Selon l’Observatoire des inégalités, « 4,8 millions de personnes sont pauvres en France en 2020 selon l’Insee (donnée communiquée pour information mais non validée) ». Arte diffusera le 13 août 2024 à 20 h 55 « Quand le travail ne paie plus » ou « Pauvres malgré le job. La souffrance des classes moyennes » (Arm trotz Arbeit - Die Krise der Mittelschicht) de Katharina Wolff et Valentin Thurn, puis le 13 août 2024 à 22 h 30, dans le cadre de « La vie en face, le documentaire de société », « Carine et le camion à frites », documentaire de Yann Ducreux.
En France, l'écart des revenus avait été réduit jusqu'au début des années 1980. C'est dès le premier septennat du Président socialiste François Mitterrand que sont apparues de nouvelles réalités sociales dénommées les "nouveaux pauvres", "les travailleurs pauvres" et les SDF (Sans domicile fixe). Depuis quelques décennies, le taux de pauvreté varie de 6,5 % à 8,5 %. Et c'est l'un des échecs de tous les gouvernements, de droite ou de gauche - le Président Emmanuel Macron vient de la gauche socialiste - depuis environ quarante ans.
Une faillite voulue sciemment : désindustrialisation au profit d'une "société de services" et de délocalisations, désindexation des salaires pour juguler une inflation élevée et insuffisamment prise en compte par l'indicateur officiel, bureaucratisation produisant des réglementations inhibantes, immigration de masse et non contrôlée, fiscalité asphyxiante notamment dans la transmission d'entreprise, introduction de l'euro surévalué, irresponsabilité de politiciens plus ou moins compétents, suspension sans traitement de soignants ou pompiers non-vaccinés, faux libéralisme - concurrence faussée, rentes de situation, chiffre d'affaires assuré par des décisions publiques - et capitalisme de connivence (crony capitalism), etc.
Selon le rapport publié en décembre 2022 par l’Observatoire des inégalités, « 4,8 millions de personnes sont pauvres en France en 2020 selon l’Insee (donnée communiquée pour information mais non validée). Autrement dit, 7,6 % de la population vit sous le seuil de pauvreté fixé à 50 % du niveau de vie médian, soit 940 euros par mois pour une personne seule en comptant les prestations sociales. Deux millions de personnes touchent moins de 750 euros par mois. »
« 300 000 personnes sont sans domicile selon la Fondation Abbé Pierre en 2021. Près de 150 000 n’avaient trouvé qu’un toit très précaire, en hébergement d’urgence ou à l’hôtel lors du décompte d’août 2022 réalisé par l’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Plus de 100 000 personnes font appel au 115 pour obtenir un hébergement d’urgence. Parmi elles, 5 000 adultes et enfants restent à la rue, faute de place ». Les réseaux sociaux diffusent l'histoire de personnes seules survivant, parfois âgées et malades, actifs ou retraités, seules ou avec leur chien, dans leur voiture. Sans oublier les étudiants.
« Les revenus des plus pauvres sont très inférieurs au seuil de pauvreté de 940 euros. Ils se résument aux 500 euros procurés par le RSA (Revenu de solidarité active), voire encore moins puisque les jeunes sans ressources de moins de 25 ans, les demandeurs d’asile, les sans-papiers ou les habitants de Mayotte, pourtant un territoire d’outre-mer français, n’ont droit qu’à un montant encore plus faible, voire à rien du tout ».
« Un peu plus de quatre millions de ménages doivent se contenter de minima sociaux pour vivre, soit sept millions de personnes si l’on inclut les conjoints et les enfants, selon le ministère des Solidarités (données 2020). Pour manger, entre deux et quatre millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire distribuée par des associations en 2021, selon l’Insee. On sait également que 6,2 % de la population déclarent en 2021 ne pas pouvoir, pour des raisons financières, manger de la viande ou du poisson tous les deux jours. »
Une partie de ces classes moyennes percevant de faibles rémunérations s'approche du seuil de pauvreté lors de la revalorisation du SMIC (Salaire minimum interprofessionnel de croissance) car leur employeur, surtaxé, n'a pas les moyens d'augmenter leur salaire. Ces classes moyennes paupérisées ne peuvent percevoir des aides sociales, dont un logement, car leur revenu dépasse légèrement le seuil maximal.
En exerçant une pression à la baisse des salaires, l'immigration de masse contribue à expliquer l'échec des politiques ayant visé à vaincre la pauvreté.
« En tant que groupe social doté d’une identité politique, les classes moyennes constituent une catégorie courtisée, investie d’une fonction de préservation de l’unité du corps social menacée par le conflit entre des groupes antagonistes, définis selon les moments historiques comme la « bourgeoisie capitaliste » et la « classe ouvrière », les « gros » et les « petits » ou encore les « riches » et les « pauvres »
Une partie des classes moyennes - professions libérales, commerçants, etc. - votaient traditionnellement à droite. Leur paupérisation - chômage, statut d'autoentrepreneur, retraites induisant une baisse du niveau de vie -, leur exode loin des centres villes boboïsés ont modifié la sociologie électorale, et ont fait basculer à gauche ou à l'extrême gauche des quartiers désertés par cette catégorie sociale.
« Les nouveaux pauvres. Quand travailler ne suffit plus »
« Les nouveaux pauvres. Quand travailler ne suffit plus » est un documentaire allemand de Karin de Miguel Wessendorf et Valentin Thurn.
« Victimes du chômage ou condamnés aux petits boulots, un tiers des Européens, actifs et retraités, vivent dans une insécurité économique croissante. Le tableau édifiant d'une société au bord du précipice. »
« À Comines, dans le nord de la France, Patricia, 56 ans, alterne contrats en intérim et périodes de chômage, tout comme son fils Anthony, 25 ans ».
« Pour Sven, ouvrier dans une fonderie de Leipzig, l'avenir est incertain : à plusieurs reprises déjà, son usine a failli mettre la clé sous la porte ».
« Leila, retraitée suédoise de 70 ans, s'approvisionne dans une épicerie solidaire, le loyer de son logement social engloutissant la moitié de ses 1 200 euros de pension ».
« Assistant d'éducation dans une école primaire de Duisbourg, Uwe, employé par une association caritative, n'est pas rémunéré pendant les congés scolaires d'été. Avec son épouse, caissière dans un magasin discount, il s'apprête à retourner vivre chez ses parents malades, qui n’ont plus les moyens de payer une aide à domicile ».
« Diplômée en journalisme, Nouria, 25 ans, est coursière à Barcelone faute d'avoir trouvé un poste dans une rédaction… »
« Partout en Europe, le constat est le même : de plus en plus d'actifs et de retraités à la carrière en pointillés vivent dans la précarité ».
« Confrontée à des conditions d’existence dégradées, une part de plus en plus large de la classe moyenne – et pas seulement les plus modestes – manifeste sa défiance grandissante envers les partis de gouvernement par un vote pour les extrêmes, quand elle ne laisse pas exploser sa colère dans la rue à la manière des "gilets jaunes" français ».
« Mise en lumière au travers d'une palette de situations personnelles difficiles, cette insécurité sociale, qui touche un tiers des Européens, est analysée par des spécialistes, parmi lesquels le géographe Christophe Guilluy (auteur de No Society – La fin de la classe moyenne occidentale) et l'économiste Guy Standing (Le Précariat – Les dangers d’une nouvelle classe). »
« Malgré l'émergence d'initiatives correctives, notamment en Espagne, où plus de la moitié des jeunes de moins de 30 ans occupent un emploi précaire, et en Suède, où une expérimentation sur le revenu universel de base est menée avec des chômeurs, ce documentaire brosse le portrait édifiant d'une société au bord du précipice. »
« Quand le travail ne paie plus »
Arte rediffusera le 13 août 2024 à 20 h 55 « Quand le travail ne paie plus » ou « Pauvres malgré le job. La souffrance des classes moyennes » (Arm trotz Arbeit - Die Krise der Mittelschicht), documentaire allemand de Katharina Wolff et Valentin Thurn (2022).
« En Europe, un tiers des actifs qui travaillent se trouvent en situation de précarité professionnelle. Malgré un emploi, et parfois même plusieurs, les fins de mois se font difficiles et se loger, s’alimenter, se chauffer deviennent des questions délicates ». L'Allemand Sven a trouvé une formation plus qualifiante, dans de meilleures conditions de travail. Mais son père quasi-sexagénaire, victime d'un accident du travail, s'interroge sur sa capacité à rembourser le prêt bancaire nécessaire à l'achat de sa maison.
« Ces travailleurs forment une nouvelle classe sociale baptisée "précariat" par les économistes, un néologisme né de la contraction de "précarité" et de "prolétariat". Dans le nord de la France, une quasi-sexagénaire enchaine les missions d'intérim. Après avoir soutenu le Rassemblement national, elle s'est abstenue lors des récentes élections.
« La hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie a considérablement augmenté l’insécurité économique de larges pans de la société, qui appartenaient jusqu’à présent à la classe moyenne. Alors que le tiers supérieur s’est enrichi malgré la crise, le décrochage de la partie basse s’est accentué ».
« Occupant les emplois les plus précaires, les femmes apparaissent nettement plus touchées que les hommes. En France, en Allemagne, mais également en Suède, autrefois considérée comme un paradis social, ce documentaire donne la parole à celles et ceux qui peuvent s’avérer concernés par le précariat ». Pour gagner un peu d'argent, la septuagénaire suédoise Leïla vend des bonnets qu'elle tricote. Après avoir obtenu un diplôme en journalisme et payé ses études par un prêt bancaire, une jeune vingtenaire a travaillé pour une plate-forme de livraison. Mécontente des conditions de travail, elle a poursuivi en justice avec ses collègues cette plate-forme et fait reconnaître sa dépendance envers son employeur, donc un statut proche du salariat et non d'indépendante. Avec l'argent obtenu au titre de son indemnisation, elle a remboursé ses dettes et a repris des études tout en continuant d'exercer son activité de livreuse au sein d'une société qu'elle a co-créée.
« Certains participent à des actions de protestation, d’autres ne croient plus en l’État – ni en la démocratie – et comptent sur les systèmes de solidarité plus que sur les aides publiques. Tous partagent les mêmes angoisses et la même perplexité face à leur situation. »
« Carine et le camion à frites »
« Les documentaires de « La vie en face, le documentaire de société » racontent les mutations profondes en jeu dans nos sociétés contemporaines. Une ode à l'intime où les existences les plus ordinaires dévoilent un visage hors du commun. » En partenariat avec Brut et Libération.
Arte diffusera le 13 août 2024 à 22 h 30, dans le cadre de « La vie en face, le documentaire de société », « Carine et le camion à frites », documentaire franco-belge de Yann Ducreux (2024).
« Carine, bientôt 60 ans, doit renoncer au camion snack qui la faisait vivre, faute de moyens… Réalisé par son fils, le beau portrait d'une mère courage, » très attachée à sa famille, soucieuse du devenir de ses deux enfants, heureuse de retrouver ses deux petits-enfants.
« Carine Ducreux, 58 ans, n'a cessé depuis sa jeunesse d'enchaîner les petits boulots : serveuse, ouvrière puis femme de ménage chez des particuliers, elle a investi toutes ses économies pour monter un camion snack. » Une activité à quasi-plein temps, tant le jour de repos est consacré à des prévoir la logistique, s'occuper du côté administratif...
« À bord du bien nommé "Au p'tit creux", elle arpente depuis dix ans les routes bordant le lac de Serre-Ponçon, dans la région de Gap, pour servir, dans la bonne humeur, frites, burgers et paninis aux locaux habitués comme aux touristes de passage. Mais le véhicule, recalé au contrôle technique, menace de rendre l'âme, et Carine sait qu'elle n'aura pas les moyens de le réparer. » Et que sa retraite sera d'un montant très faible.
« À bientôt soixante ans, comment trouver encore la force de rebondir ? Le corps fatigué, devra-t-elle continuer à enchaîner les ménages jusqu'à la retraite ? »
"Toutes les nuits, il y a quelque chose", soupire Carine, relatant un cauchemar dans lequel elle s'est vue à bord du Titanic en plein naufrage… Malgré les soucis qui s'amoncellent et la minent, cette femme courageuse ne lâche pas la barre, s'apprêtant une énième fois à se réinventer. » Ou plutôt à renouer avec une activité de femme de ménage.
« C'est avec poésie et une infinie tendresse que le jeune réalisateur Yann Ducreux filme sa propre mère et son entourage, dans un portrait intime qui la dépeint en véritable héroïne du quotidien – et laisse voir toute l'usure qu'inflige la précarité aux corps et aux âmes. »
« La nouvelle pauvreté en Allemagne »
Arte diffusa le 17 janvier 2023 à 13 h, dans le cadre d’« ARTE Regards », « La nouvelle pauvreté en Allemagne » (Tafeln am LimitNeue Armut in Deutschland).
« Avec le renchérissement du coût de la vie, les banques alimentaires sont de plus en plus sollicitées outre-Rhin. Mais l’afflux massif de personnes en difficulté pose un défi de taille aux associations, qui doivent parfois refuser les nouveaux demandeurs.
« Les nouveaux pauvres. Quand travailler ne suffit plus » de Karin de Miguel Wessendorf et Valentin Thurn
Allemagne, 2020, 1 h 28 mn
Coproduction : ARTE/RBB, Thurnfilm
« Les nouveaux pauvres. Quand travailler ne suffit plus » de Katharina Wolff et Valentin Thurn
Allemagne, 2022, 1 h 28 mn
Coproduction : ARTE/RBB, Thurnfilm
Sur Arte les 10 janvier 2023 à 20 h 55, 13 août 2024 à 20 h 55, 26 août 2024 à 9 h 25
Sur arte.tv du 13/08/2024 au 12/08/2025
Visuels : © rbb/ThurnFilm
« Carine et le camion à frites » de Yann Ducreux
France/Belgique, 2024, 56 min
Coproduction : ARTE France, Michigan Films, Les films de l'œil sauvage, CBA, RTBF, Shelter Prod
Sur Arte le 13 août 2024 à 22 h 30
Sur arte.tv du 06/08/2024 au 10/03/2025
Visuels : © LES Films De L'Oeil Sauvage
Les citations proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 5 janvier 2023.
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