Né dans une famille Juive française de Constantine (Algérie), Alfred Nakache (1915-1983) multiplie les records et les titres dès son adolescence. Victime des persécutions antisémites du régime de Vichy, ce champion Juif français est déporté de Toulouse à Auschwitz avec sa femme et leur fille. Seul survivant, il parvient après guerre à renouer avec une brillante carrière de champion de natation, tout en gardant ses qualités morales. Une exposition itinérante du Mémorial de la Shoah et de la Ville de Sète présentée à l'Hôtel de Ville d'Épinay-sur-Seine (7-28 avril 2014), un livre de Denis Baud et un documentaire émouvant de Christian Meunier éponymes rendent hommage au champion français de natation Alfred Nakache. Pour Yom HaShoah, le 8 avril 2021 à 20 h, le Keren Hayessod France proposera la diffusion de « Nage libre » de Thierry Lashenas.
Point of no return translated my article in English
« Les sirènes de l’Hakoah » de Yaron Zilberman
« Alfred Nakache, le nageur d’Auschwitz » de Christian Meunier
Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945)
Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945)
Alfred Nakache naît en 1915 dans une famille Juive de Constantine (petite Kabylie, Algérie). La famille Nakache est arrivée d’Irak au XIXe siècle dans ce site exceptionnel : dominant un cours d’eau, le Rhummel, la cité est désenclavée par des ponts modernes. La France dote alors Constantine d’établissements publics (Hôtel de Ville, palais de justice, bureau de poste) et culturels (théâtre).
Le grand-père d’Alfred Nakache, est commerçant dans le ghetto de Constantine. Son père, David, directeur du Mont-de-Piété, devient veuf à la mort de la mère d’Alfred. Attaché aux valeurs républicaines – ordre, mérite - et au judaïsme, il se remarie avec sa belle-sœur Rose et a dix enfants de ses deux mariages. Alfred Nakache est le premier garçon de la fratrie d’une famille unie et sportive.
La natation, une vocation
Vers l’âge de dix ans, cet élève discret parvient à surmonter sa peur de l’eau. Mieux, il prend « le goût de l’eau », se souvint-il. Repéré pour ses aptitudes physiques, il est entraîné dans la piscine olympique par deux Français effectuant leur service militaire à Constantine. Après leur départ, Alfred Nakache poursuit seul sa formation. Cet amateurisme marque longtemps son style : « tout en puissance, peu orthodoxe ».
Alfred Nakache intègre l’Union nautique de Constantine, puis la Jeunesse nautique de Constantine dont il apprécie « l’esprit de camaraderie, de solidarité ».
La gloire des années 1930
Septembre 1931. Cet adolescent participe aux championnats d’Afrique du Nord. Première compétition. Première déconvenue : il est disqualifié pour n’avoir pas respecté son couloir !
Peu après, il remporte la Coupe de Noël de Constantine, une course de 400 mètres en mer, à Philippeville. Cette première victoire rassure le père d’Alfred Nakache qui espérait une carrière plus sûre.
Le jeune Alfred Nakache vibre au rythme des compétitions auxquelles participent des nageurs adulés, ses modèles : Jean Taris, Jacques Cartonnet…
En 1933, interne au prestigieux lycée parisien Janson de Sailly, il obtient la 2e partie de son Bac.
Membre du Racing Club de France et du Club nautique de Paris, il concourt dans les championnats de France. En 1935, il devient champion de France (100 m). Un titre qu’il conserve en 1936.
Motivé par l’enseignement, il entre à l’Ecole Normale Supérieure d’Education Physique (ENSEP).
L’antisémitisme ? Il est vivace en Algérie, exprimé notamment par les maires d’Alger (Edouard Drumont, auteur de La France juive), de Constantine, d’Oran… C’est à Constantine, la « petite Jérusalem » au sionisme fervent, que se déroule le 5 août 1934 un pogrom commis par des Algériens musulmans. Les autorités françaises réagissent avec retard. On dénombre 25 morts juifs.
En 1935, Alfred Nakache est l’un des mille sportifs juifs aux 2e Maccabiades, à Tel-Aviv. Il y gagne la médaille d’argent du 100 m nage libre (« crawl »).
Le Front populaire adopte des mesures visant à développer le sport. Alfred Nakache apprend la natation aux jeunes Parisiens.
En 1937, Alfred Nakache effectue son service militaire dans un bataillon groupant des sportifs de haut niveau. Surnommé Artem, populaire, souriant, gentil, il collectionne les titres : champion de France aux 100 m et 200 nage libre, 200 m brasse, etc.
Les médias se font l’écho de la rivalité entre deux nageurs aux tempéraments opposés Nakache et Cartonnet, le sérieux de la préparation contre le désinvolte, la puissance de la nage contre un l’esthétique du style.
Alfred Nakache épouse une amie d’enfance sportive elle aussi, Paule Elbaz.
Démobilisé en juin 1940, il retrouve son épouse à Paris. Roger Nakache est mort pour la France.
« Nager pour résister » (Denis Baud)
Sous le régime de Vichy, les statuts des juifs le privent de sa nationalité française, lui interdisent l’exercice de son métier, etc.
Fuyant Paris, Alfred Nakache et sa famille se réfugient en janvier 1941 en zone libre, à Toulouse, où il rejoint le club prestigieux des Dauphins du TOEC, leur entraîneur, Alban Minville, et leur maître nageur, Jules Jany, qui deviendront ses amis. Alfred Nakache retrouve Jacques Cartonnet… journaliste sportif au Grand écho du Midi et qui exprime son antisémitisme.
Dans la « ville rose », Alfred Nakache se laisse convaincre par Minville qu’il progressera davantage en perfectionnant sa brasse papillon. Tous deux innovent dans la préparation sportive : analyse des photos pour mieux découvrir les points faibles des nageurs rivaux, dissociation du mouvement des bras et de celui des jambes afin de gagner en vitesse par un effort moins intense, travail sur le souffle.
Alfred et Paule Nakache gagnent leur vie en dirigeant un gymnase rue Paul-Féral.
Alfred Nakache participe aux actions de promotion de la natation organisées par le ministère des Sports dirigé par Jean Borotra, ancien joueur de tennis.
Toujours en 1941, il bat les records de France, puis d’Europe, et enfin du monde du 200 m brasse papillon en 2’36’’.
C’est dans sa ville natale que naît sa fille Annie.
Les persécutions antisémites se multiplient. Le 26 août 1942, 900 juifs sont raflés à Toulouse. Mgr Jules-Géraud Saliège proteste. Des Français s’émeuvent.
Tandis qu’une partie de la presse salue les records battus par Alfred Nakache, des journaux appellent à son exclusion de toute compétition nationale en raison de sa judéité. A Alger, devant les injures de spectateurs, Alfred Nakache ne peut concourir.
Après l’invasion de la zone sud, les menaces croissent. Mais Alfred Nakache croit en l’avenir, bénéficie de soutiens parmi les dirigeants sportifs et ses collègues. Il se rapproche aussi de l’Armée juive, organisation sioniste dont les membres sont entraînés par lui dans son club sportif de 1941 à 1943. Nombre d’entre eux rejoindront le maquis, tandis que Jacques Cartonnet exhorte les Toulousains à entrer dans la milice.
Sous pression allemande, la Fédération française de natation (FFN) interdit en 1943 à Alfred Nakache de participer aux championnats de France. A la demande du TOEC, la FFN tente d’infléchir les Allemands. En vain. Par solidarité avec Alfred Nakache, les Dauphins du TOEC déclarent forfaits. Tout comme certains de ses rivaux, dont le Lyonnais Lucien Zins. Après des championnats qui n’ont pas attiré beaucoup de spectateur, la FFN adresse un blâme au Club toulousain et nomme un nouveau président.
Selon son frère Robert, Alfred Nakache aurait tenté de se réfugier en Espagne avec sa femme et leur fille. Mais les pleurs d’Annie auraient incité le couple à retourner à Toulouse de crainte de mettre en danger le groupe auquel ils s’étaient joints dans ce périple.
Le 20 décembre 1943, le couple Nakache est interpellé à son domicile ; leur appartement pillé. Confiée à une institution municipale, la petite Annie est arrêtée par la Gestapo.
Dénonciation ? Arrestation à titre de représailles ? Alfred Nakache penche pour la dénonciation d’un milicien, un « homme abject qui se prétendait être notre ami ».
De la prison, tous trois sont transférés à Drancy, puis de là, le 20 janvier 1944, par le convoi 66 à Auschwitz. Paule et Annie y sont gazées. Alfred Nakache est amené au camp de travail d’Auschwitz III, puis à l’hôpital du camp. Il fait « preuve de courage et de solidarité » et se lie d’amitié avec « Young » Perez, son aîné né en Tunisie en 1911, et Noah Klieger. Juif déporté de France, « Young » Perez est le plus jeune champion du monde dans sa catégorie poids mouches en 1931.
Pour l’humilier, les nazis l’obligent à retrouver des objets qu’ils lancent dans un espace de rétention d’eau sale.
A l’approche des Alliés, il est contraint « aux marches de la mort » consécutives à l’évacuation par les Nazis de déportés d’Auschwitz. « Young » Perez est assassiné par un Nazi lors de ces marches.
Alfred Nakache atteint Buchenwald. Ce camp est libéré le 11 avril 1945.
Alfred Nakache ne se précipite pas pour rentrer en France : il dirige l’hôpital pour aider encore et toujours les plus faibles.
Après Auschwitz
A Toulouse, la piscine municipale porte désormais son nom, alors que nul ne sait s’il est toujours vivant.
L’épuration épargne nombre d’individus. Ainsi, E.G. Drigny, qui avait soutenu les sanctions contre les TOEC en 1943, demeure président de la FFN.
Alfred Nakache arrive à Paris le 28 avril 1945.
Brisé par la nouvelle de l’assassinat de son épouse et de sa fille, aidé par ses amis et son entraîneur Alban Minville, Alfred Nakache reprend progressivement son entraînement et enseigne l’éducation physique.
Exploit : il remporte les championnats de France de l’épreuve du 4 x 200 m et du 3 x 100 m 3 nages dans les épreuves de relais.
Diffamé par l’accusation de « complicité d’homicide involontaire », Alfred Nakache défend victorieusement son honneur.
Contacté par Abraham Polonski, ancien responsable de l’Armée juive, il cache dans son gymnase des armes destinées au futur Etat d’Israël.
Il renoue avec la compétition au plus haut niveau. Juillet 1946 : champion de France du 200 m brasse. Recordman du monde du relais 3 x 100 m trois nages avec Alex Jany et Georges Vallerey. Participation aux Jeux olympiques à Londres (1948).
Alfred Nakache épouse une jeune Sétoise, Marie. Il arrête sa carrière sportive dans les années 1950. Il se consacre à sa salle de sports, à son métier d’enseignant auprès d’étudiants à Toulouse puis à La Réunion. Il est décoré des Palmes académiques.
Il participe aussi à l’entraînement d’un talentueux nageur, Jean Boiteux.
Il accueille à Toulouse sa famille ayant du quitter l'Algérie : l'assassinat en 1961 du réputé musicien juif Raymond Leyris, dit Cheikh Raymond, induit le départ de la communauté juive de Constantine. Les parents âgés d'Alfred Nakache ne supportent pas ce déracinement et meurent peu après leur installation à Toulouse.
Alfred Nakache décède à Cerbère d’un arrêt cardiaque le 4 août 1983. Sur sa tombe, figurent les noms de sa première épouse Paule, née Elbaze, et de leur fille Annie Laurence "décédées en déportation à Auschwitz, victimes de la barbarie allemande".
Le 7 juillet 1993, son nom est inscrit au tableau de l’International Jewish Sports Hall of Fame (IJSHOF) de l’Institut Wingate à Netanya (Israël). Au côté notamment de « Young » Perez.
Dans le sillage du discours du Président Jacques Chirac reconnaissant en 1995 la responsabilité de la France dans l’accomplissement de « l’irréparable », une commission enquête sur le sport sous le régime de Vichy.
Soutenu par le ministère des Sports et des collectivités locales, un documentaire est réalisé par Christian Meunier sur Alfred Nakache. Des espaces sportifs municipaux à Paris et Nancy portent le nom de ce champion qui « demeure une des gloires de la natation française : le successeur de Jean Taris, le modèle et l’aîné d’Alex Jany et de Jean Boiteux, ses amis toulousains » (Didier Foucault).
La synagogue parisienne Adath Shalom a accueilli le 2 mars 2015 à 14 h 30 une conférence sur Alfred Nakache.
Du 20 novembre au 3 décembre 2017, le Centre Communautaire et Culturel Juif de Montpellier présentera l'exposition Alfred Nakache, le nageur d’Auschwitz. "Le champion de natation Alfred Nakache". L’exposition retrace le parcours exceptionnel de ce champion de la natation française. Exclu de la société par la législation antisémite du régime de Vichy, il est déporté à Auschwitz en janvier 1944. Malgré les épreuves, Alfred Nakache trouve la force de revenir au plus haut niveau et participe aux Jeux Olympiques de Londres en 1948.
Le 21 novembre 2017 à 18 h, dans le cadre du Film documentaire, après le Mémorial de la Shoah, la Médiathèque centrale Émile Zola à Montpellier organisa la projection-débat de « Nage Libre » de Thierry Lasheras (France, documentaire, 52 mn, Eva Production / France 3 Sud-Ouest, 2017. Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah) et ce en avant-première. "Fabien Gilot, célèbre nageur médaillé européen, mondial et olympique, revient sur les pas d’Alfred Nakache, champion de France de natation en 1942 et déporté à Auschwitz en 1943 où il est forcé de nager dans les eaux froides d’un bassin de rétention d’eau pour divertir les nazis. Fabien Gilot part à la découverte de ce héros qui participa après la guerre aux Jeux olympiques de Londres en 1948".
Le 16 juin 2018, l'espace nautique localisé dans le quartier Saint-Michel de Toulouse a été baptisé Alfred Nakache lors d'une cérémonie officielle en présence notamment d'élus locaux, de membres de la famille du champion et de représentants de l'Etat et d'organisations juives françaises. C'était « une cérémonie à la fois familiale, sportive et amicale. Grâce à Alfred, toute la famille est réunie a posteriori », se réjouit Yvette Benayoun-Nakache, la nièce du nageur. Cela fait maintenant un mois qu'elle participe à la préparation de l'événement organisé par la mairie de Toulouse. Une reconnaissance supplémentaire pour ce champion hors du commun, même si, reconnaissent ses proches, le nageur n'aurait pas forcément aimé être mis en avant. « Alfred était très modeste. Tous les ans, il réunissait sa famille pour son anniversaire. À nous, les enfants, il offrait ses médailles», raconte Yvette. « Il les mettait par terre et laissait les enfants jouer avec. Il donnait la préférence à sa famille plutôt qu'aux cérémonies officielles. Il a refusé de nombreux postes de Secrétaire d'État », abonde William", un de ses frères. C'est la deuxième fois que cette piscine d'hiver de l'espace nautique du Ramier a été baptisée du nom de ce champion altruiste et aimant rire.
« Merci du fond du cœur à la ville de Toulouse. Vous honorez la mémoire d'un grand champion de natation, au parcours exceptionnel», a déclaré William Nakache, son frère, en rappelant qu'à son retour des camps, Alfred Nakache continuera à battre des records du monde… «Sa ville de cœur lui rend hommage, c'est un moment très émouvant, pour nous, sa famille», a ajouté Yvette Benayoun-Nakache, sa nièce, ancienne élue de la ville. Le maire, Jean-Luc Moudenc, a rappelé les valeurs qu'avait transmises Alfred Nakache à la ville : travail, courage et générosité. Le club des Dauphins du TOEC a également rendu hommage au grand nageur lors de la cérémonie."
Le 18 mai 2019, le champion Alfred Nakache a été distingué par l'International Swimming Hall Of Fame (ISHOF) de Fort Lauderdale (États-Unis). "Pour son arrière petit-neveu Laurent Beyanoun, "c’est une reconnaissance qui arrive tard mais c’est la reconnaissance du monde de la natation qui récompense à la fois un nageur extraordinaire peu connu mais aussi un parcours de vie, les camps de concentration, d’être revenu et d’avoir gagné. Lui ne parlait jamais des camps".
La synagogue parisienne Adath Shalom a accueilli le 2 mars 2015 à 14 h 30 une conférence sur Alfred Nakache.
Du 20 novembre au 3 décembre 2017, le Centre Communautaire et Culturel Juif de Montpellier présentera l'exposition Alfred Nakache, le nageur d’Auschwitz. "Le champion de natation Alfred Nakache". L’exposition retrace le parcours exceptionnel de ce champion de la natation française. Exclu de la société par la législation antisémite du régime de Vichy, il est déporté à Auschwitz en janvier 1944. Malgré les épreuves, Alfred Nakache trouve la force de revenir au plus haut niveau et participe aux Jeux Olympiques de Londres en 1948.
Le 21 novembre 2017 à 18 h, dans le cadre du Film documentaire, après le Mémorial de la Shoah, la Médiathèque centrale Émile Zola à Montpellier organisa la projection-débat de « Nage Libre » de Thierry Lasheras (France, documentaire, 52 mn, Eva Production / France 3 Sud-Ouest, 2017. Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah) et ce en avant-première. "Fabien Gilot, célèbre nageur médaillé européen, mondial et olympique, revient sur les pas d’Alfred Nakache, champion de France de natation en 1942 et déporté à Auschwitz en 1943 où il est forcé de nager dans les eaux froides d’un bassin de rétention d’eau pour divertir les nazis. Fabien Gilot part à la découverte de ce héros qui participa après la guerre aux Jeux olympiques de Londres en 1948".
Le 16 juin 2018, l'espace nautique localisé dans le quartier Saint-Michel de Toulouse a été baptisé Alfred Nakache lors d'une cérémonie officielle en présence notamment d'élus locaux, de membres de la famille du champion et de représentants de l'Etat et d'organisations juives françaises. C'était « une cérémonie à la fois familiale, sportive et amicale. Grâce à Alfred, toute la famille est réunie a posteriori », se réjouit Yvette Benayoun-Nakache, la nièce du nageur. Cela fait maintenant un mois qu'elle participe à la préparation de l'événement organisé par la mairie de Toulouse. Une reconnaissance supplémentaire pour ce champion hors du commun, même si, reconnaissent ses proches, le nageur n'aurait pas forcément aimé être mis en avant. « Alfred était très modeste. Tous les ans, il réunissait sa famille pour son anniversaire. À nous, les enfants, il offrait ses médailles», raconte Yvette. « Il les mettait par terre et laissait les enfants jouer avec. Il donnait la préférence à sa famille plutôt qu'aux cérémonies officielles. Il a refusé de nombreux postes de Secrétaire d'État », abonde William", un de ses frères. C'est la deuxième fois que cette piscine d'hiver de l'espace nautique du Ramier a été baptisée du nom de ce champion altruiste et aimant rire.
« Merci du fond du cœur à la ville de Toulouse. Vous honorez la mémoire d'un grand champion de natation, au parcours exceptionnel», a déclaré William Nakache, son frère, en rappelant qu'à son retour des camps, Alfred Nakache continuera à battre des records du monde… «Sa ville de cœur lui rend hommage, c'est un moment très émouvant, pour nous, sa famille», a ajouté Yvette Benayoun-Nakache, sa nièce, ancienne élue de la ville. Le maire, Jean-Luc Moudenc, a rappelé les valeurs qu'avait transmises Alfred Nakache à la ville : travail, courage et générosité. Le club des Dauphins du TOEC a également rendu hommage au grand nageur lors de la cérémonie."
Le 18 mai 2019, le champion Alfred Nakache a été distingué par l'International Swimming Hall Of Fame (ISHOF) de Fort Lauderdale (États-Unis). "Pour son arrière petit-neveu Laurent Beyanoun, "c’est une reconnaissance qui arrive tard mais c’est la reconnaissance du monde de la natation qui récompense à la fois un nageur extraordinaire peu connu mais aussi un parcours de vie, les camps de concentration, d’être revenu et d’avoir gagné. Lui ne parlait jamais des camps".
En février 2021, Pascal Blanchard, "historien, Chercheur-associé au CRHIM (Lausanne), codirecteur Groupe de recherche Achac (Paris), codirecteur agence des bâtisseurs de mémoire", a écrit sur son compte Linkedin :
"NAKACHE - hommage
Immense destin du nageur Alfred Nakache. Champion d’exception . français d’Algérie, membre de la délégation française à Berlin en 1936 au JO, il a marqué l’histoire
Retrouvez son histoire dans le film que nous lui avions consacré pour lui rendre hommage.
Retrouvez son histoire sur le site de France Tv sport et notamment son retour des camps de la mort. Après trois mois au camp de Buchenwald, il est libéré par l’armée russe en avril 1945.
A son retour à Toulouse, il découvre qu’une piscine porte désormais son nom, tout le monde le croyant mort. A l’été 1945, il redevient champion de France sur trois relais et intègre l’équipe de water-polo. Sa carrière sportive redémarre. Les victoires s’accumulent de nouveau.
Son nom associé à cette piscine est un symbole fort du travail qu’il faut faire demain dans nos rues et sur les bâtiments publics pour une politique de la reconnaissance de toutes nos diversités et récits.
#achac #diversite #reconnaissance #histoire #memoire #anct"
Suivait le lien vers l'article "PORTRAIT. De champion des bassins à déporté par les nazis, le destin d'Alfred Nakache, "le nageur d'Auschwitz" d'Adrien Hemard (FranceTV.info, 27 janvier 2021)
J'ai répondu à ce "chercheur-associé" médiatisé :
"Dans votre texte, vous omettez qu’Alfred Nakache était Juif et qu’il était surnommé le « nageur d’Auschwitz ». La voix off du film tarde à dire que ce champion et professeur était français. Je ne pense pas qu’il se soit perçu comme un « représentant de la diversité ».
Mon commentaire, approuvé par Julien Roitman, a été supprimé.
Début avril 2021, Boris Janicek, DG international et multiculturel • luxe et FMCG • entrepreneur et promoteur de la diversité, a écrit sur son compte Linkedin :
"🔵⚪️🔴 POUR UN ESPACE PUBLIC AUX COULEURS DE L’HISTOIRE DE FRANCE
C’est le nom de cette tribune que nous cosignons dans L'Obs, au nom du Comité d’orientation du Club 21e Siècle et à l’occasion de la publication par le Ministère de la Ville du recueil « Portraits de France ».
De Marie Curie à Rafael Padilla (dit « le clown Chocolat »), en passant par Joséphine Baker ou Alfred Nakache, il s’agit ici de 318 personnalités issues de la #diversité et ayant toutes leur place dans la mémoire collective française.
Reste donc à mettre ces personnalités à l’honneur dans notre espace public, en baptisant des rues, places, parcs ou bâtiments publics à leurs noms.
⬇️ LIEN VERS L’ARTICLE en 1er commentaire
Le Comité d’orientation du Club 21e Siècle : Najoua ARDUINI-ELATFANI, Brigitte Baccaini, Patrick Banon, Viviane de Beaufort, Méka Brunel, Hakim El Karoui, Mercedes Erra, Jacques Galvani, Leila Ghandi, Laetitia Helouet, Mémona Hintermann Afféjée, Boris JANICEK, Olivier Laouchez, Aissa Maiga, Pap' Amadou Ngom, antoine sire, Lilian Thuram, Daniel Truong Loi et Pascal Blanchard.
#rues #histoire #memoire #club21esiecle #France318 #egalitedeschances #deconstruirelesprejugés"
Le 8 avril 2021 à 20 h, le Keren Hayessod France proposera la diffusion de « Nage libre », un documentaire réalisé par Thierry Lashenas sur le parcours hors du commun du nageur français Alfred Nakache, médaillé olympique, déporté à Auschwitz.
"A l'occasion de Yom Hashoah, journée à la mémoire des victimes de la Shoah, nous vous proposons une projection exceptionnelle, le 8 avril sur l'histoire incroyable d'Alfred Nakache, médaillé olympique, déporté à Auschwitz. Il reviendra des camps et reprendra l'entrainement jusqu'à gagner un nouveau titre olympique. Un film réalisé par Thierry Lashenas et raconté par le nageur olympique français, Fabien Gilot."
En présence de Shlomo Balsam, guide à Yad Vashem, de Myriam Aleb, nièce d'Alfred Nakache et de Vic Demayo, producteur du film. Inscription gratuite en ligne.
Denis Baud, Alfred Nakache, le nageur d’Auschwitz. Ed. Loubatières, 2009. 128 pages. ISBN 978-2-86266-5
Salut les Baigneurs #59
Du 7 au 27 avril 2014
A l'Hôtel de Ville d'Épinay-sur-Seine
1-3 rue Quetigny. 93800 Épinay-sur-Seine
Tél. : 01 49 71 98 27
Lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 15 à 17 h 30
Mardi de 9 h 15 à 12 h et de 13 h 15 à 17 h 30. Samedi de 9 h à 12 h
Salut les Baigneurs #59
Du 7 au 27 avril 2014
A l'Hôtel de Ville d'Épinay-sur-Seine
1-3 rue Quetigny. 93800 Épinay-sur-Seine
Tél. : 01 49 71 98 27
Lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 15 à 17 h 30
Mardi de 9 h 15 à 12 h et de 13 h 15 à 17 h 30. Samedi de 9 h à 12 h
Du 1er
juillet au 31 août 2012
A la Médiathèque José-Cabanis
1, allée Jacques-Chaban-Delmas. 31500 Toulouse
Tél. : 05 62 27 40 00
A la Médiathèque José-Cabanis
1, allée Jacques-Chaban-Delmas. 31500 Toulouse
Tél. : 05 62 27 40 00
Jusqu’au 4 juin 2010
A l’Hôtel de Ville de Sète
Interviews de Caroline François, responsable des expositions itinérantes au Mémorial de la Shoah, et d’Hubert Strouk, coordinateur régional, par le journaliste Vincent Lemerre (Mémoires vives, RCJ, 23 mai 2010)
Christian Meunier, Alfred Nakache, le nageur d'Auschwitz. 2001, France. 52 minutes
Visuels de haut en bas :
Alfred Nakache et Jean Taris, France, années 1930.© D.R.
Alfred Nakache lors d’une compétition en 1939.
© D.R.
Les trois frères Nakache, Roger, Prosper et Alfred sont mobilisés en 1939.
© Coll. Nakache
Alfred Nakache, dans sa nage emblématique, le papillon, au championnat de France en 1941.
© Mémorial de la Shoah/CDJC.
Partie du Mur des noms au Mémorial de la Shoah à Paris où sont gravés notamment les noms de la famille Nakache déportée de France en 1944 « dans le cadre du plan nazi de la destruction des Juifs d'Europe, avec la collaboration du gouvernement de Vichy »
© Véronique Chemla
Alfred Nakache et ses coéquipiers du TOEC, Toulouse, 1946.
© D.R.
Le champion de natation Alfred Nakache, fin des années 1940. Mémorial de la Shoah / coll. Robert Nakache
Alfred Nakache et son entraîneur Alban Minville / © DR
A lire sur ce blog :
Cet article a été publié la première fois le 30 mai 2010 et republié actualisé les :
- 18 janvier 2012 à l'occasion de l'exposition Des JO de Berlin aux JO de Londres (1936-1948) au Mémorial de la Shoah (Paris) et le 28 juin 2012 ;
- 26 avril 2014, 2 mars 2015, 20 novembre 2017, 6 août 2018, 22 mai 2019.
Nakache un exemple pour les actuelles et futures générations. Un modèle de probité pour les hommes politiques.
RépondreSupprimerF. Marché Bagneux (France)
Honneur a sa memoire et son courage.
RépondreSupprimerPhilippe - Israel
Centre Culturel Rachi Troyes va projeter le film de NAKACHE, pouvez vous venir à Troyes pour les commentaires contact W.GOZLAN PRESIDENT 06 59 67 42 27
RépondreSupprimerle Centre Culturel International "RACHI" 5 rue Brunneval 10000 Troyes 0659674227 est à la recherche d'une personne qui pourrait témoigner et commenter la vie de ce grand champion lors d'une projection du Film, toutes les écoles de natation Auboises recevront une invitation.
RépondreSupprimermerci de votre réponse
WILLIAM GOZLAN
PRESIDENT 06 59 67 42 27
Je vous réinvite à cliquer sur les liens dans mes deux articles sur Alfred Nakache publiés sur mon blog afin de contacter les auteurs du livre et du documentaire.
RépondreSupprimerCe serait bien que vous précisiez la date de cet évènement,et les conditions de cette présentation.
Petite erreur, Alfred Nakach n'est pas mort a Sete mais a Cerbere
RépondreSupprimerMerci. J'ai rectifié.
Supprimermerci, Cerber un village ou il passer beaucoup de ces vacances avec ces amis......
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