Le musée de La Poste présente, en partenariat avec les Archives Nationales, l'exposition « Nouvelles du paradis - La carte postale de vacances ». « L’exposition propose aux visiteurs plusieurs éclairages sur la carte postale de vacances (historique, sociologique, artistique...) au travers d’une scénographie lumineuse inspirée des vacances et des codes (photo)graphiques qui leur sont associés. »
« Si chacun a une histoire avec la carte postale, la connaissons-nous vraiment ? L’exposition « Nouvelles du Paradis : La carte postale des vacances » offre pour la première fois aux visiteurs l’opportunité d’appréhender la carte postale sous tous ses aspects, à tous les stades de son existence. »
L’exposition « Nouvelles du Paradis : La carte postale des vacances » met en lumière la carte postale, cet objet touristique emblématique de correspondance qui occupe une place particulière entre la fiction et le document ».
« De la fabrication aux usages, l’exposition révèle les faces cachées de cet objet apparemment ordinaire et examine la pluralité de ses sens, en passant du recto au verso.
« Mêlant histoire, ethnologie et art contemporain, l’exposition aborde la question de la production de la carte postale touristique illustrée, à travers son iconographie, sa matérialité et ses logiques de commercialisation. »
« Elle traite également la carte postale comme objet de correspondance, évoquant les pratiques sociales cristallisées autour de son acquisition, son écriture, sa circulation, son statut en tant qu’objet de collection, de même que l’impact des modes de communication numériques. »
« Depuis la fin du XIXe siècle, la carte postale joue un rôle clef dans la mise en images des territoires. Elle deviendra un rituel vacancier avec l’essor des congés payés et du tourisme de masse. Façonnant l'imaginaire visuel moderne de « l'ailleurs », elle participe à la construction d’une vision stéréotypée des territoires via la représentation de monuments emblématiques, bords de mer, sommets enneigés, personnages « typiques » ou scènes « pittoresques ».
Elle a permis de véhiculer des images, parfois stéréotypées, des habitants de contrées, parfois lointaines ou exotiques. Parmi les personnages photographiés : les juifs d'Afrique du nord.
« Lors de l’apparition de la carte postale dans l’Europe des années 1870, dévoiler dans la sphère publique une correspondance associée à l’intimité fait débat. Progressivement, ses utilisateurs qui évaluent l’intérêt de ce support peu couteux et illustré, s’adaptent et inventent de nouvelles formes d’écriture, allant de la simple marque d’affection à la rédaction du récit condensé en quelques lignes. »
« Utilisée en correspondance, la carte postale agit comme un puissant vecteur de lien social, une pratique aujourd’hui supplantée par les réseaux sociaux. L’enquête photographique menée par Irène Jonas, sociologue et photographe, vise à collecter les dernières traces de ce phénomène social qui, malgré sa disparition imminente, demeure un témoignage poignant de notre histoire et de notre culture. »
« La carte postale à travers l’image et l’écrit, invite à un voyage singulier… L’image fige le souvenir dans un lieu de vacances, un lieu sublimé auquel s’associent un mot, une pensée. Elle permet d’entretenir le lien avec l’autre. D’une écriture manuscrite, unique, elle devient objet de l’intime. Tel un imperceptible fil d’Ariane, la carte postale relie les êtres et reflète un imaginaire collectif. »
« Images sublimées, stéréotypées, clichées, derrière l’objet banal se cache le reflet d’une société… La carte postale est une trace dans le temps, d’un lieu, d’une mémoire individuelle et collective. C’est ainsi que, dématérialisation des modes de communication oblige, cet objet s’adapte, évolue et se perpétue en prenant de nouvelles formes. »
« La scénographie explore avec humour l'imagerie touristique et les pratiques sociales autour des cartes postales. Le visiteur est d’abord immergé au cœur de ces images banales. Des tourniquets présentent des séries cartes postales, invitant le visiteur à évaluer les permanences et les ruptures dans la façon de représenter les vacances et le voyage. En arrière-plan, des dioramas grand-format décomposent cette iconographie stéréotypée, prélevant des fragments. »
« La seconde section invite les publics à une démarche d'analyse du contexte de production des images à travers une grande table lumineuse qui invite le visiteur à s’assoir, à prendre le temps de se pencher sur les images pour mieux les observer et comprendre les étapes de travail d’un éditeur, de la prise de vue à la vente. »
« Les cartes sont ensuite classées selon des modalités d'écriture et un espace de projection autour des "cartes écrites" est aménagé. »
L’exposition s’articule autour de quatre sections.
« La première section lève le voile sur la fabrique du regard touristique. D'abord utilisée comme un format administratif pour envoyer des informations commerciales ou publicitaires à découvert à partir des années 1870, les cartes postales ont ensuite été utilisées comme un moyen de communication privé, bon marché et fragmentaire entre proches, principalement lié aux facteurs de migration forcée ou volontaire.
Au début du XXe siècle, l'envoi de cartes postales pendant les voyages est devenu un rituel de vacances, et l'essor des congés payés et du tourisme de masse reflète « l'envie du monde ». Média de masse qui a façonné l'imaginaire visuel moderne de l'ailleurs elle a participé à la construction de stéréotypes visuels de territoires via la représentation de monuments emblématiques, bords de mer, sommets, personnages "typiques" ou scènes "pittoresques".
« La seconde section présente l’industrie de la carte postale à travers les métiers, les moyens, la diffusion. Dès ses débuts, la carte postale a été pensée et produite comme un objet industriel. La concurrence entre éditeurs se jouait sur le nombre et la portée de leurs lieux de vente plutôt que sur la qualité visuelle de leurs propositions, tandis que les stratégies publicitaires incluaient la création de différents supports pour promouvoir les cartes. »
Les étapes sont :
- De l’émergence de l’industrie du produit dérivé.
- Prise de vue.
- Fabriquer, éditer.
• Prendre de la hauteur.
- Diffuser, vendre.
« Soumis à une concurrence de plus en plus rude, les éditeurs de cartes postales, véritables entrepreneurs de l’image, convoitent les sites touristiques fréquentés, amendant sans cesse leurs collections pour qu’elles coïncident au mieux avec les goûts changeants des consommateurs, retouchant au besoin les photos pour, par exemple, ajouter un ciel bleu azur au point de vue « idéal ». En parallèle, ils développent de nouvelles stratégies publicitaires en créant une large variété de supports de promotion, présentés ici au public. »
« Maintenir le lien, écriture et réception ». « Cette section se concentre sur le rituel vacancier de l'envoi de la carte postale, en examinant son acquisition, sa circulation, son statut et sa monstration dans les espaces plus ou moins collectifs. »
« Les contraintes d'écriture sur la carte postale étaient à l'origine très strictes, puis elle est devenue un mode minimaliste de communication où l'intention prime sur la rédaction. »
« Lorsqu'elle est expédiée, la carte postale est un puissant vecteur de lien social, permettant d'identifier ses réseaux sociaux et de les réchauffer ou les réveiller. »
« Aujourd'hui, cette pratique est en voie de disparition depuis le développement d'internet, du téléphone portable et des réseaux sociaux. Une enquête photographique se situe quasiment dans un registre de l'archéologie du monde contemporain, visant à collecter les dernières traces de ce phénomène. »
« Irène Jonas a mené une enquête photographique qui s'apparente presque à de l'archéologie du monde contemporain. Cette initiative vise à collecter les dernières traces de ce phénomène social qui, malgré sa disparition imminente, reste un témoignage poignant de notre histoire culturelle. »
« La dernière section met en lumière l’importance des cartophiles, qui au début du XXème siècle, étaient aussi nombreux que les philatélistes. Les cartes postales étaient utilisées pour créer des liens sociaux, être collectionnées et documenter les traditions, tandis que les artistes exploitaient leur potentiel visuel pour créer des œuvres d'art… une matière pour les collectionneurs. »
« En plus de contribuer au lien social, la carte postale se veut support de documentation pour les amateurs de traditions et de contrées lointaines. Mieux, elle se hisse rapidement au rang d’objet de collection, à travers des circuits d’échange à l’échelle mondiale. »
« Les collections d’André Laville, Arnold Van Gennep, Albert Hagneaux, Jean-Marie Donat et Francis Laffon présentées dans l’exposition sont autant d’exemples d’approches différentes de la collection, entre science, loisirs, souvenirs et démarche artistique. »
« Le parcours de l’exposition prend fin sur le nouveau récit vacancier qui se perpétue à l’heure des réseaux sociaux sous une pratique associant texte et photo… à l’instar des cartes postales d’hier ! »
34, boulevard de Vaugirard. 75015 Paris
Tél. : 0142792424
Tous les jours de 11h00 à 18h00 sauf le mardi. Dernière entrée à 17h15. Gratuit le premier dimanche du mois.
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