Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 28 juillet 2024

« Un soir avec les impressionnistes. Paris 1874 »

Le musée d’Orsay propose de passer « Un soir avec les impressionnistes, Paris 1874 » en « vivant une expédition immersive en réalité virtuelle d’une ampleur inédite qui plonge le public au cœur de la soirée d’inauguration de la première exposition impressionniste, le 15 avril 1874. Equipé de casques à remonter le temps, le visiteur parcourt le Boulevard des Capucines et entre dans les anciens ateliers du photographe Nadar pour découvrir la première exposition impressionniste et les moments clefs qui ont mené à cette aventure humaine et artistique, à la rencontre de Monet, Renoir, Degas, Pissarro, Morisot, etc. »

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« Située dans la Galerie Amont du musée d’Orsay, cette expérience immersive inédite conçue parallèlement à l’exposition Paris 1874. Inventer l’impressionnisme, propose un parcours d’une heure, à vivre en trois temps. » 

« Au cœur du parcours, une expédition immersive en réalité virtuelle de 45 minutes vous convie à un voyage dans le temps : transportés il y a 150 ans, à Paris, vous assisterez à l’inauguration de la première exposition impressionniste ; vous y rencontrerez ses artistes et découvrirez leur peinture comme il n’a encore jamais été possible de l’appréhender. »

« Vous êtes invités à déambuler dans une expérience collective en complète immersion, à vivre les moments-clés de la genèse de l’impressionnisme, et plus largement de l’histoire de l’art. » 

« Paris, 15 avril 1874, 8 heures du soir. Equipés d’un casque de réalité virtuelle, vous voilà plongés dans le Paris de la fin du XIXe siècle, dans l’effervescence des grands boulevards, en face du nouvel opéra sur le point d’être achevé. A la faveur d’une rencontre – celle de votre guide virtuelle, la jeune Rose, modèle et aspirante écrivaine - vous arpentez la rue jusqu’à l’ancien atelier du photographe Nadar situé 35 boulevard des Capucines, là où se tient ce soir l’inauguration de cette exposition tant attendue. Votre visite débute alors. Au premier étage, vous découvrez salle après salle cette exposition d’art « contemporain », avec aux murs les tableaux des impressionnistes, sélectionnés et accrochés par leurs soins, comme ils le furent au printemps 1874 à Paris. » 

« Dans l’atmosphère feutrée de ce lieu remarquable, ce sont les peintres eux-mêmes qui vous accueillent, alors qu’ils ne sont encore que de jeunes artistes au destin incertain. Vous les écoutez s’interpeller et parler entre eux de leur art : Monet, Renoir, Degas, Morisot avec sa mère, Cézanne, Pissarro - sans oublier leur marchand Paul Durand-Ruel. » 

« Au fil de cette déambulation, des échappées vous emmèneront plus loin, sur les lieux qui ont marqué les débuts du mouvement et inspiré les tableaux que vous avez sous les yeux. Vous explorerez ainsi les vastes et spectaculaires salles du Salon ; l’atelier du peintre Frédéric Bazille ; la très animée île de la Grenouillère au bord de la Seine, avec Monet et Renoir peignant côte à côte ; ou encore la chambre d’hôtel de Monet au Havre, où celui-ci travaille à son célèbre tableau Impression, soleil levant. De Paris à la Normandie, vous participez ainsi à un véritable voyage sur les sites de l’impressionnisme naissant, en une extraordinaire plongée au coeur de la création. » 

« Totalement novatrice, et pionnière dans sa conception, cette expédition immersive en réalité virtuelle résulte de plus de deux ans de travail, à la fois de recherche et d’analyse des sources sur lesquelles se fonde la reconstitution de l’intérieur de l’atelier de Nadar et de la première exposition impressionniste, ici recréés le plus fidèlement possible. » 

« L’expérience en réalité virtuelle est enrichie de deux espaces de médiation en début et sortie de visite. Le premier amorce le voyage des visiteurs dans le Paris du début des années 1870, grâce à des archives évoquant une capitale en pleine mutation, aussi bien sur le plan architectural que social et artistique. Le deuxième, conçu en partenariat avec les Voyages Impressionnistes, offre quant à lui un aperçu de la suite de l’aventure impressionniste en ancrant le parcours et les œuvres des peintres sur les territoires qui les ont inspirés, de Paris et sa région jusqu’en Normandie, sans oublier la Provence. » 

« Cette expérience a été développée et produite conjointement par Excurio, GEDEON Experiences et le musée d’Orsay avec la direction scientifique des commissaires Sylvie Patry et Anne Robbins. »

L’expérience « Un soir avec les impressionnistes, Paris 1874 »
« Le récit proposé par cette expérience est à la croisée du documentaire et de la fiction historique. En 11 scènes, portées par 12 personnages principaux, il propose de revivre le plus fidèlement possible les faits et lieux qui ont donné naissance au mouvement impressionniste, tout en suivant une narration permettant au visiteur d’être partie prenante de l’histoire. D’une ampleur inédite, l’expérience se déploie sur 650m² de surface au rez-de-chaussée du musée d'Orsay. »

« Ce projet est une co-création, la première de son genre à réunir autant de coproducteurs (Excurio - GEDEON Experiences - musée d’Orsay) avec pour ambition d’inscrire cette expérience en réalité virtuelle dans une grande actualité culturelle, celle du 150e anniversaire de la première exposition impressionniste, aux côtés de l’exposition anniversaire Paris 1874. Inventer l’impressionnisme. »

« Cette expérience offre un champ infini de possibilités créatives, qui permettent de se confronter à de nouveaux défis technologiques ou narratifs. L’aventure impressionniste est l’une des pages les plus lues de l’histoire de l’art. Le point de départ de réflexion des équipes a donc été de savoir comment mettre à profit cette technologie et ce format pour permettre au grand public d’explorer ce sujet de manière inédite. »

« Le véritable défi de cette expérience est de reconstituer le plus fidèlement possible et au plus proche de la réalité historique un événement majeur. Cette première exposition impressionniste a toujours conservé une grande part de mystère. Aucun témoignage visuel ne permet, encore aujourd’hui, de retranscrire ce que fut cet événement à l’époque : aucune photographie de l’exposition n’a été́ prise, et l’intérieur de l’atelier de Nadar a été́ détruit en 1989. »

« Ainsi, les équipes d’Excurio, de GEDEON Experiences et du musée d’Orsay, - plus précisement les commissaires de l’exposition Paris 1874. Inventer l’impressionnisme, Anne Robbins et Sylvie Patry, également directrices scientifiques de cette expérience, - ont travaillé de concert sur ce projet. Leur travail de recherche a permis notamment la mise en lumière des éléments historiques et esthétiques incorporés au scénario, mais aussi les reconstitutions des différents environnements, les modélisations 3D des peintres, de leurs costumes à la retranscription de leurs traits de caractère et personnalités. »

Parcours et personnages
« Un soir avec les impressionnistes, Paris 1874 » transporte le public dans les lieux emblématiques du mouvement artistique, qui ont marqué la vie des peintres. L’expérience propose d’évoluer dans une diversité d’environnements : certains joyeux, extérieurs et festifs, d’autres calmes et intimes. L’idée est de ponctuer la visite de l’exposition d’échappées hors de l’atelier, en variant les ambiances et les émotions. »

UN PARCOURS EN 11 CHAPITRES
Chapitre 1 : Quartier de l'Opéra
« Nous nous retrouvons plongés en 1874, à Paris, face à l’Opéra de Charles Garnier en construction, non loin de l’ancien atelier du renommé photographe Nadar, 35 boulevard des Capucines. La jeune Parisienne Rose vient à notre rencontre et nous emmène inaugurer la première exposition impressionniste. »

Chapitre 2 : Première exposition des peintres et sculpteurs indépendants
« Après avoir découvert la 1ère salle et assisté à une discussion animée entre Degas et Renoir, nous sommes apostrophés par Degas. Il nous présente sa toile la Repasseuse. Nous plongeons dans la toile : l’environnement change, la magie opère et nous voilà transportés hors du temps, face à l’oeuvre à grande échelle, en tête à tête avec le peintre. Dans la 3ème salle, les artistes discutent de cette exposition qui survient à la suite des refus répétés de leurs oeuvres au Salon. »

Chapitre 3 : Le Salon
« Les talents de conteuse de Rose nous font faire un bond dans le passé, en 1866, au Palais de l’Industrie, où se tient le Salon de peintures et de sculptures. À l’entrée, Renoir est avec l'un des membres du jury, Daubigny. Le peintre veut savoir si son tableau a été retenu. Difficile de se faire une place dans ce Salon où les codes sont dictés par l’académisme de l'époque. »

Chapitre 4 : L'atelier de Bazille
« À l’instar du café Guerbois à Paris, l’atelier de Bazille est un point de rendez-vous régulier des peintres et des écrivains de l’époque tels que Zola. Nous assistons à une véritable joute entre les personnages, laissant transparaître les relations d'amitié ou d'inimitié. Les interlocuteurs se donnent la réplique afin de concevoir, ensemble, une exposition indépendante, digne du travail des peintres. »

Chapitre 5 : La gare Saint-Lazare
« L’heure du débat touche à sa fin. Monet et Renoir ont prévu de se rendre conjointement à Bougival, lieu de villégiature de l’époque où ils aiment peindre sur le motif. Nous les accompagnons à la gare Saint-Lazare. Les avancées technologiques de l’époque permettent désormais aux voyageurs de se rendre rapidement et facilement dans les villages d’Île-de-France et jusqu'en Normandie. »

Chapitre 6 : La Grenouillère
« Nous y sommes, l’île de la Grenouillère grouille de monde dans cette ambiance printanière. Les gens dansent, se baignent, s’amusent et les peintres capturent ces moments de détente. Ils retranscrivent sur la toile les reflets, les ondulations de l'eau et l’instantanéité de la lumière. »

Chapitre 7 : Le Havre
« Après l'atmosphère animée et joyeuse de la Grenouillère, Rose nous entraîne dans un lieu plus intime : la chambre d'hôtel de Monet, au Havre, tandis que le peintre s'adonne à la réalisation de l'une de ses toiles les plus connues, "Impression, soleil levant".

Chapitre 8 : L'exposition
« Nous sommes de retour dans la seconde salle de l’exposition, face au tableau « Impression, soleil levant ». Le critique Louis Leroy s’agace devant la toile. Sa critique, ironique et piquante, publiée quelque temps plus tard dans le journal « Charivari », finira d'ailleurs par donner son nom au mouvement : l'impressionnisme. Cézanne propose ensuite de nous présenter sa toile "Moderne Olympia", peinte en réponse à celle de Manet. »

Chapitre 9 : L'exposition
« Conduits par Paul Durand-Ruel à l’étage de l'exposition, nous retrouvons Berthe Morisot et sa mère. Rose s’intéresse au tableau « Le Berceau ». Une occasion de se pencher sur les difficultés rencontrées par les femmes artistes à la fin du XIXème siècle. Un feu d’artifice vient interrompre leur discussion engagée. »

Chapitre 10 : Le final
« Nous montons sur les toits de Paris. Après avoir brièvement évoqué le futur de ce groupe impressionniste, Rose nous quitte sur une vue spectaculaire d'un Paris illuminé. »

Chapitre 11 : Crédits
« Enfin, nous sommes transportés à Etretat, lieu emblématique de l'aventure impressionniste, dans une scène contemplative durant laquelle s’affichent notamment les crédits de l'expédition. »

12 PERSONNAGES
« C’est la première fois qu’une expédition immersive rassemble autant de personnages simultanément : il s’agit d’une véritable innovation technologique et créative. Le travail de recherche inédit mené par les équipes à partir des correspondances de l’époque, a permis de cerner le tempérament des artistes et les relations qu’ils entretenaient. Afin de garantir la justesse historique et d’incarner le plus fidèlement possible les peintres, les équipes de recherche ont aussi prêté une grande attention à leur représentation physique : âges, postures, traits du visage et tenues. »

« À partir de modèle 2D, les concepteurs ont établi une première version 3D de chacun des personnages. Une fois le premier modelage du buste dit « sculpt », réalisé grâce à un logiciel avec une glaise virtuelle, ils se sont attelé à concevoir les corps. Après plusieurs échanges entre les concepteurs et les experts, une seconde modélisation dite « optimisée » permet l’ajout d’effets de matière ou de couleurs. »



Du 26 mars au 11 août 2024 
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing 75007 Paris
Galerie Amont 
Tél. : 01 40 49 48 14
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 9h30 à 18h.
Nocturne les jeudis jusqu’à 21h45.
Gratuit tous les premiers dimanches du mois.
France, 2024, 60 mn 
Une coproduction Excurio - GEDEON Experiences - musée d’Orsay 
Sur une idée originale et des reconstitutions historiques inédites de GEDEON Experiences 
Conseillé à partir de 11 ans 
Sur une idée originale et des reconstitutions historiques inédites de GEDEON 
Direction scientifique : Sylvie Patry, Anne Robbins 
Producteurs Excurio : Emmanuel Guerriero, Fabien Barati, Catherine Seys 
Producteurs : GEDEON Experiences : Stéphane Millière, Agnès Garaudel 
Directeur créatif : Pierre Gable 
Auteurs : Emmanuelle Piton, Pierre Gable 
Compositeur : Vincent Jacq 
Avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée 
EN PARTENARIAT AVEC Les Voyages Impressionnistes 
Opération soutenue par Visit Paris Region, Normandie Tourisme, les Régions Ile-de-France & Normandie et l'État - Fonds national d'aménagement et de développement du territoire 

Visuels :
Exposition - Concept Art © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay
Place de l'Opéra – Concept art © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay
Monet – 3D – Concept Art © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay
La Grenouillère - Concept Art © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay
Boulevard des Capucines – Concept art © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay
Gare Saint-Lazare - concept art ©  Excurio - GEDEON Experiences - musée d'Orsay
La Grenouillère - Concept Art © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay
Monet – 3D – Concept Art © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay
Exposition - Concept Art © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay

Lotte Eisner (1896-1983)

Lotte Eisner (1896-1983) était une historienne du cinéma - L'écran démoniaque (1952), Die Dämonische Leinwand (1955) - et une critique de cinéma juive française d'origine allemande. En 1936, elle co-fonda avec Henri Langlois et Georges Franju la Cinémathèque française dont elle a été conservatrice en chef (1945-1975)Arte rediffusera le 4 août 2024  à 3 h 05 « Lotte Eisner - Par amour du cinéma » (Ein Leben für den Film – Lotte Eisner), documentaire de Timon Koulmasis. « Sur les traces de Lotte Eisner (1896-1983), historienne du cinéma et critique de films, qui fonda avec Henri Langlois la Cinémathèque française, en 1936 ».  Une "figure éminente du septième art français et allemand". 


Lotte Eisner (1896-1983), dont le pseudonyme était Louise Escoffier, « s’est rendue célèbre par son implication passionnée dans le monde du cinéma aussi bien allemand que français ». 

Elle "était une des personnalités les plus fascinantes du siècle passé. Peu connue du grand public, l'auteur du célèbre "Écran démoniaque" et conservatrice en chef de la Cinémathèque Française était pourtant admirée par Fritz Lang, Murnau, Stroheim, Sternberg, Chaplin, Renoir, mais aussi par Brecht, Man Ray et, plus tard, Herzog et Wenders, Godard et Truffaut. Pourchassée par les Nazis, refugiée en France, elle était une éternelle exilée. Dans sa vie, l'histoire du cinéma et l'Histoire (du vingtième siècle) se croisent et se recoupent, s'éclairent mutuellement".

"Figeac, l'hiver 1941. Un village dans la France occupée. Sous le faux nom de Louise Escoffier, une refugiée juive allemande, Lotte Eisner, range dans un château abandonné des trésors du nouvel art cinématographique allemand, russe, américain que Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque Française, y a cachés des Nazis. La neige tombe sans cesse. Dans le froid ses ongles se cassent. Elle est seule. Quelques semaines auparavant elle s'est enfuie du camp de concentration de Gurs (Pyrénées-Atlantiques), échappant ainsi à la déportation certaine à Auschwitz. Parmi les bobines de films sauvées, elle trouve "Le Dictateur" de Chaplin."  Après la Libération, elle revient en 1944 à Paris.

"En partant de cette première image dans ce château isolé, nous suivons dans un récit fragmenté et asynchrone les différentes étapes de sa vie. Son enfance dans la bourgeoisie juive assimilée de Berlin; son oeuvre comme influente critique du cinéma pendant les années folles (1920); la persécution par les Nazis et son émigration en France (alors qu'une partie de sa famille restée est assassinée à Térézin); son amitié pour Henri Langlois avec lequel elle construit le musée du cinéma, collectionnant films et objets dans le monde entier. La Cinémathèque Française restera sa seule véritable patrie jusqu'à la fin de sa vie. Truffaut, Godard... la Nouvelle Vague; sa découverte, enfin, du Nouveau Film Allemand qu'elle soutient et légitime comme seule autorité morale reconnue après la guerre. Elle en devient la conscience et l'inspiratrice."

"La narration reflète dans l'angle de sa cinéphilie les multiples facettes d'une femme courageuse, ballotée entre deux identités, qui résista à la barbarie en consacrant sa vie au seul cinéma et écrivit "par nostalgie" de sa patrie engloutie. Un montage poétique et inventif des images glanées pendant un long voyage sur les lieux décisifs de sa vie, des rares archives filmées avec elle, des nombreux extraits de films muets expressionnistes et, comme dans un miroir, des scènes du Nouveau film allemand dont Lotte Eisner situait les racines respectives dans le Romantisme allemand, reflètera les intersections entre vécu, représentation, cinéma et histoire tout au long du siècle passé. Pas d'interviews avec des "spécialistes", peut-être des rencontres avec ceux qui ont été vraiment concernés. Werner Herzog, par exemple, qui marcha 800 km à pied quand il savait la vie de Lotte Eisner en danger. Une recherche de traces. Par les images. Plus actuelle aujourd'hui que jamais."

Le cheminement de Lotte Eisner vers le cinéma ? Lotte Eisner conclut ses études à Munich et à Berlin par un doctorat en art et archéologie. 
Dès 1927, elle travaille comme critique de théâtre, puis critique de cinéma, notamment pour Film-Kurier, quotidien cinématographique berlinois. En 1933, quelques mois après l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler, Lotte Eisner fuit les persécutions antisémites nazies et s'installe à Paris où vit sa sœur. 

« En 1936, elle fonde avec Henri Langlois la Cinémathèque française, dont l’objectif consiste à sauver de la destruction films, costumes, décors, affiches et autres trésors du septième art ». En fait, Henri Langlois et Georges Franju ont fondé la Cinémathèque, et Lotte Eisner y est recrutée en 1937.

« Alors exilée à Paris en raison de sa confession juive, elle devient un pilier de la scène culturelle de la capitale, où elle met en avant le cinéma allemand ». 

En 1945, elle travaille comme conservatrice en chef de la Cinémathèque française. Une fonction qu'elle exerce jusqu'à sa retraite en 1975. 

Parallèlement, Lotte Eisner rédige des articles pour des revues de cinéma, en France - La Revue du cinéma, les Cahiers du Cinéma - et en Allemagne : Filmkritik, Filmfaust... 

« En 1952, paraît en français son premier livre, L'écran démoniaque, consacré à l’expressionnisme allemand » et traduit en allemand en 1955 (
Die Dämonische Leinwand). Son oeuvre majeure. Elle y réhabilite le cinéma expressionniste allemand qui s'était développé sous la République de Weimar, mais avait été perçu après la Deuxième Guerre mondiale comme une inspiration esthétique du nazisme, en particulier par Siegfried Kracauer dans son influent De Caligari à Hitler (1947). En vingt chapitres, elle analyse une quarantaine de films de la période 1920-1933, dès le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene (1920). Elle recourt à des concept-clés pour étudier le cinéma de cette ère (Helldunkel ou clair-obscur, Stimmung, Umwelt, Kammerspiel). Dans sa préface à la traduction anglaise (The Haunted Screen), Lotte Eisner explique le sens qu'elle donne à « démoniaque » : non pas en lien avec les démons, mais en référence à l'étymologie grecque pour signifier, comme Goethe, « qui a trait à la nature des pouvoirs surnaturels ».

Suivront des biographies de réalisateurs qu'elle a connus : F.W. Murnau, Fritz Lang. Des ouvrages de référence.

En novembre 1974, alors que Lotte Eisner et malade, un de ses amis, Werner Herzog, considérant qu'il « ne peut y avoir de cinéma allemand sans elle », décide de marcher de Munich à Paris, deux villes où chacun d'eux se trouve. En trois semaines, il parcourt la distance. Lotte Eisner guérit. En 1978, Herzog publie le journal de son voyage, Sur la route des glaces (Vom Gehen im Eis).

« Ce portrait sensible esquisse les traits de cette figure forte du septième art des deux côtés du Rhin et retrace les étapes les plus importantes de sa vie : ses débuts en tant que critique à Berlin en 1920, sa fuite en France, puis son travail au sein de la Cinémathèque française qui, jusqu’à sa mort en 1983, représentera sa "patrie spirituelle". »

« Elle a aidé à voir le cinéma comme une chose qu’il fallait préserver. Elle a été l’une des premières à comprendre la force mythologique du cinéma », a dit Wim Wenders.

Le 5 mars 2021 à Berlin (Allemagne), a été dévoilée une "plaque commémorative apposée sur le dernier immeuble dans lequel Lotte Eisner a vécut alors qu'elle travaillait comme journaliste au Film Kurier (1927-1933)". 

Le 29 septembre 2021, a été dévoilée une "plaque commémorative au 5 rue des Dames Augustines où vécut de 1961 à 1983 Lotte H. Eisner, écrivaine et historienne du cinéma, conservatrice en chef de la Cinémathèque Française". Etaient présents la famille de Lotte Eisner représentée par sa petite-nièce Julia Eisner, le directeur général de la Cinémathèque française Frédéric Bonnaud, du maire de Neuilly-sur-Seine, proche banlieue à l'ouest de Paris, Jean-Christophe Fromantin et d'édiles.



« Lotte Eisner - Par amour du cinéma » de Timon Koulmasis
Allemagne, 2020
Ilona Grundmann Filmproduktion, acqua alta, zdf/arte, HessenFilm, ORF Weltvertrieb, ciné +, CNC, Procirep-Angoa, Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Sur Arte les 24 février 2021 à 22 h 35, 4 août 2024  à 3 h 05
Disponible du 23/02/2021 au 25/03/2021
Visuels
Affiche : Lotte Eisner et le robot de "Metropolis"
© Ilona Grundmann Filmproduktion/Cinémathèque française

Couverture de l’ouvrage de Lotte H. Eisner, L’Écran démoniaque, influence de Max Reinhardt et de l’expressionisme, Paris, A. Bonne, coll. « Encyclopédie du cinéma », 1952.

Articles sur ce blog concernant :
Articles in English 
Les citations sur les films proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 28 juillet 2021.

jeudi 25 juillet 2024

Une crise de régime ?

Les élections européennes du 9 juin 2024 puis les élections législatives des 30 juin 2024 et 7 juillet 2024 ont confirmé le rejet massif de la macronie qui, habilement, a su brandir le "front républicain", conservé des postes-clés, dont la Présidence, à l'Assemblée nationale, et un gouvernement mené par Gabriel Attal chargé d'"expédier les affaires courantes". Le Président de la République Emmanuel Macron et le Nouveau Front Populaire (NFP) s'avèrent peu 
respectueux de la Constitution de la Ve République. Mais place aux Jeux Olympiques, a ordonné le Président Emmanuel Macron. Relever la France attendra... 

« Louise Weiss, une femme pour l’Europe » par Jacques Malaterre 
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama 

« La démocratie, c'est beaucoup plus que la pratique des élections et le gouvernement de la majorité : c'est un type de mœurs, de vertu, de scrupule, de sens civique, de respect de l'adversaire; c'est un code moral  », a déclaré Pierre Mendès France.

Les élections européennes 
Le scrutin est le suffrage universel direct à un tour. Les eurodéputés sont élus pour cinq ans à la  représentation proportionnelle à scrutin de liste - 37 listes étaient acceptées et 81 sièges étaient à pourvoir. Une trentaine de listes étaient présentes. Chaque parti a présenté une liste pour l'élection du 9 juin 2024, sauf le parti socialiste allié au mouvement Place publique (même tête de liste : Raphaël Glucksmann). Les sondages avaient prédit que le RN arriverait en première position, et qu'il serait talonné par le parti présidentiel. Les débats télévisés étaient souvent difficiles à suivre en raison d'une manque de maîtrise des journalistes chargés de les modérer. Ont été abordés l'insécurité, l'immigration, la guerre en Ukraine, le futur de l'Union européenne - fédérale ou respectueuse des Etats-nations ?, élargissement en intégrant l'Ukraine problématique (corruption, agriculture aux normes moins rigoureuses que celles de l'UE) -...

Cette campagne s'est déroulée alors que l'armée israélienne poursuivait sa guerre "Epée de fer" après l'agression djihadiste - viols, incendies, razzias, assassinats, prise d'otages, etc. - du 7 octobre 2023 commise par des mouvements terroristes islamistes, dont le Hamas et le Djihad islamique, ainsi que par des civils gazaouis dans le sud du territoire israélien. Sur un fond de manifestations pro- et anti-israéliennes.

Cette campagne a présenté ces caractéristiques : la candidature de l'omniprésente Rima Hassan, juriste franco-palestinienne d'origine syrienne - elle alléguait à tort de descendre de "réfugiés palestiniens", elle a éclipsé la tête de liste LFI Manon Aubry -, qui a placé la haine et délégitimation d'Israël au cœur de son discours - sincèrement ou par calcul tactique, la gauche, le centre et la droite ont fustigé l'antisémitisme de ses propos soutenus par Jean-Luc Mélenchon et les élus LFI -, la liste « Free Palestine », lancée par l'Union des démocrates musulmans de France (UDMF), menée par Nagib Azergui, le président de l'UDMF, qui demandait le retrait du Hamas de la liste des mouvements terroristes établie par l'UE et dont le clip télévisé curieusement autorisé par l'ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) résumait la propagande anti-israélienne (dans une carte, un drapeau palestinien recouvrait tout l'Etat d'Israël), la demande de reconnaissance de la "Palestine" par plusieurs listes...  Le "vote halal" était donc très courtisé.

Le 22 mai 2024, dans son billet hebdomadaire, Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a appelé les musulmans de France à voter : “En tant que Français et musulmans, il est de notre devoir de participer activement aux élections” européennes et nationales pour “renforcer notre démocratie” et “promouvoir les valeurs de justice, d’égalité et de solidarité... En votant, nous pouvons soutenir des politiques et des candidats qui défendent le bien commun et combattent l’injustice et la corruption, en accord avec les principes musulmans”. Il a exprimé ses “graves inquiétudes” face à la montée de l’extrême droite, dont la potentielle victoire pourrait avoir des conséquences “particulièrement sévères” pour les musulmans, “allant de l’augmentation des actes islamophobes et des discriminations au renforcement des lois restrictives visant les pratiques religieuses et culturelles”. Il a fustigé “certaines mouvances se proclamant affiliées à l’islam” et qui “dans un esprit de repli sur soi et de communautarisme étroit, prétendent qu’un musulman ne peut élire un non-musulman”. Pour Chems-eddine Hafiz, la participation électorale des musulmans est “une réponse citoyenne à l’intolérance et à la stigmatisation”. Début mai, "il avait exprimé cette idée dans un long billet titré “la France, je l’aime et je ne la quitte pas”, une allusion à un livre, “La France tu l’aimes mais tu la quittes” où des musulmans français racontent les discriminations les ayant poussés à l’exil."

Le 22 mai 2024, la Grande Mosquée de Paris a twitté : "Le recteur @ChemsHafiz  particulièrement heureux d'accueillir Rima Hassan @RimaHas, juriste de renom, dont le combat pour les personnes vulnérables en exil est exemplaire. En tant que directrice de l'Observatoire des camps de réfugiés, dédié à l'étude et à la protection des camps de réfugiés à travers le monde, elle force le respect. #SolidaritéPalestineGaza". Une rencontre qui a incité la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) à mettre un terme au partenariat la liant à la Grande Mosquée ; "ce partenariat visait à lutter ensemble contre la haine et les discriminations antimusulmanes, à améliorer la prise en charge des victimes et à sensibiliser le public sur ce défi". A noter que le recteur avait aussi reçu Rima Hassan à l'occasion du 80e anniversaire du Débarquement pour rappeler le "souvenir des centaines de milliers de soldats musulmans venus d'Afrique morts pour libérer la France". 

Le 2 juin 2024, Vakita postait sur X, ex-Twitter, la vidéo dans laquelle le journaliste Hugo Clément interviewait des têtes de listes françaises aux élections européennes. 
Manon Aubry (LFI) répondait être contre la corrida et contre l'interdiction de l'abattage rituel, un "sujet compliqué. Il faut être respectueux des us et coutumes. Il faut réussir à trouver un compromis, ce qui n'est pas facile". 
Valérie Hayer, qui menait la liste Besoin d'Europe (liste macronienne), affirmait être Pour l'interdiction de l'abattage rituel, donc pour l'interdiction de la che'hita. Et ce, au nom du "bien-être animal".
Le 7 juin 2024, deux jours avant la date de ces élections, Me Rachel-Flore Pardo, candidate à la 21e place dans la liste Besoin d’Europe, chroniqueuse régulière sur RCJ, a déclaré sur cette radio de la fréquence juive francilienne soutenue par le FSJU : "La position de la majorité présidentielle est de ne revenir sur aucune législation sur l’abattage rituel". Elle a contredit la n°1, Valérie Hayer !? C'est la dernière qui a parlé qui a raison dans la maison macronienne ?!

Le 4 juin 2024,  Hafiz Chems-eddine a reçu Aymeric Caron, député LFI, des imams, contrôleurs et responsables de son département de certification Halal à la grande mosquée. Il a twitté en précisant le but de cette réunion : "réfléchir ensemble et progresser sur la question essentielle du bien-être animal."
Aymeric Caron trouvait ces "discussions extrêmement riches et prometteuses."

Hafiz Chems-eddine avait reçu aussi Rima Hassan.

Sur son compte X (ex-Twitter), la grande mosquée de Paris a aussi twitté les vidéos d'appels de membres et sympathisants de l’association Awassir,  qu'elle parraine, "à un éveil citoyen et exhortent chacun à se mobiliser pour voter lors des élections européennes en juin et des élections algériennes en septembre".

Le 6 juin 2024, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le Consistoire de France a lancé "un appel citoyen à se rendre aux urnes le 9 juin". Il n'y a pas évoqué l'antisémitisme, a éludé la position de Valérie Hayer, candidate de l'extrême centre, en faveur de l'interdiction de la shehita (abattage rituel juif), et a omis l'interdiction par la France des stands israéliens à Eurosatory. Il a "mis en garde contre celles et ceux qui ont délibérément choisi de consacrer la quasi-intégralité de leur campagne électorale à la guerre qui oppose Israël au Hamas" et à "rejeter les extrêmes qui prônent l'isolement ainsi que l'exclusion". Il a espéré que "l'ensemble des Français se saisissent de cette opportunité pour faire progresser la démocratie européenne".

Résultats nationaux : RN (31,37% des suffrages exprimés), Besoin d'Europe (14,60%), Réveiller l'Europe menée par Raphaël Glucksmann (13,83%), LFI (9,89%), La Droite (7,25%), Europe Ecologie (5,5%), La France fière menée par Marion Maréchal et soutenue par Eric Zemmour (5,47%), Liste Asselineau-Frexit (1,02%), Free Palestine (0,06%).

 "Selon une étude Ifop pour La Croix, les musulmans ont voté à 62 % pour la liste de La France insoumise aux élections européennes, dimanche 9 juin. Des résultats dans la continuité de l’élection présidentielle de 2022, au cours de laquelle 69 % des musulmans avaient choisi Jean-Luc Mélenchon". Ce "score aux européennes est toutefois à relativiser au regard d’une forte abstention, qui s’élève à 59 % dans l’électorat musulman, soit 10 % de plus que parmi l’ensemble des inscrits." "Raphaël Glucksmann remporte 8 % des suffrages des Français musulmans, suivi de Renaissance et du Rassemblement National qui rassemblent chacun 6 % des voix. Un score en baisse pour la majorité présidentielle par rapport à 2022, où cet électorat avait voté à 14 % pour Emmanuel Macron, au premier tour de la présidentielle".

Résultats de la 8e circonscription des Français de l'étranger qui inclut notamment Israël en % des suffrages exprimés : Reconquête ! 24,86 %, LR 22,13%, PS-Place publique 12,72%, Besoin d'Europe (Macronie) 11,48% (2% en Israël), RN 10,09 %, LFI 6,61%, et EELV 6,19%. Le survote pour Reconquête ! se confirme. 

Les élections législatives
Au soir du dimanche 9 juin 2024, alors que les résultats étaient connus, le Président de la République Emmanuel Macron, entièrement vêtu de noir, a annoncé, sur un ton dramatique, dans une vidéo enregistrée à l'Elysée la dissolution de l'Assemblée nationale où il bénéficiait d'une majorité relative. 

Une décision mûrement réfléchie - il en avait informé son père deux mois auparavant -, brutale, sans respect pour les Français, notamment les élus de la Macronie, lucide sur l'état lamentable de l'économie française après sept ans de macronie, et qui aurait pu attendre quelques mois, la rentrée. Il y a pénurie de papier pour imprimer les professions de foi et bulletins de vote !

Les buts ? Hâter la décomposition de partis politiques, en particulier LR et le PS, afin de récupérer les membres "Macron-compatibles". Espérer que la majorité relative ne puisse pas gouverner et tombe après le vote d'une motion de censure. Miser sur une majorité absolue du RN attaquée dans les rues par des gauchistes "antifas". Effrayer les Français en soulignant le chaos si les "extrêmes" parvenaient au pouvoir - une gestion macronienne traditionnelle par la peur. Se présenter à terme comme le "seul rempart" contre le "chaos", contre les "extrêmes", en ayant la possibilité de recourir à l'état d'urgence, voire à l'article 16 de la Constitution de la Ve République conférence des pouvoirs exceptionnels au Chef de l'Etat. Autre hypothèse : le Président Emmanuel Macron démissionne peu avant la fin de son deuxième mandat, et se représente à l'élection présidentielle, dissout l'Assemblée nationale et espère être réélu après le "chaos". A noter que les constitutionnalistes sont divisés sur l'interprétation de l'article 6 de la Constitution de 1958 ("Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs") : certains avancent qu'un mandat inachevé ne peut pas compter comme un "mandat" intégral au sens de la Constitution, d'autres défendent une interprétation littérale de la Constitution.

Cynique ou irresponsable - il impute la responsabilité des scrutins sur les seuls électeurs -, indifférent à son impopularité - son visage n'apparait pas dans les affiches de candidats de la Macronie qui privilégient celui du Premier ministre -, Emmanuel Macron est européiste, et restera au pouvoir le plus longtemps possible pour être sûr de tout détruire pour reconstruire la France de son souhait et voir l'avènement d'une UE fédérale dont il serait le Chef.

Il a aussi manifesté une indifférence envers les députés de la majorité présidentielle, et procédé à l'éviction de députés loyaux. Ainsi, dans une circonscription parisienne, Ensemble a refusé d'investir Gilles Le Gendre, député sortant, fidèle d'Emmanuel Macron depuis 2016 au profit de Jean Laussucq soutenu par Rachida Dati, ancienne ministre (LR) de la Justice sous la présidence de Nicolas Sarkozy, ministre de la Culture et de la Communication sous le gouvernement Attal, et aspirant au statut de Maire de Paris. Une personnalité politique particulièrement proche de l'Azerbaidjan.

Une dissolution incomprise par de nombreux Français. Et que le Chef de l'Etat s'est échiné à expliquer à de nombreuses reprises : lettre aux Français, invité d'un podcast de Matthieu Stefani, "Génération do it yourself" (Génération faites-le vous-même), etc. Le Président de la République confiait à des politiciens européens et entrepreneurs, avoir réfléchi pendant des semaines avant d'agir et d'avoir "balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent". Ce qu'il observait "ravi".

Marion Maréchal se rendait au QG du RN pour nouer une "alliance des droites". Moins de 48 heures plus tard, elle annonçait le refus du RN en raison des attaques violentes d'Eric Zemmour envers la direction du RN. 
Le 12 juin, elle appelait à voter pour les candidats du RN. "Éric Zemmour a décidé, malgré notre opposition, de présenter le maximum de candidats contre cette coalition des droites dans toute la France, prenant ainsi le risque de faire perdre cette inédite espérance", a déclaré Marion Maréchal.  "Je suis et je serai toujours pour le rassemblement. J'affirme que Reconquête et moi-même sommes prêts à retirer des candidats en cas d'accord avec le RN, les LR et tous les autres partis de bonne volonté", a twitté Eric Zemmour, "écœuré et blessé". Il excluait Marion Maréchal, et les trois eurodéputés Reconquête qui la soutenait : Guillaume Peltier et Nicolas Bay, vice-présidents de Reconquête, et Laurence Trochu.  Le 19 juin 2024, Le Canard enchainé publiait l'article "Marion Maréchal a dilapidé l'argent d'Eric Zemmour", sous-titré "Avant de rejoindre sa tante au RN, l'ex-tête de liste de Reconquête ! a grassement rémunéré collaborateurs et sociétés amies". Ce qui laissait planer un doute sur l'acceptation des comptes de campagne du parti et l'éventuel non-remboursement des dépenses de campagne par l'Etat. L'hebdomadaire satirique épinglait un séjour de deux jours auprès de "nos compatriotes qui vivent sous le seuil de pauvreté" à La Réunion. Le coût du séjour de la tête de liste et de son équipe : 21 710 euros. Résultats à La Réunion : 9727 voix, soit 5,68% des suffrages exprimés. Le RN avait recueilli 54 317 voix, soit 31,71% des suffrages exprimés. En 2022, la NUPES (alliance d'extrême gauche) y avait obtenu six députés.

La déclaration de Jean-Luc Mélenchon sur l'antisémitisme qui serait, selon lui, "résiduel", alors que les statistiques prouvent une multiplication par dix des agressions antisémites depuis le 7 octobre 2023, a suscité la réprobation générale.

"Face à la menace de l'extrême-droite", l'alliance de partis de gauche et d'extrême gauche sous l'étiquette Nouveau Front Populaire (NFP) a surpris car elle s'est nouée rapidement, sans réticence des partenaires qui auparavant déploraient l'antisémitisme de LFI qui refusait de qualifier le Hamas de "terroriste", sous domination de LFI - Jean-Luc Mélenchon cachait mal sa volonté d'être le futur Premier ministre -, avant l'élaboration d'un programme commun accordant une place grande et partiale au "conflit israélo-palestinien" (une page sur vingt-deux). Un programme immigrationniste, qui affiche son intention de lutter contre "toutes les formes de racisme, d'antisémitisme et d'islamophobie". La tribune 
« L’antisémitisme de gauche connaît une résurgence incontestable et il est instrumentalisé pour décrédibiliser le Nouveau Front populaire » d'Arié Alimi et de Vincent Lemire publiée par Le Monde du 20 juin 2024 excusait "l'antisémitisme contextuel" de la gauche et de LFI, opposé à l'antisémitisme de l'extrême-droite : "Il n’y a pas d’équivalence entre l’antisémitisme contextuel, populiste et électoraliste, utilisé par certains membres de La France insoumise, et l’antisémitisme fondateur, historique et ontologique du Rassemblement national, affirment l’avocat et l’historien ». Si Raphaël Glucksmann et François Hollande ont accepté cette alliance, Jérôme Guedj l'a refusée.

Le 15 février 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre du Président François Hollande - tous deux membres du PS -, avait distingué, en visant Jean-Luc Mélenchon, deux camps "irréconciliables" au sein de la gauche : "
A gauche, il faut qu'on se dépasse. Le problème n'est pas d'organiser une primaire qui irait de Mélenchon à Macron. Parfois, il y a des positions irréconciliables à gauche et il faut l'assumer. Moi, je ne peux pas gouverner avec ceux qui considèrent que François Hollande, c'est pire que Nicolas Sarkozy, ou que Manuel Valls, c'est pire que Jean-Marie Le Pen. Je ne peux pas gouverner avec ceux qui vont à des meetings avec (l'islamologue suisse) Tariq Ramadan, c'est à dire aux antipodes de ce que nous sommes. Donc ce débat nous devons aussi l'assumer à gauche. Tout ne se confond pas". Le 22 juin 2021, Manuel Valls avait twitté : "Pas une voix pour cette alliance avec la France Insoumise. Il y a des gauches irréconciliables et l’alliance avec le parti de Jean-Luc Mélenchon est une faute politique et morale." Il y a donc des gauches réconciliables. Une réalité patente lors de chaque campagne électorale déterminante.

LFI a aussi procédé à une "purge" en éliminant de la liste des candidats certains députés sortants critiques de Jean-Luc Mélenchon. Sur la liste du NFP, plusieurs candidats posent problème. Citons notamment Raphaël Arnault, un assistant d’éducation Antifa lyonnais, ex-NPA (Nouveau Parti anticapitaliste). Une manière de donner un débouché politique à un militant usant de violences contre ceux accusés de "fascisme" et les forces de l'ordre. Et d'effrayer les électeurs.

LR est tombé souvent dans le piège tendu par la Macronie : ainsi, le gouvernement Attal a accepté, à des fins de communication, des amendements de parlementaires LR sur sa loi sur l'immigration, et, une fois acquis les votes LR, la loi votée a été soumise au Conseil constitutionnel qui a estimé non constitutionnels ces amendements ; l'image des Républicains était brouillée. En outre, LR n'a pas utilisé les deux années depuis la réélection d'Emmanuel Macron pour élaborer un programme politique fédérant ses dirigeants ; ce parti politique a aussi été affaibli par les querelles d'égos, quelques personnalités s'estimant seules capables de postuler à la magistrature suprême. Or, sans plate-forme de mesures correspondant aux attentes des électeurs, un parti n'existe plus. LR n'apparait ainsi non plus comme un parti d'alternance, mais comme un mouvement politique d'appoint. Président des Républicains, Eric Ciotti a noué une alliance avec le RN, sans consulter les adhérents ni les instances dirigeantes du parti. Trois procédures judiciaires confirmaient l'illégalité de la procédure interne visant à s'opposer à son choix. Des candidats se présentent donc comme adoubés par LR, soit par Eric Ciotti-RN, soit par le parti seul. Ce qui affaiblit LR. Il est vraisemblable que LR se divisera entre deux mouvements : un mouvement gaulliste et un mouvement du centre.

De plus, l'étiquette politique des partis ne provient plus de ces derniers, et s'avère partisane, voire peu claire pour les électeurs. Ainsi, le Conseil d'Etat a été saisi sur la régularité du "nuancier politiqueétabli pour les élections sénatoriales de 2023 et pour les besoins de traitements automatisés de données à caractère personnel", et fixé dans la circulaire du 16 août 2023. Le RN considérait que ce nuancier politique le classait illégalement comme "d'extrême-droite". Le 11 mars 2024, le juge administratif suprême considéré que ce nuancier politique était dénué d'une erreur manifeste d'appréciation car il classait les partis politiques en fonction, non pas "d’un spectre idéologique" mais "les uns par rapport aux autres". Il n'a donc pas annulé cette circulaire. Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a classé l'alliance LR-RN comme « union de l’extrême droite » (UXD). Ce que dénonçait Eric Ciotti le 20 juin 2024. Or, à bien des égards, le programme sur l'immigration ou l'économie du RN présente des similarités avec un parti de droite des années 1990, même si Marine Le Pen refuse de classer le RN à droite. En janvier 1981, Georges Marchais, alors secrétaire général du Parti communiste prononçait la phrase suivante lors d'un discours : « Il faut stopper l'immigration officielle et clandestine. » Pour Pascal Perrineau, politologue interviewé par Camille Dauxert pour l'INA, il s'agit là d'une « stratégie de défense de la classe ouvrière française. C’est d’une fermeté redoutable, il dit, il faut arrêter l’immigration clandestine et l’immigration légale, et il se place essentiellement sur le terrain de l’économie parce qu’il fait le lien avec le chômage. »

Le 12 juin 2024, après avoir « pris acte d'un blocage » à l'Assemblée nationale, le Président Emmanuel Macron a estimé que la situation « imposait une dissolution qui permet seule la clarification des choses. C'est un acte de confiance dans notre peuple, dans la démocratie ».

Le 12 juin, 2024, Libération a publié la tribune « A quel moment doit-on cesser de faire du théâtre sous un gouvernement RN ? » d'Ariane Mnouchkine, fondatrice du Théâtre du Soleil, metteuse en scène et réalisatrice. "
Sa peur de l’arrivée au pouvoir du parti à la flamme date de 2002, « quand, pour la première fois, le FN est arrivé au second tour de l’élection présidentielle». La potentielle victoire du Rassemblement national aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet serait sa «hantise». "Le cri d’avertissement de l’artiste de 85 ans s’adresse notamment aux artistes de l’Hexagone. « Oui, nous allons nous trouver très vite, immédiatement peut-être, devant un dilemme moral : que ferons-nous lorsque nous aurons un ministère de la Culture RN, un ministère de l'Éducation nationale RN, un ministère de la Santé RN ? Un ministère de l'Intérieur RN ? Je ne parle pas de l'incompétence probable, que je mets à part. Je parle du moment où nous risquons de devenir des collaborateurs... Quand décide-t-on de fermer le (Théâtre du) Soleil ? Au contraire, va-t-on se raconter qu’on résiste de l’intérieur ?» Elle qualifie ces futures institutions ministérielles de «loups» qui joueront les «renards», qui chercheront à gâter, flatter ou financer les mondes de l’art. «Je ne veux pas être un personnage de la pièce que nous avons joué en 1979, Mephisto, d'après Klaus Mann...  Je nous pense, en partie, responsables, nous, gens de gauche, nous, gens de culture. On a lâché le peuple, on n’a pas voulu écouter les peurs, les angoisses. Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient, on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disait-on. Puis, comme ils insistaient, on leur a dit qu’ils étaient des imbéciles, puis, comme ils insistaient de plus belle, on les a traités de salauds". D’après elle, même si les artistes se mobilisaient aujourd’hui contre le parti de Jordan Bardella, il serait trop tard. «Je ne suis pas certaine qu'une prise de parole collective des artistes soit utile ou productive», analyse-t-elle encore. En effet, Ariane Mnouchkine considère que ses «concitoyens en ont marre» des gens de culture, de leur «impuissance», de leurs «peurs», de leur «narcissisme», de leur «sectarisme» et de leurs «dénis». Une réflexion «sombre» que l’auteure de la tribune assume avant de faire appel à la bienveillance du «public» et de sa «troupe».

Le 18 juin 2024, le recteur de la grande mosquée de Paris "a eu le plaisir d’échanger avec le grand-rabbin de Metz et de la Moselle, Bruno Fiszon, et un groupe d’aumôniers, venus visiter la Grande Mosquée de Paris." L'occasion peut-être de savoir si perdure l'alliance entre dirigeants juifs et musulmans pour le maintien de l'abattage rituel. Un sujet sensible confié à Bruno Fiszon, vétérinaire, rabbin, par les Consistoires afin d'expliquer aux interlocuteurs publics, nationaux et européens ce qu'est la che'hita.  

Serge Klarsfeld expliquait voter pour des partis du centre, et, si au second tour, restaient deux candidats du RN et du NFP, il votera pour le candidat du RN, non considéré comme antisémite, en distinguant un ennemi d'un adversaire. Quant au grand rabbin de France Haïm Korsia, il a annoncé son refus de voter pour des candidats NFP ou RN, et songeait à un vote blanc dans l'isoloir. Le CRIF réitérait sa position "Ni RN ni NFP".

RCJ ouvre son antenne à 11 h, aux sons d'une Marseillaise, par l'espoir d'un "réveil" républicain, démocratique. Le 27 juin 2024, Anne Sinclair lisant un texte assimilant le RN aux nazis. Le 28 juin 2024, cette radio a diffusé l'interview de Ginette Kolinka, rescapée de la Shoah, hospitalisée, qui refuse de donner des consignes de vote, mais refuse les "extrêmes". Dans un contexte de djihad mondial, RCJ multiplie les diffusions de la chanson "Anne, ma soeur Anne" de Louis Chedid !?

Le 22 juin 2024, Le Figaro publiait la tribune « Combien de temps allons-nous tolérer les abjections de l'extrême-gauche sur l’antisémitisme ? » de Marine Le Pen : « En France, les actes antisémites ont progressé de 300% au premier trimestre 2024, soit quatre actes antisémites par jour. Cette hausse s'est clairement matérialisée à la suite du 7 octobre, avec 1200 actes recensés, ils représentent aujourd'hui 60% des actes antireligieux alors que nos compatriotes juifs ne représentent que 0,69% de la population... La situation est grave » et la « responsabilité à se mobiliser doit être à la hauteur de la menace... En ce qui nous concerne, nous réfutons absolument les accusations diffamatoires ou fantaisistes à notre encontre venant de personnalités qui ont beaucoup à se faire pardonner pour leurs engagements dans des partis ou des organisations qui se sont compromis avec des régimes totalitaires et criminels, passés ou présents ». Elle a assuré n’avoir « jamais toléré » d’idées antisémites ou négationnistes au RN. 

Placer les juifs français et leur inquiétude d'une victoire du RN ou du NFP au centre de discours peut se retourner contre eux : ras-le-bol des non-juifs ? Juifs réduits à des "mineurs" devant être protégés comme une espèce faible, rare, en voie de disparition. Il serait préférable d'éviter d'être figés dans la position de victimes et montrer davantage sa force morale, psychologique, sa détermination, et surtout demander le rétablissement de l'ordre public pour tous. Car en montrant les juifs comme seules victimes du programme économiquement destructeur du NFP et cibles des djihadistes, des dirigeants politiques déforment la réalité : le djihad mondial cible juifs, chrétiens, hindous, athées, musulmans modérés, etc. Mais ce tableau, ces dirigeants refusent de le brosser pour ne pas "stigmatiser", pour éviter d'effrayer leurs concitoyens. Et c'est psychologiquement malsain. Le devoir d'un politicien est de tenir un discours de vérité, et pas un verbiage d'adulte à enfant. 

Les instances dirigeantes juives françaises ont révélé combien elles étaient alignées sur la ligne du pouvoir politique, et éloignées d'une majorité de leurs coreligionnaires. Elles se sont drapées dans des postures morales, ne pouvant ou ne voulant pas voir la spécificité de leur époque, tenant à égale distance les deux "extrêmes". Ce qui les a menées, elles et leurs coreligionnaires, vers une impasse.

Elles ont préféré l'action discrète pour le maintien de la che'hita à une stratégie d'information auprès du grand public travaillé par des courants végétaliens ignorant souvent combien l'abattage rituel respecte l'animal et minimise la souffrance animale, alors que l'abattage conventionnel a un taux élevé d'échec et augmente cette souffrance. Elles n'ont jamais rencontré de dirigeants de partis dont des élus sont favorables à l'interdiction de l'abattage rituel, afin de dialoguer, de lister leurs arguments en faveur de la che'hita. Sur ce sujet, leurs homologues musulmanes ont su habilement nouer un dialogue avec des édile favorables à cette interdiction.  

La responsabilité des agressions antisémites, dont le rapt et les viols antisémites d'une collégienne française juive de 12 ans par des agresseurs anti-israéliens, évoquant la guerre dans la bande de Gaza, était unanimement rejetée sur LFI dont le discours était jugé responsable d'avoir favorisé le passage à l'acte antisémite. Une manière souvent d'occulter et d'éviter de désigner l'antisémitisme islamique et de mettre en cause l'immigration de masse, essentiellement musulmane, depuis près d'un demi-siècle en France.

Des artistes et journalistes (Anne Sinclair) alertaient sur l'antisémitisme ou le nazisme de proches (Frédéric Chatillon) de Marine Le Pen, sur un FN-RN qui "n'a pas changé". Des mouvements d'extrême-gauche particulièrement violents ont annoncé leur refus d'accepter une victoire électorale du RN. Des pétitions catégorielles - fonctionnaires de l'Education nationale, etc. - prévenaient de leur volonté de "résistance", de "désobéissance civile". Ce qui révèle une confusion mentale, un refus de la volonté du peuple exprimé dans le cadre d'une démocratie ayant organisé des élections libres. Inquiétant.

« Le Conseil français du culte musulman (CFCM) entend l’immense inquiétude de nos concitoyens, en particulier de confession musulmane, face aux récents événements politiques majeurs », assure le CFCM dans un communiqué du 14 juin 2024.

"Si les appels au vote des représentants musulmans se multiplient, une frange de la population musulmane exprime quand même une opposition au principe même du vote républicain: pour les croyants, voter dans un pays « de mécréants » serait « haram », voire « un acte annulatif de l’islam ». Si cette position paraît minoritaire et susciter des avis très divergents –licite pour les uns, illicite pour les autres, voire recommandé –, elle semble prendre de plus en plus d’importance, notamment auprès des jeunes, faisant craindre un fort taux d’abstention."

Le 26 juin 2024, Le Figaro publiait l'article « La gauche ne dit pas qu’on se fait traiter de mécréante quand on met un décolleté »: ces Français d'origine maghrébine qui votent RN" signé par  Steve Tenré. "«Nous ne sommes pas des “Arabes de service”, mais des Français qui veulent que la France reste la France.» Auprès du Figaro, ils sont nombreux à pousser ce cri du cœur. Les Français d’origine maghrébine, qui sont des millions de citoyens, sont devenus une cible électorale de haute importance pour les partis. Minorités d’une minorité, les votants RN dans la sphère musulmane, et plus largement dans la sphère d’origine maghrébine, n’en demeurent pas moins convaincus de leur choix. Et rejettent d’un revers de main les avances «intéressées» de la gauche."

La stratégie du RN - pas de courant dans le parti, difficulté pour les exclus de percer sur la scène politique, refus de toute alliance avec Reconquête ! dans le cadre d'une "stratégie de dédiabolisation" - a pour conséquence qu'au deuxième tour, face à l'alliance NFP et Renaissance, le RN a peu de réserves de voix. Une raison aussi justifiant le discours "Votez utile dès le premier tour" de dirigeants du RN.

L'hypothèse d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale du RN, qui la demande pour éviter le risque d'une majorité relative à la merci d'une motion de censure, se précise au fil de sondages. Il est vraisemblable que le RN reportera la mise en oeuvre de l'interdiction de l'abattage rituel, en privilégiant des mesures urgentes relatives à l'immigration, à la réduction des déficits publics, au redressement du niveau scolaire. Si des résultats positifs surviennent tardivement, ou avec parcimonie, nul doute que la déception des électeurs du RN sera grande. 

La violence gauchiste redoutée se traduisait par la protection de vitrines de magasins, notamment à Paris, au soir du 30 juin 2024. 

Le 30 juin 2024, le premier tour de scrutin montrait une forte participation des 49 332 761 inscrits : 32 910 888 votants (66,71% des inscrits), dont 32 060 277 exprimés (64,99% des inscrits, 97,42% des votants). Les résultats confirmaient la première place du RN : 9 377 297 de voix (29,25% des suffrages exprimés et 37 sièges). Suivaient l'UG (Union de la gauche) avec 8 974 566 voix (27,99% des s.e. et 32 sièges), puis ENS Ensemble ! (Majorité présidentielle) avec 6 425 217 voix (20,04% des s.e. et 2 sièges), LR (Les Républicains) avec 2 104 918 voix (6,57% des s.e. et 1 siège). Reconquête ! recueillait 240 006 voix (0,75% des s.e.). Le succès du RN tenait au rejet du Président Emmanuel Macron, à l'adhésion à un discours articulé autour du pouvoir d'achat, de l'immigration, de la sécurité, et du refus du programme du NFP.

Avant le 1er tour, le Président de la République Emmanuel Macron prônait le "Ni NFP ni RN" et fustigeait notamment LFI. Dès le 30 juin 2024, dans un Touquet estival, il déambulait, casquette vissée sur la tête, vêtu d'un blouson en cuir, une écharpée nouée autour du cour. Un signal cabotin et cynique adressé aux "jeunes des cités" pour séduire le "vote halal" au second tour ? 

Le 2 juillet 2024, l'Elysée rendait public l'entretien téléphonique du Président Emmanuel Macron avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Le Chef de l'Etat a « marqué son opposition à toute nouvelle opération israélienne près de Khan Younès et de Rafah », et a insisté sur « l’absolue nécessité de prévenir un embrasement » entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah au Liban. « Il a redit son extrême préoccupation quant à l’accroissement des tensions entre le Hezbollah et Israël le long de la Ligne bleue et souligné l’absolue nécessité de prévenir un embrasement qui nuirait tant aux intérêts du Liban que d’Israël, et constituerait un développement particulièrement dangereux pour la stabilité régionale », a indiqué l’Élysée dans un communiqué. « Les deux dirigeants ont évoqué les efforts diplomatiques en cours en ce sens », a ajouté la présidence française. 

Le 30 juin 2024, dans les heures suivant la publication des résultats, la Macronie délivrait, en vue du second tour, des messages variés, dominés par "Tout sauf le RN", parfois par "Pas de soutien à un candidat LFI". Elle négociait secrètement pour favoriser, en cas de triangulaires Majorité présidentielle/RN/NFP, les candidats NFP mieux placés pour gagner au second tour. Le Président Emmanuel Macron, d'ordinaire si disert, très présent dans les médias - interview, etc. -, notamment avant le premier tour de scrutin, demeurait absent des médias, silencieux, laissant dire... pendant que les magouilles électorales se poursuivaient entre la majorité présidentielle et le NFP.

Ce qui décrédibilisait le discours macronien, et révélait combien l'"extrême-centre" demeure fidèle à la gauche socialiste originelle du Président, proche de Jacques Attali, et de ses principaux ministres (MM. Attal et Séjourné anciens soutiens du socialiste Dominique Strauss-Kahn). 

Si des candidats proches de Jean-Luc Mélenchon étaient élus dès le 1er tour de scrutin, car pourvus de circonscriptions aisément gagnables, d'autres, dont François Ruffin, étaient en ballotage fragile. François Ruffin, candidat NFP, vitupérait contre la ligne Mélenchon, considéré comme un "boulet", et annonçait que, s'il était élu, il refuserait l'étiquette LFI. Sa décision s'explique par sa circonscription distincte de celles, situées dans des quartiers de grandes villes ou certaines banlieues, votant LFI. 

En effet, la carte électorale de la France montre une division : une France rurale-périphérique, abandonnée souvent par l'Etat, votant résolument RN, et une France de grandes villes et de certaines banlieues votant pour la Macronie, si auparavant elle votait à droite, ou pour LFI-EELV - LR et le PS conservent des implantations locales, mais pour combien de temps encore ?  

Les lois votées à l'initiative de la gauche ont contraint les villes à respecter un seuil minimal de logements sociaux. Ceux-ci excluent majoritairement les "Français de souche" et une grande partie des classes moyennes. Faute d'avoir les moyens de payer un loyer élevé, les pauvres Français doivent quitter les grandes villes pour la "France périphérique" où l'on doit avoir une voiture pour circuler, même pour aller acheter une baguette de pain fautes de commerces de proximité. 

Le vote RN s'avère plus un vote d'adhésion, d'espoir, qu'un vote de colère. Le vote pour le NFP ou la NUPES résulte de ce bouleversement démographique, et provient de bobos, de privilégiés, du "vote halal" et d'électeurs acquis aux enseignements prodigués par l'Education nationale gérée par des syndicats de gauche et aux programmes politisés à gauche avec l'aval des gouvernements successifs. Dans ces conditions, une droite désunie, affaiblie par la disparition de classes moyennes appauvries, ne peut gagner de grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux) ou des agglomérations moyennes (Nantes).

Le 2 juillet 2024, le B'nai B'rith de France publiait le communiqué "Non au RN, Non à LFI, Non à l'antisémitisme". Il prônait la "voie du juste milieu".

Le 3 juillet 2024, lors d'une conférence de presse, le recteur de la grande mosquée de Paris Hafiz Chems-eddine déclarait : « Nous ne pouvons pas laisser la peur, la division et l'intolérance déterminer notre avenir. Face aux idées de l’extrême droite, nous appelons à l’union nationale. Protéger notre pays est un devoir. Voter est un devoir. Voter est une espérance. Nous, citoyens, unis dans notre diversité, ferons entendre nos voix grâce aux urnes, le dimanche 7 juillet 2024. » Depuis plus d'un mois, ce recteur n'a pas ménagé ses efforts en faveur du NFP.

Le 24 juin 2024, une dame âgée de 88 ans, portant une étoile de David autour du cou, a été agressée - rouée de coups, traitée de « sale juive » - à Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d’Oise) par des individus d'origine maghrébine et subsaharienne. Cette agression a été rendue publique par le Collectif des Vigilants, puis par Valeurs actuelles, Le Figaro. Le CRIF l'a condamnée. "Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise et des investigations sont en cours, rapportait Le Figaro". 

"Il est temps que les institutions juives françaises se fassent respecter et fassent respecter la population juive française. Il est temps d’exiger l’arrêt de la propagande anti-israélienne d’État – l’Agence France Presse et les médias publics français en tête – qui a nourri cet antisémitisme croissant. L’acte antisémite qui a frappé ma grand-mère a été dissimulé pour éviter de faire monter le Rassemblement national au moment des élections et faire le jeu du gouvernement actuel qui s’allie maintenant avec les pires antisémites de la LFI. Ce silence sur ces actes antisémites doit cesser", a écrit Sharren Haskel, membre de la Knesset, dans sa tribune "La France doit affronter son antisémitisme croissant" (Causeur, 3 juillet 2024) Elle a déclaré sur i24News que sa grand-mère est "blessée, elle a perdu des dents et elle se sent terriblement humiliée."

Le 4 juillet 2024, Libération publiait la tribune "D’anciens déportés appellent à faire barrage au RN : « Nous savons où mènent le racisme, l’antisémitisme, la restriction des libertés ». "Dix derniers survivants des camps nazis, qui savent mieux que quiconque à quoi conduit l’idéologie de l’extrême droite, appellent les citoyens à se mobiliser contre le Rassemblement national". Le texte était signé par Evelyn Askolovitch, Francine Christophe, Andrée Dupont-Thiersault, Bernard Duval, Ginette Kolinka, Jean Lafaurie, Jean-Claude Passerat, Léon Placek, Guy Poirot, Esther Sénot.

Le 4 juillet 2024, Le Figaro a publié la tribune « Le Nouveau Front populaire constitue la première menace pour les Français juifs », "et, plus largement, pour la France". "Une centaine de personnalités, dont l’historien Georges Bensoussan, le philosophe Pierre-André Taguieff et l’universitaire Pascal Perrineau, appellent à faire « barrage » à l’union des gauches formée à l’occasion des élections législatives. LFI a fait de la haine antijuive une stratégie électorale, argumentent-ils". Ces intellectuels visaient le NFP, et non seulement LFI.

"En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal", a écrit Nicolas Machiavel. Et Raymond Aron observait : "Le choix en politique n'est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable".

Pour beaucoup d'électeurs français, le programme du NFP entrainera la faillite de la France. Celui du Président vénézuélien Chavez, admiré par Jean-Luc Mélenchon, a ruiné cet Etat sudaméricain si riche. Et la majorité des vénézuéliens juifs ont du quitter cet Etat gouverné par des dirigeants antisémites et à la diplomatie anti-israélienne.  

Aussi, à court terme, des électeurs français privilégient le RN, et excluent de leur vote le NFP ou la Macronie aux bilans désastreux. 

Le 2 juillet 2024, le ministre des Affaires de la Diaspora, Amichaï Chikli (Likud), a apporté son soutien à Marine Le Pen. « Ce serait une excellente chose pour Israël qu’elle soit présidente de la France, avec dix points d’exclamation », avait-il déclaré. Interrogé sur le fait de savoir si le chef de son parti, Netanyahu, est d’accord avec lui, Amichaï Chikli avait répondu : « Je pense que Netanyahu et moi sommes du même avis. » S’exprimant sur la chaîne publique Kann, Amichaï Chikli, dont le ministère est censé lutter contre l’antisémitisme, a souligné le soutien de Marine Le Pen à Israël et sa récente participation à une marche contre l’antisémitisme, à laquelle Emmanuel Macron n’avait pas assisté".
Le 3 juillet 2024, lors d'un appel téléphonique, le Président français Emmanuel Macron "a fait part de son mécontentement au Premier ministre Benjamin Netanyahu qui lui a dit qu’il avait donné l’ordre à ses ministres de ne pas faire de déclarations publiques concernant les élections parlementaires françaises".
Des médias ont relayé l'indignation élyséenne devant cette "ingérence".
Flash back. Yaïr Lapid "a pris la rare décision de soutenir Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017, et le Président Emmanuel Macron a semblé lui rendre la pareille en l’accueillant à l’Élysée quatre jours seulement avant les élections d’avril 2019 en Israël." 

Le 5 juillet 2024, était rendu public, notamment sur les réseaux sociaux et sur le site Internet du CRIF, le communiqué "Dimanche, restons fidèles aux valeurs de la République" signé par Yonathan Arfi, Président du Crif, Ariel Goldmann, Président du FSJU, Elie Korchia, Président du Consistoire Central, Haïm Korsia, Grand Rabbin de France :
"Ce dimanche 7 juillet, la France décidera de son avenir à l'occasion du 2ème tour des élections législatives. Dans les urnes, nous tous, citoyens, écrirons son destin.
Fidèles à l'histoire de nos institutions et à l'esprit du judaïsme, nous n'acceptons pas de nous associer à ceux qui tendent à exclure ou stigmatiser notre prochain, comme à ceux qui embrasent notre société en propageant la haine et l’antisémitisme, sous couvert d'antisionisme.
Non, le populisme ou le nationalisme n'ont jamais été dans l'Histoire un rempart contre l’antisémitisme ni amené la paix et la sérénité.
Non, l’antisémitisme n’est ni « résiduel » ni « contextuel » comme certains ont osé l'affirmer.
Pour redonner au pays la possibilité de l’action publique et retrouver l’espérance de perspectives salvatrices, nous faisons le choix des valeurs universelles et humanistes qui sont au cœur du judaïsme, comme de notre pacte républicain. En conscience, nous estimons que cela ne peut se faire aujourd’hui ni avec le RN ni avec LFI.
Quelle que soit l’issue du scrutin, la recrudescence des actes violents contre les Juifs, en particulier depuis le 7 octobre, devra être prise en compte et les politiques publiques renforcées pour obtenir des résultats plus concrets dans la lutte contre l'antisémitisme et faire en sorte que les Juifs retrouvent la sérénité à laquelle ils ont pleinement droit. La sécurité des Juifs et de manière générale de tous les citoyens, comme la pleine préservation de la liberté de culte telle qu'offerte par la laïcité, doivent être des combats essentiels de la République.
Pour que la France, terre des Lumières et berceau des droits de l’Homme, reste fidèle à sa noble tradition et puisse toujours défendre le droit et la liberté,
Pour que la France puisse vivre heureuse et prospère,
Pour que nous tous, puissions continuer de vivre en fraternité et en solidarité,
Dimanche, faisons notre choix en conscience et en responsabilité, pour éclairer notre avenir."

Sur Radio J, le grand rabbin de France Haïm Korsia a expliqué : "C'est un communiqué pour l'Histoire. Une forme d'engagement. Nous allons célébré en 2025 les 60 ans de Nostra Aetate... Le Front national a une histoire... Les dirigeants du RN ont agi pour enlevé le verrou des juifs. Il faut voir l'historicité des choses. Toute haine pour quiconque est dangereuse pour tous. Dans quel cadre a eu lieu cette rencontre de dirigeants communautaires avec le RN. Je n'ai pas le mental d'un bourgeois de Calais... Nous défendrons le bien commun. Vous croyez qu'en parlant avec des méchants, ils deviendront moins méchants ? Un parti qui programme le départ de l'étranger ? Comment le concilier avec "Tu aimeras l'étranger" ? J'ai demandé à Alain Duhamel comment la gauche a pu s'associer avec des antisémites ? Il m'a répondu : "C'est un réflexe de gauche". Il faut qu'un bloc central puisse gérer les affaires de la France, les Jeux olympiques... Il faut voir, aller vers la réalité que vivent les Français. Sinon, les gens se diront "Allons vers ceux qui s'intéressent à nous". Il a loué l'effort mené par le parti travailliste britannique concernant l'antisémitisme. Il a dénoncé "l'atmosphère malsaine depuis huit mois. Il y a trop de violence dans le pays". Il y a aussi des gens ayant des positions justes par rapport à Israël. Il faut sortir de cette alliance contre nature de la gauche avec LFI. Je comprends cette tribune, la position de Serge Klarsfeld. Le RN n'est pas pro-juif. Il faut regarder les électeurs. Il faut retisser du lien, vibrer ensemble. Comme durant les Jeux  olympiques".

Peu auparavant, interrogé sur l'action du CRIF en cas de victoire du RN, Yonathan Arfi avait répondu : "On verra". L'aveu que le CRIF n'avait pas de "plan B", et se trouve toujours sur la défensive, incapable d'initiatives autres que "Macron-compatibles". Militant pour accabler le RN, le CRIF diffusait une hoax, alléguant à tort qu'un candidat du RN était négationniste.

Seule voix dissonante parmi les principaux dirigeants communautaires juifs français : celle de Richard Prasquier, Président d'honneur du CRIF qui écrit dans une tribune intitulée "Chocs et désistements" (Causeur, 4 juillet 2024) : "L’arrivée de LFI au pouvoir impliquerait que ceux-ci fassent leurs valises, sauf à devenir des dhimmis, interdits d’expression sous l’effet de cette cancel culture que des esprits dérangés prennent pour le summum de la démocratie. C’est pourquoi la mise en équivalence des deux extrémismes de droite et de gauche m’a paru dépassée : entre un candidat LFI et un candidat RN, je choisirais aujourd’hui le RN  et je ne voterais pas blanc car c’est voter pour le futur vainqueur et rien d’autre... Je sais aujourd’hui que je serais peut-être naïf. L’enquête du journaliste Pierre Stéphane Fort sur la face cachée de Jordan Bardella et sur l’influence déterminante de Frédéric Chatillon sur son parcours politique, enquête qu’a présentée Caroline Fourest dans Franc-Tireur, suggère que les fondamentaux n’ont malheureusement pas changé... S’il vient au pouvoir, nous observerons ses actions et nous ne l’estimerons pas à l’aune de nos préjugés."

Pour avoir failli à fixer une stratégie pertinente, pour avoir ignoré "la base juive", pour s'être arrimés à la Macronie qui pactise avec LFI si hostile à l'Etat Juif et si réticent à qualifier le Hamas de mouvement terroriste, pour n'avoir pas su négocier leur soutien aux pouvoirs politiques successifs, le CRIF, les Consistoires & Cie se retrouvent les grands perdants sur la scène politique où ils se sont aventurés sans aucune expertise. Et ce, d'autant qu'une trentaine de présidents d'organisations juives françaises, certes de moindre importance, réunies dans le cadre de la Confédération des juifs de France et Amis d’Israël (CJFAI), ont rencontré Marine Le Pen et des dirigeants du RN le 1er juillet 2024. Invités à participer à cette réunion, le CRIF et le Consistoire avaient décliné la proposition. Interrogée sur l'abattage rituel, la circoncision, le port de la kippa, la date d'examens souvent fixée lors de chabbat ou de fêtes juives, Marine Le Pen a tenu des propos rassurants. Sur Israël, elle a souhaité "l'éradication totale du Hamas" et une "paix totale entre Israéliens et Palestiniens". Ces dirigeants communautaires semblent reporter l'heure de l'aggiornamento de leur stratégie au plus tard possible... Donc en limitant leur marge d'actions.

Le 6 juillet 2024, The New York Sun a publié l'article "Alors que la gauche islamo-marxiste française s'unit, les Juifs français soutiendront-ils Marine Le Pen ?", sous titré "Le second tour des élections pourrait rapporter au Rassemblement national de Marine Le Pen bien moins de sièges au Parlement que ne l'avait suggéré le premier tour" de l'essayiste Michel Gurfinkiel. 
Cet ancien rédacteur en chef de Valeurs actuelles comparait le "Ni RN ni LFI" de dirigeants communautaires français à l'alerte d'intellectuels sur le NFP comme "première menace pour les Français juifs" :
"Il y a fort à parier que la plupart des Juifs français seront plus enclins à écouter les 100 intellectuels que le Grand Rabbin et les leaders laïcs de la communauté. La plupart des Juifs français savent parfaitement que l'appel du Grand rabbin de France Haïm Korsia a été "inspiré" par les conseillers de M. Macron et qu'il n'était pas en position de refuser... 
Enfin, ils ne peuvent plus se résoudre à considérer M. Macron comme un ami. Le mois dernier, le président a pris la décision personnelle d'interdire à 74 entreprises israéliennes l'accès au salon mondial de l'armement EuroSatory, accordant ainsi au mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions son plus grand succès à ce jour dans une démocratie occidentale.
De nombreux responsables de communautés juives comprennent qu'ils ne peuvent pas simplement ignorer que le plus grand parti de France, le Rassemblement national, est populaire, ni sous-estimer son engagement croissant en faveur d'Israël et d'autres intérêts juifs. Une délégation de 20 dirigeants du Grand Paris a rencontré Mme Le Pen en début de semaine "pour clarifier certains points.
Le second tour de l'élection peut se résumer en une phrase : il s'agit d'un passage du duel à la compétition à trois. Sur 577 circonscriptions, il y en a environ 300 où le Rassemblement national a remporté la majorité des voix au premier tour, le 30 juin, mais peut être battu le 7 juillet, si le nouveau Front populaire et les macronistes s'unissent.
Ce qui est vrai pour les Juifs de France en particulier l'est aussi pour les Français en général : ils pourraient ne pas vouloir suivre les directives de leur centrale le 7 juillet, mais plutôt insister pour juger par eux-mêmes. Selon un sondage Ifop, les électeurs pourraient être également divisés lors d'un duel entre le Rassemblement national et la France insoumise, même dans les endroits où le vote de centre-gauche combiné a été plus fort que le vote du Rassemblement national au premier tour." 

La violence politique avait ciblé Eric Zemmour en Corse en début de campagne électorale. Sans grande indignation médiatique ou des principaux partis.

Dans l'entre-deux tours, un candidat RN avait été menacé. Était posté sur les réseaux sociaux un rap conspirationniste, antisémite et homophobe. Et des candidats ou leurs suppléants étaient agressés. Ainsi, à Meudon, le 3 juillet 2024 vers 20 h, Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement macronien et candidate à sa réélection dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine, sa suppléante Virgine Lanlo et un militant de Renaissance ont été agressés physiquement : un individu a crié "Sur Allah ! Appelle tout le monde !", puis une vingtaine d'individus sont arrivés. Quatre agresseurs, trois Français et un Ivoirien, ont été arrêtés par la police ; trois sont mineurs. Certains étaient connus des services de la police. "Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête en flagrance confiée à la Direction territoriale de la sécurité de proximité des Hauts-de-Seine (DTSP 92) pour des faits qualifiés de violences commises en réunion avec arme, et de violences sur un élu public en réunion et avec arme". Interviewée le 4 juillet 2024, Prisca Thévenot éludait le profil des agresseurs. 
Le 5 juillet 2024, Amaury Brelet, rédacteur en chef de Valeurs actuellesa twitté :
"Les quatre individus interpellés et placés en garde à vue après l’agression de Prisca Thévenot et son équipe à Meudon dans les Hauts de Seine sont :
1) Jugurtha B., 20 ans, né à Meudon (92), Français, "type nord africain", préparateur de commandes intérimaire, habite à Meudon (92), "très défavorablement connu des services", indique une source policière à @Valeurs
2) Un mineur de 17 ans, né à Sèvres (92), Français, "type nord africain", habite à Meudon (92)
3) Un mineur de 16 ans, né à Colombes (92), Français, "type nord africain", habite Meudon (92)
4) Un mineur de 15 ans, né en Cote d’Ivoire, Ivoirien, "type africain", habite à Meudon (92) #Legislatives".
Le lien entre immigration et  délinquance, souvent nié par la Macronie s'avère fondé dans ce cas.

D'autres candidats, notamment du RN, ont été agressés par des individus se revendiquant de LFI. 

De nombreuses professions, dont un millier d'historiens, appelaient à "vaincre le Rassemblement national" (Le Monde, 1er juillet 2024).

Eric Zemmour appelait à voter pour un candidat de droite, quelle que soit sa formation politique.

Des hypothèses étaient formulées pour l'après-second tour : gouvernement d'union nationale, "majorité plurielle", majorité absolue du RN grâce à des députés LR, etc. 

La macronie et LFI serinaient : "LFI n'aura pas la majorité, mais le RN risque d'avoir une majorité". Ce qui favorisait des alliances entre le parti présidentiel et le NFP et banalisait le vote pour des partis de gauche et gauchistes acceptant un programme dangereux pour la France et un candidat fiché S ! Après les désistements et négociations/alliances tactiques entre Ensemble !, les partis composant le NFP et LR, restait au 3 juillet 2024 une centaine de duels impliquant le RN.

"Très marginales lors des législatives de 2022, les triangulaires concernaient la majorité des circonscriptions en 2024. À l'issue du premier tour des élections ce dimanche 30 juin, où la participation a été en forte hausse, plus de 300 circonscriptions se trouvaient dans cette situation de potentielle triangulaire, voire de quadrangulaire. Et le Rassemblement national (RN) et ses alliés sont arrivés en tête dans plus de la moitié des territoires. Mais le nombre de triangulaires pourrait être réduit drastiquement afin de faire barrage au RN en raison de nombreux désistements à gauche et dans le camp macroniste. En effet, le Nouveau Front populaire (NFP) a annoncé que les candidats arrivés en troisième position se retireront dans le cas où le RN est en tête. Dans la configuration où c'est le NFP qui est sur la deuxième marche du podium, devant le camp macroniste, la tendance est à un désistement des candidats Ensemble et Horizons. Cette ligne n'est néanmoins pas encore clairement définie, prônant plutôt du « cas par cas ». Selon un décompte réalisé par l'Agence France-Presse au moins 200 candidats s'étaient désistés mardi 2 juillet 2024 après-midi. À ce stade, 118 membres du Nouveau Front populaire de gauche ont choisi de se désister, ainsi que 78 de la coalition centriste Ensemble pour la République, trois rattachés au parti de droite Les Républicains et une ultramarine sans étiquette. Mais ce nombre est encore susceptible d'évoluer, la date limite du dépôt des candidatures étant fixé à 18 heures ce mardi en préfecture. Parmi les centaines de désistements, la candidate Insoumise dissidente Raquel Garrido a annoncé lundi soir qu'elle retirait sa candidature. Elle était arrivée en troisième position dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis, devancée par Aly Diouara, candidat officiel du Nouveau Front populaire, et Aude Lagarde (UDI). Dans le Nord, la candidate NFP s'est aussi désistée au profit de Gérald Darmanin afin de faire barrage au RN. Un candidat Insoumis s'est également retiré au profit de l'ex-Première ministre Élisabeth Borne, deuxième derrière le RN dans le Calvados.""

"Vous avez voté pour le RN ? Vous aurez un gouvernement LFI ! ", résumait Pascal Praud sur CNews le 2 juillet 2024.

Nombreux sont les politologues, essayistes ou éditorialistes soulignant l'échec du macronisme, le désastreux pari ou jet de dés du Chef de l'Etat, voire la fermeture de la parenthèse macronienne aboutissant à un clivage entre l'extrême-gauche et "l'extrême-droite". Une analyse correspondant au court terme, à une crise politique et institutionnelle grave qu'il convient d'interpréter à l'aune d'une déclaration du Président Emmanuel Macron lors d'une visite du Centre hospitalier de Vendôme le 30 avril 2023 : « C’est plus dur de réinventer [un modèle] quand tout n’a pas été détruit. » Cette crise durable offrirait l'opportunité pour un Président à la psychologie problématique d'achever la destruction de la France. Comme il n'a rien construit hormis sa carrière professionnelle, et a aggravé les déclins de la France sous ses mandats, il ne semble pas en mesure de reconstruire un pays dont il nie la culture et combat l'Etat-nation.

Les  hypothèses pour le 8 juillet 2024 :
- Le RN obtient une majorité absolue (289 sièges). La violence se déchainera dans les rues à l'initiative des gauchistes, des fonctionnaires refuseront d'obéir à des ordres, la Commission européenne entravera l'action du nouveau gouvernement, les Jeux olympiques risquent d'être annulés à Paris et reportés à une date inconnue, etc.
- Le RN obtient une majorité relative, et devra obtenir le soutien de députés LR ou indépendants ;
- Aucun parti n'obtient de majorité absolue. Un gouvernement d'union nationale technocrate est formé avec des députés Macron-compatibles LR, PS ou EELV, qui, sitôt élus, auraient repris leur autonomie par rapport au NFP comme ils l'avaient fait peu ou prou envers la NUPES en 2022. Quels projets de loi pourraient être votés par des députés macroniens, socialistes, écolos, avec éventuellement d'anciens LFI ? Des "majorités de circonstances" se formeront en fonction des projets de loi ou seront votés par l'article 49-3, comme sous les gouvernements d'Elisabeth Borne.

La crise institutionnelle risquerait de durer jusqu'en 2025, année où le Président Emmanuel Macron pourra dissoudre l'Assemblée nationale. Et on recommencera ?

Le 6 juillet 2024, des commerçants de grandes villes faisaient protéger les vitrines de leurs boutiques afin d'éviter les vandales. Dès le 7 juillet 2024 en fin d'après-midi, la place de la République à Paris était occupée par des individus brandissant des drapeaux palestiniens. Et cette place parisienne était vandalisée par des actes de violence : abribus cassés, poubelles déversées sur le sol, etc.

D'ici au 7 juillet 2024, les Français sont dans l'expectative, et souvent anxieux.

Le dimanche 7 juillet 2024, de 14h à 20h, à l’ECUJE de Paris , LIMOUD a proposé 20 conférences sur le thème "Agir, dialoguer, informer après le 7 octobre", sur l'Histoire, la géopolitique, la désinformation, la politique et la Shoah, 8 ateliers dont l'un de fabrication d'un parfum animé brillamment par Emmanuelle Grin, fondatrice et dirigeante de Martine & Colette, parfums sur-mesure, un cocktail de clôture en musique. "Les juifs et l'extrême-droite" étaient évoqués lors d'une conférence.

Le 7 juillet 2024, au second tour de scrutin, le taux de participation s'élevait à 66,63% pour 43 328 508 inscrits. Le RN recueillait 8 744 080 voix, soit 20,18% des inscrits, 32,05% des suffrages exprimés et obtenu 88 sièges. L'UG (Union de la gauche) recueillait 7 004 725 voix, soit 16,17% des inscrits, 25,68% des suffrages exprimés et obtenu 146 sièges. ENS Ensemble ! (Majorité présidentielle) recueillait 6 313 808 voix, soit 14,57% des inscrits, 23,14% des suffrages exprimés et obtenue 148 sièges. LR Les Républicains recueillait 1 474 650 voix, soit 3,40% des inscrits, 5,41% des suffrages exprimés et obtenu 38 sièges. UXD Union de l'extrême droite recueillait 1 364 964 voix, soit 3,15% des inscrits, 5,00% des suffrages exprimés et obtenu 16 sièges.

A Paris, place de la République, des manifestants, dont des femmes portant le voile islamique, célébraient, avec des drapeaux palestiniens, l'absence de majorité du RN à l'Assemblée nationale.

La "clarification" souhaitée par le Président Emmanuel Macron apparaissait peu aux résultats du second tour : aucun parti n'a la majorité absolue de 289 députés, et la macronie avait favorisé le succès électoral du NFP dans le but notamment de diviser pour mieux régner et de s'assurer que sa politique écologique, européiste, immigrationniste, jugulante pour les entreprises se poursuivrait. Ne cachant pas sa volonté d'être nommé Premier ministre, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa volonté d'appliquer "le programme du NFP, tout le programme du NFP, rien que le programme du NFP". Finalement, la décision de dissolution semble avoir été motivée par l'appréhension du Président envers les difficultés d'obtenir l'adoption par le Parlement de la prochaine loi de Finances sous la surveillance de l'UE. Ainsi, le 19 juin 2024, la Commission européenne “a épinglé sept pays pour leurs déficits budgétaires : la France, l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte. En raison de ces "déficits publics excessifs", "la Commission devrait proposer “aux Etats membres d’ouvrir les procédures disciplinaires prévues par les règles budgétaires européennes lors d’une prochaine réunion des ministres des Finances, probablement le 16 juillet”.

La macronie se réjouissait : ni le RN ni LFI n'avaient la majorité absolue, et comme elle les instrumentalisera comme des épouvantails, elle va puiser dans le vivier des députés indépendants, du centre, de LR pour constituer une majorité temporaire, fragile, susceptible de voter certains projets de loi. La macronie n'a jamais obtenu de victoire électorale par adhésion à son programme ou à son candidat présidentiel, mais a toujours parié sur le refus apeuré d'une "extrême-droite fantasmée". Certains ex-députés macroniens, qui lui doivent leur carrière politique ou leur ancienne position à l'Assemblée critiquent ouvertement le Président Emmanuel Macron. Contre le RN, des candidats célèbres de la Macronie, dont Elisabeth Borne et Gérald Darmanin, ont été élus grâce aux voix du NFP ou au retrait de candidats du NFP.

Lors d'un entretien téléphonique, le Président Emmanuel Macron exprimait son irritation "auprès de Benyamin Nétanyahou des propos d’Amichai Chikli, ministre chargé des relations avec la diaspora juive, qui a notamment dit qu’« il serait bon pour Israël ». B. Netanyahu avait "dit à Macron qu’il avait donné l’ordre à ses ministres de ne pas faire de déclarations publiques concernant les élections parlementaires françaises. La veille de l’appel du 3 juillet, Chikli avait indiqué dans une interview que les dirigeants israéliens seraient heureux de voir Le Pen devenir Présidente de la France. 
S’exprimant sur la chaîne publique Kann, Chikli, dont le ministère de Chikli est censé lutter contre l’antisémitisme, a souligné le soutien de Le Pen à Israël et sa récente participation à une marche contre l’antisémitisme, à laquelle Macron n’avait pas assisté. « Ce serait une excellente chose pour Israël qu’elle soit présidente de la France, avec dix points d’exclamation », avait-il déclaré. Interrogé sur le fait de savoir si le chef de son parti, Netanyahu, est d’accord avec lui, Chikli avait répondu : « Je pense que Netanyahu et moi sommes du même avis. La raison pour laquelle Chikli évoquait une présidence Le Pen n’était pas claire, même avec la perspective à l’époque d’une victoire du RN aux élections législatives (le parti et ses alliés sont finalement arrivés en troisième place après avoir été en tête des sondages). En mai, Chikli avait participé à une conférence des partis de droite en Europe, où il avait rencontré Le Pen, avait pris un selfie avec elle et l’avait félicitée sur le réseau social X. »
En avril 2019, le Président Emmanuel Macron avait reçu à l'Elysée Yaïr Lapid, "numéro 2 du parti centriste l'alliance « Bleu et Blanc », à quatre jours des législatives anticipées en Israël". Une ingérence politique française dans une campagne électorale israélienne majeure. "Les liens entre Macron et Lapid ne sont pas nouveaux. Ces deux derniers se sont croisés lorsque le président français était ministre de l'Economie et l'Israélien son homologue en charge des Finances auprès de Benyamin Nétanyahou, en 2014. Cette halte parisienne prend même une forme de réciproque. En 2017, Lapid avait appelé les Israéliens binationaux à voter pour «son ami Emmanuel Macron» contre Marine Le Pen. «Il s'agit d'un affrontement entre le bon sens du centre et le populisme dangereux», déclarait-il alors." 
 
La stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen a échoué en raison de la permanence d'un "bloc républicain", faute de réservoirs de vote à droite - le RN table sur son hégémonie au sein d'une droite dont il refuse l'étiquette et ce n'est pas le micro-parti de Marion Maréchal qui lui permettra d'atteindre la majorité de sièges à l'Assemblée nationale, par des erreurs dans le choix de candidats, et par manque de voyages en province pour soutenir des candidats.

LR a fortement contribué à la non-réélection d'élus de droite (Nicolas Dupont-Aignan). Il a bénéficié de l'action charitable de la macronie lui abandonnant plusieurs circonscriptions pour obtenir à terme le ralliement de certains députés en vue d'un "gouvernement de quasi-union nationale". LR ne pourra pas éternellement reporter l'heure du choix : comment ce parti se détermine-t-il face à la macronie et au RN ?

Meyer Habib n'était pas réélu dans la 8e circonscription des Français de l'étranger. Candidate Ensemble Caroline Yadan (24,18% au 1er tour), derrière Meyer Habib (35,58%) au 1er tour de scrutin, "a bénéficié d’un bon report de voix de la candidate du NFP Yaël Larer (23,14%)". Elle avait dit : "Je ne serai pas la porte-voix de la coalition d’extrême-droite formée par Netanyahu".

Le 8 juillet 2024, Meyer Habib a posté sur X :
"Je n’ai pas été battu par Madame Yadan mais par l’extrême gauche qui a appelé massivement à voter pour elle, qui a mis toute sa force, tous ses réseaux pour me battre, principalement en Italie. Je vous incite à regarder les posts de mon opposante LFI
Au second tour, la gauche mobilisée m’a fait tomber à mon plus bas niveau dans le reste de la circonscription par haine d’Israël, haine de mes combats.
C’est l’alliance de la honte entre la candidate macroniste, qui a caché son appartenance pendant toute la campagne, et la France insoumise qui l’emporte dans un déshonneur absolu.
Je vois les torrents de haine contre ma personne qui déferlent depuis hier soir sur les réseaux sociaux et ailleurs mais aussi contre les Juifs de France. Je suis très inquiet.
Je ne m’attendais pas à cette défaite, mais c’est la vie.
Les fakes news, le rapprochement avec l’extrême gauche, les mensonges ont eu raison de tout. 
En Israël, beaucoup m’interrogeaient  sur une mensongère alliance avec le RN qui était un fake news absolue et le carburant électoral de mon adversaire, je le dis en toute tranquillité aujourd’hui. Bien que je considère aujourd’hui que le RN reste bien plus fréquentable que la France Insoumise.
Je le dis avec tristesse, Madame Yadan n’avait que le mot RN à la bouche et des fake news. Elle a détourné ouvertement le cour de l’élection en s’alliant avec le parti antisémite. 
Cette élection pose tant de questions.
Où va tomber la France ?
Comment un pays qui n’a jamais aussi été à droite porte la gauche au pouvoir à travers des magouilles politiciennes immorales d’entre deux tours ?
Je rassure tout le monde, mon combat pour la France, pour Israël, pour les relations entre la France et Israël vont continuer sous une forme différente mais je ne lâche rien, je n’abandonne rien, je ne vous abandonne pas !
Je crains très rapidement la reconnaissance par la France d’un État palestinien. 
Le combat continue. Je vais prendre un petit peu de recul et je reviendrai très rapidement vers vous.
Merci infiniment". 

Ces résultats électoraux satisfont-ils les dirigeants d'organisations juives françaises ayant appelé au "Ni RN ni LFI" ? Ces dirigeants continuent de s'affranchir du devoir d'établir un bilan de leurs actions et d'envisager des "plans B". Ce qui explique la réunion d'une trentaine de dirigeants communautaires avec Marine Le Pen et l'émergence d'une organisation, dont l'un des membres est Daniel Knoll, contestant l'inaction, la "courtisanerie" du CRIF.

"Ce sont des résultats électoraux surprenants. Nous sommes dans une situation avec trois blocs minoritaires. C'est un temps inédit pour la société française, un temps d'incertitude, jamais bon pour juifs, sur ce qui va se passer. Nous devons nous assurer que LFI n'accède pas au pouvoir. Nous refusons les deux extrêmes : LFI et le RN. J'appelle la gauche républicaine à ne pas sacrifier la lutte contre l'antisémitisme et les juifs sur l'autel de ces négociations. Nous espérons un accord entre députés modérés de tous bords. C'est une heure de vérité politique pour la France : sommes-nous capables de bâtir une autre culture politique de coalition, de négociation entre partis raisonnables pour sortir demain de la crise", a dit Yonathan Arfi le 9 juillet 2024 sur Radio J.

Les soutiens de la démocratie ne peuvent qu'avoir un goût amer sur cette instrumentalisation, par la communication et les mécanismes du désistement, d'électeurs dédaignés. Une "kleptocratie". Un cynisme électoral macronien marchepied du NFP aux nombreux membres antijuifs, antifrançais.

Et le déroulement des votes pour élire la Présidente, les questeurs, le bureau de l'Assemblée nationale laisse un goût amer par sa violation du règlement de cette Assemblée. Peut-on et doit-on ostraciser un parti politique légalement constitué et respectueux des institutions républicaines ? A fortiori quand il représente plus de dix millions d'électeurs. Soir le RN constitue un danger pour la République, et le gouvernement doit initier une procédure pour l'interdire, soit le RN est instrumentalisé par un "arc républicain" à des fins politiciennes, sans égard pour la démocratie. Curieusement, les dirigeants communautaires auparavant si diserts ne se sont pas indignés par cette exclusion. Pourquoi ? Serait-ainsi que cela se passerait dans ces instances dirigeantes du CRIF, des Consistoires ou du FSJU : absence de débat, rejet d'opposants ?

Des instituts de sondages sont critiqués pour avoir présenté des projections en sièges, et non en voix, et des prévisions qui se sont avérées erronées.

Des soupçons de trucage par les votes par correspondance sont apparus sur les réseaux sociaux.

Le Président Emmanuel Macron tenta de constituer un bloc central composé de Renaissance ou En Marche, auxquels pourraient se joignent pour des majorités relatives des édiles Macron-compatibles : mouvements politiques zombies - LR, UDI - et personnalités de gauche. 

L'ensemble des éditorialistes et dirigeants politiques ont allégué l'échec du pari du Président Emmanuel Macron prononçant la dissolution de l'Assemblée nationale au soir des élections européennes en juin 2024. Pourtant, le Chef de l'Etat a obtenu ce qu'il cherchait : l'aggravation de la crise institutionnelle, la déformation de la Constitution de la Ve République - cohabitation inenvisageable pour les rédacteurs de cette charte fondamentale, "régime des partis" honni par Charles de Gaulle -, la poursuite de la destruction des anciens partis dominants (LR, Parti socialiste), un gouvernement d'union allant des Républicains au Parti socialiste représenté par Didier Migaud, garde des Sceaux, ministre de la Justice, ayant une position privilégiée dans la hiérarchie du gouvernement de Michel Barnier, Républicain européiste refusant d'initier des réformes pour supprimer des dépenses étatiques inutiles (milliers d'agences publiques à l'efficacité non mesurée et aux missions parfois redondantes) et préoccupé par une "dette écologique". Bref, discrédités, des partis très minoritaires en voix gouvernent la France en faisant fi de plus de dix millions d'électeurs. La poursuite de l'"UM-PS" par un Président quadragénaire...

De nouveau, Pierre Moscovici, Président socialiste de la Cour des comptes, a reporté après les élections la publication d'un rapport très alarmant sur la gestion catastrophique des finances publiques. Un élément qui aurait éclairé les électeurs sur des enjeux éclipsés par l'action de LFI incitant à la haine des Israéliens et occultés par une majorité de partis se gaussant, durant la campagne électorale, de la demande du RN d'un audit des finances publiques. Pierre Moscovici avait reporté au 4 janvier 2024 la publication d'un rapport "consacré à la politique de lutte contre l'immigration irrégulière" après le vote le 19 décembre 2023 de la loi « pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration ». 

Dans son article "Carte électorale : les biais politiques d’un critère démographique à bout de souffle" (Le Figaro,  9 janvier 2024), Emmanuel Galiero écrivait : "Sous l’effet de la pression migratoire et démographique, le critère de la population totale fixant le nombre de députés n’est plus une garantie démocratique". Il analysait l'étude d'Alain Marleix, ex-secrétaire d’État à l’Intérieur et aux Collectivités territoriales sous Nicolas Sarkozy (2008-2010), instigateur du dernier redécoupage des circonscriptions en 2009-2010 et également très impliqué dans celui de 1988, et de Thomas Ehrhard, maître de conférences en science politique à l’université Panthéon-Assas, chargé de cours à l’École polytechnique, récompensé pour sa thèse sur le découpage électoral sous la Ve République.

Dans un article pour BD Voltaire, Frédéric Sirgant présente ainsi cette étude :
"La carte des circonscriptions doit être régulièrement révisée en fonction des évolutions démographiques : certaines perdent des habitants, d'autres en gagnent. L'égalité des citoyens devant le suffrage exige donc que chaque circonscription rassemble un même nombre d'habitants. Environ 120.000, selon les calculs actuels, avec une marge de plus ou moins 20 %, pour tenir compte des autres critères (géographiques, un député minimum par département, etc.).
Mais voilà : le critère principal retenu, en France, pour ces redécoupages périodiques « n’est pas basé sur la nationalité ou sur l’inscription sur les listes électorales, mais sur le nombre total d’habitants, dont une partie n’a pas le droit de vote ». 
Les auteurs de l'étude soulignent "le poids de l'immigration dans certains départements, qui leur confère de facto des sièges en plus. Sont donc avantagés les départements des grandes métropoles à forts flux migratoires, comme la Gironde, la Haute-Garonne, la Seine-et-Marne et le Val-d'Oise, par exemple. Or, pour Marleix et Ehrard, dans ces départements, cette immigration croissante entraîne « des inégalités de représentation entre circonscriptions ». Leurs calculs fournissent des exemples parlants : « La voix d’un électeur de la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis vaut deux fois plus (1 voix pour 57.421 inscrits, ratio de 38,6 %) que celle d’un électeur de la 3e circonscription de Vendée (1 voix pour 134.805 inscrits, ratio de 92,2 %), alors que les deux circonscriptions, qui élisent 1 député chacune, comptent sensiblement le même nombre d’habitants, soit 148.794 pour la première, contre 146.273 pour la seconde. » Vous pourrez aller consulter les autres exemples et constater que la gauche est la grande gagnante de l'affaire : sur les 20 circonscriptions dont le nombre d'inscrits sur les listes est faible par rapport à la population, 18 avaient, en 2022, un député de gauche !"
"Alain Marleix, ex-député UMP du Cantal et père d'Olivier Marleix, réélu en juin dernier en Eure-et-Loir, tenait en janvier un discours radical : « La conséquence politique de cette situation est une grande distorsion dans la représentation au Parlement. On ne peut pas continuer comme cela, car la ruralité, déjà mal en point, risque de l’être encore plus. Plus les étrangers sont nombreux en France, plus notre système électoral est faussé. Cela pose un problème démocratique. » Il ne croyait pas si bien dire et les résultats du 7 juillet dernier ont encore confirmé ce rapt antidémocratique de la gauche".
"Surtout, les deux auteurs nous mettent en garde sur l'amplification de cette distorsion démocratique pour le prochain redécoupage. En s'appuyant sur la comparaison entre la Haute-Garonne (10 sièges pour 937.729 inscrits) et la Seine-Saint-Denis (12 sièges pour 800.507 inscrits), ils affirment que « la présence d’étrangers favorise le nombre de sièges accordés aux départements qui en comptent le plus ». Le nombre total de députés étant plafonné, le même problème se posera par exemple à Mayotte, soumise à une immigration incontrôlable."
"La solution est connue : comme dans de nombreux pays du monde, il faudrait « retenir le nombre de citoyens ou d’inscrits sur les listes électorales plutôt que celui des habitants ». Une solution ayant inspiré une proposition d'Alain Marleix et du gouvernement Fillon en 2009, mais censurée par le Conseil constitutionnel.

Mais tous les problèmes graves qu'affronte la France n'existaient plus par la grâce de la volonté présidentielle d'imposer la "trêve olympique" pour avoir sa communication olympique imposée sans thème rival - violences en Nouvelle-Calédonie, trafic de drogue gangrenant l'Etat et corrompant ses agents ou élus - et laisser pourrir une situation politique non éclaircie ?! A quoi servent des ministres quand des bureaucrates dirigent les ministères en reportant à la rentrée de septembre 2024 le débat sensible sur tant de sujets graves : dette publique, insécurité, etc. ? 

Alors crise de régime rendant indispensable une réforme de la Constitution ou du mode des scrutin aux élections législatives ? Non. Les institutions de la Ve République fonctionnent bien. Le problème réside dans des politiciens ne respectant pas son esprit. Pour les rédacteurs de cette charte fondamentale et pour le général Charles de Gaulle, la légitimité du Président de la République n'est pas éternelle et figée à la date de son élection au suffrage universel direct, mais renouvelée à chaque élection ou référendum. Ainsi, face au Non majoritaire des électeurs hostiles à son projet de création de régions et de rénovation du Sénat soumis au référendum, le Chef de l'Etat Charles de Gaulle en a tiré les conclusions : il a considéré n'avoir plus la légitimité pour poursuivre sa politique, malgré la légalité de son mandat présidentiel. Or, le Président socialiste François Mitterrand s'est maintenu au pouvoir après la victoire de partis de droite aux élections législatives de 1986, et a initié une cohabitation (1986-1988) jamais envisageable pour les concepteurs de la Constitution de 1958. Une décision qu'aucune autorité ne pouvait lui contester juridiquement. Deux après, il était réélu à la magistrature suprême. En 1993, il accepta la deuxième cohabitation (1993-1995) avec pour Premier ministre Edouard Balladur. La troisième cohabitation (1997-2002) a eu lieu après la dissolution de l'Assemblée nationale par le Président Jacques Chirac, sous l'influence de Dominique de Villepin, et a induit la nomination au poste de Premier ministre du socialiste Lionel Jospin. Peut-on parler d'une quatrième cohabitation avec la nomination le 5 septembre 2024 de Michel Barnier comme Premier ministre du Président Emmanuel Macron ? Vraisemblablement non, car Michel Barnier était au moins aussi européiste que le Chef de l'Etat et n'a adopté aucune mesure et n'a émis aucune déclaration contestant le bilan désastreux du Président de la République. 

Et le défaut de majorité absolue pour un parti ou un groupe politique résulte des alliances ou magouilles électorales entre les deux tours de scrutin des élections législatives, du refus de Marine Le Pen et des Républicains d'une alliance unitaire à droite sur un programme minimum de mesures, voire dès le premier tour, dans le respect de chaque parti. Or, Marine Le Pen est persuadée pouvoir arriver au pouvoir sans alliance avec LR ou avec Reconquête !, et de briser le "barrage républicain" qui l'ostracise et diffame le RN en le présentant comme "fasciste", une "menace pour la République". Et Jordan Bardella a exprimé à la télévision, lors du lancement de son livre, le mépris qu'il éprouve pour Eric Ciotti.

On assiste donc à des violations successives de la Constitution : par exemple, le Président de la République Emmanuel Macron convoque à l'Elysée des dirigeants de partis politiques, qu'il avait parfois peu auparavant ostracisés, pour déterminer une position commune évitant toute future motion de censure ! Car il s'agit uniquement pour le Chef de l'Etat de s'assurer un calme politique durant la seconde moitié de son mandat et l'absence de nouvelle motion de censure qui le contraindrait à la recherche d'un nouveau Premier ministre. Et surtout, le but principal du Président consiste à éviter des contestations de sa légitimité et une démission.

La moins que médiocrité des politiciens privilégiant la communication sur une action servant l'intérêt général désespère les électeurs français. Et ce d'autant qu'en Argentine, le Président Javier Milei prouve qu'une autre politique économique, libérale, permet de retrouver le sentier d'une croissance économique vertueuse sans déficit budgétaire, sans immigration et sans appauvrir les classes moyennes. 

Enfin, il urge que les "élites politiques" françaises cessent de mépriser les électeurs, et au fond de ce dédain, de les craindre. Le peuple est perçu à tort comme stupide, susceptible de suivre des démagogues, et réfractaire au mouvement, ou à la révolution. Il est donc abandonné, alors qu'aux Etats-Unis, en Argentine, au Salvador, en Hongrie ou en Israël, des politiciens se soucient de leurs peuples, de satisfaire ses besoins, ses demandes en termes de sécurité, de pouvoir d'achat, d'immigration, de préservation de l'identité nationale, etc.