Arte diffusera le 3 janvier 2021 « La main du diable » (Die Teufelshand), film fantastique de Maurice Tourneur. « Un peintre médiocre reçoit pour talisman une main coupée, qui lui porte chance mais le voue à la damnation... D'après la nouvelle "La Main enchantée" de Gérard de Nerval, un conte fantastique tourné par Maurice Tourneur durant l'Occupation avec un Pierre Fresnay fascinant. »
Brigitte Bardot
« L’ami Fritz » par Jacques de Baroncelli
Léon Barsacq (1906-1969) : « Maquettes de décors de films »
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Marcel Carné (1906-1996)
Les Enfants du Paradis, l’exposition
Eddie Constantine (1917-1993)
Lemmy Constantine
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Sami Frey
« 1940 - Main basse sur le cinéma français » de Pierre-Henri Gibert
Serge Gainsbourg (1928-1991)
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« La graine et le mulet » d'Abdellatif Kechiche
Diane Kurys
Jean-Pierre Mocky (1929-2019)
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Jeanne Moreau (1928-2017)
Bernard Natan (1886-1942)
« Charles Pathé et Léon Gaumont. Premiers géants du cinéma » par Emmanuelle Nobecourt
Des studios Pathé-Albatros à l’Espace Albatros
Les Studios Éclair de 1907 à 2007
Tournages Paris-Berlin-Hollywood 1910-1939
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« Mumu » de Joël Séria
Simone Signoret (1921-1985)
Simone Simon (1911-2005)
Robert Siodmak (1900-1973)
L'enfance de... Danièle Thompson
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"En 1940, le Ministère de la propagande nazie crée la Continental-Films. Société de production française financée par le régime allemand, cette structure a pour objectif de produire des œuvres distrayantes et contrôlées par l’occupant. Le tristement célèbre Joseph Goebbels, en charge de la propagande, déclarera avoir fondé le studio pour y produire des « films légers, vides, et si possibles stupides » ! Autrement dit, un moyen d’occuper les esprits et de limiter toutes formes de résistance. A la tête du studio, il nomme Albert Greven. Ancien militaire allemand et admirateur de la culture française, Greven jouera un rôle particulier dans les productions de la Continental. Il est évident que si le contrôle voulu par Goebbels est bien mis en place, le caractère ‘stupide’ des films ne sera jamais développé par Greven. Entre 1941 et 1944, la Continental produit une trentaine de longs métrages de qualité dont certains sont devenus des classiques (on pense notamment au Corbeau de Clouzot). Ces films sont pour la plupart réalisés par des artistes de talent parmi lesquels Henri-Georges Clouzot, Henri Decoin, Christian-Jacque ou Maurice Tourneur. Dans ce contexte particulier, il est important d’éviter l’amalgame entre ces films et l’idéologie fasciste. S’ils sont produits et contrôlés par les Nazis, ils n’en deviennent pas pour autant des films de propagande. D’ailleurs, seuls trois d’entre eux ont été interdits à la Libération car jugés proches du régime de Vichy." (DVDClassik.com)
« Un homme arrive un soir dans une auberge de montagne remplie de touristes. Il a la main gauche gantée et un coffret sous le bras. Lorsqu’après un orage et une panne de courant la lumière revient, le coffret a disparu. Désespéré, Roland Brissot entreprend de raconter son incroyable aventure. Il y a un peu plus d'un an, il n'était encore qu'un peintre raté. Un jour, un restaurateur italien lui vend un talisman censé lui apporter bonheur et succès : une main coupée, enfermée dans un coffret. Mais il doit respecter une condition : la revendre dans un délai d'un an, sous peine d'être damné... Rapidement, Roland Brissot devient célèbre (ses toiles, signées Maximus Léo, se peignent toutes seules !), fait fortune et épouse celle dont il est épris. Mais sa réussite lui fait oublier l'échéance fatidique. Un petit homme vêtu de noir lui rappelle qu'en achetant la main momifiée il a vendu son âme au diable... »
« Un acteur habité (Pierre Fresnay, comme toujours extraordinaire), une inquiétude orchestrée par des cadrages et des décors proches de l'expressionnisme, une ambiguïté savamment entretenue entre cauchemar et banalité : produit sous l'Occupation par la Continental Films, créée par Goebbels et financée par des capitaux allemands, ce drame faustien répond en apparence à la mission de divertissement assignée à l'entreprise par les autorités nazies ».
« Mais une part de l'angoisse distillée par le film reflète aussi l'époque qui l'a vu naître, d'autant que deux résistants y ont travaillé : le scénariste juif Jean-Paul Le Chanois et l'assistant à la mise en scène Jean Devaivre, que Bertrand Tavernier choisira comme héros de son film "Laissez-passer". C’est lui qui acheva le tournage à la place de Maurice Tourneur, après que l'épouse du cinéaste eut été séquestrée par les Allemands. »
Le films peut aussi s'analyser en une allégorie exhortant les Français à ne pas collaborer avec l'occupant nazi. "Le pacte avec le diable apparaît comme l'équivalent du pacte entre certains français et l'Allemagne Nazie. On pense alors au gouvernement de Vichy, qui était un gouvernement de collaboration. Cette hypothèse est renforcée par le fait que l'avant-dernier propriétaire de la main soit d'origine italienne et que l'Italie était un allié de l'Allemagne Nazie. On peut voir dans le film un combat entre le Bien et le Mal que l'on peut étendre, étant donné la période, à la résistance et au nazisme. En effet, Ange le serveur du restaurant tente de dissuader Roland d'acheter le talisman. Grâce à son nom biblique, on comprend qu'il est du côté du Bien et qu'il tente d'aider Roland contre le diable". (Erin)
"Le film effraie une partie du public, c’est uniquement par identification au héros. Le pacte scellé par Roland Brissot (le héros) avec le Diable est le moteur de l’intrigue et de l’angoisse du spectateur. Plus le drame progresse, plus le destin de notre héros semble inéluctable et tragique. A l’instar de son fils (Jacques Tourneur), le cinéaste ne fait que suggérer la peur. La scène ou Roland Brissot se rend chez une femme pour se faire lire les lignes de sa main est représentative de ce parti pris artistique. Lorsqu’elle regarde sa paume, la caméra cadre ses yeux pris de panique puis son mouvement de recul. Ce n’est pas la main qui fait peur mais le sentiment de panique qu’elle provoque chez ce personnage ! Il faut toutefois noter qu’une scène représente l’horreur de façon équivoque: lorsque le restaurateur vend le coffre à Roland Brissot, il lui montre son contenu. Un plan pendant lequel on voit la main coupée se mettre à bouger. Mais ce plan quelque peu farfelu et qui suscita l’effroi dans certaines salles de cinéma n’a pas été filmé par Tourneur. C’est Jean Devaivre qui en est l’auteur et, pour l’anecdote, c’est sa propre main que l’on voit dans le coffre !", a analysé François-Olivier Lefèvre (DVDclassik).
« La main du diable » de Maurice Tourneur
France, 1942, 1 h 17
Auteur : Gérard de Nerval
Scénario : Jean-Paul Le Chanois
Production : Continental Films
Producteurs : Maurice Tourneur, Alfred Greven
Distribution France : Films Sonores Tobis
Image : Armand Thirard
Montage : Christian Gaudin
Musique : Roger Dumas
Avec Pierre Fresnay (Roland Brissot), Josseline Gaël (Irène), Noël Roquevert (Mélisse), Guillaume de Sax (Gibelin), Pierre Larquey (Ange), Antoine Balpêtré (Denis), Georges Chamarat (Duval)
Sortie en France : 21/04/1943
Sur Arte le 3 janvier 2021 à 23 h 40
Visuels :
Pierre Fresnay (Roland Brissot) et Noël Roquevert (Mélisse) dans le film de Maurice Tourneur " La main du Diable"
Pierre Fresnay (Roland Brissot) dans le film de Maurice Tourneur " La main du Diable"
Pierre Fresnay (Roland Brissot) et Josseline Gaël (Irène) dans le film de Maurice Tourneur " La main du Diable"
© Gaunet
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