Arte diffusera dès le 5 novembre 2024 à 20 h 55 « Un monde divisé : 1939-1962 » (A Divided World: 1939-1962), série documentaire en six parties d’Olga Chajdas et de Frank Devos. « Cette ambitieuse fresque historique entremêle reconstitutions soignées et images d’archives colorisées pour éclairer une période charnière du XXe siècle, au travers des destins de six personnages réels (Golda Meir, Nikita Khrouchtchev, Wernher von Braun…) »
« Après 14, des armes et des mots et 1918-1939 : les rêves brisés de l’entre-deux-guerres, Jan Peter poursuit son exploration de l’histoire troublée du XXe siècle en s’attachant à la période 1939-1962, marquée successivement par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, la bipolarisation du monde et la décolonisation. »
« Comme dans les deux précédents volets, c’est à travers des destinées singulières, qui chacune éclaire des facettes différentes, que l’on s’immerge dans ces années tourmentées. »
« De la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1960, qui virent le monde se fracturer entre l’Est et l’Ouest, cette série documentaire retrace les destins uniques de six personnages réels qui ont marqué l’Histoire ».
« Six personnages réels, avec leurs rêves, leurs drames et leurs combats, cohabitent dans ce récit transnational qui conjugue les trajectoires personnelles et politiques, le souffle de la fiction et la force des documents d’époque : l'ingénieur allemand Wernher von Braun, passé des rangs nazis au service de la Nasa ; la future Première ministre d'Israël Golda Meir ; le leader soviétique Nikita Khrouchtchev ; la femme du commandant d'Auschwitz Hedwig Höss (ressuscitée sous les traits de Sandra Hüller dans La zone d'intérêt de Jonathan Glazer) ; la physicienne américaine Joan Hinton, qui a contribué à l'élaboration de l'arme nucléaire avant d'en dénoncer les dangers ; et le psychiatre et écrivain martiniquais Frantz Fanon, figure de l’anticolonialisme et de l’antiracisme. »
« Interprétées avec talent et formidablement soignées, les scènes de reconstitution s’entrelacent avec des images d’archives colorisées, des écrits de témoins et acteurs des événements, pour composer une nouvelle fresque historique captivante, aussi instructive qu’émouvante, fruit d’une ambitieuse coproduction européenne. »
« Entremêlant reconstitutions soignées et riches images d’archives, une fresque historique ambitieuse sur une période charnière du XXe siècle. »
1ère partie : « Un rêve de Lune »
« Août 1939. L’ingénieur allemand Wernher von Braun, qui rêve d’être le premier à envoyer une fusée dans l’espace, s’est mis au service des nazis afin d’obtenir davantage de moyens pour son projet. Mais lorsque Hitler envahit la Pologne le 1er septembre, entraînant l’Europe puis le monde dans le chaos, le jeune homme, à la tête d’un centre de recherche au bord de la Baltique, doit revoir ses ambitions, désormais limitées au développement de missiles. »
« Au même moment, l’Américaine Joan Hinton commence ses études au Bennington College, dans le Vermont. Rare femme à se passionner pour la physique nucléaire, elle découvre l’énorme potentiel de la fission, mais aussi le danger que celui-ci fait courir à l’humanité. »
« Face à l’avancée victorieuse de la Wehrmacht en Europe occidentale, des réfugiés prennent la route par milliers. »
« Fuyant les persécutions, beaucoup de juifs tentent de gagner la Palestine, mais les Britanniques, qui administrent le territoire, leur en refusent l’accès. Avec ses compagnons de lutte, Golda Meir, cofondatrice du parti sioniste socialiste Mapaï, envisage des actions de plus en plus radicales pour faire plier les autorités mandataires. » Il s'agit de la Palestine mandataire, un territoire confié par la Société des Nations (SDN) au Royaume-Uni pour y recréer un "foyer Juif" conformément à la Déclaration Balfour et aux décisions de conférences des Alliés après la Première Guerre mondiale (PGM).
2e partie : « Le jardin devant le mur »
« En 1940, Hedwig Höss, 32 ans, rejoint avec ses quatre enfants son nouveau foyer : Auschwitz, en Pologne, où son mari Rudolf vient d’être nommé commandant du camp de concentration. À l’ombre de l’enfer, la jeune femme, débordante de fierté et d’idées, aménage avec enthousiasme leur spacieuse villa et leur jardin, qui jouxtent le mur d’enceinte. » Auschwitz-Birkenau était un camp d'extermination.
« À Tel-Aviv, Golda Meir découvre dans une missive sortie clandestinement d’Auschwitz que les nazis y assassinent systématiquement les Juifs. La nouvelle selon laquelle les nazis mèneraient une entreprise d’extermination systématique des juifs se répand jusqu’à Tel-Aviv. Voyant les Allemands et leurs alliés italiens se rapprocher de la Palestine mandataire, Golda Meir, bouleversée mais déterminée à résister, réclame des armes pour la population juive. » La "Solution finale" des Nazis visait tous les juifs, y compris ceux vivant dans le monde arabe/musulman ou des élites et le peuple enthousiastes par les victoires et l'idéologie nazie.
« En juin 1941, Nikita Khrouchtchev, membre du Politburo du Parti communiste, est en poste à Kiev lorsque les Allemands attaquent l’URSS par surprise. Effrayé par l’impréparation de son pays à la guerre, il va déployer d’immenses efforts, sous la pression de Staline, pour défendre les territoires soviétiques, tout en mettant sa famille à l’abri. »
L'évocation du massacre de Babi Yar est saisissante.
Cet épisode montre des images d'actualités de la rencontre en Allemagne entre le grand mufti de Jérusalem al-Husseini et des dirigeants nazis, et leur commun projet d'assassiner les juifs de la Palestine mandataire.
3e partie : « Résister, coûte que coûte »
« Nikita Khrouchtchev joue un rôle déterminant dans la bataille pour le contrôle de Stalingrad. Un jour, il apprend que son fils aîné, Leonid, est porté disparu. À l’automne 1942, la bataille de Stalingrad semble jouée. Excluant d’abandonner la ville aux Allemands, Nikita Khrouchtchev soutient un plan de contre-attaque, dans l’espoir de renverser le cours de la guerre. C’est alors que lui parvient une terrible nouvelle : son fils Leonid, pilote dans l’Armée rouge, est porté disparu. A-t-il été abattu ou a-t-il déserté ? Après l’arrestation de sa bru, accusée d’espionnage, Khrouchtchev adopte sa petite-fille, promise à l’orphelinat. »
« Tandis que les bombardements des Alliés s’abattent sur l’Allemagne, Wernher von Braun scelle un pacte odieux avec les SS. il célèbre enfin ses premiers succès. Ses fusées capables de transporter des charges explosives pourraient relancer la Wehrmacht après la défaite de Stalingrad. Mais le centre de recherche de Peenemünde est détruit par la Royal Air Force. Les nazis décident de transférer la production dans une usine souterraine proche du camp de Buchenwald, où des détenus travaillent dans des conditions effroyables sous le contrôle de l’ingénieur. »
« Toujours en 1943, le Martiniquais Frantz Fanon, 17 ans, s’engage dans les Forces françaises libres, au sein desquelles il fait l’expérience quotidienne du racisme. Alors que les Américains et les Britanniques débarquent en Normandie en juin 1944, Fanon et ses camarades progressent depuis le sud de la France. » Un engagement tardif, après que les Antilles françaises aient rallié le général de Gaulle.
4e partie : « Nom de code : Little Boy »
« Le jeune soldat Frantz Fanon risque sa vie dans les combats pour la libération de l’Alsace. Victime de discriminations raciales au sein de l’armée, il se prend à douter du bien-fondé de son engagement, du sens de son sacrifice. » Malgré des résistants antisémites, les résistants juifs n'ont pas éprouvé ces doutes.
« En 1944, Joan Hinton, 23 ans, termine ses études de physique. Tout juste diplômée, elle est recrutée par les responsables du "projet Manhattan", un programme de recherche ultraconfidentiel. À Los Alamos (Nouveau-Mexique), sous la direction d’Enrico Fermi et de Robert Oppenheimer, elle fait partie des rares femmes à participer au développement de la bombe atomique. »
« Le 8 mai 1945, la guerre s’achève en Europe. »
« Après la capitulation de l’Allemagne, Hedwig Höss s'enfuit. Mais elle est arrêtée par les Alliés, qui la poussent à dénoncer son mari. Hedwig Höss a fui avec sa famille devant l’avancée des troupes soviétiques. Mais lorsque les Britanniques finissent par la capturer dans le nord de l’Allemagne, la femme de l’ancien commandant d’Auschwitz doit choisir entre son mari et ses enfants… »
« Les 6 et 9 août 1945, les Américains larguent deux bombes atomiques ("Little Boy" et "Fatman") sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, conduisant à la capitulation du Japon. Face à l’ampleur des ravages, Joan Hinton est tiraillée. Le conflit est terminé, mais à quel prix ? »
5e partie : « La terre promise »
« 1947. Le rêve de Golda Meir est sur le point de se réaliser : les Britanniques vont se retirer de Palestine et l’Organisation des nations unies (ONU), fondée tout récemment, a adopté un plan de partage de la Palestine en un État arabe et un État juif. Cependant, la création d’Israël se heurte à une résistance farouche au sein du monde arabe. » Donc le "peuple palestinien" n'existait pas et n'existe pas. Le plan de partage imposait une zone sous contrôle internationale autour de Jérusalem. Une "résistance" ?! Non. Une opposition haineuse, violente, djihadiste. « La responsable sioniste parcourt les États-Unis afin de lever des fonds pour le futur État d’Israël. Celui-ci est proclamé le 14 mai 1948, dans un contexte de violences extrêmes qui débouche, dès le lendemain, sur la première guerre israélo-arabe. » Ce sont les Etats Arabes, des dirigeants "palestiniens", dont le Grand mufti de Jérusalem al-Husseini, qui lancent leur djihad contre Israël recréé et appellent les Arabes vivant en Palestine mandataire à quitter leurs domiciles le temps qu'ils tuent tous les yahoud (juifs, en arabe).
Pour illustrer la Nakba, le film montre des images d'archives de la fuite d'Arabes de Tibériade. Un exemple mal choisi. Yoav Gelber, professeur à l'université de Haifa, a écrit dans "Palestine 1948. Guerre d'indépendance ou catastrophe ?" (Les Provinciales, 2013) :
"Au cours des deux dernières semaines d'avril 1948, l'abandon de villes à population mixte constitua la principale caractéristique de l'exode en masse. Tibériade fut la première ville à être entièrement désertée. Une semaine avant la chute de la ville, la Haganah avait attaqué un hameau voisin. Cette opération accrut la tension entre les Arabes de Tibériade, et la rumeur se répandit en Galilée que "Nasr al-Din était un second Deir Yassin". Le comité national de Tibériade avait appelé à l'aide Nazareth. L'exode commença dès qu'un refus catégorique eut été opposé.Avant d'évacuer la Galilée, l'armée britannique offrit ses services à la minorité juive de Safed et à la majorité arabe de Tibériade, proposant d'évacuer chaque communauté de sa ville. Les Juifs de Safed déclinèrent poliment et ne bougèrent pas. Les derniers Arabes de Tibériade, par contre, acceptèrent la proposition et, le 18 avril 1948 quittèrent la ville dans un convoi sous escorte militaire.Les Arabes de Tibériade n'avaient pas encore saisi la signification pleine et entière de l'abandon de leur ville. Au cours des jours suivants, bon nombre de ceux qui étaient partis s'adressèrent à l'armée et à la police de Nazareth, demandant la permission de retourner chercher des effets personnels dans leurs maisons abandonnées. Les Britanniques déclinèrent aussitôt leur requête. Peu après l'évacuation de Tibériade, les Arabes commencèrent à chercher un bouc émissaire à la chute de leur ville, se livrant à toutes sortes d'accusations. Des écoutes téléphoniques révélèrent : "Les Arabes considèrent l'abandon de Tibériade... comme un coup extrêmement grave... Ils craignent que Samakh [village situé au sud du lac de Tibériade appelé aussi mer de Galilée, Ndlr] ne connaisse un sort identique".
« De son côté, la physicienne Joan Hinton milite pour un arrêt des recherches nucléaires à des fins militaires. Mais à l’heure où les Soviétiques seraient en passe de se doter de la bombe A, ses discours restent sans effet. La jeune femme décide alors de rejoindre son fiancé en Chine, où elle est bientôt rattrapée par la guerre civile opposant nationalistes et communistes. » Les images d'exécutions de Chinois par les révolutionnaires sont effroyables.
« Pendant ce temps, Wernher von Braun arrive aux États-Unis, recruté par l’armée américaine pour poursuivre ses recherches sur les fusées. L’ingénieur va néanmoins devoir affronter son sombre passé. »
6e partie : « Une ère nouvelle »
« À Moscou, la mort de Staline le 5 mars 1953 change la donne. Nikita Khrouchtchev, ayant réussi à éliminer Beria, son rival, le chef de la police secrète, accède alors au poste de premier secrétaire du Parti communiste et annonce un tournant radical. En février 1956, au XXe congrès du Parti communiste, il dénonce les crimes de son prédécesseur et promet des réformes. Mais lorsque des mouvements de contestation émergent en Hongrie et en Pologne, les Soviétiques les répriment violemment. »
« À Lyon, Frantz Fanon achève ses études de médecine. En 1953, il décroche un poste de médecin-chef du plus grand hôpital psychiatrique d’Algérie française, à Blida-Joinville, où des affrontements éclatent peu après son arrivée. Peu de temps après, débute l’insurrection pour l’indépendance du pays. S’il soigne dans son établissement des combattants des deux camps, le jeune homme s’engage aux côtés des indépendantistes dès le début du conflit. » Comment expliquer le racisme français alors que Frantz Fanon était devenu médecin psychiatre ? Une "insurrection" ? Plutôt un djihad contre l'Infidèle, la France. Comment mettre sur le même plan des soldats français et des djihadistes ? Quid des civils, dont des enfants, blessés et tués par les djihadistes ?
« En Chine, Joan Hinton donne naissance à son deuxième fils. Au service désormais de la construction du communisme, elle rêve d’une vie meilleure pour tous. Mais comment croire à la paix dans un monde de plus en plus divisé ? »
« Un monde divisé : 1939-1962 » d’Olga Chajdas et de Frank Devos
Allemagne, Luxembourg, 2024
Coproduction : ARTE GEIE, SWR, ORF, CT, Looksfilm, Iris Productions, Iris Films, Beside Productions, Momakin, Haka Films
Avec : Max Wagner, Lara Mandoki, Denis Rodnyansky, Meriel Hinsching, Delia Mayer, Moussa Sylla
1ère partie « Un rêve de Lune » (53 min) : le 5 novembre 2024 à 20 h 55
2e partie « Le jardin devant le mur » (53 min) : le 5 novembre 2024 à 21 h 50
3e partie : « Résister, coûte que coûte » (52 min) : le 5 novembre 2024 à 22 h 40
4e partie : « Nom de code : Little Boy » (52 min) : le 6 novembre 2024 à 21 h 00
5e partie : « La terre promise » (52 min) : le 6 novembre 2024 à 21 h 50
6e partie : « Une ère nouvelle » (53 min) : le 6 novembre 2024 à 22 h 40
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