Olivia Cattan, Karim-Hervé Benkamla et Morad al-Hattab,
respectivement présidente, vice-président et secrétaire général de
l’association Paroles de femmes, accueillent la vingtaine d’élèves de 5e
- âgés d'environ 12 ans - qui depuis mars 2009 suivent leur stage éducatif d’une heure – bimensuel en
juin - pour « déconstruire les préjugés ».
Dirigée par Lucien Loeb (Générique Production), une équipe
filme la séance pour M6.
Au programme : quizz oraux - « Les
hommes et les femmes sont-ils égaux ? » - et saynètes d’une dizaine de
minutes. Olivia Cattan et Karim-Hervé Benkamla reformulent les questions,
invitent les élèves à préciser leurs réponses, s’opposent aux clichés.
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Ecrites par Olivia et Laura Cattan et Grégory Baquet, les
saynètes sont jouées par deux élèves « échangeant » leur identité
religieuse ou sexuelle.
Auteur de Chroniques d'un buveur de lune, Morad al-Hattab interpelle les élèves : « Etes-vous
choqués par les expressions de la fille ? » au langage masculin.
« Oui… » Minoritaires, les filles demeurent réservées,
timides.
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Dans cette classe, « il y a eu des problèmes
d’antisémitisme, de sexisme et de violence. Aujourd’hui, ces enfants arrivent à
en parler librement, à réfléchir sur leurs paradoxes… Notre objectif est de
déconstruire tous leurs préjugés et de faire travailler ces enfants ensemble
sur ce qu’ils ont en commun : leur citoyenneté française. Ainsi, ils
tissent des liens et apprennent à se connaître, à se respecter et, pour
certains, à s’apprécier », résume Olivia Cattan, journaliste, essayiste et romancière.
Un travail aux effets déjà démultipliés car des élèves
parlent chez eux du stage à leurs frères attentifs.
En 2009-2010, ce stage a été axé sur la
laïcité/citoyenneté, les violences, ainsi qu’une pièce de théâtre écrite par les
collégiens sur les clichés et préjugés et jouée devant leurs familles.
« Un documentaire a été réalisé afin d’évaluer les
résultats de ces deux années de cours d’égalité », déclare Olivia Cattan le
12 décembre 2010.
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Pour
constater un recul patent des préjugés, « il faudrait une prise en
charge dès la 6e et des interventions ponctuelles jusqu’à la Terminale.
Mais ce que nous avons gagné, c’est une prise de conscience réelle des préjugés
et de » leurs conséquences.
Quant aux professeurs, « certains
ont du mal à accepter que l’on parle des violences, notamment du viol qui est
encore un sujet tabou. Pourtant c’est la raison pour laquelle les écoles nous
appellent ».
Et d’ajouter : « Nous intervenons actuellement
au sein de 12 collèges dans le Val d’Oise. De plus en plus de
municipalités envisagent de nous faire intervenir afin d’établir un programme
global dans tous les collèges pour un résultat général et plus efficace ».
L’association souhaite la généralisation au niveau national de ses modules de
prévention.
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