Réalisée le 21 mars 2022, mon interview sera diffusée sur Radio Chalom Nitsan (RCN) le 24 mars 2022, dans le cadre d'Israël d'hier et d'aujourd'hui, émission animée par André Barmo'ha. Thèmes évoqués : l'exposition Juifs d'Orient à l'Institut du monde Arabe, le 36e diner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), la guerre en Ukraine.
Mon interview par Radio Chalom Nitsan du 25 mars 2010Mon interview par Radio Chalom Nitsan le 25 février 2022 sur la pétition sur le rapport d’Amnesty International, « Portraits de France » et « Samouni Road »
« Il y a mille façons d'informer. Il n'y en a qu'une pour dire la vérité »... Radio Chalom Nitsan émet de Nice. Cette "radio de la communauté Juive de la Côte d'Azur" dispose d'un site Internet, d'un compte Facebook, et d'une chaine Youtube.
Dans le cadre d'Israël d'hier et d'aujourd'hui, émission « sur l'actualité d'Israël et la géopolitique du monde » animée par André Barmo'ha qui laisse ses invités s'exprimer librement, j'évoquerai le procès des accusés du meurtre antisémite de Mireille Knoll.
On peut écouter les interviews en live et sur divers supports. Diffusions de l'Émission (HD)
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"Juifs d'Orient"
En 2021-2022, l’IMA (Institut du monde Arabe) a présenté l'exposition "Juifs d'Orient. Une histoire plurimillénaire".
Malgré un Commissariat scientifique constitué d'historiens, force est de constater des omissions historiques - antijudaïsme islamique, collaboration de dirigeants arabes avec les Nazis -, des définitions édulcorant la dhimmitude, l'absence de textes décrivant ce statut cruel, l'explication de l'exil de près d'un million de Juifs du monde arabo-musulman comme résultant d'un plan programmé par des dirigeants arabes en réaction au vote onusien de partage de la Palestine mandataire, etc.
Vêtements brodés, ustensiles, affiches, vidéos de témoignages... Paradoxalement, malgré tous ces objets présentés dans l'exposition, ces Juifs longtemps dhimmis ne sont pas incarnés, leur voix est tue. Pourtant, « L’exil au Maghreb. La condition juive sous l’islam 1148-1912 » de Paul B. Fenton et David G. Littman rassemble, en une anthologie remarquable, des textes de visiteurs au Maroc et en Algérie. Leurs témoignages offrent un tableau bouleversant de ces juifs soumis à la dhimmitude, statut des non-musulmans en "terre d'islam" conquise par le djihad. Pourquoi n'avoir pas présenté dans l'exposition un extrait d'un de ces témoignages ?
Ce récit rend inintelligible la situation contemporaine - djihad, Etats ou territoires judenrein (Afghanistan, Libye, Gaza...) - et cadenace des mémoires familiales qui ne peuvent plus être dites et transmises.
Lors de l'inauguration de l'exposition, le Président de la République Emmanuel Macron a prononcé un discours centré sur l'éloge de l'islam et a notamment évoqué le "futur Institut français d’islamologie a démarré depuis octobre sous le pilotage de la philosophe Souâd Ayada". Une instrumentalisation politique de cet évènement culturel, et un certain dédain pour le Judaïsme.
Ce narratif « islamiquement correct », véhiculant souvent le mythe al-Andalus, est agréé par les dirigeants politiques et d’organisations juives français. Navrant et inquiétant.
Seuls, les essayistes Bat Ye'or et quelques autres ont offert, par leurs recherches, écrits ou déclarations, aux dirigeants d'organisations juives et aux universitaires l'opportunité historique de se libérer de ce narratif jugulant. Mais ils ont affronté le rejet, le mépris et des boycotts, ont été ou demeurent marginalisés, voire haïs parce qu'ils ont exercé leurs libertés de pensée et d'expression pour dire l'Histoire.
Avant les accords d'Abraham, il était déconseillé d'évoquer les sujets sensibles litigieux avec le monde islamique pour ne pas offenser les sensibilités musulmanes. Après ces accords, nul ne les évoque pour ne pas perturber un processus de paix.
Mais alors quand l'Histoire des Juifs sous l'islam pourra-t-elle être dite ?
Le dîner du Crif
Le 24 février 2022, a eu lieu à Paris le 36e Dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) au cours duquel le Président du Crif, Francis Kalifat, a lu un discours aux questions pertinentes. Quant au Premier ministre Jean Castex, représentant le Président de la République Emmanuel Macron, a lu celui problématique du Chef de l’Etat éludant des remarques justifiées de Francis Kalifat et adressant une fin de non recevoir aux demandes visant notamment une stratégie de lutte ciblant l'antisémitisme.
Le Crif, au nom de la République et sans présenter ses critères de choix, avait refusé d’inviter deux candidats à l'élection présidentielle qu’il considérait comme « extrémistes » : Eric Zemmour, victime d'une campagne de haine, et Marine Le Pen, candidats respectivement de Reconquête ! et du Rassemblement national. Mais il avait invité Yannick Jadot, candidat EELV malgré son soutien au BDS contre Israël, malgré ses propos antisémites (Eric Zemmour, "Juif de service pour les antisémites"). Ce qui avait suscité une polémique.
Quelques heures avant ce diner, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait twitté : « A la demande du Président de la République, je vais demander la dissolution du collectif "Palestine Vaincra", et du "Comité Action Palestine", pour appel à la haine, à la violence et à la discrimination et provocation à des actes terroristes. » Pourquoi ce ministre n'a-t-il pas dissout l'une des deux plus importantes organisations anti-israéliennes qui, en plus prône le boycott d'Israël : EuroPalestine ? Un acte pénalement sanctionné, mais bénéficiant d'une mansuétude politique et souvent aussi judiciaire.
Après un hommage au professeur Ady Steg, Francis Kalifat a rappelé . "En 2021, le Ministère de l’Intérieur et le SPCJ ont recensé 589 actes et menaces antisémites, en hausse de 75% par rapport à 2020. 73% de la totalité des actes antireligieux visent des Juifs. Voilà la réalité que vit moins de 1% de la population de notre pays... Aucune institution n’est préservée."
Francis Kalifat a demandé que le gouvernement adopte une « stratégie spécifique et ciblée de lutte contre l'antisémitisme », alors que ce fléau est toujours associé au racisme dans des plans globaux moins efficaces et que la "Commission européenne a construit une stratégie spécifique de lutte contre l’antisémitisme. Elle y encourage chaque Etat-membre à adopter une stratégie nationale sur ce sujet d’ici fin 2022."
Dans son discours lu par le Premier ministre Jean Castex, le Président de la République a justifié le "soutien absolu" de la France à l'Ukraine et a éludé les demandes du Président du Crif. Il a affirmé « Jérusalem capitale éternelle du peuple juif », donc pas celle indivisible de l'Etat d'Israël. Et un Etat, et non un peuple, a une capitale, souvent la ville où siègent les institutions politiques nationales. Le Président Emmanuel Macron n'a pas expliqué le vote de la France à l'ONU "Pour" la résolution sur l’« esplanade des mosquées », donc éliminant la désignation juive « mont du Temple » à Jérusalem. Il a évoqué les Commissions ou Missions parlementaires créées en réponse à des problèmes de haine, telle celle chargée de la lutte contre les actes anti-religieux. Bref, un satisfecit général.
A entendre les rares applaudissements ayant ponctué les discours présidentiels de deux dirigeants en fin de mandats, essentiellement celui de Francis Kalifat, ces discours ont déçu les convives.
C'est cette faillite morale - écart entre les propos et les actes, abandon des Français juifs spoliés par le "gouvernement des juges" - qui signe le déclin d'organisations parangons de vertus juives ou républicaines, et dénuées de toute stratégie efficace.
A noter les louanges du discours du Président Emmanuel Macron par Arié Bensemhoun, directeur exécutif France d'ELNET (European Leadership Network) France et consultant en communication et en relations publiques. De même, dans sa chronique hebdomadaire sur Radio J le 22 mars 2022, cet ancien dentiste a loué en le citant abondamment le discours similaire du Président Emmanuel Macron lors de la cérémonie à Toulouse du 20 mars 2022 à la mémoire des victimes juives du terrorisme islamiste : Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de judaïsme, et ses deux fils, Arye, 5 ans, et Gabriel, 4 ans, ainsi que Miriam Monsonego, la fille âgée de 8 ans du principal de l’établissement scolaire, le rab Yaacov Monsonego.
Plus de vingt ans après, le nombre d'actes antisémitismes perdure à un niveau élevé et la parole du Crif n'est pas écoutée.
Quel est l’intérêt de ce dîner coûteux qui est soit instrumentalisé par le Président de la République-bla-bla-bla ou son Premier ministre, soit la manifestation d’un dialogue de sourds qui cache mal un désarroi de dirigeants communautaires et l’indifférence de plus en plus dédaigneuse du pouvoir exécutif ?
Le discours du Président Emmanuel Macron se situe dans la lignée de ses discours lors de l'inauguration du Centre européen du Judaïsme et de l'exposition sur les Juifs d'Orient à l'Institut du monde Arabe, révélant son ignorance sur le Judaïsme, son éloge de l'islam sanctuarisé, voire un manque de courtoisie révélé par un dédain à peine masqué.
En 2022, le rideau est tombé. Rien à attendre.
La guerre de la Russie en Ukraine
28 février 2022 : Le Président de la République Emmanuel Macron a évoqué aux Armées « nos engagements opérationnels ».
1er mars 2022 : Bruno Lemaire, ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé que la France va « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie… Nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe ». Mais, après la déclaration du Premier ministre russe Dmitri Medvedev – « N’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles », Bruno Lemaire a reconnu que son mot « guerre était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade ».
Le Premier ministre Jean Castex a envisagé un hypothétique « engagement militaire ».
La présentation en France du conflit, par les politiques et les médias, appellent quelques remarques :
1. Contrairement aux allégations de certains, la France n'est pas en guerre.
« La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement » (art. 35 de la Constitution de 1958).
L’élection présidentielle aura lieu les 10 et 24 avril 2022. Le Président de la République Emmanuel Macron se montre en chef de guerre blessant son homologue russe Vladimir Poutine et médiateur pour un cessez-le-feu. Le "en même temps" macronien sans aucun résultat.
Quels parlementaires autoriseraient une guerre, et ce, à quelques semaines de la fin d’un mandat présidentiel impopulaire ?
Ce serait inédit sous la Ve République.
2. Des rapports parlementaires ont alerté depuis des années sur les carences des armées françaises en raison d’économies budgétaires : stock de munitions épuisé au bout d’une semaine, etc.
Mais les va-t-en-guerre veulent entrainer la France dans ce confit !?
3. Le Président Vladimir Poutine négociera quand il aura atteint ses objectifs qui excluent un affrontement avec l’OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique nord).
Il dispose de moyens importants de rétorsion et n’est pas isolé sur la scène internationale.
4. Comme durant la pandémie de coronavirus, l’Union européenne (UE) a outrepassé ses compétences : elle a empiété, sans réaction d’Etats membres, sur les souverainetés nationales - censure annoncée par l’UE de médias russes, livraison d’armes à un belligérant – et ne peut plus intervenir en médiateur neutre pour négocier un traité de paix.
5. L’UE n’a rien fait quand l’Ukraine bombardait depuis 2014 l’est de son territoire peuplé de Russophones, notamment le Donbass. Pourquoi intervient-elle maintenant ?
6. Plus le conflit durera, plus les intérêts de l’Allemagne, qui domine l’UE et ceux d’autres Etats membres vont diverger.
7. L’UE agit en empire face à 2 Etats-Nations. What’s next?
Et elle accroit sa dépendance envers des Etats-Unis affaiblis, au jeu trouble.
8. Des Etats européens n’ont pas envisagé sérieusement leur stratégie de défense face à leurs ennemis et ont gardé l’OTAN inadaptée face au djihad car la Turquie en est un Etat membre.
9. Le New York Times a relaté « le ralliement de militants islamistes aux bataillons d’extrême droite et néo-nazis d’Ukraine pour combattre les rebelles russophones dans l’est de l’Ukraine ». Des miliciens islamistes souvent tchétchènes et criant « Allah Aqbar ! »
Les armes de l’UE risquent-elles d’être récupérées par ces milices ou les retrouvera-t-on dans le « marché noir » des armes ? Ou certaines seront-elles utilisées lors d’attentats terroristes en France ou ailleurs ?
Dans les années 1930, nazis et islamistes s’étaient alliés, et durant la Deuxième Guerre mondiale, le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husseini soutenait Hitler et encourageait avec succès des musulmans à combattre le communisme, à tuer des Juifs...
Un des objectifs du Président Poutine est d’« arriver à une dénazification de l'Ukraine ».
10. Les médias n’ont généralement pas éclairé leur public : acceptation de futures censures de médias russes, « experts de plateaux » et « intellectuels de salons », absence de perspective historique, minoration du non-respect des engagements pris par l’OTAN envers des dirigeants russes et des accords de Minsk, etc.
11. L'Allemagne se réarme sans susciter de réactions incitant à la prudence.
12. La Russie, qui a conçu des plans de propagande anti-israéliens, a du mal à faire entendre sa voix pour contrecarrer la propagande ukrainienne. Elle recourt aux réseaux sociaux pour démonter des fake news.
Exemple : le 2 mars 2022, le Président Volodymyr Zelinski a allégué que le monument érigé à la mémoire des victimes du massacre de Babi Yar avait été bombardé par l'Armée russe - "Vous êtes en train de tuer des victimes de l'holocauste pour la deuxième fois" - qui avait visé en fait un bâtiment d'une télévision de Kiev. Et une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux montrant un bombardement sur un immeuble.
Quelques heures après, un journaliste israélien s'est fait photographié devant ce monument intact.
Peu après, le Président Emmanuel Macron a évoqué ce bombardement pour accuser faussement la Russie d'attenter à la mémoire de la Shoah. Cette fake news a de nouveau été énoncée comme vérité par le Président ukrainien lors de son discours devant la Knesset le 20 mars 2022.
Elle se trouve face à des Ukrainiens qui utilisent, comme des Palestiniens, des boucliers humains.
Curieusement, les dirigeants d'organisations juives ne perçoivent pas la propagande ukrainienne. Comme si le combat contre Pallywood avait été peu compris par eux.
13. L'émotion, et non la raison, domine les commentaires soutenant une escalade belliciste et des mesures punitives envers la Russie et ses ressortissants.
Ce qui induit des dégâts économiques en France et dans d'autres pays européens, mais pas aux Etats-Unis qui, grâce au Président Donald Trump ont assuré leur indépendance énergétique.
14. Le Président Volodymyr Zelensky a une part de responsabilité dans cette escalade : il incite les Etats occidentaux à intervenir davantage dans un conflit qu'il a contribué à faire naître en souhaitant adhérer à l'OTAN. La géographie dicte la diplomatie.
Dans ses discours devant les parlements, il a instrumentalisé la Shoah et des faits historiques spécifiques à chaque Etat : la bataille de Verdun en France, etc.
Il aspire à des boycotts généralisés de la Russie sans aucune conscience des graves conséquences économiques : dépendance au gaz ou à des produits russes, chômage en raison d'arrêts d'approvisionnements, poursuite de la hausse du prix de l'énergie, etc.
15. Aucune raison de se réjouir du système européen de sanctions car, à l'initiative de certains Etats de l'UE, il pourrait être appliqué contre l'Etat d'Israël.
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