François-Joseph 1er (1830-1916) a régné sur l'empire d'Autriche pendant près de 68 ans (1848-1916) et comme roi de Hongrie (1867-1916). En 1867, il a accordé aux juifs l'égalité des droits. Ce qui a scellé leur attachement à l'empereur et a favorisé leur intégration ainsi que l'épanouissement d'une bourgeoisie juive qui a contribué activement à la vie économique, scientifique et culturelle (Sécession viennoise) autrichienne. Arte diffusera le 23 décembre 2023 à 22 h 20 « François-Joseph, l’éternel mari de Sissi », documentaire de Martin Koddenberg.
L'Art nouveau viennois
« Art nouveau, la Révolution décorative » et « Tamara de Lempicka, la Reine de l’Art déco »
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Après le Printemps des peuples et la révolution autrichienne, l'empereur Ferdinand Ier abdiqua le trône en décembre 1848, dans le cadre du plan du ministre-président Felix zu Schwarzenberg dont l'objectif consiste à mettre un terme aux révolutions de 1848 en Hongrie. Son neveu François-Joseph a alors accédé au trône.
François-Joseph Ier a été empereur d’Autriche pendant près de 68 ans (1848-1916) et roi apostolique de Hongrie (1867-1916) - les plus longs règnes. Après le roi de France Louis XIV, la reine Élisabeth II du Royaume-Uni et le prince Jean II de Liechtenstein, François-Joseph Ier a eu le quatrième plus long règne de tous les pays de l'histoire européenne. De 1850 à 1866, François-Joseph Ier présida la Confédération germanique.
Qualifié de réactionnaire par les historiens, François-Joseph s'est opposé au constitutionnalisme.
Après la deuxième guerre d'indépendance italienne (1859) et la troisième (1866), l’Empire autrichien a du céder au royaume de Piémont-Sardaigne son influence sur la Toscane et ses revendications sur le royaume de Lombardie-Vénétie.
La guerre austro-prussienne est perdue par l'Autriche qui signe, en 1866, la paix de Prague, mais garde l'intégralité de son territoire. Cependant, l'unification de l'Allemagne se déroule sans les auspices de la maison de Habsbourg.
Les revendications nationales de certains territoires ont marqué le règne de François-Joseph 1er. Celui-ci accepte le compromis austro-hongrois de 1867, allouant une autonomie plus large à la Hongrie et assurant la mutation de l'empire autrichien en une double monarchie austro-hongroise.
Dans la région des Balkans, les velléités de l’Autriche-Hongrie se heurtent à celles de l’Empire russe. En 1908, l'empereur François-Joseph 1er annexe la Bosnie-Herzégovine ; ce qui génère la crise en Bosnie, occupée par l'armée autrichienne depuis le Congrès de Berlin (1878).
Le 28 juin 1914, l'assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand, son neveu et héritier présomptif, induit la déclaration de guerre au royaume de Serbie, allié de l'Empire russe. Le système d'alliances aboutit au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Au décès en 1916 de François-Joseph Ier, c'est son petit-neveu Charles qui lui a succédé.
Les juifs
De 1750 à 1880, c'est l'essor de la Haskala, mouvement juif inspiré du mouvement des Lumières, et du judaïsme réformé, avec pour points communs l'universalisme et l'idéal d'assimilation.
Parmi les militants cultivés libéraux de la Révolution de mars 1848, se trouvent des Juifs instruits : Adolf Fischhof, Ludwig August Frankl dont le poème Die Universität devient la chanson révolutionnaire la plus célèbre... Beaucoup de juifs ont lutté aux côtés de chrétiens sur les barricades.
L'antisémitisme demeure prégnant. Dans les quartiers pauvres de Vienne, résonne « Battez les Juifs à mort ! », et des Juifs sont victimes d'agressions physiques.
Cependant, promulguée le 25 avril 1848, la constitution de Pillersdorf (Pillersdorfsche Verfassung, en allemand) accorde l'égalité aux Juifs : droits civils et liberté religieuse en Autriche.
En 1851, les fonctionnaires juifs sont obligés de prêter un serment d'allégeance à l'État. Deux ans plus tard, l'acquisition de biens est prohibée aux Juifs. En 1855, les professions de notaire et d'enseignement sont inaccessibles aux Juifs.
En 1867, après le compromis austro-hongrois, l'empereur François-Joseph 1er accorde aux juifs de la Mitteleuropa l'égalité des droits. Ce qui scelle l'attachement des juifs à l'empereur et favorise leur intégration ainsi que l'épanouissement d'une bourgeoisie juive qui contribue activement à la vie économique, scientifique et culturelle (Sécession viennoise) autrichienne. Grâce à ces élites juives, Vienne semble en 1900 « la capitale du XXe siècle » (Walter Benjamin).
Parmi cette élite juive philanthrope qui a participé à l'histoire de l'Autriche, citons Alfred Adler, Peter Altenberg, Leo Ascher, Róbert Bárány, Martin Buber, Edmund Eysler, Leo Fall, Sigmund Freud, Alfred Fried, Karl Goldmark, Hugo von Hofmannsthal, Emmerich Kálmán, Karl Kraus, Karl Landsteiner, Robert von Lieben, Gustav Mahler, Adam Politzer, Arthur Schnitzler, Arnold Schönberg, Eduard Suess, Ludwig August Frankl von Hochwart, Theodor Herzl, Kurt Eisner, Martin Buber...
Dès 1870, des mouvements antisémites se développent, notamment le Christlichsociale, marqué par l'antijudaïsme religieux, et l'Alldeutschen, un mouvement pangermaniste. Ces deux mouvements influent sur Hitler durant son séjour viennois (1907-1913). « Vienne est l'une des villes européennes où l'antisémitisme était plus virulent » (Kershaw).
Après la Haskala, avec un antisémitisme vivace en Europe (pogroms), le mouvement de la Téhia - Tehia ou Té'hiya - (1880-1920) vise un nationalisme juif, à l'instar du nationalisme européen du XIXe siècle, exalte le peuple et l'esprit national, prônant en opposition à l'assimilation une autonomie culturelle juive. Parallèlement, apparaît le sionisme politique.
Avec la loi sur les Israélites de 1890 en vigueur à ce jour (loi du 21 mars 1890 concernant la réglementation des relations juridiques externes de la société religieuse israélite, modifiée en dernier lieu par la Gazette fédérale n° 505/1994), est définie la relation entre l'Etat et des communautés religieuses sur une base juridique uniforme.
« François-Joseph, l’éternel mari de Sissi »
Arte diffusera le 23 décembre 2023 à 22 h 20 « François-Joseph, l’éternel mari de Sissi », documentaire allemand réalisé par Martin Koddenberg (2023).
« Portrait du dernier empereur austro-hongrois François-Joseph (1830-1916), conservateur immuable tombé amoureux de la plus fantasque de ses cousines. »
« L’archiduc François-Joseph Ier a dirigé l’Autriche-Hongrie d’une main de fer pendant près de soixante-dix ans, de 1848 à 1916. Son règne, le plus long de l’empire des Habsbourg, en sera aussi à bien des égards le dernier. »
« Dès son plus jeune âge, il reçoit une éducation militaire et religieuse extrêmement stricte, destinée à lui donner un parfait sens du devoir. »
« Profondément conservateur, il se consacre avec acharnement à la préservation des anciennes hiérarchies et traditions impériales, dont il ne verra pas l’écroulement, à la fin de la Première Guerre mondiale. »
« Mais il choisit d’épouser en 1854 la plus fantasque de ses cousines, la duchesse Élisabeth de Wittelsbach, dite Sissi, alors âgée de 16 ans, qui rejettera jusqu’à sa mort l’apparat et les contraintes de la cour. »
« Ce mariage entre un réactionnaire dans l’âme et une jeune fille romantique qui s’y soumet à contrecœur, ne les rendra heureux ni l’un ni l’autre ».
« Alors que Sissi, déjà très aimée de son peuple de son vivant, a définitivement éclipsé la gloire de François-Joseph Ier, ce documentaire-fiction émaillé de documents d’archives et d’analyses d’historiens, retrace la vie privée et publique d’un personnage qui a joué un rôle décisif en Europe. »
« François-Joseph, l’éternel mari de Sissi » de Martin Koddenberg
Allemagne, 2023, 53 mn
Sur Arte les 23 décembre 2023 à 22 h 20, 31 décembre 2023 à 11 h 40, 06 janvier 2024 à 13 h 20
Sur arte.tv du 22/12/2023 au 21/01/2024
Visuels : © Österreichische Nationalbibliothek, © PreTV
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