« 60 000 enfants juifs ont survécu sur les 75 000 vivant en France à la fin des années 1930 ». Le journaliste et écrivain Alain Vincenot présente les témoignages bouleversants de dix-neuf d’entre eux, survivant par la volonté, la ténacité, l’audace, la prudence, d’une « importante chaîne de solidarité ».
Il accorde une importance justifiée à l’après-guerre, au devenir de ces enfants marqués à vie par ce traumatisme : la séparation brutale, prématurée, provisoire ou définitive, de leurs parents souvent décimés par la Shoah (Holocaust).
Alors ressortent davantage leurs graves séquelles psychologiques, leurs carences affectives, les ruptures successives subies, leurs souvenirs refoulés, un sentiment de culpabilité, pour certains la rupture avec la religion juive et, pour beaucoup, des relations familiales complexes : la volonté de garder le silence sur une période tragique afin de ne pas perturber leurs propres enfants s’est étroitement mêlée à la transmission de leurs peurs.
« C’est folie d’aimer des morts car c’est les faire vivre, mais c’est aussi désirer la mort pour les y retrouver », écrit Sami Dassa.
Alain Vincenot a poursuivi son étude de cette période tragique dans son livre Les larmes de la rue des Rosiers.
Alain Vincenot, Je veux revoir maman. Préface de Simone Veil, avant-propos d’André Kaspi. Editions des Syrtes, 2005. 278 pages. 20 €. ISBN : 978-2845451070
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Cet article a été publié par L'Arche, et sur ce blog le 19 décembre 2010.
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