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lundi 12 août 2024

« Histoire de sports »

Le Cellier à Reims présente l’exposition gratuite « Histoire de sports ». 
« Regroupant une trentaine d’auteurs dont André Kertész‚ Jacques-Henri Lartigue et Paul Nadar‚ cette exposition propose un regard sur la manière dont les photographes ont saisi‚ depuis la fin du XIXe siècle‚ les gestes et les lieux du sport dans des pratiques amateurs ou professionnelles ».


« À l’occasion des Jeux olympiques de 2024 à Paris‚ le Jeu de Paume présente dans le cadre d’un partenariat avec Reims‚ ville labellisée « Terre de Jeux », l’exposition « Histoire de Sports » au Cellier. Regroupant une trentaine d’auteurs‚ cette exposition propose un regard sur la manière dont les photographes", amateurs ou professionnels, "ont saisi‚ depuis la fin du XIXe siècle‚ les gestes et les lieux du sport dans des pratiques amateurs ou professionnelles. »

« Depuis l’invention du médium, au milieu du 19e siècle, photographes amateurs et professionnels saisissent les pratiques sportives naissantes, d’abord dans les classes supérieures de la société. Au début du 20e siècle, un temps pour les loisirs trouve sa place dans le quotidien de chacun : gymnastes, cyclistes, joueurs de balle et escrimeurs deviennent des motifs récurrents des photographies. Les unes célèbrent le plaisir du geste sportif, quand d’autres exaltent la recherche de précision menant à la performance. Progressivement, le sport se démocratise ; une industrie voit le jour. La recherche de vitesse et de puissance comme preuve absolue de l’excellence prend place dans des lieux dédiés : stades et circuits. En fonction du sport exercé, une variété de cadrages et de conditions de prises de vue permet la comparaison des sujets de ces images, mais aussi celle de l’évolution des rapports entre le corps et l’effort. Ici, les gestes des sportifs photographiés racontent une autre histoire que les seuls palmarès des compétitions sportives. »

« Histoire de sports » offre l’opportunité de découvrir ou de redécouvrir les photographies de sport conservées dans les collections nationales. Elle montre une grande diversité d’approches, rassemblant plus de deux cents tirages provenant de trente photographes professionnels et amateurs, des années 1890 jusqu’aux années 2000. »

« Réalisée en collaboration avec la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP)‚ elle rassemble‚ à partir de ce fonds‚ une sélection de tirages originaux et modernes par de grands noms tels que André Kertész‚ Jacques-Henri Lartigue‚ Paul Nadar‚ Marie-Paule Nègre‚ René-Jacques‚ Bruno Réquillart… »

« Des athlètes mis en scène par l’atelier Nadar à Clint Eastwood photographié avec un ballon de football par Xavier Lambours, les rapprochements entre les sportifs et les photographes prennent des chemins de traverse dans la collection de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) ».

« Le sport et la compétition, mis en lumière en cette année d’olympiades en France, fournissent une occasion unique d’exhumer des images rarement montrées. Celles-ci mettent en relation des photographes travaillant à la commande ou menant des projets personnels, qu’ils soient écrivains- photographes, comme Émile Zola, photoreporters, comme Guy Le Querrec et Renée Falcke, illustrateurs, comme René-Jacques, ou plasticiens, comme Gladys. »

Le sportif est saisi dans la pratique sportive ou dans son domicile, isolé ou dans le cadre de sa sociabilité, parfaitement cadré ou sortant presque du champ de la photographie.

Les clichés de stades vides suggèrent de manière elliptique, a contrario, les sportifs concentrés, la compétition en présence d'une foule silencieuse ou bruyante, des arbitres, des médias de plus en plus omniprésents. 

Les commissaires de l’exposition sont Matthieu Rivallin‚ inspecteur-conseiller de la création artistique‚ adjoint à la responsable du département de la photographie de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), et Pia Viewing‚ commissaire-chercheuse au Jeu de Paume‚ assistée de Loriane Bonnet.

« Au cœur de Reims, un cellier d’expédition de vin de champagne datant de 1898, classé et rénové dans un esprit de friche pour devenir un centre culturel municipal, accueille l’exposition « Histoire de sports ». Le partenariat renouvelé entre Le Jeu de Paume et la ville de Reims répond à l’ambition de cette dernière dans le domaine des arts visuels. Les objectifs ? Programmer des expositions de référence à l’international, développer une médiation pour les publics et impulser une dynamique avec les acteurs culturels locaux. »

1. MISE EN SCENE
« La saga de l’atelier Nadar, depuis sa fondation par Félix Tournachon (1820-1910), vers 1850, jusqu’à sa fermeture à la mort de son fils, Paul Nadar (1856-1939), est bien connue du grand public : toutes les célébrités de l’époque, de Victor Hugo à Sarah Bernhardt, et les membres de la haute société parisienne sont passés par ce célèbre studio photographique. »

« Quand le fils succède au père, à partir de 1880, l’atelier entame une évolution vers des portraits moins figés. Des innovations techniques comme l’utilisation des premiers appareils Kodak et les premiers films sur gélatine lui permettent une plus grande maniabilité de l’appareil photographique hors studio. Grâce à sa renommée, Paul Nadar ouvre le studio au monde artistique. »

« À côté des photographies de troupes de théâtre et de chanteuses lyriques, les portraits de sportifs font partie de son répertoire. »

2. LIBRES JEUX
« Au XIXe siècle en Europe, seules les classes supérieures de la société maîtrisaient suffisamment leur temps pour pouvoir s’adonner au sport. Le sport prend part à cette nouvelle organisation temporelle de la vie quotidienne. Dans le même temps, les techniques photographiques s’industrialisent, rendant le médium accessible à tous. Les photographes amateurs sont de plus en plus nombreux et leurs regards élargissent le champ d’observation par l’image, créant une concurrence à la pratique des studios professionnels. »

« Que ce soit Paul Nadar en maillot de bain, l’autoportrait d’Émile Zola en cycliste ou les images que Jules Antoine saisit de sa fille jouant à la corde à sauter, cet ensemble de photographies témoigne de l’ambiance légère de la Belle Époque. »

3. PLEIN AIR
« Jacques Henri Lartigue se forme à la photographie à l’âge de huit ans grâce à son père, qui l’initie à la technique et à la prise de vue. Il dédie sa vie à la création, travaillant pour la mode, la presse et le cinéma. Entre commandes et portraits, activités de divertissement et de villégiature de la haute société, ses clichés prennent toute leur place dans cette exposition. »

« Le leitmotiv du saut chez Lartigue est mis en évidence dans un ensemble datant de 1919 à 1925. Ces images montrent aussi une réelle intimité entre le photographe et ses modèles enjoués, sciemment mise en scène dans des espaces destinés aux sports de plein air. »

« Dans les années 1970, le photographe repense ses archives et compose page après page un journal visuel sous forme de 126 albums. Ses propres entraînements sportifs avec ses amies et des sportifs de haut niveau sont des sujets récurrents. Suzanne Lenglen, la championne du monde française de tennis sur terre battue des années 1910-1920, a été l’un de ses modèles. Elle se distingue notamment par sa tenue en jupe courte créée par le grand couturier Jean Patou. »

4. EN PISTE !
« Durant l’entre-deux-guerres, le sport, miroir des progrès sociaux et industriels, fait désormais partie intégrante de la vie quotidienne. Pour les amateurs, il est vécu comme une forme de récompense du travail, comme un espace de jeu qui libère l’esprit et entretient le bien-être. »

« Les pratiques professionnelles s’intensifient et, avec l’essor de la presse illustrée généraliste, la diffusion des reportages photographiques témoigne des exploits sportifs. L’importance de la vitesse est au coeur des préoccupations de l’époque, avec la démocratisation de la voiture et la naissance des transports publics. »

« Le portrait, par André Kertész, d’une artiste dans une course automobile symbolise parfaitement la place de la machine dans l’évolution du sport. »

« Alors que les médias partagent les événements sportifs au rythme des entraînements et des compétitions, d’autres photographes indépendants, comme Jean Roubier et Roger Parry, mettent en valeur le sport scolaire ou amateur. Par ses cadrages originaux, Parry met l’accent sur l’aspect graphique des groupes de sportifs à l’entraînement, où les corps animent la composition comme autant de motifs dynamiques. »

5. LE HAUT NIVEAU
« Pour le concours de littérature des septièmes Jeux olympiques, qui ont lieu durant l’été 1924 à Paris, Henri de Montherlant (1895-1972) propose un recueil de textes sur le sport intitulé Les Olympiques, dont il trouve l’inspiration dans son expérience de l’athlétisme et du football, et aussi à partir de ses articles, notamment ceux sur la boxe. Initialement publié en deux volumes en 1924, puis en un seul en 1926, l’ouvrage connaît plusieurs parutions illustrées ; c’est dans cette perspective que René-Jacques réalise au stade de Saint-Cloud, en 1948, un reportage sur l’athlétisme. »

« Les trois ensembles de cette section mettent le corps au centre des compositions et soulignent la notion de performance physique. Ils montrent une évolution certaine dans la manière de photographier le rapport entre le corps, l’effort et l’espace. Adaptés à un nombre croissant de spectateurs, les équipements sportifs sont également mis en scène. En 1941 et 1942, les modèles masculins de Raymond Voinquel posent à la manière de sculptures antiques dans le stade Lescure (aujourd’hui Chaban-Delmas) de Bordeaux : leurs corps musclés valorisent cette architecture moderne, emblème du dynamisme sportif de la ville, et font également écho aux canons esthétiques prônés par les régimes totalitaires de la période. »

6. ESPACES DU SPORT
« L’essor des pratiques sportives de masse au XXe siècle a transformé terrains de sport et stades en monuments. En 1972, Gilles Ehrmann, photographe d’architecture connu pour ses travaux sur l’architecture gothique ou son travail avec des architectes de son temps, comme Claude Parent, photographie le parc des Princes quelques semaines avant son inauguration. Le stade sans spectateurs ni compétiteurs devient une oeuvre graphique dans laquelle les ombres des fauteuils rythment les espaces.
Comme un contrepoint à ces images, Bruno Réquillart réalise son autoportrait sur le rond central du stade parisien au milieu des années 1970.

Mais l’espace du sport, ce peut être également une piste d’athlétisme en plein désert ou un terrain de basket vide, comme ceux que photographie Alain Balmayer lors de séjours aux États-Unis, véritables marqueurs de la culture américaine. »

7. SPORT POUR TOUS
« En 1976, Guy Le Querrec photographie quelques hommes jouant au football sur un terrain de camping d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), alors que Jean Pottier s’intéresse à des enfants tapant dans le ballon dans un parc parisien. À partir des années 1970, la pratique sportive est devenue un enjeu de société, qu’elle soit le vecteur d’une meilleure santé ou un outil de cohésion sociale. Les pouvoirs publics encouragent le développement des associations sportives et assurent la promotion des pratiques amateurs. Dans ces images comme dans celles réalisées par un jeune encadré par l’équipe de Faut Voir au milieu des années 1980, la pratique sportive amateur fournit matière aux photographes. »

« Entre 1989 et 1995, désireux de promouvoir l’image de son territoire, le conseil général de la Seine-Saint-Denis passe commande à de nombreux photographes. Gladys, Martine Voyeux et Marie-Paule Nègre posent un regard d’auteur sur les compétitions amateurs organisées dans le département : les corps mêlés des judokas et les escrimeurs-cosmonautes des deux premières se confrontent aux images des compétitions de jeunes de Marie-Paule Nègre. Ces photographies sont ensuite agrandies et placardées sur les quais des stations de métro pour être offertes au regard de tous les habitants du département. »

8. IMAGES DE MARQUES
« Depuis le début du XXe siècle, les compétitions sportives, souvent organisées par des titres de presse, sont un lieu d’affrontement entre marques. Valoriser leur image par la compétition entraîne l’apparition de slogans publicitaires sur les vêtements et les équipements portés par les sportifs. Dans le lieu clos du circuit, ces derniers deviennent des hommes-sandwichs, heureux complices d’un écosystème. »

« Au début de sa carrière, en 1973, Hervé Tardy a réalisé un reportage sur le Tourist Trophy, une course internationale de moto sur les routes de l’île de Man (îles Britanniques) fondée en 1907, à laquelle participent autant des professionnels que des amateurs ; la dangerosité de cette compétition, où les coureurs peuvent dépasser les 330 km/h, a déjà entraîné la mort de 256 personnes à cette date. Le photographe s’est intéressé à l’ambiance de cet événement sportif mondialement connu dans le milieu de la moto. Que ce soient des clichés de pilotes, leur entourage sportif, leurs familles ou bien encore les foules de passionnés venant y assister, ses images décrivent la tension présente pendant la course ; de discrètes publicités apparaissent çà et là sur les casques et les tenues des motards. »

« Sur d’autres circuits, pour la mythique course des 24 Heures du Mans, Renée Falcke, correspondante de la presse allemande, capture la folie qui règne sur la « voie des stands ».

« Bardés de slogans, voitures, mécaniciens et pilotes s’affairent, et la même agitation anime les spectateurs et les acteurs des courses de vélo. Sur le circuit d’un cyclo-cross photographié par Xavier Lambours ou sur les routes du nord de la France, les cyclistes sont reconnaissables à leurs tenues bariolées couvertes de publicités. »

9. STARS ET ANONYMES
« En 1998, à l’occasion de la Coupe du monde de football organisée en France, le malletier Louis-Vuitton donne carte blanche à Xavier Lambours pendant une année pour réaliser des portraits de stars et d’anonymes posant avec un ballon siglé « LVMH ». À cette occasion, le photographe parcourt le monde et immortalise des acteurs comme Michael Douglas ou Sean Connery, des écrivains et des sportifs, ou bien encore des anonymes. Chaque portrait est mis en scène avec la complicité du modèle, qui peut jouer avec un ou plusieurs ballons siglés. Un livre illustré de ces images a vu le jour au profit de l’Unicef. »

« Face à ces célébrités, Luc Choquer, dans ses Portraits de Français publiés en 2006, photographie chez eux, dans leur intérieur, des sportifs amateurs. »

Photographies de

Jules Antoine
Alain Balmayer
Luc Choquer
René Desclée
Gilles Ehrmann
Renée Falcke
Faut Voir
Amélie Galup
Jean Gaumy
Gladys
André Kertész
François Kollar
Xavier Lambours
Jacques-Henri Lartigue
Gustave-William Lemaire
Guy Le Querrec
Jean Mounicq
Paul Nadar
Marie-Paule Nègre
Roger Parry
Jean Pottier
René-Jacques
Bruno Réquillart
Jean Roubier
Lucien Roy
Hervé Tardy
Gérard Uféras
Raymond Voinquel
Martine Voyeux
Émile Zola


Du 24 mai au 25 août 2024
4 bis, rue de Mars, 51100 Reims
Du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h
Fermé le 15 août 
Entrée libre
Visuels :
Studio Harcourt
Marcel Cerdan
1946
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion Grand Palais Rmn Photo

Marie-Paule Nègre
Meeting d'athlétisme. Le Mois du sport en Seine-Saint-Denis
1986
Tirage jet d’encre d’après la numérisation du négatif original
© Donation Marie-Paule Nègre, ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie

Xavier Lambours
Manuel Diaz « El Cordobes », torero
1997-1998
Tirage chromogène original
© Xavier Lambours

Atelier Nadar
Les escrimeurs Raymond et Camille Prévost
1897
Tirage jet d’encre d’après la numérisation du négatif original
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion Grand Palais Rmn Photo

Jacques-Henri Lartigue
Dani Lartigue, Deauville 
1939
Tirage jet d’encre d’après la numérisation du négatif original
© Ministère de la Culture (France), MPP/AAJHL

Raymond Voinquel
Athlète au stade, Bordeaux
1942
Tirage gélatino-argentique original
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion Grand Palais Rmn Photo

Alain Balmayer
Goulding, Utah, États-Unis
1989
Tirage gélatino-argentique original
© Alain Balmayer

Guy Le Querrec
Match de football, camping d'Argelès-sur-Mer
1976
Tirage gélatino-argentique original
© Guy Le Querrec/Magnum Photos 

Luc Choquer
Portraits de Français
1998-2006
Tirage jet d’encre d’après la numérisation du négatif original
© Luc Choquer


Les citations proviennent du communiqué de presse et du livret de visite.  

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