Dans ce genre si américain qu'est le western, la représentation des Amérindiens a évolué en un siècle, de la silhouette d'un sauvage cruel à l'humanisation de l'indigène américain. Elle a nourri l'imaginaire nordaméricain, et mondial. Arte rediffusera le 3 mars 2024 à 23 h 30 « Hollywood et les Indiens » (Reel Injun), documentaire de Neil Diamond (2009).
« Autant en emporte le vent » par Victor Fleming, George Cukor et Sam Wood
« L’Homme qui tua Liberty Valance » par John Ford
« Le Livre de la jungle » par Zoltan Korda
« Espions sur la Tamise » de Fritz Lang
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« Quand Hollywood monte au front. La propagande pendant la 2ème guerre mondiale » par Peter Miller
« GI Jews » de Lisa Ades
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« L’Indien ne reprendra jamais possession des grands espaces de l’Amérique. Seule son ombre reviendra »
( D.H Lawrence, Etudes sur la littérature classique américaine, 1922)
Plus de quatre mille films, du cinéma muet au parlant, représentant des Amérindiens, Indiens nordaméricains, ont été tournés à Hollywood. Au fil des décennies, de l'évolution de la société américaine, des bouleversements historiques - guerre au Vietnam -, l'image des Indiens d'Amérique a évolué : de stéréotypée - une silhouette, un être fruste, un sauvage cruel, hors de la Civilisation -, elle s'est complexifiée, humanisée. Avec un tabou durable : l'union interdite entre l'Indien et la femme blanche. Et longtemps de rares acteurs Indiens pour incarner ces indigènes dans un genre cinématographique à l'origine spécifique au cinéma américain : le western, dont les codes ont été repris, avec succès, par le réalisateur américain Sergio Leone.
« Il y a un mythe de l'Ouest pour les Américains, c'est le Paradis perdu, pour les Indiens c'est le génocide ». Voici ce que déclarait Abraham Polonski (1910-1999), cinéaste, scénariste, mise à l’index d’Hollywood pendant 20 ans pour cause de liste noire, et qui signe, en 1968 avec Willie Boy (Tell Them Willie Boy Is Here, 1969), son retour en cinéma". Interprété par Robert Redford, Katharine Ross et Robert Blake, le film retrace la traque d'un indien Païute, Willie Boy, en 1909 dans la région de Banning.
L'oeuvre de John Ford témoigne de cette lente prise de conscience, de remords pour ces habitants d'un Ouest mythique, d'une Frontière sans cesse repoussée vers l'Ouest, et de l'humanisation progressive du personnage de l'Indien, de la tribu indienne. La date charnière semble être 1950 avec Broken Arrow (La Flèche brisée), western de Delmer Daves avec James Stewart, Jeff Chandler et Debra Paget. L'histoire de la rencontre entre le chef apache Cochise et l'américain Tom Jeffords.
Des acteurs indiens ont aussi joué dans des films n'entrant pas dans la catégorie du western. Citons Will Sampson incarnant l'Indien symbolique dans "Vol au-dessus d'un nid de coucou" de Milos Forman.
« Hollywood et les Indiens »
Arte rediffusera le 3 mars 2024 à 23 h 30 « Hollywood et les Indiens » (Reel Injun), documentaire de Neil Diamond (2009).
« Le réalisateur Neil Diamond, lui-même Indien Cree, donne la parole à des gens de cinéma connus pour leur regard acéré sur l'image et la place des Amérindiens dans le western américain : les cinéastes Clint Eastwood, Zacharias Kunuk et Jim Jarmusch, les acteurs Wes Studi et Graham Greene. »
« Neil Diamond s’entretient avec Clint Eastwood, rencontré dans ses studios de Burbank en Californie, mais aussi avec le Canadien Robbie Robertson, compositeur et lauréat d’un Native American Music Award, dont la mère est originaire de la tribu des Mohawk ».
« Il parle avec Jim Jarmusch (de son film Dead Man en particulier) et avec de nombreux acteurs d’origine amérindienne, tels que Wes Studi (Le dernier des Mohicans, Geronimo) ou Graham Greene (Danse avec les loups). »
« Deux historiennes et le critique de cinéma canadien Jesse Wente complètent ces témoignages et analysent, à partir d’exemples de tournages, comment s’est peu à peu forgée l’image réductrice de l’Indien rusé, cavalier hors pair assoiffé de sang. »
« Une image en partie corrigée par la génération récente de réalisateurs amérindiens, comme Zacharias Kunuk, l'auteur d'Atanarjuat – La Légende de l'homme rapide, Palme d’or au festival de Cannes 2001. »
« Hollywood et les Indiens », documentaire de Neil Diamond
Allemagne, Canada, Pays-Bas, 2009, 88 min
Sur Arte le 3 mars 2024 à 23 h 30
Disponible du 25/02/2024 au 31/05/2024
Visuels :
© Rezolution Films
© 2009 Rezolution Pictures/National Film Board of Canada
© DR
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