Jacques Pérez (1932-2022) est un photographe humaniste tunisien et co-fondateur de la Cinémathèque tunisienne. Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ) présente l’exposition « Pèlerinage à Djerba. Photographies de Jacques Pérez, 1980 » assorti d'un magnifique beau livre. Les métiers, la vie quotidienne, la piété des juifs djerbiens et des touristes venus prier à la synagogue de la Ghriba photographiés par un regard empathique.
Jewishrefugees.blogspot published WW2: 40 Tunisian Jews never returned
« Les Juifs d'Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale » de Claude Santiago et Antoine Casubolo
« Les Juifs d'Afrique du nord face à l'Allemagne nazie » par Dan Michman et Haim Saadoun
« Tunisie, une mémoire juive », par Fatma Cherif et Saïd Kasmi
« La cuisine juive tunisienne » par Andrée Zana Murat
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Jacques Pérez (1932-2022) « était une mémoire et une figure de la photographie en Tunisie ».
« Né dans la médina de Tunis en 1932 d’un père juif tunisien et d’une mère chrétienne allemande, il s’était initié à la photographie dès l’âge de onze ans ».
« Bien qu’il soit curieux de tout, l’œuvre de Jacques Pérez est exclusivement consacrée à la Tunisie et à ses habitants. » Il a photographié le visage ridé d'un homme âgé comme s'il peignait un paysage.
« Amoureux de son pays natal, il lui consacra l’intégralité de sa longue carrière, notamment à travers de nombreux livres qui ne cessèrent de célébrer sa richesse culturelle : Éloges de Sidi Bou Saïd (Cérès Productions, 1975) ; La Tunisie en images, avec Michael Tomkinson (Vilo, 1987) ; Carthage retrouvée, avec Abdelmajid Ennabli et Georges Fradier (Cérès-Herscher, 1995) ; Les Juifs de Djerba (Simpact, 1999) ; Stars under the Sun. Images of Tunisian Hotel Architecture, avec Denis Lesage, Simpact, 2000 ; Les bijoux de Tunisie, avec Samira Gargouri-Sethom (Dunes, 2005). »
« En 2018, Saïd Kasmi et Frédéric Mitterrand ont dédié à Jacques Pérez le film La Tunisie de Jacques Pérez. »
« En 2021, le palais Keireddine, musée de la ville de Tunis, présentait l’exposition « Souvenirs d’avant l’oubli... de Jacques Pérez », organisée par Nous Tous, l'association tunisienne pour la défense du patrimoine culturel des minorités ».
« En juin 2022 paraissait aux éditions de l’Éclat (Paris) et aux éditions Demeter (Tunis) l’ouvrage Juifs de Djerba. Regards sur une communauté millénaire, en marge de l’exposition présentée au mahJ jusqu’à la fin » 2022.
Jacques Pérez a été distingué par des Prix prestigieux : il était notamment Chevalier de l’Ordre du mérite culturel de la République tunisienne et Chevalier des Arts et des Lettres (2009).
Ses oeuvres figurent dans les collections de l'Unesco, de la Fondation Aga Khan, de la Bibliothèque nationale de France, de l'Institut du monde arabe10, du "Musée national palestinien", de la Maison européenne de la photographie (MEP), du ministère tunisien de la Culture et du musée d’art et d’histoire du Judaïsme.
Jacques Pérez est décédé le 1er juillet 2022 à l’âge de 89 ans.
Le 18 septembre 2022, un hommage lui a été rendu à l’auditorium du mahJ, en présence de Paul Salmona, directeur du mahJ, Chantal Soler, ancienne directrice adjointe de l'agence Rapho, Pierre Barbancey, grand reporter à L’Humanité, Saïd Kasmi, réalisateur. Le documentaire La Tunisie de Jacques Pérez, de Saïd Kasmi (2018, 52 min) a été projeté.
« Je ne suis ni le père, ni le cousin, ni le grand-père de la photo tunisienne, je suis juste photographe en Tunisie... Je ne me prends pas au sérieux, une photo ça me fait plaisir de la faire, je n'en fais ni un drame ni un mystère. J'ai appris nulle part à faire des photos, pas besoin, c'est l'œil avant tout qui est là. J'aime regarder à 360 degrés et montrer ce que j'ai vu... Il n'y a pas eu une vocation, c'est venu tout seul », avait souligné Jacques Pérez auprès de l'AFP
« Pèlerinage à Djerba. Photographies de Jacques Pérez, 1980 »
Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ) présente l’exposition « Pèlerinage à Djerba. Photographies de Jacques Pérez, 1980 ».
« Le 1er juin 2022, le mahJ inaugurait l’exposition « Pèlerinage à Djerba. Photographies de Jacques Pérez, 1980 » consacrée « à son travail sur les juifs de l’île de Djerba. Réalisée en 1979-1980 dans le cadre d’une étude historique et ethnologique, cette série de clichés documente la vie quotidienne de l’une des plus anciennes communautés juives au monde. »
« L’île de Djerba, au sud de la Tunisie, abrite une des synagogues les plus anciennes et les plus célèbres au monde, la Ghriba (« étrange » en arabe). La communauté autour de cette synagogue, dont l’existence est attestée depuis le Moyen Âge, a été documentée par Jacques Pérez en 1979-1980, dans une série de photographies hautes en couleur qui illustre leurs traditions ancestrales. »
« Selon la tradition locale, la Ghriba aurait été fondée au VIe siècle avant notre ère, à partir d’une relique sacrée du Temple de Salomon, par des prêtres ayant fui la destruction de Jérusalem par les Babyloniens. »
« L’existence d’une communauté vivante autour de cette synagogue est attestée depuis le Moyen Âge. Le photographe Jacques Pérez en a retracé la vie pendant deux ans, en 1979-1980, missionné par Lucette Valensi et Abraham L. Udovitch, dans le cadre d’une étude historique et ethnologique. »
« Hautes en couleur, ces photographies témoignent de l’originalité de la communauté de Djerba, de ses traditions ancestrales, et d’une identité jalousement conservée. Elles illustrent la vie quotidienne de ces juifs, leurs rites, leurs fêtes, leurs activités sociales et économiques. Si cette communauté ne compte plus qu’un millier de membres, les deux villages où elle est implantée, Hara Kbira et Hara Sghira – le « grand » et le « petit quartier » –, abritaient encore une vingtaine de synagogues et de salles d’étude (yeshivot) en activité. »
« Jacques Pérez (1932-2022) a photographié ce qui fait la renommée de Djerba, son pèlerinage se déroulant au printemps, lors de Lag Ba’omer, moment festif venant interrompre la période austère séparant la Pâque (Pessah) de la Pentecôte (Shavou’ot). Les pèlerins y affluent de toute la Tunisie, d’Israël, de France et d’ailleurs, pour honorer deux figures rabbiniques particulièrement populaires, Meïr Ba’al Hanes et Shim’on Bar Yohaï. C’est l’occasion de célébrer ses morts, de faire des offrandes et, pour les femmes, de former des vœux de mariage ou de fécondité. La fête est surtout marquée par une procession au cours de laquelle un chandelier richement enveloppé et orné est suivi par un joyeux cortège où se retrouvent hommes, femmes et enfants, juifs et musulmans. »
Le Commissaire de l’exposition est Nicolas Feuillie, mahJ, la Conseillère scientifique Lucette Valensi (1936), directrice d’études à l’EHESS, où elle a dirigé le Centre de Recherches Historiques, et créé et dirigé l’Institut d’études de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages sur les relations entre le judaïsme et l'islam. Elle a publié à l'Eclat Un siècle de céramique d'art en Tunisie. Les fils de J. Chemla, Tunis. Le mahJ remercie Joseph Hirsch, Gabriel Kabla et René Trabelsi.
Déméter éditions et les éditions de l'Eclat ont publié Juifs de Djerba. Regards, paroles et gestes de Lucette Valensi et Avram Udovitch (1933), professeur émérite à l'université de Princeton, et ancien directeur de la revue Islamica, sur des photographies de Jacques Pérez. « Paru une première fois en 1985 sous le titre Juifs en Terre d'islam: les communautés de Djerba, cette étude historique et ethnologique, très richement illustrée de photos de Jacques Pérez, témoigne de la plus ancienne communauté juive de Tunisie, dont les origines remontent, dit-on, à la destruction du premier Temple de Jérusalem en 587 avant l'ère chrétienne. Elle a perduré et perdure encore malgré tout en terre d'islam, avec une intense vie religieuse et culturelle qui culmine lors du pèlerinage annuel de la Ghriba (la synagogue de Djerba), commun à la fois aux juifs et aux musulmans de Tunisie. C'est en outre à Djerba que s'est développé une importante activité d'imprimerie en hébreu qui permit la diffusion d'une littérature religieuse et mystique dans tous le bassin méditerranéen. Fondus dans le paysage de la presqu'île de Djerba, les juifs de Djerba vivent en harmonie relative avec la population musulmane depuis plus de 26 siècles. Survivront-ils à notre modernité disharmonique ? »
L'exposition a bénéficié du soutien de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).
Autour de l'exposition : « Juifs de Djerba, hier et aujourd’hui », rencontre filmée avec Gabriel Kabla, fondateur de l’Amicale des juifs de Jerba, animée par Jérémy Guedj, université Côte d'Azur. « Contempler la vie juive de Djerba immortalisée par Jacques Pérez à l’orée des années 1980, dernier reste d’une présence juive millénaire au Maghreb, c’est observer un monde à priori disparu. Quarante ans plus tard pourtant, les juifs de Djerba sont toujours là. Si la communauté a évolué au gré des bouleversements de la société tunisienne, plus d’un millier de juifs vivent toujours sur l’île, qui compte plusieurs synagogues, yeshivot et écoles juives en activité. Qu’ils vivent aujourd’hui à Djerba, en Israël ou à Paris, les juifs djerbiens et leurs descendants maintiennent bien vivants les rites, les coutumes et la mémoire d'une communauté millénaire. »
« Repères biographiques »
« 1932 Naissance de Jacques Pérez dans la médina de Tunis.
1943 Découvre la photographie avec un appareil prêté par son frère.
1947 Son père lui offre un appareil Photax en bakélite.
1944-1950 Scolarité au collège technique Émile Loubet de Tunis.
1952-1968 Enseigne les techniques graphiques à Tunis.
1958 Participe avec Sophie El Goulli à la création de la Cinémathèque tunisienne.
1975 Publication de Éloges de Sidi Bou Saïd. L’ouvrage lui a été commandé par un grand éditeur, Mohamed Ben Smail, directeur de Cérès Productions. Pérez sollicite Max-Pol Fouchet pour le texte. Le livre lance sa carrière.
1979-1980 Reportage sur les juifs de Djerba. Les photographies seront publiées en 1999 : Jacques Pérez, Les Juifs de Djerba, Tunis, Simpact Editions.
1987 Jacques Pérez, Michael Tomkinson, La Tunisie en images, Vilo.
1994 Exposition « La Tunisie de Jacques Pérez », lors de Paris-Photo.
1995 Abdelmajid Ennabli, Georges Fradier et Jacques Pérez, Carthage retrouvée, Tunis / Paris, éd. Cérès / Herscher
1998 Exposition personnelle « Tunisie, vue de mer », lors de l’exposition universelle de Lisbonne.
2000 Jacques Pérez et Denis Lesage, Stars under the Sun. Images of Tunisian Hotel Architecture, Simpact Editions.
2005 Jacques Pérez, Samira Gargouri-Sethom, Les bijoux de Tunisie, Tunis, Dunes Editions.
2021 Exposition « Souvenirs d’avant l’oubli… de Jacques Pérez », palais Keireddine, musée de la ville de Tunis, organisée par Nous Tous, l'association tunisienne pour la défense du patrimoine culturel des minorités ».
« L'île de Djerba »
par Lucette Valensi
« Djerba, l’île lumineuse et paisible du sud de la Tunisie, abrite l’une des communautés juives les plus anciennes, et la dernière encore vivante dans un pays arabe. En vérité, elle fut pendant des siècles divisée en deux agglomérations, Hara Sghira et Hara Kbira, le petit et le grand village, à une distance de six kilomètres l’un de l’autre. Si les traditions locales font remonter leur existence au VIe siècle avant notre ère, aucun document épigraphique ou archéologique n’a jusqu’ici confirmé ces légendes. Les premières mentions de juifs de Djerba apparaissent dans des textes de la première moitié du XIe siècle. Insulaires mais non isolés, l’île tout entière et les deux villages juifs ont toujours été mêlés à l’histoire de l’Ifriqiya (partie orientale du Maghreb) et de la Tunisie comme à la grande histoire de la Méditerranée.
Depuis la fin du XIXe siècle Djerba a connu, comme le reste du pays, de profonds changements dans tous les domaines. Tandis que la population augmentait, que les nomades de la région se sédentarisaient, que les hameaux s’urbanisaient — les uns berbérophones, les autres arabophones, les uns malékites, les autres ibadites —, les communautés juives connaissaient elles aussi un fort accroissement démographique, certains de leurs membres allant s’installer dans les villes et villages du sud du pays, et former un archipel de communautés rattachées à l’une ou l’autre Hara. Mais comme le reste de la région, une grande partie de de la population vivait dans une immense misère et n’aurait pu survivre sans une intense émigration. Celle-ci connut plusieurs temps forts : elle commença avec la création de l’État d’Israël (1948), se poursuivit avec l’Indépendance de la Tunisie (1956) puis avec les réformes qui, dans le domaine économique, frappaient leur activité ; elle répondit à chaque conflit armé entre Israël et les pays arabes, de la guerre des Six jours (1967) à celle du Kippour (1973).
Et pourtant, la communauté de Djerba existe encore, alors que disparaissaient les autres communautés de Tunisie et du reste du Maghreb. Car opposant une ferme résistance aux changements introduits par le régime du Protectorat comme à ceux qu’adoptaient avec ferveur leurs coreligionnaires, les juifs de Djerba ont renforcé leurs institutions propres, leur système d’éducation et leur leadership religieux, ils ont codifié leurs pratiques et leurs coutumes dans des ouvrages publiés sur place — Djerba a compté six ateliers d’imprimerie et publié près d’un millier de titres entre 1906 et la fin du XXe siècle — et résisté ainsi à l’érosion qui affectait toutes les autres communautés. Les niches qu’ils occupaient dans l’artisanat et le commerce local leur assuraient au demeurant les moyens matériels d’existence.
Les photographies de Jacques Pérez datent des années 1979-1980. Quarante ans déjà. Forment-elles un instantané d’un monde disparu ? Assurément pas, bien que le pays tout entier ait vécu de profonds changements politiques, démographiques et sociaux que les juifs ont partagés. Eux-mêmes ont subi des secousses violentes qui ont mis en question leur présence. La synagogue de la Ghriba, symbole de l’ancienneté de la communauté et pôle d’attraction du tourisme, a été la cible d’un attentat terroriste en 1985, qui fit cinq victimes ; puis d’un autre, perpétré par un kamikaze affilié au mouvement Al-Qaida, qui en fit vingt-et-une en 2002, dont quatorze touristes allemands.7
Les juifs de Djerba se sont accommodés de ces violences. Ils se sont résignés à l’émigration de beaucoup de leurs membres. Dans un monde globalisé, dans une conjoncture qui offre de nouvelles perspectives professionnelles et économiques, ils ont, une fois de plus, opéré des choix décisifs. Ils ont élevé le niveau d’éducation de leur jeunesse, pour les garçons comme pour les filles ; ils ont diversifié leurs activités ; ils ont conquis la capitale, Tunis, où ils forment le contingent de juifs le plus nombreux. C’est parmi eux que se recrute le grand rabbin, chef religieux de l’ensemble des juifs. En nombre, ils ont peu varié. Ils comptaient alors un peu plus d’un millier d’individus, ils sont aujourd’hui 1400. Mais Hara Sghira n’abrite plus que cinq familles juives, qui ne suffisent donc plus à entretenir les services nécessaires à une communauté qui se voulait autrefois autonome. Signe d’ouverture à l’économie moderne et au monde politique contemporain, c’est néanmoins un juif de Hara Sghira, René Trabelsi, agent de voyages, qui a occupé trois ans la position de ministre du Tourisme dans le gouvernement tunisien.
Tandis que les familles juives qui y résident encore vont trouver à Hara Kbira les services que le culte et l’éducation religieuse exigent, la population du village a fortement augmenté, et le tissu urbain s’est dilaté au point que la synagogue de la Ghriba n’est plus isolée dans des vergers d’oliviers. De coquettes habitations les ont remplacées. À la sortie des nombreuses écoles, une jeunesse allègre remplit tout l’espace. Rebaptisée Riyadh, Hara Sghira ne s’est pas seulement urbanisée, elle forme à présent une agglomération pimpante, dont les anciennes demeures juives ont été transformées en maisons d’hôtes ou sont devenues résidences secondaires de riches citadins. Site touristique, avec ses ruelles fleuries, ses magasins d’antiquités, elle est devenue musée à ciel ouvert, Djerbahood, quand, Invités par l’artiste Mehdi Ben Cheikh, des spécialistes du street art sont venus du monde entier couvrir de fresques les murs du village.
Hara Kbira a connu la même expansion et n’est plus séparée de Houmt Souk, la capitale de l’île, dont elle forme à présent un des quartiers résidentiels, où juifs et musulmans cohabitent dans une étroite contiguïté qu’ils n’avaient jamais connue auparavant. La modernisation des maisons et l’abandon de l’architecture traditionnelle se sont accélérés. À Houmt Souk, les activités artisanales ont poursuivi leur déclin, sauf pour les métiers liés au tourisme, au profit des commerces de vêtements, d’équipement ménager ou d’équipement électronique installés dans les quartiers modernes. Le souk couvert, à l’inverse, vit au ralenti. Seule la bijouterie attire encore une clientèle locale, mais celle-ci apprécie plutôt des produits industriels, moins coûteux que les lourds bijoux produits sur place. Les savoir-faire traditionnels n’ont plus leur utilité, ni les artisans juifs l’exclusivité du commerce des bijoux. C’est seulement lorsqu’un mariage va être célébré que les familles musulmanes de Djerba viennent chercher auprès des marchands juifs les parures nécessaires à la mariée et aux autres femmes. Et quand le tourisme faiblit, comme c’est le cas depuis les dernières années secouées par l’instabilité politique et la pandémie du covid 19, les boutiques ferment et le silence s’installe dans les ruelles ombreuses du vieux souk.
Reste que le printemps ramène chaque année des centaines de pèlerins qui viennent participer au pèlerinage de la Ghriba. C’est ce tourisme religieux — fortement encadré par les forces de l’ordre, en raison des menaces terroristes toujours à craindre —, qui ranime les hôtels de la côte comme les marchés de Houmt Souk, et met la synagogue de la Ghriba au cœur d’une célébration où juifs de la diaspora et juifs djerbiens partagent manifestations de piété et plaisirs des jours de fête.
De ces juifs de Djerba, les photographies de Jacques Pérez saisissent tant les expressions d’une foi profonde que les simples gestes de la vie quotidienne ; tant leur attachement à des traditions exclusives que leur profonde immersion dans la Tunisie d’aujourd’hui. »
Lucette VALENSI et Avram UDOVITCH, Jacques PÉREZ (photographies), Juifs de Djerba. Regards, paroles et gestes. Editions de l'Éclat/Déméter, 2022. Format 160x240 - Broché avec rabats - 224 pages. ISBN 978-2-84162-581-9 - Prix 30,00 €
Du 2 juin au 31 décembre 2022
Au mahJ
Au foyer de l'auditorium
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple. 75003 Paris
Tél. : 01 53 01 86 65
Mardi, jeudi, vendredi de 11 h à18 h
Mercredi de 11 h à 21 h
Samedi et dimanche de 10 h à 19 h
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