Sabina Spielrein (1885-1942) était une psychiatre, psychanalyste pionnière et essayiste - « Contribution à la connaissance de l'âme infantile », « La Destruction comme cause du devenir » (1912) - juive russe et polyglotte. Pendant plusieurs années proche de Jung et Freud, elle a été pionnière. Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre de « Cherchez la femme ! (22/30) », « Sabina Spielrein - Naissance de la psychanalyse ».
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Sabina Spielrein (1885-1942) est née à Rostov-sur-le-Don (alors dans l'empire russe), dans une famille juive bourgeoise, dont le père était médecin et la mère dentiste. Elève brillante, elle apprend le piano, et l'hébreu pour lire la Bible.
En 1904, étudiante à Zurich (Suisse), elle est soignée pour hystérie dans la clinique psychiatrique universitaire zurichoise, dite Burghölzli, par Carl Gustav Jung (1875-1961), alors disciple et collègue de Sigmund Freud (1856-1939).
Se noue alors une relation compliquée entre ces trois protagonistes ; des divergences vont séparer Sigmund Freud et Carl Gustav Jung. Sabina Spielrein adhère aux thèses de Sigmund Freud.
Freud étudie la relation entre Spielrein et Jung pour théoriser le phénomène du transfert, et se fonde sur la notion forgée par Spielrein de « pulsion destructive et sadique » pour inventer la « pulsion de mort ».
En 1912, Sabina Spielrein épouse le Dr Pavel Naoumovitch Scheftel, un juif russe. De ce mariage peu heureux, naissent deux filles : Renata en 1913, puis Eva en 1926.
Sabina Spielrein a eu parmi ses patients à Genève Jean Piaget, biologiste, épistémologue, psychologue.
En 1923, Sabina Spielrein retourne en URSS.
En 1924, elle devient membre de l'Association psychanalytique russe, et retourne à Rostov-sur-le-Don. Sous le couvert de médecin généraliste, elle est la psychanalyste d'enfants délinquants.
Elle étudie les psychoses schizophréniques et les rêves. Elle est considérée comme pionnière de la psychanalyse des enfants, de l'analyse du développement enfantin de la psyché, et de la pulsion sexuelle sur lesquelles elle a publié des essais (« La destruction comme cause du devenir », 1912).
"Sabina Spielrein a été pionnière de la psychanalyse avec un talent certain pour poser des questions stimulantes et développer des projets de recherche originaux. Sa dissertation « Sur le contenu psychologique d’un cas de schizophrénie (dementia praecox) » (1911), a été la première thèse de doctorat à contenu psychanalytique rédigée par une femme. Par ses observations cliniques et élaborations théoriques sur les instincts destructifs de la psyché, sur la signification du sein maternel et de la tétée pour le développement de l’enfant, et encore par ses réflexions sur le développement du langage et la pensée chez l’enfant, elle a inspiré Sigmund Freud, Melanie Klein, D.W. Winnicott, Jean Piaget et Lew Wygotski", a résumé Sabine Richebächer (Sabina Spielrein. Un penseur moderne, in Le Coq-héron 2009/2 (n° 197), pages 19 à 31)
Le mari et les frères, Yan (1887-1938), Isaac (1891-1937) et Émile (1899-1937) de Sabina Spielrein sont victimes de la Grande Terreur stalinienne.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, le 27 juillet 1942, les Allemands interpellent Sabina Spielrein et ses deux filles, qui sont fusillées lors du massacre de Zmievskaïa Balka, probablement par l'Einsatzgruppe D.
« Sabina Spielrein - Naissance de la psychanalyse »
« Saviez-vous qu’Adam a eu une compagne avant Ève ? Qu’il existait des femmes vikings ou samouraïs et même des exploratrices ? Que ce sont des femmes qui ont inventé la bière ? Connaissez-vous le nom de celle qui a écrit le tout premier algorithme de l’histoire ? De celle qui a inventé l’aquarium ? De celle qui a créé le Monopoly ? Ou encore de celle qui, la première, a découvert que la terre et le soleil ne sont pas fait des mêmes éléments comme le pensait le monde scientifique ? »
« Artistes, scientifiques, femmes politiques, penseuses, sportives, guerrières... De nombreuses femmes ont changé le cours de l'Histoire et n'apparaissent pourtant pas dans les livres qui la retracent. »
« Cherchez la femme ! » est « une série d'animation aux dialogues teintés d’humour grinçant de Julie Gavras (Les bonnes conditions) pour mettre en lumière les mécanismes d'invisibilisation des femmes dans l'Histoire ».
« En trente épisodes de trois minutes, cette série en stop motion, aussi drôle que percutante, présente un nouveau livre d'Histoire pour exhumer leurs destins, remet en lumière leurs parcours, en exposant les raisons de cette occultation. Elle explore surtout les mécanismes à l'oeuvre, ceux qui les ont reléguées dans l’ombre, invisibilisées, effacées des livres d’histoire ou spoliées. »
« Ouvrant un à un les grands chapitres de l’Histoire de l’Homme, un narrateur pontifiant, auquel Denis Podalydès prête ses géniales intonations, voit se détacher les silhouettes en papier de toutes ces femmes oubliées. » Il n'y a pas d'« Histoire de l’Homme », mais l'Histoire.
« Régulièrement interrompues par les soupirs exaspérés et les piques misogynes de leur interlocuteur, ces artistes, penseuses, sportives et scientifiques racontent leurs parcours et les raisons de leurs disparitions sans se laisser impressionner. Certaines étaient reconnues en leur temps, mais oubliées par la suite, d’autres ont vu leurs réalisations minimisées, occultées voire spoliées par des hommes. »
« Des comédiennes, musiciennes et journalistes prêtent leur voix à ces femmes remarquables Emmenée par un impressionnant casting de voix (Agnès Jaoui, Clémence Poésy, Laetitia Casta, Aïssa Maïga, Isabelle Carré, Florence Loiret-Caille, Camille Cottin…), cette série expose les mécanismes d’invisibilisation auxquels se sont heurtées les femmes à travers les siècles. »
Arte diffuse sur son site Internet, dans le cadre de « Cherchez la femme ! (22/30) », « Sabina Spielrein - Naissance de la psychanalyse ».
« Huit mois de thérapie assaisonnés d’une liaison amoureuse avec Carl Jung ont suffi à éclipser les trente ans de carrière de la psychanalyste russe Sabina Spielrein (1885-1942). Pourtant, c’est elle qui, la première, écrit sur les enfants et les nourrissons, et théorise la pulsion de mort. Une notion à laquelle Freud mettra dix ans à se rallier… »
« Sabina Spielrein - Naissance de la psychanalyse » de Julie Gavras, Mathieu Decarli et Olivier Marquézy
France, 2021, 3 min
Production : Les Films du Bilboquet, Zadig Productions, Iota Production, Pictanovo
Coproduction : ARTE France, Zadig Productions, Les Films du Bilboquet, Iota Production, Pictanovo, RTBF
Auteure : Julie Gavras
Création graphique : Mathieu Decarli, Olivier Marquézy
Avec les voix de Laetitia Casta et Denis Podalydès, de la Comédie-Française
Disponible du 12/12/2022 au 03/12/2027
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Les citations sur le film viennent d'Arte.
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