Citations

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« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

lundi 25 novembre 2024

La cathédrale Notre-Dame de Paris

Située sur l'île de la Cité (Paris), la cathédrale Notre-Dame 
 a été édifiée de 1163 au milieu du XIVe siècle. Elle est intimement liée à l'histoire de la capitale et de la FranceElle a inspiré des auteurs dont Victor Hugo en 1831. Arte diffusera le 30 novembre 2024 à 20 h 50 « Enquête sur les trésors enfouis de Notre-Dame de Paris  », documentaire de Florence Tran, puis à 22 h 10 « Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle », série documentaire en trois volets de Vincent Amouroux, et le 6 décembre 2024, dans le cadre d’« ARTE Regards », « La renaissance de Notre-Dame de Paris ».


A Paris, édifiée sur deux siècles à la fin du Moyen-âge, la cathédrale Notre-Dame est le siège de l'archidiocèse de Paris, dédié à la Vierge Marie. 

Débutée à l'initiative de l'évêque Maurice de Sully, la cathédrale a été édifiée de 1163 au milieu du XIVe siècle. En 2013, a été célébré le 850e anniversaire de sa construction.

Sur la façade ouest de la cathédrale, de part et d'autre du portail du Jugement dernier, est représentée la double allégorie 
Ecclesia et Synagoga (« l'Église et la Synagogue », en latin) caractéristique de l'iconographie médiévale. Deux femmes sont représentées : Ecclesia symbolise le christianisme, et se tient droite, la tête couronnée, tenant un sceptre, tandis que Synagoga, qui incarne le judaïsme, a une chevelure désordonnée, ses yeux sont cachés par un serpent et elle semble tenir en main des Tables de la Loi. Il s'agit d'un « aveuglement » spirituel car le peuple Juif pour les chrétiens n'a pas reconnu en Jésus son messie. Le "véritable Israël" (Verus Israel) triomphant, c'est-à-dire le christianisme, se substitue à l'Alliance première, au judaïsme. C'est la théologie de la substitution, anti-judaïque.

De 1845 à 1867, Notre-Dame a été restaurée par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui suscite une polémique en ajoutant des éléments et des motifs inédits. Ce qui rendait hétérogène le style : le gothique primitif et le gothique rayonnant. 

Notre-Dame est intimement liée à l'histoire de la capitale et de la France - église paroissiale, elle reçoit la Sainte Couronne en 1239, accueille la cérémonie du sacre de l'empereur Napoléon 1er en 1804, accueille un Magnificat pour la libération de Paris en 1944, abrite les funérailles de Présidents de la République dont Adolphe Thiers, Sadi Carnot, Paul Doumer, Charles de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand -, et a inspiré des auteurs dont Victor Hugo en 1831.

Notre-Dame attire 13 à 14 millions de personnes par an, et demeure un des monuments les plus visités en Europe. 

Le 15 avril 2019, un incendie détruit la flèche et presque toute la toiture couvrant la nef, le chœur et le transept.

Benjamin Mouton, architecte en chef des monuments historiques et de Notre-Dame, responsable de la restauration de la flèche, s'est montré incrédule envers l'hypothèse d'un incendie accidentel, tant il s'avère particulièrement difficile de faire brûler du vieux bois et car l'installation électrique "avait été refaite aux normes".

Le général Jean-Louis Georgelin a été nommé Représentant du Président Emmanuel Macron chargé de la surveillance des travaux. Pourquoi n'a-t-il pas nommé un conservateur des monuments historiques ?

Durant les travaux de restauration, Notre-Dame a été fermée au public. 

Dans son livre "682 jours" (Plon, 2023), Roselyne Bachelot relate ses souvenirs de ministre de la Culture (2020-2022) dans le gouvernement de Jean Castex durant le premier mandat du Président Emmanuel Macron. 

"Au moment des discussions concernant la rénovation de Notre-Dame de Paris, victime d’un incendie en avril 2019, la ministre de la Culture de l’époque militait pour que la flèche de Notre-Dame soit reconstruite à l’identique afin de « respecter la convention de Venise ». Malgré cela, « l’Élysée rêve d’un « geste architectural » » et accuserait Roselyne Bachelot de « n’en faire qu’à (sa) tête », a-t-elle raconté. Parmi les idées pour reconstruire la flèche de la cathédrale, Roselyne Bachelot avait pu constater un projet architectural des plus excentriques."

"Lors d’un déjeuner quelques jours après la première réunion de la Commission nationale de l’architecture et du patrimoine le 9 juillet 2020, Brigitte Macron dévoilera en effet à Roselyne Bachelot une idée… à la symbolique phallique. L’ex-ministre a décrit la scène dans son livre : « Déjeunant quelques jours plus tard avec Brigitte Macron, elle me montrera un projet culminant avec une sorte de sexe érigé, entouré à sa base de boules en or… » Roselyne Bachelot n’avait néanmoins rien lâché face à la Première dame pour préserver l’authenticité de Notre-Dame. La même année, le clergé avait proposé l’idée d’intégrer des vitraux d’art contemporain et du mobilier récent. Ce qu’avait jugé « irrecevable » Roselyne Bachelot".

En 2020, a été décidée la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame à l'identique. Mais, en violation des engagements de la France en matière de respect des monuments historiques, le Président Emmanuel Macron a annoncé en 2023 que les vitraux de Viollet-le-Duc - de six chapelles sur sept du bas-côté sud - seraient enlevés et remplacés par des vitraux créés par un artiste choisi par concours. A l'heure des économies budgétaires, d'un endettement public élevé, le Chef de l'Etat va donc engager une dépense chiffrable en millions d'euros. Le fait du prince. Lancée par Didier Rykner, directeur de La Tribune de l'Artla pétition "Conservons à Notre-Dame de Paris les vitraux de Viollet-le-Duc" a recueilli au 8 décembre 2024 242 543 signatures :
"Emmanuel Macron veut poser la marque du XXIe siècle sur Notre-Dame de Paris. Un peu de modestie serait peut-être préférable. Nous ne serons pas assez cruel pour rappeler que cette marque existe déjà : l’incendie. Un incendie certes accidentel, mais pour lequel il a été abondamment démontré que l’État, avant et pendant sa présidence, porte de lourdes responsabilités.
La renaissance de la cathédrale a été rendue possible par une vaste mobilisation nationale et internationale, grâce aux contributions de milliers de donateurs qui souhaitaient la restaurer dans son état historique. Croit-on vraiment que ceux-ci accepteront que sa restauration soit altérée par la volonté d’Emmanuel Macron d’y laisser son empreinte ?
Les signataires de cette pétition demandent donc que le choix initial du ministère de la Culture de conserver les vitraux voulus par Viollet-le-Duc dans la cathédrale soit respecté, et que la décision du président de la République de doter six des sept chapelles du bas-côté sud de vitraux contemporains soit abandonnée."
Pour tenir le délai fixé par le Président Emmanuel Macron, une loi d'exception a été votée par le Parlement afin de déroger au droit commun, et les fouilles archéologiques ont rapidement été arrêtées. 

Le samedi 8 décembre 2024 en fin d'après-midi, la cérémonie d'ouverture de Notre-Dame de Paris s'est déroulée alors que des pans entiers de travaux sont encore inachevés. Le nouveau mobilier est inconfortable, et dans un style épuré, voire simpliste, qui tranche négativement avec le décor somptueux.

La réouverture au public aura lieu quelques jours plus tard.

« Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle »
La série documentaire « Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle » suit au plus près des scientifiques qui œuvrent pour la restauration de la cathédrale. 

Arte rediffusera le 30 novembre 2024 à 22 h 10 « Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle », série documentaire en trois volets de Vincent Amouroux. 

« Dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, l'un des monuments les plus célèbres de France a pris feu : la cathédrale Notre-Dame de Paris, notamment la toiture. Le grand incendie a également pénétré les voûtes et fragilisé les murs de calcaire. » 

« Après un an de travaux de déblayage et de sécurisation, le danger d'effondrement est écarté et la reconstruction historique de la cathédrale, fidèle à l'original, peut commencer. »

« Passés l’effroi et la première phase de consolidation de l’édifice, architectes, scientifiques, archéologues, ingénieurs et artisans d’art ont entamé un spectaculaire travail pour explorer la cathédrale et retrouver les techniques de ses bâtisseurs, essentielles pour connaître et comprendre le monument, pour percer ses mystères et mieux la reconstruire.» Ce travail est « retracé dans cette série documentaire, en vue de la restauration de la cathédrale » 

« Pendant deux ans, cette série documentaire les a suivis dans l’intimité d’un chantier scientifique hors norme, colossal. »

« Comment reconstruire Notre-Dame pour les générations futures ? Quels secrets a-t-elle à nous livrer sur son histoire et sur les savoir-faire anciens utilisés pour son érection et sa conservation au fil des siècles ? »

« Après l’incendie qui a failli la détruire, la phase de consolidation de l’édifice étant achevée, les trois volets de la série documentaire réalisée par Vincent Amouroux (L'odyssée interstellaire, Notre véritable 6e sens) nous emmènent auprès des archéologues, des historiens de l’art, des géologues, des ingénieurs structure et numérique, mais aussi des spécialistes du verre, du bois, du métal et de l’acoustique, mobilisés par ce chantier d’une envergure inédite ».

« Une aventure humaine et scientifique exceptionnelle, au cours de laquelle sont explorés pour la première fois, de la flèche aux fondations, des espaces de la cathédrale restés cachés pendant plus de huit siècles ».

« Du début de la restauration à la découverte de sarcophages, Notre-Dame comme jamais vue auparavant ».


1ère partie : « La quête de la hauteur ».
« L’immense incendie qui a consumé la toiture et fait s’effondrer la flèche de Notre-Dame a transpercé les voûtes et fragilisé le calcaire de ses pierres. » 

« Dès le lendemain de l'incendie, huit groupes de travail, dont quatre portant sur l’étude des matériaux (bois, métal, pierre et verre), se sont progressivement mis en place pour enrichir non seulement les connaissances sur Notre-Dame et plus largement sur les autres cathédrales médiévales, mais aussi d’apporter des informations utiles à la restauration de l’édifice et accompagner ainsi les architectes en chef des monuments historiques, maîtres d’œuvre, et l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, maître d'ouvrage. Ils regroupent plus d’une centaine de chercheurs appartenant à une cinquantaine de laboratoires, répartis dans toute la France. » 

« Confrontés à une recherche d’une ampleur inédite, ils s'attaquent à l’étude d’un arc médiéval de la nef effondrée. Pendant plusieurs mois, ils collectent, organisent et analysent la structure des centaines de blocs tombés des voûtes afin de comprendre leur agencement. Cette tâche ardue leur donne accès à des traces archéologiques : des marques sur les pierres jusque-là cachées. Apprendre à les lire va leur permettre de comprendre l’intention des bâtisseurs, engagés dans une véritable course à la hauteur. » 

« Les archéologues et historiens ont aussi pour mission d’aider les architectes en charge de la restauration à retrouver des savoir-faire vieux de plus de huit cents ans. Pour reconstruire des arcs et des voûtes médiévaux de cette ampleur, clés de la stabilité et de la structure de l’édifice, ils vont s’appuyer sur un logiciel 3D, spécialement créé pour calculer les possibilités d’agencement des pierres ».

2e partie : « L'harmonie des forces ».
« Pour restaurer Notre-Dame de Paris, ravagée par l'incendie de 2019, scientifiques, ingénieurs et artisans d’art ont entamé un spectaculaire chantier. Deuxième volet : malgré ses fractures, la cathédrale ne s’est pas effondrée dans les jours qui ont suivi la catastrophe. Comment expliquer cette résistance ? Et comment reconstruire l’édifice en lui garantissant la même stabilité ? »

« Édifiée sur l’île de la Cité au XIIe siècle, Notre-Dame est au moment de sa construction la plus haute cathédrale de la chrétienté. Par ses dimensions, la finesse de ses maçonneries et la forme de ses arcs-boutants, elle marque l’entrée de l’architecture gothique dans une nouvelle ère, faisant d’elle un gigantesque vaisseau de pierre où la matière s’efface devant l’espace. Ce chef-d’œuvre d’harmonie et d’équilibre a été bouleversé par l’incendie. »

« La flèche s’est effondrée sur les voûtes en les brisant au niveau du transept et de la nef. »

« Quant à la toiture en plomb et à la charpente, disparues dans les flammes, elles ont cessé de peser sur les murs, perturbant la stabilité de l’édifice. »

« Pourtant, malgré ses fractures, la cathédrale ne s’est pas effondrée dans les jours qui ont suivi la catastrophe. Comment expliquer la résistance de Notre-Dame ? De quelle façon les bâtisseurs ont-ils conçu sa structure ? Et comment reconstruire l’édifice en lui garantissant la même stabilité ? C'était l'un des secrets de la cathédrale parisienne : au-dessus des voûtes en pierre et sous l'immense couverture de plomb se trouvait une incroyable charpente en bois, connue sous le nom de "forêt", car elle était composée d’un millier de chênes. Un élément clé de la souplesse de la cathédrale, qu’il va falloir restituer. »

3e partie : « La fabrique du sacré ».
« Dernier volet de cette série documentaire qui retrace le spectaculaire chantier entamé pour restaurer Notre-Dame de Paris. Grâce à un robot télécommandé, les archéologues de l’Inrap ont pu scanner l’intégralité du sol de la cathédrale et mettre au jour deux sarcophages et plus de deux cents blocs et fragments de sculptures polychromes. »

« Le matériel et l’immatériel contribuent à la grandeur d’un monument sacré ». 

« Notre-Dame constituait un miracle de structure et de proportions, mettant en scène la hauteur, la lumière et l’acoustique ». 

« Avant d’entamer la pose d’un gigantesque échafaudage de plus de 96 mètres de haut, les architectes doivent s’assurer de la solidité des fondations. Une occasion unique pour les archéologues de l’Inrap de les explorer grâce à un robot télécommandé : centimètre par centimètre, un géo-radar va scanner deux jours durant l’intégralité du sol de la cathédrale ». 

« Se révèlent alors un sarcophage de plomb, inhumé vraisemblablement au XIVe siècle, et, enfouis au pied du chœur, les vestiges de plus de deux cents blocs et fragments de sculptures polychromes. »

« Bientôt, un second sarcophage est découvert. »

« La cathédrale doit également retrouver son acoustique d'origine, sa lumière et sa couleur ».

« Si le monument peut s’enorgueillir d’avoir conservé ses vitraux intacts, ce sont tout de même plus de 1 000 mètres carrés de verre qu’il faut délivrer d’une épaisse couche de suie et de poussière de plomb. »


« Enquête sur les trésors enfouis de Notre-Dame de Paris »
Arte diffusera le 30 novembre 2024 à 20 h 50 « Enquête sur les trésors enfouis de Notre-Dame de Paris  », documentaire de Florence Tran. « De la découverte du jubé médiéval de Notre-Dame de Paris à celle de l’éventuelle sépulture de Joachim du Bellay, une enquête archéologique captivante dans les tréfonds d’une cathédrale qui n’en finit pas de livrer ses secrets. »

« Si l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris en avril 2019 a suscité une immense émotion, le chantier de sa restauration a permis d’extraordinaires découvertes à la faveur de fouilles archéologiques préventives, réalisées dans l’urgence. Car les entrailles de la cathédrale la plus visitée au monde renferment nombre de secrets. »

« Les scientifiques ont ainsi mis au jour, parmi une centaine de sépultures, deux cercueils de plomb scellés, enfouis depuis des siècles, dont ils vont s’employer à identifier les prestigieux occupants. »

« Si le premier sarcophage qui a, semble-t-il, été déplacé de sa tombe d’origine, reste une énigme, le second ne tarde pas à livrer la clef de son mystère : il s’agit de la sépulture d’Antoine de La Porte, un puissant chanoine du XVIIe siècle, grand donateur de Notre-Dame, et dont le Louvre conserve un portrait. »

« Daté du XVIe siècle, l’inconnu au crâne scié, en revanche, et mort entre 25 et 45 ans, nécessite une enquête qui mobilise archéologues, anthropologues, médecins légistes, ingénieurs chimistes et historiens… Qui est cet homme qui a eu l’honneur d’une inhumation dans la cathédrale, et dont l’analyse du squelette révèle un profil de cavalier et de tuberculeux ? Des indices tendraient à le rapprocher du poète Joachim du Bellay, une hypothèse encore incertaine. »

« Au fil des fouilles, les chercheurs exhument aussi 1 035 fragments sculptés ornés de fleurs et de feuillage, des éléments d'architecture ou des bustes et des têtes aux visages expressifs. »

« Polychromes et en excellent état de conservation, une majorité de ces vestiges exceptionnels appartiennent au jubé médiéval de la cathédrale. Chef-d’œuvre de l’art gothique rayonnant, cette cloison du début du XIIIe siècle représentant la Passion du Christ séparait jadis le chœur de la nef, avant d’être détruite au XVIIe siècle, suite aux critiques du protestantisme, afin de rendre la messe plus visible et accessible aux fidèles. »
« En immersion aux côtés des équipes pluridisciplinaires de scientifiques, ce documentaire suit les étapes de leur investigation, émaillée de multiples rebondissements, pour reconstituer la tumultueuse histoire architecturale et sacrée de Notre-Dame. Des fouilles au transport, avec d’infinies précautions, de la restauration des fragments retrouvés à l’ouverture et à l'étude des sarcophages, des analyses ADN à la reconstitution des premières pièces du jubé perdu, une fabuleuse chasse aux trésors cachés de la cathédrale et une émouvante mobilisation autour d’un monument en perpétuelle évolution. » 


« La renaissance de Notre-Dame de Paris »
Dans "ARTE Regards", "du lundi au vendredi, un reportage raconte les Européens dans toute leur diversité". Arte diffusera, le 6 décembre 2024, dans le cadre d’« ARTE Regards », « La renaissance de Notre-Dame de Paris ».

« En 2019, l’incendie de Notre-Dame de Paris avait suscité une vague d’émotion mondiale. Après l’écroulement d’une partie de sa voûte, l’édifice était en péril. Finalement, plus de 850 millions d’euros de dons en provenance du monde entier ont permis de financer sa restauration. À l’issue d’un immense chantier, que signifie la réouverture de la cathédrale pour les fidèles et le public ? »

« En suivant les hommes et les femmes qui ont animé le chantier, "ARTE Regards" tente de répondre à cette question : qu’est-ce qui fait de Notre-Dame un lieu si emblématique pour les Français comme les étrangers, pour les croyants comme les athées ? »

« Rémi Fromont et Cédric Trentesaux sont architectes des Monuments historiques. Cinq ans avant l’incendie, ils avaient effectué le relevé de la charpente de Notre-Dame dans le cadre de leur formation. Des plans détaillés qui ont été d’un grand secours lors de la reconstruction. »

« Guillaume Bardet s’est vu confier la conception d’un nouveau mobilier liturgique avec notamment un baptistère. L’artiste nous confie sa vision de l’art et de la religion. »

« Alain Delarue, riverain immédiat de Notre-Dame, est aussi guide touristique à ses heures perdues. Voilà cinq ans qu’il ne présente plus l’édifice aux visiteurs que de l’extérieur : une contrainte qui a ses vertus. Depuis la fermeture de la cathédrale, ce catholique pratiquant assiste à la messe à Saint-Germain l’Auxerrois. C’est dans cette église d’accueil qu’officie le chœur d’enfants de la Maîtrise de Notre-Dame de Paris. Parmi les chanteurs, les plus jeunes n’ont jamais vu l’intérieur de la cathédrale : c’est peu dire qu’ils attendent la réouverture avec impatience. »

« Dans le ventre de l'orgue de Notre-Dame »
Arte diffusa le 4 mars 2023 à 23 h 30 « Dans le ventre de l'orgue de Notre-Dame » d’Isabelle Julien.

« En compagnie d'Olivier Latry, organiste titulaire de Notre-Dame de Paris, un passionnant voyage musical et historique au cœur de l'un des instruments les plus prestigieux au monde. »

« Au cœur de la nuit, au centre exact de la capitale française, Olivier Latry, seul dans la cathédrale, joue courbé sur ses claviers. Organiste titulaire des grandes orgues Cavaillé-Coll – le nom de leur facteur –, il savoure le privilège de cet instrument, parmi les plus prestigieux au monde, qui l'oblige à répéter quand les autres dorment. »

"Tirasse", "cromorne", "récit", grand "positif"… : Olivier Latry révèle les mystères des grandes orgues à travers sa musique, 17 mètres au-dessus de la nef. » 

« Une puissance magnifiée par l'ampleur et le silence de ce lieu désert ». 

« Jetant un pont entre le présent et ses grands prédécesseurs, de Louis Vierne à Pierre Cochereau, l'organiste explique aussi comment, glissant du sacré au profane, ils ont réussi à obtenir un statut de musicien à part entière ». 

« Aux XIXe et XXe siècles, l’orgue de Notre-Dame a fasciné des compositeurs d’avant-garde, dont il interprète désormais les partitions. »


« Pendant deux ans, cette série documentaire a suivi le travail des chercheurs mobilisés pour un accompagnement scientifique de la restauration de la cathédrale. Deux des intervenants, l’archéologue Dorothée Chaoui-Derieux et le géochimiste Philippe Dillmann,  en éclairent les enjeux. Propos recueillis par Christine Guillemeau ».

Conservatrice en cheffe du patrimoine au service régional de l’archéologie de la direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, Dorothée Chaoui-Derieux est chargée du contrôle scientifique et technique des opérations d’archéologie menées dans le cadre du chantier de restauration de la cathédrale.

Directeur de recherche au CNRS et responsable du Laboratoire archéomatériaux et prévision de l’altération, Philippe Dillmann est co-coordinateur du chantier scientifique de Notre-Dame et membre du conseil scientifique de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame de Paris, présidé par le général Georgelin. Conseiller scientifique de la série documentaire, il est coauteur de Notre-Dame de Paris, la science à l’œuvre (éd. du Cherche Midi).
 
« À titre personnel, qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez appris que Notre-Dame brûlait ?
Dorothée Chaoui-Derieux : J’étais en train de faire dîner mes enfants lorsque j’ai reçu une alerte sur mon téléphone. Quand j’ai allumé l’ordinateur, ma première réaction a été de penser à mes collègues des Monuments historiques qui allaient devoir s’occuper de ce dossier, mais je n’ai pas songé un instant que je m’impliquerais dans ce chantier comme je le fais depuis plus de trois ans. Pour être sincère, je n’avais pas d’attachement particulier à la cathédrale gothique en elle-même, mon intérêt se portait davantage sur l’environnement où elle a été bâtie, un site d’occupations successives, depuis au moins l’Antiquité jusqu’à la période contemporaine. Depuis, évidemment, mon approche a considérablement évolué !

Philippe Dillmann : Je sortais d’un séminaire organisé sur la montagne Sainte-Geneviève voisine lorsque, comme de nombreux Parisiens, j’ai vu avec horreur que Notre-Dame était en feu. Une partie de mon métier consiste à étudier la façon dont les métaux, dans le passé, étaient utilisés dans la construction des monuments. J’ai tout de suite espéré que les pompiers maîtrisent le sinistre afin de préserver l’édifice le plus célèbre de la capitale.

Quels sont vos rôles respectifs dans le chantier scientifique mené au sein de la cathédrale depuis l’incendie ?

D. Ch-D. : Mon travail à la direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France est d’assurer le contrôle scientifique des opérations d’archéologie menées à Paris. Ayant été chargée du dossier de Notre-Dame, j’ai dans un premier temps coordonné les opérations de tri et de prélèvement des matériaux effondrés que nous avons immédiatement considérés comme des vestiges patrimoniaux. Moins de dix jours après l’incendie, nous étions sur place. En collaboration avec le Laboratoire de recherche des monuments historiques et le Centre de recherche et de restauration des musées de France, nous avons mis en place un protocole scientifique afin de trier ces pièces et de documenter le contexte de leur prélèvement, notamment par photogrammétrie. Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvions les récupérer nous-mêmes au sol. Nous avons fait appel à une société spécialisée disposant d’engins téléguidés qui les rapportaient et les déposaient sur des tables de travail. Plusieurs dizaines de milliers d’entre elles sont aujourd’hui à la disposition des chercheurs dans un gigantesque entrepôt loué et aménagé par l'Établissement public.

Ph. D. : Ma discipline, l’archéométrie, consiste à étudier les matériaux avec des méthodes scientifiques qui permettent d’analyser leur qualité, leur composition, leur mode de fabrication ou de déterminer leur origine géographique. En raison de son utilisation liturgique et de son statut de monument touristique, Notre-Dame est paradoxalement l’un des édifices médiévaux que nous avons eu le moins la possibilité d’étudier. La crainte d’une perte de données inestimables a mobilisé la communauté scientifique. Avec trois collègues, j’ai été chargé de monter le chantier scientifique et de coordonner, avec d'autres, le travail des chercheurs sous l’égide du ministère de la Culture et du CNRS. Moins d’un mois après l’incendie, des groupes de travail étaient sur pied afin de lancer des projets d’études sur la pierre, le verre, le bois et le métal mais aussi sur la structure, les décors, l’acoustique et la sociologie ainsi qu’une nouvelle numérisation en 3D de Notre-Dame, après celle réalisée en 2010. Quelque deux cents chercheurs, français et internationaux, travaillent désormais sur une multitude de projets de recherche.

Quelles découvertes scientifiques vous paraissent les plus intéressantes ?

D. Ch.-D. : Avant l’installation de l’échafaudage nécessaire à la reconstruction de la flèche, l’Institut national de recherches archéologiques (Inrap) a mené une fouille d’archéologie préventive sur une surface de 120 mètres carrés à la croisée du transept. Cette dernière a permis de localiser un cercueil anthropomorphe en plomb, puis un second, ainsi qu’une dizaine d’autres sépultures – certaines en pierre, d’autres en plâtre ou de pleine terre. Si la révélation de deux "sarcophages", comme les ont appelés les médias, a suscité un vif intérêt, une autre découverte intéressante est celle des vestiges enfouis des sculptures polychromes qui composaient le mur de l’ancien jubé, démoli au début du XVIIIe siècle et dont quelques fragments avaient été retrouvés lors des travaux de Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle. Leur qualité expressive et leur finesse d’exécution sont exceptionnelles ! Une autre fouille d’archéologie préventive, menée en 2022 sur le parvis, au pied de la façade actuelle, a permis de mettre au jour les fondations d’un édifice préexistant à la cathédrale gothique – sans doute de l’époque carolingienne –, là aussi, ce fut une découverte fabuleuse !

Ph. D. : Sur le mur qui parcourait, sous la charpente, toute la cathédrale, nous avons découvert que des agrafes de fer tenaient les pierres entre elles. De premières études de datation au carbone 14 nous ont permis de révéler qu’elles étaient contemporaines de l’époque médiévale. En analysant leurs impuretés, nous avons pu mettre en évidence qu’un même exemplaire pouvait contenir des signatures provenant de métaux différents, ce qui atteste que les forgerons pratiquaient le recyclage. Au-delà des informations que livreront les études engagées et à venir, cette aventure scientifique sur le chantier de Notre-Dame est hors norme parce qu’elle a permis d’établir une méthodologie inédite qui offre aux chercheurs de multiples disciplines, touchant au matériel comme à l’immatériel, de se côtoyer et d’échanger. Cette synergie offre une occasion unique de mieux connaître les savoir-faire des bâtisseurs et d’apporter nos éclairages scientifiques aux maîtres d’œuvre et d’ouvrage en charge de la restauration. »

L’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRNDP)

« Prévu par la loi du 29 juillet 2019, l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été créé le 1er décembre 2019. Il est présidé par le général d’armée Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du président de la République. Assisté d’un directeur général délégué, Philippe Jost, il assure la conduite, la coordination et la réalisation des études et  des opérations concourant à la conservation et à la restauration de la cathédrale. Il a également pour mission de valoriser le chantier et les métiers et savoir-faire qui y concourent. »

3 questions à Jonathan Truillet
(Conservateur en chef du patrimoine, directeur adjoint des opérations de l’établissement public)

« Quel est le rôle de l’EPRNDP dans le cadre de l’accompagnement scientifique de la restauration de Notre-Dame de Paris ?
L’établissement public travaille avec tous les partenaires qui oeuvrent dans cette démarche scientifique, avec lesquels nous sommes en interaction permanente. Nous facilitons ce travail pour la recherche et la connaissance de manière générale.

Comment a été organisée la collecte des vestiges après l’incendie ?
Il y a une approche un peu différente sur ce chantier par rapport à d’autres chantiers de restauration de monuments historiques après des catastrophes. Dès le lendemain de l’incendie, il y a eu de la part des chercheurs la volonté de préserver les vestiges issus de l’incendie, considérant qu’ils avaient une valeur patrimoniale. L’établissement public est totalement en phase avec cette approche. Nous sommes conscients de l’intérêt que peuvent apporter ces vestiges à la connaissance de la cathédrale. Notre travail consiste à faciliter cette analyse, notamment par des moyens logistiques adaptés, voire inédits.
Nous avons dû beaucoup inventer, notamment en mettant en place un centre de stockage et d’étude des vestiges. Il sera intéressant de voir comment on peut appliquer cette méthode sur d’autres monuments. Il est important que l’on puisse capitaliser collectivement sur cette expérience.

C’est donc un grand drame mais aussi une redécouverte d’espaces qui avaient été plus ou moins oubliés ?
C’est globalement la leçon de cet accompagnement scientifique. À partir de ce drame, une série d’opportunités se sont ouvertes pour Notre-Dame permettant de se réapproprier la qualité de certains espaces et de mieux connaître la cathédrale dans son ensemble ».


« Archéologue à l’Inrap, Christophe Besnier a conduit plusieurs fouilles sur le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris après l’incendie de 2019. Récit d’une expérience hors norme. Propos recueillis par Sylvie Dauvillier ». 

« Dans quel esprit aborde-t-on un chantier comme celui de Notre-Dame ?
Christophe Besnier : Intervenir dans la cathédrale, abîmée et éventrée, était à la fois émouvant et impressionnant, d’autant que les fouilles, dans le cadre d’une restauration politique, étaient soumises à des délais serrés, à l’injonction du président de la République. Rarement une exploration d’archéologie préventive n’aura réuni dans l’enthousiasme une telle pluridisciplinarité et des collaborations d’horizons si différents. À l’origine, nous ne devions fouiller à la croisée du transept que durant trois semaines à quarante centimètres de profondeur. Mais dès la dépose du sol, nous avons mis au jour des vestiges d’une exceptionnelle qualité. L’appréhension a fait place à l’émerveillement.

En quoi la découverte du jubé a-t-elle été une surprise ?
La destruction de cette cloison de pierre qui séparait les religieux des fidèles n’est pas documentée par les archives. Au XIXe siècle toutefois, Viollet-le-Duc note avoir trouvé des sculptures du jubé médiéval lors de ses travaux à Notre-Dame, sans préciser où. Nous ignorions donc qu'il avait été enfoui avec soin et en intégralité au pied même de son emplacement. La mise au jour de sept cents fragments de sculptures gothiques polychromes a révélé les couleurs disparues du XIIIe siècle, avec ce bleu lapis-lazuli, symbole de la royauté, et la carnation des figures, rosée pour les vivants et blême pour le visage du Christ mort : un chef-d’œuvre.

Deux cercueils de plomb ont aussi été mis au jour…
Sur la centaine de sépultures découvertes lors des différentes interventions, une dizaine l’ont été à la croisée du transept, dont ces deux cercueils. Leur emplacement, le plus sacré, et le mode d’inhumation, qui préserve de la décomposition, désignent d’éminents personnages. Sur l’un d’eux, une plaque et une épitaphe indiquent qu’il s’agit de celui d’Antoine de La Porte. Mort en 1710, ce chanoine a joué un rôle majeur dans l’histoire de Notre-Dame, où il a officié pendant plus de cinquante ans. À la fin de sa vie, il a consacré une partie de sa fortune à un vœu de Louis XIII, qui avait placé le royaume de France sous la protection de la cathédrale et décidé que son chœur devait être réaménagé. Comme le roi meurt avant de le réaliser, le chanoine a proposé à Louis XIV de lui prêter 10 000 livres par an pour achever ce projet, lequel incluait la destruction du jubé. Celle-ci est liée à un changement des pratiques liturgiques conforme au Concile de Trente, après la Réforme.

L’hypothèse d’une dépouille de Joachim du Bellay est-elle confirmée pour l’autre cercueil ?
Notre recherche n’est pas motivée en priorité par son identification, mais par le témoignage que fournit cette sépulture sur la vie des élites au XVIe siècle. Certains éléments s’opposent à cette hypothèse, comme les isotopes qui attestent que le sujet a grandi dans la région parisienne, l’est de la France ou la vallée rhônalpine, alors que le poète est originaire de l’Anjou. Son inhumation à la croisée du transept, lieu le plus prisé de la cathédrale réservé à quelques dignitaires, tendrait aussi à infirmer cette supposition. Il faut attendre le résultat d’analyses en cours, notamment celles d’une dent qui précisera l’âge de sa mort à l’année près. Par ailleurs, un crâne scié comme le sien se retrouve en général chez les individus qu’on voulait embaumer : l’étude des onguents utilisés nous éclairera sur ce point. Comme son corps porte les traces d’une tuberculose méningée, il peut aussi avoir subi un acte d’autopsie, une pratique à ses débuts à cette époque. Sa tombe contient aussi des fleurs de printemps ou d’été, fraîches semble-t-il, quand Joachim du Bellay est mort en janvier. La science, toujours, se doit d’avancer avec prudence. » 


France, 2022, 3x52mn
Auteurs : Marie Thiry, Vincent Amouroux 
Coproduction : ARTE France, Zed, CNRS Images, Inrap, Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Sur Arte 
1ère partie : les 4 mars 2023 à 20 h 15, 14 mars 2023 à 9 h 25, 30 mars 2023 à 9 h 25, 30 novembre 2024 à 22 h 10, 15 décembre 2024 à 15 h 45, 04 janvier 2025 à 10 h 50
2e partie : les 4 mars 2023 à 21 h 45, 14 mars 2023 à 10 h 20, 30 mars 2023 à 10 h 20
3e partie : les 4 mars 2023 à 22 h 35, 14 mars 2023 à 11 h 15, 30 mars 2023 à 11 h 15
Sur arte.tv du 25/02/2023 au 02/05/2023, du 12/04/2024 au 11/04/2025

« Dans le ventre de l'orgue de Notre-Dame » d’Isabelle Julien
France, 2015, 52 mn
Coproduction : ARTE France, Walter Films
Auteure : Isabelle Julien
Sur Arte le 4 mars 2023 à 23 h 30

France, 2023, 77 min
Coproduction : ARTE France, Zed Zooethnological Documentaries, PBS NOVA, Inrap & CNRS Images
Sur Arte les 30 novembre 2024 à 20 h 50,15 décembre 2024 à 10 h 40, 25 décembre 2024 à 9 h 25
Disponible jusqu'au 30/01/2025
Sur arte.tv du 23/11/2024 au 29/01/2025
Visuels :
Découverte du sarcophage sous le pavement de Notre-Dame
© ZED
Ouverture et étude d' un sarcophage de Notre-Dame à Toulouse
© Denis Gliksman - Inrap
Fouilles et découverte des restes du Jubé de Notre-Dame
© ZED
Détail d' une tête provenant du Jubé de Notre-Dame
© ZED

Allemagne, 2024, 31 min
Sur Arte les 6 décembre 2024, 09 décembre 2024 à 5 h 10
Disponible à partir du 06/12/2024
Sur arte.tv du 06/12/2024 au 04/12/2029


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Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 3 mars 2023.

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