Charlotte Perriand (1903-1999) est une architecte et designer pionnière, ainsi qu’une photographe française formée à l’Union centrale des arts décoratifs. Proche du Parti communiste dans les années 1930, sensible à un urbanisme social, elle a puisé son inspiration notamment au Japon et optimisé des aménagements de petits espaces. Arte diffusera le 21 novembre 2021 « Charlotte Perriand, pionnière de l'art de vivre » (Charlotte Perriand - Pionierin des Alltagsdesigns) de Stéphane Ghez.
En 1998, Charlotte Perriand a publié son autobiographie « Une vie de création » (Odile Jacob, 1998).
« Charlotte Perriand fait partie de ces créateurs qui ont marqué le XXe siècle. Luttant farouchement dès 1927 contre les Arts décoratifs, elle a été avec Le Corbusier le précurseur de l’architecture d’intérieur. Nous lui devons une nouvelle approche de l’art d’habiter, ouverte, faite de jeux et de flexibilité, toujours en rapport harmonieux avec l’homme et son milieu. »
« Dans cette autobiographie, elle nous fait partager le destin d’une femme hors du commun qui a toujours su concilier une extraordinaire exigence de rigueur avec un amour de la vie, de la nature et de la liberté. »
De 1967 à 1986, Charlotte Perriand contribue à l'élaboration de l'architecture moderniste et les intérieurs d'appartements de la station d'altitude Les Arcs (vallée de la Tarentaise, Savoie). "Des modules pré-fabriqués pour les cuisines et les salles de bains, aux bâtiments très intégrés dans le paysage alpin, elle a presque carte blanche. L'intérieur des appartements se veut minimaliste, et les grandes baies vitrées permettent de donner sa juste place à la montagne". Les Arcs ont été distingués par le Label « Patrimoine du XXe siècle », "créé par le ministère de la Culture et de la Communication en 1999 afin de valoriser le patrimoine architectural et urbain de ce siècle".
« Charlotte Perriand, pionnière de l'art de vivre »
Arte diffusera le 21 novembre 2021 « Charlotte Perriand, pionnière de l'art de vivre » (Charlotte Perriand - Pionierin des Alltagsdesigns), documentaire de Stéphane Ghez.
« Designer et architecte, Charlotte Perriand est une grande créatrice du XXème siècle. Femme libre et engagée, elle a dessiné des meubles révolutionnaires devenus aujourd’hui des icônes du design contemporain. De ses combats avec l’avant-garde et Le Corbusier dans les années 1930, à sa découverte du Japon, ce film nous fait entrer dans l’intimité d’une militante de la modernité, d’une pionnière de l’art d’habiter. »
« Portée par une vision sociale et avant-gardiste de l'architecture, Charlotte Perriand a révolutionné l'aménagement intérieur et dessiné des meubles iconiques. Ce documentaire en forme de carnet de bord nous plonge dans l’intimité d’une vie de passion et de création. »
« Disparue en 1999, la designer, architecte et urbaniste Charlotte Perriand a marqué le XXe siècle ».
« À 24 ans, cette fonceuse frappe à la porte de l'atelier de Le Corbusier, qu'elle appellera bientôt "Corbu", attirée par ce chaudron transdisciplinaire, où bouillonnent des talents venus du monde entier ». Elle est chargée de « l'équipement de l'habitation ».
En 1929, René Herbst, Pierre Chareau, Eileen Gray et Charlotte Perriand fondent l'Union des artistes modernes (UAM) présidée par Mallet-Stevens. Elle se tient au courant des créations des ateliers de Jean Prouvé à Nancy, des architectes Paul Nelson ou l'atelier Lagneau-Weill-Dimitrijevic (LWD). En avril 1929, la revue londonienne The Studio publie le manifeste « Bois ou Métal ».
En 1931-1933, Charlotte Perriand contribue "avec l'agence de Le Corbusier à l'équipement de la Cité-refuge de l'Armée du salut et du Pavillon suisse de la cité universitaire, à Paris. Avec Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Louis Sognot et René Herbst, elle présente La Maison du jeune homme à l'exposition universelle de 1935 de Bruxelles", en Belgique.
Proche du Parti communiste dans les années 1930, elle est sensible à un urbanisme social dans un Paris caractérisé par des îlots insalubres..
« D'un tempérament volcanique, elle claquera" la porte de l'agence de son ami Le Corbusier "dix ans plus tard à l'issue d'une collaboration orageuse mais fructueuse ».
« En mission au Japon en 1940, elle découvre avec fascination une philosophie et un art de vivre dépouillés, inspirés du bouddhisme zen ».
Elle optimise des aménagements de petits espaces - placards sous l'escalier menant à la mezzanine - et ouvre la cuisine bar sur le salon afin que la femme ne soit plus isolée, enfermée dans sa cuisine, et puisse participer à la vie sociale dans le salon ou la salle à manger.
« De son amour de l'alpinisme à la conception de la station des Arcs, en passant par son invention des meubles en kit ou sa participation à l'édification de la Cité radieuse à Marseille, occasion d'un rabibochage avec "Corbu", ce film, en forme de carnet de bord, détaille ses nombreux combats pour révolutionner l'habitat et leurs répercussions sur la vie quotidienne des femmes et des classes populaires.
« Tout au long de sa vie, cette amoureuse du vide, dont la vocation est née en voyant le décor dénudé d'un hôpital, n'aura de cesse d'optimiser l'espace et de réinventer l'aménagement intérieur pour le rendre aéré, facile à vivre et accessible au plus grand nombre ».
« Ses meubles, gracieux et ingénieux, comme la délassante chaise longue basculante, inspirée des postures de campeurs au repos, sont devenus des icônes du design ».
« Ponctué d'extraits de ses mémoires, et d'entretiens audio ou vidéo, où, d'une voix rieuse et gouailleuse, Charlotte Perriand se raconte, ce documentaire nous plonge dans l'intimité créatrice d'une femme épicurienne, audacieuse et passionnée et nous fait saisir avec beaucoup d'élégance l'inventive épure des créations de cette figure de l'avant-garde. »
« Design signé Perriand »
« Design signé Perriand » est une Websérie d’Émilie Valentin.
« À l'occasion de l'exposition à La Fondation Louis Vuitton, le design avant-gardiste de Charlotte Perriand est mis en lumière à travers 8 de ses créations ».
« Son œuvre continue d’influencer nos contemporains qu’ils soient journalistes, showrunners, humoristes, architectes ou artistes. »
« Ils/elles présentent chacun un objet iconique ou une architecture particulière qui ont révolutionné le quotidien ».
« Chaise "Ombre", bibliothèque "Tunisie", bureau "Boomerang"… Une websérie qui s’empare d’un objet du quotidien emblématique de la géniale designer en invitant une personnalité (Augustin Trapenard, Nora Hamzawi...) à le commenter. »
« Architecte et designer visionnaire, Charlotte Perriand livre dans le documentaire sensible de Stéphane Ghez sa philosophie de l’habitat et de l’aménagement intérieur. Paroles d’une authentique humaniste. Par Benoît Hervieu-Léger ». (Dessin extrait du roman graphique de Charles Berberian Charlotte Perriand - Une architecte française au Japon.
« La toute-puissance du vide
"À 10 ans, j’entrai à l’hôpital pour me faire enlever l’appendicite. L'occasion pour moi de ne pas aller à l'école. Le lieu me plaisait. Il était blanc. La salle dénudée donnait sur une cour plantée d’arbres. De retour à la maison, le capharnaüm des meubles, des objets, me sauta au visage et je pleurai. Pour la première fois, inconsciemment, je découvrais le vide. Le vide est tout-puissant, parce qu’il peut tout contenir. […] Visuellement on peut créer de l'espace, sans qu'il y ait beaucoup de mètres carrés pour autant. La meilleure manière est de concentrer dans des murs de rangement tous les objets dont vous avez besoin."
"Corbu" et la deuxième naissance
"Le Corbusier m’a écoutée, puis m’a dit : 'Vous savez, on ne brode pas des coussins ici.' Je lui ai répondu : 'Bien. Je fais une exposition. Si vous changez d’avis, voilà mon adresse.' C’est ainsi que je suis rentrée chez 'Corbu'. […] On brassait toutes les disciplines : l’intérieur, l’architecture, l’environnement, l’urbanisme. Je suis née une deuxième fois dans ce bureau."
"Tatamisée"
"Je me suis trouvée, en 1940, dans un Japon totalement traditionnel. Là-bas, je me suis 'tatamisée'. Je vivais à la japonaise, sur tatami, au sol, avec des gens très attentifs parce qu'en même temps ils se cherchaient. Les questions qu'ils se posaient étaient fort simples. Devons-nous toujours nous asseoir par terre ou sur des sièges ? Dormir dans des lits ou sur des futons qu’on rentre dans des armoires ?"
"[…] Qu'ai-je trouvé dans les maisons traditionnelles japonaises ? Une normalisation très poussée. La mesure de base, c'est le tatami. Si vous n'avez pas d'espace, vous reconstituez le monde dans un petit carré, en mettant au bon endroit un caillou qui fait que votre œil, se portant dessus, va bondir sur l’infini. Vous vous rattachez au cosmos."
L’éthique montagnarde
"J’allais en Savoie. En montagne, il n’y a que les dix derniers mètres qui comptent et ce sont les plus difficiles. Cette conquête a eu beaucoup d’influence sur ma vie professionnelle. Quand les choses sont difficiles, je ne les abandonne pas, je serre les dents, je continue jusqu’à ce que j’arrive au bout, même si c’est extrêmement pénible."
Le sujet, c’est l’homme
« Charlotte Perriand, pionnière de l'art de vivre » de Stéphane Ghez
France, 2018, 53 min
Coproduction : ARTE France, Cinétévé, Fondation Louis Vuitton
Sur Arte les 21 novembre 2021 à 18 h et 11 décembre 2021 à 5 h 05
Disponible du 14/11/2021 au 19/01/2022
Visuels :
Charlotte Perriand
© AChP
« Design signé Perriand » d’Émilie Valentin
France, 2019, 8x4mn
Coproduction : ARTE France, Darjeeling Production, Fondation Vuitton
En partenariat avec IDEAT et Marie-Claire Maison
En ligne sur arte.tv/perriand
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