jeudi 15 novembre 2018

Roman Vishniac Rediscovered


Le Jewish Museum London présente l’exposition Roman Vishniac Rediscovered (25 octobre 2018-24 février 2019). Une "réévaluation de l'intégralité de la production du photographeRoman Vishniac  (1897-1990), de ses débuts à Berlin jusqu'à l'après-guerre. Juif sioniste, biologiste, collectionneur, professeur d’histoire de l’art, photographe pionnier dans la photomicrographie, Roman Vishniac a été un auteur primé de milliers de photographies sur la vie Juive dans l’Europe orientale de l’entre deux-guerres les plus connues et reproduites mondialement. Des tirages souvent inédits de ce "grand témoin du XXe siècle". Des témoignages bouleversants antérieurs à la Shoah.


« Je n’ai pas pu sauver mon peuple, j’ai seulement sauvé son souvenir. Pourquoi ai-je fait cela ? Un appareil photo caché pour rappeler comment vivait un peuple qui ne souhaitait pas être fixé sur la pellicule peut vous paraître étrange. Était-ce de la folie que de franchir sans cesse des frontières en risquant chaque jour ma vie ? Quelle que soit la question, ma réponse reste la même : il fallait le faire. Je sentais que le monde allait être happé par l’ombre démente du nazisme et qu’il en résulterait l’anéantissement d’un peuple dont aucun porte-parole ne rappellerait le tourment. [...] Je savais qu’il était de mon devoir de faire en sorte que ce monde disparu ne s’efface pas complètement... » (Roman Vishniac)


En 2013, lInternational Center of Photography (ICP), puis le Joods Historisch Museum à Amsterdam ont présenté à New York l’exposition Roman Vishniac Rediscovered  (Roman Vishniac Redécouvert). Dans le cadre du mois de la photo 2014, le musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ) a présenté cette exposition. Le Contemporary Jewish Museum (CJM) de San Francisco présente l’exposition Roman Vishniac Rediscovered (11 février-29 mai 2016). Une rétrospective, centrée sur les années 1920-1950 de Roman Vishniac. Une « réévaluation exhaustive de toute l’œuvre photographique de Vishniac, de ses débuts à Berlin à la période d’après-guerre, soit sur quatre décennies de travail". Cette exposition a montré aussi un diaporama des 100 diapositives scientifiques – numérisées pour la première fois – de cet expert en photomicrographie, du début des années 1950 à la fin des années 1970.

Par près de 220 œuvres, l’exposition « Roman Vishniac. De Berlin à New York, 1920-1975 » au MAHJ "propose une réévaluation de l’intégralité de la production du photographe, depuis ses débuts à Berlin jusqu'à l’après-guerre aux États-Unis". "Plus qu’aucun autre photographe, Roman Vishniac a profondément influencé notre vision de la vie juive en Europe orientale. On lui doit le recensement photographique le plus emblématique de ce monde à la veille de son anéantissement – un ensemble exposé au Mahj en 2006 sous le titre « Un monde disparu ». Pourtant, seule une faible partie de son oeuvre a été montrée ou publiée de son vivant. Surtout connu pour ce poignant témoignage, Vishniac fut également un photographe inventif, aux multiples talents". Des premières incursions dans l’avant-garde européenne des années 1920 jusqu’aux innovations en photomicroscopie en couleur des années 1950 et 1960, son oeuvre s’étend sur plus de cinq décennies. « Roman Vishniac : de Berlin à New York, 1920-1975 » donne à voir un ensemble de travaux divers — pour beaucoup récemment retrouvés grâce au travail de Maya Benton, commissaire de l’exposition à l’International Center of Photography — d’une extrême diversité et replace ses photographies iconiques du judaïsme esteuropéen au sein d’un mouvement plus large, celui de la photographie documentaire humaniste des années 1930".

L'exposition « Roman Vishniac : de Berlin à New York, 1920-1975 » "puise dans les archives Vishniac conservées à l'ICP et constitue une introduction à ce vaste fonds qui comprend plus de 30 000 documents – dont des tirages d'époque récemment retrouvés, de rares fragments de films, des planches contacts, des correspondances privées et des tirages d'exposition réalisés à partir de négatifs originaux récemment numérisés".

Photographies de rues à Berlin (1920-1930)
Roman Vishniac  est né en 1897, à Pavlovsk, près de Saint-Pétersbourg, dans une famille Juive russe aisée : son père fabrique des parapluies. Il grandit à Moscou.

Cet enfant est passionné par la photographie et la biologie. Et dès l’âge de sept ans, il conjugue ses deux centres d’intérêt en photographiant au microscope notamment des animaux.

Cet élève brillant et cultivé est distingué par une médaille d’or.

Il étudie la zoologie et la biologie à Moscou et effectue son service militaire dans l’armée tsariste, puis de la Russie bolchévique.

Il collabore avec un biologiste, déplore le pillage de ses recherches, et complète sa formation par trois années en médecine.

Après la révolution russe communiste de 1917, la famille Vishniac fuit l’antisémitisme soviétique en 1918 pour Berlin. Roman Vishniac l’y rejoint en 1920 et épouse Luta Bagg. Le couple à deux enfants.

Pour gagner sa vie, il multiplie les travaux : il effectue des recherches en optique et endocrinologie... Il suit des cours sur l’art d’Extrême-Orient à l’université Humboldt de Berlin.

Avec humour, tendresse et astuce, ce photographe amateur saisit la vie trépidente dans les rues berlinoises de la République de Weimar des années 1920 et 1930, effectue des recherches de cadrage et de composition.

Roman Vishniac "brosse un portrait alerte et malicieux de sa ville d’adoption et capte les signes précurseurs de la terreur nazie". 

Il offre ainsi une documentation iconographique unique sur la montée au pouvoir des Nazis et de l'Allemagne nazie. Il souligne les signes d’oppression et de catastrophe, et affronte l’antisémitisme du nouveau régime.

Berlin "représente alors la quintessence de la ville moderne : cosmopolite et bouillonnante, sonore et colorée, peuplée d’émigrants de fraîche date. Photographe déjà averti, Vishniac fréquente plusieurs des nombreux clubs amateurs de la ville. Armé de son Rolleiflex et de son Leica, il sillonne les rues et accumule quantité de notations subtiles et souvent humoristiques sur sa ville d’adoption. Son point de vue d’étranger contribue à l’inventivité et au dynamisme de ses instantanés de la vie urbaine. Ses meilleurs clichés, les plus intimes, sont souvent pris dans son quartier de Wilmersdorf. Il aménage dans son appartement un laboratoire entièrement équipé et développe ses négatifs dans la salle de bains. Sous l’influence croissante du modernisme européen, cet ensemble impressionnant de premières images saisit l’animation quotidienne de la vie citadine : conducteurs de tramways, employés municipaux et simples journaliers, cortèges d’étudiants et enfants en train de jouer, scènes bucoliques dans les parcs et vie intellectuelle dans les cafés d’une métropole qui, dira-t-il, était « le centre du monde pour la musique, les livres et la science ».

L'Allemagne nazie
Vishniac "devient photographe professionnel au moment de l’instauration du IIIe Reich. Les discriminations à l’encontre des juifs deviennent des réalités quotidiennes.

De nombreux photographes sont touchés par les mesures antisémites. Le Schriftgesetz (« décret sur l’édition ») de novembre 1933 oblige tous ceux qui travaillent dans ce secteur — photographes inclus — à fournir la preuve de leur ascendance aryenne. En 1934, la Deutsche Presse (la Presse allemande) publie une liste de photographes « aryens » autorisés. Les juifs n’ont plus le droit de prendre de photos dans la rue."


En dépit de "ces interdictions, Vishniac continue avec ténacité d’observer la rapide acclimatation de Berlin au nazisme. Pour ne pas éveiller les soupçons, il emmène sa fille Mara, et prend des photos d’elle, en apparence anodines, devant des colonnes publicitaires et des vitrines ornées de propagande nazie.

Révélant l’envahissement des rues de la capitale par l’idéologie national-socialiste, les images de Vishniac témoignent également de sa propre marginalisation – et sa propre mise en danger – comme photographe et comme juif".

Institutions communautaires
 Peu à peu exclus de la vie sociale et économique, de nombreux juifs deviennent dépendants des organismes sociaux communautaires. De 1933 à 1938, quantité d’organisations interviennent dans le domaine de l’éducation et de la santé. Un système d’aide financière est mis en place pour les juifs qui perdent leur emploi ou ne peuvent plus exercer leur profession. En pleine expansion, les mouvements de jeunesse sionistes aident ceux qui veulent émigrer à acquérir les compétences techniques et agricoles utiles pour se construire une nouvelle vie ailleurs. La Jüdischer Kulturbund (Fédération culturelle des juifs allemands) voit le jour en réaction aux mesures qui frappent les artistes juifs.

Elle compte rapidement 70 000 membres. Vishniac et sa famille en font partie et assistent régulièrement aux conférences et autres manifestations qu’elle organise.

Vishniac est également membre de T’munah, un cercle photographique juif fondé en 1934 en réaction à l’« aryanisation » des photoclubs.

Alors que les interdictions qui pèsent sur les photographes se multiplient, Vishniac est chargé d’illustrer l’action de plusieurs organisations juives communautaires et d’aide sociale à Berlin. Ce fascinant travail, très peu connu, l’aidera à établir sa réputation auprès des milieux philanthropiques juifs et lui vaudra, du milieu des années 1930 au milieu des années 1950, d’importantes commandes de la part d’organisations juives de secours".

La vie Juive en Europe orientale
De 1935 à 1938, Vishniac travaille comme photographe scientifique et biologiste, et est mandaté par le bureau parisien de l’American Jewish Joint Distribution Committee  (AJDC ou Joint), alors l’organisation juive de secours et d'entraide la plus importante au monde, pour photographier les communautés Juives pauvres, pieuses d’Europe centrale et orientale, dans les petites agglomérations, dans les ghettos des villes, dans les villages.


"Dans les années 1930, face à l’augmentation du chômage, à la montée de la misère, aux boycotts antisémites et aux restrictions qui limitent l’immigration, le Joint a besoin de nouveaux moyens logistiques pour distribuer les secours et de nouvelles méthodes pour collecter les fonds nécessaires".

Avec réalisme, Vishniac capte en noir et blanc les étudiants des écoles religieuses, les expressions de méfiance, les lourds vêtements, etc.

Ses clichés seront exposés dans les bureaux new-yorkais de l’AJDC en 1938.

 Les "images photographiques, qui permettent une reproductibilité illimitée et bon marché, servent à illustrer des conférences, des brochures, des rapports annuels et des appels à la générosité dans toute l’Amérique et l’Europe occidentale.

Après avoir vu son travail sur les organisations juives allemandes de secours, le Joint charge Vishniac de nombreuses expéditions en Europe orientale. Au cours des quatre années qui suivent, ses photographies joueront un rôle déterminant dans la communication du Joint et constitueront le plus vaste témoignage visuel sur ces communautés séculaires.

Si le nom de Vishniac est souvent associé à des images de campagnes reculées et de petits villages (shtetl), la majorité de ses photographies décrit la misère urbaine, dans de grandes villes comme Varsovie, Cracovie ou Lodz. Ainsi, le travail de Vishniac pour le Joint fait-il écho aux travaux de photographes américains tels que Dorothea Lange, Ben Shahn, Arthur Rothstein ou Walker Evans".

Vishniac "prend place aux côtés des plus grands photodocumentaristes humanistes de son temps".

Après la fin de sa mission, Vishniac continue de se rendre en Russie, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie et Lituanie pour photographier cette vie Juive menacée.

Lourdement chargé par ses appareils photographiques Leica, Rolleiflex, ses caméras à trépieds et lampes, il arpente ces pays à pied, en se faisant passer pour un commerçant en tissus itinérant.

Il a conscience de saisir une réalité Juive menacée, une humanité fragile, une histoire émouvante. Enfants et adultes, ils demeurent pour l'éternité grâce à l'objectif empathique de Roman Vishniac.

Ainsi, fin 1938, il photographie clandestinement les Juifs polonais internés dans le camp de concentration de Zbaszyn (Pologne) après leur expulsion d’Allemagne. Il présente ses photographies pour alerter les dirigeants politiques occidentaux, notamemnt à la Société des Nations, sur les périls menaçant les Juifs…

« Témoin avant tous, Roman Vishniac s’exprime avec douleur et amour évoquant ce monde juif pittoresque et fascinant qu’il a vu s’engloutir dans les flammes et la nuit. C’est son amour pour les morts qui nous touche si profondément. Il les aime tous : les rabbins et leurs disciples, les marchands et leurs clients, les vagabonds et les chantres, les vieillards mélancoliques et les adolescents souriants. [...] Poète de la mémoire, chantre de l’espoir bafoué, Roman Vishniac se place surtout sous le signe de la fidélité ». (Elie Wiesel, Avant-propos à l’ouvrage Un monde disparu, Paris, Le Seuil, 1984)

Lors de la Nuit de Cristal (9-10 novembre 1938), nuit et journée de pogroms organisée par le chancelier du IIIe Reich Adolf Hitler - incendies et destructions d'environ 200 synagogues, mise à sac de près de 5 000 commerces détenus par des Juifs, assassinats d'environ cent Juifs, violences blessant des centaines de Juifs ou les contraignant au suicide, déportation de 30 000 Juifs en camps de concentration - en Allemagne, Autriche et dans les Sudètes, Vishniac, alerté par un ami, se cache hors de son appartement.

Werkdorp Nieuwesluis
En 1939, pour l’AJDC, Vishniac photographie le camp de formation agricole de Werkdorp Wieringen, aux Pays-Bas. Là, de jeunes réfugiés Juifs allemands acquièrent des compétences agraires en vue de leur émigration en Palestine mandataire.

La "situation des juifs en Allemagne dans les années 1930 pousse les familles à mettre leurs enfants à l’abri dans des pays neutres. De nombreux jeunes, dont Wolf et Mara, les enfants de Roman Vishniac, rejoignent ainsi les mouvements sionistes en plein essor. Le gouvernement britannique continuant à imposer de stricts quotas
d’immigration en Palestine, des centaines d’entre eux, en attente de visas, se retrouvent au Werkdorp Nieuwesluis, un camp d’entraînement sioniste à la vie agricole (hakhshara) situé aux Pays-Bas. En 1939, le Joint y envoie Vishniac en reportage. Le photographe donne de ces garçons et filles une image idéalisée de pionniers héroïques charriant des pierres, construisant des échafaudages et tirant sur des cordes.


Ces clichés, qui ressemblent à s’y méprendre à ceux, largement diffusés, des haloutzim (pionniers) dans la Palestine des années 1930, révèlent la souplesse et les facultés d’adaptation de Vishniac : on voit là une série, à la fois ambitieuse et aboutie, réalisée dans un style radicalement différent de ses travaux antérieurs mais parfaitement adapté aux personnages athlétiques et industrieux, rappelant celles d’Alexandre Rodtchenko, photographe russe constructiviste, dont Vishniac connaissait certainement le travail".

En mars 1941, après l’invasion des Pays-Bas, la Waffen-SS ordonne la fermeture du camp ; la plupart des résidents sont envoyés dans des camps de transit, dont Westerbork. Sur les 315 jeunes qui y séjournaient en mai 1940, 175 mourront dans des camps d’extermination".

Internement en France
"Entre avril et septembre 1939, Vishniac travaille comme photographe indépendant en France, tandis que sa famille s’efforce d’obtenir un visa pour les États-Unis (ses enfants ont été mis à l’abri en Suède). Depuis des décennies, la France accueille des juifs de toute l’Europe. En 1939, devant l’afflux de ceux qui fuient l’oppression nazie, les autorités, de plus en plus restrictives en matière d’émigration, cherchent à limiter le nombre des étrangers. Des camps d’internement destinés aux juifs sont ouverts dans le midi de la France."

L’épouse de Vishniac et leurs enfants se réfugient en Suède.


Roman Vishniac réalise sa dernière mission pour l’AJDC jusqu’à son retour en Europe en 1947 : il réalise un film promotionnel sur une école de l’ORT  (Organisation reconstruction travail) accueillant des réfugiés Juifs à Marseille.

Il rejoint ses parents à Nice. Son père survit clandestinement en France occupée jusqu’à la Libération en 1944, sa mère décède en 1941.

"Fin 1939, alors qu’il a déjà confié une grande partie de ses négatifs à son ami Walter Bierer à Paris, Vishniac est arrêté et interné au camp du Ruchard, en Indre-et-Loire. Pendant ses trois mois de détention, il envoie des lettres désespérées à sa famille, à ses amis et au personnel du Joint. Il y décrit les dramatiques conditions de vie dans le camp. Relâché grâce aux démarches de sa femme, il doit encore attendre que le Joint leur obtienne des visas pour rejoindre Luta, Wolf et Mara à Lisbonne. En décembre 1940, la famille embarque sur le paquebot SS Siboney et débarque aux États-Unis le 1er janvier 1941".

L'Amérique en guerre
Vishniac ouvre rapidement à l’Upper West Side, à Manhattan (New York) son studio de photographe portraitiste.

Homme de ressources, il utilise ses relations dans le milieu des juifs immigrés russes et allemands pour avoir accès à des personnalités célèbres" : Albert Einstein pensif, le peintre Marc Chagall, "Molly Picon – star du théâtre yiddish – et bien d’autres.

Ces portraits d’artistes, d’intellectuels et de comédiens connus de tous vont asseoir sa notoriété et attirer vers son studio une large clientèle de danseurs, d’acteurs, de musiciens, d’artistes, d’intellectuels et de scientifiques, eux aussi émigrés. Vishniac braque également son objectif sur les night clubs de la ville. Exposé ici pour la première fois, cet ensemble d’images dynamiques et subtilement composées mêle culture savante et culture populaire, avant-garde et divertissement".

Il "documente la vie des juifs américains et celle des immigrants".

"Travaillant à la commande pour des organisations juives américaines, Vishniac photographiera tout au long des années 1940 la lente intégration des réfugiés et des rescapés du génocide. Observant les efforts des immigrants pour se construire une nouvelle vie en Amérique, il est renvoyé à sa propre expérience. Montrant le travail décisif des organisations juives dans les domaines du logement, de la santé, de l’éducation et de l’aide sociale, ses photographies illustrent les articles de presse et les brochures destinés à attirer l’attention sur les besoins et à collecter des fonds".

"Tout en cherchant à se faire reconnaître comme chercheur aux États-Unis, Vishniac accepte les commandes de nombreuses organisations juives. Il sait particulièrement bien saisir les enfants, ainsi qu’en témoignent non seulement ses clichés des années 1930 en Europe orientale, mais aussi ceux qu’il prend en Amérique, où il s’attache à rendre le vécu quotidien d’enfants et de jeunes adultes, immigrants comme lui-même et ses propres enfants. Dans les années qui précèdent et qui suivent la création de l’État d’Israël, il photographie, à la demande du Jewish Education Committee, fondé en 1939, quantité d’établissements scolaires et de camps de vacances, religieux et non-religieux. Prises pendant la catastrophe et juste après, ces images de centres communautaires qui accueillent des réfugiés et proposent toutes sortes d’activités – tels l’Educational Alliance, la Jewish Community House de Bensonhurst ou encore la Bronx House – témoignent d’un moment critique de l’histoire du judaïsme : le déplacement du centre de gravité du peuple juif, dans des conditions aussi soudaines que traumatisantes, de l’Europe vers l’Amérique".


La "découverte récente d’une demande de bourse déposée, sans succès, par Vishniac auprès de la Guggenheim Foundation en 1944 éclaire d’un jour nouveau un ensemble de plus de 200 négatifs datant du début des années 1940 qui semblaient jusque-là sans liens entre eux. Tirés et exposés ici pour la première fois, ils décrivent les conséquences du rationnement pour les clients du Washington Market, l’aide aux victimes de la guerre apportée par la communauté sino-américaine de New York, l’entrée des femmes dans l’armée, l’industrie et le marché du travail, des soldats en permission qui s’amusent à Central Park, l’impact de la guerre sur la vie des New-Yorkais. Cette suite d’images très variées et pourtant cohérentes faisait sans doute partie du portfolio – fourni à titre d’échantillon – d’un projet resté inachevé faute de moyens. Ces images non posées reflètent l’« objectivité » du regard journalistique de Vishniac ; elles ont aussi beaucoup en commun avec le projet d’un autre immigrant juif, Robert Frank, soutenu par une bourse Guggenheim et réalisé dix ans plus tard : Les Américains".


Expositions aux Yivo à New York
Sur ses 16 000 clichés pris en Europe orientale, seuls 2 000 ont pu être emportés lors de la fuite vers l’Amérique. Une grande partie est demeurée cachée par la famille Vishniac en France, une autre partie est amenée via Cuba par un ami de Vishniac, Walter Bierer. Louées par Edward Steichen, ces photographies sont souvent exposées dès 1942, en particulier dans des universités, musées – Roman Vishniac, un monde disparu, photographies  au MAHJ (2006-2007) - et locaux d’organisations Juives américains ou européens, illustrent de nombreux livres, dont A Day of Pleasure: Stories of a Boy Growing Up in Warsaw d’Isaac Bashevis Singer, et ont inspiré un roman à Miriam Nerlove.

Par ses photos, Vishniac tente vainement d’attirer l’attention du Président Roosevelt et de son épouse Eleanor sur le sort dramatique des Juifs pauvres dans cette Europe de l’Est qu’il a sillonnée.

En 1944 et début 1945, "alors que la Deuxième Guerre mondiale fait encore rage, Vishniac organise au YIVO, à New York, deux expositions. La première, « Images de la vie juive dans la Pologne d’avant-guerre » (janvier 1944), montre la vie des juifs citadins à travers un grand choix de photographies prises à Lublin, Varsovie et Vilno. La seconde, « Juifs dans les Carpates » (janvier 1945), présente des communautés juives paysannes en Ruthénie subcarpathique, ainsi que l’univers des juifs religieux et des écoles talmudiques (yeshivot) en Galicie. Les visiteurs new-yorkais, majoritairement yiddishophones, découvrent ces images de leurs communautés d’origine au moment même où celles-ci disparaissent dans une tourmente qu’ils sont impuissants à arrêter. Ces expositions marquent un tournant dans la perception du travail de Vishniac. Les panneaux d’exposition du YIVO, avec leurs légendes en anglais et en yiddish composées dans une typographie de style Bauhaus, sont présentés pour la première fois depuis la guerre".

Vishniac "avait une conscience aiguë de l’impact des événements sur la perception de son travail. Au cours des années 1940 et 1950, il rassemble dans un scrapbook les différentes façons dont sont présentées ses images au fil du temps. Les coupures de presse montrent comment le sens et l’utilisation des photographies qu’il a prises des juifs d’Europe orientale ont varié au gré du sort qui leur était réservé. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les clichés que lui a commandés le Joint vers la fin des années 1930 illustrent de très nombreux récits sur la situation de plus en plus désastreuse des juifs d’Europe orientale. Toutefois, devant l’aggravation dramatique de la situation au début des années 1940, les organisations philanthropiques américaines modifient leur stratégie. La lettre que Vishniac adresse en 1942 au président Roosevelt témoigne d’une évolution dans l’utilisation et la perception de ses photographies. Des images qui, quatre ans plus tôt, servaient à appeler à une intervention, en viennent à représenter le dernier témoignage photographique d’un monde disparu.

Au même moment, les photographies de Vishniac destinées à faire connaître l’action du National Refugee Service illustrent un autre récit : celui de rescapés de la Shoah laissant derrière eux une Europe en ruines pour un avenir meilleur en Amérique. Ces images fournissent un contrepoint indispensable aux visions atroces des ravages de la guerre. Là encore, le scrapbook révèle à quel point la situation de Vishniac — juif d’Europe réfugié aux États-Unis — en est venue à refléter l’un de ses sujets de prédilection".

Réfugiés, camps de personnes déplacées et Berlin en ruines
En 1947, Vishniac retourne en Europe pour le compte de l’AJDC, l’United Jewish Appeal (UJA) et The Forward  pour photographier les camps de Juifs déplacés, "les survivants de la Shoah qui essaient de reconstruire leur vie, l’action des organisations de secours et d'émigration" et Berlin en ruines. Il témoigne aussi des efforts des survivants de la Shoah pour reconstruire leurs vies, et le travail du JDC et d’autres organisations Juives de secours pour leur fournir aide et assistance pour émigrer.

"À l’été 1947, 250 000 juifs vivent dans des camps de personnes déplacées en Allemagne, en Autriche et en Italie. À la demande du Joint et de l’United Jewish Appeal, Vishniac, devenu citoyen américain, retourne en Europe pour photographier l’action des organisations humanitaires dans ces camps : distribution de nourriture, aide à l’obtention de visas, formation professionnelle, soins. Il photographie également des camps pour enfants, des cérémonies religieuses, des manifestations culturelles et des retrouvailles familiales".

Lors de "sa mission, il se rend à Berlin et livre un sombre et émouvant portrait de cette ville détruite où il a vécu pendant vingt ans. Parcourant surtout Berlin-Ouest, il prend des photos très personnelles de Wilmersdorf, son ancien quartier à présent sous les décombres. Ces mêmes endroits, qui bouillonnaient de vie dans ses photographies de rue de l’époque de Weimar, semblent, dans ses images de 1947, nimbés d’un étrange silence. Réunis, ces clichés, jamais publiés ni exposés, offrent une vision unique et singulière du Berlin de l’immédiat après-guerre".

En 1946, Vishniac divorce, et épouse en 1947 Edith Ernst à Berlin.

Il publie certaines de ses photos de ces communautés Juives décimées par la Shoah sous le titre The Vanished World: Jewish Cities, Jewish People (Le monde disparu : villes Juives, peuple Juif). Des photos présentées par le MAHJ en 2006.

Photomicroscopie scientifique
"Depuis ses études de biologie et de zoologie à Moscou jusqu’à la fin de sa vie, Vishniac se passionnera pour la photomicroscopie. Associant de manière innovante la lumière polarisée et de forts grossissements, il produit des images inédites de l’infiniment petit. À partir des années 1950, il est reconnu comme un pionnier dans le domaine et reçoit régulièrement des commandes d’institutions, de laboratoires et de scientifiques travaillant sur les microorganismes et sur les phénomènes biologiques.

Également très en pointe dans le domaine de la microcinématographie, il réalise des centaines de films scientifiques. Des générations d’étudiants apprendront la biologie dans ses films. Ses photographies en couleur se retrouvent dans des centaines d’articles de revues scientifiques et de magazines ; elles illustrent la couverture de dizaines de publications, telles que Life, OMNI, Nature ou Science, et ses travaux fournissent des données visuelles essentielles à des chercheurs de réputation internationale. Dans les années 1950, il devient professeur de biologie et de pédagogie de l’art. La recherche scientifique, l’enseignement et la photomicroscopie l’occuperont jusqu’à sa mort en 1990. La présentation de plus de 90 clichés scientifiques en couleurs et en noir et blanc réalisés entre le début des années 1950 et la fin des années 1970 reprend, quand elles existent, les légendes de Vishniac lui-même. Il s’impose comme pionnier dans la photomicrographie, et ses photographies scientifiques sont publiées notamment par Life Magazine.

En 1955, Vishniac est l’un des artistes de l’exposition The Family of Man organisée par Edward Steichen au MoMa (Musée d’art moderne) de New York.

En 1955, il se lie d’amitié avec Cornell Capa, qui fondera l’ICP et présentera en 1971 l’exposition Concerns of Roman Vishniac au musée Juif de New York.

Il poursuit sa carrière scientifique et enseigne la biologie, le russe et l’art oriental à l’université. Il "devient un pionnier dans le domaine de la photomicroscopie et de l’imagerie scientifique"

Il collectionne aussi les œuvres d’art chinoises, japonaises.

Roman Vishniac réalise des documentaires, notamment la série Biologie du vivant grâce au soutien financier de la National Science Foundation.

Roman Vishniac Rediscovered
Le Jewish Museum London et The Photographers’ Gallery présentent l’exposition Roman Vishniac Rediscovered (25 octobre 2018-24 février 2019). "Presented simultaneously at Jewish Museum London and The Photographers’ Gallery, Roman Vishniac Rediscovered is the first UK retrospective of Russian born American photographer, Roman Vishniac (1897–1990). “Wonderful, haunting portraits” - William Boyd, The Daily Telegraph"

"An extraordinarily versatile and innovative photographer, Vishniac is best known for having created one of the most widely recognised and reproduced photographic records of Jewish life in eastern Europe between the two World Wars."

"Featuring many of his most iconic works, this comprehensive exhibition further introduces recently discovered and lesser-known chapters of his photographic career from the early 1920s to the late 1970s. The exhibition presents radically diverse bodies of work and positions Vishniac as one of the most important social documentary photographers of the 20th century whose work also sits within a broader tradition of 1930s modernist photography."

"Born in Pavlovsk, Russia in 1897 to a Jewish family Roman Vishniac was raised in Moscow. On his seventh birthday, he was given a camera and a microscope which began a lifelong fascination with photography and science. He began to conduct early scientific experiments attaching the camera to the microscope and as a teenager became an avid amateur photographer and student of biology, chemistry and zoology. In 1920, following the Bolshevik Revolution, he immigrated to Berlin where he joined some of the city’s many flourishing camera clubs. Inspired by the cosmopolitanism and rich cultural experimentation in Berlin at this time, Vishniac used his camera to document his surroundings. This early body of work reflects the influence of European modernism with his framing and compositions favouring sharp angles and dramatic use of light and shade to inform his subject matter."

"Vishniac’s development as a photographer coincided with the enormous political changes occurring in Germany, which he steadfastly captured in his images. They represent an unsettling visual foreboding of the growing signs of oppression, the loss of rights for Jews, the rise of Nazism in Germany, the insidious propaganda – swastika flags and military parades, which were taking over both the streets and daily life. German Jews routinely had their businesses boycotted, were banned from many public places and expelled from Aryanised schools. They were also prevented from pursuing professions in law, medicine, teaching, and photography, among many other indignities and curtailments of civil liberties. Vishniac recorded this painful new reality through uncompromising images showing Jewish soup kitchens, schools and hospitals, immigration offices and Zionist agrarian training camps, his photos tracking the speed with which the city changed from an open, intellectual society to one where militarism and fascism were closing in."

"Social and political documentation quickly became a focal point of his work and drew the attention of organisations wanting to raise awareness and gain support for the Jewish population. In 1935, Vishniac was commissioned by the world’s largest Jewish relief organisation, the American Jewish Joint Distribution Committee (JDC), to photograph impoverished Jewish communities in Eastern Europe. These images were intended to support relief efforts and were used in fundraising campaigns for an American donor audience. When the war broke out only a few years later, his photos served increasingly urgent refugee efforts, before finally, at the end of the war and the genocide enacted by Nazi Germany, Vishniac’s images became the most comprehensive photographic record by a single photographer of a vanished world."


"Vishniac left Europe in 1940 and arrived in New York with his family on New Year’s Day, 1941. He continued to record the impact of World War II throughout the 1940s and 50s in particular focusing on the arrival of Jewish refugees and Holocaust survivors in the US, but also looking at other immigrant communities including Chinese Americans. In 1947, he returned to Europe to document refugees and relief efforts in Jewish Displaced Persons camps and also to witness the ruins of his former hometown, Berlin. He also continued his biological studies and supplemented his income by teaching and writing."

"In New York, Vishniac established himself as a freelance photographer and built a successful portrait studio on Manhattan’s Upper West Side. At the same time he dedicated himself to scientific research, resuming his interest in Photomicroscopy. This particular application of photography became the primary focus of his work during the last 45 years of his life. By the mid-1950s, he was regarded as a pioneer in the field, developing increasingly sophisticated techniques for photographing and filming microscopic life forms. Vishniac was appointed Professor of Biology and Art at several universities and his groundbreaking images and scientific research were published in hundreds of magazines and books."

"Although he was mainly embedded in the scientific community, Vishniac was a keen observer and scholar of art, culture, and history and would have been aware of developments in photography going on around him and the work of his contemporaries. In 1955, famed photographer and museum curator Edward Steichen featured several of Vishniac’s photographs in the influential book and travelling exhibition The Family of Man shown at the Museum of Modern Art. Steichen later describes the importance of Vishniac’s work. ”[He]…gives a last-minute look at the human beings he photographed just before the fury of Nazi brutality exterminated them. The resulting photographs are among photography’s finest documents of a time and place.”

"Roman Vishniac Rediscovered offers a timely reappraisal of Vishniac’s vast photographic output and legacy and brings together – for the first time – his complete works including recently discovered vintage prints, rare and ‘lost’ film footage from his pre-war period, contact sheets, personal correspondence, original magazine publications, newly created exhibition prints as well as his acclaimed photomicroscopy."

"Drawn from the Roman Vishniac Collection at the International Center of Photography, New York and curated by Maya Benton in collaboration with The Photographers’ Gallery curator, Anna Dannemann and Jewish Museum London curator, Morgan Wadsworth-Boyle, each venue will provide additional contextual material to illuminate the works on display and bring the artist, his works and significance to the attention of UK audiences."

"Roman Vishniac Rediscovered is a touring exhibition from the International Centre of Photography (New York). However, the exhibition was too large to hold at the Jewish Museum London so the decision was made to divide the works with The Photographers’ Gallery."

"Both venues have the same thematic sections and section text so you follow the same narrative at both sites. However, the works in each section are not replicated, there are different photographs for each section at each site."

"Additionally, the ephemera is unique to each site, with here focusing more on Vishniac as a photographer of Jews and his own Jewish identity."


"A further difference between the two venues is the YIVO section – the Carpathian Jews exhibition images are here, and the YIVO section at The Photographers’ Gallery is on Polish Jews."

"Supported by Sir Michael and Lady Heller, Roman Vishniac Rediscovered Supporters’ Circle. Exhibition organised by the International Center of Photography. In collaboration with The Photographers’ Gallery."

Roman Vishniac Rediscovered "is organised by the International Center of Photography. It is made possible with support from Mara Vishniac Kohn, whose generosity founded the Roman Vishniac Collection at ICP, and from the Andrew and Marina Lewin Family Foundation, Estanne and Martin Fawer, The David Berg Foundation, Righteous Persons Foundation, National Endowment for the Arts, Olitsky Family Foundation, the ICP Exhibitions Committee. James and Merryl Tisch, Koret Foundation, and additional anonymous donors."


Du 25 octobre 2018 au 24 février 2019
Au Jewish Museum London  
Raymond Burton House
129-131 Albert Street
London
NW1 7NB
Tel.: 020 7284 7384
Du dimanche au jeudi de 10 h à 17 h, vendredi de 10 h à 14 h
Et
The Photographers’ Gallery
16 - 18 Ramillies Street
London W1F 7LW
Tel. : 44 (0) 20 7087 9300
Du lundi au samedi de 10 h à 18 h, le jeudi de 10 h à 20 h, et le dimanche de 11 h à 18 h

Du 11 février au 29 mai 2016
Au Contemporary Jewish Museum (CJM) 
736 Mission Street. San Francisco, CA 94103
Tel. : 415.655.7800
Du vendredi au mardi de 11 h à 17 h. Jeudi de 11 h à 20 h. Le musée est fermé le premier jour de Pessah et de Rosh HaShanah, le Yom Kippour, pour Thanksgiving, et le Nouvel An.

Du 17 septembre 2014 au 25 janvier 2015
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Tél. : 01 53 01 86 65
Lundi, mardi, jeudi, vendredi de 11 h à 18 h, mercredi de 11 h à 21 h, dimanche de 10 h à 18 h

Jusqu’au 5 mai 2013
A l’International Center of Photography  (ICP)

1133 Avenue of the Americas at 43rd Street, New York, NY 10036
Tél. : 212.857.0000

Visuels :
Affiche
Roman Vishniac
Hall de gare, Anhalter Bahnhof, près de Potsdamer Platz
Berlin, 1929 – début des années 1930
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Roman Vishniac, [Boy with kindling in basement dwelling, Krochmalna Street, Warsaw], ca. 1935–38. © Mara Vishniac Kohn. Courtesy International Center of Photography.
[Garçon et pile de bois de chauffage dans un logement en sous-sol, rue Krochmalna, Varsovie], vers 1935-1938
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Roman Vishniac, [Interior of the Anhalter Bahnhof railway terminus, near Potsdamer Platz, Berlin], late 1920s–early 1930s. © Mara Vishniac Kohn. Courtesy International Center of Photography
[Hall de gare, Anhalter Bahnhof, près de Potsdamer Platz, Berlin], 1929 – début des années 1930
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Derrière les barreaux, zoo de Berlin, début des années 1930
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Roman Vishniac, Recalcitrance, Berlin, 1926. © Mara Vishniac Kohn. Courtesy International Center of Photography
Récalcitrance Berlin, vers 1929
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Roman Vishniac, [Street scene with swastika flag in background, Berlin], ca. 1935–36. © Mara Vishniac Kohn. Courtesy International Center of Photography

[Mara, la fille de Vishniac, devant un magasin spécialisé dans la vente d’instruments mesurant les crânes, afin de distinguer les « Aryens » des « non-Aryens », Berlin], 1933
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Préparation des repas dans une soupe populaire juive, Berlin], seconde moitié des années 1930
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Tiroir contenant des œufs fraîchement pondus, Gut Winkel, ferme-école pour jeunes Juifs allemands souhaitant émigrer en Palestine, Spreenhagen in der Mark, Brandebourg, Allemagne], vers 1938
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Roman Vishniac, [Jewish schoolchildren, Mukacevo], ca. 1935–38. © Mara Vishniac Kohn. Courtesy International Center of Photography.
[Un élève de heder Ruthénie subcarpatique], vers 1938
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Villageois dans les montagnes des Carpates, vers 1935-1938
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Sara, assise sur le lit dans un logement en sous-sol, des fleurs peintes sur le mur au-dessus d’elle Varsovie], vers 1935–1937
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[David Eckstein, sept ans, et d’autres enfants au heder (école élémentaire), Brody], vers 1938
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Dans le quartier juif, Bratislava], vers 1935-1938
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Roman Vishniac tenant son Rolleiflex], 1935-1938
Photographe non identifié

Roman Vishniac, [Nazi Storm Troopers marching next to the Arsenal in front of the Berlin Cathedral], ca. 1935. © Mara Vishniac Kohn. Courtesy International Center of Photography

Roman Vishniac, [Zionist youth learning construction techniques while building a school and foundry, Werkdorp Wieringen, The Netherlands], 1939. © Mara Vishniac Kohn. Courtesy International Center of Photography

[Jeunes sionistes bâtissant une école et une fonderie tout en se formant aux techniques de construction, Werkdorp Nieuwesluis, Wieringermeer, Pays Bas], 1939
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Ernst Kaufmann, au centre, et deux jeunes sionistes non identifiés, en sabots, se formant aux techniques de construction dans une carrière, Werkdorp Nieuwesluis, Wieringermeer, Pays Bas], 1939
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Élève apprenant à travailler le métal, école de l’ORT, Marseille], 1939
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Marc Chagall, New York, 1941
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Les danseurs Emily Frankel et Mark Ryder, New York], début des années 1950
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Marion, Renate et Karen Gumprecht, trois sœurs prises en charge par le National Refugee Service et la Hebrew Immigrant Aid Society, peu après leur arrivée aux États-Unis, Central Park, New York], 1941
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

[Marins regardant les bateaux à rames sur le lac de Central Parc, New York], 1942-44
© Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

Roman Vishniac, Cross section of a pine needle, date unknown. © Mara Vishniac Kohn. Courtesy
  
A lire sur ce blog :
Articles in English

Cet article a été publié le 5 mai 2013, puis les 17 septembre 2014 et 22 janvier 2015, 10 février 2016. Les  citations proviennent du dossier de presse.

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