Toute l'Histoire diffusera le 4 octobre 2017 « Quand les nazis filmaient le ghetto » (A Film Unfinished), documentaire de Yael Hersonski (2009). cette enquête passionnante sur l’histoire de Das Ghetto, film inachevé de propagande nazie en mettant en scène des juifs dans le ghetto de Varsovie (Pologne) en 1942, lors de la Shoah (Holocaust).

Après la victoire de l’Allemagne du IIIe Reich sur la Pologne, les juifs polonais y sont persécutés par l’occupant nazi.
En 1940, les Nazis créent un ghetto à Varsovie. Ils vont l’enserrer par un mur de plus de trois mètres de haut, hérissé de fils de fer barbelés et étroitement surveillé. Ce ghetto surpeuplé est administré par un « conseil juif » (Judenrat) dirigé par l'ingénieur Adam Czerniakow. Environ 500 000 Juifs sont passés par ce ghetto de quatre kilomètres carrés. Des centaines de milliers de juifs de tous âges, enfants et adultes, y survivent entassés, dans la promiscuité, la misère et le manque d’hygiène, victimes de maladies (typhus), affamés. Certains tentent de se procurer des vivres par la contrebande ou le marché noir, avec le risque d'être arrêtés et fusillés. Beaucoup y meurent de faim et d’épidémies.

Les buts ? Contribuer à la propagande nazie montrant les conditions agréables de vie quotidienne des Juifs dans le ghetto de Varsovie, l’écart socio-économique entre Juifs riches, bien alimentés et se divertissant dans des soirées dansantes, et leurs coreligionnaires pauvres, l'indifférence des Juifs aisés à l’égard des mendiants et des cadavres jonchant les rues. Signifier que les Juifs doivent être éliminés. Montrer les preuves de leur destruction : fosses communes de juifs nus, squelettiques…
L’historien Emmanuel Ringelblum décide de relater l’histoire des juifs dans ce ghetto. Il encourage ses coreligionnaires – écrivains, journalistes, etc. - à tenir leur journal afin de réunir des témoignages en étant guidés par deux principes : l’exhaustivité et l’objectivité. Ce qui constituera les Archives Ringelblum sur la politique nazie contre les juifs et la survie dans ce ghetto écrites par le groupe Oyneg Shabbes (« plaisir du shabbat » en yiddish).
Moins de deux mois après, débutent les premières déportations en grand nombre vers Treblinka. Comprenant le destin mortel des juifs déportés, Adam Czerniakow se suicide en cassant la capsule de cyanure qu’il avait depuis le début de la guerre.
Le 19 avril 1943, des organisations juives déclenchent le soulèvement dans le ghetto. Pendant près d’un mois, jusqu’au 16 mai 1943, des juifs courageux défient les Nazis qui écraseront cette insurrection.
En 1954, sont découvertes dans un bunker en RDA (République démocratique allemande) plusieurs bobines des images tournées par les Nazis dans le ghetto. Des images annotées « Ghetto », d’une durée de plus de 60 minutes, sans piste son, sans générique. Et qui sont déposées au Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem (Israël).
Pendant plusieurs décennies, les historiens ont considéré que ces images montraient la vie dans ce ghetto.

Un caméraman ayant filmé ces images, Willy Wist, évoque celui qui amenait l’équipe sur le lieu de tournage, donnait les directives de réalisation et de mises en scène : un personnage « portant l’uniforme des SA ou celui brun du parti » et surnommé « le faisan doré ». Willy Wist allègue ignorer la destination des juifs déportés : les camps d’extermination. Mais la Shoah est déjà mise en œuvre dans ce ghetto.

Ce film a été distingué notamment par le Festival du film de Sundance en 2010.

Ce film A Film Unfinished incite à un examen critique vigilant à l’égard des images visant à former l’opinion publique. Il souligne comment le processus d’extermination des Juifs comprend l'étape de leur vilification par la propagande audiovisuelle haineuse antisémite.
Le 19 avril 2015, des cérémonies à Paris et en province marquèrent le 72e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie.
Quand les nazis filmaient le ghetto de Yael Hersonski
Allemagne, 2009, 86 mn
Sur Arte le 8 décembre 2010 à 20 h 40 et le 14 décembre 2010 à 10 h 50, le 4 décembre 2013 à 0 h 05.
Diffusions sur la chaîne Histoire les :
- 30 août 2012 à 0 h 10 et 3 septembre 2012 à 2 h ;
- 17 mars 2013 à 3 h 52 ; 20 avril 2013 à 1 h 50 ; 22 avril 2013 à 3 h 30 ; 10 juillet à 1 h 40 et 15 juillet 2013. à 2 h 45 ; 23 septembre 2013 à 0 h 20 ;
- 24 janvier à 0 h 40 et 4 février 2014 à 5 h, 8 mars à 2 h 30 et 10 mars 2014 à 4 h 20
Sur Toute l'Histoire les 18 et 19 avril 2017, le 4 octobre 2017
Sur Arte le 8 décembre 2010 à 20 h 40 et le 14 décembre 2010 à 10 h 50, le 4 décembre 2013 à 0 h 05.
Diffusions sur la chaîne Histoire les :
- 30 août 2012 à 0 h 10 et 3 septembre 2012 à 2 h ;
- 17 mars 2013 à 3 h 52 ; 20 avril 2013 à 1 h 50 ; 22 avril 2013 à 3 h 30 ; 10 juillet à 1 h 40 et 15 juillet 2013. à 2 h 45 ; 23 septembre 2013 à 0 h 20 ;
- 24 janvier à 0 h 40 et 4 février 2014 à 5 h, 8 mars à 2 h 30 et 10 mars 2014 à 4 h 20
Sur Toute l'Histoire les 18 et 19 avril 2017, le 4 octobre 2017
Au Mémorial de la Shoah
Auditorium Edmond J. Safra, niveau -1
17, rue Geoffroy-l'Asnier, 75004 Paris
Entrée libre sur réservation au 01 53 01 17 42
Le 24 novembre 2013, à 15 h, en présence de Johann Chapoutot, historien, maître de conférences, université Pierre Mendès-France-Grenoble 2
Le 25 janvier 2011 à 19 h 30 (en version originale sous-titrée en anglais)
En présence de Yaël Hersonski, réalisatrice, et Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah.
Le 27 janvier 2011 à 19 h 30 (en version française)
En présence de Yaël Hersonski, réalisatrice, et Jean-Charles Szurek, sociologue, directeur de recherche au CNRS.
Auditorium Edmond J. Safra, niveau -1
17, rue Geoffroy-l'Asnier, 75004 Paris
Entrée libre sur réservation au 01 53 01 17 42
Le 24 novembre 2013, à 15 h, en présence de Johann Chapoutot, historien, maître de conférences, université Pierre Mendès-France-Grenoble 2
Le 25 janvier 2011 à 19 h 30 (en version originale sous-titrée en anglais)
En présence de Yaël Hersonski, réalisatrice, et Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah.
Le 27 janvier 2011 à 19 h 30 (en version française)
En présence de Yaël Hersonski, réalisatrice, et Jean-Charles Szurek, sociologue, directeur de recherche au CNRS.
Visuels de haut en bas :
Première photo : © Itai Neemann
Deuxième et troisième photos : © Transit Films-Bundesarchiv
© Yossi Aviram
Affiche du documentaire
Articles
sur ce blog concernant :
Article publié la première fois le 8 décembre 2010, republié le 24 janvier 2011, le 29 août et le 28 décembre 2012, les 15 mars, 18 avril, 8 juillet, 21 septembre, 22 novembre et 3 décembre 2013, 22 janvier et 6 mars 2014, 19 avril 2015, 17 avril et 4 octobre 2017.
Zeitzeugen = interprètes
RépondreSupprimerHanna Avrutzki
Luba Gowisser
Jurek (David) Plonski
Aliza Vitis-Shomron
Shula Zeder
narration Rona Kenan
http://www.rcq.qc.ca/RCQ212AfficherFicheTech.asp?intNoFilm=349043
et voir le générique de fin.
Madame,
RépondreSupprimerJ'ai lu avec intérêt votre article consacré au film de Yael Hersonski. En regardant ce film, j'ai compris ce que pouvait être de parvenir aux plus extrêmes frontières de la l'inhumain .
Bonjour,
RépondreSupprimerExcellent commantaire. Un détail pourtant : «vilification» est un anglicisme et n'existe pas dans la langue française. En français le terme approprié qui découle de vil est avilissement !