Les institutions européennes reconnaissent officiellement l'action des lobbys en leur sein. Elles ne semblent pas avoir prévu comment se prémunir contre celle d'Etats. Arte diffusera le 19 mars 2024 à 20 h 55 « L'Europe au défi de l'ingérence étrangère », documentaire de Helmar Büchel.
Les institutions européennes reconnaissent officiellement l'action des lobbys en leur sein. Elles ne semblent pas avoir prévu comment se prémunir contre celle d'Etats.
En 2022, deux scandales ont éclaté : le Qatargate et le Marocgate. Ces deux Etats - Qatar et Maroc - étaient accusés d'avoir corrompu - versement d'argent liquide, cadeaux divers (voyages)... - des eurodéputés pour influer sur des sujets sensibles : l'annexion du Sahara occidental par le Maroc, respect des droits de l'homme par le Qatar (migrants travaillant dans des conditions effroyables à la construction des stades pour la Coupe du monde de football 2022). Sans parler du rôle du Qatar dans le financement du terrorisme islamique dans le monde. Des ONG sont aussi soupçonnées d'être impliquées dans ce scandale.
L'instruction menée par la justice belge se poursuit...
Quid des liens entre des Commissaires, telle Ursula von der Leyen, et de grandes firmes multinationales, dont Pfizer ? Pourquoi cette opacité opposée depuis des années sur les contrats d'achat de "vaccins" Pfizer négociés, sans compétence, par cette Commissaire et le dirigeant de Pfizer, Albert Bourla ?
« L'Europe au défi de l'ingérence étrangère »
Arte diffusera le 19 mars 2024 à 20 h 55 « L'Europe au défi de l'ingérence étrangère », documentaire de Helmar Büchel.
« Si le scandale du "Qatargate", fin 2022, a révélé la vulnérabilité du Parlement européen face à la corruption, les institutions de l'UE n'en ont pas tiré les conséquences, comme le démontre ce retour approfondi sur les faits. »
« Le 9 décembre 2022, à Bruxelles, lors d'une opération spectaculaire, la police fédérale belge arrête l'ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, son ancien assistant parlementaire Francesco Giorgi, la compagne de ce dernier, Eva Kaili, eurodéputée et vice-présidente du Parlement, ainsi que Niccolo Figa-Talamanca, responsable de l'ONG No Peace Without Justice et proche de M. Panzeri. »
« Suspecté par les autorités belges d’être à la tête d'un réseau de corruption impliquant notamment le Qatar et le Maroc, M. Panzeri avait gardé ses entrées au Parlement après la fin de son mandat, en 2019, en fondant une ONG de défense des droits de l'homme, Fight Impunity. » Qui la finance ?
« Les éléments de l’enquête attestent que la police saisit chez lui près de 670 000 euros en liquide, et plus de 878 000 euros au domicile du couple Kaili-Giorgi. »
« Seize jours avant son arrestation, Eva Kaili, de retour de mission à Doha, avait prononcé un discours saluant les progrès de l'émirat en matière de droit du travail, alors que celui-ci était accusé, notamment par Amnesty International, de la mort de milliers d'ouvriers migrants sur les chantiers de la Coupe du monde de football, qui venait de s'ouvrir le 20 novembre. »
« Dans la foulée de ce "Qatargate", une partie des 705 eurodéputés réclame des réformes profondes de leur institution. »
« Qu'en est-il, un peu plus d'un an après l'éclatement du scandale ? Alors que le dossier semble s'enliser devant la justice belge, cet état des lieux de l'enquête et de ses conséquences donne la parole, entre autres, à certains des protagonistes de cette affaire judiciaire, ainsi qu'à l'eurodéputé vert allemand Daniel Freund, en pointe sur le combat contre la corruption, et à des journalistes d'investigation des sites Follow the money et Politico. »
« La plus retentissante affaire de corruption ayant éclaboussé les institutions européennes n'est pas encore élucidée. » L'une des raisons tient à la lenteur de l'institution judiciaire belge, et aux avocats des prévenus traquant les fautes de procédure.
Le 25 mars 2024, sur Twitter, le journaliste Jean Quatremer, correspondant de Libération auprès des instances de l'UE, a twitté :
"C'est ce qui s'appelle être pris la main dans le sac: Le Soir, le journal belge qui alimente la chronique du présumé "Qatargate" depuis 1 an, publie ce soir la demande de récusation déposée par l'un des inculpés contre la juge d'instruction 1/9
Francesco Giorgi estime en effet que la juge Aurélie Dejaiffe tente de couvrir ses irrégularités de procédure. Mais voilà, cette demande a été envoyée dimanche aux seuls parquet et juge d'instruction et personne d'autre n'était au courant. Et elle est dans Le Soir ce soir :-D 2/9
Au moins, on sait désormais qui alimente directement le quotidien belge uniquement d'éléments à charge en s'asseyant sur le secret de l'instruction et les droits de la défense. Il y a un an, le procureur van Leeuw avait promis une enquête sur ces fuites. On attend toujours 3/9
Maintenant le fond: la juge Dejaiffe, le 22/12, a ajouté une condition hallucinante au contrôle judiciaire des inculpés : interdiction d'avoir des contacts avec la presse. Rendez-vous compte, ils contestent le narratif du parquet au lieu de plaider coupable ! 4/9
Ce qui lui reste dans la gorge, au parquet, c'est que les inculpés se défendent, mais aussi que votre serviteur ait parlé de #Belgiangate après une interview de
@EvaKaili, entre accumulation de vices de procédure et enquête menée en dépit du bon sens (j'y reviendrai bientôt) 5/9
Or, dans aucun Etat de droit qui se respecte, on ne peut imposer une telle condition de ne pas parler à la presse, d'autant que les fuites des éléments à charge se poursuivent. Imaginez que cela se passe en Hongrie: là, tout le monde hurlerait à la dictature 6/9
Heureusement, la Cour d'Appel de Bruxelles a mis fin à la plaisanterie le 14 février en annulant, sur recours de @marctarabella, cette condition qui exposait la Belgique à une condamnation devant la justice européenne. Mais la leçon n'a pas portée 7/9
Dejaiffe a décidé, le 21/3, de rétablir cette interdiction: "au vu de la forte médiatisation toujours actuelle (...), il y a lieu de limiter les contacts avec la presse, ce qui se serait de nature à permettre à l'enquête de se poursuivre dans le climat le plus serein possible" 8/9
Une interdiction qui ne vaut manifestement pas pour la justice si on en juge (si j'ose) par la fuite de ce soir. Dans le genre foutage de gueule et acharnement, la justice belge se grandit. Oui, c'est bien un #Belgiangate 9/9"
Puis ce journaliste a répondu à des Internautes :
"Présumé, parce que l’instruction n’a rien prouvé en un an...
Plus je travaille sur cette affaire, plus je suis terrifié par les abus des autorités judiciaires belges et l’absence de contrepouvoirs...
[Les valises de billets et les cadeaux] mais données par qui et au bénéfice de qui ? En un an, ça n’a pas progressé d’un iota".
« Ce panorama nuancé montre combien les institutions de l'UE restent perméables au conflit d'intérêts, voire à la corruption, d'où qu'elle vienne. »
« En l'absence d'une opinion publique européenne capable de confronter cette énorme bureaucratie à ses responsabilités, l'inertie prime. »
« Une fois retombée la poussière du scandale, déplore ainsi Daniel Freund, seuls 130 de ses pairs se sont ainsi montrés prêts à œuvrer pour une réforme en profondeur du Parlement. »
Le documentaire évoque aussi l'opacité de la négociation sur l'achat par l'Union européenne (UE) de vaccins contre le coronavirus. Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission, avait négocié, sans réelle compétence ou habilitation, avec Albert Bourla, PDG de Pfizer, par SMS ou textos - un procédé dont elle a été coutumière quand elle était ministre allemande fédérale...
« L'Europe au défi de l'ingérence étrangère » de Helmar Büchel
Allemagne, 2023, 91 min
Production : ECO Media TV-Produktion GmbH
Coproduction : ZDF/ARTE, Eco Media TV-Produktion
Auteur : Helmar Büchel
Sur Arte le 19 mars 2024 à 20 h 55
Sur arte.tv du 19/03/2024 au 16/06/2024
Visuels :
© Andrea Rumpler
© Michael Haesters
Articles sur ce blog concernant :
Les citations proviennent d'Arte.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire