Citations

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vendredi 16 août 2024

« Paris brûle-t-il ? Quand le cinéma réinvente la Libération »

Le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin présente l’exposition « Paris brûle-t-il ? Quand le cinéma réinvente la Libération ». Adapté e
n 1966 du livre best-seller éponyme des journalistes Larry Collins et Dominique Lapierre, Paris brûle-t-il ? est réalisé par René Clément (La Bataille du rail), produit par Paul Graetz et la Paramount, et interprété par une pléiade de stars dont Alain Delon. Emaillée de tensions entre producteur et réalisateur, cette superproduction franco-américaine raconte la Libération de Paris, vingt ans seulement après les événements dans une France gaullienne, en omettant des faits historiques (libération de juifs à Drancy). Succès populaire, elle a imprimé dans les mémoires des spectateurs des images réalistes qui se sont parfois substituées à celles filmées en 1944.

« Julia Pirotte, photographe et résistante »
Régine Stépha Skurnik, ancienne combattante volontaire de la Résistance
Vichy
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 
Pierre Dac. Du côté d’ailleurs
Des enfants juifs cachés sous l'Occupation
Après la Shoah. Rescapés, réfugiés, survivants 1944-1947 
« La Babel des enfants perdus » par Théo Ivanez
Le Musée de la Libération de Paris - Musée du Général Leclerc - Musée Jean Moulin 
« En partie grâce à la présence des stars et au savoir-faire de René Clément, le film est un succès tel qu’au fil du temps, il se substitue dans les mémoires aux traces réelles de la Libération de Paris. »
Sylvie Zaidman, conservatrice générale du patrimoine, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin

« Il faut faire du vrai plus vrai que le vrai et du vrai faux. Quand c’est trop vrai c’est moins bon. Quand c’est interprété c’est meilleur, c’est ça qui est important, c’est là où est la magie. »
(René Clément, réalisateur, 1966)

« En 1966, Paris brûle-t-il ?, le livre des journalistes Larry Collins et Dominique Lapierre est adapté au cinéma. Le film, réalisé par René Clément et produit par Paul Graetz et la Paramount, raconte la Libération de Paris, vingt ans seulement après les événements. »

« Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Yves Montand, Bruno Cremer, Kirk Douglas, Orson Welles, figurent parmi les nombreux acteurs à l’affiche du film. Cette pléiade de stars françaises et américaines contribue au succès de cette superproduction iconique, qui reste aujourd’hui une référence cinématographique. Mais où s’arrête l’histoire, où commence l’interprétation ? »

« À l’occasion du 80e anniversaire de la Libération de Paris, en 2024, le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin présente une exposition sur ce grand classique du cinéma, dont la résonance se substitue parfois à celle des faits historiques, et invite ses visiteurs à questionner les représentations de cet épisode de l’histoire et à décrypter son rapport aux images. »

LA PREMIÈRE EXPOSITION MUSÉALE INTÉGRALEMENT DÉDIÉE AU FILM

« Autour de scènes emblématiques du film, les visiteurs découvrent l’histoire de la Libération de Paris proposée par le cinéaste, dans le contexte politique des années 1960. Des documents et archives de la Fondation René Clément, storyboard, notes ou croquis, des photographies et reportages sur le tournage, mais aussi près de 70 objets liés à la Libération de Paris issus des collections du musée, objets, photographies, documents sur le tournage seront présentés en regard des scènes du film. Ces différents éléments rassemblés permettront de mieux décrypter les intentions et les coulisses de ce film de légende. Les images travaillées par le cinéaste René Clément et son équipe sont à la fois une histoire de la Libération de Paris mais aussi la cristallisation de l’imaginaire collectif. Près d’une quarantaine d’extraits du film, d’archives audiovisuelles de 1944 et de documentaires sur le tournage ponctuent le parcours. »

Le commissariat est assuré par Sylvie Zaidman, historienne, conservatrice générale du patrimoine, directrice du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, et Sylvie Lindeperg, historienne, membre honoraire de l’Institut universitaire de France et professeure à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste de l’histoire du cinéma.

Autour de l’exposition, sont prévues des visites guidées et des rencontres. Le dimanche 25 août 2024 : Journée de projection de films amateurs de la Libération de Paris, avec l’association Mémoires filmiques d’Île-de-France – Cineam.

Le 20 août 2024 à 21 h 30 au 6 rue de la Cité, 75004, la Préfecture de police de Paris (PPP) invite à "redécouvrir un grand classique du cinéma français des années 1960, avec à l'honneur le rôle des policiers parisiens dans la Libération de la capitale !"  Inscription obligatoire. Projection gratuite. 

L’application de visite : toute la bande son de l’exposition depuis un mobile
« Le film, les images, les dialogues, la musique, sont au cœur de l’exposition. »

« Pour garantir le confort de tous les visiteurs, un parcours de visite dédié et synchronisé permet d’accéder à tout l’audio de l’exposition. »

« Une application gratuite disponible en français et en anglais sur smartphone depuis le Google Play Store ou l’AppStore. »


LE PARCOURS DE L’EXPOSITION

PARIS BRÛLE-T-IL ?
« Un téléphone abandonné sur une table. Une voix furieuse s’élève du combiné : « Brennt Paris ? ». (Paris brûle-t-il ?) Mais les ordres du commandement allemand tombent dans le vide, et Paris ne brûlera pas. C’est du moins ce que suggère cette image symbolique du film, grand succès populaire sur la Libération de Paris sorti sur les écrans en 1966. »

« La superproduction franco-américaine ne se prétend pas historique. René Clément veut réaliser une fresque cinématographique à partir du best-seller rédigé par deux journalistes. Les méthodes hollywoodiennes y sont mises en oeuvre, avec un budget record de plus de 6 millions de dollars, une pléiade d’acteurs célèbres, un rythme soutenu. »

« Il n’est pas simple, vingt ans après les faits, de faire de la Libération de Paris un grand spectacle. Par ailleurs, les témoins sont toujours là, attentifs à leur image à l’écran et à l’interprétation des événements dans un contexte politique bien différent de celui d’août. 1944. Le producteur Paul Graetz et le réalisateur René Clément devront faire preuve de diplomatie pour trouver un consensus. »

« Au-delà du divertissement, les complexités du tournage de Paris brûle-t-il ? révèlent une histoire dans l’histoire. »

« DU LIVRE AU FILM »
« Tout commence lorsque deux jeunes journalistes, Dominique Lapierre (1931-2022) et Larry Collins (1929-2005), décident d’écrire un livre sur la Libération de Paris. À sa parution, en 1964, Jean Planchais compare l’ouvrage à un western, dans un article du Monde : « L’affreux chef des bandits (Adolf Hitler), le hors-la-loi au cœur tendre (le général von Choltitz) et, en face, sur un fond assez incertain d’Américains bien intentionnés mais incompréhensifs, un shérif de haute taille, un peu dégingandé (Charles de Gaulle) ; bien qu’une partie de ses auxiliaires (les communistes) soient peu sûrs, il gagnera la partie, au moins dans les limites de l’ouvrage. »
« Le succès de la publication aiguise les appétits des producteurs hollywoodiens. »

« Voilà l’occasion rêvée de réaliser une épopée sur un fait historique qui, vingt ans auparavant, a eu un retentissement dans le monde entier. »

« Paul Graetz obtient finalement les droits du livre. Il va appliquer les méthodes des grandes productions américaines pour adapter l’ouvrage.et porter à l’écran des événements qui, en définitive, ne se prêtent pas totalement au genre du film à « grand spectacle ».

Un immense succès de librairie
« Dominique Lapierre, journaliste français, et son collègue américain Larry Collins écrivent un livre à partir de 3 000 questionnaires envoyés à des témoins. L’ouvrage aux 20 millions de lecteurs est une somme d’anecdotes servies par un style qui entretient le suspense. Un point de vue contesté, mais qui sera repris dans le film, consiste à attribuer à von Choltitz le mérite d’avoir évité la destruction de Paris. »

La guerre des producteurs
Darryl Zanuck, le géant d’Hollywood
« Darryl Zanuck (1902-1979) est le producteur américain du film à grand spectacle Le Jour le plus long, l’épopée du débarquement, réalisé à partir du livre de Cornelius Ryan et sorti sur les écrans en 1962. C’est une superproduction à gros budget, portée par des vedettes internationales. La « première » à Paris a donné lieu à une formidable mise en scène. Zanuck aurait souhaité acquérir les droits du livre de Lapierre et Collins pour en faire une nouvelle fresque épique. Il échoue, mais ce seront néanmoins ses procédés qui seront appliqués par son rival. »

Paul Graetz, un producteur de classiques français
« Paul Graetz (1899-1966) est un producteur de films dits de « la qualité française », comme Le Diable au corps ou Monsieur Ripois. Il obtient les droits du livre et fait appel à René Clément pour tourner un film qui utilise les procédés des superproductions de Zanuck, avec des vedettes allemandes (Gert Fröbe), américaines (Anthony Perkins, Orson Welles) et françaises (Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Bruno Cremer). Un rôle avait même été prévu pour Louis de Funès, projet qui restera sans suite. »

« Une première adaptation est demandée à Jean Aurenche et Pierre Bost avec Claude Brulé, pour rassurer le milieu du cinéma français et les syndicats du spectacle. Mais finalement ce sont les Américains Gore Vidal et Francis Ford Coppola qui signent le scénario d’un film conçu pour plaire aux spectateurs en multipliant les effets de suspense et les anecdotes émouvantes. »

CONCILIER DES MÉMOIRES CONCURRENTES
« Chaque polémique doit être exclue, dans ce film plus que dans tout autre nous devons suggérer plutôt que de souligner. » (Paul Graetz, 1965)

« En 1965, une vingtaine d’années seulement se sont écoulées depuis la Libération de Paris. De nombreux résistants et Français libres ayant participé aux événements sont encore en vie. Le général de. Gaulle est président de la République, les gaullistes sont au pouvoir dans les administrations. Le Parti communiste a une influence importante parmi les techniciens, notamment dans le cinéma. Paul Graetz se démène donc pour trouver un consensus politique autour de son film en sollicitant des conseils auprès des grandes figures de la Résistance et de la Libération, gaullistes et communistes. Par ailleurs, pour obtenir les autorisations de tourner, il faut ménager le ministère de l’Intérieur, le ministère des Affaires culturelles, la Préfecture de police. »

« Graetz applique les conseils juridiques de la Paramount en dressant un portrait édulcoré du général von. Choltitz, pourtant reconnu pour sa brutalité. Chaque acteur est soigneusement choisi pour convenir au résistant qu’il incarne. Le scénario est conçu pour éviter les controverses. Les sujets polémiques sont uniquement suggérés, voire totalement écartés, et les tensions ne manquent pas entre le producteur et le réalisateur. »

Fortes tensions autour du scénario
Ménager le général von Choltitz
« En 1950, Dietrich von Choltitz, ancien gouverneur militaire du Groß Paris, publie ses mémoires, qui inspirent Lapierre et Collins. Paul Graetz veut éviter les controverses avec le général allemand par crainte d’une action judiciaire contre le film. Il demande donc que von.Choltitz apparaisse sympathique, en effaçant des dialogues toute référence à son passé brutal et à sa loyauté envers Hitler. »
Passes d’armes entre Graetz et Clément

« Une franche mésentente règne entre le producteur et le réalisateur en novembre.1965. Paul Graetz veut contraindre René Clément à tourner certaines scènes qu’il a lui-même réécrites et lui transmet une sommation par huissier. Le réalisateur lui oppose l’arrivée tardive des textes et la platitude des dialogues. »

« S’ensuit ensuite un travail d’équilibriste pour le producteur Paul Graetz. »

Montrer sans dire
« Le livre dénonçait les intrigues des communistes pour prendre le pouvoir à la Libération. Les dialogues du film sont plus prudents, et la menace suggérée par la seule mise en scène. Le tableau d'Edward Gabé sur l’insurrection de 1848 symbolise les visées révolutionnaires des communistes dans la scène se déroulant au musée Carnavalet. »

Des héros et des stars
« La question du casting pose d’interminables problèmes. Jacques Chaban-Delmas, alors président de l’Assemblée nationale, et Henri Rol-Tanguy, membre du comité central du Parti communiste, sont convaincus par les acteurs choisis pour les représenter, respectivement Alain Delon et Bruno Cremer. Le rôle de Hitler échoit à Billy Frick. Mais il faut du temps (et de la chance) pour trouver l’acteur qui interprétera Leclerc à l’écran – avec l’approbation de la Maréchale. »

« Quant à l’incarnation de De Gaulle, la question oppose frontalement René Clément et Paul Graetz. Le producteur exige de tourner les scènes prévues dans le scénario, fortement inspirées du livre. Le réalisateur riposte en réclamant que l’Élysée soit directement consulté sur le choix de l’acteur capable de personnifier le Général. »

« Le décès de Graetz pendant le tournage permettra à René Clément d’imposer sa vision : montrer « le Diable » (Hitler) mais pas « le bon Dieu » (de.Gaulle !). »

Quel acteur pour Leclerc ?
« La canne est indissociable de l’image de Leclerc. Mais les objets ne suffisent pas au rôle. Impossible de choisir un acteur sans l’assentiment de la veuve du général. »

« C’est finalement un peu par hasard que Claude Rich va incarner Leclerc. »

Les silences du film 
« À un moment donné, d’une façon vraiment passionnante, vous voyez une action se transformer […] et prendre un autre corps par des voies plus nobles qui sont les voies de l’art. » (René Clément, 1965)

Collins et Lapierre, auteurs de l’ouvrage, sont persuadés de la duplicité des communistes et de l’humanisme de von Choltitz. Les scénaristes, fidèles au livre, suivent la même voie. »

« Certains faits historiques sont absents du film : la signature de la capitulation de von Choltitz à la Préfecture de police, l’arrivée de De Gaulle à Montparnasse, ou son discours mémorable « Paris brisé, Paris martyrisé… ». Bien que Paul Graetz insiste pour montrer la libération de juifs à Drancy, il n’y est fait finalement aucune allusion à l’écran. »

« Ces omissions sont surtout liées au contexte politique des années.1965-1966. Certains résistants de premier plan en 1944 sont vingt ans plus tard en disgrâce auprès de leurs anciens compagnons politiques, tels Georges Bidault ou Maurice Kriegel-Valrimont. »

« Le livre de Collins et Lapierre les mentionne peu, et le film pas du tout. »

UN FILM ENTRE DOCUMENTAIRE ET FICTION
« Il faut faire du vrai plus vrai que le vrai et du vrai faux. Quand c’est trop vrai c’est moins bon. Quand c’est interprété c’est meilleur, c’est ça qui est important, c’est là où est la magie. » (René Clément, 1966) 

« Quel rapport le film entretient-il avec la vérité historique ? L’ouvrage qui l’inspire donne la clé : présenter des petites histoires qui s’enchâssent dans la « grande Histoire ».

« Pour faire du « vrai faux », selon ses mots, Clément recourt à une fiction largement documentée par les témoignages. Son film livre alors des scènes tout à fait plausibles. Mais il fabrique aussi du faux vrai dans Paris brûle-t-il ? : le sort de la capitale n’a pas dépendu de la mansuétude de von Choltitz et rien ne corrobore la pose de mines sur la tour Eiffel. »

« Pour faire enfin du « vrai plus vrai que le vrai », le réalisateur s’inspire des nombreuses traces matérielles de la Libération, comme les armes ou les vêtements, aujourd’hui pièces de musée. Photographies et images d’archives lui fournissent une riche documentation. René Clément utilise habilement le documentaire La Libération de Paris tourné pendant les événements d’août 1944, qui fut très largement distribué en France et à l’étranger. Il s’inspire de certaines scènes de ce film et en intègre directement d’autres dans son oeuvre. »

Reconstituer le Paris de 1944
Le défi d’une guerre discrète
« Ironie de l’histoire, le préfet de police de Paris en 1965 n’est autre que Maurice Papon, ancien secrétaire de la préfecture de la Gironde ayant organisé des déportations de juifs pendant l’Occupation. Ses services refusent à la production du film « les batailles bruyantes » dans Paris. Le spécialiste en effets spéciaux Robert MacDonald parvient à donner l’illusion des combats, « mais sans faire de bruit ».

Filmer Paris : au plus près des traces
« Si les images d’époque ne manquent pas, certains événements n’ont évidemment pas fait l’objet de prises de vue. Le film va s’appuyer sur des témoignages pour reconstituer les faits au plus près de la parole des témoins, par exemple celle du lieutenant Karcher pour la reddition du général von Choltitz. D’autres scènes reposent sur les récits et des traces découvertes sur les lieux en août.1944. Ainsi la version donnée par le film du massacre des résistants à la Cascade du bois de Boulogne est une reconstitution très plausible de l’événement, même si les historiens en connaissent mieux les détails aujourd’hui. »

Une histoire minutieusement composée
« La scène sur le groupe de résistants exécutés le 16. août 1944 est préparée par des dessins et des photographies. Aux côtés du traître incarné par Jean-Louis Trintignant, on trouve de jeunes acteurs qui deviendront célèbres : Michel Sardou, que l’on voit ici, ou Patrick Dewaere, dans le camion. Le film est tourné sur les lieux mêmes – porte Maillot, passage Doisy et dans le bois de Boulogne. »

Les traces témoins d’août 1944
« Les sandales de l’enfant Gil Tchernia : Le petit garçon a assisté au défilé de la Libération de Paris le 26 août 1944. Pris dans la panique de la foule lors de tirs accidentels ou délibérés, Gil a perdu l’une de ses sandales. À l’instar de la chaussure manquante, de nombreux objets ont été égarés dans l’affolement créé par ces incidents. »

LE TRIOMPHE DU CINÉMA
« La sortie du film bénéficie de la même promotion fastueuse que celle déployée en 1962 pour le lancement du Jour le plus long. En dépit d’une météo exécrable, le gala d’ouverture est un moment privilégié de rencontre entre la société du spectacle et le monde politique devant les caméras et les objectifs. »

« Le triomphe est immédiat. Le film est présenté dans toute la France, souvent en présence des témoins de 1944, et sa sortie s’accompagne d’une grande campagne de communication. Cinq millions de spectateurs se presseront dans les cinémas. »

« Les États-Unis, la Suède et l’Allemagne réservent un très bon accueil au film. En France, il est soupçonné de servir les intérêts politiques des gaullistes à quelques mois des élections. Son succès populaire et ses maintes rediffusions à la télévision ont un effet inattendu : les images authentiques de la Libération de Paris s’effacent peu à peu des esprits, tandis que s’impose celles de Paris brûle-t-il ?

« Henri Rol-Tanguy a conservé les billets d’accès à la projection pour les personnalités. »

« Le Tout-Paris est présent, de Salvador Dalí à Eddie Barclay. Jacques Chaban-Delmas y discute avec Alain Delon. Les grands témoins côtoient les acteurs du film, donnant l’impression d’un passage de relais des premiers aux seconds dans la mémoire collective. »

« Remerciements à Monsieur Alain Delon pour son aimable contribution. »

QUELQUES CHIFFRES AUTOUR DU FILM

« • 20 millions de lecteurs du livre de Lapierre et Collins
Paris Brûle-t-il ? sorti en 1964
• 6 millions de dollars de budget
• 5 millions d’entrées en France en 1966
• 400 000.disques 45-tours vendus de la chanson Paris en colère, de Maurice Jarre et Maurice Vidalin, interprétée par Mireille Mathieu »


Du 27 mars au 22 septembre 2024
4, avenue du Colonel Rol Tanguy
Place Denfert Rochereau. 75014 Paris
Tél. : 01 71 28 34 70
Du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Collections permanentes . en accès gratuit.
Visite du PC Rol-Tanguy gratuit sur réservation sur place.
Visuels :
Tournage d'une scène de Paris brûle-t-il ? Sur la place de la Concorde, août 1965 © Ville de Paris / Bibliothèque historique / Roger-Viollet

Tournage du film de René Clément "Paris brûle t-il ?". Paris, 1965.
© Roger-Viollet / Roger-Viollet

Photo Pierre Antoine, Paris Musées


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