiées sur l'autel de ces échanges immoraux et qui encouragent la prise d'otages Juifs, et vous auriez écrit un article sur l'assassinat de Shelly Dadon, âgée de 19 ans, poignardée à 17 reprises par Hussein Yousef Khalifa, chauffeur de taxi Arabe ou palestinien, pour un motif nationaliste".

Ainsi que l'a déclaré le professeur Raphaël Drai le 7 juillet 2014, sur Radio J :

"Les Juifs font partie de la commune humanité et il faut le faire comprendre. Ils ne sont ni des sous-hommes ni des surhommes. Pour éviter qu’ils ne donnent pleine portée à la tirade tragique de Shylock, il faut précisément que les politiques et que les juristes appliquent pleinement la loi qui doit leur rendre justice lorsqu’il le faut, ce qui n’est pas le cas lorsque leurs tortionnaires et assassins sont assurés d’une quasi-impunité avant de se faire libérer le moment venu par d’autres assassinats et d’autres prises d’otages. On sait que le meurtrier du commissaire Mizrachi, la veille de Pessah’, faisait partie de la myriade de prisonniers élargis en échange du seul Guilaâd Shalit. Et l’on apprend que les trois suspects du triple meurtre de Hébron avaient eux aussi tâté des juridictions israéliennes qui les avait tenus quittes de leurs forfaits antérieurs mais sans dissuader leur récidive aggravée, incités en cela par des membres de la Knesset comme Ahmed Tibi. En tout, et en morale particulièrement, l’outrance est nuisible. Depuis la fin de la seconde Guerre mondiale et ses horreurs, le « tout-éthique » sublime s’est subordonné la morale concrète et ne fait que refouler la violence qui s’est déchaînée. Confinant parfois au désistement de soi, cette posture ne peut que renforcer les terroristes dans l’idée que leurs vis à vis sont des marionnettes dont il faut savoir tirer les ficelles".
Un "petit texte" politiquement biaisé
Le 9 juillet 2014, Jewpop a publié l'article Après une semaine de sang, la fin des illusions, de Samuel Ghiles-Meilhac, enseignant à Sciences-Po, auteur d'un livre peu éclairant sur le CRIF (Conseil représentatif des institutions Juives de France).

Cette fin des illusions vise-t-elle le sionisme illustré par des images de Herzl et de Ben Gourion, soit le fondateur du sionisme politique moderne et le refondateur majeur de l'Etat d'Israël dont il fut Premier ministre ?


Ecrit à Jérusalem, ce "petit texte" aligne les truismes dans un style plat : "Il faisait chaud et sec" - eh oui, c'est l'été hiérosolymitain, c'est normal - ; "la ville semblait calme depuis quelques heures". J'arrête là, c'est lassant et trop facile.


Enfile les clichés et les fautes politiques, historiques et juridiques. "Mahmoud Abbas a eu le courage de dénoncer l’enlèvement des trois israéliens. «Ces trois garçons sont des êtres humains comme nous, et ils doivent être rendus à leurs familles», a-t-il déclaré devant les ministres des affaires étrangères des États de l’Organisation de la conférence islamique". Il a fallu attendre quatre jours pour qu'Abou Mazen, alias Mahmoud Abbas, condamne d'Arabie saoudite, le 16 juin 2014, et selon l'AFP (Agence France Presse) ces trois kidnappings survenus le 12 juin 2014. Selon l'AFP, Abou Mazen a aussi critiqué les arrestations opérées par l'Etat Juif dans le cadre de ses recherches pour retrouver ces trois jeunes Israéliens - Naftali Frenkel, Gilad Shaer et Eyal Yifrach - et aurait déclaré : "C'est dans notre intérêt d'avoir une coordination sécuritaire avec Israël parce que cela nous aiderait à nous protéger". Pourquoi Samuel Ghiles-Meilhac n'analyse-t-il pas les raisons de cette condamnation tardive ? Et pourquoi Abou Mazen n'arrête-t-il pas les incitations à la haine des Israéliens ? Pourquoi a-t-il évoqué Auschwitz en parlant le 9 juillet 2014 de l'assassinat de Mohamed Abu Khder ?


Omet de qualifier d'antisémites les "meurtres de Bruxelles et à d’autres attentats de ces dernières années".


Le tout dans une terminologie biaisée : "On aimerait croire que le spectacle de Netanyahou répétant qu’Israël incarne la civilisation et la vie, face aux barbares, est un mauvais rêve. Où est l’horizon politique au-delà de la promesse de la force ?" ; "Ce mur qui défigure la Cisjordanie, je le vois tous les matins de l’université hébraïque de Jérusalem... Quant aux colonies dont les mignons toits rouges cachent la violence de la conquête territoriale, on se surprenait à trouver leur présence quasi naturelle dans le paysage".  Samuel Ghiles-Meilhac ne semble pas lier la construction de la barrière ou clôture de sécurité anti-terroriste, qui n'est un mur quand dans moins de 7% de son tracé, avec la "sécurité retrouvée". Pourquoi éviter de nommer la Judée et la Samarie ? Pourquoi recourir au terme de "colonies" alors que ces localités sont situées dans le territoire promis à l'Etat Juif par la conférence de San Remo (1920), la SDN (Société des nations) et la charte de l'ONU (Organisation des Nations unies) ? Israël a conquis ces territoires disputés lors de la guerre défensive des Six-jours. Pourquoi Samuel Ghiles-Meilhac ne qualifie-t-il pas de "violente" leur conquête par la Trans-Jordanie en 1948 ?


Et Samuel Ghiles-Meilhac d'ajouter : "Il était bon de se dire que l’occupation n’existait plus vraiment, que les Arabes seraient contents en allant un peu à la mer et pourraient se satisfaire de Ramallah, capitale en carton-pâte d’un royaume sans souveraineté... Le prix aujourd’hui est là. L’addition de l’occupation et de l’accumulation des haines n’est hélas contrée par aucune  perspective politique".


Ce texte de Samuel Ghiles-Meilhac a-t-il sa place dans un web magazine subventionné par la Fondation du judaïsme français, a fortiori alors que le territoire israélien est touché par les roquettes tirées par le Hamas à partir de la bande de Gaza ? Il n'est même pas équilibré par un article rétablissant les faits. Comment peut-on fédérer et fidéliser un public jeune avec un texte clivant ? Quelle est la ligne éditoriale de Jewpop ? Où est la diversité dont ce web magazine se réclame ? Jewpop se positionne-t-il sur le terrain culturel ou sur le registre politique ?


Nous invitons Jewpop à lire le rapport Chantier sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme remis le 19 octobre 2004 à Dominique de Villepin, alors ministre de l'IntérieurJean-Christophe Rufin, médecin et académicien, qui alertait sur :

« l’antisionisme radical [qui] n’est pas la simple critique conjoncturelle d’up ne politique mais bien une remise en cause des fondements même de l’Etat d’Israël », une « forme d’antisémitisme par procuration...  Israël, assimilé aux Etats-Unis et à la mondialisation libérale, est présenté comme un Etat colonial et raciste qui opprime sans fondement un peuple innocent du Tiers-monde  ».
Une "revue de presse israélienne"
Le 10 juillet 2014, Jewpop a inauguré dans sa rubrique Comics une "revue de presse israélienne" assurée par Virginie Bellaïche et intitulée "Une semaine sous tension". Un titre banal. Quel sera le prochain titre si la tension persiste ?

Enfin, une revue de presse, c'est un bien grand mot pour quatre dessins du caricaturiste Guy Morad publiés par le quotidien Yedioth Aharonot les 6, 7 et 10 juillet 2014. Une revue de presse suppose pourtant une sélection de plusieurs médias...


Pourquoi des dessins ? Parce que "l'Ivrit" de Virginie Bellaiche, qui "vit en Israël depuis peu" est "très sommaire".


Pourquoi Guy Morad ? Certes, "en un dessin", il "permet de comprendre les grands enjeux de l’actualité du jour". Mais trois de ses quatre dessins présentent négativement  le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Exemple : ce dernier propose deux bidons d'essence à Benjamin Netanyahu, debout près d'une fenêtre d'où pénètrent des flammes.  Des flammes en fonds de trois des quatre dessins. Pourquoi ce choix de présenter Lieberman contribuant à attiser un incendie ? Ces quatre dessins sont-ils représentatifs de la presse israélienne ? Pourquoi n'avoir pas publié aussi des dessins du célèbre dessinateur Yaacov Kirschen dont on peut voir les créations sur son blog DryBones ?


N'oublions pas la prose de Virginie Bellaiche :  quatre phrases introductives sur son insuffisante maîtrise de l'hébreu, et la traduction des mots ou de phrases dans l'encadré, dans une pancarte, dans un panneau des dessins. Seul un dessin est contextualisé brièvement.


On ne sait ce qui est le plus lamentable et choquant : la publication d'article sur des faits non vérifiés ou d'un "petit texte" virulent à la terminologie biaisée et erronée ? L'absence d'arguments et de faits à l'appui des allégations de JewPop ? La prétention morale et l'autoflagellation de JewPop ? Ses carences informatives ? Le manque de professionnalisme ? La vanité d'avancer que cet article a été lu par près de 34 000 Internautes en 24 heures comme si tous les lecteurs approuvaient TheSefWoman ? Une conception minimaliste et un peu prétentieuse d'une "revue de presse israélienne" ? Sous couvert de "légèreté" et d'"humour", le manque de professionnalisme et de profondeur d'analyse, empêchant de percevoir l'enjeu derrière l'instrumentalisation palestinienne du crime de Mohammed Abu Khdeir et de ces opérations militaires ? L'utilisation de l'argent d'institutions communautaires, généralement issu de dons, pour transformer JewPop en magazine électronique publiant des photos "de charme" de l'actrice américaine "coquine" Scarlett Johansson - pour doper l'audience ? - et financer un média aux articles de cet acabit écrits par des auteurs telles TheSefWoman qui insulte ("connards") ou Sharon Boutboul qui se "tape des bogoss (et inversement)... Le talent n'est pas donné à tout le monde, mais les toilettes sont accessibles à toutes. Le talent me manque sans doute cruellement, mais je me rattrape avec mon 90 C (Nda : taille de soutien-gorge)...  Je ne partouche qu'avec ma copine Jackie Schwartz... Je viens de livrer 8 feuillets à Causette sur les bienfaits du massage prostatique dans la vie de couple" ? L'absence de suivi éditorial sur ce web magazine et la tolérance de messages politiques biaisés sur un web magazine culturel ?

J'ai interrogé Ezra Venture et la Fondation du judaïsme français (FJF). Aucun ne m'a répondu.


Laurent-David Samama et Jewpop

Publié le 1er mars 2015, mon article Laurent-David Samama, ancien rédacteur en chef de L'Arche  a suscité l'ire de Laurent-David Samama et de Jewpop, "le site qui voit des Juifs partout !", exprimée sur Twitter depuis le 2 mars 2015. Aucun des deux n'avait réagi aux articles de Dreuz et JSSNews ayant répondu à Laurent-David Samama. Misogynie ?

Point d'arguments dans leurs Tweets, point d'analyses, Ce qui est surprenant de la part d'un ancien rédacteur en chef de L'Arche et du directeur de ce site  Internet.


Que des invectives, de l'agressivité, des mots blessants ("Le retour de Mamie Zinzin" selon Laurent-David Samama), voire une bassesse revendiquée par le hashtag #JeSaisCBas de Jewpop. Pourquoi ? Pourquoi aucune analyse étayée de faits, aucune critique fondée d'un article, d'un journaliste ou d'une association communautaire n'est-elle exprimable, ou tolérée par tant de dirigeants ou journalistes communautaires ? Une preuve : même dans son article publié en anglais dans un magazine outre-atlantique, Laurent-David Samama s'est bien gardé de critiquer le leadership du FSJU. Rappelons que le président de la FJF, généreuse mécène, préside le FSJU... Jewpop a écrit - en plaisantant ? sérieusement ? - recevoir de l'argent du FSJU, du Consistoire et de l'Agence juive. Combien ? Jewpop se cache derrière son opacité financière. Pourtant, les acheteurs de produits cacher beth din de Paris, les donateurs, etc. aimeraient savoir où va leur argent. Certains peuvent déplorer la piètre allocation des budgets communautaires au vu de certains projets subventionnés. Même opacité de Laurent-David Samama éludant ma question sur l'absence de publication de mon dossier sur les Juifs noirs par L'Arche, magazine du FSJU...


Haïm Sitruk

Le 4 juin 2016, Alain Granat a fustigé la chronique du 3 juin 2016, sur Radio J, de Haïm Sitruk, ancien grand rabbin de France, hostile à la Gay Pride. Cette chronique est absente du site de la radio de la fréquence juive francilienne.

Alain Granat a écrit :

"Le 3 juin, jour de la Gay Pride de Tel-Aviv, c’est un torrent d’homophobie qu’il a déversé en toute impunité à l’antenne de la fréquence juive, Radio J se métamorphosant alors en Radio CourtoiJ.
Une bonne chronique radio, tout comme le sermon d’un rabbin, se doit de démarrer par une accroche forte. Joseph Sitruk, malgré sa santé fragile après plusieurs AVC et la maladie qui le frappe, a conservé ses réflexes en la matière. Avec une introduction ne laissant nul doute sur la teneur à venir de ses propos, toute en empathie et compréhension pour les juifs homosexuels. L’esprit apaisant du shabbat s’annonce sur les ondes de la radio juive : « La Torah considère l’homosexualité comme une abomination et un échec de l’Humanité ». Vous nous rétorquerez que de telles paroles provenant de Joseph Sitruk n’ont rien de surprenantes. Tenant, durant ses mandats successifs de Grand rabbin de France (de 1987 à 2008), d’une ultra-orthodoxie tranchant avec l’esprit d’ouverture de ses prédécesseurs les Grands rabbins Kaplan et Sirat, le contraire eût étonné.
La suite de son intervention est à l’avenant, axée sur la Gay Pride de Tel-Aviv, qui « rabaisse au rang le plus vil » Israël,  « initiative de tentative d’extermination morale » de son peuple. Et concluant en beauté sur le mode djihad : « J’espère que les auditeurs écouteront mon appel au secours et réagiront de façon radicale à une telle abomination ». On se souvient de l’assassinat l’année dernière d’une adolescente de 16 ans, Shira Banki, lors de la Gay Pride de Jérusalem, par un intégriste juif. Radical.
On se pose aussi légitimement la question de la responsabilité de la direction de l’antenne de Radio J, diffusant en direct sur ses ondes des propos d’une telle violence et les cautionnant de facto par son absence de réaction. Alain Beit, nouveau président de l’association juive LGBT Beit Haverim, s’en est indigné, soulignant à juste titre que si Joseph Sitruk est dans son droit d’exprimer son désaccord avec la Gay pride de Tel-Aviv, sa chronique déborde largement de ce cadre en incitant à la haine des homosexuels.
On passera sur la « mise en onde » surréaliste de cette chronique, offrant en spectacle aux auditeurs la voix d’un homme affaibli par la maladie, entre extrait sonore d’un épisode de Star Wars et parodie d’un discours de Bouteflika. Vous êtes bien sur une radio juive. On en sourirait presque si ces propos et leur diffusion irresponsable n’étaient aussi lamentables". 
A chaque élection au Grand rabbinat de France, on nous fait le même coup : le candidat "ouvert" contre le tenant de l'orthodoxie. Orthodoxie ? Je connais le sens de ce mot. Mais que signifie "ultra-orthodoxe" ? Existe-t-il des critères pour évaluer l'orthodoxie ? Si oui, lesquels ?

Pourquoi évoquer le djihad, spécifique à l'islam ? L'interprétation par Alain Granat du mot "radical" ne repose sur aucun mot. Aucun appel à l'assassinat dans cette formulation maladroite du grand rabbin Haïm Sitruk. Par un raccourci honteux, Alain Granat enchaîne sur l'assassinat de l'adolescente israélienne Shira Banki, en 2015, par un fanatique. Que signifie "radical" ? Il existe un Parti radical de gauche. Pourquoi dénigrer ce vocable "radical" ?


Le 5 juin 2016, Serge Hajdenberg, directeur de Radio J, a expliqué sur cette radio qu'il laissait toute liberté à l'ex-grand rabbin de France Haïm Sitruk, et s'est distancé des propos tenus le 3 juin 2016. Le propre du journalisme, c'est d'autoriser des opinions différentes dans le cadre de la loi. Et l'ancien grand rabbin de France Joseph Haïm Sitruk a le droit de ne pas être "politiquement correct". Mais ce n'était pas suffisant pour Alain Granat qui évoque "RadioCourtoiJ", un jeu de mot évoquant Radio Courtoisie, un média souvent classé à droite ou à l'extrême-droite.


Avec Jewpop, aucune voix divergente ne doit s'exprimer, même maladroitement, même d'une voix quasi-inaudible, même émanant d'une personne atteinte de maladies graves ? Alain Granat aurait-il réagi ainsi si cette chronique avait été diffusée lors des mandats (1987-2008) du grand rabbin Joseph Haïm Sitruk ? S'est-il indigné que celui-ci ait continué d'exercer sa fonction éminente malgré sa grave maladie ? Faut-il être "politiquement correct" pour être publié sur Jewpop ?


Où est l'appel à la haine ? Il y a un appel à l'action, mais sans aucune précision sur l'action à mener. Par contre, le texte d'Alain Granat est d'une rare agressivité. "On ne tire pas sur une ambulance", avait écrit Françoise Giroud.


Et, dans un autre domaine, Alain Granat s'est-il indigné du discours de l'actuel grand rabbin de France Haïm Korsia, le 6 septembre 2015, lors de la cérémonie en mémoire aux martyrs de la Déportation, invitant à un "sursaut civique et humain", à "des gestes forts" en faveur de l'accueil des "migrants" ? En quoi était-il "civique" d'accueillir des immigrés en situation irrégulière, originaires d'Etats inculquant dès le plus jeune âge l'antisémitisme à leurs habitants ? Des "gestes forts", c'est moins grave qu'une "réaction radicale" ? Le silence du grand rabbin de France Haïm Korsia sur la polémique née des propos du grand rabbin dont il a été un proche collaborateur, s'avère éloquent.


Dans sa chronique du 6 juin 2016 sur France Culture intitulée L'appel à haine du rabbin Sitruk, Caroline Fourest a fustigé le grand rabbin Sitruk qualifié d'"intégriste". A tort, elle allègue que l'homosexualité serait une "obsession" du chroniqueur, et l'homosexuel un "nouveau bouc émissaire". Combien de textes sur ce thème par ce chroniqueur de Radio J ? 5, 10 sur des centaines ? Plus ? Moins ? Et Caroline Fourest de conclure sur l'impératif de condamner l'ancien grand rabbin. Les mêmes qui "sont Charlie" refusent la liberté d'expression à ceux ayant un avis distinct du leur ?! Ce "politiquement correct" conduit à la censure, à une société totalitaire.

« Le rejet de l’homosexualité est un classique des religieux conservateurs mais si on ne s’en n’émeut plus, on le légitime, et à force de le légitimer, il ne faut pas s’étonner que des fous de Dieu, (…) finissent pas exécuter ce qu’ils pensent être un ordre divin », a poursuivi la journaliste. N'importe quoi. Plus de huit millions d'habitants, dont 6,1 millions de Juifs, vivent en Israël, et aucun homosexuel n'y a été assassiné. C'est tellement plus facile, et prudent, de condamner un grand rabbin de France malade que la persécution des homosexuels par l'Autorité palestinienne, ou par divers pays musulmans.


« Ce sont les propos de Joseph Sitruk, qu’il faut abréger », a conclu Caroline Forest. Comment ? Par une réaction "radicale" ?


C'est curieux : les mêmes qui exhortent à accepter la différence, l'autre, sont les premiers à condamner celui qui affirme le même impératif, et au premier lieu, la différence sexuelle.


« En qualifiant la Gay Pride de Tel Aviv de « tentative d’extermination morale du peuple d’Israël », et en appelant à réagir « de façon radicale à une telle abomination », l’ancien grand rabbin de France Haïm Sitruck a-t-il réalisé la gravité des paroles qu’il a tenues hier sur Radio J ? » s'est indigné Sacha Reingewirtz, président de l’UEJF, a dénoncé les propos de l’ancien Grand rabbin de France. C'est le même qui a refusé de rencontrer Naftali Bennett, alors ministre d'un gouvernement issu d'élections démocratiques en Israël.

« C’est bien l’unité de la communauté dans son ensemble que vous avez compromise » a déclaré Alain Beit, président de l’association juive LGBT, Beit Haverim, à Haïm Sitruk. Depuis quand "la communauté juive" est-elle unie ? Même pas pour défiler contre l'antisémitisme en 2002.


Alain Beit avait l'intention d'assigner en justice Haïm Sitruk pour "incitation à la haine". Et sur quels propos ? Un mot de la Bible traduit en français ? Une opposition à la Gay Pride ? Vous imaginez une audience avec un septuagénaire respectable se déplaçant difficilement et peinant à répondre aux questions de magistrats ou d'avocats ? Et un magistrat oserait condamner la Bible, le judaïsme, ou la traduction d'un mot hébreu en "abomination" ? Est-ce ce que visent des homosexuels revendiqués ou des Internautes ? Cette audience risquerait de se tourner au désavantage du plaignant.


Le ridicule tue aussi, ou du moins décrédibilise. Il convient de ne pas l'oublier.

Crowdfunding
En 2016, Jewpop a initié une opération de crowdfunding sur Ulule bénéficiant d'une une vidéo avec Enrico Macias et une revue de presse :
"Financement participatif du "site qui voit des juifs partout !"
"Lé juif y control le monde avec lé média". Avouez, vous avez tous lu ça un jour sur les réseaux sociaux et à force vous y avez cru. Nous aussi, on y a cru quand on a lancé Jewpop, webmagazine décalé et (im)pertinent sur les cultures et le monde juif, voilà 5 ans.
Depuis, nous avons publié plus de 1500 articles, attiré plus de 100 000 visiteurs uniques mensuels, informé, fait rire, ému et agacé beaucoup de monde, avec toujours la volonté de créer des ponts entre les communautés, et avec l’humour comme arme de destruction massive contre la bêtise et les préjugés.
Mais notre sens du business, lui, demeure un pur cliché, et l’équilibre financier de Jewpop reste plus que fragile. Doux euphémisme...
Vous allez dire "Ca y est, les juifs ils font toujours leurs victimes" et vous n'aurez pas complètement tort. Pourtant...
L'objectif de cette campagne est de nous permettre de nous développer en refondant notre site Internet, avec une nouvelle version plus design, plus lisible, et de nouveaux contenus audio et vidéo, qui nous permettront de séduire enfin les annonceurs (boucheries casher, pompes funèbres israélites, le Mossad...).
Et, SDV ("si dieu veut" pour les profanes), de se faire racheter par Patrick Drahi. Avec vous, juifs et goys non-juifs, on peut y arriver, ce ne sera pas un rêve !
À quoi va servir le financement
Avec 5000 euros, on refait notre site Internet
Comme on est juifs, on avait demandé à Maurice Benichou de nous réaliser Jewpop.com il y a 5 ans. Réfugié en Israël depuis pour quelques pécadilles avec la justice française, il est aux abonnés absents pour la maintenance. Avec cet argent, on travaillera avec des Chinois, ils sont plus sérieux.
Avec 15 000 euros, on loue des locaux décents pendant 1 an, et on achète des ordis neufs !
Hébergée depuis 5 ans dans un atelier clandestin du Sentier, la rédaction de Jewpop s'épanouira au sein d'un espace digne de ce nom, dans le 17ème arrondissement de Paris de préférence. Equipé d'un matériel informatique des plus performants, et avec des toilettes séparées hommes/femmes.
Avec 41 000 euros, on paie (misérablement, parce qu'on est juifs) pendant 1 an notre équipe de journalistes
et un community manager digne de ce nom
Voilà 5 ans que nous ne cessons de répéter à nos contributeurs que nous ne pouvons les rémunérer. "La presse est en crise..." et autres arguments fallacieux tels que "écrire sur Jewpop vous donnera de la visibilité" ne nous permettent plus de contenir une révolte latente. Avec cet argent, nous achèterons leur calme.
Avec 5000 euros, on lance notre série de podcasts « Jewpop Radio »
Michel Drucker est ok. Arthur aussi. On va cartonner.
Avec 10 000 euros, on produit des programmes courts vidéo
Parce qu’il n’y a pas que youPorn dans la vie.
Et on développe aussi notre célèbre rubrique "charme"
Vous rêvez de voir Elisa Tovati, Eliette Abécassis, Mélanie Laurent, Sandrine Kiberlain, Booba... poser pour Jewpop ? Nous aussi."
Le 29 septembre 2016, Actualité juive le présentait ainsi : "Bien sûr, Jewpop, ce sont des textes souvent hilarants qui manient la dérision et l’impertinence. La chronique hebdomadaire de Sefwoman eut en son temps un succès continu même si l’article le plus lu du site reste celui sur des photos du ghetto de Kutno. C’est aussi cela Jewpop, « un regard inédit en France pour promouvoir la culture juive », explique son fondateur, Alain Granat. Le webmagazine a également occupé une fonction de lanceur d’alerte avec les tweets antisémites ou l’actualité communautaire. Et le lectorat suit. Il ressemble à la communauté : orthodoxes et libéraux, rabbins ou jeunes actifs. Et même des non-juifs. Ce lectorat qui pourrait être envié dans le monde juif : 70% des lecteurs ont moins de 35 ans et s’affirment comme étant en marge des institutions".
Une double-orientation caractérise ce petit monde, d’après Alain Granat. « D’un côté, on a les doutes et les angoisses de ce que l’on vit en France depuis cinq ans avec les attentats, la poussée de l’antisémitisme qui causent la montée de l’Alyah mais de l’autre, il y a des questionnements sur le devenir et l’avenir de la communauté juive ». En d’autres termes, il s’agit d’un lectorat à même de constituer les forces vives du judaïsme français  « parce que leur avenir, ils le pensent en France », insiste Alain Granat.

"Malgré Jewpop, le problème reste entier : toucher ces marges du judaïsme, ce point aveugle parfois rétif au monde communautaire. D’où l’enjeu de la campagne de crowdfunding dont l’objectif est de réunir 15.000 euros. 60% de cette somme a déjà été réunie. « La campagne finit le vendredi 21 octobre à minuit. Mais nous la clôturerons à l’entrée de shabbat », conclut malicieusement Alain Granat. De sources bien informées, elle pourrait même recevoir l’appui d’Enrico Macias avec une chanson « inédite ».

Les contreparties en fonction du montant : "Votre nom (ou pseudo si vous êtes persuadé que les nazis peuvent revenir) sera inscrit sur notre « mur des donateurs ». Comme à la syna", " Un Tote Bag Jewpop pour faire vos courses chez le boucher", le livre "Comment savoir si vous êtes juif" (J'ai Lu) de Alain Granat et Jonathan Demayo. Si vous n’êtes pas juif, vous saurez enfin si vous l’êtes quand même"...

La campagne s'est donc terminée le 21 octobre 2016 : "249 contributeur·ices" - écriture inclusive, mazette ! - ont donné "15 890 €, soit 105 % sur un objectif de 15 000 €." Les contreparties aux contributeurs ? 

Delphine Horvilleur

Fin 2017, Delphine Horvilleur, rabbin du Mouvement juif libéral de France (MJLF), a assuré la promotion médiatique de son livre "Des mille et une façons d'être juif ou musulman" co-écrit avec Rachid Benzine, islamologue. Delphine Horvilleur tient au titre de rabbin, et non de rabbine.

Le 25 décembre 2017, sur France Inter, après la décision souveraine du président Donald Trump de transférer le siège de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, après le vote scandaleux de l'ONU violant sa charte et hostile à cet acte américain, après que Rachid Benzine se soit prononcé en faveur de la division de Jérusalem, Delphine Horvilleur a regretté que "Jérusalem soit à ce point instrumentalisée par tous", et considéré : "Il faudra de toutes façons réfléchir à l'avenir à une solution qui prenne en compte le rapport si particulier de chacun à cette ville, ce qui ne change pas le fait qu'aujourd'hui c'est la capitale d'Israël". Jérusalem capitale d'Israël, seulement "un fait" ? "Prendre en compte le rapport si particulier de chacun à cette ville" ? Le même "rapport" que celui des juifs ? Pas un mot pour rappeler les centaines d'occurrences de Jérusalem dans la Bible hébraïque et les prières juives, que la cité du roi David a été, est et demeurera la capitale éternelle et indivisible de l'Etat juif, et que tous les cultes y sont respectés seulement depuis la libération de la partie de Jérusalem, occupée illégalement par la Jordanie après la guerre d'Indépendance, par Israël en 1967. Curieusement, la rabbin Delphine Horvilleur n'a pas évoqué les résolutions de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'Education, les Sciences et la Culture), niant tout lien entre le peuple juif et Jérusalem, et plus généralement la Terre d'Israël (Eretz Israel) ou la position de la France hostile à la reconnaissance de ce lien si profond évoqué ainsi par le prophète Isaïe (LXII, 1) : « Pour Jérusalem, je ne me tairai point. »

La blogosphère juive s'est indignée de l'approbation tacite par cette rabbin d'une éventuelle division de Jérusalem dont une partie pourrait devenir la capitale d'un Etat palestinien. Et ce d'autant plus vivement que la rabbin Delphine Horvilleur a persisté dans son refus de dire si elle est pour ou contre la division de Jérusalem. Pourquoi ? Dédain pour les juifs lambda ? Un silence révélateur d'une rabbin qui maîtrise les règles de l'interview.

Le 26 décembre 2017, la Ligue de défense juive (LDJ) a publié l'article Dis-moi sur quelle antenne tu t’exprimes et je te dirais qui tu es. La LDJ a émis un parallèle infondé et infamant entre un être humain et des animaux nuisibles :
"Comme tous les cafards et rongeurs qui sortent de leurs trous depuis la déclaration de Trump, elle épouse la thèse de l’ennemi sur notre capitale éternelle, à savoir que les lieux les plus chargés comme le Kotel et le Mont du Temple seront dans la capitale d’un Etat arabe terroriste dit « palestinien ». Ainsi, Madame le rabbin piétine le dénominateur commun de toute conscience juive, la fidélité indéfectible et irréductible à Jérusalem. Ce n’est pas pour rien qu’elle a quitté le pays d’Israel pour ne pas y revenir et en y laissant la terre brulée après avoir collaboré à Jérusalem à France 2 avec Charles Enderlin lorsque l’affaire A Dura a éclaté. Elle était en stage chez ce dernier alors que les attaques terroristes se sont intensifiées dès le début de la seconde Intifada, qu’on nous tirait dessus sur les routes de Judée Samarie et que nos enfants se sont faits déchirer par les attentats. Quand on lui demande ce qui s’est passé à France2 avec ladite affaire A Dura a éclaté, elle a toujours refusé de répondre ou de prendre position". En reponse à l’affaire A Dura, les lynchés à Ramallah et Daniel Pearl sont partis avec gains et pertes".
La LDJ lui a reproché enfin de vouloir "ne pas s’aliéner la presse française et conserver un réseau de relations nouées lors du stage à France 2 lui permettant d’y exposer fréquemment ses vues et sur le reste des antennes françaises qui raffolent de l’entendre fustiger la communauté juive, exprimer son opposition à la Alyah massive des Juifs de France et morigéner ces derniers à l’immoralité post-moderniste autant politiquement correct que pas cachère plutôt que de défendre bec et ongles Israel, l’Etat du peuple juif".

Delphine Horvilleur a reçu des insultes et des menaces sur les réseaux sociaux, mais aussi des soutiens du CRIF, du Mouvement juif libéral de France (MJLF), de Sacha Ghozlan, président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), de l'Union libérale israélite de France (ULIF), d'Adath Shalom (communauté Massorti), du Beit Haverim, du Grand Rabbin de France Haïm Korsia... Le 29 décembre 2017, une page Facebook "Soutien à Delphine Horvilleur" a été créée et a réuni 1580 membres au 3 janvier 2017 :
"Nous nous élevons avec vigueur contre les attaques et menaces intolérables portées par des extrémistes et la ldj sur les réseaux sociaux visant Madame le rabbin Delphine Horvilleur en des termes que n'auraient pas reniés jadis les nazis pour désigner les Juifs. Nous sommes un groupe d'engagement, et non pas un forum de discussion".

Bref, pas de débat sur l'attitude de Delphine Horvilleur, et ce, au nom de l'engagement - sourd ? - en faveur d'une personne, quoi que cette dernière ait dit !? Et certains soutiens, dont le CRIF, souhaitaient vivement que la rabbin engage des poursuites judiciaires et que "ceux qui ont posté des  messages d'insultes et de menaces soient poursuivis et condamnés". D'autres aspirent à l'interdiction de la Ligue de Défense Juive (LDL). Les mêmes qui se sont tus quand la rabbin Delphine Horvilleur a déclaré : "Il faut faire violence au texte, le secouer, le faire parler". La Bible appréciera...

Le 4 janvier 2018, cette page Facebook Soutien à Delphine Horvilleur affichait 1920 membres. Mais Michel Horvilleur y a écrit : "Nous sommes déjà 3036". Comprenne qui pourra. Certains sont fâchés avec Jérusalem, d'autres avec les additions. Seul message drôle de cette page. Curieusement, Jewpop n'a pas relevé cette contradiction drôle.

Le 28 décembre 2017, Jewpop a posté ce message sur son compte Facebook :
"Tout notre soutien @rabbidelphineH, victime de menaces de juifs décérébrés sur les réseaux sociaux, comparée à des "cafards et rongeurs" sur le site de la LDJ, termes utilisés jadis par les nazis pour désigner les Juifs #gerbe #caniveau". 
Le 30 décembre 2017, JewPop a publié l'article Les 10 raisons pour lesquelles Delphine Horvilleur est énervante, de Jackie Schwartz et Sharon Boutboul. Un texte soutenant la rabbin en éludant l'attitude "politiquement, islamiquement et médiatiquement correcte" de la rabbin Delphine Horvilleur, ce pan occulté de sa biographie - silence dans l'affaire al-Dura - et le fond du différend : absence de rappel de ce que représente Jérusalem dans le  judaïsme et l'histoire du peuple juif, etc. Pire : Jew Pop s'est moqué du caractère indivisible de Jérusalem :
"Delphine, c’est petit bras à côté de certains de nos « grands de la Torah ». Pas de détournements de fonds, pas d’appel à maudire les homosexuels, pas de scandale du guet, pas de déclaration sur « La Shoah, bienfait pour Israël ». Accordons-lui le bénéfice de la jeunesse
(...)
ELLE SE PERMET DE DONNER SON OPINION SUR LA QUESTION ÉPINEUSE DE JÉRUSALEM
Capitale éternelle, une et in-di-vi-sible de l’État d’Israël.Combien de foi(s) faudra-t-il le répéter. Même le Guatemala, la Micronésie et la république de Nauru sont prêts à déménager leurs ambassades de Tel-Aviv à Jérusalem grâce à Donald Trump (que son nom soit béni dans une gare). Delphine, si tu nous lis, arrête de te préoccuper des Palos et des muzz, tu as déjà assez à faire avec ta communauté de mauvais juifs
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De Pierre Barouh à Simone Veil, Delphine n’en manque pas un(e). Si Johnny avait été juif, elle aurait évincé Haïm Korsia d’un leste coup d’épaule pour dire le kaddish lors de la cérémonie, au grand dam du Consistoire. 
DELPHINE EST ENDERLINISÉE
Dans une vie antérieure, Delphine a été journaliste au bureau israélien de France 2 à Jérusalem (une et in-di-vi-si-ble), sous la responsabilité de Charles Enderlin, aka « C’est dur d’être Al-Dura ». Elle n’a pas filmé la scène de la mort supposée du petit Mohammed, mais c’est tout comme. Philippe Karsenty l’a dit. C’est donc vrai".
Et c'est l'argent communautaire qui finance cela !? L'agressivité dédaigneuse contre les "décérébrés",  les "mauvais juifs" - c'est l'hôpital qui se moque de la charité -, le persiflage douteux sur l'indivisibilité de Jérusalem, capitale d'Israël, et le blood libel léthal de l'Intifada II ! Rappelons qu'en 2013, le gouvernement israélien écrivait, dans un rapport, que ce "reportage était  infondé, fabriqué de toutes pièces."

Se réclamant de la "mouvance d'une sensibilité plus progressiste du judaïsme" - donc  les traditionalistes seraient plus attardés ? -, Delphine Horvilleur, qui a annoncé vouloir combattre la "radicalisation", a adopté la posture avantageuse de la victime, en ayant le soutien de la "bien-pensance" "politiquement correcte", surtout de Gôche.


Ce qui écarte les questionnements sur son absence de dialogue avec l'islam sur ce qui fâche - antijudaïsme et antisémitisme islamiques, dhimmitude, exil contraint des Juifs au XXe siècle -, sur le soutien de la rabbin Delphine Horvilleur aux immigrés illégaux/migrants musulmans en partie antijuifs, et ce au nom de la "responsabilité de l'accueil", etc. Aucun de ses soutiens n'a la curiosité de l'interroger sur ces points fondamentaux.

Peut-être parce que ces thématiques sont liées aussi à Jérusalem, capitale une et indivisible de l'Etat juif, peuplée par des Juifs maîtres de leurs destins, et non pas dhimmis, sur leur terre ancestrale.

Delphine Horvilleur a apprécié l'article de Jewpop. Annette Lévy Willard, journaliste à Libération et sur RCJ, a renchéri : "Le vrai humour juif existe (encore) en France. Une réponse hilarante aux attaques débiles contre Delphine Horvilleur, rabbin libérale". Quel mépris ! Désopilant ou désolant ?


Comme Jewpop, Delphine Horvilleur ne semble pas avoir été effleurée par l'idée qu'elle a déçu, et peut-être pas seulement les juifs orthodoxes ou traditionalistes. Peut-être que des juifs libéraux, de sa synagogue, ont été pour le moins déconcertés. D'une rabbin cultivée et télégénique, philosophe à l'aisance verbale éclatante, on espérait mieux. Peut-être trop. Sur une radio du service public partial à l'égard d'Israël, on pensait que Delphine Horvilleur mettrait son talent au service du judaïsme, voire qu'elle fustigerait habilement la position scandaleuse de la France sur Jérusalem. On avait l'impression que Jérusalem demeurait la cité de David pour tous les juifs, quelles que soient leurs sensibilités ou pratiques. C'est dire la stupéfaction. Même l'évocation par la rabbin, in fine, de la légitimité de l'Etat d'Israël s'avère trop tardif, brouillée par sa réaction initiale précautionneuse. Delphine Horvilleur aurait pu reconnaître sa réaction "inadéquate", faible, invoquer un manque de préparation - mais la question posée était peu surprenante -, évoquer la fatigue matinale, ou sa lassitude de devoir "être-la-juive-de-service". Mais elle est rabbin... Elle a choisi l'attitude inquiétante de déni de la réalité sur elle, de jet d'opprobre sur ceux qui ont osé la critiquer, de cimenter autour d'elle des soutiens ne la contestant pas. Nul n'est parfait, tout le temps. Même la rabbin Delphine Horvilleur. Celle-ci et Jewpop semblent l'ignorer...

Ce qui me semble inquiétant réside aussi dans la question : jusqu'où ? Le mouvement juif libéral s'est distancé de l'orthodoxie : des femmes assurent la fonction de rabbin, les prières sont exprimées en français, et maintenant l'acceptation de l'éventuelle division de la cité de David, unique pour le seul peuple juif !? Jusqu'où ira Delphine Horvilleur, soutenue par le MJLF, dans son "progressisme" ? Les collègues ou confrères de la rabbin partagent-ils les opinions de Delphine Horvilleur sur Jérusalem ?

Ce sont toutes ces questions légitimes que Jewpop occulte.


Et jusqu'où ira Jewpop ? Entre le soutien indéfectible à l'indivisibilité de Jérusalem et celui à l'homosexualité, Jewpop a choisi. Avec l'aval de la direction de la Fédération du judaïsme français ?


Le 4 janvier 2018, j'ai republié mon article actualisé sur Jewpop qui a retwitté mon article avec ce commentaire si représentatif de sa légèreté, de son respect, de son "humour" : "Le fou-rire de la journée ! #MéméRemetLeCouvert #VéroUneEtIndivisible".

Sur Twitter, les "soutiens" de Jewpop sont rares, ne savent pas argumenter, refusent toute critique, n'apprécient pas l'ironie, voire l'humour, ont souvent des noms ashkénazes, et réagissent avec violence à l'égard de eux qui osent émettre une opinion divergente du "Horvilleurement et jewpopement correct".


Parmi ces soutiens : Noemie Issan-Benchimol, "chroniqueuse occasionnelle de Jewpop" et se définissant comme "PhD Student in Talmud and Philosophy, Paris & Jerusalem, mommy, orthodox, leftist, zionist". "Orthodox" et "Leftist" !? "Leftist" et "Zionist" !? Tout s'explique.

Noemie Issan-Benchimol est peut-être l'une des deux auteurs de l'article de JewPop encensant la rabbin Delphine Horvilleur car, le 4 janvier 2018, elle s'est acharnée sur Philippe Karsenty : "La diatribe illisible contre jewpop qui fait passer celles de Philippe Karsenty contre Enderlin pour du Paul Valéry a pour l'instant deux likes, le mien, chroniqueuse occasionnelle pour jewpop et @jewpop himself. Fin de la vanne". Une "PhD Student" qui fait du stand up !? Noemie Issan-Benchimol ne s'élèvera pas en attaquant plus grands qu'elle, ne deviendra pas célèbre en s’immisçant dans des affaires qu'elle n'a visiblement pas comprises. Elle se discrédite, et son employeur occasionnel aussi.


C'est dommage que Jewpop n'affiche pas les statistiques objectives de son site Internet. Les Internautes sauraient si la manne communautaire a été gaspillée ou pas.


Toujours aucun mea culpa de la rabbin Delphine Horvilleur, chevalier de l’ordre national du mérite, et de Jewpop. Nous ne le valons pas ? En persistant dans son attitude, la rabbin Delphine Horvilleur révèle enfin un trait de sa personnalité qui me semble difficilement conciliable avec la fonction de rabbin, de leader spirituel d'un mouvement juif.


Cette affaire parait une énième offensive médiatique de Juifs de sensibilité libérale, minoritaires en France, contre la majorité juive française, conservatrice, traditionaliste et orthodoxe, hostile aux pressions sur le seul Israël, défendant les droits historiques, spirituels, bibliques du peuple Juif sur Eretz Israël et sa capitale une, indivisible : Jérusalem. Faute d'avoir convaincu ces juifs conservateurs, traditionalistes et orthodoxes, des Juifs libéraux arrivistes les discréditent, les entourent d'opprobre, les affublent d'épithètes péjoratifs, dans une tentative d'"OPA" sur le leadership juif français.


"Les 50 personnalités Jewpop 2019"

Le 2 janvier 2020, Jewpop a publié sa liste des "50 personnalités 2019". "Le magazine américain Forward publie chaque année un palmarès des 50 juifs américains qui les ont inspirés, célèbres ou non. Une idée que Jewpop a allègrement pompé, avouons-le, pour réaliser le classement qui suit. Nous aurions pu titrer notre palmarès “Les 50 personnalités Jewpop qui ont compté en 2019”, mais à coup sûr certains esprits mal intentionnés nous auraient reproché de véhiculer le bon vieux cliché antisémite sur les juifs et l’argent. Voici donc nos “50 personnalités Jewpop 2019” sélectionnées avec soin et amour par la rédaction."

Le premier sur la liste de Jewpop est Laurent Sagalovitsch, "crivain et chroniqueur, l’auteur du remarquable roman Le temps des orphelins, publié cette année, ne manque pas d’énerver et/ou réjouir les lecteurs de son excellent blog You Never Will Hate Alone. Sa plume bouscule allégrement les certitudes de nos coreligionnaires." Le 7 décembre 2019, Laurent Sagalovitsch a publié dans son blog abrité par Slate, l'article "L'antisionisme, un antisémitisme des plus ordinaires". Il y écrit : "Israël est une nation juive avec une composante arabe.Israël est le pays des juifs". Non, un Etat peut avoir des ressortissants juifs, chrétiens, musulmans, Arabes, etc. Mais la nation juive n'a par définition qu'une seule composante : juive. Le reste de l'article enfile les clichés antijuifs, mais c'est de l'ironie.

Suivent le rabbin Nissim Sultan, le saxophoniste Schwarz-Bart, le cartoonist Michel Kichka, la documentariste Sophie Nahum, Me Ilana Soskin...

Francine Lutenberg, "infatigable responsable culturelle de l’ambassade d’Israël en France. Elle prendra en ce début d’année une retraite bien méritée, après avoir permis au public français de découvrir une multitude de talents artistiques israéliens. Mazal tov !" Les attachées culturelles se sont succédé à l'ambassade, mais Francine Lutenberg est demeurée l'élément permanent. Hélas ! Elle a promu des événements "culturels" partiaux. Exemples ? L’exposition d’Orly Dahan « La robe de mariée », navrante de prétention et confondante d’ennui. Quand j’avais interrogé cette responsable des projets culturels à l'ambassade, elle m’avait répondu, sur un ton dédaigneux, qu’Orly Dahan était en quête de son identité israélienne. J’avais alors répliqué : « Et elle la trouve auprès d’une Palestinienne ?! »

 Le 3 avril 2008, sur RCJ, radio Juive francilienne liée au FSJU (Fonds social juif unifié), Francine Lutenberg avait recommandé l'exposition Les inquiets. Yael Bartana, Omer Fast, Rabih Mroué, Ahlam Shibli, Akram Zaatari. 5 artistes sous la pression de la guerre au Centre Pompidou. Une exposition assortie d’un catalogue et d'un dépliant gracieusement mis à la disposition du public, tous trois partiaux et problématiques notamment par leur terminologie biaisée, le mélange de fiction et de réalité, l'indifférence à l'égard des victimes du terrorisme, etc. Les œuvres – vidéos, installation et photographies - de cinq jeunes artistes – les Israéliens Yael Bartana, Omer Fast et Ahlam Shibli, les libanais Rabih Mroué et Akram Zaatari – portent sur les « questions liées à la guerre au Moyen-Orient ».

Le 3 mars 2014, Francine Lutenberg a évoqué sur RCJ, sans réaction de la journaliste Culture Sandrine Sebbane, notamment A portée de crachat, pièce anti-israélienne de Taher Najib, au Théâtre du Rond-Point (12 mars-12 avril 2014). L'auteur a écrit cette pièce en 2002, "en Palestine", et après un séjour à Paris, sauf la fin rédigée lors de sa résidence d'un mois, sous l’égide de Harold Pinter, au Royal Court Theater à Londres. En 2006, cette pièce a été primée lors du festival Theatroneto - festival de pièces à un seul acteur - à Tel Aviv.

  Selon la traductrice Jacqueline Carnaud, le mot hébreu "crachat" signifie aussi « tir ». Et Francine Lutenberg a présenté cet auteur comme un Arabe israélien palestinien !? Ce dramaturge politisé a déclaré être né en 1970 "à Umm el Fahem, dans le nord de la Palestine(sic). Une ville située en Galilée (Israël). Et Taher Najiba a indiqué : "On nous appelle les Palestiniens de 48, ceux qui sont demeurés en Palestine après le désastre de 1948". En 2011, cette pièce était présentée, dans une mise en scène de Laurent Fréchuret, dans des salles de spectacles et des lycées de Bois d'Arcy, Guyancourt, Herblay, Limay, Magnanville, Maisons-Laffitte, Marcq, Mantes-la-Jolie, Marly-le-Roy, Poissy, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Quentin-en-Yvelines, Sartrouville, Vélizy-Villacoublay, Vernouillet, Viroflay, et même à la maison d'arrêt de Poissy. A portée de crachat a été traduite en arabe littéraire afin que des lycéens de l'option arabe du lycée Evariste-Gallois, à Sartrouville, "puissent en interpréter des extraits", relate Clarisse Fabre dans Le Monde (5 février 2011). Plusieurs proviseurs ont refusé de programmer la pièce "de peur de raviver des tensions entre les jeunes issus du Maghreb ou de pays arabes ". Ou par crainte que ces jeunes agressent des Français Juifs ? Au lycée Antoine de Saint-Exupéry "situé à l'entrée du quartier "sensible" du Val-Fourré" à Mantes-la-Jolie (Yvelines), Taher Najib répondait à une lycéenne : "Je ne suis pas né en Israël. Israël est né chez moi... Les Israéliens ont besoin des Palestiniens pour exister, et vice-versa... Aucun théâtre israélien n'a programmé" cette pièce. En 2014 comme en 2011, la newsletter culturelle de l'ambassade d'Israël en France assure la promotion de cette pièce ; ce qui avait suscité l'indignation de Richard Abitbol, président d'une loge francilienne du B'nai B'rith. Une pièce créée "dans le cadre d’Odyssées en Yvelines – biennale de création théâtrale conçue par le Théâtre de Sartrouville – Centre dramatique national, en collaboration avec le Conseil général des Yvelines".

Très appréciée du public lors de la représentation du 15 mars 2014 à Paris, c’est une pièce (1 h 10) parfois grossière, toujours de faible intérêt artistique, essentiellement nombriliste, misérabiliste et manichéenne, très politisée – "l’Occupation" et les accords d’Oslo stigmatisés, la nakbah et la naksah, "la défaite", "l’humiliation"  -, et révisionniste :  des "étrangers... viennent nous chier dessus, nous tirer dessus, nous monter dessus - et ça depuis plus de mille ans, d'abord les Croisés, puis les Turcs, puis les Anglais, et maintenant ceux-là”. 

Virginie Guedj, "notre SefWoman chérie s’est lancée dans le stand up avec son one woman show “Libre”, et on adore ! Hâte de la retrouver sur les scènes françaises en 2020 !"

Delphine Horvilleur, Pauline Bebe et Daniela Touati, "3 femmes rabbins, dont l’une Daniela Touati, récemment ordonnée, qui œuvrent avec intelligence et bienveillance pour la diversité et l’ouverture au sein du judaïsme français. Les femmes sont-elles l’avenir du rabbinat français ? Assurément oui en 2020 !"


Noémie Madar et Samuel Lejoyeux. "Un beau duo pour l’exécutif de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France), qui s’est doté cette année d’une nouvelle présidente et d’un vice-président trésorier qui auront fort à faire du côté des facs truffées d’antisionistes. Ils nous semblent à la hauteur du défi (NDLR : on a bien essayé de les faire picoler pour avoir quelques scoops, mais ils n’ont rien lâché sur les turpitudes des soirées UEJF, preuve de leur sens des responsabilités malgré leur jeune âge)." Des dirigeants "islamiquement corrects" qui poursuivent le journaliste et essayiste Eric Zemmour, notamment pour "contestation de crime contre l'humanité". Mais qu'ont-ils déclaré quand le Président Emmanuel Macron a déclaré le 23 janvier 2020 :  "Les sujets mémoriels sont au cœur de la vie des nations. Qu’ils soient utilisés, refoulés ou assumés, ils disent quelque chose de ce que vous voulez faire de votre pays et de votre géopolitique. Je suis très lucide sur les défis que j’ai devant moi d’un point de vue mémoriel, et qui sont politiques. La guerre d’Algérie est sans doute le plus dramatique. Je le sais depuis ma campagne. Il est là, et je pense qu’il a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995" ?

Alexis Lacroix. "Nommé par Marc Eisenberg directeur de Judaïques FM et de Radio J. Une première sur la fréquence juive parisienne : un vrai professionnel de l’info est désormais aux commandes. Il était temps…" Mes chers confrères de RCJ et Radio Shalom apprécieront.

Laurent Munnich et Sigalit Lavon. "Le fondateur d’Akadem et sa directrice éditoriale en on fait le site incontournable pour tous les passionnés de cultures juives académiques & more… On leur souhaite toujours plus de réussite en 2020". Ligne éditoriale « politiquement, islamiquement, palestiniennement correcte », témoignage erroné de Laurent Munnich dans une procédure judiciaire coûteuse en honoraires d'avocats visant des violations du droit par le FSJU, refus de remettre les documents sociaux à un journaliste à la fin de sa collaboration, curieuse conception du droit et de la liberté d'expression, réaction biaisée à mon article Un paysage médiatique Juif français contrasté... Akadem, Laurent Munnich et la direction du FSJU, qui le finance; dont son nouveau directeur Richard Odier, sont emblématiques d'un hiatus entre les discours et les actes de « happy few » communautaires.

Paul Salmona. "Le directeur du MAHJ a présenté une série de remarquables expos en 2019, réussissant par ailleurs à ouvrir son beau musée le samedi, nonobstant les réticences diverses et avariées, et faisant désormais du Musée d’art et d’histoire du judaïsme un musée national dans toute sa dimension". Donc la dimension du Judaïsme est de se renier pour devenir "national" ?

Certains choix et leur explication révèlent tellement l'idéologie de Jewpop. Et ses limites.

Le 23 décembre 2019, The Algemeiner, journal juif américain, a publié l'article "America’s Failed Jewish Leadership Must Resign" (Le leadership juif américain qui a échoué doit démissionner) de Charles Jacobs et Avi Goldwasser. Constatant que les Juifs américains "vivent en état de siège" - assassinats, harcèlement sur les campus -, les deux auteurs en reconnaissent des causes "hors de notre contrôle" et d'autres liées au leadership juif. "Les bonnes intentions et faire de leur “mieux” ne suffit pas. Il est irrationnel de continuer avec les politiques et leaders actuels et d'en attendre des résultats différents". Obnubilés par l'extrême-droite et les nazis, ces leaders n'ont pas pris conscience des défis contemporains : la trahison de la gauche, l'antisémitisme de dirigeants afro-américains et de l'islam véhiculé par des immigrés. Et de désigner l'ADL (Anti-Defamation League), des fédérations et le Jewish Community Relations Council (JCRC). Charles Jacobs et Avi Goldwasser listent les échecs de ce leadership dans la protection des Juifs et l'exhortent à reconnaître leur responsabilité.

Imagine-t-on Jewpop, Akadem, ou l'un des "chouchous" de cette liste formuler de telles analyses pertinentes et courageuses ? Même pas en rêve ! C'est "l'exception juive communautaire française". Malheureusement.

Charles Enderlin
Le 27 février 2020, Jewpop a publié l'interview de Charles Enderlin par Alexandre Gilbert. Le chapô : "Boycotté par tous les médias juifs, Charles Enderlin, correspondant historique de France 2 à Jérusalem, publie Les Juifs de France, entre république et sionisme (Seuil), et répond aux questions de Jewpop. Keep calm !" Combien de médias juifs reste-t-il ? Ce retraité serait-il si intéressant pour que tous les médias juifs devraient l'inviter ? Pourquoi Jewpop omet-il d'indiquer que le Cercle Bernard Lazare a invité Charles Enderlin pour une conférence le 23 janvier 2020 ? Une conférence annoncée par Akadem

Par ses questions biaisées, ses réponses infondées et ses illustrations partiales, l'article a conforté à tort le narratif palestinien imputant à Israël le déclenchement de l'Intifada II et éludé les questions pertinentes sur le reportage de France 2 diffusé le 30 septembre 2000, commenté par Charles Enderlin sur des images signées par Talal Abu Rahma.

Extraits sur le déclenchement de l'Intifada II :
"A.G. : Qui véhicule aujourd’hui l’idée que Yasser Arafat aurait refusé les accords de Camp David et déclenché la seconde Intifada ?
C.E. : C’est la com israélienne. Elle est fausse. Je l’ai démontée dans mon livre Le rêve brisé où j’ai publié les procès-verbaux du sommet. En juillet 2000, Camp David a échoué car aucun accord n’a pu être conclu sur Al Aqsa-Mont du temple. On oublie que les négociations ont continué en août et septembre et ont même pas mal progressé. Ces témoignages, vous les trouvez aussi dans mon film avec Dan Setton, Le rêve brisé, vous y verrez les seules images des derniers pourparlers secrets entre Gilaad Sher et Saeb Erekat. Ils se sont déroulés dans mon bureau à France 2 Jérusalem. Sur les raisons de la seconde Intifada, il y a mon livre : Les années perdues et le film Les années de sang. Des généraux et patrons de Shin Beth expliquent qu’Arafat n’a pas déclenché ce soulèvement, mais n’a pas voulu, puis, n’a pas pu y mettre un terme."

Or, dès 2001, 'Imad Al-Faluji, ministre palestinien de la Communication, a déclaré au Liban  que l'Intifadad avait été préméditée par les Palestiniens en réponse à leur échec de n'avoir pu obtenir tous leurs objectifs lors des négociations de Camp David.  Sous la pression de Yasser Arafat, Al-Faluji s'est rétracté. Cependant, il a tenu, ainsi que d'autres ministres palestiniens, des propos similaires. Co-fondateur de l'Orient Research Group Ltd, Lt. Col. (ret.) Jonathan D. Halevi a écrit dans son article "La responsabilité pleine et entière de l’Autorité palestinienne dans le déclenchement de la Deuxième Intifada" publié par le Centre des Affaires Publiques et de l’Etat de Jérusalem et par le CRIF : "La décision finale de déclencher l’Intifada a été donc prise par Yasser Arafat et ses hommes immédiatement après la fin du sommet de Camp David". Dans une interview diffusée le 1er janvier 2020 sur Palestine TV (Autorité palestinienne) Abdel-Elah Atirs, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, a déclaré : « Yasser Arafat, qu’il repose en paix, a signé les Accords d’Oslo et est venu ici. Plus tard, après avoir assisté à [l’ouverture] des tunnels du Mur Occidental, il a demandé au peuple de descendre dans la rue et de se battre, et nous avons donc mené une Intifada. »

JewPop et Charles Enderlin ignoraient ces informations ?!

Sur l'affaire al-Dura, voici le passage de cette interview illustrée par un dessin de Plantu :
« Le 7 octobre, le parti communiste, les Verts et le MRAP organisent à Paris, place de la Bastille, une manifestation contre « la répression sanglante engagée depuis plusieurs jours contre la population palestinienne ». En marge du défilé, une centaine d’islamistes scandent : « À bas Israël ! Mort aux Juifs ! » Certains d’entre eux brandissent une photo de Mohammed Al-Dura, cet enfant palestinien mort dans les bras de son père et dont l’image a été filmée par France 2. Moulout Aounit, le président du MRAP, condamne le soir même les « propos antisémites » proférés ce jour-là. C’est donc dans une atmosphère lourde que débute, vingt quatre heures plus tard, le jeûne du Kippour. À Paris, dans la synagogue de la Victoire, le grand rabbin de France Joseph Sitruk prononce un sermon engagé : « Israël est un État que le monde entier met au banc des accusés. Oubliées les souffrances indicibles d’une si longue histoire. Oubliées les mains tendues aux adversaires d’hier qui réclamaient sa destruction. Oubliées les leçons d’humanisme données par ce petit État quand il s’agit d’échanger des prisonniers. Oubliée cette tolérance qui a permis à Jérusalem de devenir une maison pour tous. » Le Monde signalera que certains fidèles ont scandé : « Honte à la France de Chirac ! » Moïse Cohen, le président du Consistoire de Paris, prend également position et appelle à soutenir « les soldats de Tsahal harcelés par la foule déchaînée » et à riposter à « la désinformation stupéfiante des médias français ». » (Les Juifs de France, entre république et sionisme, p.381).
A.G. : Qui véhicule aujourd’hui l’idée que l’affaire Al Durah a entraîné la mort de Daniel Pearl et les attentats du 11 septembre 2001 ?
C.E. : Il faut dire que les terroristes assassins utilisent tous les arguments pour justifier leurs crimes. Mais c’est une insanité que d’affirmer : Daniel Pearl n’a pas été assassiné par Al Qaida, car il faisait son travail de journaliste, qu’il était juif et américain, mais parce qu’Enderlin a diffusé le reportage de la mort d’Al Durah. Celle-là, on me l’a encore servie tout récemment sur Twitter et sur Amazon je crois. Cela circule depuis presque deux décennies…"

Cette affaire grave a été analysée par le politologue Pierre-André Taguieff. Alain Granat et Charles Enderlin éludent toutes les questions pertinentes sur cette affaire, notamment les interrogations justifiées sur les blessures de Jamal al-Dura, et la responsabilité du journaliste. Pourquoi ?

Coronavirus
Dès janvier 2020, la France a été touchée par la pandémie de coronavirus COVID-19. Suivant les directives du pouvoir exécutif, le Consistoire Central a annoncé ses premières mesures de protection à partir du 4 mars 2020. On peut s'interroger sur la pertinence d'avoir maintenu des événements au Centre européen du Judaïsme (CEJ) en période de pandémie.

Dès le  8 mars 2020, les autorités politiques ont adopté des mesures réduisant les rassemblements, ordonnant la fermeture des établissements scolaires et ont recommandé aux personnages âgées ou à la santé fragile de réduire leurs déplacements, puis, après l'entrée au stade 3 de la pandémie, opérant un confinement partiel des Français à partir du 17 mars 2020. Le Consistoire a décidé alors la fermeture "des synagogues sauf exception, notamment en cas de décès". Ce qui s'avérait civique et prudent.

Le 23 mars 2020, le Consistoire Central de France diffusait une lettre signée par Haïm Korsia, grand rabbin de France, Michel Gugenheim, grand rabbin de Paris, et Benyamin Chelly, du dayan (juge du tribunal rabbinique). Il rappelait l'obligation de "confinement imposé par le gouvernement et de ne sortir que pour les motifs autorisés par la loi. Et de poursuivre :
"Certaines communautés ont fait le choix très lourd de fermer leur mikvaot, et c'est compréhensible car la situation locale l'imposait compte tenu du grand nombre de personnes atteintes dans leur région. Mais il faut analyser les situations particulières des autres régions de France et les nouvelles normes que nous allons mettre en place afin de permettre cette mitsva dans des conditions maximales de sécurité sanitaire." Après consultation de "plusieurs autorités médicales et en particulier des spécialistes de virologie, après en avoir discuté avec le Conseil scientifique spécifique, nous pouvons ouvrir les mikvaot répondant aux conditions strictes suivantes : seules les femmes en bonne santé, sans aucune suspicion de contamination et n'ayant dans leur environnement aucun malade pourront aller au mikvé, il faudra porter un masque ainsi que, si possible des gants neufs à usage unique" - même obligation pour la balanit (personne préparant le bain rituel et vérifiant le respect des règles rituelles) -, "dès l'entrée du mikvé il faudra se laver scrupuleusement les mains avec du gel hydroalcoolique ou de l'eau et du savon qui seront mis à disposition et de même en sortant, etc.
Le 26 mars 2020, le site Jewpop publiait l'article "Réouverture du mikvé en période de coronavirus : le Consistoire prend l'eau" signé par Sharon Boutboul et l’ensemble de la rédaction de Jewpop. Il s'interrogeait sur les "porteurs saints" éludés par le Consistoire et les "autorités médicales" consultées évoqués dans un courrier du 23 mars 2020. "Cette première “condition stricte” invalide à elle seule la suite du protocole", assénait Jewpop. Et le site de fustiger : "Le document mentionne par ailleurs le port du masque obligatoire, à la fois côté usagère et côté personnel du mikvé (“balanit”), alors même que les personnels soignants en manquent cruellement. Disons le clairement, cette décision de réouverture de certains mikvé est irresponsable et relève de la mise en danger de la vie d’autrui. Une décision irresponsable de la part d’un grand rabbin de France qui voilà peu rappelait ce verset d’Isaïe « Va mon peuple, entre dans tes appartements et ferme tes portes derrière toi ! Cache-toi pour un petit moment, jusqu’à ce que la colère soit passée ». Une décision dangereuse de la part du Consistoire et de ses plus hauts représentants, pour qui la “pureté” des “entrailles” des femmes juives religieuses vaut bien une possible contamination, celle de leurs proches, et plus largement de l’ensemble de nos concitoyens, tandis que certains évoquent pour justifier cette dérogation les difficultés des couples religieux confinés, en particulier leur vie sexuelle qui serait perturbée par l’absence de Mikvé." Un article retwitté par Charles Enderlin, journaliste auteur du commentaire sur les images des "al-Dura".

Le 26 mars 2020, "face à l'aggravation de l'épidémie du Covid-19 et à notre volonté de protéger le plus possible la vie de nos concitoyens et de nos coreligionnaires", le grand rabbin de France Haïm Korsia ordonnait dans un communiqué, sur tout le territoire national, la fermeture des mikvaot (bains rituels) "encore ouverts à ce jour. Force est de constater que les normes strictes que nous avions initialement définies après consultation de spécialistes de virologie sont contraignantes et difficiles à mettre en oeuvre pa la plupart des mikvaot". Le Président Joël Mergui n'avait pas signé ce communiqué car il souffrait du coronavirus.

C'est si rare que Jewpop critique, et avec raison, la décision d'une organisation importante de la communauté juive française. Mais Jewpop n'a pas élargi sa réflexion à la question fondamentale : pourquoi les instances communautaires n'ont-elles pas pris des initiatives précoces préventives, telle la fermeture des synagogues, dès début février, voire fin janvier 2020 ? Ce qui aurait évité l'hécatombe.

Jewpop a préféré publier deux opinions différentes sur les Haredis : "Témoignage : comment le Coronavirus m’a vaccinée contre l’orthodoxie" par Maya Haim (6 avril 2020) puis "Coronavirus et haine anti-harédite" par Gabril Abensour (7 avril 2020).

"Islamiquement correct"
Le 24 avril 2020, Jewpop a consacré tout un Twitt à souhaiter "à tous nos amis musulmans un bon #Ramadan malgré les circonstances".

Certes, me direz-vous JewPop avait adressé ses vœux pour Pâque (Pessah) aux Juifs et Pâques aux chrétiens.

Mais ces trois fêtes ont des significations différentes. Pessah commémore l'exode d'Egypte où les Hébreux étaient esclaves de Pharaon et se dirigeaient vers la Terre Promise. Pour les chrétiens, Pâques commémore la résurrection de Jésus Christ.

Or, "Le Ramadan, mois de jeûne, a le statut de mois de spiritualité et de dévotion religieuse. Cependant, dans la tradition musulmane, il est aussi perçu comme un mois de djihad et de martyre, un mois où Allah confère des victoires militaires à Ses croyants. C’est pendant le Ramadan que les musulmans ont triomphé de plusieurs batailles, dont celle de Badr en 624 entre les partisans de Mahomet et une caravane marchande de la tribu des Quraysh ; la conquête de la Mecque en 630 et de l’Andalousie en 711 ; la bataille d’Al-Zallaqa en 1086, dans laquelle les musulmans espagnols ont vaincu les Castillans à proximité de la ville de Badajoz, à la frontière portugaise actuelle, et la guerre de 1973 (nommée Guerre du Ramadan). Conscients de la signification religieuse et militaire historique du Ramadan, les mouvements islamistes et djihadistes, et parfois aussi des organisations et médias arabes du courant dominant de l’islam, appellent au djihad et au martyre durant ce mois." (MEMRI, 1er juillet 2015)

"Clap de fin"
C'est par cette expression qu'Alain Granat a annoncé, dans un article du 4 janvier 2021, la fin de Jewpop. Mais sans en donner les raisons.

Dommage collatéral de la pandémie de coronavirus qui a réduit les ressources financières d'institutions juives françaises ? Echec coûteux d'un webmagazine de "happy few juifs de gauche" à rayonner au-delà de leur cercle limité ? 

Dans une interview à Actualité juive (n° 1583, 14 janvier 2021) dont le chapô est "Avec son ton impertinent et décalé, le webmagazine culturel Jewpop était l'OVNI du paysage médiatique juif et le point de ralliement d'une jeunesse échappant aux radars communautaires", Alain Granat, qui se félicite de son équipe de "jeunes plumes" a déclaré : "Ces dix ans correspondent à la date de lancement du site, fin 2010, mais en réalité Jewpop a démarré près de deux ans auparavant, sous la forme d'un blog... Dix ans, c'est déjà un beau score pour un média sans modèle économique viable et j'ai toujours estimé qu'il fallait s'arrêter quand tout va bien, ce qui est le cas... D'autres projets vont suivre bientôt". Les collaborateurs à Jewpop apprécient-ils cet arrêt alors que tout irait bien ? Selfwoman ira chez Tenou'a ? Et les autres ?  Quid des lecteurs ?

Un signal qui devrait alarmer les rédacteurs en chef d'autres médias juifs français institutionnels. 

Cette fin prématurée de Jewpop révèle que des dirigeants d'organisations juives françaises sont peu en phase avec les besoins et aspirations de leurs coreligionnaires. Mais eux, poursuivent leur activité...


A lire sur ce blog :

Cet article a été publié le 14 juin 2013, puis les 8 juillet 2014 et 7 juin 2016, 8 décembre 2017, 4 janvier 2018 et 23 avril 2020. Il a été modifié le 10 janvier 2021.

2 commentaires:

  1. Juste un détail, mémé n'a pas du tout cette connotation négative en Belgique, et dans une partie du Nord de la France, où ce terme signifie plutôt "mamie"!

    Moi-même, on m'a traitée de "mémé hyperactive". Je ne peux le nier, puisque j'ai 62 ans! Même si j'en parais vingt de moins, que j'ai pour amant un grand Norvégien aux yeux bleus qui est de 18 ans mon cadet, que je fais de l'équitation, de la moto, que je pilote un DA40 TDI, etc. etc. Pas mal pour une mémé, non? :-)

    Pour le reste, vous me confortez dans mon «lévo-antisémitisme» (je déteste les Juifs de gauche!) :-P

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  2. Les medias Juifs en france sont le reflet d une communaute desemparee .
    Entre ceux qui trouvent un attachement tres fort avec l etat Juif , et qui ne franchissent pas encore le pas du grand depart , et une majorite qui portent un regard sur Israel qui est celui de tous les medias en france , malheureusement pour nous , Juifs Israeliens , et fiers d avoir enfin realiser notre alya .

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