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lundi 3 mai 2021

« Ex-Yougoslavie - Les procès du Tribunal pénal international » de Lucio Mollica


Arte diffusera le 4 mai 2021 « Ex-Yougoslavie - Les procès du Tribunal pénal international » (Krieg vor Gericht - Die Jugoslawien-Prozesse) – « Les crimes » (Verbrechen, 1/2), « Les sanctions » (Strafe, 2/2) – de Lucio Mollica. « Trente ans après le début du conflit en ex-Yougoslavie, retour sur les procès hors normes qui ont mis sur le devant de la scène le massacre de Srebrenica et les principaux artisans de l’horreur, Milosevic, Mladic et Karadzic ».


« Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a été créé par l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour juger les personnes présumées responsables des crimes de guerre commis dans les Balkans au cours des conflits des années 1990. Depuis sa création en 1993, le Tribunal a radicalement transformé le paysage du droit international humanitaire et permis aux victimes d’être entendues, de témoigner des atrocités et de décrire leurs souffrances. » 

« Par ses décisions qui font jurisprudence sur le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, le TPIY a montré à maintes reprises que les hautes fonctions occupées par un individu ne constituaient plus un rempart contre les poursuites judiciaires. » 

« Le TPIY juge les crimes de guerre commis lors des conflits en ex-Yougoslavie dans les années 1990. Le Tribunal est la première instance judiciaire à avoir poursuivi et jugé les crimes internationaux les plus graves perpétrés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et les procès de Nuremberg et de Tokyo. Au cours des deux dernières décennies, le Tribunal a changé de manière irréversible le paysage du droit pénal international et du droit humanitaire ».

« Institué pour juger les crimes commis lors des guerres des années 1990 en ex-Yougoslavie, le TPIY s’est égaré entre son objectif punitif et celui d’écrire l’histoire. Il a, en outre, largement échoué à juger des crimes commis au Kosovo à la fin de la décennie. Enfin, une succession d’acquittements est venue questionner la notion même de responsabilité retenue par le TPIY. L’échec final de ce dernier obère la réconciliation régionale au profit d’une course politique à l’intégration européenne ». (Dérens, Jean-Arnault. « Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie : une faillite annoncée ? », Politique étrangère, vol. hiver, no. 4, 2015, pp. 25-37.)

"Les victimes, les auteurs et les accusateurs ont tous leur mot à dire dans la « guerre devant les tribunaux ». Parmi eux, se trouvent des rescaoés des exécutions massives à Srebrenica et au Kosovo, ainsi que des procureurs qui ont inculpé le président serbe Slobodan Miloševic et l'ancien général serbe de Bosnie Ratko Mladić".

"Un des témoins contemporains est Esad Landžo, un ancien gardien du camp de concentration qui a été reconnu coupable de torture et de meurtre. Il se souvient de ce qu'il a fait et parle de son emprisonnement. La nationaliste bosno-serbe Biljana Plavšic était vice-présidente de la Republika Srpska sous le président Radovan Karadžic pendant la guerre. Elle est la seule femme condamnée par le TPIY. Biljana Plavšic déclare avoir plaidé coupable pour avoir une peine plus légère. Elle considère la Cour pénale internationale comme une farce et une "institution anti-serbe". Dans l'ensemble, seuls 20 des 161 accusés plaident coupables."

"Saranda Bogujevci a survécu au massacre de sa famille lors de l'action militaire serbe au Kosovo". 

"Mirsada Malagic, une femme musulmane de Bosnie, a perdu son mari et ses enfants à Srebrenica. Tous deux ont témoigné à La Haye".

"De nombreux accusés ne reconnaissent pas la légitimité du tribunal pénal. L'un d'eux est l'ancien président serbe Slobodan Miloševic. Le procès de Slobodan Miloševic reste inachevé en raison de sa mort subite. Les arrestations des deux accusés les plus recherchés, Radovan Karadžic et le général Ratko Mladic, poursuivis, entre autres, pour le génocide de Srebrenica, donnent aux victimes un sentiment d'achèvement et de justice."

Ce documentaire "met en lumière les freins qui ont entravé la Cour pénale internationale dans sa recherche de justice et évoque les effets des procès sur les personnes impliquées. Même si les verdicts n'apportent pas la réconciliation, ils mettent en lumière la vérité sur le premier génocide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale et montrent que les crimes de guerre ne peuvent rester impunis. Une leçon encore plus importante à un moment où la justice internationale est boycottée par les puissantes nations du monde comme les États-Unis". Des raccourcis sommaires et superficiels.

Il convient de rappeler que les Balkans ont été le théâtre au Moyen-âge du djihad des Ottomans contre des princes chrétiens. 

A la fin du XXe siècle et à l'aube du XXIe siècle, les mêmes intellectuels et politiciens qui fustigèrent la Serbie durant la guerre des années 1990 - Opération Force Alliée de l'OTAN (1999), à la légalité douteuse, de bombardements de cibles serbes durant la guerre du Kosovo -, ont minoré ou occulté le passé pronazi du politicien et Président bosnien Alija Izetbegović (1925-2003), ainsi que sa Déclaration islamique (Islamska deklaracija) en 1970 et n'ont pas semblé avoir repéré la propagande islamique (instrumentalisation de la Shoah pour sensibiliser les Juifs européens et américains). Sont demeurés silencieux sur la tragédie des chrétiens au Kosovo qui perdure à ce jour, et sur la base que cet Etat fournit à des mafias (trafic d'organes, de drogues) et à des groupes terroristes.

"Depuis l'intervention occidentale aux côtés des séparatistes albanophones de l'UCK (hiver 1998-1999), les Serbes chrétiens-orthodoxes du Kosovo et en général les minorités (tziganes, slaves, etc) sont systématiquement persécutés dans le cadre d'un plan de purification ethno-religieuse dont les nations occidentales et l'ONU taisent le nom. Il est vrai que, comme l'antiracisme, qui fonctionne à sens unique, les Occidentaux - qui n'ont cessé d'accuser dans les années 1998-99 la Serbie et l'ex-Yougoslavie de Milosevic d'avoir commis des "génocides" en Bosnie et au Kosovo - ne peuvent difficilement admettre que des méchants serbes puissent "eux aussi" des victimes. Quand bien même le Tribunal pénal international de La Haye pour l'ex-Yougoslavie n'a pas pu prouver les accusations de plans génocidaires imputés à Slobodan Milosevic et en dépit du fait que 400 000 Serbes ont réellement été victimes de nettoyages ethniques et exils forcés (Krajina, Kosovo)... Inversement, les ultra-nationalistes musulmans-kosovars issus de l'UCK prônent ouvertement un projet de suppression de tout ce qui n'est pas albanophone, à commencer par les Serbes chrétiens-orthodoxes. En 2018, plusieurs événements ont amené le Kosovo au bord de la guerre civile. En mars 2018, le Directeur du bureau du Kosovo-Métochie, Marko Djurić, en visite officielle auprès des maires des communes serbes du Kosovo-Nord, fut kidnappé à Mitrovica puis molesté dans les rues de Priština par la police du Kosovo. En décembre, les autorités auto-proclamées de Priština ont déclaré un blocus commercial aux frontières avec la Serbie, provoquant des manques alimentaires importants dans la partie majoritairement serbe du Kosovo-Nord. Contrairement aux règles de l’OMC de liberté commerciale et à toutes les règles du droit international, les produits en provenance et/ou à destination de la Serbie ont été taxé à 100 %, provoquant ainsi un arrêt brutal des échanges et en cascade de nombreuses fermetures d’entreprises. En avril 2019, la police spéciale de l’Etat auto-proclamé du Kosovo a, sous prétexte de stopper une filière de trafiquants, mené une opération d’envergure à Mitrovica-Nord, Zvečan et Leposavić, trois communes serbes au nord du Kosovo. 16 policiers serbes ont été arrêtés et 2 membres russes de l’ONU. La police spéciale du Kosovo (ROSE) a terrorisé la population serbe en tirant sur des passants", a écrit Alexandre del Vall, expert en géopolitique (Atlantico, 31 janvier 202=0).

1ère partie : « Les crimes » (Verbrechen)
« Villes assiégées, familles déplacées, prisonniers parqués dans des camps de concentration : en 1993, alors que le conflit en ex-Yougoslavie fait rage depuis deux ans, l’opinion publique mondiale prend conscience des atrocités commises. » 

« Les Nations unies mettent sur pied à La Haye un tribunal spécial destiné à juger les crimes de guerre commis par les belligérants, une première depuis les procès de Nuremberg et de Tokyo » 

« On évoque un nettoyage ethnique perpétré par l’armée serbe, tandis que le camp bosniaque se rend lui-même coupable de graves crimes ». 

« Les Casques bleus dépêchés sur place ne parviendront pas à empêcher en 1995 le massacre de plusieurs milliers d’hommes à Srebrenica ». 

« Cette première partie revient sur la chronologie de la guerre de Bosnie et les prémices d’un procès au long cours, à travers des images d’archives glaçantes et les témoignages de juristes, de victimes des deux camps et de leurs bourreaux ». 

« La figure d’Esad Landzo, ancien gardien du camp de Celebici – l’un des rares Bosniaques condamnés pour meurtres et actes de torture –, se montre particulièrement évocatrice de la banalité du mal ». 

2e partie : « Les sanctions » (Strafe)
« Ce second volet se focalise sur les principaux artisans de l’horreur : le président de la Serbie puis de la Fédération yougoslave Slobodan Milosevic, le chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic et le président des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic ». 

« Alors que les premières audiences du Tribunal pénal international ont débuté en 1995 à La Haye, Slobodan Milosevic, principal artisan du conflit, est toujours au pouvoir en Serbie ». 

« Il ne sera arrêté qu’en 2000, après de nouvelles exactions visant les Albanais du Kosovo ». 

« Son procès pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide s’avérera hors normes ». 

« L’ancien président nationaliste, dont on découvre l’insolence face à un tribunal dont il conteste la légitimité, meurt avant l’issue du procès. » 

« Le chef de guerre Ratko Mladic et l’ancien président de la République serbe de Bosnie Radovan Karadzic sont, eux, condamnés à la prison à perpétuité après plusieurs années de cavale ». 

« Des extraits des audiences, complétés de témoignages des parties prenantes, composent un passionnant document sur le difficile travail de cette cour de justice, qui posera les bases de l’actuelle Cour pénale internationale ». 
Allemagne, RBB, Česká televize, Arte, 2021, 2 x 52 min
Sur Arte le :
« Les crimes » (Verbrechen, 1/2) : le 4 mai 2021 à 22 h 25
« Les sanctions » (Strafe, 2/2) : le 4 mai 2021 à 23 h 20
Disponible du 20/04/2021 au 01/08/2021
Visuels :
© LOOKSfilm
© Jean-René Ruez
© IRMCT
© LOOKSfilm
© IRMCT

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