Arte diffusera le 14 mars 2023 à 20 h 55 « L'usine des animaux » de Caroline Du Saint et Damien Vercaemer. « Chaque année, 70 milliards de bêtes sont abattues au terme d’une vie de souffrance. Entre éclairage historique et plongée dans la réalité crue des élevages industriels, cette enquête décrypte les rouages d’un système qui a transformé les animaux en marchandises. »
Depuis des décennies, des mouvements militent pour un nouveau statut de l'animal, ont souvent une vision anti-biblique du rapport entre l'être humain et l'animal. Les mêmes qui s'opposent à la shehita (abattage rituel juif) ne s'offusquent pas des oiseaux massacrés par les éoliennes, continuent d'utiliser des objets fabriqués avec du cuir, etc.
Une tendance profonde aspire à changer l'Homme, de carnivore civilisé prisant la gastronomie nationale ancrée dans l'Histoire des terroirs en consommateur d'insectes. Leurs "arguments" ? Les vaches produisent des gaz dont le méthane, qui nuiraient à la transition écologique. L'Union européenne (UE) vise donc à favoriser l'introduction de farines de certains insectes dans la consommation comme substituts à la viande, et à réduire les cheptels, tout en favorisant l'importation de viandes produites outre-Atlantique, et dans des conditions peu contrôlées.
« Chaque année, 70 milliards de bêtes sont abattues au terme d’une vie de souffrance. Entre éclairage historique et plongée dans la réalité crue des élevages industriels, cette enquête décrypte les rouages d’un système qui a transformé les animaux en marchandises. » Quelle est la définition d'un élevage industriel ? Quels sont la source et le mode de calcul de ce nombre ?
« De la naissance jusqu’à la mort, la vie des animaux d’élevage est placée sous le sceau de la cruauté ». Non. C'est une généralisation infondée. Les agriculteurs ne sont pas des sadiques. Ceux qui acceptent de réduire leur activité à l'accueil d'animaux propriétés de grandes firmes savent que ces dernières les abandonneront pour leurs homologues à l'étranger s'ils y découvrent des coûts inférieurs.
« Sélectionnés génétiquement pour produire plus, vaches, poulets et porcs sont mutilés, enfermés dans des cages individuelles ou entassés dans des enclos, sans lumière ni possibilité de mouvement, avant d’être tués à la chaîne ». Où ? Et par qui ? Ces ouvriers dans les abattoirs sont-ils suffisamment formés et payés ?
« Comment en est-on arrivé là ? »
« Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le développement de la motorisation et des produits chimiques révolutionne le monde agricole ». Il fallait surtout sortir de l'économie de guerre caractérisée par le rationnement et nourrir une population ayant connu les privations et le marché noir durant l'Occupation. Cette mécanisation a induit un exode rural.
« Encouragée par les pouvoirs publics, l’industrialisation de l’élevage entame sa progression vertigineuse ».
« Deux tiers des petites exploitations françaises ont ainsi disparu en moins de cinquante ans ».
« A l’échelle mondiale, quatre multinationales aussi puissantes que méconnues (JBS, Tyson, Cargill, WH Group) se partagent plus de 80 % du marché de la viande grâce à leur mainmise sur la chaîne de production : bétail, matériel, nourriture, médicaments, abattoirs... »
« Affamées de profits, elles briguent sans cesse de nouveaux marchés, y compris dans les pays de tradition végétarienne, comme le Viêtnam, où d’impressionnantes villes-usines surgissent dans les campagnes ».
« Partout, les industriels veillent à tenir la souffrance animale hors de la vue des consommateurs, tout en s’appuyant sur des publicités mensongères montrant des bêtes élevées à l’air libre, heureuses de se sacrifier (le suicide food). » Cet élevage correspond à des critères fixés par les autorités publiques et soumis à un contrôle. Nombreux sont les agriculteurs soucieux du bien-être de leurs animaux.
« Les activistes, de leur côté, risquent des sanctions en s’introduisant dans les exploitations. » Eh oui, ce sont des propriétés privées et l'entrée doit être autorisée !
« En France, l’association L214 a néanmoins contribué à l’interdiction du broyage des poussins – effective en 2023 – en diffusant des images du massacre. » Ceci ne concerne pas la che'hita (abattage rituel juif) respectueux de l'animal, effectué par un personnel formé et qualifié, et au taux de succès supérieur à d'autres modes d'abattage telle la perforation du cerveau de bovins.
Quant à l'association américaine People for the Ethical Treatment of Animals (PETA), elle a dressé, notamment dans sa campagne d'affichage de 2003 intitulée "Holocaust on Your Plate" ("La Shoah dans votre assiette", Ndt), un parallèle infamant et choquant entre la Shoah et les animaux tués dans les abattoirs et assimilés aux déportés squelettiques des camps nazis.
"J’ai mis des cochons à la poubelle ! Comme du plastique…", regrette Stéphanie, revenue à un élevage paysan en plein air. »
« Des États-Unis à la Chine en passant par la Pologne, Caroline du Saint dévoile, au fil d’images sidérantes captées dans les allées des usines, l’envers du décor, qui concerne 80 % des animaux que nous consommons ».
« Recueillant les témoignages d’éleveurs, de chercheurs (historien, sociologues, économiste…) et de militants de la cause animale (la directrice de L214 Brigitte Gothière, le lanceur d’alerte James Keen, ancien vétérinaire au Centre américain de la recherche sur la viande…), elle montre comment les multinationales, les gouvernements, les scientifiques et les consommateurs ont fabriqué ou permis ce système, dans lequel la violence est devenue la norme, et les animaux, de simples marchandises soumises aux lois du marché. »
Le 29 mars 2023 de 19 h à 21 h, la synagogue Berith Chalom - 18 rue Saint Lazare, 75009 Paris - va accueillir la conférence de Bruno Fiszon, Grand rabbin de Metz et de la Moselle et docteur vétérinaire, notamment sur l'animal dans le Judaïsme, et la che'hita (abattage rituel juif) qu'il défend en Europe, notamment en France. Bruno Fiszon est aussi conseiller des Grands Rabbins de France successifs sur la che’hita, membre de l'Académie vétérinaire de France et du Comité national d'éthique des abattoirs, et auteur de « Et Dieu créa l’Animal. L’animal dans le Judaïsme » (Ed. Transmettre, 2021).
« Aperçu chiffré d’un système qui a transformé les animaux en marchandises »
Par Blanche Viart et Manon Dampierre
France, 2022, 98 min
Sur Arte le 14 mars 2023 à 20 h 55
Disponible du 07/03/2023 au 09/09/2023
Visuels :
Vaches élevées en plein air
Veaux " en batterie"
Bouchers découpant des carcasses de viande
© NOVA PRODUCTION - WANTED STOR
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