Astronome, physicien, géomètre, mathématicien et inventeur toscan, Galileo Galilei (1564-1642) est un de ces « ingénieurs de la Renaissance ».
Il a inventé des lunettes astronomiques pour observer notamment la Lune. Il publie en 1610 Sidereus nuncius sur ses observations.
Le procès de Galilée ou l'affaire Galilée aboutit à sa condamnation par l'Inquisition pour avoir fustigé le géocentrisme et argumenté en faveur l'héliocentrisme, comme l'avait fait le chanoine polonais Nicolas Copernic (1473-1543) dans Des révolutions des sphères célestes (1543) : Copernic avait affirmé que la Terre tournait autour du Soleil.
"Copernic prend en compte les mouvements des astres et pose les bonnes questions. Curieusement, Luther et Calvin, par fidélité au texte sacré, sont formellement opposés à cette vision. Dans l’Eglise catholique, en revanche, les papes Clément VII et Paul III ne sont pas sur cette ligne de refus, du fait que Copernic n’impose pas ses conclusions comme la révélation du siècle mais propose une théorie de chercheur qui se passionne pour la science de l’univers. Après la Réforme, le Concile de Trente insiste sur le fait que l’Eglise doit garder son rôle de guide dans l’interprétation des Ecritures", a analysé l'abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, membre de la Commission judéo-catholique de la Conférence des évêques suisses et de la Fédération suisse des communautés israélites.
"C’est alors que Galilée surfe sur les théories de Copernic pour mettre en avant ses propres convictions comme étant des certitudes indiscutables qui balaient les approches habituelles. Persuadé de détenir la vérité scientifique, enthousiasmé par les appuis de cardinaux et notables religieux, il impose son point de vue comme irréfutable, malgré la difficulté d’avancer des preuves. Mais à la différence de Copernic, Galilée empiète de plus en plus sur le terrain du Magistère, puisqu’il veut absorber la lecture traditionnelle de l’Ecriture dans son approche scientifique, ce qui le fait entrer ainsi dans une opposition frontale avec l’Eglise.
Galilée n’est pas seul dans le débat, il n’est pas acculé le dos au mur loin de tous puisqu’il est ami du pape Urbain VIII. Plutôt que d’affiner ses recherches et apporter des éléments convaincants à la disputatio, Galilée publie des livres exprimant théologiquement ses assertions scientifiques. Urbain VIII l’avertit de ne pas poursuivre dans cette voie, mais Galilée s’entête et passe à l’attaque en se situant clairement sur le plan théologique. En 1632, il publie un pamphlet contre le pape en ridiculisant les suppositions de celui-ci sur la lune influençant les marées (pourtant avérées). En 1633, Galilée passe devant une juridiction et se fait sanctionner pour n’avoir pas respecté l’engagement qu’il avait pris de ne pas publier au niveau théologique sans avoir de nouvelles preuves de la théorie héliocentriste.
Suite à cette condamnation, Galilée ne va cependant pas croupir dans une geôle. Il est en résidence surveillée à la Villa Médicis. Ensuite il est accueilli par l’archevêque de Sienne pour aller terminer sa vie dans une villa près de Florence.
Certes, la suite des découvertes scientifiques a démontré que Galilée avait raison dans ses analyses des mouvements célestes. Mais son histoire mouvementée a été montée en épingle par des idéologues du 19ème et 20ème siècles dans un but de propagande laïciste. Il n’a pas été tenu compte du contexte de l’époque afin de fabriquer un « martyr du progrès » à partir d’un homme certes doué, mais au tempérament entier et orgueilleux. Cela permettait d’asseoir une contre-vérité majeure en ce qui concerne les XVIème et XVII siècles : l’Eglise comme opposée à la réflexion et à la science. Ce que démentent les constations des historiens sérieux."
En 2002, la revue Aleph a publié l'article "Newly Discovered Letter by Galileo Galilei: Contacts between Galileo and Jacob Rosales (Manoel Bocarro Francês), a Seventeenth-Century Jewish Scientist and Sebastianist" de Francisco Moreno-Carvalho (No. 2 (2002), pp. 59-91 (33 pages). La revue publie pour la première fois une lettre de présentation ou introduction de Galileo Galilei pour le livre "Luz pequena lunar e estellifera da Monarchia Lusitana" ("Petite lumière lunaire et stellaire de la monarchie portugaise"), imprimé à Rome en 1626. "L'auteur du livre était le médecin, mathématicien et astrologue juif Jacob Rosales (Lisbonne 1593-Livourne 1662), qui s'appelait Manoel Bocarro Frances. Rosales était un millénariste et l'un des intellectuels les plus remarquables du sébastianisme, un mouvement messianique portugais. L'existence de la lettre a été mentionnée par Rosales lui-même et par des auteurs ultérieurs, mais elle n'avait jamais été publiée ou analysée jusqu'à sa découverte récente dans une copie manuscrite du livre de Rosales. La préface latine originale est publiée, accompagnée d'une traduction anglaise".
Durant son exil au Danemark, le dramaturge allemand Bertolt Brecht écrit, de 1938 à 1939, La Vie de Galilée (Leben des Galilei), pièce de théâtre révisée et traduite en anglais en 1945 alors qu'il vivait aux États-Unis, puis remaniée jusqu'en 1954 dans sa version « berlinoise ». Créée le 9 septembre 1943 à Zurich, cette biographie sur scène, écrite avec Margarete Steffin, est éditée pour la première fois en France en 1955. Brecht simplifie l'Histoire pour présenter une entre la science et le pouvoir théocratique.la vérité contre l'obscurantisme. Une projection de son opposition à l'Allemagne nazie, au IIIe Reich, qui persécute ses opposants. « Galilée et la naissance de la physique moderne »
« En privilégiant l’expérimentation, l’astronome italien Galileo Galilei a révolutionné le monde de la science. Un éclairant documentaire-fiction ».
« C’est en partie grâce à lui que la science empirique s'est imposée, envers et contre tout. Mathématicien, physicien, géomètre et astronome, l’Italien Galileo Galilei (1564-1642), dit Galilée, a bousculé les savoirs établis en prônant une vision du monde fondée sur l’observation ».
« Il a dès lors remis en cause les grandes autorités de son temps, réfutant les théories d’Aristote, qui encore à l’époque faisaient référence, et s’attirant les foudres de certains de ses confrères, puis de l’Église catholique, au sein de laquelle on se divise à son propos ».
« Commence alors une longue controverse, au cours de laquelle Galilée s’aliène ses plus fervents soutiens, tel le pape Urbain VIII ».
« Finalement condamné pour hérésie pour avoir défendu l’héliocentrisme copernicien contre le sens littéral des Écritures, Galilée n’a été réhabilité qu’en 1992 par le pape Jean-Paul II ».
« Ce documentaire-fiction retrace le parcours mouvementé d’un savant à l’esprit critique affûté, expérimentateur plein de ressources, auquel on doit, entre autres, le perfectionnement du télescope et la découverte de quatre des lunes de Jupiter : Io, Europe, Ganymède et Callisto ».
« Le faux manuscrit de Galilée. Enquête sur une incroyable imposture »
« En 2005, le marché du livre rare est secoué par la vente à un prix astronomique d'un manuscrit de Galilée. Alors qu'une équipe internationale de chercheurs avait authentifié cet exemplaire, un jeune scientifique s'est ingénié à prouver qu’il s’agissait en réalité d’une copie ».
« Conçu à la manière d’un thriller, ce documentaire retrace l’histoire d’un faux presque parfait. »
« Le Sidereus nuncius ("Le messager des étoiles") de Galilée est aujourd’hui encore considéré comme un livre de science incontournable ».
« Constitué d’observations effectuées au moyen de la lunette astronomique, ce recueil, publié en 1610, a porté un coup fatal à la conception aristotélicienne de l’Univers ».
« Un exemplaire de cet ouvrage rare, illustré de dessins originaux plutôt que de gravures, a secoué le marché du livre en 2005, à New York ».
« Menée par l’historien de l’art berlinois Horst Bredekamp, une équipe internationale de chercheurs s’est attelée des mois durant à vérifier l’authenticité de la publication, avant de rendre un verdict positif ».
« C’était toutefois compter sans la ténacité d’un jeune scientifique pétri de doutes, déterminé à prouver qu’il s’agissait en réalité d’une copie ».
« Conçu à la manière d’un thriller, ce documentaire retrace l’histoire d’un faux presque parfait, sans oublier d’interroger les motifs du contrefacteur, fervent admirateur du célèbre astronome italien ».
Allemagne, 2021
Sur Arte le 11 septembre 2021 à 22 h 20
Visuels : © Thomas Bresinsky
Allemagne, 2019
Sur Arte le 12 septembre 2021 à 02 h 20
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