lundi 20 juillet 2020

Artemisia. pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre

Le musée Maillol a rendu hommage à la célèbre artiste peintre italienne, Artemisia Gentileschi (1593-1654), peintre talentueuse pour souverains et cardinaux et violée par le peintre Agostino Tassi, et présente quelques œuvres de son père, le fameux Orazio Gentileschi (1563-1639), dont David contemplant la tête de Goliath, tableau peint par son père, et récemment découvert. Deux artistes baroques, influencés par le Caravage (1571-1610). Le 21 juillet 2020, de 19 h à 20 h 30, aura lieu l’événement en ligne "Artemisia Gentileschi, le peintre est une femme !" par Marzia Fiorito-Biche, guide conférencière, et organisé par D'arts et d'histoires. 
  

L’exposition s’articule autour de quatre périodes : « les débuts à Rome aux côtés de son père, grand peintre baroque, les années florentines sous la protection du Grand-duc de Médicis et l’amitié de Galilée - elle sera la première femme admise à l’Accademia del Disegno -, les années 1620 à Rome - chef de file des peintres caravagesques, amie des grands maîtres tels que Simon Vouet et Massimo Stanzione, et reconnue par les plus grands collectionneurs européens – et la période napolitaine verra son apothéose. Pendant vingt-cinq ans elle dirige son atelier et forme les grands talents qui prendront la suite : Cavallino, Spardaro, Guarino ».

Née en 1593, Artemisia est formée par son père, Orazio Gentileschi, peintre baroque célèbre. Ses premières œuvres remontent à 1608. Artemisia participe aussi aux tableaux de son père : préparation des fonds, etc.

En 1611, elle est violée par un collègue de son père, Agostino Tassi, qui promet de l’épouser. Tassi est déjà marié.

Motivé par des raisons morales et financières, Orazio Gentileschi décide au printemps 1612 de révéler cette tragédie. Il adresse une supplique au pape Paul V.

Au terme du procès de sept mois, Agostino Tassi est condamné à cinq ans d’exil de Rome dans les galères pontificales. Jugée injuste, cette peine n’est pas exécutée.

Peu après, Artemisia épouse le peintre florentin Pierantonio Stiattesi. En 1613, la famille s’installe à Florence où Artemisia installe son atelier en 1614 et réalise des œuvres pour des commanditaires prestigieux.

Tout au long de sa carrière, elle alterne les peintures illustrant des thèmes historiques ou bibliques - Judith, Cléopâtre, Bethsabée, Suzanne, Yaël - et des portraits. Avec une même puissance dans la composition, un talent pour « capacité à composer ses tableaux de façon à en maximiser l’impact Emotionnel » (Judith W. Mann), des qualités narratives, un naturalisme rigoureux dans sa représentation du corps féminin dans des positions originales et la restitution de la lumière par des contrastes accentués.

En 1616, fait exceptionnel, Artemisia est inscrite à l’Accademia del Disegno de Florence. Elle se lie d’amitié avec Galileo Galilei, membre de cette Académie réputée depuis 1613 et son futur correspondant.

Artemisia rencontre le noble Francesco Maria Maringhi, son « amour béni », et réalise des œuvres notamment pour le Grand-duc Côme II de Médicis.

En 1620, le couple Stiattesi endetté arrive à Rome. Il se sépare en 1623. Artemisia élève leur fille, seule enfant survivant de leur union. De cette époque date Yaël et Sisra.

Vers 1626-1227, Artemisia travaille à Venise. Ses œuvres – portraits et tableaux religieux - sont acquises notamment par le vice-roi de Naples (juillet 1629-mai 1631), le duc d’Alcalá.

Vers 1630, Artemisia s’établit à Naples.

Après avoir marié sa fille et tenté en vain de s’établir à Modène, Florence ou Rome, Artemisia rejoint son père à Londres dès l’automne 1626. Vers 1642, elle retourne à Naples. Elle décède en 1654.

David méditant devant la tête de Goliath d'Orazio Gentileschi
Dans le cadre de l’Artemisia. Pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre, le musée Maillol présente aussi un tableau découvert récemment dans une collection privée belge : David méditant devant la tête de Goliath d’Orazio Gentileschi (Pise, 1563 - Londres, 1639), père d’Artemisia et « grand peintre baroque ».

Orazio Gentileschi aurait peint en 1612 ce tableau de petit format commandé par le pape qui souhaitait l’offrir en cadeau diplomatique à un prince d’Europe. Il s’agit d’une version autographe du David contemplant la tête de Goliath de la Galerie Spada à Rome.

Les auteurs de cette découverte exceptionnelle ? Roberto Contini et Francesco Solinas, commissaires de cette exposition. Sous la peinture d’une plaque de lapis-lazuli d'Afghanistan, ils révèlent une œuvre certifiée d'Orazio Gentileschi. Un tableau repéré par Axel Rondouin. Restauratrice de la "Saint Anne" de Léonard de Vinci, Cinzia Pasquali a restitué, par nettoyage, cette œuvre bien conservée.

Documentaire

Histoire diffusa les 14 et 20 juin 2014 Artemisia, documentaire de Marco  Visalberghi"Reine de la peinture baroque, favorite des historiennes d'art, sujet d'au moins trois best-sellers et d'un film controversé sorti en 1997… Ce que l'on retient essentiellement de la vie d'Artemisia Gentileschi demeure le viol qu'elle a subi à l'âge de 17 ans. Mais doit-on considérer que son génie est intrinsèquement lié à cet acte cruel dont elle a été victime ? Qui était vraiment Artemisia ? Une victime qui ne parvenait pas à se défaire de l'horrible traumatisme de sa jeunesse ? Une sorcière qui projetait ses fantaisies vengeresses sur ses toiles ? Une artiste extraordinaire qui a triomphé et émergé dans une époque dominée par des peintres masculins immensément talentueux tels Le Caravage et Rubens ? Dans ce documentaire qui constitue le premier portrait TV de l'artiste, des historiens d'art et des écrivains de renom dévoilent le chemin parcouru, de l'humiliation à la célébrité, par Artemisia Gentileschi, la première femme qui parvint à vivre de sa peinture". 

Conférence

Le 21 juillet 2020, de 19 h à 20 h 30, aura lieu l’événement en ligne "Artemisia Gentileschi, le peintre est une femme !" avec Marzia Fiorito-Biche, guide conférencière, et organisé par D'arts et d'histoires. "Elle peignait à la façon d'un homme et a pris son existence en main, à une époque où les femmes n’avaient aucun droit. Femme scandaleuse et rebelle, elle se hissa au rang de légende vivante, puis sombra dans l'oubli durant plus de trois siècles. Le fabuleux destin de Artemisia Gentileschi (1593-1654)." Vous recevrez le lien zoom en échange du règlement sur ce lien https://py.pl/deVSu ou via Lydia (tel: 06 12 76 21 13). Toute les visites sont sur la page "événements" facebook" ou sur ce lien (mis à jour chaque dimanche) : http://visitevirtuelle.art/cal


Jusqu’au 15 juillet 2012
61, rue de Grenelle, 75007 Paris
Tél. : 01 42 22 59 58
Tous les jours de 10 h 30 à 19 h, le vendredi jusqu’à 21 h 30

Visuels :
Artemisia Gentileschi
Autoportrait au luth
c.1615-1619
Huile sur toile
65,5 x 50,2 cm
Minneapolis, Curtis Galleries
© Curtis Galleries, Minneapolis, Minnesota  

Artemisia Gentileschi
Bethsabée au bain
c. 1636-39
Huile sur toile
185,2 x 145,4 cm
Londres, Matthiesen Gallery
© The Matthiesen Gallery Londres
Artemisia Gentileschi
Judith et la servante avec la tête d’Holopherne
1617-18
Huile sur toile
114 x 93,5 cm
Florence, Galleria Palatina
© Studio Fotografico Perotti, Milano/Su concessione del
Ministero per i Beni e le Attività Culturali


Orazio Gentileschi (Pise, 1563 - Londres, 1639)
David méditant devant la tête de Goliath
vers 1612-1615,
Huile sur lapis-lazuli
25 × 20 cm
© Collection particulière

Articles sur ce blog concernant :
Judaïsme/Juifs

Cet article a été publié sur ce blog le 12 juillet 2012, puis le :
- 2 août 2013. Histoire a diffusé le 3 août 2013 un documentaire sur Artemisia Gentileschi ;
- 11 juin 2014.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire