Arte consacre le dossier « Le droit à l’avortement dans le monde » (Abtreibung: Umkämpftes Frauenrecht auf der ganzen Welt) sur son site Internet à l’avortement. Arte diffusera le 10 juin 2021 « Avortement, les croisés contre-attaquent » (Pro Life - Abtreibungsgegner auf dem Vormarsch), documentaire de Alexandra Jousset et Andrea Rawlins-Gaston.
Les mutilations génitales féminines
« La femme, la république et le bon Dieu » d’Olivia Cattan et d’Isabelle Lévy
Documentaires sur l'avortement sur Arte
« L'Argentine est devenue fin décembre l'une des rares nations d'Amérique du sud à autoriser l'avortement , après l'adoption par le Congrès d'une loi, qui a profondément divisé l'opinion publique ».
« Le pays n'est pas le seul où la légalisation fait débat et où le droit a été reconnu dans la douleur ».
« Selon l’Organisation mondiale de la santé, 22 millions d’avortements dangereux sont pratiqués chaque année dans le monde. 40 % des femmes en âge de procréer vivent dans des pays régis par des lois restrictives en matière d’avortement, ou dans des pays où l’avortement est légal, mais ni disponible ni accessible ».
Arte omet d'analyser l'évolution législative en France et les questions soulevées par le projet de loi sur la bioéthique en discussion au Parlement.
Le 26 novembre 1974, dans son discours présentant son projet de loi devant l'Assemblée nationale, Simone Veil, alors ministre de la Santé, a déclaré :
« Je le dis avec toute ma conviction : l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issues. Mais comment le tolérer sans qu'il perde ce caractère d'exception, sans que la société paraisse l'encourager ?Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme — je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes.C'est toujours un drame et cela restera toujours un drame.C'est pourquoi, si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s'il admet la possibilité d'une interruption de grossesse, c'est pour le contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme. »
Simone Veil a légiféré sur un problème de santé publique et d'éviter des séquelles dramatiques ou des morts prématurées de femmes. Par contre, pour Françoise Giroud, alors Secrétaire d'État à la Condition féminine, il s'agissait de faire reconnaître un droit de la femme.
Votée en 1974, promulguée en 1975, la loi dépénalise pour cinq ans l'« interruption volontaire de grossesse pratiquée avant la fin de la dixième semaine » (IVG), "qui peut être pratiquée sous certaines conditions cumulatives :
• situation de détresse ;
• délai de grossesse inférieur ou égal à 10 semaines (soit 12 semaines d'aménorrhée) ;
• intervention réalisée par un médecin dans un établissement d'hospitalisation ;
• réalisation de démarches obligatoires destinées à l'information et à la réflexion de la femme enceinte : deux consultations médicales (avec un délai de réflexion d'une semaine entre les deux), où les risques et les alternatives sont présentés par les médecins, et une consultation psycho-sociale8 ;
• volonté de la mère, confirmée par écrit ;
• le médecin et le personnel de santé disposent d’une clause de conscience, aucun n'est tenu de concourir à une interruption de grossesse."
"La loi Veil légalise également pour une durée de cinq ans l'« interruption volontaire de grossesse pour motif thérapeutique » (IMG), qui peut alors être pratiquée sous certaines conditions :
• péril grave de la santé de la mère ou forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic, attesté par deux médecins ;
• pas de délai, l'intervention peut être pratiquée jusqu'au dernier jour de grossesse ;
• intervention réalisée par un médecin dans un établissement d'hospitalisation ;
• le médecin et le personnel de santé disposent d’une clause de conscience, aucun n'est tenu de concourir à une interruption de grossesse."
En janvier 1975, une autre Loi Veil "autorise les centres de planning familial à délivrer aux mineures à titre gratuit et anonyme des contraceptifs sur prescription médicale, sans limite d'âge".
Ce cadre législatif a été modifié, voire bouleversé, avec la menace actuelle de supprimer la clause de conscience du médecin :
"• 1981 : arrêt Lahache : la femme est seule juge de la nécessité de recourir à l'IVG.
• 1982 : remboursement de l'IVG par l'assurance-maladie.
• 1990 : l'IVG médicamenteuse (utilisant la mifépristone) est autorisée en milieu hospitalier.
• 1993 : dépénalisation du délit d'auto-avortement et création du délit d'entrave à l'IVG.
• 2000 : autorisation de la délivrance sans ordonnance des contraceptifs d'urgences ; elle se fait pour les mineures à titre gratuit dans les pharmacies ; les infirmières scolaires sont autorisées à administrer une contraception d'urgence dans les cas de détresse.
• 2001 : La loi du 4 juillet autorise une IVG jusqu'à un maximum de 12 semaines de grossesse
• 2004 : l'IVG médicamenteuse est autorisée en médecine de ville.
• 2007 : l'IVG médicamenteuse peut désormais être délivrée dans les Centres de planification et d'éducation familiale (CPEF).
• 2013 : l'IVG est remboursée à 100 % par la sécurité sociale et le tarif de l'acte médical revalorisé pour augmenter le nombre de praticiens.
• 2013 : un site gouvernemental dédié ivg.gouv.fr est lancé par Najat Vallaud-Belkacem le 27 septembre47,48.
• 2014 : la loi Vallaud-Belkacem du 4 août supprime la condition de détresse avérée que la loi de 1975 exigeait pour ouvrir droit à une IVG44.
• 2016 : Promulgation de l'extension du délit d'entrave à l'IVG aux plateformes numériques."
Les promoteurs de ces modifications législatives allèguent un droit de la femme à l'IVG. Un droit qui écarte l'homme et ne se soucie pas de son avis sur cet acte. Une indifférence aux conséquences psychologiques - regrets, remords, douleur - d'un avortement pour chaque membre du couple.
Malgré ces lois, le nombre annuel d'avortements en France s'élève à environ 200 000 actes ; depuis 2008, les IVG médicamenteuses représentent plus de la majorité de ces avortements.
Selon une étude publiée en septembre 2020 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), "en 2019, 232 200 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France, dont 217 500 concernent des femmes résidant en métropole. Le taux de recours est à son niveau le plus élevé depuis 1990 et atteint 15,6 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole et 28,2 dans les départements et régions d’outre-mer (DROM). Ce sont les jeunes femmes de 20 à 29 ans qui restent les plus concernées, leur taux de recours étant de 27,9 IVG pour 1 000 femmes en France entière".
"61 500 IVG ont été réalisées hors d’une structure hospitalière, soit 25,4 % du total des IVG en métropole et 41,6 % dans les DROM. À l’hôpital, la part des IVG instrumentales continue de décroître : elle est de 41 %, soit 30 % du total des IVG."
"Pour la première fois, les données sur les IVG ont été appariées avec des données fiscales pour l’année 2016. Elles montrent une corrélation nette entre niveau de vie et IVG ; les femmes les plus précaires y recourent sensiblement plus que les plus aisées".
Sous la présidence d'Emmanuel Macron, le projet de loi sur la bioéthique a été "présenté au Conseil des ministres du 24 juillet 2019 par Nicole Belloubet, garde des Sceaux, ministre de la justice, Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé et Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation".
Il "avait été adopté en première lecture, avec modifications, par l'Assemblée nationale le 15 octobre 2019, puis le Sénat le 4 février 2020. Le texte avait été adopté en deuxième lecture, avec modifications, par l'Assemblée nationale le 31 juillet 2020, puis par le Sénat le 3 février 2021."
Soumis prochainement au vote du Parlement, il autoriserait l'"extension de l’avortement à finalité médicale (l'interruption médicale de grossesse ou IMG) aux cas de “détresse psycho-sociale” presqu'au terme de la grossesse". Ce qui signifie un infanticide. Et le passage à une société, à une civilisation barbare. Des parlementaires veulent aussi supprimer la clause de conscience des médecins refusant de pratiquer cet acte.
"Comment s’empêcher de penser qu’aujourd’hui, c’est au contraire un sombre instinct de mort qui est à l’œuvre dans les sociétés occidentales ; comment l’amendement dont nous parlons peut-il être voté alors que, dans les quatre dernières années, la fécondité des Françaises (malgré l’immigration), jusque-là moins mauvaise que dans les autres pays d’Europe, a chuté de près de 10 % (de 2,01 à 1,84 enfant par femme en métropole) ? M. Macron, à peine nommé ministre des Finances, n’avait-il pas ôté les prestations familiales aux classes moyennes ?" (Roland Hureaux, L'extension de l'interruption médicale de grossesse risque d'augmenter la détresse des femmes enceintes, 1er octobre 2020).
"Lorsque les députés ont voté dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2020, après une longue journée de travail parlementaire, l’autorisation de l’interruption médicale de grossesse (IMG) jusqu’au 9e mois pour un motif nouveau, la «détresse psychosociale», ils n’ont, sans doute, pas mesuré les conséquences de cette décision. Cet amendement au projet de loi bioéthique (adopté par l’Assemblée mais rejeté par le Sénat) permettra, s’il est adopté, de supprimer la vie d’un être humain ne présentant aucun problème de développement, et ce jusqu’au 9e mois de grossesse, pour un motif flou susceptible d’interprétations variées", a alerté Emmanuel Sapin, "professeur de médecine, chef du service de chirurgie pédiatrique et néonatale au CHU de Dijon et spécialiste de chirurgie fœtale, est le coauteur de la première chirurgie fœtale réalisée en Europe" (« Autoriser l’IMG jusqu’à 9 mois pour «détresse psychosociale» serait dangereux », Le Figaro, 15 février 2021).
« Avortement, les croisés contre-attaquent »
Arte diffusa le 10 juin 2021 « Avortement, les croisés contre-attaquent » (Pro Life - Abtreibungsgegner auf dem Vormarsch), documentaire de Alexandra Jousset et Andrea Rawlins-Gaston.
« Partout en Europe, de nouveaux militants, très organisés, mènent une redoutable croisade contre l’avortement et la liberté des femmes à disposer de leur corps. Une passionnante – et inquiétante – enquête dans ces réseaux d’influence. »
« Plus de quatre décennies après la loi Veil (1975), le droit à l’avortement subit une offensive concertée en Europe, menée par une nouvelle génération de militants, maîtres en communication et en pétitions ».
« Dans les pays de l’Est, de la Pologne à la Hongrie, il a reculé sous l’égide de gouvernements ultraconservateurs, tandis qu'en Italie, sous l’influence de l’Église, 70 % de gynécologues "objecteurs de conscience" refusent désormais de pratiquer l’IVG – légale depuis quarante ans –, privant les femmes de la liberté à disposer de leur corps ».
« En France, une petite légion d’activistes opposés à l'avortement, avec à sa tête un jeune publicitaire, porte le combat sur le terrain culturel auprès des 15-35 ans, au travers des médias et des réseaux sociaux ».
« Entre séduction et désinformation, leur campagne mêle conservatisme et style pop, reprenant pour mieux les détourner la terminologie des féministes ».
« Fédérés et remarquablement organisés, ces soldats anti-IVG exercent en outre un puissant lobbying à Bruxelles ».
« Qui se cachent derrière ces croisés modernes, qui mutualisent leurs pernicieuses méthodes de persuasion et invoquent les atteintes aux droits de l’homme et la liberté de choix (de vivre) dans leur guerre contre l’IVG ? » Des arguments qui méritent d'être discutés.
« Au fil d’une rigoureuse investigation qui donne la parole à ces activistes comme aux femmes victimes de leur offensive, Alexandra Jousset et Andrea Rawlins-Gaston remontent ces réseaux pour dessiner une inquiétante carte d’Europe ».
« Un état des lieux d’autant plus glaçant que ces croisés assument avec affabilité leur terrorisme psychologique, comme lors de cette séquence où des catholiques en Italie enterrent solennellement des fœtus collectés dans les hôpitaux ».
« Le film met aussi au jour les circuits de financement de ces mouvements antiavortement, très discrètement parrainés par de riches fondations américaines, liées à l’ultradroite et aux milieux évangélistes, comme par quelques oligarques russes, fondamentalistes orthodoxes ».
"Vous devrez rester vigilantes votre vie durant", prophétisait Simone de Beauvoir, s’adressant aux femmes il y a soixante-dix ans. Dont acte. »
« Auteures d’un édifiant documentaire sur les réseaux anti-avortement en Europe, Alexandra Jousset et Andrea Rawlins-Gaston y révèlent l’ampleur d’une offensive qui remet en cause la liberté des femmes à disposer de leur corps. Entretien. Propos recueillis par Sylvie Dauvillier ».
« Le droit à l’avortement vous semble-t-il menacé en Europe ?
Andrea Rawlins-Gaston : Il ne faut en tout cas absolument pas considérer ce droit comme acquis, ni sous-estimer la menace qui l’entoure. En Europe de l’Est ou en Italie, il a déjà reculé. Au Portugal, en 2015, les conservateurs au pouvoir ont réussi à durcir la loi, avant que le gouvernement suivant ne revienne dessus, quand en Espagne, en 2014, il s’en est fallu de peu, avec le gouvernement Rajoy, pour qu’il soit restreint. Comme le disait déjà Simone de Beauvoir, la vigilance ne doit jamais faiblir pour le défendre.
Alexandra Jousset : Dans nombre de pays européens, les conservateurs qui arrivent au pouvoir tendent à limiter l’accès au droit à l’avortement. En France, s’il a plutôt été renforcé sous le mandat Hollande, avec la suppression des entretiens psychologiques par exemple, l’offensive est menée sur le terrain culturel.
Qui sont les nouveaux militants pro-life ?
A. R.-G. : Communicants performants, ces activistes modernes, qui maîtrisent les réseaux sociaux, s’emploient à dépoussiérer et à dédiaboliser leur image. Subtile et sournoise, leur croisade se révèle d’une redoutable efficacité, tandis qu’en face le discours féministe semble avoir vieilli. Étrangement, nous avons eu moins de difficultés à rencontrer ces militants, lesquels assument pleinement leurs convictions, que leurs adversaires.
A. J. : Loin des fous furieux qui s’enchaînaient dans les maternités, ces militants, jeunes et séduisants, excellent à retourner les armes de leurs adversaires. Avec un art consommé, ils recyclent la terminologie des droits humains – dignité, liberté... – et même du féminisme, en évitant de mettre en avant leurs convictions religieuses.
Votre film lève le voile sur un mouvement structuré...
A. J. : S’ils ne sont pas nombreux, ils se connaissent tous et ont compris l’intérêt de travailler ensemble au niveau européen. Au travers des réseaux qu’ils ont créés, ils échangent leurs contacts, leur sémantique et leurs savoir-faire, et mènent auprès de l’Union européenne un puissant lobbying.
A. R.-G. : Au World Congress of Families qui clôt le film, nous avons retrouvé tous ceux que nous avions croisés au cours de notre enquête. Ils savent aussi lever une armée de citoyens sur ce qu'ils appellent "les questions de la vie" : la pétition "One of us" a recueilli par exemple près de deux millions de signatures.
Si la stratégie des pro-life varie selon les pays, vous montrez une situation alarmante en Italie...
A. R-G. : Depuis des années, les gynécologues militants et les défenseurs des droits de l’homme alertent sur ce qui s’y passe. Si le droit à l’avortement est inscrit dans la loi en Italie, les gynécologues y ont été autorisés à se déclarer "objecteurs de conscience". Comme l’Église a placé des catholiques dans les hôpitaux publics – seuls habilités pour l’IVG –, 70 % d’entre eux se refusent désormais à la pratiquer, et ce taux augmente avec la nouvelle génération.
A. J. : Cette tendance se dessine aussi chez les jeunes obstétriciens en France, alors que les médecins militants d’hier partent à la retraite. En Italie, nous avons aussi découvert avec stupéfaction ces enterrements de fœtus, organisés par des catholiques qui les collectent auprès des hôpitaux, officiellement avec le consentement des femmes. Mais nous avons retrouvé l’une d’entre elles : elle n’avait jamais été consultée.
Qui sont ceux qui se désignent comme "Les Survivants" en France ?
A. J. : À l’instar de la Manif pour tous, Les Survivants sont d’abord symptomatiques d’une évolution de la société, même si leur impact sur la vie des femmes reste limité dans un pays où la législation sur l’avortement demeure l’une des plus libérales en Europe, après le Royaume-Uni et les Pays-Bas. La loi sur le délit d’entrave numérique à l’IVG a ainsi été votée début 2017 pour condamner les discours qui mésinforment les femmes afin de leur faire changer d’avis.
Qui finance ces mouvements ?
A. J. : Nous montrons dans le film que, malgré leurs dénégations, leurs premières sources de financement proviennent des États-Unis, au travers d’ONG évangélistes aux budgets colossaux. En Russie, quelques oligarques orthodoxes servent aussi leur cause, avec, bien sûr, une influence dans l’Europe de l’Est voisine.
Que retenez-vous de cette enquête ?
A. J. : Le combat antiavortement est entré dans une nouvelle ère, avec une jeune génération mobilisée, et les femmes en sont, une fois encore, les premières victimes. En Italie, une jeune femme serait morte à cause de gynécologues qui refusaient de pratiquer une IVG. La question de l’avortement, c'est un débat sur un modèle de société, qui en augure d’autres. Car ces pro-life, homophobes, sont aussi contre le mariage pour tous.
A. R-G : Les pro-choix ont tort de croire que le combat est fini. Il faut éveiller les consciences. »
« Le documentaire Droit à l'avortement – Le combat continue révèle le recul de l’accès à l’IVG dans les pays de l’Union européenne, notamment là où la droite conservatrice gagne du terrain. Le point avec Vicky Claeys, directrice de la section européenne de la Fédération internationale pour le Planning familial. Par Laure Naimski.
Le droit à l'avortement est-il menacé dans l'Union européenne ?
Vicky Claeys : Il faut d'abord préciser qu'à Malte, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) demeure interdite. En Irlande, elle n'est permise que dans le cas où la vie de la mère est en danger. La Pologne mène aussi une politique très restrictive en matière d'avortement. Dans les pays où il est autorisé, son accès est souvent freiné. C'est le cas en Italie où 80 % des médecins refusent de le pratiquer, faisant valoir une clause de conscience. Le gouvernement conservateur espagnol envisageait récemment de pénaliser à nouveau l’avortement. En Hongrie et en Roumanie, les partis au pouvoir veulent modifier la constitution pour donner le droit de vie au fœtus, ce qui pourrait par la suite restreindre le droit à l'IVG. En Suède et en Norvège, pourtant plus libérales sur le sujet, les attaques contre l'avortement, menées par les militants anti-IVG, se multiplient.
Quelle est la situation en France ?
En 1975, grâce à la loi Veil qui dépénalisait l'avortement, le pays a adopté une des législations les plus libérales d'Europe en la matière. En janvier 2015, pour les quarante ans de la loi, un plan national pour améliorer l'accès à l'IVG a été lancé par le gouvernement, avec notamment une meilleure diffusion de l'information. Depuis des années, les fermetures de centres pratiquant l'IVG étaient dénoncées par les femmes et les Plannings familiaux. Aujourd'hui, la France revient de nouveau à la pointe pour le droit à l'avortement en Europe et dans le monde.
Quelles sont les solutions qui pourraient améliorer l'accès à l'IVG dans les pays où il est en danger ?
L'avortement reste stigmatisé, ce qui en fait une question taboue et politique. Il faut que les médias abordent ce sujet normalement, idem pour les femmes et les professionnels de santé. Car le mutisme de la société laisse de plus en plus la voie libre aux conservateurs. Au cours des dernières années, des Polonaises et des Irlandaises ont introduit des recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme car l'accès à l'avortement est impossible dans leur pays. Il faut que la société continue à se mobiliser et à manifester pour faire pression sur les gouvernements afin qu'ils agissent en faveur de l'IVG. »
France, 2017, 96 min
Coproduction : ARTE France, Capa
Sur Arte le 10 juin 2021 à 02 h 05
Disponible du 03/03/2020 au 01/05/2020
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