vendredi 28 juin 2013

Devant la Cour appel, Philippe Karsenty revendique une stratégie de diffamation légitime dans la controverse « al-Dura »

Cet article est republié alors que Philippe Karsenty a été condamné, le 26 juin 2013, pour diffamation par la Cour d'appel de Paris. Je consacrerai un article à l'audience, puis un autre à l'arrêt.

Directeur de Media-Ratings, maire-adjoint de Neuilly, porte-parole et responsable de la politique étrangère au sein du Parti Libéral Démocrate, Philippe Karsenty doit-il être relaxé ou condamné pour avoir sciemment diffamé France Télévisions et Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem, en qualifiant, en novembre 2004, notamment d’« imposture médiatique » le reportage controversé sur « la mort de Mohamed al-Dura » diffusé au JT de France 2 le 30 septembre 2000 ? Cette question a été au centre des débats devant la Cour d’appel de Paris le 16 janvier 2013.


My article is perfectly and kindly translated in English by Michel Gurfinkiel for Pajamas Media. It is also published in my blog.


Doutes croissants sur l’authenticité des faits allégués par ce reportage controversé ? Aura de Charles Enderlin lézardée ? Censure sur un sujet tabou ? Crainte de susciter l’ire procédurale des intimés ? Incompréhension des enjeux de "l’affaire al-Dura" ? Agacement à l’égard de Philippe Karsenty ? Froid hivernal rigoureux ? Questionnements à l'égard de Pallywood, Hezbollywood, Syriwood ou autres Arabwood ?

Malgré l’appel du SNJ (Syndicat national des journalistes) à assister à l’audience en signe de solidarité avec Charles Enderlin, peu de journalistes – aucun des médias communautaires - assistent aux plus de six heures de débats judiciaires : Daniel Bilalian et Vincent Nguyen de France 2, et Emilie Raffoul de Canal + (1).

Par contre, parmi la nombreuse assistance, citons Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France).

A la différence de l’audience du 27 février 2008, aucun dirigeant de France Télévisions ne s’est déplacé.

Originalité : les débats, sauf les plaidoiries, sont relatés en direct par JSS News.

Avant le début de l’audience, Philippe Karsenty va serrer la main de Charles Enderlin, et il échange quelques mots avec lui.


Une affaire ancienne
Président de la Cour, Jacques Laylavoix rappelle les faits et la procédure judiciaire.

Feuilletant un document agrafé, il évoque curieusement « les positions israéliennes » au carrefour de Netzarim (bande de Gaza). Une expression inexacte figurant dans les décisions judiciaires, ainsi que dans les conclusions de Charles Enderlin et de France Télévisions. Tous les magistrats ont donc repris l’erreur des plaignants.

Or, dans le reportage du JT de France 2 du 30 septembre 2000 et aux images signées par le cameraman palestinien Talal Abu Rahma, Charles Enderlin déclare : « 15 heures. Tout vient de basculer près de l’implantation de Netzarim dans la bande de Gaza... Ici, Jamal et son fils Mohamed sont la cible de tirs venus de la position israélienne... Mohamed a 12 ans. Son père tente de le protéger... Il fait des signes... Mais une nouvelle rafale... Mohamed est mort et son père gravement blessé ».

L’image du « petit Mohamed » devient l’icône de l’Intifada II.

Ce reportage suscite des doutes, et des enquêtes dès 2000 de Nahum Shahaf, physicien israélien, de Stéphane Juffa, rédacteur en chef de l’agence de presse Mena (Metula News Agency). Au sein de la Ména, Gérard Huber, psychanalyste, et Luc Rosenzweig, journaliste, poursuivent leurs investigations. Nahum Shahaf et la Ména contestent l'authenticité des faits allégués dans ce reportage, et concluent à la mise en scène.

Dans son documentaire Trois balles et un enfant mort. Qui a tué Mohamed al-Dura ? diffusé en 2002 par ARD, Esther Schapira, documentariste allemande, soutient que l'enfant serait mort vraisemblablement par des balles palestiniennes. 

C'est Richard Landes, historien américain, qui parvient à interviewer Charles Enderlin, et forge le néologisme Pallywood pour désigner l'industrie audiovisuelle palestinienne de propagande

La polémique sur ce reportage controversé est alimentée par le long refus de France 2 de rendre publics les rushes du reportage, et les versions successives de Talal Abu Rahma qui, le 3 octobre 2000, affirme sous serment, au Centre palestinien des droits de l’homme : « L’enfant a été tué intentionnellement et de sang-froid par l’armée israélienne », puis se rétracte le 30 septembre 2002, soit deux ans plus tard, dans un fax adressé à France 2 Jérusalem : « Je n’ai jamais dit à l’Organisation palestinienne des droits de l’homme à Gaza que les soldats israéliens avaient tué intentionnellement et en connaissance de cause Mohamed al-Dura et blessé son père ».

Dans deux textes électroniques de novembre 2004, Philippe Karsenty, directeur de l’agence de notation des médias Media-Ratings, qualifie en particulier d’« imposture médiatique », de « faux reportage », « pure fiction » et « supercherie » ce reportage controversé et exhorte aux licenciements de Charles Enderlin et d’Arlette Chabot, alors directrice de l’information de France 2.

Ceux-ci portent plainte contre lui pour diffamation.

Condamné le 19 octobre 2006 par le Tribunal de Grande instance de Paris, Philippe Karsenty interjette appel.

Après avoir demandé par un arrêt du 3 octobre 2007 les rushes du reportage à France 2 et les avoir visionnés, la Cour d’appel de Paris relaxe Philippe Karsenty, le 21 mai 2008, dans un arrêt tançant sévèrement les intimés.

Le 28 février 2012, la Cour de cassation casse ces deux arrêts pour raison de procédure : c'est au seul prévenu d'apporter la preuve de sa bonne foi.

Autrement composée, la Cour d’appel de Paris entend les parties ce 16 janvier 2013 afin de confirmer ou d’infirmer le jugement de première instance.


Saynètes de guerre jouée
Le Président de la Cour donne la parole à Philippe Karsenty afin qu’il se présente.

Philippe Karsenty montre le matériel avec lequel il va présenter sa position : sa présentation Powerpoint composée de rushes d’agences de presse du 30 septembre 2000 et sa maquette du carrefour de Netzarim réalisée au centième.

Puis, il rectifie l’erreur factuelle du président de la Cour : il n’y avait qu’une seule « position israélienne » au carrefour de Netzarim.

Après avoir rappelé ses fonctions politiques - maire-adjoint de Neuilly, porte-parole et responsable de la Politique étrangère du Parti Libéral Démocrate -, il replace l’affaire al Dura dans son contexte historique et insiste sur « l’impact planétaire des images » controversées : de Ben Laden les utilisant pour inciter des djihadistes à la haine jusqu’à Mohamed Merah assassinant pour « venger les enfants palestiniens », via la vidéo de l’égorgement du journaliste américain Juif Daniel Pearl dans laquelle est incrustée l’image des al-Dura.

« En 2002, comme pour beaucoup de monde, il me semblait totalement impensable que France 2, la télévision publique française ait diffusé un faux reportage, ou même qu’elle ait pu commettre la moindre erreur, surtout dans le cadre d’un reportage commenté par Charles Enderlin. C’est en France la voix du Proche-Orient. Ainsi, avant d’ouvrir une réunion avec la presse à l’ambassade de France en Israël, Dominique de Villepin a interrogé : « Qu’en pense Charles ? » Il faut rappeler la force du personnage Enderlin. C’est quelqu’un de très convaincant. Si j’osais, je dirais que c’est le Thierry Roland du Proche-Orient », indique Philippe Karsenty.

Et de rappeler les soutiens politiques dont bénéficie Charles Enderlin : Jacques Chirac, ancien Président de la République, Bertrand Delanoë, maire de Paris. « Et Shimon Peres », ajoute Charles Enderlin.

« En fait, je pense que Charles Enderlin est une victime. Victime de son caméraman qui lui a refilé des images douteuses. Victime de sa réputation qui l’a peut-être empêché de revenir sur son erreur initiale. Victime de ses amis, ou ceux qui se prétendent être ses amis, qui ont bâti autour de lui une muraille destinée à le protéger de la vérité », estime l’appelant.


Philippe Karsenty décrit son implication progressive dans la polémique, au fil des rebondissements, de ses recherches personnelles et de l’activité de son agence.

Il démarre sa présentation en rappelant les principes de la Charte des antennes de France Télévisions (2) avant de montrer, extraits de JT à l’appui, les procédés de France 2 pour relater, à son avantage, les péripéties judiciaires de l’affaire.

Puis, il évoque l’interpellation de Rémy Pfimlin, alors candidat à la présidence de France Télévisions, par le sénateur Plancade, le 12 juillet 2010, au nom de la Charte du groupe audiovisuel public.

Comme en 2008, mais en début de sa démonstration, Philippe Karsenty prouve, images à l’appui, que France 2 avait aussi diffusé le 1er octobre 2000, comme fait réel une séquence mise en scène par des Gazaouis et, commentée par Charles Enderlin. Gêne du côté des intimés.

Philippe Karsenty poursuit en montrant qu’au carrefour de Netzarim, ce 30 septembre 2000, on tournait plusieurs fausses scènes de guerre avec des Palestiniens anonymes. Dissèque ces saynètes jouées et présentées comme incidents authentiques révélateurs de tensions. Liste des incohérences de ce célèbre reportage. Détaille les invraisemblances : pas de traces de sang sur le trottoir, sur les vêtements ou sur le mur, peu d’impacts de balles sur ce mur pour une fusillade d’armes automatiques qui aurait duré 45 minutes, etc. Souligne les contradictions entre les versions de Charles Enderlin et de Talal Abu Rahma, qui a « choisi le journalisme pour défendre la cause palestinienne », selon ses propres termes rapportés dans Le Matin du Sahara du 2 avril 2001.

Au terme d’une démonstration d’environ une heure et demie, interrompue par un bref rappel contextuel de Charles Enderlin, Philippe Karsenty conclut avec une citation extraite d’un de ses deux textes incriminés : « Charles Enderlin se trompe, et du même coup nous trompe ».

Pendant ce quasi-cours d’analyse des images, Charles Enderlin ne conteste rien. Quand il s’y risque une fois, il est vite démenti par les images qui défilent ou des arrêts sur images. Lorsque Philippe Karsenty cite une déclaration du caméraman Talal Abu Rahma - « Les Israéliens ont tiré sans discontinuer sur l’enfant pendant 45 minutes » -, Charles Enderlin hoche négativement la tête, puis réfute : « Ce n’est pas vrai ». « Regardons alors ces images ! », invite l’appelant. Que voit-on ? Le caméraman de France 2 répéter plusieurs fois  : « Les soldats israéliens ont visé l’enfant pendant 45 minutes ».

Parole aux plaignants. Charles Enderlin souligne combien il est un bon citoyen israélien, qu’il a été soldat dans l’armée israélienne, et ses enfants aussi. Sous-entendu : il n’a aucune raison de nuire à l’Etat d’Israël dont il est citoyen.

En quelques phrases rapides, il brosse le tableau de tensions liées à la visite d’Ariel Sharon sur « l’esplanade des mosquées » (mont du Temple, Nda). Certes, il se trouvait ce 30 septembre 2000 à Ramallah, et non à Gaza, mais il connaît les lieux, et fait confiance à Talal Abu Rahma qui, tout en filmant la scène controversée, lui a dit lors d’un appel téléphonique dramatique : « Je suis en train de filmer la mort d’un enfant ». Charles Enderlin n’explique pas comment son cameraman savait, de façon prémonitoire, que l’enfant, et non le père, allait mourir, alors qu’on ne voit aucune blessure sur l’enfant. Puis, il justifie les refus de communication de rushes à Nahum Shahaf, et évoque l’opacité de l’armée israélienne.

Le moindre doute l’a-t-il effleuré sur son cameraman ? Il a interrogé le Shin Bet sur Talal Abu Rahma qui « sort régulièrement de Gaza ». Et de reconnaitre que Talal Abu Raham "n'a plus sa carte de presse".

Après avoir cité le dictionnaire Littré pour se justifier d’avoir allégué à tort à Télérama avoir coupé les images de « l’agonie de Mohamed al-Dura », il convient « s’être trompé sur le mot agonie ».

Charles Enderlin et France Télévisions sont venus avec des DVD renfermant des films déjà montrés devant la Cour d’appel en 2008, essentiellement le reportage controversé et des extraits de journaux télévisés en 2000. Des films censés répondre aux questions soulevées par l’appelant.

Incroyable, mais vrai : des problèmes techniques empêchent longuement leur visionnage. Obligeamment, Philippe Karsenty prête ses hauts parleurs pour permettre une audition à un volume sonore normal.

Fait amusant : certaines images montrées par les plaignants ont déjà été décortiquées par Philippe Karsenty qui avait fait rire la salle en pointant des bizarreries.

Quant à l’image d’un enfant palestinien prise à la morgue ce 30 septembre 2000 et présentée par les plaignants comme étant celle de Mohamed al-Dura, Philippe Karsenty prouve, chronologie de la journée à l’appui, que les deux enfants sont différents.

Trois témoins
En soutien de l’appelant : trois témoins.

Journaliste, Esther Schapira a réalisé, en 2002, Drei Kugeln und ein totes Kind (en français : Trois balles et un enfant mort), commercialisé sous les titres Three bullets and a dead child, et Qui a tué Mohamed al-Dura ?, en interrogeant chaque partie, et à une époque où elle « ne s’interrogeait pas sur l’authenticité des images ». Elle concluait que le garçon avait été plus vraisemblablement tué par les Palestiniens que par les Israéliens. Elle a été surprise par le refus de Charles Enderlin de lui communiquer ses rushes - France 2 et ARD font partie d’un « réseau européen » qui d’ordinaire coopère. Au « lieu de soutien », elle a « reçu des menaces ». Son documentaire est diffusé en 2002 par la chaine allemande ARD. Esther Schapira raconte comment Philippe Karsenty a pris contact avec elle, dès 2002, et comment il est alors allé à Francfort pour visionner ses rushes de longues heures durant. Une phrase importante qui abonde dans le sens de l’appelant et que ses avocats rappelleront dans leur plaidoirie pour prouver son enquête sérieuse, et sa prise de conscience des incohérences et contradictions du reportage de France 2 dès 2002.

Après avoir visionné les rushes de France 2 lors de l’audience de 2007, Esther Schapira réalise en 2009 Das Kind, Der Tod, und Die Wahrheit (The Child, the Death, and the Truth, L’enfant, la mort et la vérité), documentaire « composé aux deux tiers à partir de ses rushes » de 2002. Elle tient à rectifier deux « erreurs graves » de Charles Enderlin dans son livre Un enfant est mort : elle rappelle s’être rendue à Gaza, et que ses documentaires ont été vendus hors d’Allemagne : le premier à neuf pays, le second à cinq pays.

Expert médical et chirurgien notamment de guerre, le Dr Patrick Bloch précise qu’un enfant touché par balles « ne bouge plus, par un phénomène de choc traumatique, dans un état de sidération », à la différence de l’enfant filmé mobile. Dans ces situations-là, il « existe toujours des sorties des projectiles atteignant les membres », sauf la tête et le thorax où les projectiles peuvent rester. Et les dégâts de balles à haute vélocité – projection de chair et écoulement de sang – sont impressionnants, alors que le reportage ne montre aucun de ces dommages. Ainsi, si l’artère fémorale est touchée par une de ces balles - ce que le père a déclaré -, le sang s’écoule à « 300-600 ml/minutes, soit une perte de 4,5 litres de sang. En dix minutes, on est vidé de son sang ». Or le père est censé être resté sur place pendant une vingtaine de minutes avant qu’une ambulance arrive pour le récupérer.

Représentant le ministère public, esprit vif servi par une formulation concise, Jean-François Cormaille de Valbray, interroge ce médecin-expert sur une petite tache rouge qu’il affirme discerner sur l’abdomen de Jamal al-Dura. Hésitant, le médecin les observe, puis remarque, après réflexion que c’est probablement une petite tâche apparue au développement, mais que cela ne peut être une tache de sang.

Expert balistique près de la Cour d’appel de Paris, Jean-Claude Schlinger a effectué son expertise à la demande de Philippe Karsenty, en janvier 2008 et à partir du reportage et d’informations annexes. Des « huit impacts de balles » sur le mur errière les al-Dura, il en induit l’impossibilité de tirs venant de la position israélienne – la forme aurait été ovale (angle de tir de 30°), et non ronde -, et l’invraisemblance de tirs à l’arme automatique pendant 45 minutes. Dans son rapport, cet expert envisage la possibilité d’une « mise en scène ». « Mais qu’est-ce qui permet d’affirmer que les tireurs ayant visé les al-Dura n’ont pas tiré au coup par coup ? », s’enquiert Jean-François Cormaille de Valbray. « Le cameraman le dit », répond l’expert.
Une diffamation revendiquée
En cette fin d’après-midi, débutent les plaidoiries.

Poursuivi pour diffamation (3), le prévenu est relaxé s’il apporte la vérité des faits (exception de vérité) ou démontre sa bonne foi qui, selon la jurisprudence, suppose la réunion de quatre conditions : une enquête préalable sérieuse, un but légitime, la prudence dans l’expression et l’absence d’animosité personnelle. La relaxe est généralement prononcée en accordant le bénéfice de la bonne foi.

D’une voix qui ne porte pas, Me Bénédicte Amblard, avocate de France Télévisions (4) et de Charles Enderlin, dénonce une « entreprise de démolition médiatique », s’emploie à démontrer que les éléments constitutifs de la diffamation sont réunis, soutient que Philippe Karsenty ne disposait pas en 2004 des informations justifiant les propos incriminés, sollicite sa condamnation et « la publication judiciaire pour tourner la page » : un livre et un film sont annoncés...

Pour le parquet, l’avocat général Jean-François Cormaille de Valbray, a rappelé que la Cour statue non sur la « vérité historique » dans un « débat délicat, difficile », mais sur « le caractère diffamatoire des propos » poursuivis. Il s’en rapporte à l’appréciation de la Cour. Comme il l’avait fait lors du procès de Jamal al-Dura contre le Dr Yéhuda David et le journaliste Clément Weill-Raynal.

Avocats de Philippe Karsenty, Me Delphine Meillet et Me Patrick Maisonneuve revendiquent la stratégie de provocation délibérée de leur client. Oui, celui-ci a recouru à la diffamation légitime, car c’était la seule voie possible face au silence médiatique occultant en France les questionnements sur la réalité des allégations du reportage. Et de citer des jurisprudences récentes autorisant, pour des « débats d’intérêt général », « l’immodération des propos », « le recours à une certaine dose d’exagération, voire de provocation, dans les propos » (Cour de Cassation, 3 février 2011).

Bref, Philippe Karsenty a commis une « infraction utile dans notre démocratie ». Une diffamation dénuée d’animosité, dans un but légitime, de bonne foi, étayée par une enquête sérieuse échelonnée au fil des ans et auprès de « sources différentes ».

Moment d’humour : Me Delphine Meillet ironise sur les attestations produites par les intimés et visant à authentifier des attestations antérieures cocasses de cameramen palestiniens.

L’arrêt de la Cour sera rendu le 3 avril 2013.

Silence de médias français
Finalement, le clash est survenu au sortir de l’audience, mais pas entre les parties au procès.

Dans le hall contigu à la salle d’audience, Charles Enderlin traite en anglais Esther Schapira de « journaliste militante ».

Et il s’étonne qu’elle n’ait interviewé que trois des quelques vingt soldats de la position israélienne ce 30 septembre 2000. « Pourquoi ne l’avez-vous pas dit à la Cour », lui ai-je rétorqué. Haussement las d’épaules de Charles Enderlin. « Vous auriez pu le dire à votre avocate, qui l’aurait répété à la Cour », ai-je insisté.

A ma réplique « Talal Abu Rahma est un cameraman militant », il ne répond rien et s’éloigne, encadré par trois individus dont l’un lui murmure qu’il est filmé.

Esther Schapira m’expliquera ensuite avoir interviewé les trois seuls soldats israéliens placés dans l’angle de la position des al-Dura, les autres n’ayant pas pu être en situation de voir la scène controversée.

Journalisme à la française contre celui à l’anglo-saxonne, opacité contre transparence, confiance inébranlée contre doute méthodique… Tout oppose ces deux journalistes.
Depuis 2000, les positions de France 2 et de Talal AbuRahma ont évolué. Ainsi, Arlette Chabot alors directrice de l’information de France 2, a déclaré le 16 novembre 2004 : « On ne saura jamais quelle est l’origine des tirs. Venaient-ils de la positon israélienne ou palestinienne ? »

Pourtant, malgré les révélations sur Pallywood (5), Hezbollywood et autres Arabwood, Charles Enderlin campe sur sa position : il maintient à ce jour son commentaire de 2000. Sans convaincre.

Charles Enderlin connaît bien les lieux ? Pourtant, interrogé par Richard Landes voici quelques années, il s'est trompé dans la localisation de la position militaire israélienne dans un plan.

Et donne des détails troublants. Lors de cette audience, Charles Enderlin affirme que l’ambulancier a tenté vainement de réanimer Mohamed al-Dura. Un fait semble-t-il nouveau. Or, l’ambulance est arrivée au carrefour après l’image sur laquelle ce journaliste affirme que Mohamed al-Dura est mort. Donc, cet ambulancier était-il médecin ? Si oui, pourquoi et comment a-t-il tenté de le réanimer ? Mystère. D’autant que pendant les 45 minutes de la fusillade – durée alléguée par les plaignants -, Mohamed al-Dura s’est vidé de son sang. Un sang pourtant invisible sur les images.

Curieusement, la dépêche AFP sur cette audience n’a été reprise par aucun média français.

Seul Rue 89 a publié un article plutôt partial.

Le 21 janvier 2013, Charles Enderlin a publié sur son blog un compte-rendu factuel de l’audience. A la troisième personne du singulier. Et sans répondre aux questions soulevées par son reportage.

Bizarrement, et au 8 février 2013, soit plus de trois semaines après cette audience, le site et la newsletter du CRIF n'ont publié aucun article sur cette audience judiciaire. Alors qu'ils ont publié un article sur l'appel à manifester du SNJ et l'interview filmée d'Esther Schapira, et alors que Richard Prasquier a assisté à l'audience et n'a pas caché son soutien à Philippe Karsenty.

Dans sa lettre à Charles Enderlin publiée le 10 février 2013 et intitulée "Vous saviez que l'enfant n'était pas mort", la journaliste-productrice Esther Schapira revient notamment sur l'épisode relaté en fin d'article et par aucun autre média.

Les 11 et 12 février 2013, Charles Enderlin a publié deux textes virulents intitulés Esther Schapira et Esther à Gaza.


Le 26 juin 2013, après deux reports de son délibéré - 3 avril et 22 mai 2013 -, la Cour d'appel de Paris a rendu son délibéré. Elle a confirmé la condamnation de Philippe Karsenty pour diffamation à l'égard de Charles Enderlin et de France Télévisions. Elle l'a aussi condamné à leur verser 7 000 euros, au lieu d'un euro, à titre de dommages et intérêts.


 (1) Emilie Raffoul a signé Pour Charles Enderlin. Avec Stéphane Haumant, elle a est l’auteur du numéro Rumeurs, intox : les nouvelles de guerre de l’info, réalisé par Stéphane Malterre, produit par Tac Presse, et diffusé le 24 avril 2008 dans le cadre de l’émission Jeudi Investigation sur Canal +. Celle-ci et Tac Presse ont été condamnés pour diffamation à l’encontre de Philippe Karsenty le 10 juin 2010. Une condamnation confirmée par la Cour d’appel de Versailles le 5 janvier 2012

(3) La diffamation est une « allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne » (article 29 de la loi du 29 juillet 1881)
(4) France 2 est une des chaines de France Televisions
(5) La scène du cadavre tombant de la civière, se relevant prestement pour reprendre sa place sur la civière, a été diffusée au printemps 2002 par France 2.
Publié le 25 janvier et le 10 février 2013, cet article a été modifié le 29 juin 2013.

dimanche 9 juin 2013

La « Palestine » et la paix tolérées par la France supposent la destruction de l’Etat d’Israël


Cet article actualisé est republié en ce jour de second tour de l'élection législative dans la 8e circonscription.


En septembre 2010, une carte de la Palestine supprimant l’Etat d’Israël a été avalisée publiquement par de hautes autorités politiques et diplomatiques françaises. Et dans le silence étonnant de Valérie Hoffenberg, alors Représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient, de diplomates et de fonctionnaires israéliens ainsi que de dirigeants de la communauté française Juive institutionnelle.  Article actualisé.


Le 29 novembre 2012, la France du Président François Hollande a voté pour la résolution accordant à la "Palestine" le statut d'Etat observateur" à l'ONU.

Le 31 octobre 2011, la « Palestine » a été admise à l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), grâce notamment au vote inattendu de la France du Président Nicolas Sarkozy, « ami d’Israël ».


De quelle « Palestine » s’agit-il ? Le Fatahland ? Le Hamastan ? Ou la Palestine de la Méditerranée à la Jordanie ?

Un projet soutenu par les ministres de l’Education israélien, Gidéon Saar, et palestinien, Lamis Al Alami, avec le parrainage du président Shimon Peres et de Mahmoud Abbas, permet de répondre à cette question.


Placé sous le haut patronage de Luc Chatel, alors ministre français de l'Education nationale et porte-parole du gouvernement, et Bernard Kouchner, alors ministre français des Affaires étrangères, ce projet a été porté par Valérie Hoffenberg, une Française Juive.

En 2009, alors directrice de l’American Jewish Committee (AJC, cette organisation américaine Juive est dirigée par David Harris)-France, Valérie Hoffenberg, est nommée, par le Président Nicolas Sarkozy, Représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient.

Premier évènement majeur de son action : Construire la paix, les jeunes Israéliens et Palestiniens s’engagent (19-23 septembre 2010). Agés de 15 à 18 ans, encadrés par l’organisation Kids Creating Peace, 22 Israéliens et Arabes palestiniens, venant d’Israël et des territoires disputés, ont présenté à Paris leur vague « plan de paix » en présence d’invités politiques, diplomatiques et communautaires célèbres et dans des lieux prestigieux : Assemblée nationale - le député Jean-François Copé (UMP) a assisté brièvement à la séance -, ministère de l'Education nationale, ministère des Affaires étrangères, UNESCO, mairie du XVIe arrondissement de Paris dont le maire est Claude Goasguen, lycée Janson de Sailly, etc.

Une série de rencontres verbeuses déclinant en modèle pour Israéliens et Palestiniens la paix entre la France et l’Allemagne depuis 1945.

L’occasion aussi pour ces adolescents d’être comblés de cadeaux, dont une médaille où étaient gravés l'étoile de David, la croix et le croissant, et de dessiner la paix selon leurs vœux. A noter que la plupart des jeunes Palestiniennes arboraient le foulard islamique.

« Dessine-moi la Palestine… »

Réunis en un « patchwork » qualifié de « chef d’œuvre » par Mme Hoffenberg, les dessins de ces jeunes ont été exposés le 21 septembre 2010, 9e Journée internationale de la paix, lors d’une cérémonie au siège du ministère français des Affaires étrangères.

Valérie Hoffenberg y a salué les VIP présents : les ambassadeurs d’Israël – Daniel Shek - et d’Egypte, le représentant de l’Autorité palestinienne à Paris Hael Al Fahoum, des diplomates français et des responsables du ministère israélien de l’Education.

Assistaient aussi à cette cérémonie la fine fleur de la communauté Juive française institutionnalisée, dont l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants [1]), une des partenaires/sponsors du Peace Plan et une des organisations françaises Juives majeures dont le directeur général était alors Roger Fajnzylberg promu en 2013 délégué général de la Fondation OSE-MES (Mémoire Enfance Solidarité) abritée par la Fondation du judaïsme français. On trouve le nom de Roger Fajnzylberg dans un appel de Confluences publié dans Le Monde (7 novembre 1996) "grâce aux contributions des signataires". Promu par les Amis de La Paix Maintenant, cet appel s'indigne des "déclarations d'intransigeance de M. Netanyahou et son souhait affiché d'imposer la paix dans l'annexion...  la tentative de créer une situation irréversible par le renforcement des implantations ou la judaïsation de Jérusalem-Est". Curieusement, cet appel partial n'évoque pas l'enseignement de la haine d'Israël dans les manuels scolaires palestiniens, les victimes en Israël du terrorisme palestinien soutenu par l'Autorité palestinienne, etc.


L’un de ces dessins d'adolescents en 2010 était particulièrement éloquent : la « Peace » (Paix) était illustrée par une carte d’Israël aux couleurs du drapeau palestinien et surplombée par le drapeau français.

C’est la Palestine souhaitée par Mahmoud Abbas (Abou Mazen), par l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) et par le Hamas.


 Celle qui apparaît dans le logo figurant sur les sites Internet de la délégation de la Palestine àaux Nations unies ou de la mission de Palestine en France - ce titre "mission" correspond au rehaussement de cette représentation diplomatique voulu par la France.

Le 16 janvier 2004, Zvi Mazel, ambassadeur d’Israël en Suède, a assisté à une exposition à Stockholm. Choqué par l’œuvre Blanche-neige et la folie de la vérité qui glorifiait l'islamikaze Hanadi Jaradat – un bateau dont la voile était la photographie de la terroriste voguait sur l’eau rougie d’une piscine -, il a jeté un spot lumineux dans ce bassin d’eau rouge.


O Tempora, o Mores ! (Ô temps, ô mœurs ! Autre temps, autre mœurs !) – (Cicéron). 

Nul n’a manifesté alors la moindre surprise ou indignation devant ce dessin d’un « ambassadeur de paix ». Indifférence dédaigneuse à l’égard de dessins de jeunes ? Approbation tacite de cette « Peace », si conforme à la "politique arabe" de la France  ? Myopie ? Naïveté ? Incompétence ? Indulgence ? Cynisme ? Souhait de ne pas s’aliéner la Représentante nommée par le Président Sarkozy ? Cécité par fascination du mot « paix » ?

Valérie Hoffenberg a annoncé qu’elle allait présenter ces « jeunes ambassadeurs de la Paix » au président Shimon Peres et à Mahmoud Abbas (Abou Mazen). Leur a-t-elle montré ce « chef d’œuvre » ?

Curieusement, Dalila Kerchouche et Viviane Chocas, journalistes auteurs de l’article Les ados font la paix publié par Le Figaro Madame ne mentionnent pas ce dessin, alors que le reportage photo illustrant leur article montre ces jeunes en train de dessiner et peindre leur oeuvres.

Une comm’ politique ?
Le 24 septembre 2010, j’ai interrogé l’Elysée, les ministères de l’Education nationale et des Affaires étrangères sur ce dessin. Les deux premiers n’ont pas réagi.

Le Quai d’Orsay a transmis mes questions à Mme Hoffenberg qui y a répondu en mettant en copie divers responsables du Quai d’Orsay : François Courant, chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Romain Nadal, sous-directeur du Porte-parolat et de la presse, Jean-Pascal Codine, et Julie Delcroix.

Mme Hoffenberg a écrit :
« Même si je ne peux cautionner le dessin que vous mentionnez, j’ai souhaité laisser ces jeunes s’exprimer librement, dans une démarche de totale honnêteté afin de préserver l’authenticité et la spontanéité de leur message. Ce dessin est la preuve qu’il reste encore du chemin à parcourir en matière d’éducation à la paix… Notre ambition vise à construire des ponts entre Israéliens et Palestiniens […] et à promouvoir l’adhésion des populations au processus de paix afin de pousser les dirigeants à conclure un accord politique. Cet objectif ne pourra être atteint que par un travail de long terme, sur le terrain, au plus près des acteurs locaux, et, surtout, en multipliant les rencontres entre Israéliens et Palestiniens ».
La réponse de Mme Hoffenberg est éclairante à maints égards :
-           elle révèle sa volonté de s’immiscer dans le domaine politique exclu de sa compétence. La diplomatie française se décide à l’Elysée ;
-           elle montre son ambigüité : le soutien à l’Etat d’Israël ne peut se concilier avec ce dessin et le silence qui l’a accompagné ;
-           elle exprime sa conception du rôle des adultes. Or, ne lui incombait-il pas de rappeler à l’auteur palestinien de ce dessin le sens du mot « paix » et que sa paix était inadmissible ?

On peine à saisir l’intérêt de cet évènement bref et sans suivi apparent. De la comm’ au service principalement de Mme Hoffenberg dont le bilan s’avère léger ? Une comm’ qui s’est substituée à des actions efficaces ? Mme Hoffenberg évoque souvent son rôle dans la zone de développement franco-palestinienne, mais l’essor de cette zone est inversement proportionnel à celui de l’économie palestinienne qui enregistre des taux des croissance à faire pâlir d'envie la France, voire l'Union européenne ou les Etats-Unis.

Afin d'éradiquer la culture palestinienne de la haine génocidaire des Juifs et des « Croisés » - un objectif-prélude indispensable à la paix -, ne serait-il pas plus efficace de conditionner l'aide financière de la France à la fin des messages de haine promus par l'Autorité palestinienne via ses manuels scolaires, ses médias, etc. ?

Si le parallèle entre la « guerre israélo-palestinienne » et les conflits entre la France et l'Allemagne est pertinent, alors l’Etat d’Israël représente la France et l’Autorité palestinienne l’Allemagne nazifiée entre 1933 et 1945. Or, d’une part, seule la capitulation du IIIe Reich exigée par les Alliés a mis fin à la Seconde Guerre mondiale et, d’autre part, la France victorieuse n’a pas cédé à l’Allemagne vaincue l’Alsace et la Moselle annexés par le IIIe Reich (1940-1945). Dès lors, une attitude aussi ferme s’avère nécessaire à l’égard de la partie palestinienne.

Ce projet de Mme Hoffenberg se révèle problématique aussi pour une raison juridique. Le 13 octobre 2010, Mohamed Ulad, réalisateur, et Sophie Nordmann, philosophe m’ont indiqué avoir présenté, le 5 juin 2009, à Mme Hoffenberg un projet similaire, mais dans le cadre d’un documentaire télévisuel, Les accords de Marseille, qu’elle s’était engagée selon eux à soutenir. Ce qu’a nié Mme Hoffenberg.

En juillet 2011, Valérie Hoffenberg a mis fin à sa fonction car elle se présentait aux élections législatives de 2012 dans la 8e circonscriptionqui inclut l’Etat d’Israël. Elle a obtenu l'investiture de l'UMP.

Dès mars 2011, le député Claude Goasguen, président (UMP) du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale, l’avait jugée « trop pro-palestinienne »…

A l'issue du premier tour de scrutin du 3 juin 2012 - taux d'abstention de 86,63% -, Valérie Hoffenberg est arrivée en deuxième position sur toute la circonscription, mais en quatrième position (953 voix, 18%) en Israël - devancée par Philippe Karsenty (1 504 voix, 30%), Gil Taieb (1 304 voix, 26%) - qui avait reçu le soutien de Daniel Shek - et Daphna Poznansky (973 voix, 20%) - et 22% sur toute la circonscription. Le candidat/Président Nicolas Sarkozy avait reçu environ 92% des suffrages exprimés, contre 8% pour le socialiste François Hollande, lors de l'élection présidentielle de mai 2012. A l'issue du second tour, la candidate socialiste Daphna Poznansky a été élue.

Après l'invalidation par le Conseil constitutionnel, le 15 février 2013, de l'élection de la député socialiste Daphna Poznanski-Benhamou, Valérie Hoffenberg, a été investie de nouveau par l'UMP pour l'élection législative partielle, en mai-juin 2013, dans la 8e circonscription qui inclut l’Etat d’Israël. L'UMP l'a investie en la préférant, par une voix d'écart, à un autre candidat, Me Gilles-William Goldnadel, président de l'association France-Israël.

Mme Hoffenberg a organisé une réunion en Israël le 17 avril 2013 en présence de Jean-François Copé, président de l'UMP et de Claude Goasguen, député-maire du XVIe arr. de Paris. Une réunion annoncée lors du bulletin d'information du 17 avril 2013, vers 8 h 17, par Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de RCJ sur la fréquence radiophonique Juive francilienne.

Lors du premier tour de l'élection législative partielle (27 mai 2013) - taux d'absention de 89,63% -, Valérie Hoffenberg (UMP) a recueilli 21,85% des voix, et a devancé Meyer Habib (UDI), et vice-président du CRIF, qui a reçu 15,37% des voix. Meyer Habib a devancé Valérie Hoffenberg en nombre de voix en Israël.

Lors du second tour de cette élection législative partielle (9 juin 2013) - taux d'abstention de 90,86% -, Meyer Habib a réuni 53,36% des voix exprimées, et Valérie Hoffenberg 46,64%. Il a donc été élu député. Il a devancé Valérie Hoffenberg en nombre de voix en Israël (Jérusalem inclus) : 3 250 voix contre 639.

Le but de la "politique arabe" de la France
En tolérant ce dessin, la France a révélé sa vision rêvée du Proche-Orient. Ainsi, elle mine sa revendication d'un rôle neutre dans la réglement du conflit entre le monde musulman et l'Etat Juif. De plus, elle indique la limite à son soutien dans le combat contre le programme militaire nucléaire iranien.

En outre, la tolérance à l'égard de ce dessin par tant de dirigeants d'importantes organisations françaises Juives illustre des carences inquiétantes du leadership communautaire dans la bataille des coeurs et des esprits. Elle révèle une faille entre ce leadership et l'Etat d'Israël, ainsi qu'avec les Juifs lambda.

De plus, ce dessin illustre le rôle étrange d'associations oeuvrant à la paix ou au dialogue entre Israéliens et Palestiniens - comme l’organisation Kids Creating Peace -, voire visent à imposer le narratif palestinien auprès de crédules Juifs de diaspora, tel le dangereux programme américain Encounter créé par des rabbins américains.

« Le projet dont vous faites état dans votre article, et dans lequel apparait le dessin de la "Palestine entière", relève des responsabilités de l'ambassade d'Israël à Paris », m’a indiqué Ygal Palmor, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, le 3 juin 2012.

Et d’ajouter :
« Le Ministère des Affaires étrangères à Jérusalem n'a pas forcément connaissance de la multitude d'activités en tout genre des ambassades et des consulats israéliens à travers le monde. Lorsqu'il s'agit d'un événement comme celui-ci, ayant été tenu à Paris, et à Paris seulement, et relevant donc des responsabilités et de la juridiction de l'ambassade à Paris, il est tout à fait naturel que ce soit l'ambassade à Paris qui vous en parle. Quant à Mme Hoffenberg, nous ne pouvons pas savoir en quels termes elle a parlé du projet au président Peres, mais il est avéré que, si le président en a pris connaissance en principe, il n'a pas vu les dessins qui le constituent. S'il a exprimé son soutien, c'était au principe d'une exposition de dessins de jeunes Israéliens et Palestiniens. Il n'a certainement pas contrôlé ni cautionné chaque dessin à part ».
J'ai interrogé l'ambassade d'Israël à Paris, l'AJC, l'OSE et Claude Goasguen. Je publierai leurs réponse dès réception.

Addendum : Daniel Shek s'est présenté aux élections législatives israéliennes sur la liste de Tzipi Livni.
 Selon le Nouvel Obs du 30 janvier 2013, Nicolas Sarkozy aurait lors d'une soirée de collecte de fonds du Keren Hayessod le 24 janvier 2013, à Genève (Suisse), déclaré que la "diaspora juive et la communauté internationale doivent faire pression sur Israël pour l'obliger à reprendre les négociations avec les Palestiniens". Ce qui aurait été mal accueilli par les convives. Le 31 janvier 2013, Valérie Hoffenberg a "dénoncé les articles mensongers suite à l’intervention de Nicolas Sarkozy devant le Keren Hasseyod" (sic). Il s'agit du Keren Hayessod, et non du "Keren Hasseyod" ;
Après l'invalidation par le Conseil constitutionnel de l'élection de la député socialiste Daphna Poznanski-Benhamou, Valérie Hoffenberg, est investie de nouveau par l'UMP pour l'élection législative partielle, en mai 2013, dans la 8e circonscription qui inclut l’Etat d’Israël.
Mme Hoffenberg a prévu une réunion en Israël le 17 avril 2013 en présence de Jean-François Copé, président de l'UMP et de Claude Goasguen, député-maire du XVIe arr. de Paris. Une réunion annoncée lors du bulletin d'information du 17 avril 2013, vers 8 h 17, par Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de RCJ sur la fréquence radiophonique Juive francilienne. Celle-ci annoncera-t-elle les réunions de tous les candidats à cette élection ?
La visite de Nicolas Sarkozy en Israël s'est déroulé les 22-23 mai 2013. Il y a reçu n diplôme du Collège académique de Netanya et prononcé un discours. En octobre 2012, lors d'une interview à l'AFP, à RCJ et à Radio J, il a déclaré : "Un Etat juif, je ne sais pas ce que ça veut dire".

[1] J'ai été rédactrice en chef d'Osmose, magazine trimestriel de l'OSE (2006-2007).


Articles sur ce blog concernant :
Cet article a été publié le 1er juin 2012, et republié le :
- 7 juin 2012 à l'occasion de la visite officielle de Mahmoud Abbas (Abou Mazen) à Paris et de l'ouverture du vote électronique pour le second tour de l'élection législative pour les Français de l'étranger ;
- 29 novembre 2012, le 21 janvier 2013 ;
- le 31 janvier 2013 alors que selon le Nouvel Obs du 30 janvier 2013, Nicolas Sarkozy aurait lors d'une soirée de collecte de fonds du Keren Hayessod le 24 janvier 2013, à Genève (Suisse), déclaré que la "diaspora juive et la communauté internationale doivent faire pression sur Israël pour l'obliger à reprendre les négociations avec les Palestiniens". Ce qui aurait été mal accueilli par les convives. Le 31 janvier 2013, Valérie Hoffenberg a "dénoncé les articles mensongers suite à l’intervention de Nicolas Sarkozy devant le Keren Hasseyod" (sic). Il s'agit du Keren Hayessod, et non du "Keren Hasseyod" ;
- 16 avril 2013, alors que, après l'invalidation par le Conseil constitutionnel de l'élection de la député socialiste Daphna Poznanski-Benhamou, Valérie Hoffenberg, est investie de nouveau par l'UMP pour l'élection législative partielle, en mai 2013, dans la 8e circonscription qui inclut l’Etat d’Israël.
Mme Hoffenberg a prévu une réunion en Israël le 17 avril 2013 en présence de Jean-François Copé, président de l'UMP et de Claude Goasguen, député-maire du XVIe arr. de Paris. Une réunion annoncée lors du bulletin d'information du 17 avril 2013, vers 8 h 17, par Paule-Henriette Lévy, rédactrice en chef de RCJ sur la fréquence radiophonique Juive francilienne. Celle-ci annoncera-t-elle les réunions de tous les candidats à cette élection ?
- 22 mai 2013.
Il a été modifié le 10 juin 2013.