Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 10 novembre 2024

« Luxe de poche. Petits objets précieux au siècle des Lumières »

Le musée Cognacq-Jay présente l’exposition « Luxe de poche. Petits objets précieux au siècle des Lumières ». « 
Symboles de l’élégance et du raffinement du XVIIIe siècle, les petits objets précieux témoignent de la virtuosité et de l’inventivité des orfèvres parisiens. À travers une sélection de chefs-d’œuvre, cet album présente ces objets dans le contexte de leurs usages et de l’évolution du goût, donnant à voir la diversité des pratiques liées à ces accessoires de luxe. Ils sont à l’origine d’inventions fabuleuses ou surprenantes : un pistolet miniature sert de vaporisateur à parfum, un étui à cire prend la forme d’une asperge en porcelaine, un drageoir devient un dromadaire en agate sculptée. Une collection exceptionnelle de petits objets précieux et sophistiqués, en or, enrichis de pierres dures ou de pierres précieuses, couverts de nacre, de porcelaine ou d’émaux translucides, parfois ornés de miniatures. Les usages de ces objets varient, mais ils ressortent tous des us et coutumes d’un quotidien raffiné, signe de richesse, souvenir intime. Au siècle des Lumières comme aux suivants, ces objets suscitent un véritable engouement en France d’abord puis dans toute l’Europe ».

L’histoire sous les pieds. 3000 ans de chaussures 

« Inauguré en 1929, le musée Cognacq-Jay ou « le goût du XVIIIe siècle » conserve la collection léguée à la Ville de Paris par Ernest Cognacq (1839-1928), fondateur des Grands magasins de la Samaritaine. Cette collection rassemble plus de 1200 œuvres : peintures, sculptures, porcelaines de Saxe, objets d’orfèvrerie et meubles estampillés qui évoquent l’esprit des Lumières. Les visiteurs y découvrent des chefs-d’œuvre des plus grands artistes du XVIIIe siècle : Boucher, Fragonard, Chardin, Greuze, Tiepolo, Canaletto, Chinard, Houdon, Clodion ou Oeben ainsi qu’une rare peinture de jeunesse de Rembrandt. »

« L’exposition Luxe de poche au musée Cognacq-Jay présente une collection exceptionnelle de petits objets précieux et sophistiqués, en or, enrichis de pierres dures ou de pierres précieuses, couverts de nacre, de porcelaine ou d’émaux translucides, parfois ornés de miniatures. Les usages de ces objets varient, mais ils ressortent tous des us et coutumes d’un quotidien raffiné, signe de richesse, souvenir intime. Au siècle des Lumières comme aux suivants, ils suscitent un véritable engouement en France d’abord puis dans toute l’Europe. »

« Luxe de poche a pour ambition de renouveler le regard que l’on porte sur ces objets, en adoptant une approche plurielle, qui convoque à la fois l’histoire de l’art et l’histoire de la mode, l’histoire des techniques, l’histoire culturelle et l’anthropologie en faisant résonner ces objets avec d’autres œuvres : des accessoires de mode, mais aussi les vêtements qu’ils viennent compléter, le mobilier où ils sont rangés ou présentés et enfin des tableaux, dessins et gravures où ces objets sont mis en scène. »

« Ce dialogue permet d’envisager ces objets dans le contexte plus large du luxe et de la mode au XVIIIe et au début du XIXe siècle. »

« Point de départ de cette nouvelle exposition, la collection remarquable d’Ernest Cognacq est enrichie de prêts importants – d’institutions prestigieuses comme le musée du Louvre, le musée des Arts décoratifs de Paris, le Château de Versailles, le Palais Galliera, les Collections royales anglaises ou le Victoria and Albert Museum à Londres et des collections particulières – afin d’offrir une nouvelle lecture de ces accessoires indispensables du luxe. »

Le Commissariat général est assuré par Sixtine de Saint Léger, attachée de conservation au musée Cognacq-Jay, et Gabrielle Baraud, assistante de conservation.

Le Comité scientifique réunit Vincent Bastien, collaborateur scientifique au Château de Versailles, Ariane Fennetaux, professeure des universités, Université Sorbonne Nouvelle, et Pascal Faracci, conservateur en chef du patrimoine.

« La scénographie de l’exposition a été réalisée par Studio Matters et Aura Studio. L’écriture scénographique sobre et contemporaine a été pensée pour mettre en valeur la diversité des objets, jouant tantôt sur leur accumulation, tantôt sur leur mise en majesté. Ce parti pris ainsi que l’univers chromatique choisi (murs bleu vif et profonds) permettent une immersion dans le détail révélant la virtuosité technique, la richesse des matériaux et la beauté de l’ensemble. »

« DISPOSITIFS DE MÉDIATION
Reconstitution
« Un modèle de robe à la française dévoile la manière dont les poches permettaient de porter les objets précieux au plus près de soi. »

Multimédia
« Deux vidéos de médiation présentées dans le parcours de visite s’attachent à illustrer la diversité des formes, des matériaux et des techniques des objets de vertu ainsi que leurs usages. La première met en mouvement ces objets portatifs au fil des heures de la journée, dessinant ainsi leurs usages. La seconde s’intéresse à la fabrique de l’oeuvre mettant en lumière, leur création de la main de l’orfèvre à celle du marchand-mercier qui les commercialise. »

« Une aide à la visite avec un glossaire des techniques et matériaux et des cartels enfants sont également proposés aux visiteurs. »

Des conférences, visites thématiques et ateliers ont été proposés.



LE PARCOURS DE L’EXPOSITION

Salles 1 & 2 : LUXE DE POCHE
« Le XVIIIe siècle se caractérise par le développement des métiers d’art et l’essor des arts décoratifs. Les petits objets précieux sont regroupés sous le vocable générique de « boîtes » ou de « bijoux » : tabatières, bonbonnières, boîtes à mouches ou à fard, étuis, nécessaires, flacons, montres, châtelaines, lorgnettes… L’Encyclopédie les définit comme « les ouvrages d’orfèvrerie qui ne servent que d’ornement […] Cette partie n’étant qu’un talent de mode et de goût ne peut avoir aucune règle fixe que le caprice de l’ouvrier ou du particulier qui commande ».

« Par la préciosité de leurs matériaux, l’inventivité de leurs mécanismes, les gestes raffinés qu’ils exigent, ils révèlent le statut social de leur propriétaire. La mode pour ces objets de luxe favorise la créativité des orfèvres, qui rivalisent de virtuosité. L’arrivée de matériaux exotiques – porcelaine, laque – est source d’émulation et d’innovations techniques. »

« Ces objets portatifs accompagnent les pratiques de sociabilité des élites et en codifient les usages. Cachés au creux des poches, ils participent de la culture des apparences et des enjeux de distinction sociale. »

« Grâce à un ensemble exceptionnel de près de trois cents œuvres, l’exposition replace ces objets dans le contexte de leur fabrication et de leurs usages. »

Johann Christian Neuber, Boîte
, vers 1780
Pierres dures (agate, jaspe, onyx, cornaline, améthyste, pétrifications…), or, perles »nes, émail. Paris, musée Cognacq-Jay
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay
« Cette précieuse tabatière, ornée de 120 fines lamelles de pierres serties dans une monture en or, est caractéristique de la production de l’orfèvre allemand Johann Christian Neuber. Les numéros gravés renvoient à un livret dans lequel chaque pierre est identifiée selon les recommandations du géologue Abraham Gottlob Werner. Cet objet, d’une élégante sobriété, constitue un cabinet de minéralogie miniature. Propriétaire de plusieurs carrières, l’orfèvre puisait des roches et pierres aux teintes variées plus ou moins veinées pour composer de véritables mosaïques ouvragées. »

Anonyme, Flacon en or de trois couleurs,
1774 - 1780 © Musée du parfum, collection Fragonard Parfumeur

Salle 3 : USAGES, PRATIQUES ET SOCIABILITÉS
« Cachés dans les poches puis révélés d’un geste élégant, boîtes, étuis et tabatières participent d’une stratégie de l’élégance. Mobiles, tenant dans la main ou portés au plus près de soi, ces objets sont à la fois personnels, intimes et éminemment sociaux. Ils accompagnent leur propriétaire hors de la sphère privée pour aller sur le théâtre du monde. Destinés à être vus et montrés, ils relèvent pleinement de la parure et contribuent à façonner la culture des apparences, caractéristique du siècle. »

« Les objets de poche participent des pratiques de sociabilité tout au long de la journée. Les délicates boîtes à poudre ou à mouches servent aux rituels de la toilette, et les flacons à parfum éveillent les sens. En société, il est de bon ton de sortir de sa poche une jolie tabatière pour offrir du tabac à la compagnie, ou d’en extraire un nécessaire élégant dont les accessoires miniatures, s’ils sont parfois utiles, servent avant tout à signaler le raffinement et le goût. Au théâtre ou au bal, les ingénieuses lorgnettes permettent autant de voir que d’être vu, tandis que les étuis à messages participent de la même culture de sociabilité. »

Salle 4 : LA FABRIQUE DE L’OEUVRE
« De la fabrique à la diffusion de ces objets, une économie inventive et florissante se développe à Paris et en Europe au cours du XVIIIe siècle. Des foyers de production apparaissent en Allemagne, en Italie ou en Angleterre, avec pour chacun des spécificités et techniques particulières. La curiosité scientifique et l’attrait pour les sciences naturelles, telle la minéralogie, favorisent la création d’objets à la fois érudits et utiles. »

« Leur fabrication requiert le savoir faire de nombreux artisans d’art : peintres, émailleurs, lapidaires, vernisseurs… Les innovations techniques offrent de multiples possibilités. Les orfèvres réalisent des « montures à cage » qui mêlent or et tout autre matériau : porcelaine, émail, écaille ou micro-mosaïques. Ces objets se déclinent du luxe au “populuxe”, dans les matériaux des plus précieux aux plus anodins (bois, paille, papier mâché...), offrant une production plus abordable vendue par les orfèvres, les bijoutiers et les marchands merciers. »

« En France, ces derniers jouent le rôle de prescripteurs de tendances, favorisant la naissance d’une culture de la consommation. « Marchand[s] de tout & faiseur[s] de rien » selon Diderot, ils importent des matériaux exotiques, créent des modèles inédits, et fournissent une clientèle diversifiée. »

Daniel Govaers, Tabatière,
1731-1732
Or ciselé et décor par estampage. Paris, musée Cognacq-Jay
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay
« Dans un style rocaille de la première moitié du XVIIIe siècle, où se mêlent coquilles et rinceaux, cette tabatière offre une représentation du mythe de Vénus et Adonis, inspirée d’une oeuvre de Simon Vouet gravée par Michel Dorigny. La déesse retient en vain son amant, déjà prêt pour la chasse qui lui sera fatale. La réalisation du couvercle par estampage permet la reproductibilité d’un motif en vogue. Le modèle en plomb est probablement un tirage fabriqué à partir de la matrice en acier qui sert ensuite à imprimer la plaque en or. »

Salle 5 : SOURCES ET MODÈLES
« Les objets précieux témoignent de l’essor du luxe, qui s’accompagne d’une grande créativité esthétique. Un formidable répertoire de formes, motifs et petites scènes se décline sur les couvercles de tabatières, les ¸acons, les camées montés en boutons ou bijoux… Miroirs de leur époque, ces accessoires suivent l’évolution du goût comme les effets de mode d’une société en mouvement. »

« Les toiles mythologiques ou pastorales des maîtres du XVIIIe siècle de la peinture galante – Watteau, Boucher, Greuze et Fragonard – sont copiées ou imitées en miniature. Les références littéraires s’exposent sur ces objets, attestant de la culture et de la sensibilité de leur propriétaire. »

« Aux côtés de ces imaginaires élégants et fantasmés, les grands événements occupent une place de choix dans ce vocabulaire esthétique. Ces objets parlants, à l’iconographie riche de sens, sont au cœur des circulations, et se font vecteurs de l’actualité royale, des avancées scientifiques et des progrès technologiques. »

Paul-Nicolas Ménière, Tabatière
, entre 1776 et 1777
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay 
« Cette tabatière de l’orfèvre Ménière est exceptionnelle par son ornementation, qui met en scène pas moins de seize portraits peints sur porcelaine. Véritable mémorial dynastique, elle représente le jeune Louis XVI et Marie-Antoinette, les princes et princesses de la maison de France, ainsi que les aïeux du roi, Louis XV et Marie Leszczynska, entourés de guirlandes de fleurs. Probablement commandée par Louis  XVI pour commémorer son accession au trône en 1775, cette tabatière était destinée à être offerte en cadeau, scellant ainsi les liens diplomatiques et familiaux. »

Salle 6 : L’ART DE COLLECTIONNER
« Assis sur un tabouret, je contemplais dans le ravissement toute l’élégance de sa personne. […] Je visite ses poches : j’y trouve tabatière d’or, bonbonnière enrichie de perles fines, étui d’or, lorgnette superbe, mouchoirs de batiste de la plus grande finesse, imbibés plutôt que parfumés des plus précieuses essences. »
Casanova (1725-1798), Histoire de ma vie

« Prisés par les monarques, les membres des familles royales et les cours à travers l’Europe, ces petits objets précieux sont dès le XVIIIe autant offerts que collectionnés. Frédéric II (1712-1786), roi de Prusse, rassemble ainsi près de trois cents tabatières parmi les plus luxueuses. »

« Bijoux de valeur et souvenirs au puissant pouvoir évocateur, ils témoignent d’une amitié, d’un amour, d’un haut fait. Pour les connaisseurs des siècles suivants, la richesse de ces objets incarne une époque marquée par l’élégance. »

« L’intérêt renouvelé pour la virtuosité des orfèvres des Lumières trouve son expression auprès des collectionneurs du tournant du XXe siècle. À l’affût d’objets emblématiques de ce savoir-faire, Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ ont ainsi  acquis quelque deux cent soixante « bijoux ». Cette collection forme un ensemble exceptionnel, parmi les plus prestigieux et représentatifs de cette production raffinée. »

« À partir des années 1960, Rosalinde et Arthur Gilbert, philanthropes éclairés, collectionnent avec passion ces joyaux, dont certaines des tabatières de Frédéric II. La collection Gilbert, conservée depuis 2008 au Victoria and Albert Museum, comprend plus de deux cents pièces qui en font l’une des plus importantes collections privées récentes de boîtes orfévrées, illustrant la pérennité de ce collectionnisme. »

Jean-François Bautte, Pistolet à parfum,
vers 1800-1820
Or, émail, perles fines. Paris, musée Cognacq-Jay
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay
« La collection du musée comporte de nombreux objets aux formes inventives et ludiques, illustrant la culture de la curiosité d’un XVIIIe siècle facétieux – jambe de femme, dromadaire, poisson articulé – dont ce vaporisateur à parfum est emblématique. »
« Particulièrement ingénieux, le mécanisme de détente sous la crosse ouvre les pétales situés à l’extrémité du canon, dévoilant le cœur de la fleur percé de trous, libérant ainsi la fragrance. Jean-François Bautte, orfèvre genevois de renom, se fait une spécialité de ces petits pistolets à parfum émaillés, intégrant tantôt de minuscules montres, tantôt un oiseau chanteur, dissimulé dans le canon. »

Salle 7 : EXOTISMES
« L’essor des échanges commerciaux à partir de la »n du XVIIe siècle favorise le goût pour l’exotisme. Les marchands-merciers font réaliser des objets ornementaux composites alliant laque, coquilles, écailles de tortue et pierreries issues de ces flux. La galanterie de poche devient un ailleurs transporté au plus près de soi. »

« Cet Orient rêvé fascine et inspire les artistes européens, comme François Boucher (1703-1770), qui déclinent dans les arts décoratifs la mode des « chinoiseries ».

« Au sein des manufactures comme des ateliers, artisans et orfèvres innovent pour imiter ces matériaux exotiques – tel le vernis Martin, qui reproduit la brillance de la laque. »

« Le secret de la fabrication de la porcelaine, à l’origine importée d’Asie, est découvert par les chimistes au cours du siècle en Europe, où elle est utilisée pour la réalisation de boîtes ou d’étuis. »

« Cette émulation et le développement de savoir-faire connaissent un renouveau au début du XXe siècle. De grandes maisons de la joaillerie – Fabergé ou Van Cleef & Arpels – s’inspirent des formes et des techniques de l’art raffiné du XVIIIe siècle. »

GLOSSAIRE DES TECHNIQUES ET MATÉRIAUX

« Ciselure
Décor pratiqué sur l’endroit du métal, obtenu par enfoncement et sans enlèvement de matière, contrairement à la gravure. Le ciseleur vient imprimer le métal en le comprimant à l’aide de ses ciselets, petites tiges de sections et de formes diverses.
Ils sont frappés perpendiculairement à la surface avec le marteau à ciseler. Le travail de ciselure est apparent sur les guirlandes de feuilles qui décorent cette tabatière.

Ecaille de tortue
Riche d’infinis reflets, l’écaille de tortue permet de multiples possibilités de transformation comme sur cette boîte en écaille brune incrustée d’or et de nacre.
Importée d’Asie et d’Afrique par les compagnies portugaises dès la Renaissance, l’écaille a tout d’abord été utilisée pour des accessoires de mode, peignes, broches et éventails, ou des manches de canne et d’armes.
Puis les ébénistes ont commencé à la marier à l’ivoire ou à l’argent, avant qu’André-Charles Boulle n’en fasse l’un des éléments de ses fameuses marqueteries de meubles sous le règne de Louis XIV.
L’écaille était très souvent employée pour doubler l’intérieur des tabatières.

Email
L’émail est une matière vitreuse composée d’une masse incolore transparente, le fondant, et de colorants constitués d’oxydes métalliques. Sous forme de poudre humidifiée, l’émail est posé sur la surface métallique et se vitrifie lors de la cuisson.
Il existe des émaux opaques ou translucides. Les fonds de ces derniers sont généralement en or ou en argent et peuvent être gravés, ciselés ou guillochés (voir la définition « guillochage »).
Opaque, l’émail est le plus souvent utilisé pour réaliser des peintures en miniature.
Il est appliqué au pinceau en plusieurs couches superposées.
Son exécution demande une maîtrise absolue des températures de cuisson différentes pour chaque couleur. 

Estampage
Décor en relief réalisé à partir d’une empreinte sur une feuille de métal. Celui-ci est obtenu en enfonçant une feuille de métal dans une matrice, généralement en bronze ou en acier, qui comporte en creux la forme à reproduire. Le décor peut être façonné directement au marteau avec des outils à têtes arrondies (bouterolles). Il peut également être réalisé par frappe et pression au marteau d’une contrepartie constituée d’une matière molle et malléable, en général du plomb. La matrice, permet d’exécuter plusieurs exemplaires.

Gravure
Décor en creux, obtenu en entamant directement le métal avec un outil coupant, le burin. La gravure se distingue de la ciselure par un enlèvement de métal et par le profil du trait gravé, anguleux, dû à la forme du burin. Contrairement à la ciselure, la gravure n’est pas visible à l’envers de la feuille de métal.

Guillochage
Décor géométrique tracé mécaniquement sur la surface du métal, à la machine à guillocher pour les lignes droites, ou au tour à guillocher pour les traits circulaires comme sur le couvercle de la bonbonnière. Les décors guillochés peuvent être nus ou recouverts d’une couche d’émail translucide qui en accentue l’effet et le relief.

Nacre
Matière calcaire dure, de couleur blanche, rosée, bleutée ou grise. Elle revêt l’intérieur de la coquille de certains mollusques, qui la sécrètent comme protection.
Les principaux coquillages produisant la nacre sont l’huître perlière, le burgau, et le nautile.
Ce matériau fragile, précieux, apprécié pour ses reflets irisés et colorés, est utilisé à toutes les époques en bijouterie, en tabletterie et en marqueterie.

Or
Métal de couleur jaune, inoxydable. Malléable et ductile, sa dureté insuffisante ne permet pas de l’employer pur. Il est toujours allié à d’autres métaux, ce qui lui donne une grande variété de couleur. Suivant les proportions, les mélanges d’or et d’argent produisent l’or vert ou l’or blanc, celui du cuivre, l’or rose ou rouge.

Pierreries
Les pierres précieuses (diamant, émeraude, rubis, saphir) et les pierres fines sont utilisées en bijouterie et en joaillerie, par les orfèvres fabricants de boîtes au XVIIIe siècle. Les pierres fines, translucides ou opaques, sont aussi appelées pierres dures.
Les plus utilisées étaient l’agate, la cornaline, le jaspe, le lapis-lazuli, le quartz…
Comme on peut l’observer sur le décor d’écailles de pierres de cette boîte, l’agate présente de grandes variations de teintes et de veines.

Pomponne
Procédé de placage mis au point par deux orfèvres installés à la »n du XVIIIe siècle dans l’hôtel de Pomponne, rue de la Verrerie à Paris. Il consiste à chauffer ensemble deux plaques de métal, (une en or ou en argent avec une autre en métal non précieux comme le cuivre) jusqu’à l’amalgame, avant de les laminer.

Repoussé
Mise en forme et technique de décor en relief d’une feuille de métal. Les reliefs sont obtenus en repoussant le métal par l’envers à l’aide d’outils de forme ou bouterolles frappés au marteau. Le repoussé présente donc toujours sur l’envers le négatif en creux du relief de l’endroit.

Vernis Martin et laque
Le secret de fabrication des laques orientaux, encore inconnu au XVIIIe siècle, va susciter chez les artisans parisiens des expérimentations. 
Une famille de vernisseurs parisiens, les Martin, ont mis au point une technique à base d’huile et de gomme, dont la brillance imite les laques de Chine et du Japon. »


Du 28 mars au 29 septembre 2024
8, rue Elzévir - 75003 Paris
Tél. : 01 40 27 07 21
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Visuels :
Musée Cognacq-Jay
© Pierre Antoine

Etui-nécessaire, anonyme, entre 1750 et 1800
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay

Jeune fille lisant une lettre ou la liseuse, Jean Raoux, vers 1717 - 1718
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec Paris, musée du Louvre
Salle 5 
© Paris Musées – Photo Fabrice Gaboriau

Robe à la française, vers 1730-1740, Paris, Palais Galliera – musée de la Mode de la Ville de Paris 
© CC0 Paris Musées

Drageoir en forme de tatou, Manufacture de Saint-Cloud, vers 1750
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay

Flaconnier-nécessaire, Antoine-Jan de Villeclair, 1755-1756
Paris, musée des Arts décoratifs © Les Arts Décoratifs / Jean Tholance

Portrait présumé de Jeanne-Elisabeth-Victoire Deshays, épouse de l’artiste. Attribué à Jean-Baptiste Deshays, (dit le Romain), vers 1760-1763 © CC0 Paris Musées / Musée Cognacq-Jay

Fabrique royale, tabatière de table, Berlin, entre 1770 et 1775, Londres
Royal Collection Trust / © His Majesty King Charles III 2024

Boîte, atelier des Sarao (attribué à), entre 1730 et 1740 
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay

Châtelaine, Anonyme, entre 1750 et 1780
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay

Etui à messages, Anonyme, entre 1760 et 1780
© CC0 Paris Musées/Musée Cognacq-Jay

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