Bella Ariel (1912-1943) était une Juive turque, mannequin chez Jeanne Lanvin, faubourg Saint-Honoré (Paris). Durant la Deuxième Guerre mondiale, elle vivait et travaillait à Paris. Elle a été dénoncée, déportée et assassinée au camp nazi d'Auschwitz (Pologne). Le 25 juin 2024 à 14h, à l'Institut Cervantès, dans le cadre du Festival des Cultures Juives (FCJ), Arnaud Nemet évoquera Bella Ariel, sa grand-tante.
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Juive turque brune, élancée, distinguée, Bella Ariel était née à Constantinople, alors dans l'empire ottoman. Sa famille s'installe à Paris.
Bella Ariel gagnait sa vie comme mannequin chez Jeanne Lanvin faubourg Saint-Honoré à Paris. Sur le site de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), deux vidéos sur Jeanne Lanvin et ses ateliers montrent Bella Ariel.
Sur son site Internet, l'agence photographique Roger Viollet montre des photographies de Bella Ariel, portant des vêtements signés Jeanne Lanvin, et photographiée par Boris Lipnitzki (1887-1971).
Elle a été dénoncée, déportée et tuée à Auschwitz.
La lettre la dénonçant est ainsi rédigée : Bella Ariel « est donc en contact constant avec la clientèle. Elle se vante de sa race, injurie les antisémites et fait de la propagande gaulliste. Le numéro de téléphone de son domicile est Littré 45.28 mais les renseignements du téléphone ont instruction de ne pas indiquer l’adresse ».
En « juin 1943, l’inspecteur Arrighi se rend chez Jeanne Lanvin ; il y trouve Bella Ariel, née en 1912 à Constantinople, qui prétend « ne travailler qu’en studio et de ce fait ne pas se trouver en contact avec le public ». Comme elle loue un appartement près de son travail, sans autorisation, elle se trouve en infraction avec les ordonnances allemandes 3 et 6, et est consignée au poste de police de l’Opéra. Elle est déportée le 18 juillet 1943 dans le convoi 57. Elle n’est pas revenue ».
L’historien Laurent Joly précise : « Les renseignements semblent émaner d’un administrateur provisoire. Sur cette missive, on reconnaît l’écriture » de Joseph Antignac, entrepreneur et directeur du cabinet de Louis Darquier de Pellepoix, Commissaire général aux Questions Juives (CGQJ) où il est chargé de l' « aryanisation économique » : « Faire faire une enquête. Renseignements fournis par de Fontréault. » Le dossier est transmis le 26 mai 1943 à la SEC. Le délateur à l’origine de cette affaire n’est autre que Marcel de Font-Réaulx, futur président de l’Association française des propriétaires de biens aryanisés. Font-Réaulx avait été l’associé de l’ami de Bella Ariel au sein de la société Line Peuch. Notons qu’interrogé en 1949 (Font-Réaulx est, lui, décédé en 1948), ce dernier avoue son incrédulité : « Je ne pense pas qu’il soit le dénonciateur. Je précise que lorsque cette dernière était internée à Drancy, j’avais également chargé De Font-Réaulx d’intervenir auprès d’ANTIGNAC pour la faire libérer. Il m’a dit ne pas avoir obtenu satisfaction. » (Centre des archives contemporaines (CAC), 890158/13, audition d’Édouard M., 18 juin 1949) Mais il est plus que probable que Font-Réaulx ait fait à peu près l’inverse, alimentant Antignac des ragots et informations précises que l’on peut lire dans une lettre adressée par le directeur de cabinet du CGQJ à la Gestapo : « Je vous confirme que les renseignements qui viennent de me parvenir m’indiquent que l’amant de cette juive, M. M. Édouard […] ne cesse de faire des démarches en vue de faire libérer sa maîtresse. […] En conséquence, je vous demande de vouloir bien maintenir la juive ARIEL à DRANCY et de la faire déporter le plus rapidement possible à moins que son pays d’origine ne la réclame. Je vous signale enfin qu’une liaison est établie entre M. M et sa maîtresse et, grâce à la complicité du personnel de DRANCY, cette dernière reçoit des lettres et des paquets tous les jours et qu’il lui est possible de pouvoir écrire à son amant quotidiennement. » (CAC, 890158/13, copie d’une lettre de Joseph Antignac à Heinz Röthke, 1er juillet 1943) » (Laurent Joly, La délation antisémite sous l'Occupation, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2007/4, n° 96)
Le 25 juin 2024 à 14h, à l'Institut Cervantès, dans le cadre du Festival des Cultures Juives (FCJ), Arnaud Nemet évoquera Bella Ariel, sa grand-tante.
"Née à Constantinople au sein d’une famille sépharade émigrée en France, Bella Ariel devint mannequin vedette chez Jeanne Lanvin dans l’entre-deux-guerres et l’égérie des plus grands photographes".
"Poursuivant malgré les risques son travail sous l’Occupation, elle sera dénoncée et arrêtée en juin 1943 puis déportée sans retour à Auschwitz."
"A partir de ses recherches et d’archives familiales, Arnaud Nemet a reconstitué l’itinéraire de sa grand-tante et co-écrit le chapitre qui lui est consacré dans le livre d’Anne Grynberg Sur nos traces, récits de persécution, spoliation, réparations (La Documentation française, 2023)."
"Il partage avec nous ses découvertes et l’exceptionnelle collection photographique qu’il a pu réunir."
"Rencontre organisée dans le cadre de la Journée judéo-espagnole." Une journée organisée par Aki Estamos et la Fédération des associations sépharades de France, avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah (FMS) et de la Fondation du judaïsme français (FJF).
APRÈS-MIDI – DE 14 H À 18 H
à l'Institut Cervantès de Paris
L’après-midi se déroule à l’auditorium de l’Institut Cervantès. L’entrée est libre pour le public, sur réservation auprès du Festival.
(La soirée se prolonge à 20h avec les concerts de Laetitia Marcangeli et Éléonore Fourniau aux Trois Baudets : voir événement dédié)
Le 25 juin 2024 à 14h
11, avenue Marceau 75116 Paris. 7, rue Quentin Bauchart, Paris 8e
Tél. : (+33) 01 40 70 92 92
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