Le peintre israélien Ra’anan Lévy a créé une oeuvre naturaliste, du quotidien prisant une gamme chromatique froide, réduite. Des natures mortes aux titres liés parfois à l’anatomie humaine révélant, en creux, les traces d’individus dans des intérieurs clos et inhabités. La Fondation Maeght présente du 7 décembre 2019 au 8 mars 2020 « L’épreuve du miroir », exposition "consacrée au monde pictural de Ra’anan Levy dont le commissaire Hervé Lancelin, à la fois proche de l’artiste et familier de sa création, rassemble une trentaine d’œuvres et un ensemble de gravures qui seront mises en regard avec les collections de la Fondation Maeght".
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Ra’anan Lévy étudie à l’Académie des Beaux-arts de Rome et de Florence (1975-1978). Passionné par la gravure, il s’inscrit au Santa Reparata Graphic Art Center et suit parallèlement une formation étendue à toutes les techniques de cet art.
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En 1982, il obtient une résidence d’artiste de deux ans à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam, puis une bourse de la Fondation de France lui permettant de travailler à Paris (1984-1986).
Depuis 1989, cet artiste, distingué par de nombreux Prix (Prix Eugène Kolb pour la graveur et le dessin) vit et travaille entre la France, l’Etat d’Israël et la Grande-Bretagne où, à Londres, la Crane Kalman Gallery lui a consacré plusieurs expositions individuelles depuis 1993.
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En 2009, la galerie Pièce Unique a présenté, en collaboration avec Bertrand et Olivier Lorquin, une douzaine de toiles et de dessins récents de Ra’anan Lévy, dont « L’atelier de Gulliver », autoportrait, en sa galerie rue Jacques Callot. Si quelques œuvres ont été montrées lors de la rétrospective Ra'anan Levy au musée Maillol, d’autres, dont la série des « lits défaits », sont nouvelles.
En 2012, le musée Maillol a montré l’exposition Passages du temps, composée d’une quinzaine d’œuvres récentes – peintures et œuvres sur papier – de l’artiste israélien Ra’anan Lévy.
En 2013, la galerie Maeght a présenté l'exposition Intérieurs. "Dans la concentration et l’intimité de son appartement-atelier parisien, avec une persévérance implacable, Ra’anan Levy délivre dans ses tableaux une vision de son espace, mais surtout un questionnement troublant sur l’identité et le temps. Ses espaces, vides, sont organiques. Ils sont le corps-même du peintre, avec ses ouvertures et ses incertitudes, ses obsessions. Ce faisant, ses tableaux nous perturbent, déplacent nos repères, interrogent. Qui habite ces espaces ? Et qui sommes-nous face à ces toiles ? Où est le dehors, le dedans ?"
« Fata Morgana »
La Galerie Hervé Lancelin présenta l'exposition « Fata Morgana ». "Au Moyen Âge, des Croisés attribuèrent au pouvoir de la Fée Morgane une apparition de châteaux en mer Méditerranée. Fata Morgana est depuis lors le nom d’un mirage déformant un objet au point de le rendre méconnaissable" (Julia Beauquel, Docteur en Esthétique et Philosophie de l’art). Fata Morgana est aussi le titre d'un poème de Henry Wadsworth Longfellow en 1873.
"La science nous apprend que l’image de paysages peut être considérablement modifiée par la superposition de couches d'air chaud et froid perturbant les rayons lumineux. Du moins est-ce là l’explication scientifique d’un phénomène naturel. Le titre de l’exposition semble donner raison à Platon ; méfions-nous de l’art et en particulier des images, car celles-ci ne sont qu’ombres et simulacres de la réalité. Plutôt que de nous permettre de connaître le monde, elles nous en éloignent doublement : le lit représenté par le peintre est encore moins réel que le lit de l’artisan sur lequel je m’allonge et qui lui-même est perçu par mes sens trompeurs. 'Ra’anan Lévy le confie dans un entretien : « En tant que peintre et spectateur des grands maîtres, le sujet m’intéresse moins que la manière. » (Julia Beauquel, Docteur en Esthétique et Philosophie de l’art)
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« Fata Morgana »
"La science nous apprend que l’image de paysages peut être considérablement modifiée par la superposition de couches d'air chaud et froid perturbant les rayons lumineux. Du moins est-ce là l’explication scientifique d’un phénomène naturel. Le titre de l’exposition semble donner raison à Platon ; méfions-nous de l’art et en particulier des images, car celles-ci ne sont qu’ombres et simulacres de la réalité. Plutôt que de nous permettre de connaître le monde, elles nous en éloignent doublement : le lit représenté par le peintre est encore moins réel que le lit de l’artisan sur lequel je m’allonge et qui lui-même est perçu par mes sens trompeurs. 'Ra’anan Lévy le confie dans un entretien : « En tant que peintre et spectateur des grands maîtres, le sujet m’intéresse moins que la manière. » (Julia Beauquel, Docteur en Esthétique et Philosophie de l’art)
Un « art du questionnement »
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Ra’anan Lévy lie intimement des contraires : présence/absence, plein/vide. Multipliant les perspectives de diagonales, il capte un présent anodin aux teintes du passé, aux couleurs défraîchies, ternes, réduisant sa palette aux nuances de gris d’où contraste un chiffon rouge (« Wet Rag »).
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Ra'anan Levy prise les lignes géométriques - verticales des portes rompant la monotonie de l’horizontale du parquet ou une oblique de porte déposée – et mises en perspectives.
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« L’autoportrait » saisit le regard aigu, grave et songeur de l’artiste, dont le bas du visage semble se fondre dans le paysage de pots de pigments généralement vides, en équilibre instable occupant la partie supérieure du tableau.
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A la Galerie Hervé Lancelin, des œuvres sont consacrées à des lits défaits, dont de drap enroulé sur lui-même, tout en courbes, laisse deviner les pressions et mouvements d'un corps humain. Souligné par son écume, un large filet d'eau serpente entre les pièces.
« L’épreuve du miroir »
La Fondation Maeght présente « L’épreuve du miroir », exposition "consacrée au monde pictural de Ra’anan Levy dont le commissaire Hervé Lancelin, à la fois proche de l’artiste et familier de sa création, rassemble une trentaine d’œuvres et un ensemble de gravures qui seront mises en regard avec les collections de la Fondation Maeght".
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"Le principe que l’on peut détecter dans l’œuvre de Ra’anan Levy et qui sert de fil conducteur à son travail est l’AMBIGUÏTÉ. D’un côté, les œuvres qui représentent la plénitude jusqu’à la BOULIMIE comme les tables de travail et les ateliers pleins d’objets utiles ou négligeables, ou encore les tableaux qui représentent des bibliothèques dans lesquelles on peut se noyer sous des piles de livres jetés dans tous les sens. De l’autre côté, les sujets maigres voire ANOREXIQUES comme des pièces et des appartements vides, ou des fragments de miroirs. L’élément qui lie des sujets si opposés est simple : si l’on observe les pots de peinture sur les tables de travail, on aperçoit qu’ils sont toujours ouverts et qu’ils nous invitent à entrer, comme Alice entre au pays des merveilles dans un labyrinthe où elle trouve des pièces vides et des miroirs. Il y a toujours une ouverture qui invite les spectateurs à entrer."
CITATIONS (Interview de Christophe Dard)
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Lorsque j’ai étudié à l’Université hébraïque de Jerusalem (ndlr entre 1980 et 1982) je me suis intéressé au jansénisme, un mouvement catholique complexe et j’ai étudié la littérature arabe".
Les portes sont un sujet que j’ai commencé il y a 10 ans à peu près. Je n’avais pas d’idée de ce que je voulais peindre. Je me baladais dans Paris au début du mois d’août, devant une agence immobilière, et j’ai vu en vitrine les photos des appartements vides. Je me suis dit que c’était un bon sujet pour exprimer ce que je voulais, pour raconter une histoire. Ce vide est comme une pièce de théâtre dans laquelle je pourrai mettre ce que je veux.
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D’autres part, il y a quelques années, un de mes meilleurs amis, le président du Musée Maillol (ndlr Olivier Lorquin) avait des douleurs aux mains et il est allé chez un spécialiste. En sortant, il m’a appelé et il m’a suggéré ce sujet que je n’avais jamais représenté. J’ai commencé à faire cette série sur les mains.
Plus tard, à l’imprimerie de la galerie Maeght, j’ai produit 7 gravures sur les mains.
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De même d’autres sujets me fascinent telles les bouches d’égout. Pour moi ces bouches sont comme des nombrils."
Du 7 décembre 2019 au 8 mars 2020
A la Fondation Maeght
623, chemin des Gardettes. 06570 Saint-Paul-de-Vence, France
Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63
623, chemin des Gardettes. 06570 Saint-Paul-de-Vence, France
Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63
Tous les jours de 10 h à 18 h
Jusqu'au 15 mai 2016
7, rue Michel Rodange
L-2430 Luxembourg
Grand-Duché de Luxembourg
Tél. : +352 28.777.771
Du lundi au samedi de 9 h à 19 h & sur rendez-vous
Passages du temps. Ed. Musée Maillol. 143 pages. 30 €
La galerie Maeght était présente à Art Paris au Grand Palais du 28 mars au 1er avril 2013. (stand E14)
Du 28 février au 13 avril 2013
A la galerie Maeght
42, rue du Bac. 75007 Paris
Tél. : 01 45 48 45 15
Le lundi de 9 h 30 à 18 h. Du mardi au samedi de 9 h 30 à 19 h.
Vernissage le 28 février 2013 de 18 h à 20 h 30 en présence de l'artiste
Jusqu’au 12 février 2012
Au musée MaillolAu deuxième étage 61, rue de Grenelle, 75007 Paris
Tous les jours de 10 h 30 à 19 h. Nocturne le vendredi jusqu'à 21 h 30.
Tél. : 01 42 22 59 58
Visuels de Ra’anan Lévy de haut en bas :
Nombril, 2010
Huile sur toile, 76 x
Collection particulière
© Ra’anan Lévy
Ra’anan Lévy
Couple
2013
© J.L. Losi, Paris
Ra’anan Lévy
Femme, 2010Huile sur toile, 210 x
© Ra’anan Lévy
Ra’anan Lévy
Crépuscule
2012
© J.L. Losi, Paris
Ra’anan Lévy
Éruption,
2008-2009 Pastel, fusain, crayon Conté et tempera sur toile,
168 ×
© Ra’anan Lévy
Ra’anan Lévy
Angles glissants
2012/2013
© J.L. Losi, Paris
L'artiste Ra‘anan Levy devant son oeuvre (Sans titre, 2016)
Ra'anan Levy - Sans titre, 2016
Ra'anan Levy - Sans titre, 2016
Ra'anan Levy - Sans titre, 2016
Ra'anan Levy
Fata Morgana, 2015
Articles sur ce blog
concernant :
Cet article a été publié en une version concise par L'Arche et sur ce blog le 1er février 2012 et les 26 février, 5 avril et 31 mai 2013, 2 mai 2016.
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