Le majestueux château de Vincennes accueille, au sein du pavillon du Roi, à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (JOP 2024), l’exposition gratuite, tous publics, « Une armée de champions : le sport sous les drapeaux », accompagnée d'un passionnant catalogue. Conçue par le Service historique de la Défense (SHD), rassemblant des objets parfois inédits issus des fonds et collections du SHD et d’institutions partenaires, cette exposition « met en lumière deux siècles d’activités physiques et sportives pratiquées par les militaires » et souligne le rôle majeur du ministère des Armées dans la formation et le soutien aux athlètes et parathlètes concourant sous le drapeau tricolore. Le 27 octobre 2024 à 15 h, un commissaire de l’exposition assurera gratuitement une visite guidée. S’inscrire à shd-vincennes-valorisation.chef.fct@intradef.gouv.fr
« Alfred Nakache, le nageur d’Auschwitz » de Christian Meunier
Victor Younki, dit « Young » Perez (1911-1945)
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Cet été, les Jeux olympiques et paralympiques ont révélé au grand public le rôle majeur joué par le ministère de la Défense dans la préparation et le soutien des athlètes, et parathlètes de très haut niveau.
"Le ministère des Armées compte parmi son personnel civil et militaire 200 Sportifs de haut niveau de la défense (SHND) valides, sous statut militaire, engagés dans les différentes armées, dont 78 sélectionnés pour participer aux Jeux olympiques de Paris 2024. Il compte également des sportifs de haut niveau handisport, sous statut civil, engagés au sein du secrétariat général pour l’administration. Tous, sont regroupés au sein du bataillon de Joinville du Centre national des sports de la défense (CNSD)."
"Le ministère des Armées offre à chaque athlète une rémunération, une formation professionnelle et un accompagnement en cas de blessure. La perspective de reconversion avec un cadre de valeurs communes avec les forces armées, soit un équilibre essentiel à la haute performance qui permet à l’athlète de se libérer des contraintes administratives et de se concentrer pleinement sur ses objectifs sportifs."
Unité de ce ministère, le bataillon de Joinville du Centre national des sports de la Défense (CNSD) regroupe "200 sportifs de haut niveau. ces athlètes forment une équipe nommée depuis 2014, « armée de Champions ». Les para athlètes membres de l’armée de Champions sont sélectionnés dans le cadre du plan handicap de la Défense ou sont des militaires blessés reconstruits par le sport."
"La blessure physique et psychique fait partie des risques du quotidien des militaires. De ce fait, l’aide à la reconstruction des blessés est une priorité du ministère. Depuis plusieurs années, un dispositif global alliant accompagnement médical, professionnel, psychologique et social a été mis en place pour apporter une réponse adaptée. L'activité physique et sportive tient un rôle essentiel dans ce parcours".
Depuis 2003, 117 médailles olympiques et paralympiques ont été remportées par cette "armée de champions". A Tokyo en 2021, les athlètes militaires ont ramené plus d'un tiers des médailles françaises".
Aux JOP 2024, "avec un total de 21 médailles sur les 64 remportées par l’équipe de France, les athlètes militaires assurent plus du tiers des récompenses ! Avec des médailles remportées par tous les corps d’armées - Armée de Terre, Marine Nationale, Armée de l’air et de l’espace, Gendarmerie Nationale - le ministère des Armées démontre l’importance de son soutien au sport de haut niveau".
"Du 28 août au 8 septembre, 236 athlètes ont représenté la France lors des Jeux paralympiques. Le ministère des Armées a représenté plus de 11% de la délégation française, avec 28 sportifs de haut niveau de la Défense (SHND) sélectionnés. L'armée de Champions s'est particulièrement illustrée en para cyclisme sur piste et sur route, en remportant 8 médailles dans cette discipline, dont 3 titres olympiques."
"Sur les 75 médailles remportées par l’équipe de France, 25 d’entre elles ont été décrochées par des para athlètes de l’armée de Champions (6 médailles d’or, 5 d’argent et 14 de bronze). Un succès qui démontre l’engagement du ministère des Armées dans l’accompagnement d’athlètes et des militaires blessés, via la reconstruction par le sport."
"Depuis les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne en 1896, plus de la moitié des médailles françaises ont été remportées par des athlètes militaires."
L’aboutissement d’une histoire pluricentenaire où l’Etat, dès l’Ancien Régime, puis sous les Révolutions et Républiques, a joué un rôle fondateur, et où les formateurs ont été guidés par la volonté de distinguer leurs exercices physiques d'acrobaties des gens du cirque.
« S’il a d’abord eu pour vocation de préparer les combattants à la guerre et de renforcer l’esprit de corps des soldats, le sport a aussi, désormais, la vertu de contribuer à la reconstruction des militaires blessés, en leur permettant de reprendre confiance et en facilitant leur réinsertion dans la vie civile. »
« Des prémices de l’activité physique pratiquée par les soldats jusqu’à l’armée de champions aujourd’hui, le visiteur découvre comment le sport est devenu une discipline à part entière, affranchie de sa finalité combattante, lors de l’essor de la société des loisirs. »
« Grâce à une scénographie mettant en valeur la diversité des pièces présentées, le visiteur se voit présenter un aperçu de la naissance et de l’essor des pratiques d’éducation physique au sein des armées ainsi que de l’évolution de leurs finalités selon les contextes sociopolitiques. Les liens réciproques avec la diffusion d’une société de loisirs, la démocratisation de l’instruction et les relations internationales sont ainsi soulignés. Une attention particulière est portée à quelques figures significatives et à des célébrités passées sous les drapeaux, sans oublier la reconstruction des blessés par le sport. Si ce dernier a d’abord eu pour vocation de préparer les combattants à la guerre, l’activité physique a désormais aussi pour fin de les soulager et de leur permettre de se réinsérer dans la paix. »
« Le parcours de l’exposition, découpé en trois séquences, invite le spectateur à découvrir l’essor et l’évolution des pratiques d’éducation physique au sein des armées. »
Des pièces remarquables –iconographie, documents d’archives et de bibliothèque originaux, tenues de champions, insignes et trophées, comme la Coupe du monde militaire de rugby remportée en 2023 –, en partie inédites, issues des fonds et collections du Service historique de la Défense (SHD) et d’institutions partenaires - Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), Centre national des sports de la Défense (CNSD), Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) - sont présentées.
Les commissaires de l’exposition sont Zoé Chabry, chargée de mission scientifique dans le département des fonds d’archives au sein du Centre historique des archives du Service historique de la Défense, Benjamin Doizelet, chargé d’études documentaires, chef de la division des archives iconographiques dans le département des entrées par voie extraordinaire au sein du Centre historique des archives au Service historique de la Défense, Jean Hennet, conservateur du patrimoine, chef du département des entrées par voie extraordinaire au sein du Centre historique des archives au Service historique de la Défense, et Laurent Lopez, commandant de la Gendarmerie nationale, chercheur à la division de la recherche, des études et de l’enseignement du département histoire et symbolique au Service historique de la Défense.
Le 27 octobre 2024, un commissaire de l’exposition assurera gratuitement une visite guidée. S’inscrire à shd-vincennes-valorisation.chef.fct@intradef.gouv.fr
Signé par ces historiens, un catalogue passionnant accompagne l’exposition. « La pratique physique et le sport sont historiquement liés au monde militaire. Depuis l'Antiquité, l'exercice physique a d'abord eu pour vocation de préparer les combattants à la guerre, et ce n'est que depuis le XIXe siècle que le sport s'est progressivement détaché de cette finalité unique. Mais au-delà de l'entretien de la condition physique qu'exige le métier des armes, ce sont également des valeurs qui unissent le sport et le monde militaire : sens de l'engagement et capacité de dépassement, acceptation de la souffrance, agressivité sous contrôle, esprit d'équipe et de cohésion, volonté de défendre et représenter son pays. Pionnières de l'éducation physique, les armées ont joué un rôle de premier plan dans le développement de la pratique sportive de masse, et continuent par ailleurs à contribuer au rayonnement du sport de haut niveau français. »
« Richement illustré, cet ouvrage retrace la naissance et l'essor des pratiques sportives au sein des armées ainsi que leur évolution selon les contextes sociopolitiques et militaires. lI aborde les différents enjeux que représente le sport pour l'institution militaire, qu'il s'agisse de la préparation au combat, du renforcement de la cohésion, du délassement des soldats ou encore de la reconstruction et de la réadaptation des blessés. Le sport de haut niveau, à travers l'emblématique bataillon de Joinville, et les compétitions internationales n’est pas oublié, depuis l'organisation, en 1919, des premiers Jeux interalliés, jusqu'aux championnats du monde de sport militaire contemporains et aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. »
Le parcours
I. « Être fort pour être utile » : l’éducation physique et sportive au cœur de la formation des militaires
« Chaque militaire a le devoir de développer et de maintenir une condition physique qui le rende à même de remplir ses missions en temps de paix, comme en temps de guerre. Quels que soient son grade et sa fonction chacun se doit ainsi, à son niveau, d’« être fort pour être utile », selon la devise du lieutenant de vaisseau Georges Hébert, qui développa à partir du début du XXe siècle une méthode d’éducation physique originale pour les fusiliers-marins. C’est pourquoi l’entrée dans l’armée est subordonnée à une bonne condition physique ainsi qu'à la réussite d’épreuves, et la pratique sportive est au cœur du quotidien des militaires, tandis que des tests sportifs leur sont imposés périodiquement. Pendant longtemps, cependant, l’entraînement du soldat s’est limité à l’apprentissage et à la réalisation mécanique des gestes, postures et manœuvres préconisés par les règlements. Mais à partir de la fin de l'Ancien Régime les armées ont, de manière pionnière, développé une éducation physique et sportive visant, dans une logique opérationnelle, à l’amélioration des facultés physiques de l’individu. Pour y parvenir, les armées forment depuis plus de deux siècles des moniteurs d’éducation physique et de sport, qui ont eu une très large influence sur la culture sportive des Français dans la mesure où une large partie d’une classe d’âge masculine a longtemps été appelée à servir sous les drapeaux. Aujourd’hui, les moniteurs des armées sont formés à Fontainebleau au sein du Centre national des sports de la Défense (CNSD), qui définit les pratiques physiques et sportives dans les armées. »
II. « La pratique sportive dans les armées : entre cohésion, divertissement et dépassement de soi »
« La pratique des jeux et des sports vient renforcer l’esprit de corps des soldats. L’émulation passe également par la compétition, en 1903, l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) organise un premier championnat militaire de football, la compétition a un but de cohésion avant un conflit à venir. Durant l’entre-deux-guerres, pour le Front populaire, la modernisation rend l’exercice physique nécessaire et le sport de masse doit également permettre la lutte contre les fléaux sociaux, comme l’alcoolisme. Après la défaite de 1940, sous Vichy, le sport se doit de régénérer la nation en réunissant tous les Français et se veut un facteur de redressement moral. Le sport remplit donc un objectif politique qui change selon l’époque. »
« Pendant la Première Guerre mondiale, le football et le rugby sont des activités qui permettent aux troupes d’occuper les périodes de repos et d’affronter les équipes alliées. Le sport touche aussi les prisonniers de guerre notamment français ou allemands, leur permettant de s'évader, au moins un instant, des dures conditions de détention. Après la Seconde Guerre mondiale, l’ensemble des clubs de la communauté de défense sont réunis au sein de l’Union fédérale des clubs de la Défense nationale, renommée en 1992 Fédération des clubs de la Défense (FCD) qui compte aujourd’hui 150 000 adhérents dans 430 clubs. »
« Enfin, le sport est bénéfique pour les blessés en les aidant à reprendre confiance en eux. Les Rencontres militaires blessures et sports (RMBS), créées en 2012, représentent une initiative importante au profit des blessés des trois armées, de la Gendarmerie nationale et des différents organismes du ministère des Armées, faisant découvrir aux blessés la pratique d’activités sportives adaptées et leur permettant d’échanger avec les acteurs du suivi médico-social dans un contexte sportif. »
III. Vers « l’Armée des champions »
« Les Jeux interalliés de l’été 1919 inscrivent le sport militaire dans des dimensions internationales après la fin d’une guerre elle-même mondiale. »
« À partir de 1948, le Conseil international du sport militaire (CISM) organise des championnats internationaux dans de nombreuses disciplines. »
« En 1995, les jeux mondiaux sont créés, ils ont lieu tous les quatre ans et depuis 2010 des jeux d’hiver sont organisés. Progressivement des épreuves paralympiques s’intègrent aux compétitions. Dans cette dernière catégorie, les Invictus Games sont devenus la plus grande compétition. Créés en 2014 à l’initiative du prince Harry, ils réunissent les vétérans et blessés en situation de handicap et cette année aura lieu leur 7eédition. »
« Dès les prémices de cette internationalisation, la France mène une politique de préparation au sport de haut niveau à travers le bataillon de Joinville. Après avoir accueilli près de 21 000 athlètes, ce dernier est dissous en 2002, suite à la suspension de la conscription. Il est finalement remis sur pied en 2014, au sein du Centre national des sports de la Défense (CNSD). Les sportifs affectés au Bataillon de Joinville forment l’équipe de l’Armée de champions qui participe aux compétitions internationales, telles que les Jeux olympiques. »
« En dehors du stade, l’armée joue un rôle dans la préparation de grands événements sportifs. En 1968, lors des Jeux olympiques d’hiver de Grenoble, l’armée apporte une aide massive, avec 8 000 hommes au Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO). Engagée dès l'année 1966 pour la préparation des semaines préolympiques, jusqu'au démontage des structures mises en place pour l'occasion, l'armée s'investit à différents niveaux. De l'implication de la Gendarmerie nationale pour la sûreté, au concours de ses propres athlètes, en passant par l'animation des épreuves, les Jeux sont une occasion pour les armées de montrer leur polyvalence et d'entretenir ses liens avec la Nation. Ces enjeux, toujours prégnants, sont particulièrement visibles cette année, à l’aune des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. »
Zoé Chabry, Benjamin Doizelet, Jean Hennet et Laurent Lopez (Sous la direction de), « Une armée de champions : le sport sous les drapeaux ». Éditions Service historique de la Défense, 2024. 24 ×24 cm / 100 pages. ISBN 978-2-11-155351-4. 5 euros
Disponible au point de vente du Service historique de la Défense.
Service historique de la Défense
Pavillon du Roi, 1er étage, salle des expositions
Avenue de Paris, 94300 Vincennes
Du mardi au vendredi : 13h-17h
Samedi : 9h30 –15h
Dimanche : 10h –17h
Visuels :
Section gendarmerie
Stage préolympique des coureurs de demi-fond en juillet 1920 à l939 ; école de Joinville
Prise en charge du transport de la flamme olympique par un chasseur alpin
SHDGR
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Les citations proviennent du dossier de presse.
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