Arte diffusera le 17 août 2022 à 01 h 50 « Numéro 387 - Disparu en Méditerranée » (Nr. 387: Ertrunken im Mittelmeer) de Madeleine Leroyer. « En 2015, près de mille migrants disparaissent dans un naufrage en Méditerranée. Depuis, une équipe de chercheurs tente de retrouver leur identité. Un documentaire pudique et fort aux confins de l'indicible. »
Après le trafic des stupéfiants et celui des armes, le trafic d'êtres humains est le troisième trafic le plus lucratif pour ses organisateurs.
« D’après une étude d’Interpol, la traite des êtres humains entre l’Afrique et l’Europe rapporterait six milliards d’euros annuels, soit le chiffre d’affaires trimestriel d’une multinationale comme Starbucks… Les cartels de passeurs s’enrichissent non seulement en affrétant des embarcations rudimentaires, mais aussi en fournissant de faux documents, en conduisant les migrants illégaux de l’Afrique noire vers la Libye le long du désert sahélo-saharien. Outre la traversée en mer, qui coûte 2000/3500 euros en moyenne par personne, les migrants déboursent autant pour les traversées de déserts et “services annexes” (nourriture, gilet de sauvetage, réserves de billets pour acheter des puces téléphoniques et survivre une fois arrivés en Europe, infos sur les numéros utiles, jobs au marché noir possibles, etc.). Grâce aux “secours” des ONG, les passeurs ont considérablement baissé leurs coûts sans baisser leurs prix “facturés” aux clandestins qu’ils font exprès de placer dans des embarcations dangereuses… Au total, le vrai coût total du voyage clandestin peut coûter jusqu’à 7000 euros », a écrit Alexandre del Valle, expert en géopolitique (Valeurs actuelles, 10 février 2020).
Et cet essayiste de rappeler : "Entre 2015 et 2016, en plein battage médiatique autour de la crise humanitaire des migrants “secourus” en mer, les ONG “No borders” ont vu leur budget exploser. 20 % de 2015 à 2017 pour Save The Children, 32 % pour Intersos. En 2017, les dons au profit de Médecins sans frontières ont frisé les 60 millions d’euros, et la consœur Emergency 48,2 millions. Dans les comptes publiés par l’ONG Sea Watch sur Internet en octobre 2018, on apprend que l’équipe au sol et les bureaux de Berlin et de Hambourg ont coûté 304 069,65 €, dont 230 060,08 pour couvrir les “frais de personnel” et que 102.172,57 euros ont rémunéré des “prestataires de services externes”. Le quotidien italien La Stampa a révélé fin 2018, à l’occasion de la saisie du navire de l’ONG allemande d’Iugend Rettet, que les “volontaires” du bateau Iuventa ont pu toucher jusqu’à 10 000 euros par mois! Pour ce qui est des jeunes moins gradés, supposés eux aussi “bénévoles”, les fiches de paie ont varié entre 1500 et 2000 euros dans la plupart des ONG. Le Bateau Sea Watch 3 de l’ONG du même nom a par exemple dépensé 102 000 euros pour payer les navigateurs “volontaires”, et Mediterranean Saving Humans a réglé des salaires d’équipage à hauteur de 81 177,13 euros, puis 30 880,61 euros pour la logistique et les transferts des équipages et 32 899,98 euros pour les “conseils” (avocats, ingénieurs, experts). D’évidence, les groupes criminels de passeurs, les ONG pro-Migrants, mais aussi les hôteliers et centres d’accueil bénéficiaires des aides d’Etat ont intérêt à médiatiser/diaboliser les “populistes” soi-disant “responsables” des morts en mer. "
Et de conclure : "Les “parcours migratoires” illégaux sont vendus sur le Web. En quelques clics, ces étranges “tour-opérateurs”/trafiquants d’êtres humains donnent des prix, des conseils et proposent des “packages” en ligne. Ils proposent même de falsifier les passeports et cartes d’identité (entre mille à trois mille euros). D’après une étude de l’Université de Trente sur la capacité des trafiquants à utiliser le Web, intitulée Surf and Sound, le rôle d’Internet dans les migrations (laboratoire Ecrime du prof. Andrea Di Nicola financé par la Commission européenne), de nombreux groupes Facebook et Instagram annoncent des voyages en arabe. Des chercheurs arabophones qui se sont fait passer pour des migrants ont découvert une véritable boîte de Pandore : tout comme dans une boutique online, les trafiquants proposent des “remises” pour femmes, personnes âgées et des “forfaits famille”, un “service complet” comprenant transferts navals et aériens et faux documents et même un SAV offrant des informations sur les points de départs, les titres de séjours, les aides aux migrants et autres “téléphones utiles”. De nombreux profils identifiés sont faciles à trouver en cliquant sur les moteurs de recherche en arabe : “voyage pour l’Europe”, “aller vers l’Italie” ou “Espace Schengen”. Une fois la bonne page trouvée, une multitude d’adresses et de numéros de téléphone sont fournis. Les applications comme Viber, Skype, Whatsapp ou Telegram sont utilisées pour échanger avec des “agents de voyage” férus de cryptographies. Ces conseils “vendus” par les trafiquants sont souvent fournis par les ONG qui publient les astuces pour se rendre illégalement en Europe et y contourner les lois. L’expansion d’Internet dans les pays africains est une aubaine pour les mafias de migrants qui connaissent parfaitement les lois des pays d’accueil et expliquent comment déjouer les contrôles. Un groupe lance par exemple ce message : « Pour tous les Syriens, une annonce du Soudan indique qu’aucun visa n’est nécessaire. Quiconque souhaite des informations peut me contacter via Viber. » La Libye n’est pas le seul lieu de passage vers l’Europe : les voyages en provenance de Turquie, où sont installés 3,5 millions de réfugiés syriens, sont en pleine expansion : « Pour les frères qui veulent voyager d’Istanbul sur des navires de 80 mètres, explique une autre annonce Facebook, le départ est lundi »… Si un voyage depuis la Libye peut coûter deux à quatre mille euros, ces “agences” vendent 2500 euros de plus une traversée d’Istanbul à Athènes sur des yachts touristiques que les polices ne contrôlent pas. Un itinéraire de la Turquie vers la Grèce plus précaire, avec une marche de deux heures, coûte 1700 euros. Les voyages rapides et confortables en avion sont vendus 3500 euros d’Athènes à l’Allemagne avec faux documents. Pour les navires commerciaux de la Turquie vers l’Italie, le prix varie entre 4000 et 5500 euros. Des “publicités” incitent aussi des femmes à se prostituer en ligne ou sur le Web pour financer les voyages. Pour les forces de l’ordre, ces activités cryptées, en arabe ou sur le darne sont extrêmement difficiles à déceler et empêcher."
"Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les plus pauvres qui migrent. Ne part pas qui veut. D’ailleurs, sinon, la pression migratoire aurait été la plus forte dans les années 1990, quand le continent était géopolitiquement à l’abandon et dévasté par de multiples guerres civiles. En fait, outre une certaine connaissance du monde, il faut pouvoir réunir un pactole de départ pour entreprendre un si long voyage. Ce sont donc ceux qui sortent la tête de l’eau qui se mettent en route – « l’Afrique émergente » de la subsistance. Or, le « co-développement », qui vise à fixer les Africains chez eux, contribue à faire passer ce premier cap de prospérité. C’est un effet aussi involontaire qu’inévitable : dans un premier temps, un léger mieux économique incite au départ parce qu’il est insuffisant pour combler les inégalités entre l’Afrique et l’Europe, tout en donnant les moyens de partir", a expliqué Stephen Smith, ancien journaliste (1986-2005) devenu professeur d'études africaines à l'université Duke (États-Unis) à Jeune Afrique (6 mars 2018).
Et ce professeur, qui recommande la maîtrise de la croissance démographique en Afrique, de poursuivre : "La migration est une perte nette pour l’Afrique parce que ses forces vives l’abandonnent. C’est profondément démoralisant pour ceux qui restent, et les Européens ont tort de penser qu’ils rendent service à l’Afrique en ouvrant leurs frontières."
En 2015, « le risque de périr en traversant la Méditerranée dans une embarcation de fortune était de 0,37%. La même année, selon les chiffres de la Banque mondiale, le risque de mourir en couche était de 1,7% pour une femme au Sud Soudan, pire endroit pour mettre un enfant au monde... Il faut se rendre à l'évidence : les migrants africains prennent un risque calculé, pour arriver en Europe, semblable aux risques qu'ils prennent habituellement dans la vie qu'ils cherchent à laisser derrière eux », a précisé Stephen Smith (Le Figaro, 16 avril 2018).
« Le 18 avril 2015, un bateau fantôme convoyant entre 800 et 1 100 migrants coule au large des côtes libyennes. Très peu d’entre eux survivent ».
« Le gouvernement italien de Matteo Renzi prend la décision inédite de renflouer l’épave pour identifier les victimes ».
« À Milan, l'anthropologue légiste Cristina Cattaneo travaille sur les 528 corps retrouvés et mène la plus vaste opération d'identification jamais entreprise en Méditerranée ».
« En Afrique, José Pablo Baraybar, pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), rencontre les familles des disparus pour obtenir le plus d'informations ante mortem possibles, et recueillir leur ADN qui permettra à Cristina Cattaneo de croiser les résultats ».
« En Sicile, la chercheuse Georgia Mirto arpente les cimetières à la recherche des tombes des disparus... »
« Un sweat à capuche, une ceinture, un pantalon, et dans les poches les restes d'une lettre d'amour et quelques photos intactes. Quelle est l’histoire de celui que Cristina Cattaneo et son équipe nomment le "numéro 387" ? »
« Pendant trois ans, Madeleine Leroyer suit pas à pas les avancées de cette (en)quête, qui tente de donner quelques contours à la catastrophe, point aveugle de la culpabilité occidentale, traumatisme en creux pour ceux qui essaient de la penser, parfois indicible pour ceux qui l’ont vécue ». Une catastrophe dont les responsables sont les trafiquants d'êtres humains, les dirigeants politiques, souvent corrompus, d'Etats quittés par ces "migrants", etc. Quid du rôle d'ONG qui vont chercher, et non sauver, les "migrants" sur des bateaux affrétés par les enrichis de ce commerce lucratif ?
« À partir de fragments récupérés, de rencontres avec les familles et des témoignages de survivants, l’équipe de chercheurs reconstitue un puzzle aussi macabre que nécessaire, au bout du courage et de la patience. »
"Notre condition d’être civilisé se mesure à la façon dont nous traitons les morts, confie Georgia Mirto. Leur rendre justice, c’est servir les vivants." Un vœu d’une dignité absolue, dont ce film sensible et pudique se montre à la hauteur ».
« En Italie, une équipe de chercheurs tente de restituer leur identité au millier de migrants morts lors d'un naufrage en avril 2015, au large de la Libye. Numéro 387 − Disparu en Méditerranée retrace cette enquête au-delà de l'indicible. Entretien avec sa réalisatrice, Madeleine Leroyer. Propos recueillis par Raphaël Badache. »
« Pourquoi avez-vous décidé de réaliser ce documentaire ?
Madeleine Leroyer : Le point de départ remonte à 2015. À cette époque, les naufrages de migrants et leurs bilans sont presque quotidiens. Or quand on réduit les morts à des chiffres, on les vide de leur dignité, de leur identité et de leur connexion avec les vivants. Je me suis donc demandé ce qu'il advenait d'eux. C’est ainsi qu’avec la coautrice du film, Cécile Debarge, nous avons découvert le travail de ces anthropologues légistes, en Italie.
L'une d'entre eux explique qu'en observant ces morts une image très nette apparaît. Quelle est-elle ?
Les objets que l'on filme – ces bijoux, bulletins de notes, permis, photos, lettres – témoignent d'une jeunesse qui part sur les routes. Des images terrifiantes. Cette femme médecin l'exprime parfaitement : c'est l'éloquence des morts. C'est comme regarder une photographie de leurs espoirs, et, dans le même temps, un élan complètement brisé. Voir cette jeunesse dans des cercueils, seule, sans identité, sans plus personne pour l’accompagner est choquant. Toutes ces vies fichues, cette solitude...
Le film s'intéresse donc au "numéro 387", dont il ne reste plus que des ossements et une lettre d'amour. Pourquoi lui ?
Pour cette lettre justement, si forte. On a là un jeune homme sur les routes du monde, porteur d’une lettre d'amour. Il n'est ni le premier, ni le dernier, et pourtant, dans son dénuement, dans sa grande fragilité, mais aussi dans son élan, il symbolise tous ces morts, tous ceux de la Méditerranée. Il est celui dont il reste si peu et dont la puissance est pourtant la plus forte.
Vous vouliez le faire exister à nouveau ?
S'il y a incarnation, il y a possibilité de s'identifier. Dans les médias, soit on ne traite pas des migrants, soit on le fait de façon misérabiliste, en les réduisant à leur statut de "pauvres réfugiés". On oublie leur dimension d'individus. Ce documentaire veut convoquer la vie, le mouvement, le moteur de leur exil et les rêves.
Vous développez également une réflexion sur une crise de civilisation…
On parle souvent de "crise migratoire". Je refuse ce terme. Selon moi, nous traversons une crise de nos sociétés, une crise de l'accueil. La tragédie méditerranéenne fait rupture dans notre civilisation. L'histoire ne veut pas se regarder en face et le film nous confronte à ce qui nous fait mal et nous gêne. N'oublions pas qu'anthropologiquement, on étudie aussi une société à travers ses rites funéraires, à travers la façon dont elle traite les morts et leur rend hommage. Or, on voit ce qu'il se passe dans le berceau de l'une des plus grandes civilisations du monde…
Votre documentaire montre aussi combien il est difficile de redonner une identité à ces morts : manque de moyens et de volonté politique. Le bricolage est-il la seule solution ?
Effectivement, ce terme de "bricolage", je ne le renie pas. Il n'existe pas de procédures établies et bien rodées. Les Européens ne réagissent pas, l'Italie a ses priorités budgétaires, et même pour le Comité international de la Croix-Rouge, cette question n'est pas prioritaire, la migration ne relevant pas du conflit armé. Clairement, il n'y a pas de baguette magique. Il faudrait mettre en place une chaîne humaine sur les différents continents − ici une chercheuse, un réfugié militant, là un médecin légiste, un paysan du Sénégal − et que tout le monde s'associe pour retrouver l'identité de ces morts et, ainsi, faire reculer l'oubli et ce deuil impossible. »
Article paru dans ARTE Magazine en août 2020
« Sept ans après la tragédie du naufrage de migrants en Méditerranée, le 18 avril 2015, la réalisatrice Madeleine Leroyer fait le point sur l’identification des victimes et alerte sur le désastre d’une politique migratoire européenne coûteuse en vies humaines. Propos recueillis par Sylvie Dauvillier. »
Madeleine Leroyer : La quête continue. Les équipes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont pu reconstituer en partie la liste des passagers. On sait aujourd’hui qu’ils étaient plus de 1 000, et environ 500 noms ont été retrouvés. Il s’agit, de "réponses partielles", qui n’ont pas valeur de certificat de décès, en l’absence d’identification formelle par recoupement ADN. La tâche s’avère d’autant plus difficile que le bateau n'a été renfloué qu’un an après le drame et que les victimes sont originaires d’une quinzaine de pays. Or plus on intervient rapidement après un naufrage, plus on multiple les chances d’établir la liste des disparus, comme s’y emploie actuellement le CICR au large de l’Espagne, où la "route des Canaries" fait à nouveau un grand nombre de morts – plus de 2 000 depuis début 2022. Cela permet déjà aux familles, abreuvées de fausses informations par les réseaux criminels, d’entamer enfin un deuil jusqu’ici impossible. Aujourd’hui, si les équipes du CICR et les scientifiques tentent d’agir plus vite après ces catastrophes pour apporter des réponses, il n’existe toujours pas de volonté politique au niveau européen. Si ce n’est celle, policière, d’Interpol, qui voit là l’opportunité de centraliser des informations sur des migrants, dans une logique sécuritaire, à rebours d’un agenda humanitaire...
Votre documentaire reste d’une criante actualité…
J’aimerais qu’il soit daté, mais il n’a pas pris une ride. Selon le décompte de l’ONG néerlandaise United for Intercultural Action, 48 647 personnes sont mortes aux frontières de l’Europe depuis 1993, et ce, malgré la mise en œuvre d’opérations de sauvetage citoyennes et, dorénavant, le survol de petits avions au-dessus de la Méditerranée. Conduite avec la complicité active des États africains, la politique désastreuse de l’Union européenne se poursuit et se durcit, avec l’argent des contribuables. Alors que l’ingéniosité des passeurs ne connaît pas de limites, l’Europe vit toujours dans l’illusion, au coût humain exorbitant, d'être une forteresse, et dans le fantasme, démenti par les statistiques, de hordes déferlantes. Ce documentaire apporte une petite contribution en rappelant la singularité de chacune des victimes de cette politique.
Comment ce film continue-t-il à vivre ?
Nous avons imaginé une campagne "Un nom pour chacun" qui l’accompagnerait, afin d’encourager les efforts d’identification et de rappeler le droit des familles à savoir. Le film a ainsi vocation à circuler le plus largement possible, au-delà des circuits classiques de la télévision et des festivals. Nous avons organisé plus de 150 projections associatives en Europe, malgré le Covid. Surtout, en juin, nous l’avons diffusé en itinérance au Sénégal – doublé en wolof et bambara –, avec Boza Fii, une association de "migrants de retour", qui, après des années de tentatives de traversées, sont revenus au pays avec l’objectif de sensibiliser et d’assister les familles dans leurs recherches.
Prévoyez-vous d’autres caravanes de ce type ?
Nous envisageons de dupliquer l’opération au Sénégal puis dans d’autres pays, avec l’idée qu’elle soit toujours portée par la société civile, pour que le film s’adresse à ceux qui sont concernés. Au Sénégal, les citoyens commencent à se mobiliser sur la question des morts et des disparus, en marge des discours convenus des autorités et d’autres organisations, qui tentent de dissuader ceux qui sont tentés par la migration illégale sans proposer ni alternatives ni solutions. Car d’un côté, il y a cette perte tragique de milliers de vies, et de l’autre, le film est projeté dans une salle de classe, la seule en bon état, financée par une diaspora dont les moyens ne peuvent que renforcer la tentation des candidats au départ… Avec neuf projections, appuyées par le projet de cinéma itinérant Mobi Ciné Sénégal, cette caravane des disparus a ainsi suscité de formidables débats, toutes générations confondues, des anciens aux plus jeunes, déjà prêts au départ... »
« Numéro 387 - Disparu en Méditerranée » de Madeleine Leroyer
France, Belgique, 2019, 62 min
Coproduction : ARTE France, RTBF, Little Big Story, Stenola Productions, Graffiti Doc
Co-écrit avec Cécile Debarge
Sur Arte le 17 août 2022 à 01 h 50
Disponible du 09/08/2022 au 14/10/2022
Visuels : © Little Big Story, Stenola Productions, Graffiti Doc
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