jeudi 4 juin 2020

« Nuremberg le procès des Nazis » de Paul Bradshaw et Nigel Paterson


« Nuremberg : le procès des Nazis » (Nuremberg: Nazis on Trial), est un docu-fiction en trois parties de Paul Bradshaw et Nigel Paterson (2006). Un film associant des scènes jouées par des acteurs, des archives, des témoignages d’historiens et de témoins du procès, par un tribunal international, en 1945-1946, d’une vingtaine de criminels de guerre nazis, dont Hermann Göring, Albert Speer et Rudolf Hess.  Histoire diffusera les 28 mai 2020 à 23:45, 1er juin 2020 à 05 h 30, 3 juin 2020 à 05 h 30, 7 juin 2020 à 23 h 45 et 11 juin 2020 à 03 h 25 "Nuremberg, les Nazis face à leurs crimes" de Christian Delage.

« Mein Kampf, c’était écrit » et « Mein Kampf, histoire d'un livre » par Antoine Vitkine

Après les suicides du Führer Adolf Hitler le 30 avril 1945, de Joseph Goebbels, ministre de l’Education du peuple et de la Propagande, et de Heinrich Himmler, chef de la SS, en mai 1945, puis celui de Robert Ley, directeur du Deutsche Arbeitsfront (Front allemand du travail qui regroupe les syndicats), dans sa prison à Nuremberg le 25 octobre 1945, les Alliés tiennent particulièrement à ce que la vingtaine de dirigeants nazis de haut rang qu’ils ont arrêtés, interrogés et emprisonnés soient en mesure de comparaître devant le futur tribunal international chargé d’établir les faits et de juger ces détenus. La surveillance de ces prisonniers nazis est donc renforcée.

Gustave M. Gilbert, psychologue Juif américain d’origine autrichienne, et agent de liaison avec les prisonniers, veille à leur santé mentale, rédige régulièrement pour le commandant de la prison, le colonel B.C. Andrus, des rapports sur leur état psychologique et « suggère des angles d’attaque » aux Alliés en vue des audiences judiciaires. Les Alliés préparent soigneusement ce procès afin que les accusés ne l’utilisent pas comme une tribune de propagande nazie.

Si la séance inaugurale de ce procès hors norme a lieu à Berlin le 18 octobre, le procès se déroule du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946 à Nuremberg. Et en présence d’une armada d’interprètes et de journalistes, dont Lucien Bodart, Walter Cronkite, Ilya Ehrenbourg, Joseph Kessel pour France-Soir, Evgueni Khaldei, auteur de la célèbre photo du drapeau rouge flottant sur le Reichstag, Richard Llewellyn, Erika Mann, Alexandre Vialatte, Rebecca West, Markus Wolf, et Tullia Zevi.


Des liturgies nazies au tribunal international
Nuremberg, c’est la ville où se sont déroulées les grandes manifestations publiques annuelles du Parti national-socialiste.

Le choix de cette ville est certes symbolique, mais surtout motivé par des considérations pratiques : après les bombardements, y demeurent intacts le Palais de justice relié par un tunnel à la prison, l’Hôtel de Ville et le Grand Hôtel.

Une ville donc emblématique pour un procès extra-ordinaire : le premier procès militaire international d’une vingtaine de responsables nazis poursuivis pour « plan concerté ou complot », « crimes contre la paix », « crimes de guerre » et un chef d’accusation nouvellement intégré au droit international : les « crimes contre l’humanité ».

Le Tribunal est composé de magistrats et de ministères publics représentant les Alliés - américains, britanniques, soviétiques et français. La Cour est présidée par Geoffrey Lawrence. Pour Ernst Michel, survivant d’Auschwitz, c’est une « satisfaction de voir la justice être rendue ».

Après lecture du long acte d’accusation, est projeté un film d’une heure sur la gravité, l’horreur et l’ampleur des crimes retenus contre eux : les camps de concentration et d’extermination, les modes d’assassinats des Juifs, les expériences « médicales », les vivisections, etc. Un film qui exerce un impact important sur tous les spectateurs, en particulier les accusés.

Parmi les crimes de guerre, le procès écarte le massacre au printemps 1940 de milliers d'officiers polonais dans la forêt de Katyn, près de Smolensk. Pendant le procès de Nuremberg, l’avocat de Göring demande la mise en accusation des Soviétiques pour ce crime de guerre. Le 1er juillet 1946, six témoins, de la défense et de l’accusation, présentent leur version des faits au tribunal. Il apparaît que l'auteur de ce massacre est le NKVD, dont l'URSS. Le verdict du Tribunal occulte ce massacre : celui-ci montre que des Alliés ont commis un crime de guerre, un grief reproché aux accusés.

Des stratégies divergentes
"À travers archives et reconstitutions, ce documentaire restitue les moments clés du procès exceptionnel qui vit comparaître à Nuremberg, de novembre 1945 à octobre 1946, vingt-et-un dignitaires nazis. Parmi eux, Albert Speer, ministre de l'Armement et architecte des grands travaux d'Hitler, le seul prévenu prêt à plaider coupable".

"Du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, un tribunal militaire international juge vingt-et-un responsables nazis. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’URSS ont envoyé un procureur général et un juge flanqué d’un suppléant. Les chefs d’accusation sont "le plan concerté ou complot", qui induit les "crimes contre la paix" et les "crimes de guerre", ainsi que les "crimes contre l’humanité", nouvelle catégorie au regard du droit international."


"Les réalisateurs anglais ont compulsé des centaines d’ouvrages et des montagnes d’archives allemandes, anglaises et américaines sur ce procès hors du commun qui eut lieu à huis clos. Le documentaire fait alterner des scènes reconstituées – dont les dialogues correspondent exactement aux phrases prononcées par les protagonistes –, des séquences d’archives et les interviews d’environ quatre-vingts historiens, journalistes et témoins, dont certains jouèrent un rôle de premier plan lors du procès".


Le titre du film ne retranscrit pas l’ambition limitée, mais originale des auteurs du filmCeux-ci n’abordent pas l’aspect juridique. Ils évoquent sommairement les opinions opposées des Alliés à l’égard des dirigeants nazis emprisonnés : pour Churchill et les Soviétiques, leur élimination était préférable ; pour les Américains, le procès est l’occasion de rendre publics tous les faits.

Paul Bradshaw et Nigel Paterson esquissent les portraits de certains criminels nazis - Franz von Papen, vice-chancelier puis ambassadeur, Hjalmar Schacht, ministre jusqu’en 1943, Baldur von Schirach, chef des Jeunesses hitlériennes puis gouverneur de la région de Vienne - jugés à Nuremberg.

Ils concentrent leurs trois volets sur trois accusés aux stratégies divergentes : le successeur désigné d’Hitler, Reichsmarschall – grade le plus élevé – et commandant en chef de la Luftwaffe Hermann Göring (1893-1946), Albert Speer (1905-1981), ministre de l’Armement et architecte des grands travaux de Hitler, et Rudolf Hess (1894-1987), un des rédacteurs des lois antisémites de Nuremberg (1935).


Arte n'a pas diffusé, sans explication, le volet sur Hess : celui-ci s’était rendu, peut-être pour négocier la fin de la guerre, le 10 mai 1941 en Ecosse, où il avait été arrêté et emprisonné.

La dramaturgie du film souligne le contraste entre les personnalités et les stratégies judiciaires de deux dirigeants nazis ayant occupé des fonctions importantes jusqu’à la capitulation du IIIe Reich - Hermann Göring et Albert Speer -, et la dimension psychologique du procès. Les « dialogues des scènes de reconstitution s’inspirent des archives de l’époque ».

Göring
Göring se constitue prisonnier le lendemain de la capitulation aux Américains. Il a « créé la Gestapo, préparé les lois contre les Juifs et le réarmement ». Il avait prêté ce serment d’allégeance à Hitler : « Je n’ai aucune conscience. Adolf Hitler est ma conscience ».

Grossier, vaniteux, il demeure un fervent nazi. Sur son acte d’accusation, il écrit : « Les vainqueurs seront toujours les juges, et les vaincus les accusés ».


Malin, il use de son ascendant sur les autres accusés pour constituer et maintenir un front uni sur sa défense : la revendication fière du nazisme et le rejet de toute responsabilité dans les crimes.

Amaigri, désintoxiqué, fanfaronnant, il comparaît en revendiquant sa fidélité à Hitler, son souci du peuple allemand.

Parmi les témoins : Otto Ohlendorf, commandant de l’Einsatzgruppe D, un de ces groupes mobiles ayant exécuté les Juifs près de leurs villages en Europe centrale et de l’Est, pointe la responsabilité de Göring dans ces massacres ; le 15 avril 1946, Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz, résume sa rencontre avec Himmler à l’été 1941 : appliquer la « solution finale » à Auschwitz où ont été exterminés plus d’un million de personnes, essentiellement Juives. Un témoignage précis et accablant.

Au procureur américain Robert H. Jackson qui dénonce le caractère secret des préparatifs allemands pour rendre libres l’accès au Rhin, Göring réplique ironiquement n’avoir pas lu « quelque part l’annonce des préparatifs de mobilisation entrepris par les Etats-Unis ». Ce qui fait rire la salle.

Göring perd de sa superbe et est déstabilisé lors de son contre-interrogatoire par le procureur britannique Sir David Maxwell-Fyfe, maîtrisant mieux son dossier, et quand Robert H. Jackson lui reproche son pillage au bénéfice du IIIe Reich et à son profit, d’œuvres d’art européennes appartenant à des collectionneurs privés, généralement Juifs, et à des musées publics.

Speer conseille à Gustave M. Gilbert de séparer Göring des autres accusés lors des repas pour réduire son emprise sur les accusés. Ce que font les Alliés : Göring prend ses repas seul dès la mi-février 1946. Les autres accusés discutent alors librement et s’émancipent de son autorité.

Condamné à mort par pendaison pour les quatre chefs d’inculpation, Göring se suicide en absorbant une dose de cyanure cachée dans sa cellule la nuit de son exécution, le 14 octobre 1946. Dans son Journal de Nuremberg (Nuremberg Diary), Gustave M. Gilbert écrit : « Göring est mort comme il a vécu, en essayant de railler toutes les valeurs humaines et de détourner l’attention de sa culpabilité par un geste spectaculaire ».

Le cadavre de Göring est envoyé dans un crématorium à Munich ; les cendres sont « dispersées dans un cours d’eau pour éviter que soit édifiée une construction à la mémoire de Göring ».

"1946. Le colonel américain Burton C. Andrus s'est vu confier la mission de garder un des plus célèbres inculpés des procès de Nuremberg : Herman Goering. Le numéro 2 du régime nazi, fervent partisan de la déportation des juifs, était un personnage machiavélique qui fit tout pour déstabiliser son geôlier. Une partie serrée qui se terminera par le suicide de Goering. Un drame passionnant raconté à la manière d'une fiction, à partir des mémoires du colonel et enrichi d’images d’archives et de témoignages poignants. Récompensé aux BAFTA Awards (British Academy Film & Television Arts Awards)", réalisé par Ben Bolt, diffusé par HistoireGoering : bras de fer à Nuremberg est un "film captivant qui dévoile le jeu psychologique de Goering lors des procès de Nuremberg et le mystère entourant son suicide".


Albert Speer
Arte diffusa le 26 mars 2019 à 23 h 45 "Nuremberg, le procès des nazis" (Nürnberg - Die Prozesse), "Albert Speer" (Albert Speer - Karriere ohne Gewissen). "Ministre de l’Armement et architecte des grands travaux d’Hitler, Albert Speer est arrêté par les Américains. C’est le seul prévenu prêt à plaider coupable, au grand dam de Goering. Il dit regretter ses forfaits, notamment le recours aux travailleurs forcés. Il fait aussi valoir qu’il s’est opposé à la politique de la terre brûlée du Führer et qu’il a même tenté de l’éliminer. Il échappera ainsi à la peine capitale et purgera vingt ans de détention."

Issu de la haute bourgeoisie allemande, cet architecte fait partie du cercle des intimes d’Hitler avec lequel il semble lié par une relation père/fils. Les Alliés estiment que la guerre a duré deux années de trop en raison de l’efficacité de Speer comme ministre de l’Armement et de la production de guerre. Speer se démarque de nombre d’autres accusés : il assume sa part de responsabilité dans celle collective, condamne le nazisme, reconnaît le mal commis.

Albert Speer minore son rôle en se présentant comme un administratif soucieux de remplir sa mission, ayant ignoré les conditions d’esclavage de « cinq millions d’étrangers dont 200 000 volontaires » contraints à des travaux obligatoires dans les usines d’armements. Il allègue avoir seulement estimé le nombre de personnes nécessaires à la machine de guerre allemande et rejette toute autre responsabilité sur Fritz Sauckel, responsable du recrutement et de l’exploitation de la main d’œuvre étrangère, et qui sera condamné à mort par le Tribunal.

Il affirme s’être opposé à la politique de la terre brûlée décrétée par Hitler pour freiner la progression des Alliés, et allègue avoir tenté de tuer Hitler par gaz dans son bunker à la fin de la guerre.

Le contre-interrogatoire de Speer par Jackson est moins pugnace que celui de Göring.

La stratégie et la personnalité – intelligence, sociabilité - de Speer concourent à expliquer la peine infligée : Speer est condamné pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à une peine de 20 ans d’emprisonnement. Après avoir purgé sa peine, il est libéré en 1966 et se consacre à l’écriture de livres.
Les historiens sont partagés sur Speer : « homme torturé » ayant admis sincèrement sa part de responsabilité ? Ou  « machiavel cynique ayant berné le monde entier » et dont l’implication dans les crimes ressort davantage à la lumière de récents travaux d’historiens ?

Dans la série Nazi Hunters, histoire diffusa les 14, 17, 22 et 28 février, 5 et 11 mars 2016 le numéro consacré à Albert Speer, documentaire de Martin Jo Hughes. "Albert Speer a été l'un des plus proches conseillers d'Hitler et l'un de ses meilleurs amis. Technocrate, architecte visionnaire et ministre de l'armement et de la production de guerre, il était l'un de ceux qui faisaient fonctionner le système meurtrier mis en place par le Führer. Son plus grand crime : l'exploitation inhumaine de millions de travailleurs forcés dans les usines. Après la guerre, les Alliés ont tout fait pour le retrouver. Deux groupes différents le cherchaient : l'un pour le traîner devant la justice, l'autre pour obtenir son aide et qu'il collabore avec les Américains". 


Rudolf Hess

"Dès les débuts politiques d'Hitler, Rudolf Hess était comme son ombre. Il l'a aidé lors de l'écriture de " Mein Kampf " et des lois de Nuremberg, sera adjoint du Fürher et représentant officiel du parti nazi. Alors pourquoi a-t-il décidé un beau matin, à la veille de l'invasion de l'URSS, de s'emparer d'un avion de chasse pour s'envoler seul jusqu'en Ecosse, négocier un accord de paix auprès du Royaume-Uni ? A la suite de cet événement, Hitler le déclarera fou et le condamnera a passé le reste de la guerre en captivité en Colombie. Découvrez cette personnalité complexe lors de son procès... "

"Nuremberg, les Nazis face à leurs crimes"

Histoire diffusera les 28 mai 2020 à 23:45, 1er juin 2020 à 05 h 30, 3 juin 2020 à 05 h 30, 7 juin 2020 à 23 h 45 et 11 juin 2020 à 03 h 25 "Nuremberg, les Nazis face à leurs crimes" de Christian Delage. "C'est l'un des plus grands procès du XXème siècle, celui qui a ouvert la voie à la création d'une justice internationale et le premier procès filmé dans l'Histoire. Pourtant, peu connaissent les images originales du procès, près de 25 heures en tout. Pour la première fois, un documentaire propulse le spectateur à l'intérieur du prétoire et dévoile les images originales tournées par l'équipe de John Ford, entièrement restaurées et inédites pour la plupart. Dans un face à face saisissant avec les criminels nazis, le spectateur découvrira les moments forts en les enjeux du procès, mis en perspective avec les témoignages des principaux témoins encore en vie aujourd'hui."


"Nuremberg, les Nazis face à leurs crimes" de Christian Delage

France, Compagnie des Phares et Balises, 2006
Sur Histoire les 28 mai 2020 à 23:45, 1er juin 2020 à 05 h 30, 3 juin 2020 à 05 h 30, 7 juin 2020 à 23 h 45 et 11 juin 2020 à 03 h 25

« Nuremberg, le procès des Nazis » de Paul Bradshaw et Nigel Paterson
Royaume-Uni (BBC Two et Discovery Channel), 2006
Avec Ben Cross, Nathaniel Parker, Robert Pugh, Adam Godley, Colin Stinton.
1ère partie : 57 minutes ; 2e partie : 59 minutes
Sur Arte les 
- 27 avril à 20 h 40 et 21 h 40 et 28 avril 2011 à 14 h 45 et 15 h 40
- 8 avril 2014 à 23 h 30dans la nuit du 7 au 8 avril, les 22 et 28 avril 2015 
26 mars 2019 à 23 h 45, 4 avril 2019 à 10 h 55
Sur RMC Découverte le  3 juillet 2015

Visuels de haut en bas :
Vue du Tribunal. © BBC-Iana Blajeva
Göring et Gustave M. Gilbert. © BBC-Iana Blajeva
Speer et Gustave M. Gilbert. © BBC-Iana Blajeva
Albert Speer (Nathaniel Parker) attend dans sa cellule de la prison de Nuremberg son procès. Il a décoré le mur avec des dessins
© BBC/Iana Blajeva
Rudolph Hess. © BBC

Articles sur ce blog concernant :

Cet article a été publié le 26 avril 2011. Il a été republié les :
- 6 juillet 2013  à l'approche de la diffusion sur France 3, à 23 h 40, de J'étais à Nuremberg, d'André Chandelle ;
- 18 mars 2014. Histoire a diffusé les 18 mars à 17 h 04, 20 mars 2014 à 22 h 35 et 27 mars 2014 Goering, bras de fer à Nuremberg, de Ben Bolt ;
- 8 avril et 27 juin 2014. RTL9 a diffusé le 28 juin 2014 Nurembergtéléfilm en deux parties d'Yves Simoneau (2000) ;
- 2 septembre 2014. Toute l'Histoire a diffusé les 3 et 7 septembre 2014 les numéros de la série Les complices d'Hitler (1996) consacrés à "Göring, le numéro deux" et "Speer, l'architecte" ;
- 19 novembre 2014. Toute l'Histoire a diffusé le 20 novembre 2014 à partir de 20 h 45 une série et un documentaire sur le tribunal de Nuremberg ;
- 7 avril et 3 juillet 2015, 16 février 2016, 23 mars 2019.

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