Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ) présente la rétrospective « Joann Sfar. La vie dessinée ». Presque tout sur la vie et l’œuvre de Joann Sfar, talentueux dessinateur de presse (Paris Match), auteur de bandes dessinées pour enfants et adultes - Petit Vampire, Petrus Barbygère, Professeur Bell, Grand Vampire, Klezmer, Chagall - et de film (Gainsbourg (vie héroïque), commissaire d’exposition (« Brassens ou la liberté ») français juif. Né à Nice en 1971, orphelin de mère, cet érudit observateur lucide et corrosif de la société, sensible au fantastique, a créé une œuvre multi-supports largement inspirée par sa famille – père avocat sépharade d’Algérie, mère chanteuse ashkénaze - et le judaïsme. Un oubli, de taille, dans cette exposition didactique passionnante : l’œuvre, artistique et politiquement engagée, de Joann Sfar sur les réseaux sociaux où il fustige l'antisémitisme.
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« Du 12 octobre 2023 au 12 mai 2024, le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahj) présente la première rétrospective consacrée à Joann Sfar en France. Avec près de 250 planches et dessins, pour la plupart jamais montres, mais aussi des carnets, des photographies et des films, l’exposition retrace le parcours d’un artiste exceptionnel dont la créativité se déploie depuis plus de trente ans dans la bande dessinée, le cinéma et la littérature. »
« Né à Nice en 1971, Joann Sfar trouve dans le dessin plus qu’un refuge, une façon de vivre et de voir le monde, une véritable « vie dessinée ». Travailleur acharné, Joann Sfar explore les thèmes du dessin comme « science humaine », de l’enfance, du corps et de la sexualité, de l’amitié, de la joie ou de la mort, tout en poursuivant un commentaire réflexif permanent sur ses propres pratiques au travers de carnets personnels. »
L’exposition « évoque ainsi successivement la jeunesse de l’artiste à Nice (retracée dans La Synagogue, dont la suite, Les Idolâtres, est parue en janvier 2024), l’arrivée à Paris et la formation à l’école des Beaux-arts, la rencontre avec ses complices (David B, Christophe Blain, Emile Bravo, Emmanuel Guibert, Mathieu Sapin, Marjane Satrapi, Riad Sattouf, Lewis Trondheim...), à l’atelier Nawak, puis à l'atelier des Vosges notamment, et ses maitres en littérature (Romain Gary, Pierre Dubois…). Elle explore différentes facettes de l’œuvre : le fantastique, la magie et les monstres (Petrus Barbygère, Professeur Bell, Grand Vampire), les drames (Klezmer, Chagall), la musique (Gainsbourg, Brassens…), les livres destinés à l’enfance (Petit Vampire, Le Petit Prince), l’atelier et sa méthode de création, ses inspirations (outils, papiers, œuvres d’artistes admirés), son regard sur le quotidien (collaborations à Paris Match) et ses travaux en cours. »
« A travers les réalisations les plus emblématiques de Joann Sfar, l’exposition met en évidence la cohérence de son œuvre : des innombrables carnets personnels à ceux de Klezmer, des récits pour l’enfance (avec une salle dévolue aux jeunes visiteurs) aux planches érotiques sur le peintre Pascin. Avec le Chat du rabbin en son centre, l’exposition est celle d’un artiste qui a mis une voix juive, culturelle plus que religieuse, au cœur de tous ses récits, puisant dans l’histoire du judaïsme nombre de ses sources d’inspiration et alertant ses lecteurs sur la montée de l’antisémitisme. »
« Joann Sfar. La vie dessinée » est la cinquième exposition que le mahJ consacre à la bande dessinée, après « De Superman au Chat du rabbin » (2007), « Les Mondes de Gotlib » (2014), « O vous, frères humains. Luz dessine Albert Cohen » (2016) et « René Goscinny. Au-delà du rire » (2018). »
Un oubli, de taille, dans cette exposition didactique : l’œuvre, artistique et engagée, de Joann Sfar sur les réseaux sociaux, notamment sur les assassinats antisémites en France depuis 2000 par des criminels musulmans antisémites considérés comme « irresponsables » judiciairement. Dommage. Curieusement, le dossier de presse évoque le compte Instagram de Joann Sfar qui y réagit à l’actualité la plus tragique. Volonté de proposer une exposition consensuelle qui ne heurte pas certaines susceptibilités ? Censure liée à la Mission Vivre Ensemble du mahJ ? Interrogés le 11 octobre 2023, lors du vernissage presse, les deux commissaires de l’exposition, Clémentine Deroudille et Thomas Ragon, n’ont fourni aucune explication. Et Joann Sfar a souri ironiquement en tentant d'expliquer cette absence révélatrice. L'exposition a-t-elle été modifiée pour inclure un dessin de Joann Sfar pour Instagram ? Dans la négative, ce serait lourd de sens.
Pourtant, ce vernissage presse s'est déroulé quelques jours après l'agression djihadiste du 7 octobre 2023 en Israël. Et Joann Sfar préparait "NOUS VIVRONS. Enquête sur l'avenir des Juifs", "roman graphique puissant et intime" (Les Arènes, 2024). "Après le 7 octobre 2023, des millions de Juifs se sont réveillés avec une cible sur la tête. Même les plus éloignés de la tradition ou d’Israël ont été rattrapés par l’onde de choc. Le traumatisme des pogroms millénaires et de l’extermination des Juifs d’Europe a refait surface. Que faire ? Effacer son nom sur la boîte aux lettres ? Avoir peur pour les enfants ? Où aller si « cela » recommence ? Dans ce livre fondateur, Joann Sfar mène l’enquête. Il discute avec ses amis, convoque son père et son grand-père, cherche des réponses dans les livres et dans l’humour. Il se rend en Israël à la rencontre des Juifs et des Arabes, avec toujours la même question, obsédante : quel avenir pour les Juifs ?"
« Directrice de l’espace Georges Brassens à Sète et commissaire d'expositions indépendante, Clémentine Deroudille a notamment conçu avec Joann Sfar l’exposition « Brassens ou la liberté » en 2011 à la Cite de la Musique à Paris, dont le catalogue est publié chez Dargaud. Elle a été la commissaire des expositions « Rock ! Pop ! Wizz ! » à la Cité de la bande dessinée à Angoulême en 2022, « Romy Schneider » à la Cinémathèque française en 2021, « Doisneau et la Musique » avec Stephan Zimmerli en 2018 et « Barbara » en 2017 à la Philharmonie de Paris, ainsi que d'une exposition sur Saravah avec le dessinateur Charles Berberian à Tokyo en 2017. Elle a écrit et réalisé plusieurs films documentaires. »
Thomas Ragon « est né en 1970. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Grenoble, il rejoint les éditions Delcourt en 1996 comme assistant éditorial après avoir été libraire à Grenoble et Paris. Devenu éditeur au sein de la même maison en 1998, il intègre les éditions Dargaud en 2005, puis les éditions du Seuil, en 2023. Il est l’éditeur de Joann Sfar, Blutch, Thierry Smolderen, Alexandre Clerisse, Alexis Dormal, Gabrielle Piquet et beaucoup d’autres. Conférencier occasionnel, membre du conseil artistique du Cartoon Museum de Bale, le dessin, la bande dessinée et le livre sous toutes leurs formes sont ses grandes passions. »
« Une série de manifestations à l’auditorium, ainsi que des visites guidées et des activités pour le jeune public, accompagnent l’exposition. »
I. Une enfance à Nice
« Il y a en moi une peur, liée à mon enfance, de la disparition des êtres et des choses. Le dessin permet de tenir les choses, de les attraper, et par là de vaincre le temps. Je crois que ce pouvoir du dessin est l’une des motivations profondes qui donnent envie d’aller vers la bande dessinée… »
Joann Sfar « nait à Nice en 1971 dans une famille juive, originaire d’Europe orientale par sa mère et du Maghreb par son père. Liliane Haftel, surnommée Lilou, chanteuse mariée a l’avocat André Sfar, décède en 1975 à l’âge de 26 ans. Le jeune Joann se refugie dès lors dans le dessin. Au lycée Masséna, où il entre en 1986, Joseph Kessel et Romain Gary l’ont précédé : hommes engagés, ces deux illustres écrivains deviennent des maitres d’écriture et des modèles de vie. »
« Joann grandit entre deux fortes figures masculines : son grand-père maternel et son père. »
« Arthur Haftel, né à Bolechov en Pologne (aujourd’hui en Ukraine), rejoint la France au début des années 1930. Il achève ses études de médecine à Nancy, épouse Celia Fuhrmann et s’installe à Metz. Dès 1939, il s’engage comme volontaire dans l’armée française puis rejoint la Résistance avec son épouse. La famille Haftel, restée en Pologne, disparaitra dans la Shoah. Arthur et Celia auront un unique enfant, Liliane, née à Metz en 1949. »
« Fils d’un commerçant de Sétif, André Sfar grandit en Algérie dans une famille pauvre avant d’arriver en France en 1956. Dans les années 1970, il acquiert une grande notoriété comme avocat à Nice et fait notamment condamner des néonazis. »
Joann Sfar « relate cette enfance niçoise dans La Synagogue, publié en 2022, son œuvre la plus intime. Il y met en scène son adolescence et son expérience de gardien de synagogue pendant les offices, pour échapper au rituel religieux qui l’ennuie. Le deuxième volume, Les Idolâtres, paru en janvier 2024, poursuit le récit familial et se concentre sur l’absente-présente, sa mère. »
II. La bande. Les Beaux-Arts
« Le métier d’auteur revient au sacerdoce de l’invité qui se lève à la fin d’un repas, fait sonner sa cuiller contre le coin de son verre pour demander le silence et déclare “maintenant je vais vous raconter une histoire”. »
« Apres le lycée, Joann Sfar entreprend des études de philosophie à l’université de Nice, où il suit les cours de Clément Rosset, auteur notamment du Réel et son double, de Jean-François Mattei, spécialiste de Platon, et de Daniel Charles, musicologue et spécialiste de philosophie orientale. Il consacre Le Complexe du Golem, son mémoire de maitrise, à la représentation de la figure humaine par les peintres juifs. »
« En 1992, il s’installe à Paris et entre à l’école des Beaux-arts. Cherchant un espace de travail, il rejoint l’atelier Nawak fin 1993, rue Quincampoix, qui migrera plus tard place des Vosges. Il y rencontre des complices, qui sont encore aujourd’hui ses amis et avec lesquels il collabore toujours : Lewis Trondheim, Brigitte Findakly, Christophe Blain, Emmanuel Guibert, Emile Bravo, Frederic Boilet, JC Menu, Jean-Pierre Duffour et Thierry Robin, Marjane Satrapi et, bientôt, Riad Sattouf. »
III. Vampires. Magie. Fantastique
« Le conte n’est pas fait pour endormir les enfants mais pour réveiller les adultes. »
« La mort, c’est : tu sautes par la fenêtre, et tu meurs. Ca n’a aucun intérêt. Le dessin, c’est comme si tu sautais par la fenêtre mais que tu t’envolais. Mieux que dans un rêve, puisque tu contrôles le rêve. Quand on dessine, on ne regarde rien d’autre que le monde vivant. »
« Le fantastique, chez Joann Sfar, permet d’appréhender la réalité plutôt que de lui échapper. Il utilise tous les archétypes du genre dans ses récits peuplés de vampires, de monstres, de fantômes et de golems. A 17 ans, lors d’un festival de bande dessinée, Joann Sfar rencontre Pierre Dubois. Cet auteur d’une encyclopédie de la féerie lui ouvre le monde des récits fantastiques de Robert-Louis Stevenson, Jean Ray ou Arthur Conan Doyle, et l’initie à l’univers magique des fées, des elfes et des lutins. « Si je devais ressembler à quelqu’un, j’aimerais que ce soit à lui », aime-t-il à dire. Pierre Dubois devient un personnage de ses bandes dessinées, notamment dans Le Minuscule Mousquetaire, et écrit le scenario de Petrus Barbygère, une des premières œuvres publiées de Joann Sfar.
« Dans Professeur Bell, série fantastique publiée à partir de 1999, le docteur Joseph Bell, ayant inspiré le personnage de Sherlock Holmes à Conan Doyle, est un médecin et non un détective, qui soigne les états d’âme des monstres. On y trouve des personnages qui viendront dans d’autres récits. »
IV. Les drames
« Mais si je meurs, qui prendra soin de mes morts ? Qui s’occupera d’eux ? Il n’y a que moi qui sache les faire parler comme ils parlaient de leur vivant. Il faut vite que je les mette à l’ abri dans mes livres avant de mourir à mon tour. Allez, tous dans les livres, les morts, les vivants et les imaginaires, hop ! »
« Pendant ashkénaze au Chat du rabbin, la série Klezmer, écrite, dessinée et coloriée par Joann Sfar, et dont le premier volume est publié en 2005, renvoie à l’histoire de sa famille maternelle juive ukrainienne. »
« Le Klezmer est la tradition musicale des juifs d’Europe orientale ; musique de l’exil imprégnée de différentes influences. La série Klezmer raconte l’errance d’un groupe de quatre musiciens juifs et de la chanteuse Hava, fuyant les pogroms de la région d’Odessa vers 1900. Les quatre premiers albums, tout en évoquant les violences, donnent la part belle à l’amour, aux fêtes, aux amitiés et aux menus larcins dont vit la troupe. Le dernier tome, Kishinev-des-fous, publié en 2014, est plus sombre, avec en toile de fond le pogrom de Kichinev (actuelle Chișinău, capitale de la Moldavie) qui fit près de cinquante morts, plus de cinq cents blessés et détruisit sept cents maisons et boutiques en 1903. Joann Sfar imagine le personnage de Bialik, écrivain envoyé sur les lieux afin de témoigner des horreurs perpétrées par les pogromistes, inspiré de l’écrivain Haim Nahman Bialik (1873-1934), qui appela à la résistance dans son poème Dans la ville du massacre, rédigé en hébreu et en yiddish. »
« En 2010, Joann Sfar poursuit son exploration du yiddishland avec Chagall en Russie, un conte dont le héros, nommé Marc Chagall, vit dans un shtetl en Russie, à l’aube de la révolution. Avec un art de la fiction détache de la précision biographique, Sfar imagine une histoire exubérante et poétique qui ne masque pas le contexte de violences et de massacres subis par les juifs en Europe orientale. »
« La dénonciation de l’antisémitisme est une constante dans l’œuvre de Joann Sfar que ce soit en Algérie avec Le Chat du rabbin, en Russie avec Chagall ou Klezmer ou encore en France avec La Synagogue. »
V. La musique
« Durant les trois premières années de ma vie, c’est-à-dire avant la mort de ma mère, mes deux parents me jouaient de la musique à longueur de temps. Mon père composait les morceaux, ma mère chantait, ils écrivaient des chansons spécialement pour moi. »
« Brassens, c’est un professeur par l’exemple, c’est lui que je vais chercher quand j’ai des questions de morale. Gainsbourg, au contraire, c’est le professeur du contre-exemple ! »
« La musique tient une place essentielle dans la vie de Joann Sfar. Il a tour à tour pris des cours de ukulélé, de flute, de banjo, de guitare, de violon, d’harmonica, de guimbarde. Il a passé des mois à s’escrimer sur ces instruments, à noircir des centaines de pages de carnets pour relater ces heures passées dans la musique, avec un gout évident pour l’autodérision : tous ses carnets racontent les réactions de ses proches, souvent exaspérés par ses vaines tentatives musicales. »
« En 2010, Sfar réalise son premier film, Gainsbourg (vie héroïque), qui retrace la vie de l’auteur-compositeur en y apportant son univers de dessinateur de bandes dessinées et un regard très personnel. Le film rencontre un grand succès public et remporte le César du meilleur premier film en 2011. La même année, Sfar consacre, avec Clémentine Deroudille, une exposition à la vie et l’œuvre de Georges Brassens à la Cite de la Musique de Paris. »
VI. L'enfance
« Tout ce que j’écris, tout ce que je dessine relève de l’enfance et relève de ce courage d’enfance qui consiste à faire d’abord et réfléchir après. »
« Les livres pour enfants sont des bombes à retardement. Ils ont pour mission d’ouvrir grand les fenêtres et de faire rentrer dans les jeunes poumons le bon air de l’extérieur. »
« Pour Joann Sfar, le travail le plus exigeant est celui qui s’adresse aux enfants. A partir de 2003, il dirige aux éditions Bréal une collection de livres jeunesse confiés à des auteurs de bande dessinée. Quatorze titres sont publiés, inclassables, mêlant librement texte et dessins. On retrouve parmi les auteurs des membres de l’atelier des Vosges : Emile Bravo, Emmanuel Guibert, Mathieu Sapin, Marjane Satrapi, Riad Sattouf… L’ambition de Joann Sfar est de publier des livres d’une grande liberté sans craindre d’aborder des sujets graves : la circoncision de Riad Sattouf, la guerre mondiale par Emile Bravo… »
« La même démarche l’anime pour ses propres productions. Comme Roald Dahl et Rene Goscinny, ses modèles, il choisit de parler de tout aux enfants avec humour sans jamais édulcorer ses propos. Dans Petit Vampire, dont le premier volume est publié en 1999, Michel, inspiré de l’enfance de Joann Sfar, a perdu ses parents. Elevé par ses grands-parents, il entame une correspondance avec un vampire qui le présente aux monstres et fantômes peuplant sa maison. Le dessin trouve ici une liberté sans limites : monstres et vampires cohabitent dans la villa des grands-parents du dessinateur au Cap d’Antibes. Les assemblages les plus hétéroclites sont possibles, sans autre justification que l’humour et les exigences du récit. »
« En 2008, Joann Sfar s’attaque à l’adaptation du Petit Prince de Saint-Exupéry, démontrant ce que la bande dessinée peut apporter à la relecture d’une œuvre mythique. »
VII. Pascin
« Il y a en moi une volonté de célébrer l’amour entre les êtres et la joie de vivre. J’aime ce qui fait du bien : ce qui est sexuel, gourmand, enfantin, et je n’aime pas les interdits. »
« Le personnage de Pascin, inspire par la biographie du peintre Julius Pincas (1885-1930), apparait dès les premières publications de Joann Sfar dans la revue Lapin en 1997. La rencontre d’un peintre et d’un modèle sert de point de départ à une réflexion sur la création artistique, l’amour et la sexualité, qui irriguera aussi la série Le Minuscule Mousquetaire et le film Gainsbourg (vie héroïque). Surnommé le « prince de Montparnasse » par l’écrivaine Ernest Hemingway, Pascin symbolise le Montparnasse des « années folles » ou le plaisir et l’exubérance sont érigés en mode de vie. Figure de la vie nocturne parisienne, c’est un dessinateur insatiable et un séducteur charismatique. Pour Sfar, il ne s’agit pas de représenter froidement la sexualité, mais au contraire de montrer la fragilité du monde, de l’homme et la beauté et l’élan gourmand qui invite à dessiner sans interdits les corps en mouvement. »
« Dans le dernier opus de la série, La Java bleue, publié en 2005, Joann Sfar a quitté le noir et blanc pour la couleur directe, aquarelle et gouache. La figure de Pascin se détache de celle de Serge Gainsbourg très présente des les premières planches et le sexe y est traité sans tabou. »
VIII. L'atelier
« Le centre de mon travail, c’est le dessin, quoi que je fasse. Lorsque j’écris un roman, c’est un roman de dessinateur, lorsque je fais un film, c’est un film de dessinateur. J’aime beaucoup le mot de "bande dessinée".
« Chez Joann Sfar, tout passe par le dessin. »
« Il puise chez ses maitres des leçons qu’il met en pratique depuis son enfance. Dessiner, c’est utiliser la main, les yeux et la tète, bien sur, mais c’est aussi se servir d’outils. La plume, le pinceau ou le crayon sont aussi le prolongement direct de l’index. Changer d’outil permet de changer et moduler le rendu d’un dessin, d’un encrage, d’une couleur. »
« Joann Sfar passe énormément de temps dans son atelier et dit n’être heureux que lorsqu’il dessine à sa table. Entouré de livres de ses maitres, de dessins et photos de ses amis, il s’y sent en sécurité. Apres plus de vingt ans passés à partager avec ses camarades l’atelier Nawak puis l’atelier des Vosges, et enfin des espaces communs avec Christophe Blain, Mathieu Sapin et Riad Sattouf, Joann Sfar travaille désormais chez lui. »
IX. Le Chat du rabbin
« Je veux montrer que la bande dessinée est le medium idéal pour mettre en scène les débats philosophiques... »
« Ma grand-mère c’est Zlabya, moi enfant c’est sans doute le chat, mon père je ne sais pas si c’est le rabbin parce qu’il était plus violent et parfois moins marrant que le rabbin. »
Le Chat du rabbin, écrit et dessiné par Joann Sfar et mis en couleurs par Brigitte Findakly, remporte dès la sortie du premier album en 2002 un important succès critique. Le douzième volume est publié en 2023. »
« Le chat d’un rabbin d’Alger, amoureux de sa fille, Zlabya, parle depuis qu’il a mangé le perroquet de la maison. Il remet tout en question, autant les apprentissages du rabbin que les fondements même du judaïsme. Craignant la mauvaise influence que son chat parlant pourrait exercer sur sa fille, le rabbin les sépare et lui fait étudier « la Torah, le Talmud – la mishna, la Gemara ».
« Inspiré par les récits de la grand-mère paternelle de Joann Sfar et par Imhotep, le chat de l’artiste, ce conte permet à l’auteur une exploration du judaïsme, en Algérie avant l’indépendance, en détournant avec bonheur l’imagerie coloniale et la peinture orientaliste. Il y illustre la cohabitation des juifs, des chrétiens et des musulmans, la politique française dans l’Algérie coloniale, l’antisémitisme, les croyances populaires, l’amour, le désir, l’érotisme, faisant de la série une grande leçon philosophique de tolérance. »
« Phénomène de librairie, la série est traduite en 22 langues. En 2011, sort une adaptation en dessin anime écrite et réalisée par Joann Sfar, qui obtient le César du meilleur film d'animation. Le Chat a été également adapté au théâtre à de nombreuses reprises et sous la forme d’un spectacle musical. »
X. Regard sur le quotidien
« Personnellement, je me bagarre avec le folklore. Je ne veux pas être de ces auteurs dont le métier est d’être juif. En revanche, je pense que la voix du judaïsme a une légitimité en France et dans la polyphonie européenne, à côté de la voix du christianisme et d’autres. Je me sens heureux dans ce syncrétisme-la. »
« Clément Rosset disait cette phrase terrible : “La joie est indépendante du phénomène.” Donc le bonheur se décrète, le rire aussi et ne serait-ce que rencontrer des gens, cette majorité silencieuse qui pense que toutes ces questions identitaires sont là pour nous enrichir, pour se mélanger et certainement pas pour créer du malheur. »
« Dessiner, pour Joann Sfar, est une façon de décrypter le monde ».
« Bien qu’il ne se soit jamais considéré comme dessinateur de presse, il a travaillé pendant près de deux ans pour Charlie Hebdo, publié régulièrement des dessins sur le site du Huffington Post, et suivi le procès de Charlie Hebdo après la publication des caricatures du prophète. Il publie aujourd’hui dans Paris Match. »
« Avec ses dessins, il veut nourrir la réflexion et provoquer le débat sans pour autant donner de leçons. Hugo Pratt, un de ses maitres, avait intitulé son autobiographie Le désir d’être inutile, formule que Sfar fait sienne. Pourtant, il ne peut s’empêcher de réagir à l’actualité et si son compte Instagram devient le support quotidien de ses dessins, depuis ses premiers carnets jusqu’aux planches de La Synagogue, la question de l’antisémitisme est toujours présente, insulte à l’intelligence et angoisse lancinante pour l’artiste. »
Repères biographiques
« 1971 Naissance de Joann Sfar à Nice, dans une famille séfarade, par son père, et ashkénaze par sa mère ; André Sfar est avocat ; fils d’un commerçant de Sétif, il grandit en Algérie dans une famille pauvre avant d’arriver en France en 1956 ; Liliane Haftel dite Lilou est chanteuse.
1975 Décès de Liliane Haftel à l’âge de 26 ans ; Joann est élevé par son père et ses grands-parents : Esther Malka, sa grand-mère paternelle, conteuse, qui lui inspirera l’univers du Chat du rabbin, et Arthur et Celia (Cécile) Haftel, née Fuhrmann, ses grands-parents maternels ; leur maison du Cap d’Antibes servira de modèle à celle de Petit Vampire.
1978 La visite du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem à l’âge de sept ans marque profondément Joann ; la famille Haftel, restée en Pologne, a disparu dans la Shoah.
1980 Andre Sfar, engagé dans la lutte contre le néonazisme dans les années 1970, est ciblé par un groupuscule d’extrême droite ; la salle de classe de Joann est couverte de croix gammées et d’insultes ; la famille vit sous protection policière pendant deux ans ; adjoint de Jacques Médecin à la mairie de Nice, André Sfar démissionne en 1990, quand Médecin accepte le rapprochement de la municipalité avec le Front national.
1983 Rencontre avec l’auteur de bande dessinée Edmond Baudoin qui lui donne des conseils de dessin.
1984 Joann, qui a reçu une éducation religieuse, fait sa bar-mitsvah.
1986-1989 Fréquente le lycée Masséna à Nice ; il suit des cours de dessin à la Villa Thiole et commence à envoyer son travail à des éditeurs ; pour échapper à l’ennui du rituel religieux, il commence à monter la garde devant la synagogue de Nice pendant les offices ; Joann apprend les arts martiaux et milite à la Fédération anarchiste.
1989 Il rencontre au festival de bande dessinée de Hyères Pierre Dubois, spécialiste des elfes, des fées et des lutins ; c’est le début d’une grande amitié ; baccalauréat ; entame des études de philosophie à l’université de Nice ; l’enseignement de Clément Rosset le marquera ; son mémoire de maitrise, Le Complexe du Golem, est consacré à la représentation de la figure humaine par les peintres juifs (Chagall, Pascin, Soutine).
1992 Il s’inscrit à l’école des Beaux-arts de Paris et intègre l’atelier de Pierre Carron où il suit les cours de morphologie de Jean-François Debord.
1993 Il rejoint l’atelier Nawak, au 44 de la rue Quincampoix, qui rassemble des auteurs de bande dessinée : David B, Lewis Trondheim, Brigitte Findakly, Emile Bravo, Tronchet, Fréderic Boilet, Jean-Christophe Menu, Jean-Pierre Duffour et Thierry Robin. Christophe Blain et Emmanuel Guibert les rejoignent peu de temps après ; il contribue à la revue Le Cheval sans tête.
1994 Sa première bande dessinée, Noyé le poisson, parait à L’Association, qui publiera également Le Borgne Gauchet (1995) et Le Petit Monde du Golem ; les éditions Cornelius sortent Les Aventures d’Ossour Hyrsydoux.
1995 L’atelier Nawak déménage et devient l’atelier des Vosges, jusqu’en 2001 ; le groupe est rejoint par Marjane Satrapi et Marc Boutavant.
1997 Apparition dans la revue Lapin du personnage de Pascin, inspiré par la biographie du peintre Julius Pincas (1885-1930), avant la publication par l’Association en 2000 de Pascin ; Prix René Goscinny pour La Fille du professeur aux éditions Dupuis.
1998 Sfar commence avec Lewis Trondheim la publication de la série fantastique Donjon, saga inspirée des jeux de rôle ; coscénaristes de tous les albums, ils confient le dessin à différents auteurs ; Sfar reçoit le Prix révélation du festival d’Angoulême pour La Fille du professeur, dont il a écrit le scenario pour Emmanuel Guibert.
1999 Tome 1 de la série Petit Vampire, coécrite avec Sandrina Jardel ; Sfar commence la pratique musicale (harmonica, ukulélé, flute, banjo, guimbarde, guitare manouche, violon…) ; cet apprentissage inspirera en partie les « carnets » publiés à partir de 2002, d’abord à L’Association, puis chez Delcourt et enfin chez Gallimard.
2000 Premier volume de Sardine de l’espace, série scénarisée par Emmanuel Guibert et dessinée par Sfar.
2001 Premier volume de la série Les Olives noires, dessinée par Emmanuel Guibert.
2002 Début de la série Socrate le demi-chien, dessinée par Christophe Blain ; premier album du Chat du rabbin pour lequel il reçoit le Prix des fondateurs et Prix du jury œcuménique de la bande dessinée au Festival d’Angoulême.
2002-2014 Sfar, Blain, Sapin et Sattouf partagent le même atelier, la « Société nationale de bande dessinée », rue d’Avron.
2003 Dirige aux éditions Bréal une collection de livres jeunesse confiés à des auteurs de bande dessinée ; quatorze titres sont publiés.
2004 Petit Vampire : la soupe au caca reçoit le Prix jeunesse 7-8 ans du festival d’Angoulême et la série est diffusée sur petit écran en cinquante-deux épisodes ; Sfar tient une page hebdomadaire, « Mon cahier d’éveil » dans Charlie Hebdo en 2004 et 2005.
2005 Il lance aux éditions Gallimard la collection « Bayou » dans laquelle est publiée la série Klezmer ; il dessine et réalise le clip de la chanson Tes lacets sont des fées pour le groupe Dionysos – pour lequel il a réalisé plusieurs pochettes de disques entre 2003 et 2006 – et, avec le dessinateur Sébastien Cosset, le clip de la chanson Hyacinthe de Thomas Fersen.
2008 Il adapte Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry ; l’album sera primé en 2009 au Festival d’Angoulême.
2010 Premier long-métrage, Gainsbourg (vie héroïque), qui remporte le César du meilleur premier film ; Joann Sfar (dessins), documentaire de Mathieu Amalric.
2011 Sfar est co-commissaire avec Clémentine Deroudille de l'exposition « Brassens ou la liberté » à la cité de la Musique ; l’adaptation du Chat du rabbin remporte le César du meilleur film d’animation et le Cristal du long métrage au Festival d’Annecy.
2012 Débute la publication du Journal de merde dans le magazine Télérama.
2013 Premier roman, L’Éternel, qui sera suivi par Le plus grand philosophe de France, Comment tu parles de ton père, Modèle vivant et Le Dernier Juif d’Europe.
2013-2014 Il présente dans l’émission « Downtown » sur France Inter une chronique artistique intitulée « Vous voyez le tableau », tentative de dessin radiophonique.
2015 Il réalise un film adapté du roman de Sébastien Japrisot, La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil ; après les attentats contre Charlie Hebdo, il reprend l’écriture des carnets qu’il avait arrêtés depuis 2008 et publie Si Dieu existe.
2016 Début de sa collaboration avec Paris Match ; l'album Fin de la parenthèse est mis en scène à l’Espace Dali à Montmartre dans l’exposition « Joann Sfar – Salvador Dali : Une seconde avant l’éveil » ; nommé professeur à l’école des Beaux-arts de Paris ; avec Riad Sattouf, entre autres, il demande que son nom soit retiré de la liste des nommés au Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême pour protester contre l’absence d’autrices dans la liste.
2019 Une aventure du lieutenant Blueberry avec Christophe Blain, pour une forme d’hommage à la série créée en 1963 par Jean-Michel Charlier et Jean Giraud.
2020 Premier tome de La Chanson de Renart ; sortie du film d’animation Petit Vampire.
2021 Avec Mathieu Sapin, publie la série Le ministère secret, inspirée par les missions de dessinateur-reporter de Sapin, le met en scène avec Nicolas Sarkozy et François Hollande.
2022 Sfar relate sa jeunesse niçoise dans La Synagogue, son œuvre la plus intime.
2023 Seizième carnet, Les enfants ne se laissaient pas faire ; première grande exposition monographique en France présentée au musée d’art et d’histoire du Judaïsme. »
« Bibliographie sélective »
« L'Association
Le Petit Monde du Golem, Paris, L’Association, coll. « Ciboulette », 1998.
Pascin, t. 1, Paris, L’Association, coll. « Mimolette », 2000.
Pascin, t. 2, Paris, L’Association, coll. « Mimolette », 2000.
Pascin, t. 3, Paris, L’Association, coll. « Mimolette », 2000.
Pascin, t. 5, Paris, L’Association, coll. « Mimolette », 2001.
Pascin, t. 6, Paris, L’Association, coll. « Mimolette », 2002.
Harmonica, Paris, L’Association, coll. « Cotelette », 2002.
Ukulélé, Paris, L’Association, coll. « Cotelette », 2003.
Parapluie, Paris, L’Association, coll. « Cotelette », 2003.
Piano, Paris, L’Association, coll. « Cotelette », 2003.
Pascin. La java bleue, Paris, L’Association, 2005.
Pascin, integrale, Paris, L’Association, coll. « Ciboulette », 2005.
Caravan, Paris, L’Association, coll. « Cotelette », 2005.
Dargaud
Le Chat du Rabbin, t. 1 : La Bar-Mitsva, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2002.
Le Chat du Rabbin, t. 2 : Le Malka des Lions, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2002.
Le Chat du Rabbin, t. 3 : L’Exode, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2003.
Socrate le demi-chien, t. 2 : Ulysse, scenario de Joann Sfar, dessin de Christophe Blain, couleurs d’Audre Jardel, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2004.
Le Chat du Rabbin, t. 4 : Le Paradis terrestre, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2005.
Le Minuscule Mousquetaire, t. 3 : On ne patine pas avec l’amour, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2006.
Le Chat du Rabbin, t. 5 : Jérusalem d’Afrique, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2006 ; éd. limitée en noir et blanc, Paris, Dargaud, 2007.
Brassens ou la liberté, catalogue de l'exposition « Brassens ou la liberté », Paris, Dargaud-Cite de la Musique, 2011.
Le Chat du Rabbin, t. 6 : Tu n’auras pas d’autre dieu que moi, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2015 ; éd. limitée en noir et blanc, Paris, Dargaud, 2015.
Le Chat du Rabbin, t. 10 : Rentrez chez vous !, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2020.
Le Chat du Rabbin, t. 11 : La Bible pour les chats, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », 2021.
La Synagogue, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, 2022.
Le Chat du Rabbin, t. 12 : La Traversée de la mer Noire, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, coll. « Poisson pilote », octobre 2023.
Les Idolâtres, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Dargaud, janvier 2024.
Delcourt
Petrus Barbygère, t. 1 : L’Elficologue, scenario de Pierre Dubois, dessin de Joann Sfar, couleurs de Joann Sfar, Paris, Delcourt, coll. « Terres de légendes », 1996.
Petrus Barbygère, t. 2 : Le Croquemitaine d’écume, scenario de Pierre Dubois, dessin de Joann Sfar, couleurs de Joann Sfar, Paris, Delcourt, coll. « Terres de légendes », 1997.
Donjon Zénith, t. 1 : Cœur de canard, scenario de Joann Sfar et Lewis Trondheim, dessin de Lewis Trondheim, couleurs de Lewis Trondheim, Paris, Delcourt, coll. « Humour de rire », 1998.
Donjon Crépuscule, t. 101 : Le Cimetière des dragons, scenario de Joann Sfar et Lewis Trondheim, dessin de Joann Sfar, couleurs de Walter, Paris, Delcourt, coll. « Humour de rire », 1999.
Professeur Bell, t. 1 : Le Mexicain a deux têtes, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Delcourt, 1999.
Petit Vampire, t. 1 : Petit Vampire va à l’école, couleurs de Walter, Paris, Delcourt jeunesse, 1999.
Professeur Bell, t. 2 : Les Poupées de Jérusalem, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Delcourt, 2000.
Petit Vampire, t. 3 : Petit Vampire et la Société protectrice des chiens, couleurs de Walter, Paris, Delcourt jeunesse, 2001.
Donjon Crépuscule, t. 102 : Le Volcan des Vaucanson, scenario de Joann Sfar et Lewis Trondheim, dessin de Joann Sfar, couleurs de Walter, Paris, Delcourt, coll. « Humour de rire », 2001.
Petit Vampire, t. 5 : Petit Vampire et la soupe de caca, couleurs de Walter, Paris, Delcourt jeunesse, 2003.
Donjon Monsters, t. 7 : Mon fils le tueur, scenario de Joann Sfar et Lewis Trondheim, dessin de Blutch, couleurs de Walter, Paris, Delcourt, coll. « Humour de rire », 2003.
Petit Vampire, t. 7 : Petit Vampire et le rêve de Tokyo, couleurs de Walter, Paris, Delcourt jeunesse, 2005.
Grand Vampire, t. 6 : Le peuple est un Golem, scenario de Joann Sfar et Sandrina Jardel, couleurs de
Walter, Paris, Delcourt, coll. ≪ Machinations ≫, 2005.
Les Carnets de Joann Sfar. Greffier, Paris, Delcourt, coll. « Shampooing », 2007.
Les Carnets de Joann Sfar. Missionnaire, Paris, Delcourt, coll. « Shampooing », 2007.
Les Carnets de Joann Sfar. Maharadjah, Paris, Delcourt, coll. « Shampooing », 2007.
Les Carnets de Joann Sfar. Croisette, Paris, Delcourt, coll. « Shampooing », 2008.
Dupuis
La Fille du professeur, scenario de Joann Sfar, dessin d’Emmanuel Guibert, couleurs d’Emmanuel Guibert, Paris, Dupuis, coll. « Humour libre », 1997 ; coll. « Expresso », 2003 ; coll. « Aire libre », 2016.
Gallimard
Klezmer, t. 1 : La Conquête de l’Est, préface de Marc-Alain Ouaknin, Paris, Gallimard, coll. « Bayou », 2005.
Klezmer, t. 2 : Bon anniversaire Scylla, Paris, Gallimard, coll. « Bayou », 2006.
Klezmer, t. 3 : Tous des voleurs !, Paris, Gallimard, coll. « Bayou », 2007.
Le Petit Prince, Paris, Gallimard, 2008
Chagall en Russie, premiere partie, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Gallimard, 2010.
Chagall en Russie, deuxieme partie, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Gallimard, 2011.
Klezmer, t. 4 : Trapèze volant !, Paris, Gallimard, coll. « Bayou », 2012.
Journal de merde, Paris, Gallimard, 2013.
Klezmer, t. 5 : Kishinev-des-fous, Paris, Gallimard, coll. « Bayou », 2014.
Paris sous les eaux, Paris, Gallimard loisirs, 2018
La chanson de Renart, t. 1 : Le Seigneur des entourloupes, Paris, Gallimard jeunesse, 2020
La chanson de Renart, t. 2 : La Magie sans miracle, Paris, Gallimard jeunesse, 2021
Comment maigrir, Paris, Gallimard bande dessinée, 2022.
On s’en fout quand on est mort, Paris, Gallimard bande dessinée, 2022.
Les enfants ne se laissaient pas faire, Paris, Gallimard bande dessinée, 2023.
Rue de Sèvres
Petit Vampire, acte 1 : Le Serment des pirates, scenario de Sandrina Jardel et Joann Sfar, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Rue de Sèvres, 2017.
Petit Vampire, acte 2 : La maison de la terreur qui fait peur, scenario de Sandrina Jardel et Joann Sfar, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Rue de Sèvres, 2018.
Petit Vampire, acte 3 : On ne joue pas avec la vie, scenario de Sandrina Jardel et Joann Sfar, couleurs de Brigitte Findakly, Paris, Rue de Sèvres, 2019.
Sonatine éditions
Riviera, Paris, Sonatine Editions, 2023.
Seuls les ouvrages présentés dans l'exposition sont mentionnés dans cette sélection. »
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Tél. : 01 53 01 86 53
Du mardi au vendredi de 11 h à 18 h
Nocturne le mercredi jusqu'à 21 h
Samedi et dimanche de 10 h à 19 h
Visuels :
Joann Sfar, illustration pour l’affiche de l’exposition « Joann Sfar, la vie dessinée » au mahJ
Couleurs de Brigitte Findakly, encre de Chine et aquarelle
© 2023, Joann Sfar
Joann Sfar dans l'escalier d'honneur du mahJ
2023 © mahJ - Cécile Gabriel
Joann Sfar, illustration originale pour la couverture du tome 4 de Klezmer, Trapèze volant !
Gouache sur papier
2012 © Joann Sfar/Gallimard
Joann Sfar, carnet de dessins reproduits en partie dans Piano
Encre de Chine, crayon et aquarelle sur papier
2003 © Joann Sfar
Joann Sfar (scénario et dessin), Petit Vampire, t. 1 : Petit Vampire va à l’école, illustration de couverture
Encre de Chine sur papier
1999 © Joann Sfar/Delcourt
Joann Sfar (scénario et dessin), Le Minuscule Mousquetaire, t. 3 : On ne patine pas avec l’amour
Encre de Chine et aquarelle sur papier
2006 © Joann Sfar/Dargaud
Joann Sfar (scénario et dessin), Pascin. La java bleue, carnet 2
Aquarelle et gouache sur papier
2005 © Joann Sfar/Gallimard
Illustration pour la couverture pour le tome 1 du Chat du Rabbin, La Bar-Mitsva
Couleurs de Brigitte Findakly
2002 © Joann Sfar/Dargaud
Joann Sfar (scénario et dessin), Le Chat du rabbin, t. 1 : La Bar-Mitsva
Encre de Chine sur papier
2002 © Joann Sfar/Dargaud
Joann Sfar, dessin pour Paris Match
© Joann Sfar/Paris Match
A lire sur ce blog :
Les citations proviennent du dossier de presse.
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