« 7 octobre 2023, un crime sans nom » ("October 7, 2023, A Crime Without a Name") est un documentaire réalisé par José Ainouz. Le documentariste a recueilli, sur plusieurs mois, les témoignages bouleversants de rescapés israéliens de l'agression djihadiste du 7 octobre 2023, de secouristes de Hatzalah, les analyses de psys, historien et sociologue.
Chagall et la Bible
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Tel Aviv
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1ère partie : Pourquoi un mathématicien appelle au boycott d’Israël ?
Daniel Greenfield quoted in American English part of my article in FrontPage Magazine
José Ainouz est un historien et documentariste à la grande curiosité. Il a réalisé des films pour le ministère de l’Education nationale – Les espaces numériques, Parents, Ecole… Le divorce – et d’autres sur la Grèce des dieux et des hommes (2001), Les rituels de la survie des villageois de Guénébana, village du pays Dogon (Mali) ou un Carnet de voyage documentaire sur la Turquie (2002).
C’est aussi un auteur engagé : il a abordé la Shoah – Attention aux enfants ! Les orphelins de la Shoah à Montmorency (2010) -, rencontré les Juifs noirs du Nigéria (2014) et a portraituré Georges Bensoussan, un historien – le prix de la liberté (2022).
Sa filmographie révèle aussi son intérêt pour Israël : Lecture du terrorisme en Israël au quotidien (2004).
José Ainouz est arrivé en Israël peu après le 7 octobre 2023, et a commencé, sans commande ou coproduction de chaîne de télévision, au fil des semaines et des mois, à recueillir des témoignages de rescapés.
Ce long métrage à budget moyen a résulté de trois sources de financement : des donateurs (environ 12 000 euros), un crowdfunding ou finance participative (10 550 € de 80 contributeurs sur un objectif de 20 000 € avec comme date finale le 30 novembre 2024) et l'investissement du réalisateur (20 000 euros) qui a travaillé bénévolement.
C'est au "plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah" qu'est consacré le dernier film documentaire de José Ainouz, « 7 octobre 2023, un crime sans nom ».
Le montage fait alterner des images réalisées par les terroristes islamistes ce 7 octobre 2023, des témoignages d'Israéliens rescapés et des observations ou analyses de Georges Bensoussan, de Richard Prasquier, Président d'honneur du CRIF, et de secouristes, psys ou experts de diverses disciplines.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, Churchill avait qualifié en 1941 de "crime sans nom" les crimes de juifs commis par les nazis.
Le titre « 7 octobre 2023, un crime sans nom » pointe le problème terminologique qui parcourt le film et qu'élude l'ensemble des Européens, américains ou autres : "crime" est à la fois trop faible, et ne peut à lui seul décrire tous les actes tragiques commis aux cris d'Allah Ouaqbar (Allah est plus grand) en ce jour de chabbat et Sim'hat Torah (Joie de la Torah, en hébreu), fête joyeuse. Au début des années 1980, Shoah du documentariste Claude Lanzmann avait imposé, d'abord dans le monde francophone, puis au-delà, ce mot hébreu pour désigner le génocide des Juifs par les Nazis et leurs collaborateurs durant la Deuxième Guerre mondiale. Peut-être faudra-t-il patienter pour trouver le vocable admis par tous.
Mais une scène tournée par ces terroristes ce samedi fournit une première réponse : la caméra du Gazaoui filme la route israélienne empruntée par le véhicule et on entend, en voix off, une voix masculine exulter d'être parvenu à entrer si profondément dans le territoire d'Israël, crier "Allah Ouakbar" ("Allah est plus grand") et "djihad". En quelques secondes tout est dit : il s'agit d'une agression djihadiste dans le dar al-Harb (domaine de la guerre, en arabe), où la violence barbare, les viols, assassinats, rapts de femmes et d'enfants, razzias caractéristiques du djihad visent à terroriser, à faire fuir l'Infidèle pour créer un no-man's land bientôt conquis définitivement par les dirigeants musulmans qui y installent des musulmans puis réitèrent le même processus. Puisant dans une haine anti-juive millénaire, l'exaltation du djihadiste est décuplée par sa conviction que ses victoires successives prouvent la supériorité d'Allah sur d'anciens dhimmis, ces yahoud (juifs, en arabe) qui avaient osé rétablir en Eretz Israël (Terre d'Israël), dans le "dar al-islam" (terre de la soumission à Allah, en arabe) leur Etat devenue une puissance régionale, voire mondiale, leur souveraineté étatique.
Spécialiste de l'histoire politique et sociale de la Terre d'Israël, du sionisme politique ainsi que de la Shoah, George Bensoussan éclaire cet aspect par ses explications sur la dhimmitude, la condition cruelle, déshumanisante, inférieure des non-musulmans sous le joug islamique après le djihad.
Il avait dit au réalisateur que, lorsque les djihadistes avaient su la présence de jeunes au Festival Nova, ils avaient aussitôt dévié de leur chemin initial vers une grande ville israélienne pour aller directement vers le site du Festival.
Les dernières phrases de George Bensoussan semblent très optimistes : "Israël est en grand trauma car il n'a pas réussi dans sa mission de protéger les siens. Il doit apprendre demain à négocier avec la société palestinienne qui n'est pas le Hamas et existe bien ! Tous les Palestiniens ne se reconnaissent pas dans l'hyper violence du Hamas". Les sondages montrent de manière régulière le soutien des Palestiniens à cette agression djihadiste. Quid de l'enseignement de la haine des Yahoud, d'incitation au djihad et d'idéalisation du shahid payé notamment par l'Union européenne(UE) ? En cet automne 2024, des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des Libanais malmener des terroristes du Hezbollah, et non des Palestiniens se soulever contre ceux du Hamas, du Djihad islamique ou du Fatah. En 1945, les Alliés, après la capitulation des dirigeants nazis, avait arrêté et jugé des centaines de Nazis, occupé militairement pendant des années l'Allemagne vaincue, procédé à une dénazification, etc. Depuis un an, Israël combat seul, malgré les entraves, pressions et exhortations au cessez-le-feu de ses alliés ou amis.
Les témoignages recueillis par le réalisateur sont bouleversants. L'émotion des rescapés et sauveteurs est palpable. Peut-être pour mieux maîtriser son émotion, c'est de manière factuelle qu'une mère de famille relate l'assassinat de son mari et de sa fille ainée, tuée par un djihadiste après qu'il ait eu découvert son costume de soldate, sa séquestration dans un tunnel et dans les appartements de civils gazaouis. Ce n'est que lorsqu'elle évoque les exactions subies par les israéliennes otages des djihadistes qu'elle émet des opinions, exprime son mépris, son indignation.
Une autre personne espère que son père, otage dans la bande de Gaza, sera bientôt libéré et pense qu'il ne doit pas comprendre pourquoi il a été kidnappé et est captif : la famille a milité pour la paix avec les Palestiniens. Une Israélienne évoque sa mère et sa fille, assassinées ensemble, et souligne combien l'année précédant le 7 octobre 2023 avait été la plus heureuse de sa fille autiste qui s'épanouissait dans son école. Un père veut préserver son image auprès de son fils et évite d'être vu avec un couteau. Sentant sa mort prochaine, une victime exhorte son père à ne pas se venger. Et puis le récit de la résistance héroïque et victorieuse du kibboutz Magen, sous-armé...
On mesure l'écart entre la civilisation juive et la barbarie djihadiste, la profondeur des traumatismes chez ces rescapés, l'union militante d'une nation pour obtenir la libération de ses membres otages et que cette agression djihadiste n'a pas dessillé les yeux de certains militants du "camp de la paix".
Le réalisateur montre la prise de conscience progressive des Israéliens, en cette journée tragique, de l'ampleur d'un évènement d'une nature imprévue, qui rappelle par des aspects la Shoah - juifs brûlés, irruption des djihadistes en véhicules motorisés, volonté de détruire tout le peuple Juif, etc. - et l'adaptation des secouristes pour soigner les blessés au bord de la route.
Un film utile pour les historiens, sociologues et psys, alors que certains nient, notamment pour sauver la Cause palestinienne et l'islam, les faits commis ce 7 octobre 2023. Et à voir.
Le réalisateur organise des projections/débats dans toute la France.
France, 76 minutes
Musique : Avishay Cohen et Erella Atlan
Visuels : © Éric Saussine et José Ainouz, DR
Georges Bensoussan
Chen Gostein
Maayan Kaplan
Mendy Habib
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