Le musée du quaiBranly présente l’exposition "Exhibitions. L’invention du sauvage" dont le
commissaire général est Lilian Thuram, né en Guadeloupe. Environ 35 000 êtres humains ont été
amenés d’Afrique, d’Asie, d’Océanie ou d’Amérique vers l’Occident où ils ont
été exhibés dans des cirques, zoos, expositions ou défilés. Des oublis et des
partis pris étranges. Le 7 juin 2016, Lilian Thuram a participé à une rencontre avec des lycéens au musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ).
Une exposition sur ce thème et dont le commissaire général est
Lilian Thuram, célèbre footballeur, ardent promoteur de la fierté de l’identité
noire, et président de la Fondation « Education contre le racisme »
intrigue.
La lecture du dossier de presse ne rassure pas. Les
coordonnées du musée – adresse postale, numéro de téléphone, etc. - y sont
absentes, mais deux pages sont consacrées à cette Fondation.
Les commissaires scientifiques sont Pascal Blanchard,
historien et chercheur associé au CNRS, et Nanette Jacomijn Snoep,
responsable des collections Histoire du musée du quai Branly.
Cette exposition « met en
lumière l’histoire de femmes, d’hommes et d’enfants, venus d’Afrique, d’Asie,
d’Océanie ou d’Amérique, exhibés en Occident à l’occasion de numéros de cirque,
de représentations de théâtre, de revues de cabaret, dans des foires, des zoos,
des défilés, des villages reconstitués ou dans le cadre des expositions
universelles et coloniales ». Un phénomène qui débute au XVIe siècle « dans
les cours royales et va croître jusqu’au milieu du » XXe siècle en Europe,
en Amérique et au Japon.
Peintures, sculptures, affiches, cartes
postales, films, photographies, moulages, dioramas, maquettes et costumes… Environ
600 œuvres attestent de l’ampleur et du succès « de cette industrie du
spectacle exotique qui a fasciné plus d’un milliard de visiteurs de 1800 à 1958
et a concerné près de 35 000 figurants dans le monde ».
L’exposition montre « comment ces
spectacles, à la fois outil de propagande, objet scientifique et source de
divertissement, ont formé le regard de l’Occident et profondément influencé la
manière dont est appréhendé l’Autre depuis près de cinq siècles ».
Elle « explore les frontières parfois
ténues entre exotiques et monstres, science et voyeurisme, exhibition et
spectacle, et questionne le visiteur sur ses propres préjugés dans le monde
d’aujourd’hui ».
Si « ces exhibitions disparaissent
progressivement dans les années 1930, elles auront alors accompli leur œuvre :
créer une frontière entre les exhibés et les visiteurs. Une frontière dont on
peut se demander si elle existe toujours ? »
Une
humanité questionnée
On est gêné à la fois par ce phénomène dont
on sous-estimait l’étendue et les souffrances endurées par tous ces êtres
humains déracinés et exhibés, ainsi que par les amalgames – l’exotisme se
distingue des anomalies physiques - et les partis pris « politiquement
corrects » de cette exposition qui surfe sur la culpabilisation de l'Occident.
Quid de ces
pauvres Noirs filmés encagés et traités comme des animaux (chiens,
animaux considérés comme impurs) des Libyens ?
En décembre 2010, dans la bande de Gaza, le Hamas a exhibé un
faux « Guilad Shalit » défilant menotté et
encadré de terroristes encagoulés dans un défilé à Gaza pour célébrer le 23e
anniversaire de sa création. En violation avec les plus élémentaires règles
humaines et l’article 13 de la IIIe Convention de Genève
(1949) qui protège les « civils captifs de la partie opposée » des
« insultes et de la curiosité publique ». Le dossier de presse ne le
mentionne pas. Pourquoi ? Pourtant Lilian Thuram s’est rendu en avril 2011
dans un camp de réfugiés entre Jérusalem et Ramallah. Il a visité l’école du
camp de réfugiés de Qalandia soutenue par l’UNRWA (Office de secours et de
travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine). « J'ai
tellement entendu parler des enfants de Palestine et de l'environnement dans
lequel ils grandissent. Aujourd'hui, j'ai pu constater leur enthousiasme et
leur détermination à réussir. J'espère qu'ils ont apprécié autant que moi la
session d'entraînement d'aujourd'hui », a-t-il déclaré. Il n’a
pas vu dans l’école les cartes de la « Palestine » englobant l’Etat
Juif ? Que fait sa Fondation à cet égard ?
MAHJ
Le 7 juin 2016, Lilian Thuram a participé à une rencontre avec des lycéens au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme (MAHJ). " Cette rencontre s’inscrit dans un projet pédagogique mené au cours de l’année scolaire. Encadrés par des enseignants-relais, les élèves ont suivi au mahJ le parcours-atelier « Stéréotypes et préjugés ». Ils ont développé une réflexion autour du racisme, du sexisme, de l’homophobie, et plus généralement de l’égalité en se basant sur des supports préconisés par la Fondation Lilian Thuram".
A cette occasion, Actualité juive hebdo a publié une interview de Lilian Thuram, mais sans l'interroger sur ses positions sur le conflit au Proche-Orient.
A cette occasion, Actualité juive hebdo a publié une interview de Lilian Thuram, mais sans l'interroger sur ses positions sur le conflit au Proche-Orient.
Jusqu’au 3 juin 2012
Mezzanine Ouest
37, quai Branly. 75007 Paris
Tél. : 01 56 61 70 00
Les mardi, mercredi et
dimanche de 11 h à 19 h. Les jeudi, vendredi et samedi de
11 h à 21 h
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