lundi 21 décembre 2020

« Jeux et jouets juifs »


L’appellation « jeux et jouets juifs » ou « Jewish toys » désigne des articles, souvent éducatifs, déclinant les fêtes juives ainsi que l’histoire Juive et biblique en puzzles, dominos, jeux de cartes sur support papier ou jeux électroniques, scrabbles, tapis ou affiches d’arbre de Mitzvah, ainsi que l’alphabet et la langue hébraïques en formules ludiques. Pendant la fête de Hanoucca, les enfants juifs jouent avec des toupies à quatre faces (sevivon en hébreu et draydel en yiddish), et avec des crécelles lors de celle de Pourim (14 Adar). Article republié en cette fin de la fête de Hanoucca 5781.

1ère partie : Le renouveau des magasins de jouets (1/2)
2e partie : Le renouveau des magasins de jouets. Mises à jour 2009-2019 (2/2)
Des jouets et des hommes, exposition au Grand Palais
Art du jeu, jeu dans l'art. De Babylone à l'Occident médiéval au musée du Moyen-âge
« Jeux et jouets juifs »


Des « jeux et jouets juifs » ou « Jewish toys » ? Oui. Des déclinaisons pédagogiques sur thématiques juives de puzzles, jeux de cartes, poupées... Des jeux ou jouets conçus par des parents juifs pour leurs enfants, ou détenus par des enfants juifs déportés avant d'être assassinés.

Et les jouets caractéristiques de certaines fêtes, telle la crécelle de Pourim (14 Adar), qui "rappelle la délivrance de la communauté juive exilée en Perse (vers - 520), grâce au courage d'Esther et de son cousin Mardochée pour contrecarrer le décret d'extermination d'Aman. Le mot Pourim est un mot perse qui signifie " tirage au sort ", car Aman tira au sort la date du 14 adar pour exterminer la communauté. Par reconnaissance à l'Eternel, nous nous réjouissons en accomplissant quatre mitsvot". Les enfants Juifs se déguisent, portent des masques, etc.

Et la fameuse toupie à quatre faces de Hanoucca

Sans oublier les jeux de Lag Baomer (33e jour du compte de l'Omer), fête rabbinique qui "rappelle le souvenir de la fin de l'épidémie qui frappa les élèves de Rabbi Aquiba" (ou Akiba) au 1er siècle (Talmud Yebamot 62b)", marque "l'anniversaire du décès de célèbre Rabbi Chimeon Bar Yo'haï, auteur du Zohar, livre fondamental de la Kabbale. Lors de cette fête rabbinique émaillée de chants, de danses, de pique-niques dans les forêts et de joyeuses parades, les enfants jouent avec des arcs à flèches et allument des feux de joie.

Shoah
Le site Internet de Yad Vashem propose une exposition virtuelle de jouets et jeux, de photographies et dessins de jeunes rescapés de la Shoah qui s'accrochaient à ces objets de leur enfance dans les camps de réfugiés pour se souvenir de leurs parents assassinés. L'un des jeux consiste en un Monopoly "de fortune" représentant un ghetto dans la Tchécoslovaquie occupée par les Nazis. Une poupée est vêtue d'un pyjama porté par la rescapé Lore Stern lors du pogrom (Nuit de cristal) en 1938 contre les Juifs dont les maisons, entreprises et synagogues juives avaient été détruites.

En 2008, le Mémorial de la Shoah a proposé l'exposition "Derniers souvenirs. Objets des camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, 1941-1942" assortie d'un catalogue.

"Entre le 14 mai 1941, date de la rafle du " billet vert ", et juillet 1942, à l'initiative des autorités nazies en zone occupée, le régime de Vichy a procédé à l'internement de milliers d'hommes puis de femmes et d'enfants dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande situés dans le Loiret. Ces milliers d'hommes juifs qui eurent là, pendant quelque mois, la possibilité de s'organiser matériellement et culturellement jusqu'à leur déportation. C'est ainsi que se mirent en place de petits ateliers où furent fabriqués les objets les plus variés, envoyés par les internés à leurs proches. Précieusement conservés lorsque cela fut possible, ils sont parfois le seul souvenir d'un déporté qui n'est le plus souvent jamais revenu : cadeau d'un père à ses enfants, d'un époux à sa femme, d'un frère, d'un fiancé…"

"Selon les périodes, les conditions de détention des deux camps ont permis à ces internés de recevoir des visites, d’échanger des colis, de travailler à l’extérieur, et parfois même d’obtenir des autorisations de sortie. Les photographies qui nous restent de cette période attestent de ces nombreuses activités. Afin de passer le temps, ou de laisser un souvenir à leurs proches, certains de ces internés fabriquèrent au sein des ateliers des camps, des objets, cadeau d’un père à ses enfants, d’un époux à sa femme, d’un frère, d’un fiancé".

"Claude Ungar qui avait depuis longtemps en sa possession le porteplume de bois gravé offert à sa mère par son fiancé, interné à Pithiviers avant d'être déporté à Auschwitz, a entrepris il y a quelques années de rechercher d’autres objets fabriqués dans ces camps : il a retrouvé à ce jour près de 150 pièces. Le Mémorial de la Shoah en présenta une centaine dans cette exposition. Précieusement conservés par leurs destinataires, lorsque cela fut possible, ces objets sont parfois le dernier lien avec un déporté qui n’est jamais revenu."

"C’est grâce aux familles qui ont accepté de prêter ces objets, et aux collections des archives du Mémorial de la Shoah, du Centre de recherche sur les camps d’internement du Loiret (CERCIL) et du Musée de la Résistance Nationale, que cette exposition a pu voir le jour. C’est un premier pas, nous l’espérons, d’une recension plus importante de toutes les oeuvres qui furent fabriquées dans les camps en France."

" Jamais autant d'objets n'avaient été réunis pour une exposition... C'est grâce aux prêts et aux dons de ces familles qu'elle a pu voir le jour, premier pas pour le Mémorial vers une recension plus importante de toutes les œuvres fabriquées dans les camps d'internés juifs de France."

Producteurs et sites Internet
De nombreux sites Internet, essentiellement en américain et en hébreu, sont dédiés à ces « jeux et jouets juifs » disponibles aussi dans certains magasins de jouets français : Oytoys.com, Jewishtoys.net, TheJewishEducationalMaterials ou The JewishSchoolSupplyCompany, Judaism.comIsrael-catalog, etc. 

Longtemps, l’industrie du jouet Juif a relevé de la « niche » dominée par des petites entreprises, telle la société américaine JET (Jewish Educational Toys) de Chicago.
  
Puis, de grands producteurs de jouets se sont intéressés à ce segment par une offre adaptée et élargie : Melissa & Doug propose des puzzles sur les fêtes Juives, Looney Labs, fabriquant du jeu de cartes Fluxx, a inventé un jeu de carte sur les thèmes de la Torah et du chabbat, Magnetic Poetry, célèbre pour ses aimants posés sur les portes des réfrigérateurs américains, offre une traduction en américain d’expressions en yiddish.

Conçu par Abraham Nathanson de Narragansett (Rhode Island), le très primé jeu Bananagrams, un mélange de scrabble et de boggle, a été lancé en 2006. Il est disponible aussi en hébreu depuis 2011 et présent sur Facebook.

Boutique américaine en ligne leader de vente de jouets et livres juifs fondée en 2004, Oy Toys a annoncé son concours photographique d'enfants de 18 mois à sept ans, le 18 janvier 2015, afin de choisir les bambins figurant dans ses annonces publicitaires pluriannuelles, et exprimant la joie des enfants à jouer et à apprendre avec des jouets et livres juifs. Ces articles sont destinés aux familles, écoles, camps d'été, etc.

La toupie de Hanoucca
La fête de Hanoucca, ou fête des Lumières, commémore la victoire en l'an -165 avant l’ère commune des Hasmonéens, dirigés par Juda Macchabée – fils du grand prêtre Matatiahou -, sur la dynastie hellénistique séleucide qui dominait la Judée. Ces  courageux Juifs prient et allument alors une ménora (chandelier à sept branches) avec une fiole d’huile d'olive consacrée dans le Temple de Jérusalem. Au lieu de durer un jour, l’huile d'olive brûle miraculeusement pendant huit jours.

La fête de Hanoucca « rappelle cette victoire spirituelle et militaire ainsi que le renouvellement de l'huile consacrée qui, selon la tradition, a accompagné la restauration du culte juif dans le Temple de Jérusalem ».

Dès « le Moyen-âge, différentes coutumes ont été établies, comme le chant de cantiques, la distribution d'argent ou de cadeaux, des jeux et la confection de pâtisseries à l'huile » : beignets frits, etc.

Pendant la fête de Hanoucca, les enfants Juifs jouent avec des toupies à quatre faces (sevivon en hébreu et draydel en yiddish). Sur chaque face, est inscrite une lettre de l’alphabet hébraïque : noun, guimel, héi, chin (ou pe en Israël). Ces lettres forment l’acronyme de Nes gadol haya cham (נגהש), ou po, soit Un grand miracle eut lieu là-bas, en Eretz Israël (ou ici, pour les enfants vivant en Israël).  Autre signification : Nassi gadole haya Chimone (Siméon l'Asmonéen était un grand prince). 
 
L’origine ? Pour certains, qui insistent sur la vogue au Moyen-âge de ce jeu de toupies en bois en Europe occidentale, surtout en Allemagne, ces quatre lettres hébraïques sont  liées à « quatre mots allemands : le « noun » (nichts) qui signifie que l'on n'avait rien gagné ; le « guimel » (gut) signifie qu’on a gagné la mise ; le « hé » (halb) indiquant qu’on avait gagné la moitié de la mise ; le « chine » (schlecht) signifiant qu’on avait perdu » et devait donc ajouter un autre apport dans la mise.
  
Pour le rav Zvi Elimelech Shapiro de Dinov (1783-1841), les quatre lettres correspondraient à celles des quatre royaumes dominant qui ont persécuté le peuple Juif en le contraignant à l’exil, en multipliant les interdictions concernant la pratique du judaïsme ou en voulant l’exterminer : l’empereur babylonien Nabuchodonosor a détruit le Temple de Jérusalem (âme, nefesch, Juive est atteinte), Haman a tenté de tuer tous les Juifs en Perse (corps, gouf, Juif est atteint), la Grèce par l’hellénisation et l’interdiction de mitzvot (prescriptions de la Torah) a attaqué l’esprit (se’hel débute par un chin ש) du peuple Juif, et Rome – une ère allant jusqu’à l’époque actuelle – qui cumule les trois précédentes atteintes  (destruction du Second Temple de Jérusalem, Shoah ou Holocaust, assimilation) et est symbolisée par hakol (tout). 

Quant aux cabalistes, ils ont additionné la valeur numérique de ces quatre lettres, soit 358, valeur du mot hébreu Machia’h (Messie). Par la venue du Messie, s’achèvera l’exil du peuple Juif. 

Les élèves allemands du heder (école élémentaire prodiguant des enseignements sur le judaïsme et l’hébreu) fabriquaient leur toupie et la tenaient par le manche situé au-dessus du cube – à la différence de la crécelle de Pourim tenue par son manche au-dessous de la partie rotative : si la toupie « tournait très bien mais restait sur place, ils disaient qu'elle récitait Chemoné Esré (la prière des 18 Bénédictions, où l'on reste debout, immobile). Lorsqu'elle se penchait d'un côté et de l'autre, ils disaient qu'elle récitait Osé Chalom, à la fin de la Chemoné Esré (où l'on se penche alternativement à gauche et à droite). Si la toupie par contre faisait de grands tours, elle faisait, disaient ils, les Hakafott de Sim'hat Torah, où l'on fait le tour de la Tévah, ou bimah, estrade où les Juifs lisent la Torah et célèbrent la liturgie, en portant les Rouleaux de la Torah. Si, enfin, elle tombait d'un côté, elle récitait le Ta'hanoune (supplications) ». La chute de la toupie symboliserait celle du Mal. 

A noter que la toupie Beyblade est le jouet vedette de l'année 2011.

« Poupées juives » 
Pour un public incluant les Jewish Princesses, diverses firmes américaines – American Girl et Gali Girls - ont conçu des poupées juives ancrées dans l’histoire et la vie juive, passée ou actuelle, dotées de vêtements à la mode, d’accessoires tendance et de jolis bijoux. Pour les filles sachant lire, des romans retracent leur vie. Parfois des vidéos sont aussi disponibles sur ces figures Juives. 

Sise à Middleton, rachetée en 1998 par Mattel, la société américaine AmericanGirl a créé des « poupées historiques » américaines, « exemples pour les filles d’aujourd’hui », dotées d’accessoires et d’une histoire retracée dans des romans et focalisée sur « l’amour, l’amitié, le courage, la compassion et la tolérance ». Citons Kaya, amérindienne de la tribu Nez Percé vivant en 1764, Josefina Montoya, orpheline de mère à Santa Fe (Nouveau Mexique) en 1824, Marie-Grace et Cécile à La Nouvelle Orléans en 1853, l’afroaméricaine Addy Walker qui fuit l’esclavage en 1869, Rebecca Rubin qui grandit dans une famille Juive d’origine russe à New York en 1914, Kit Kittredge confrontée avec sa meilleure amie Ruthie à la Grande dépression en 1934, Molly McIntire et son amie britannique Emily aspirant en 1944 à une fin prochaine de la Seconde Guerre mondiale, et Julie Albright évoluant à San Francisco en 1974.

Lancée le jour de la parade Israël à Manhattan en 2009, la poupée Rebecca Rubin résulte d’une réflexion amorcée en 2000. Elle évoque une fillette Juive de 9 ans vivant avec sa famille d’immigrés Juifs russes dans le Lower East Side en 1914. La firme songeait à une poupée pour évoquer l’expérience de l’immigration, et après avoir travaillé avec des historiens, son choix s'a décidé d’en faire un personnage Juif. « L’immigration judéo-russe constitue un groupe qui a une influence sur le mouvement ouvrier, sur le développement de l’industrie du divertissement à Hollywood », a déclaré Shwan Dennis au New York Times le 24 mai 2009.

Directeur de l’Anti-Defamation League (ADL), Abraham Foxman a qualifié de « sensibles » les six livres sur Rebecca Rubin signés par Jacqueline Dembar Greene, auteure de romans pour adultes sur les immigrants Juifs dans la New Amsterdam en 1654. Cependant, Paula Hyman, professeur d’histoire juive moderne à l’université de Yale, a relevé quelques erreurs. La poupée a bénéficié d’un marketing ciblant les foyers et journaux Juifs. Parmi ses accessoires : sa hanoukia (lampe de Hanoucca), son set pour chabbat – bougies et sa hallah (pain brioché, sans beurre, et tressé) -, son panier à pique-nique avec ses bagels (pain en forme de bague), cornichons et drapeau américain, son phonographe avec ses disques, etc.

Avant Rebecca Rubin, AmericanGirl avait créé la poupée Lindsey BergmanTM  dans le cadre de sa collection « Girl of the Year® (Fille de l’année) » accompagnée d’un livre. Un personnage contemporain.

Quant à la firme indépendante Gali Girls, elle présente ses poupées Juives, historiques ou contemporaines, qui représentent des « valeurs Juives tels que notamment la modestie, la gentillesse, le respect et la charité ».

Dotées de certificats de naissance en hébreu et en anglais, ces Galigirls historiques surmontent les difficultés - intégration dans un monde nouveau, etc. - en conservant ou redécouvrant les valeurs juives : Miriam Bloom, âgée de 10 ans et vit dans le shtetl (petite ville) de Grodek en Russie en 1914 et dont le père a immigré en Amérique où il tente de faire venir sa famille qui débarque à Ellis Island ; Reyna Li, âgée de 12 ans, grandit dans la communauté juive de Kaifeng (Chine). Shoshana Levy avait trois ans quand sa famille a été contrainte de quitter son foyer à Recife (Brésil) pour s’installer définitivement, huit ans plus tard à Nieuw Amsterdan, renommée plus tard New York. Elle se lie d’amitié avec une Amérindienne…
  
Blondes, rousses ou brunes, cheveux lisses ou ondulés, yeux bleu ou marron, peaux plus ou moins claires… La gamme de ces poupées est suffisamment variée pour que toute fille, Juive ou non, trouve la poupée de son cœur.

Boycotts de jouets  "Juifs"
En 2003,  la police religieuse de l'Arabie saoudite avait déclaré la poupée Barbie, de Mattel, menaçait la moralité; et que les vêtements de ce "jouet Juif", interdit dans ce royaume, représentaient la décadence occidentale et offensaient l'islam.

En janvier 2012, l'Iran a lancé une campagne contre la poupée Barbie, symbole de la culture occidentale, et les magasins de jouets les commercialisant. Une telle interdiction avait été édictée dans les années 1990.

Dans le cadre de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), des activistes ont mené le 29 novembre 2012, Jour international de solidarité avec le peuple palestinien, une campagne en Espagne, notamment en Catalogne, pour que la chaîne espagnole de magasins Imaginarium cesse de vendre des jouets musicaux -  Boléro, Mambo, Xilo et Rhythm de la collection Babymusic - fabriqués en Israël et ferme ses boutiques en Israël, et à ses clients de ne pas acheter ces jouets "made in Israel" qualifiés de "tachés de sang".

Articles sur ce blog concernant :
Affaire al-Dura/Israël
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Judaïsme/Juifs
Shoah (Holocaust)
Articles in English

Cet article a été publié le 23 décembre 2011 et publié le 10 décembre 2012 à l'approche de la fête juive de Hanouca 5773 (8-16 décembre 2012), le 23 février 2013 lors de la Pourim, le 26 avril 2013 à l'approche de la fête de Lag Baomer le 26 avril 2013, les 16 mars et 18 mai (Lag Baomer (18 mai 2014-18 Iyar 5774) 2014 ;
- 15 décembre 2014 à l'approche de Hanouka (16-23 décembre 2014, 24 kislev-1er tevet 5775) ;
- 5 mars 2015 en ce jour de Pourim 5775 (5 mars 2015) ;
- 7 mai 2015 et 23 mars 2016 en ce jour de Lag Ba'omer 5775 (18 Iyar, 7 mai 2015) ;
- 4 décembre 2015 à l'approche de la fête juive de Hanoucca (6 au soir-14 décembre 2015 dans le calendrier grégorien, du 25 du mois de kislev au 2 du mois de tebeth dans le calendrier hébraïque) ;
- 23 mars 2016. Article republié en cette fête de Pourim 5776 ;
- 22 décembre 2016, 14 mai et 20 septembre 2017 - à l'approche de Roch HaChana (Nouvel an juif) 5778 -, 7 mai 2018, 24 mai 2019 - article republié durant Lag Baomer -.

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