Né en 1962, Nicolás Maduro Moros est un syndicaliste et politicien vénézuélien. Depuis 2013, il est Président de la république bolivarienne du Venezuela accumulant des échecs graves - pénurie alimentaire, dette, narcotrafic, exil de millions de Vénézuéliens, etc. -, soutenue et armée par l'Iran. Arte diffusera le 23 juillet 2024 à 23 h 25 « Maduro, du socialisme à la dictature » de Paul Cabanis.
« Les Juifs de Saint-Domingue (Haïti) » d’Elvire Maurouard
« Les Juifs de Martinique et Juifs portugais sous Louis XIV », par Elvire Maurouard
« Les Juifs de Martinique et Juifs portugais sous Louis XIV », par Elvire Maurouard
Avec une dette publique de 400 % du PIB, des pénuries alimentaires, une criminalité et une émigration élevées, le Venezuela sous les présidences de Hugo Chavez et Nicolás Maduro est un exemple prouvant que la révolution socialiste, en l'occurrence bolivarienne, détruit aussi l'économie des pays riches, dotés de ressources naturelles - pétrole, gaz, ressources hydrauliques -, et s'accompagne d'un antisémitisme si prégnant qu'il induit l'exil d'une grande partie de la communauté juive vénézuélienne. Le Venezuela "compte actuellement environ 6 000 Juifs, contre 25 000 dans les années 1990. Nombre d’entre eux ont quitté le pays en raison des politiques économiques de Chavez et de Maduro".
Nicolás Maduro Moros est né en 1962 à Caracas.
Ancien chauffeur de bus puis responsable syndical, il est membre du Mouvement Cinquième République (MVR). Député (1999–2000), puis président de l'Assemblée nationale du Venezuela (2005-2006), il est nommé ministre des Affaires étrangères (2006–2012), puis vice-président de la République (2012–2013).
À la mort du président Hugo Chávez en 2013, il devient Président de la République par intérim, et gagne l'élection présidentielle anticipée avec 50,6 % des voix face à Henrique Capriles.
En 2014 et 2017, une grave crise économique induit des pénuries alimentaires et des manifestations dont certaines réclament sa démission. Nicolás Maduro réprime cette opposition - une centaine de morts - et impose un régime autoritaire.
Lors des élections législatives de 2015, l'opposition obtient la majorité à l'Assemblée nationale. S'ouvre une crise institutionnelle.
Le 4 janvier 2017, Tareck El Aissami, d'origine libanaise et syrienne, est devenu vice-président du Venezuela.
En 2018, Nicolás Maduro est réélu lors d'un scrutin contesté. En 2019, Juan Guaidó, membre du parti Volonté populaire (2009-2020), président de l'Assemblée nationale, s'affirme comme Président de la République par intérim. Malgré la reconnaissance de l'Assemblée nationale et d'une cinquantaine d'Etats, il est contesté par une partie de l'opposition qui vote la fin de son mandat en 2022.
"Le malheur de mon pays, ce sont des enfants qui meurent de faim, de maladie, c'est le manque d'aliments, d'électricité, d'eau, c'est la violence, c'est l'emprisonnement de mineurs, c'est la dictature militaire et la narcotyrannie, c'est l'absence de toute administration publique, c'est le plus fort taux d'inflation dans le pays qui possède les plus grandes réserves de pétrole du monde, c'est le crime écologique, c'est un refuge pour des cellules de guérilla et des camps d'entraînement terroristes, c'est l'occupation des plus hautes fonctions de la justice par d'anciens détenus, c'est la présence au cœur du pouvoir de membres importants du trafic de drogue international, c'est le crime contre l'humanité et l'atteinte flagrante aux droits humains fondamentaux", a écrit Rosmit Mantilla, "militant de l'opposition rescapé des geôles du régime" (L'Express, 29 janvier 2019)..
"Le 23 février 2019, vingt-cinq Indiens de l'ethnie pemón (environ 30.000 membres répartis dans diverses communautés sur les territoires du Brésil, du Venezuela et du Guyana) sont abattus sans pitié à Santa Elena de Uarien, au moment où ils tentent de faciliter l'entrée de l'aide humanitaire internationale... que le président Maduro entend bloquer à tout prix. Y compris avec des balles. Loin des caméras, les sbires du régime de Maduro peuvent donc ouvrir le feu sur ces autochtones qui, depuis plusieurs années déjà, se plaignent de la prise de contrôle de leur territoire par les narcotrafiquants et groupes armés (y compris la guérilla colombienne de l'ELN) liés au pouvoir de Maduro. En théorie, les Pemóns sont les garants de l'intégrité de leur territoire, régi par un statut de réserve indigène. Il leur revient par exemple d'administrer l'aéroport local, l'un des points d'accès touristique au parc national de Canaïma."
Jiri Valenta et Leni Friedman Valenta ont écrit dans "Venezuela : « Un État mafieux » (Gatestone Institute, 18 juin 2019) :
"Bon nombre des 2 000 généraux de Maduro sont également fortement impliqués dans le trafic de drogue, aidant les réseaux mêmes qu'ils sont censés combattre... Pendant ce temps, une grande partie du pays est également contrôlée par des « pranes », des seigneurs du crime qui dirigent des gangs depuis les prisons du pays.« Le trafic illicite de stupéfiants via le Venezuela a augmenté d'environ 40 %. » — L'amiral de la marine Craig Faller, chef du commandement sud des États-Unis, The Hill, 23 mai 2019.« La stratégie de l’administration [américaine] cherche à forcer les quelque 15 000 militaires et agents de sécurité cubains à quitter le Venezuela. « Une fois que les pierres commenceront à s’écrouler, le régime lui-même ne sera plus tenable », a déclaré Bolton. » — John R. Bolton, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, tel que rapporté par Bill Gertz dans le Washington Free Beacon, le 17 juin 2019."
Lawrence A. Franklin, ancien colonel de réserve de l'USAF attaché militaire à l'ambassade des États-Unis en Israël et ancien responsable du bureau iranien au sein du bureau du secrétaire à la Défense sous Donald Rumsfeld, a analysé dans "L'Iran acquiert 2,5 millions d'acres au Venezuela" (Gatestone Institute, 21 septembre 2022) :
"La concession de terres sera apparemment utilisée pour cultiver des cultures de base... permettant à l'Iran, en manque d'eau, de mieux nourrir sa population... Cependant, l'utilisation actuelle du Venezuela par l'Iran... combinée au Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) iranien, soulève la possibilité que l'Iran et ses groupes terroristes de substitution, tels que le Hezbollah et le Hamas, puissent utiliser cette vaste superficie pour des opérations militaires et terroristes.Le régime de Maduro a apparemment été si accueillant envers les agents des services de renseignement iraniens qu'une partie du réseau latino-américain du Hezbollah, établi de longue date à la frontière entre le Brésil, l'Argentine et le Paraguay, a été dépassée par les activités du Hezbollah sur l'île Margarita au Venezuela [une zone touristique au nord-est du continent vénézuélien].L'Iran, de concert avec le Parti communiste chinois, est en train de renforcer l'armée vénézuélienne contre les États-Unis, par exemple en lui livrant des drones militaires , qui sont également considérés comme une menace par la Colombie.L’alliance de l’Iran avec le Venezuela offre surtout à Téhéran l’occasion de cibler les intérêts américains en Amérique latine et potentiellement dans le sud des États-Unis.La Chine, la Russie et l'Iran auraient mené des exercices militaires en Amérique latine le mois dernier. Selon le Center for a Secure Free Society, il s'agit d'une « opération stratégique visant à prépositionner des moyens militaires déployés en Amérique latine et dans les Caraïbes ».L’Iran, tout comme le Venezuela, semble utiliser son influence auprès d’autres gouvernements d’Amérique latine pour développer une coalition anti-américaine dans l’arrière-cour des États-Unis. En outre, l’Iran a envoyé un destroyer, le Sahand , et un navire de soutien – le Makran , destiné à recueillir des renseignements – au Venezuela au printemps 2021. Le Makran a mis les voiles pour la mission « avec sept engins d’attaque de missiles à grande vitesse attachés à son pont ».L’ingérence massive de l’Iran dans les affaires du Venezuela devrait susciter des inquiétudes quant aux démocraties de l’hémisphère et quant à la souveraineté de Caracas.L'Iran et le Venezuela semblent également avoir établi un pont aérien entre Téhéran et Caracas. Ces vols sont opérés par des équipages iraniens et permettent aux deux régimes de maintenir le secret sur d'éventuels transports internationaux d'armes et d'agents terroristes.La coopération de Téhéran avec les services de renseignements vénézuéliens, bien que moins visible, est également intense. Le soutien de la République islamique aux opérations terroristes du Hezbollah est omniprésent dans toute l'Amérique latine.Il arrive que des Iraniens soient appréhendés par les gardes-frontières américains alors qu'ils traversent illégalement la longue et poreuse frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Ces clandestins peuvent accomplir des missions passives, comme diriger les cellules iraniennes du Hezbollah aux Etats-Unis, tandis que d'autres peuvent être chargés d'effectuer des opérations de renseignement ou de soutien au terrorisme.Le réseau iranien du Hezbollah en Amérique latine semble prêt à s’attaquer aux intérêts démocratiques dans tout l’hémisphère."
Le 6 décembre 2023, le chef de l'opposition au Venezuela, Roberto Abdul-Hadi, a été arrêté pour trahison.
"Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a annoncé, mardi 23 avril 2024, la réouverture du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH), dont les activités avaient été suspendues en février pour avoir dénoncé l'arrestation d'une militante des droits humains. Nicolas Maduro a fait cette annonce en compagnie du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, qui enquête sur d'éventuels crimes contre l'humanité commis en 2017 au Venezuela et s'est félicité du retour du HCDH dans le pays. "J'ai reçu la proposition d'inviter à nouveau le bureau du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, à se rendre dans notre pays. Je suis d'accord pour que nous surmontions les différences, le conflit que nous avons eu", a déclaré Nicolas Maduro au palais présidentiel à Caracas. Le HCDH avait exprimé sa "profonde inquiétude" après le placement en détention de la "militante des droits de l'homme" Rocio San Miguel, poursuivie pour "terrorisme", demandant "instamment sa libération immédiate et le respect de son droit à la défense".
Le 1er juillet 2024, le Président vénézuélien Nicolás Maduro "a annoncé la reprise des discussions avec les États-Unis malgré les sanctions de Washington contre le secteur pétrolier. "Mercredi prochain, les pourparlers avec les États-Unis reprennent pour qu'ils respectent les accords signés au Qatar et pour rétablir les termes du dialogue avec respect, sans manipulation", a déclaré Nicolas Maduro à la télévision, disant exiger un dialogue "public". Le président vénézuélien a affirmé que Washington était à l'origine de cette proposition de reprise des négociations et que Caracas avait choisi d'accepter après y avoir "réfléchi pendant deux mois". Lors des discussions au Qatar, ils s'étaient mis d'accord sur un échange de prisonniers : Washington a libéré Alex Saab, accusé d'être l'homme de paille de Nicolas Maduro, contre la libération de 28 prisonniers, 10 Américains et 18 Vénézuéliens emprisonnés au Venezuela. En échange, les États-Unis ont allégé l'embargo pétrolier imposé au pays depuis 2019 pour tenter d'évincer du pouvoir le président Maduro, dont ils n'ont pas reconnu la réélection en 2018. Washington a ensuite réimposé des sanctions en avril, après avoir estimé que le gouvernement vénézuélien n'avait pas permis à la principale dirigeante de l'opposition, Maria Corina Machado, de se présenter à l'élection présidentielle."
Le 17 juillet 2024, le Président Nicolás Maduro a annoncé un “bain de sang” s’il ne remportait pas l'élection présidentielle. "Candidat à sa réélection le 28 juillet, l’impopulaire Président Nicolas Maduro a recours à un super-héros à son image pour tenter de redorer son blason. En cape bleue, Super Bigote ( « SuperMoustache » en français) plane, tel Superman, sur la foule réunie dans les rues de Caracas pour le lancement de la campagne de Nicolas Maduro. Le casque de chantier rouge flanqué d’un drapeau vénézuélien coiffant une moustache noire ne laisse aucun doute : le protecteur du peuple vénézuélien n’est autre que l’actuel président." Soutenu par María Corina Machado déclarée inéligible par la Cour suprême, Edmundo González Urrutia est candidat à cette élection.
Depuis près d'un siècle, la gauche française admire les révolutionnaires marxistes dotés d'une aura romantique, malgré ou à cause de leurs méfaits : démocratie abolie, droits de l'homme bafoués, échecs économiques, etc.
Des politiciens de droite ou du centre, des manuels scolaires et des médias français occultent ces réalités causées par une idéologie néfaste mais qui fait rêver des apprentis dictateurs. C'est le "privilège rouge" dont bénéficie La France Insoumise (LFI) dirigée par Jean-Luc Mélenchon, et autres gauchistes.
En 2020, Joseph M. Humire, directeur exécutif du Center for a Secure Free Society (SFS) et membre du Middle East Forum, avait déclaré : "Il est intéressant de noter que l'Iran dispose d'une chaîne de télévision en langue espagnole, appelée HispanTV, qui diffuse sa propagande dans la région. « Elle diffuse 24 heures sur 24 en espagnol dans au moins 16 pays d'Amérique latine ».
Dans "Why Iran Is Helping Venezuela Prepare for War", Joseph M. Humire a analysé (The Spectator, 21 mai 2024) :
"Le conflit entre le Venezuela et la Guyane est lié à un différend frontalier vieux de plusieurs siècles autour d'un territoire dense appelé Esequibo, qui représente les deux tiers de la superficie du Guyana mais seulement 15 % de sa population. Mais le conflit est bien plus vaste et a moins à voir avec la frontière terrestre du Guyana qu'avec le domaine maritime... Ce conflit ne concerne pas l'Esequibo. Il concerne l'Atlantique...Les 11 milliards de barils de pétrole brut léger découverts en 2015 sont à l’origine du récent boom économique du Guyana. Mais ce boom pourrait être un échec si le Venezuela et l’Iran parviennent à perturber le transport maritime commercial dans le couloir maritime qui relie l’Atlantique à la mer des Caraïbes...L'Atlantique Sud est un espace maritime qui est sans doute l'un des plus forts en matière de commerce illicite et le plus faible en matière de sécurité maritime. Il est connu pour abriter des réseaux criminels et terroristes transatlantiques, notamment le Hezbollah qui opère du Brésil à la Guinée-Bissau. C'est une étendue d'eau privilégiée pour les puissances révisionnistes et autoritaires comme l'Iran, la Russie et la Chine, qui veulent tester leur ambition de créer une nouvelle ceinture de sécurité maritime multipolaire.L’Iran, la Russie et la Chine ont fait en sorte que leur mandataire, le Venezuela, soit prêt à déclencher la première guerre interétatique en Amérique latine depuis 1941, lorsque l’Équateur et le Pérou se livrèrent une guerre frontalière qui dura moins d’un mois. Mais contrairement à cette guerre, il s’agit moins d’un conflit local que d’un contexte international de transformation de la concurrence entre grandes puissances en conflit entre grandes puissances. Après l’Ukraine, au milieu de Gaza, c’est maintenant au tour du Venezuela de mener une guerre par procuration sur les côtes d’un pays allié des États-Unis...L’Iran, la Russie et la Chine ont déjà mené une demi-douzaine d’exercices navals conjoints dans le golfe d’Oman et l’océan Indien depuis 2018 et aspirent à les étendre à l’océan Atlantique. Le Venezuela pourrait leur fournir le prétexte pour le faire.Depuis plus d’une décennie, l’Iran équipe le Venezuela d’armes modernes, notamment des drones à longue portée, des bombes intelligentes, des missiles de croisière, des roquettes et, bien sûr, des bateaux de combat. Ces systèmes d’armes ne sont pas destinés à être utilisés de manière militaire conventionnelle, mais plutôt dans des assauts amphibies asymétriques, à l’image des tactiques employées par les rebelles houthis au large des côtes du Yémen et dans la mer Rouge."
"Le Conseil national électoral (CNE) avait ratifié le 2 août la victoire de M. Maduro avec 52 % des voix, sans rendre publics le décompte exact des voix et les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant avoir été victime d’un piratage informatique. Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs – dont la validité est rejetée par M. Maduro – Edmundo Gonzalez Urrutia, qui avait remplacé au pied levé Maria Corina Machado, déclarée inéligible, a remporté le scrutin du 28 juillet avec 67 % des voix. L’opposition ainsi que de nombreux observateurs estiment que le piratage avancé par le CNE est une invention du gouvernement pour ne pas publier les documents électoraux. Le 9 août, le président Maduro a balayé ces accusations : « Il est de notoriété publique que la cyberattaque a été brutale. Trente millions d’attaques par minute sur les systèmes électroniques du CNE et aujourd’hui du Venezuela. »
La victoire de Nicolás Maduro à l'élection présidentielle du 28 juillet 2024 a été contestée : le pourcentage avancé par l'opposition politique "correspond aux sondages indépendants réalisés à la sortie des bureaux de vote et aux analyses du Washington Post et de l’Associated Press". "Bien que la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran se soient tenus aux côtés de Maduro, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré qu’il existait des « preuves accablantes » que Gonzalez avait remporté l’élection et que Washington le reconnaissait comme le vainqueur. L’Union européenne (UE) a également déclaré qu’elle ne reconnaissait pas le résultat proclamé par Maduro. Les dirigeants du Brésil, de la Colombie et du Mexique ont exhorté Maduro à autoriser un audit du scrutin et ont demandé aux autorités électorales de publier des données détaillées sur le vote."
Soutenu par l'Armée, Nicolás Maduro a réprimé les manifestants - vingt ont été tués -, fait arrêter deux mille opposants. "Maria Corina Machado, la leader de la Plate-forme unitaire, a déclaré qu’elle offrirait des « garanties » au président Nicolas Maduro s’il quittait volontairement le pouvoir après sa réélection contestée." Le 9 août 2024, le Président a refusé toute "négociation avec l'opposition".
Le 8 août 2024, le Président vénézuélien Nicolás Maduro avait appelé "au boycott de l'application de messagerie Whatsapp, affirmant que des militaires et des responsables locaux qui défendent sa réélection controversée avaient reçu des "menaces" via Whatsapp. "Dites non à Whatsapp! Je vais rompre les relations avec Whatsapp, parce que Whatsapp est utilisé pour menacer le Venezuela. Je vais donc supprimer Whatsapp de mon téléphone pour toujours. Petit à petit, je déplacerai mes contacts vers Telegram, vers Wechat", a lancé M. Maduro lors d'un rassemblement dans le centre de Caracas, en invitant au retrait "volontaire, progressif et radical" de l'application, propriété de l'entreprise américaine Meta. "À travers Whatsapp, ils menacent la famille militaire vénézuélienne, la famille policière, les leaders de la rue et de la communauté", a déclaré M. Maduro. Le ministère de la Communication a aussitôt transféré le groupe Whatsapp des correspondants étrangers à Telegram. Le président avait dénoncé la veille que les réseaux sociaux étaient utilisés pour promouvoir la "division" et la "haine" entre les Vénézuéliens et avait pointé directement Instagram et Tiktok. "J'accuse Instagram d'être responsable de l'installation de la haine pour diviser les Vénézuéliens, pour chercher un massacre et une division du Venezuela, pour amener le fascisme au Venezuela", a-t-il dit."
Nicolás Maduro "a rejeté la responsabilité des troubles sur son opposition, qu’il estime « soutenue » et « financée » par le « sionisme international ». « Toute la puissance de communication du sionisme, qui contrôle tous les réseaux sociaux, les satellites et toute la puissance, est derrière ce coup d’État », a déclaré Maduro lors d’une allocution télévisée. Le Venezuela et Israël n’ont plus de relations officielles depuis 2009, lorsque Chavez avait rompu les liens en réponse à la guerre de Gaza de cette année-là. Maduro fait partie d’une large cohorte de dirigeants latino-américains qui critiquent vivement Israël et soutiennent fermement Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule".
"Son propos a été critiqué par Deborah Lipstadt, l’envoyée spéciale américaine chargée de surveiller et de combattre l’antisémitisme, qui a accusé Maduro d’exploiter des clichés antisémites historiques selon lesquels les Juifs contrôlent le monde. « L’affirmation absurde de Maduro selon laquelle les Juifs sont derrière les manifestations électorales au Venezuela est antisémite et inacceptable », a écrit Lipstadt sur le réseau social X. « Le peuple vénézuélien est descendu dans la rue pour demander pacifiquement que ses votes soient comptés. Nous rejetons toutes les formes d’antisémitisme, et l’utilisation de ce type de tropes séculaires attise les flammes de la haine des Juifs en Amérique latine et dans le monde entier. »
Le 9 août 2024, des partis politiques français, dont le Parti socialiste et EELV (Europe Ecologie Les Verts), ont publié un communiqué de presse commun : "Solidarité avec le peuple vénézuélien suite aux élections du 28 juillet 2024 et à la répression brutale qu’il subit : 22 morts, 1200 arrestations. Un audit citoyen, public, pluraliste et une médiation internationale sont essentiels pour préserver la souveraineté populaire." Ni La France Insoumise ni le Parti communiste n'ont signé ce texte.
« Maduro, du socialisme à la dictature »
Arte diffusera le 23 juillet 2024 à 23 h 25 « Maduro, du socialisme à la dictature » de Paul Cabanis.
« Alors qu’il était un paria sur la scène internationale, la guerre en Ukraine semble avoir remis Nicolas Maduro au centre du jeu. De héros révolutionnaire à fossoyeur de la démocratie vénézuélienne, un documentaire sur les traces d’un autocrate de retour en grâce. »
« Devenu infréquentable, Nicolas Maduro était banni des réunions internationales depuis des années. »
« Pourtant, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une délégation américaine se rend à Caracas le 5 mars 2022 pour rencontrer le président du Venezuela, allié de Vladimir Poutine. »
« Une volte-face historique de la diplomatie américaine, qui table sur ses réserves de pétrole – visées par des sanctions depuis neuf ans – pour compenser l’arrêt de l’approvisionnement russe. »
« L’héritier d’Hugo Chavez présente toutefois un bilan catastrophique. Les lendemains pleins d’espérance de la révolution bolivarienne ont laissé place à un autoritarisme brutal, dès son arrivée au pouvoir en 2013. Répression des opposants, violation des droits humains, presse réduite au silence : sous son joug, le pays plonge dans une grave crise économique, sociale et humanitaire, tandis que l’industrie pétrolière, au cœur de la politique sociale chaviste, s’effondre. »
« Lorsqu’en 2023 Juan Guaido, président du Parlement, appuyé par les États-Unis, le Brésil et une partie de l’armée, tente de prendre la tête du pays, son pouvoir vacille. »
« Mais malgré une opposition intérieure et extérieure de plus en plus offensive, Nicolas Maduro reste plus que jamais incontournable. »
« Héros révolutionnaire devenu fossoyeur de la démocratie vénézuélienne, qui est Nicolas Maduro ? Entre images d’archives et scènes tournées en immersion, Paul Cabanis brosse le portrait d’un chauffeur de bus arrivé au sommet du pouvoir, qui a incarné les espoirs populaires avant de basculer dans l’autoritarisme le plus mortifère. »
« Mais après s’être allié avec d’autres dictatures, notamment le trio Chine/Iran/Russie, celui qui dénonçait farouchement l’impérialisme américain est désormais réhabilité par l’Occident. »
« Grâce aux témoignages de protagonistes de haut vol – Juan Guaido lui-même, John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale de l’administration Trump, à l’origine du durcissement des sanctions économiques à l’encontre du Venezuela, ou encore Luisa Ortega, ex-procureure générale obligée de fuir après avoir dénoncé la corruption –, de victimes et d’opposants, mais aussi de partisans du régime, ce film éclaire aussi bien les raisons de ce revirement géopolitique que la relation ambivalente qu’entretient Maduro avec son peuple. »
« De Caracas au lac de Maracaibo, avec ses forages en ruine et ses habitants condamnés à la débrouille, il dépeint également une société vénézuélienne toujours attachée aux idéaux socialistes trahis, qui se demande si l’or noir ne serait pas finalement une malédiction. »
« Maduro, du socialisme à la dictature » de Paul Cabanis
France, 2024, 52 min
Auteur : Paul Cabanis
Coproduction : ARTE France, Kraken Films
Producteur : David Muntaner
Sur Arte le 23 juillet 2024 à 23 h 25
Sur arte.tv du 16/07/2024 au 21/08/2024
Visuels :
UN BUS DANS LEQUEL NICOLAS MADURO A DEMARRE SA CARRIERE.jpg
La signature de Chavez est affichée sur les logements sociaux
Dans les quartiers riches, les voitures de luxe symbolisent les inégalités grandissantes dans le pays
© KRAKEN FILMS
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Les citations proviennent d'Arte.
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