Lotte Laserstein (1898-1993) était une peintre, excellant dans les portraits, juive allemande et suédoise. Elle représente la Neue Sachlichkeit ("Nouvelle objectivité"), courant artistique épanoui durant la République de Weimar. Fuyant le nazisme, elle se réfugie en Suède. Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre d’« Invitation au voyage », « À la redécouverte du Berlin de Lotte Laserstein » et « Redécouvrir Lotte Laserstein ». Cette artiste sera évoquée sur Arte le 2 septembre 2024 à 03 h 05 dans "Aux arts citoyennes ! De la Nouvelle Vision à l’avant-garde féministe", série documentaire en deux parties de Susanne Radelhof.
« Expressionismus & Expressionismi » - Berlin-Munich 1905-1920. Der Blaue Reiter vs Brüche
Die Brücke. Aux origines de l'expressionnisme
Die Brücke. Aux origines de l'expressionnisme
Lotte Laserstein naît en 1898 à Preuβisch Holland dans une famille juive bourgeoise assimilée. Son père, Hugo, est pharmacien et sa mère, Meta, pianiste, professeur de piano et peintre sur porcelaine.
En 1902, à la mort d’Hugo Laserstein, la famille s’installe à Danzig. Là, Lotte grandit auprès de sa mère et sa sœur Käte (1900-1965) au domicile de sa grand-mère et de sa tante, l’artiste peintre Elsa Birnbaum qui dirige une école d’art où Lotte suit des cours dès 1908.
En 1912, la famille emménage à Berlin où Lotte Laserstein obtient en 1918 son baccalauréat. Elle étudie la philosophie et l’histoire de l’art, puis en 1921 à l’Académie des arts de Berlin, ouverte aux femmes depuis peu. Elle y suit les cours d’Erich Wolfsfeld. En 1923, elle achève ses études. Elle rencontre et se lie d’amitié avec Traute Rose, son modèle favori car elle pouvait garder longtemps une pose.
En 1922, la crise économique caractérisée par une hyperinflation ayant réduit les revenus de la famille Laserstein, Lotte travaille comme illustratrice : elle peint des cadavres pour illustrer des manuels scolaires.
En 1927, Lotte Laserstein ouvre son atelier à Berlin-Wilmersdorf et une école privée d’art.
Elle peint la "neue Frau", la "nouvelle femme" coiffée à la garçonne, indépendante. Elle représente la Neue Sachlichkeit ("Nouvelle objectivité"), un courant artistique opposé à l'expressionnisme et qui s'est épanoui durant la République de Weimar. Par son vérisme, elle noue un lien avec le naturalisme.
De 1928 à 1931, les œuvres de Lotte Laserstein sont présentées dans 22 expositions et l’artiste s’inscrit à plusieurs concours.
En 1929, elle adhère à l’association des femmes artistes berlinoises.
En 1933, l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler met un terme à sa carrière prometteuse. Les lois anti-juives nazies lui interdisent d'exposer, d'enseigner, et plus généralement toute vie publique : fermeture de son école d’art, prohibition d’expositions publiques.
En 1937, invitée par la galerie suédoise Galleri Modern, à Stockholm, Lotte Laserstein quitte l'Allemagne en emportant une partie de ses tableaux. Six mois plus tard, elle contracte un mariage de convenance en épousant le marchand juif Sven Jakob Markus ; ce qui lui permet d’acquérir la nationalité suédoise. Elle s’efforce vainement d’obtenir que sa mère, sa sœur et l’amie de celle-ci quittent l’Allemagne. Sa mère est assassinée en 1943 au camp nazi de concentration de Ravensbrück, sa sœur Käte survit en se cachant à Berlin, puis s’installe en Suède où les deux sœurs vivent ensemble. En 1954, Käte Laserstein revient en Allemagne et décède en 1965 à Berlin.
Lotte Laserstein gagne sa vie en répondant à des commandes de portraits et des paysages. Son œuvre lui vaut la célébrité en Suède, mais n’atteint pas le niveau de celle berlinoise. La difficile, douloureuse vie d’exilée pèse sur Lotte Laserstein.
En 1952, Lotte Laserstein accepte une commande : un portrait du gouverneur de Kalmar et de son épouse, Ruben et Helga Wagnsson. Elle se plait à Kalmar, et y réside de manière permanente en 1957. En plus des portraits, elle peint des natures mortes de fleurs et des paysages.
L’artiste voyage en Europe, parfois en compagnie de la peintre admirée Elsa Celsing (1880-1974).
En 1977, la ville de Kalmar remet son Prix de la culture à Lotte Laserstein.
L'Allemagne redécouvre cette artiste en 1987 lors d'une grande exposition et de la vente d'oeuvres de sa collection personnelle.
Au début des années 1990, Lotte Laserstein bénéficie d’une relative reconnaissance dans des pays anglo-saxons.
En 1993, elle meurt âgée de 94 ans à Kalmar.
« À la redécouverte du Berlin de Lotte Laserstein »
Invitation au voyage est le "magazine de l'évasion culturelle. Du lundi au vendredi à 17h20 Linda Lorin nous entraîne autour du monde à la découverte de lieux qui ont inspiré des artistes, de cités et de cultures uniques et nous invite dans les cuisines et les restaurants du monde entier. Le samedi à 16h35, "Invitation au voyage spécial" propose une escapade à la découverte d'une ville, d'une région ou d'un pays".
Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre d’« Invitation au voyage », « À la redécouverte du Berlin de Lotte Laserstein ».
Lotte Laserstein « est une figure importante de la peinture allemande du XXee siècle. Ses toiles d’une grande profondeur donnent à voir le Berlin de l’entre-deux-guerres, au sein de la République de Weimar : un cocktail de contradictions et d’excès. Une ville monstre de 4 millions d’habitants où les femmes s’affirment enfin comme des citoyennes de premier plan, fières et indépendantes ».
« Redécouvrir Lotte Laserstein »
Arte diffuse sur son site Internet « Redécouvrir Lotte Laserstein ».
« Des autoportraits et de nombreuses autres toiles de Lotte Laserstein sont à voir Berlin dans le cadre d'une exposition dédiée à l'artiste. Elle réalise surtout des portraits. Fidèle aux règles de la peinture du XIXe siècle, les modèles qu'elle peint sont ancrés dans la modernité. »
« Il s'agit le plus souvent de femmes. Sa peinture est maîtrisée, intime, au plus proche de humain. Après 1933, elle est écartée de la scène artistique : les nazis ont fermé son école et elle a dû émigrer en Suède. »
France, 2023, 15 min
Sur Arte le 30 janvier 2023
Disponible du 30/01/2023 au 30/01/2025
France, Allemagne, 2019, 3 min
Journaliste : Kolja Kandziora
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