Né à Buenos Aires (Argentine) en 1945, Mario Gurfein est un peintre et sculpteur, ainsi qu'un costumier et décorateur de théâtre. La Maison de l'Amérique latine (MAL) à Paris présente l’installation « La rêveuse Armada » de Mario Gurfein.
« Du Panthéon à Buenos Aires » de René Goscinny
« René Goscinny, notre oncle d'Armorique » par Guillaume Podrovnik
« René Goscinny, notre oncle d'Armorique » par Guillaume Podrovnik
« C'est la lumière qui crée l'illusion de la couleur, qui à son tour crée l'illusion de la peinture... « La vie est un songe et les songes sont des songes ». C'est peut-être ces songes et ces illusions qui ont fait de moi un peintre. Et avant moi des milliers de personnes. Depuis des milliers et des milliers d'années », déclare Mario Gurfein.
Un artiste voyageur
Mario Gurfein est né à Buenos Aires. Originaire de Pologne, son père arrive en Argentine en 1924 : ancien combattant de la Première Guerre mondiale, le grand-père de Mario Gurfein « avait senti un vent fort d’antisémitisme » et avait décidé d’expatrier son fils aîné, par prudence et pour préparer d’autres départs...
Quant à la famille maternelle de cet artiste, chassée de Cordoue par l’Inquisition, elle s’était installée à Tétouan (Maroc) avant de partir en Amérique du Sud.
Adolescent, Mario Gurfein étudie le violon en 1953 avec Ljerko Spiller et apprend la peinture auprès d’un maître, Batlle Planas.
A 18 ans, il s’embarque sur un cargo et sillonne la Méditerranée. Une première expérience de l’isolement.
Mario Gurfein découvre le Sud de l’Europe. Puis, il devient acteur et crée des costumes et décors à Milan (Italie) et à Paris. C’est là que cet admirateur de Vélasquez vit depuis 1980.
Un sentiment de solitude lancinante et fragile
Son œuvre artistique présente un double paradoxe. De très rares êtres humains dans les toiles au style épuré. On devine une présence humaine par la pièce éclairée d’une maison ou une porte entrebâillée (« La Habana , Cuba »), comme un interstice invitant l’imagination à le combler, à habiter ce tableau. « Une sorte de jeu de miroirs », m’expliquait Mario Gurfein lors de son exposition à la Maison de l’Amérique latine (2003). Les kabbalistes évoquent le « sens des espaces vides entre les mots »…
Les paysages sont constitués d’un arbre au feuillage arrondi et harmonieux (« Mon olivier »), sont traversés par un chemin droit ou serpentant, et dont on ne sait où il va, ou forment des blocs verticaux aux arêtes vives ou des troncs statuesques.
Il se dégage de ces peintures un onirisme mystérieux, renforcé par l’ambiance nocturne de certaines, et parfois porteur d’une menace sourde tant le ciel est chargé.
La gamme chromatique oppose d’une part des tonalités chaudes – jaunes lumineux, rouges quasi incandescents – et, d’autre part, des nuances atténuées de bleu-gris.
Par contre, les sculptures, exposées en 2003 à la Maison de l’Amérique latine, représentent des personnes. Ce sont des bustes ou des silhouettes qui s’appuient sur un encadrement ou sont surprises dans leur élan. Pour les façonner, Mario Gurfein a entouré une structure métallique de bandelettes coupées dans ses anciens chiffons colorés de peintre, puis nouées et croisées. Ce qui amène un élément particulièrement intime et accentue l’impression de vulnérabilité de ces êtres blessés, pansés.
Le passé tragique de la famille paternelle de Mario Gurfein – seuls une tante et un cousin ont survécu à la Shoah – imprègne ces œuvres, dont les réflexions sur la condition humaine revêtent un caractère intemporel…
« D’emblée, devant certaines toiles de Gurfein, j’ai eu l’impression d’entendre l’ultime témoignage d’une mémoire qui s’éteint et, en même temps, d’assister, grâce à la sollicitude du peintre, à l’embellie de quelque désastre unanime ; dans ses paysages, rien n’est en gestation ; tout a déjà eu lieu ; ne semblent subsister que des menaces, les clignements d’un incendie lointain, les traces du dernier coucher de soleil ; le silence règne sur un monde où il ne reste aucun témoin, la lune exceptée – la lune qui observe et qui, ici ou là, devient la tête d’un décapité, ou s’en éloigne, souriante », écrit Hector Bianciotti, de l’Académie Française dans Mario Gurfein (Somogy Editions d’art et la Maison de l’Amérique latine, 2003).
A l’ambassade d’Argentine, la galerie argentine a présenté en 2011 une exposition de 365 petits formats de Mario Gurfein. Des peintures, souvent mystérieuses, exprimant une solitude lancinante et fragile.
En 2012, le Centro cultural Recoleta du ministère de la Culture de Buenos Aires a présenté l’exposition « Los 365 » de Mario Gurfein. Des peintures, souvent mystérieuses, exprimant une solitude lancinante et fragile.
A l'automne 2014, la Maison de l'Amérique latine (MAL) à Paris présentera, en plein air, dans sa Cour Ovale, l'installation « Comme dans les villes » de Mario Gurfein. Des immeubles-barres modernes, bariolés, aux tailles diverses, aux toits plats, aux façades percées de rares fenêtres, dont on peine à percevoir la cohérence urbanistique ou le sens architectural. Un paysage urbain exprimant une solitude lancinante et fragile.
« D’emblée, devant certaines toiles de Gurfein, j’ai eu l’impression d’entendre l’ultime témoignage d’une mémoire qui s’éteint et, en même temps, d’assister, grâce à la sollicitude du peintre, à l’embellie de quelque désastre unanime ; dans ses paysages, rien n’est en gestation ; tout a déjà eu lieu ; ne semblent subsister que des menaces, les clignements d’un incendie lointain, les traces du dernier coucher de soleil ; le silence règne sur un monde où il ne reste aucun témoin, la lune exceptée – la lune qui observe et qui, ici ou là, devient la tête d’un décapité, ou s’en éloigne, souriante », écrit Hector Bianciotti, de l’Académie Française dans Mario Gurfein (Somogy Editions d’art et la Maison de l’Amérique latine, 2003).
A l’ambassade d’Argentine, la galerie argentine a présenté en 2011 une exposition de 365 petits formats de Mario Gurfein. Des peintures, souvent mystérieuses, exprimant une solitude lancinante et fragile.
En 2012, le Centro cultural Recoleta du ministère de la Culture de Buenos Aires a présenté l’exposition « Los 365 » de Mario Gurfein. Des peintures, souvent mystérieuses, exprimant une solitude lancinante et fragile.
A l'automne 2014, la Maison de l'Amérique latine (MAL) à Paris présentera, en plein air, dans sa Cour Ovale, l'installation « Comme dans les villes » de Mario Gurfein. Des immeubles-barres modernes, bariolés, aux tailles diverses, aux toits plats, aux façades percées de rares fenêtres, dont on peine à percevoir la cohérence urbanistique ou le sens architectural. Un paysage urbain exprimant une solitude lancinante et fragile.
« Les maisons de Gurfein, et leur environnement abandonné, me semblent être ce lieu : où la puissance du lent dévoilement à quoi tout artiste se donne s’accorde à l’innocence de nos violences, les cachant toutefois sous un théâtre silencieux. Les fenêtres ouvrent un chenal entre ces deux nécessités de notre vision, c’est ce que naïfs nous appelons aujourd’hui : faire interface. Reconnaissons plutôt qu’il s’y trame un infini de faces, toutes les faces de notre condition : les masques aux mille miroirs éclatés, où nous hésitons à nous voir, et les humbles et tenaces reflets que nous surprenons alentour, qui nous permettent de réfléchir », écrit Édouard Glissant (Dans l'infini de la maison, in Mario Gurfein (Somogy Editions d’art et la Maison de l’Amérique latine, 2003).
La Galerie argentine de l'ambassade d'Argentine en France présenta Venus, des aquarelles de Mario Gurfein. Finissage le 25 novembre 2014 de 18 h à 21 h.
La Maison de l'Amérique latine (MAL) à Paris présente, sur sa terrasse andine, l’installation « La rêveuse Armada » de Mario Gurfein.
"Les bateaux ne partent pas que des ports, ils s'en vont poussés par un rêve". (Erik Orsenna)
"Ceux qui vivent au milieu de la mer depuis des siècles et que personne ne connait car ils voyagent toujours dans la direction contraire à la nôtre. De ceux-là dépend l’ultime goutte de splendeur." (Alvaro Mutis)
« Mario Gurfein ». Textes de François Vitrani, Hector Bianciotti et Edouard Glissant, entretien avec Lydia Harambourg. Somogy Editions d’art-MAL, 2003. 48 p. ISBN : 2 85056 713 2
Du 26 janvier 2023 au 23 juin 2023
A la Maison de l'Amérique latine
Du 26 janvier 2023 au 23 juin 2023
A la Maison de l'Amérique latine
Sur la Terrasse andine
Du lundi au vendredi de 18 h 30 à 20 h et sur RV
A la Maison de l'Amérique latine (MAL) à Paris
Dans la Cour Ovale
217, bd Saint-Germain - 75007 PARIS
Tél. : 01 49 54 75 00
Du lundi au vendredi, de 14 h à 18 h (accès libre par le 1 rue St Dominique) Vernissage le 22 septembre 2014 à 18 h 30. Finissage le 25 novembre 2014 de 18 h à 21 h.
Du 14 au 31 octobre 2014. Vernissage le 14 octobre 2014 de 18 h à 21 h
Jusqu’au 16 septembre 2011
A la galerie argentine
6, rue Cimarosa, 75116 Paris
Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h
Le décrochage de l'exposition a eu lieu le 15 septembre 2011 de 18 h à 21 h. Il a été suivi d'un cocktail.
Junín 1930 (C.P. 1113). Buenos Aires
Tel.: 4803 1040
Du lundi à vendredi de 14 h à 21 h
Samedi, dimanche et jours fériés de 10 h à 21 h. Vernissage le 9 mars 2012 à 19 h.
Le décrochage de l'exposition a eu lieu le 15 septembre 2011 de 18 h à 21 h. Il a été suivi d'un cocktail.
Du 9 mars au 8 avril 2012
Au Centro cultural RecoletaJunín 1930 (C.P. 1113). Buenos Aires
Tel.: 4803 1040
Du lundi à vendredi de 14 h à 21 h
Samedi, dimanche et jours fériés de 10 h à 21 h. Vernissage le 9 mars 2012 à 19 h.
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Cet article a été publié en une version plus concise par Guysen en 2003 et publié la première fois sur ce blog les 29 août, puis les 13 septembre 2011, 22 septembre, 13 octobre 2014, 22 novembre 2014, 18 juin 2023.
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