« Le pacte Hitler-Staline » par Cédric Tourbe
« Été 39 » par Mathias Haentjes et Nina Koshofer
« Drôle de guerre » par Cédric Gruat
« Pologne 1939 - La métamorphose des soldats en criminels de guerre » par Alexander Hogh et Jean-Christoph Caron
« Croissant fertile et croix gammée. Le IIIe Reich, les Arabes et la Palestine », de Martin Cüppers et Klaus-Michael Mallmann
Albert Göring (1895-1966)
« Magda Goebbels, la première dame du IIIe Reich » d’Antoine Vitkine« Descendants de nazis. L’héritage infernal » de Marie-Pierre Raimbault et Michael Grynszpan
« Avec le temps, les travaux des chercheurs révèlent une réalité souvent plus nuancée que les idées communément admises. De l’imposture militaire d’Hitler aux lourdes contreparties du plan Marshall, des motifs oubliés de la capitulation japonaise, au lendemain des bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki, au mythe erroné d’un Mao Zedong artisan de la modernisation de la Chine, cette passionnante collection documentaire se penche sur de grands personnages et événements charnières de l’histoire du XXe siècle. Elle en propose une lecture revue et corrigée, portée par un récit limpide tissé de saisissantes archives. »
« De son regard d'historien neutre et distancié, Olivier Wieviorka revient sur quatre grands épisodes historiques pour en rétablir toute la complexité. »« Porté par un récit limpide tissé de saisissantes archives, un nouveau regard sur notre passé récent. »
A quand un documentaire diffusé par Arte sur l'épuration en France après la Deuxième Guerre mondiale ?
« La dénazification »
« Le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie est vaincue ».
« Malgré leurs intentions initiales, les Alliés savent déjà qu'il sera impossible de "traiter" les millions d'Allemands qui ont gravité autour du parti nazi. Aussi ils concentrent leur action sur les dignitaires du régime les plus compromis. Un processus qui présente l’avantage de dédouaner la population dont une partie couvre les criminels, voire organise des filières d’évasion ».
« Les Américains et leurs alliés se livrent à une course à l'exfiltration de scientifiques renommés ». Ces ingénieurs et techniciens allemands qui "avaient révolutionné, sous les ordres d’Hitler, les techniques d’armement et mis au point plusieurs missiles, y compris le fameux "V2". Travaillant ensuite pour la Nasa, ils participeront au succès de l'alunissage d'Apollo 11 en 1969 ». Parmi ces scientifiques : Wernher Magnus Maximilian von Braun (1912-1977), ingénieur allemand, Sturmbannführer SS durant la Deuxième Guerre mondiale. "
« Soucieux de ne pas priver l'Allemagne de ses forces vives pour sa reconstruction, ils réduisent l'épuration à un simple questionnaire ».« En zone soviétique, la traque des anciens nazis constitue surtout un moyen de répression contre les opposants au nouveau régime ». L'Union soviétique tente aussi de récupérer les scientifiques ayant travaillé sur des programmes stratégiques.
« Avec le temps, les travaux des chercheurs révèlent une réalité souvent plus nuancée que les idées communément admises ».
Sujet tabou : Walter Hallstein, juriste sous le IIIe Reich d’Hitler, premier président de la Commission de la Communauté économique européenne (CEE) "promoteur d'une Europe fédérale" contre le général de Gaulle, président de la France et "partisan d'une Europe des Etats". Dans son « Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia », Bat Ye’or « décèle clairement le rôle de l’antisémitisme dans la déchéance de l’Europe contemporaine ». Elle souligne « l’influence des nazis et des fascistes dans la construction européenne... Maintenus dans l’après-guerre à des postes ministériels influents et dans les arcanes des organisations internationales, ils rafraîchirent le cadre juridique et économique agréé en 1938 par Hitler et le pouvoir fasciste italien pour construire la Nouvelle Europe. L’auteur de ce plan, Walter Hallstein (1901-1982), affilié aux organisations nazies dès la première heure, officier de la Wehrmacht, fut aussi un juriste célèbre... Sa conception d’une Europe unifiée sous la dictature du IIIe Reich incluait l’application des lois de Nuremberg afin d’éliminer toute présence juive. Devenu dans l’après-guerre Secrétaire d’État du Chancelier Konrad Adenauer, il y retrouva un ancien collègue qu’il admirait, Hans Josef Globke, auteur précisément des lois antisémites racistes de Nuremberg et promu Conseiller d’État du Chancelier. Hallstein fut élu premier président de la Communauté européenne (1958-1967) par les gouvernements européens ».
« Vers une dénazification du stade olympique de Berlin ? »
Arte diffuse sur son site Internet « Vers une dénazification du stade olympique de Berlin ? »« Alors que partout dans le monde occidental, le mouvement anti-raciste soulève la question des monuments érigés en l'honneur de personnalités liées au colonialisme, en Allemagne, c'est le Parc olympique de Berlin qui pose problème ».
« Certains politiques réclament la fermeture et le déplacement des statues de ce site érigé par l'Allemagne nazie pour les JO de 1936. »
« Les Amnésiques »
Le contexte de la Guerre froide, les réticences populaires à voir s’élargir le cercle des responsables de la guerre, la volonté d’union nationale… Pour ces raisons diverses et d’autres, d’anciens nazis ont été réintégrés dans les rouages de la RFA : en 1955, ils représentaient « 77% du ministère de la Défense, 68% du ministère de l’Economie et 58% de l’Office de presse et d’information du gouvernement ».
"Avec six nouveaux volets, la collection documentaire Les coulisses de l'histoire continue à questionner les mythologies de notre mémoire collective. Entretien avec son directeur éditorial, l’historien Olivier Wieviorka. Propos recueillis par Raphaël Badache".
Quel objectif poursuivez-vous avec ces six nouveaux épisodes ?
Avez-vous déniché des archives inédites ?
Très souvent, et certaines s’avèrent saisissantes, notamment dans l’épisode sur la décolonisation britannique. L'idée communément admise est que si la France a mal décolonisé, le Royaume-Uni, qui n'a connu ni la guerre d'Algérie ni celle d'Indochine, s'en est bien mieux sorti. La réalité se révèle autrement plus complexe. On le découvre à travers l’entreprise de répression des Mau Mau au Kenya ou la folie militariste à Aden, au Yémen, dont nous montrons des images absolument incroyables.
Le premier volet est consacré à la dénazification. Pourquoi ?
Nous avons dans l’idée que l’Allemagne a affronté courageusement son passé après 1945. Or le ménage n'a pas été fait. Ni à l'Est, où le parti communiste a accueilli nombre d'anciens nazis, malgré de grands procès ; ni à l'Ouest, où les anciennes élites du IIIe Reich ont composé jusqu'à 77 % des personnels des ministères de la Défense et de l'Économie. En réalité, la dénazification ne pouvait être qu'extrêmement compliquée à mener car le nazisme avait intoxiqué toute une génération – celle, pour aller vite, née au début des années 1920. Il aurait fallu une purge d'une ampleur inimaginable.
Est-ce que le procès de Nuremberg, finalement, n'a pas été un moyen d'expédier le processus ?
La volonté de créer une justice internationale a été réelle. Mais il est clair également que ce procès a permis aux Allemands ordinaires d'éviter leur examen de conscience. Juger les figures du nazisme, châtier les responsables les plus éminents, c'est aussi une manière d'exonérer les masses, les suiveurs, les subalternes. C’est la génération de leurs enfants, sur fond de 1968, qui est parvenue à faire bouger les lignes, en questionnant les actes de ses aînés.
Le deuxième documentaire nous plonge dans la Suisse de la Seconde Guerre mondiale. Quel en est le fil directeur ?
Nous avons souhaité poser la question de la neutralité dans une telle période. La Suisse, officiellement neutre, a en fait favorisé les puissances de l'Axe. En continuant à commercer avec le IIIe Reich, en menant d'importantes opérations financières et bancaires à son profit, elle a soutenu l'effort de guerre allemand. Parallèlement, le pays a joué un rôle majeur dans l'aide humanitaire, notamment pour les prisonniers de guerre, à travers le comité international de la Croix-Rouge. Son président, le Suisse Max Huber, incarnait toute cette ambivalence : il était également un industriel de l'armement.
On découvre des images ahurissantes d'une Suisse où la vie semble douce…
Non seulement la Suisse a su tirer profit économiquement de sa neutralité, mais elle a traversé cette guerre tel un paradis au cœur d'une Europe dévastée, comme le montrent des archives du 1er janvier 1942, où les ambassadeurs du monde entier se retrouvent à Berne, ou celles d'un match de football opposant l'équipe helvète à celle d’Allemagne."
NOTE DU REALISATEUR MICKAEL GAMRASNI
« La dénazification de l’Allemagne est un mythe qui résiste au temps. Ce mot inventé par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, n’a jamais disparu avec sa mission : éradiquer toute trace du nazisme en Allemagne et « rééduquer » sa population à la démocratie.
Or, si le procès de Nuremberg en est la façade la plus connue, la réalité se révèle en fait bien plus sombre. Par l’étendue des personnes incriminées, la dénazification devient très vite impossible et la désunion des vainqueurs en pleine Guerre Froide la rend secondaire. De part et d’autre du rideau de fer, dans deux Allemagnes que désormais tout oppose, une guerre des mémoires se superpose à la rivalité Est-Ouest. Pourtant, dans la masse de ces deux sociétés en pleine reconstruction, les nazis n’ont pas disparu…
De l’Après-guerre à la Réunification, au travers d’archives exceptionnelles, notre film est construit comme une traversée dans un demi-siècle d’histoire allemande. Celle d’une dénazification avortée qui apparaît enfin au grand jour, traînée comme un boulet au pied des Allemands durant des décennies, d’une génération à une autre, avec des effets considérables sur la mémoire du nazisme jusqu’à aujourd’hui. Une histoire sans fin : trois quarts de siècle après la guerre, des dizaines de procédures judiciaires pour crimes nazis sont toujours en cours en Allemagne… »
« La dénazification » de Mickaël Gamrasni
France, ARTE France, Cinétévé, 2020, 53 min
Direction de collection : Olivier Wieviorka et David Korn-Brzoza
Une production de Fabienne Servan Schreiber et Lucie Pastor
Conseiller historique: Jörg Echternkamp
Documentaliste : Marie Corberand
Voix commentaire : Mohamed Rouabhi
Musique originale : Charlie Nguyen Kim
Visuels :
Destruction des symboles nazis. © Framepool
Procès de Nuremberg
© USHMM
© Framepool
Destruction des symboles nazis. © Framepool
© Atelier des Archives
« Vers une dénazification du stade olympique de Berlin ? »
Journaliste : Claudia Reinhard
France, Allemagne, 2020, 3 min
Disponible du 16/06/2020 au 16/06/2023
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire