

Depuis plus d'un siècle et demi, la photographie est admise dans le livre. Longtemps, elle n'a été utilisée que pour son rôle documentaire. Au « service de l’archéologie, de l’ethnographie, de la sociologie, elle est d’abord utilisée comme gage de véracité et d’objectivité ».
Aux Etats-Unis puis en France, elle sert de grandes causes sociales et humanitaires, mais est aussi utilisée à des fins de propagande au fur et à mesure de la prise de conscience de « sa force et de son pouvoir sur les esprits ». Elle sert aussi des visées commerciales via la publicité. Le premier « Bébé Cadum » photographié fut... Maurice Obréjan (1924-2017). Né dans une famille juive modeste - père roumain et mère polonaise -, ce Français juif est déchu de sa nationalité par le régime de Vichy lors de la Seconde Guerre mondiale. Résistant à 17 ans, il est arrêté en 1942. Déporté avec toute sa famille, il en est le seul survivant. Décoré plusieurs fois après guerre pour des actes de résistance, il exerça la fonction de directeur commercial.
La photographie "fut aussi considérée durablement comme illustrative plutôt que narrative par les éditeurs pour la jeunesse, à l’exception de quelques novateurs". Quant aux pédagogues, bibliothécaires, critiques, et parents, ils étaient persuadés "qu’elle ne pouvait pas nourrir l’imaginaire des enfants, au contraire du dessin. Il lui a fallu lutter pour s’imposer comme « autorité » face au texte ».
La "reconnaissance de la photographie comme un des beaux-arts a favorisé les relations entre écrivains et photographes, sans toutefois faire totalement disparaître l'idée d'une image pauvre, la photographie continuant d'être assimilée à un document plutôt qu'à une œuvre d'art. Les images photographiques ont souffert de leur prétendue véracité... »

– l’enfant photographié – de l’intime album de famille, aux mises en scène dans des studios, en passant par des portraits d’enfants dans la guerre ou au service de la propagande. Du bébé au préadolescent. Célèbre ou anonyme, l’enfant est un modèle privilégié du photographe et une source d’inspiration. Les photographies des enfants sont révélatrices de leur statut dans la société et à toutes les époques ;

– l’enfant photographe – photographies prises par les enfants au cours d’ateliers avec des photographes : en Palestine, à l’école de la Julienne à Paris, avec les pictogrammes des enfants de La Palmeraie à Marrakech ». A l’instar de « travail de Rodchenko qui lui-même, avec sa femme Stepanovna, a découpé-collé du papier pour fabriquer ses animaux, les photographier et les filmer ».
Quand on se pique d’histoire, il serait bon de préciser de quelle « Palestine » il s’agit. « Au cœur de conditions dramatiques, un photographe a réussi à créer une situation où l’énergie, l’intelligence et la sensibilité d’adolescents palestiniens se sont manifestées librement dans une mise en forme d’un regard propre sur leur existence », indique le dossier de presse. Pourquoi cet intérêt exclusif de Françoise Lévêque et d'Hélène Valotteau, commissaires de l'exposition, pour les « adolescents palestiniens » ?
« La projection du film Les Voyageurs ordinaires, fruit d’un atelier avec des élèves de 4e de la Courneuve, nous invite à découvrir les territoires partagés ou intimes, un regard posé sur leurs villes, leurs amis, leurs familles, révélant quelques parcelles de leurs univers ».

Les artistes : Edward Steichen, André Kertesz, Léon Gimpel, Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Ergy Landau, Laure Albin Guillot, Dominique Darbois, Sarah Moon, Karel Capek, Emmanuel Sougez, Pierda, Ylla, Piet Maré, Tana Hoban, Kathy Couperie, Claire Dé, Bogdan Konopka, Bruno Boudjelal, et beaucoup d’autres.
Les enfants peuvent lire dans une cabane environ 200 livres de photos (rééditions, éditions contemporaines).
Les 20e Rendez-vous de l'Histoire à Blois (4-8 octobre 2017), dont le thème est EURÊKA Inventer, Découvrir, Innover, proposent le 6 octobre 2017, en Carte blanche aux Archives de France, la conférence de Marc DURAND, Secrétaire de documentation, Département du Minutier central des notaires de Paris / Archives nationales, intitulée Le brevet d'invention, de son dépôt à sa cession : l'exemple de la photographie. "Tout au long du XIXe siècle, l’antériorité de la propriété intellectuelle d’une invention se manifeste lors d’un dépôt auprès d’un organisme public reconnu. Le domaine de la photographie n’échappe pas à ce dispositif. Ces documents techniques et descriptifs sont aujourd’hui le plus souvent conservés soit au service des archives de l’Académie des sciences, soit à la Société d’encouragement à l’industrie nationale, soit, surtout, à l’Institut national de la propriété industrielle [INPI]. Les Archives nationales possèdent également un fonds particulièrement précieux pour l’histoire des sciences. Au travers du Minutier central des notaires de Paris, c’est une grande part de la vie économique et sociale des inventeurs qui s’éclaire grâce à la cession des brevets de leurs inventions. Le domaine de la photographie est, en cela, un excellent terrain d’expérimentation en matière de dépôts et de cessions de brevets d’invention".
Jusqu’au 17 février 2013
22, rue Malher. 75004 Paris
Tél. : 01 44 59 29 60Du mardi au dimanche de 13 h à 19 h
Visuels :
Affiche
© Patrice Normand / Temps Machine
Andre Kertesz
© Ministère de la culture-médiathèque du Patrimoine. Dist. RMN – Grand Palais
Cliché biliothèque l'Heure Joyeuse/Parisienne de photographie
Roger-Viollet
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) /Hervé Lewandowski
Articles
sur ce blog concernant :
Articles in
English
Les citations proviennent du communiqué de presse. Cet article a été publié le 16 février 2013.
Les citations proviennent du communiqué de presse. Cet article a été publié le 16 février 2013.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire