Citations

« Le goût de la vérité n’empêche pas la prise de parti. » (Albert Camus)
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du Soleil. » (René Char).
« Il faut commencer par le commencement, et le commencement de tout est le courage. » (Vladimir Jankélévitch)
« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort. Il est de porter la plume dans la plaie. » (Albert Londres)
« Le plus difficile n'est pas de dire ce que l'on voit, mais d'accepter de voir ce que l'on voit. » (Charles Péguy)

dimanche 10 janvier 2021

« Comme en 40 »

Le musée de l’Armée présente l’exposition « Comme en 40 ». « Au-delà de la campagne de France et de l’Appel du 18 juin, l’année 1940, riche en événements, est un épisode décisif de l’histoire de France. L’exposition retrace l’atmosphère de cette année terrible et ses conséquences pour la population après le choc de la défaite », la signature de l’armistice, l’instauration du régime de Vichy et l’appel du général de Gaulle. « Et vous… Qu’auriez-vous réellement fait en 1940 ? » Dans un cartel sur l'historien Marc Bloch, les commissaires de l'exposition ont omis sa judéité !?

« Les coulisses de l'Histoire - Hitler, l'art de la défaite » par Christiane Ratiney
« La blonde province de Himmler Une expérimentation en Pologne » par Klaus Salge et Jacek Kubiak 
1940 : Les Parisiens dans l’exode 
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation 

Pierre Clostermann (1921-2006)
Romain Gary, des « Racines du ciel » à « La Vie devant soi »
Max Guedj (1913-1945), héros méconnu de la France libre 

Henry Lafont (1920-2011)  

Jacques Remlinger (1923-2002)  

Groupe de chasse Alsace 1941-2001   

« Ceux de Normandie-Niémen » d’Yves Donjon 

« L’année 1940 demeure pour moi une période tragique parce qu’elle a emporté les deux piliers sur lesquels s’était construite la vision de la France qu’on m’avait enseignée, dans ma famille et au lycée : la certitude que l’armée française était la première du monde et la conviction que la République et ses valeurs étaient le socle inébranlable de la France, la “Grande Nation” issue de la Révolution française. De cet idéal, dans lequel j’avais été élevé avec mon frère aîné, l’année 1940 fit table rase », a écrit Robert Badinter.

1940. « Année de la défaite, c’est aussi l’année de la signature des armistices, des débuts de l’Occupation, de la création de l’État français par le maréchal Pétain, de l’émergence sur la scène publique du général de Gaulle… »

« L’exposition décrypte la campagne de France et ses conséquences sur les Français en s’interrogeant sur la manière dont ont vécu l’année 1940 selon qu’ils étaient prisonniers de guerre, internés, réfugiés, habitants en zone annexée, occupée, non occupée, dans les territoires de L’Empire colonial, jusqu’au summum de la liberté : Londres. »

« Les 16, 17 et 18 juin 1940, marqués par la démission du président du Conseil Paul Reynaud, les discours du maréchal Pétain, puis du général de Gaulle, représentent une véritable césure dans l’année 1940. »

« Les coulisses de la Seconde Guerre mondiale, les conséquences des décisions politiques et militaires sont bien connues aujourd’hui. Or, on oublie qu’elles ne le sont pas nécessairement en 1940, aussi bien par les personnalités politiques et militaires que par la population. »

« L’exposition revient sur ces événements qui ont façonné l’histoire de France en interrogeant l’évolution de leur perception historique et mémorielle. Elle remet ainsi l’année 1940 dans son contexte, en la présentant comme ses contemporains l’ont perçue à l’époque, dans une démarche volontairement immersive. »

« Pour que le visiteur en saisisse les enjeux, de la « drôle de guerre » à la fin de l’ année 1940, en passant par la campagne de France, l’Appel du 18 juin et la mise en place du gouvernement de Vichy, le musée de l’Armée présente une exposition « à hauteur d’homme » qui retrace l’atmosphère de cette année terrible » et interroge : « Et vous qu'auriez-vous réellement fait ? »

Le musée de l’Armée propose de se « glisser dans la peau et le quotidien des Français de 1940, prisonniers de guerre, internés, réfugiés, résistants ou encore habitants des différentes zones, partagés en France libre et France occupée, le maréchal Pétain et le général de Gaulle ». Découvrir les émissions de radio qu’ils ont pu écouter, les informations cinématographiques qu’ils ont pu regarder, la presse, les affiches, les tracts qu’ils ont pu lire... Une immersion totale expliquée et commentée grâce à plus de 215 objets et archives, photographies, cartes animées et dispositifs multimédias ».

« Cette exposition s’inscrit en 2020 dans un cycle de commémorations nationales avec le 80e anniversaire des combats de la campagne de France, de l’Appel du 18 juin, de la création de la France Libre, ainsi que les dates anniversaires de naissance et de mort du général de Gaulle (1890-1970). »

"Par ailleurs, grand musée d’histoire militaire et haut lieu gaullien, le musée de l’Armée propose au public un historial Charles de Gaulle rénové et des espaces dédiés à la Seconde Guerre mondiale réaménagés."

Le propos

« Nous venons de subir une incroyable défaite. À qui la faute ? » 

« Ces quelques mots rédigés à l’été 1940 par l’historien Marc Bloch témoignent tout autant de la sidération de voir l’armée française ainsi écrasée, que de la difficulté à expliquer un désastre aussi absolu. Quatre-vingts ans après, et alors même que disparaissent les derniers témoins, comprendre cette période dramatique de notre histoire nationale nécessite d’en revenir aux faits tels qu’ils ont été connus et perçus, « à hauteur d’homme », par nos concitoyens d’alors. »

« La scénographie a pour ambition de créer une atmosphère immersive pour mieux appréhender ce moment historique. Dès la passerelle située entre les deux salles de l’exposition, le visiteur sera plongé dans l’année 1940 à travers un dispositif photographique cinétique et la projection d’archives filmiques de la campagne de France. »

« La première salle de l’exposition propose un parcours chronologique, de la « drôle de guerre » à la signature des armistices franco-allemand et franco-italien. Après le temps long des huit mois de la « drôle de guerre », le temps s’accélère avec le désastre de la Campagne de France et ses 45 jours de combat, suivies de la période dramatique qui découle de la défaite : la démission de Paul Reynaud, la nomination du maréchal Pétain à la tête du gouvernement, le discours qui s’ensuit le 17 juin, les discours à la BBC de Churchill puis de De Gaulle le 18 juin, enfin les armistices des 22 et 24 juin. Ce parcours haletant s’organise en alcôves séparées par des voilures carrées blanches et noires, de plus en plus rapprochées à mesure que le visiteur avance dans le temps et qui évoquent par leur plus ou moins grande opacité, les incertitudes auxquelles les contemporains furent confrontés. Tout le long du parcours de la première salle, une timeline photographique accompagne le visiteur, suggérant l’accélération des événements, en un resserrement dramatique. » 

« La deuxième salle propose quant à elle un parcours géo-thématique. Jusqu’à l’entrée en vigueur des armistices, la définition d’un Français est claire. À partir du 25 juin et des mois qui suivent, différentes identités se forment : être Français ne signifie plus la même chose pour tous les individus, selon qu’ils vivent en zone annexée, occupée, non occupée, dans l’Empire colonial français, en Angleterre ou ailleurs dans le monde, où se créent au fur et à mesure des comités de la France Libre, France Libre à laquelle tous ceux qu’on appellera plus tard des « résistants » n’adhèreront pas forcément. »

« La scénographie appuie donc ce discours par un effet de morcellement et le traitement de chaque territoire par une chromie évolutive, de l’absence totale de liberté des prisonniers de guerre à la liberté la plus absolue, incarnée par Londres. »

« 215 objets et documents d’archives provenant de 35 collections nationales et privées sont présentés dans l’exposition : beaucoup sont inédits. »

Le contexte : L'Europe entre 1933 et 1939

« La nomination d’Hitler, le 30 janvier 1933, comme chancelier bouleverse l’équilibre européen. Dès octobre 1933, l’Allemagne se retire de la conférence du désarmement et de la Société des Nations. En 1935, le service militaire est rétabli. Et en mars 1936, la Rhénanie se remilitarise sans réaction de la part de la France ou de la Grande- Bretagne qui assistent, sans réagir, au démantèlement du Traité de Versailles. En mars 1938, Hitler annexe l’Autriche, puis les Sudètes en octobre, grâce aux accords de Munich des 29 et 30 septembre signés avec la France, la Grande-Bretagne et l’Italie. Il démantèle ensuite, en mars 1939, ce qui reste de la Tchécoslovaquie et crée le protectorat de Bohême-Moravie, annexé de fait au Reich. La signature du pacte Molotov-Ribbentrop de non-agression entre l’Allemagne et l’URSS, le 23 août 1939, scelle le destin de l’Europe. Quelques jours plus tard, le 1er septembre, les troupes allemandes envahissent la Pologne. Elles sont rejointes, le 17, par l’Armée rouge. »

« L’ère des compromis à tout prix est terminée. Le 3 septembre, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne. »

« Le début de l’exposition, qui rappelle le contexte historique est ponctuée par un montage d’archives filmiques d’époque et d’une carte animée, permettant au visiteur de comprendre les enjeux politiques, diplomatiques et économiques de l’entre-deux guerres et la situation de l’Europe en ce début d’année 1940. Le fac-similé de la carte annexe du pacte germano-soviétique (l’original n’est plus exposable pour des raisons de conservation et les traités n’ont pas été conservés) est prêté exceptionnellement par les Archives du ministère des Affaires étrangères de Berlin. La carte a été annotée par Staline et Ribbentrop. »

Le commissariat de l'exposition est assuré par le Lieutenant-colonel Christophe Bertrand, chef du département contemporain, Jordan Gaspin, département contemporain, Vincent Giraudier, chef du département de l’historial Charles de Gaulle, Carine Lachèvre, adjointe au chef du département de l’historial Charles de Gaulle, assistés de Madeleine Armanet, Laurent Charbonneau, Anne-Sixtine Clévenot, Camille Cros et Nathalie Pouderoux.

Le conseil scientifique est composé de Frédéric Fogacci, directeur des études et de la recherche, Fondation Charles de Gaulle, Bertrand Fonck, conservateur en chef du patrimoine, chef du Centre historique des archives du Service historique de la Défense, Patricia Gillet, conservateur général du patrimoine, responsable du pôle Seconde Guerre mondiale, Archives nationales, Colonel (e.r.) Frédéric Guelton, historien, ancien chef du département de l’Armée de terre du Service historique de la Défense, François Kersaudy, professeur honoraire, université Paris I Panthéon-Sorbonne, François Lagrange, chef du service de la recherche, de la valorisation et de la diffusion, musée de l’Armée, Jean-François Muracciole, professeur d’histoire contemporaine, université Paul Valéry Montpellier 3, Guillaume Piketty, professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po, Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP), Paris, Steffen Prauser, maître de conférences et ancien directeur du centre pour les études de la Seconde Guerre mondiale, université de Birmingham, Emmanuel Ranvoisy, adjoint au chef du département contemporain du musée de l’Armée, responsable de l’activité cinématographique, Claude Singer, responsable du service pédagogique, Mémorial de la Shoah, Catherine Trouiller, directrice des publications et des expositions, Fondation Charles de Gaulle, Vladimir Trouplin, conservateur, musée de l’Ordre de la Libération, Bénédicte Vergez-Chaignon, historienne, spécialiste de Philippe Pétain et de Jean Moulin, et Richard Vinen, professeur d’histoire au King’s College de Londres, Maude Williams, enseignante-chercheuse, université de la Sarre, Sarrebruck.

Il est surprenant qu'aucun visuel libre de droit pour la presse ne représente le général de Gaulle ou Paul Reynaud. Quant à Churchill, il apparait dans une affiche de la propagande allemande nazie. Aucune carte non plus autorisée à la reproduction gracieuse !?

L'exposition s'ouvre et  se clôt sur des citations de l'historien Marc Bloch (1886-1944). Normalien, ancien combattant médaillé de la Première Guerre mondiale, historien médiéviste, agrégé d'histoire (1908), Docteur en histoire (promotion spéciale de 1920), Professeur à l'université de Strasbourg (1920-1936), titulaire à partir de 1936 de la chaire d'histoire économique et sociale à l'université de Paris-Sorbonne, Marc Bloch a cofondé en 1929 avec Lucien Febvre la revue des "Annales d'histoire économique et sociale". En 1940, mobilisé volontairement malgré son âge, il rédige L'Etrange défaite, analyse lucide des raisons militaires, intellectuelles et morale de la défaite. Il s'engage dans la résistance sous le nom de "Narbonne" dans la Résistance et est fusillé par la Gestapo en disant : "Vive la France !

A la fin de l'exposition, un cartel biographique omet sa judéité. Lors du vernissage presse, j'ai interrogé le guide. Celui-ci a allégué que Marc Bloch se serait engagé uniquement par patriotisme !? J'ai répliqué que Marc Bloch s'était marié à la synagogue et que son engagement dans la résistance s'explique aussi en partie par sa judéité. Dans L'Etrange défaite, Marc Bloch a écrit : "Je suis Juif, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n'en tire ni orgueil ni honte, étant, je l'espère, assez bon historien pour n'ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe et la notion même de race pure une absurdité particulièrement flagrante, lorsqu'elle prétend s'appliquer, comme ici, à ce qui fut, en réalité, un groupe de croyants, recrutés, jadis, dans tout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave. Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d'un antisémite". Ce qui est choquant est cet effacement de la judéité - la judéité du juriste René Cassin est omise également -, et ce, alors que le chapeau des troupes "indigènes" est bien mis en valeur. 

C’est l’une des expositions parisiennes intéressantes et interdites au public en raison de la fermeture des musées. Une des mesures infondées ou incohérentes du gouvernement.

Le musée a élaboré des brochures pour le jeune public téléchargeables.

« A télécharger : Amusez-vous dans l'exposition

activité-jeux : insigne France Libre (à partir de 7 ans)

activité-jeux : affiche Churchill 1 (à partir de 8 ans)

activité-jeux : le char B1 bis (à partir de 8 ans)

activité-jeux : le Panzer III (à partir de 8 ans)

Un engin/un coloriage : le char d'assaut (à partir de 6 ans) »

Était aussi organisé  un Cycle Cinéma : "Plein feu sur 40" avec des séances seront animées par Patrick Brion, historien du cinéma.

« En 1940, les réalisateurs français sont soumis à une multitude de difficultés et contraintes. Conjointement à la censure cinématographique mise en place par Vichy, l’occupant allemand contrôle à tous les niveaux le cinéma français en s’empressant, entre autres, d’interdire la diffusion de films anglo-saxons. Pour autant, on continue de tourner des films. »

« Alors qu’en France, les réalisateurs le font avec une volonté manifeste de donner aux spectateurs la possibilité d’oublier tant la guerre qu’un quotidien difficile à travers un cinéma, pour l’essentiel, de pur divertissement, sur le continent américain, les studios d’Hollywood sont à la veille de se mettre au service de l’effort de guerre. »


1. DE LA « DRÔLE DE GUERRE » À LA DÉFAITE

La « Drôle de guerre »
« Quelques jours après la déclaration de guerre, l’armée française effectue une brève incursion en Sarre, mais sans résultats significatifs. Les perspectives d’une attaque allemande s’estompent un temps. Après la défaite et l’occupation de la Pologne, les Allemands n’ont pas encore défini un plan pour attaquer la France : leur armée n’est pas suffisamment prête et il faut corriger les déficiences de la campagne de Pologne. Ce répit de plusieurs mois est mal exploité par la France. L’entraînement des troupes et les exercices interarmes sont négligés surtout par les unités de réservistes dont le moral baisse et la discipline se relâche. Contre l’inaction et l’ennui, le commandement réagit en organisant des distractions. En avril 1940, les troupes franco-britanniques portent secours à la Norvège soudainement envahie par les Allemands. »
« À l’arrière, les Français acceptent avec résignation la guerre. Pas d’« union sacrée » comme en 1914 : les tensions politiques internes persistent. Le gouvernement et le Haut commandement restent, comme l’ensemble de nos concitoyens, persuadés qu’au moment de l’affrontement, un sursaut national se produira et que les qualités traditionnelles du soldat français se manifesteront. » 
« La défense passive sera incarnée par la présentation de plusieurs masques à gaz et des archives d’époque montrant des exercices d’évacuation vers des abris anti-aériens. »
« Les combats qui précédent la campagne de France hors du sol français sont peu connus : un rappel sera fait sur la bataille de l’eau lourde en Norvège et les premiers combats transatlantiques. »
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La ligne Maginot
« Dans le cadre de sa politique défensive, la France construit la ligne Maginot, du nom du ministre de la Guerre qui l’a initiée, Il s’agit d’un ensemble de forts le long des frontières avec l’Allemagne et l’Italie. Entre septembre et juin 1940, ce sont près de 200 000 soldats formant une nouvelle arme, les troupes de forteresse, qui sont cantonnés dans ces forts durant la « drôle de guerre ». Ces ouvrages bétonnés sont équipés du confort le plus moderne pour l’époque, mais la vie au coeur des galeries souterraines est particulièrement difficile entre ennui, lassitude, absence des familles et d’ouverture sur l’extérieur… provoquant des maladies dont la « bétonite ». »
« Une casemate de la ligne Maginot est reproduite dans l’exposition. Elle servira de vitrine à plusieurs objets originaux. Un film, réalisé spécialement par l’Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD), y sera diffusé : les équipes du musée de l’Armée et de l’ECPAD se sont en effet rendues aux forts du Hackenberg et de La Fertésur-Chiers pour capter des images intérieures aussi bien qu’extérieures. »

Le Fort du Hackenberg Veckring (Moselle)
« Géré par les bénévoles de l’association Amifort Veckring créée en 1975, il est l’un des forts les plus puissants de la ligne Maginot. Il est moins touché par les combats de 1940 que par ceux de 1944 lorsque les troupes américaines tentent de le reprendre. Ses galeries, son organisation, sa tourelle et son petit train encore en état de fonctionnement permettent d’imaginer véritablement le quotidien des soldats durant la « drôle de guerre ».

Le Fort de La Ferté-sur-Chiers (Ardennes)
« Mis en valeur et administré par le Comité du Souvenir des défenseurs de Villy-La Ferté depuis 1967, celui-ci est marqué par le destin tragique des soldats de 1940, morts en quelques heures à peine, asphyxiés par les gaz dégagés par les bombardements allemands sur l’ouvrage. »

La campagne de France (10 mai - 25 juin 1940)
« Le 10 mai 1940, les troupes allemandes pénètrent en Hollande, en Belgique et au Luxembourg. »

« Les troupes françaises motorisées, ainsi que le corps expéditionnaire britannique, se portent immédiatement à leur rencontre. Plus au sud, le 14 mai, dans les Ardennes, là où l’armée allemande fait porter son effort principal, les troupes blindées du général Guderian percent le dispositif défensif français. »

« Malgré plusieurs tentatives infructueuses pour stopper la progression des panzers, ceux-ci atteignent la Manche le 21 mai. »

« En Belgique, après des combats d’une extrême violence, les Allemands bousculent et encerclent progressivement les troupes alliées qui se replient vers Dunkerque, où plus de 300 000 soldats réussissent à être évacués. Le 4 juin, ce qui reste de l’armée française se rétablit sur la ligne Weygand, le long de la Somme et de l’Aisne. Mais l’armée allemande perce ce front les 7 et 10 juin et poursuit sa progression vers le sud, entrant dans Paris le 14. Entretemps, le 10 juin, l’Italie déclare la guerre à la France, mais les troupes italiennes sont contenues dans les Alpes. »

« Le 22 juin 1940, la France signe avec l’Allemagne l’armistice à Rethondes, qui entre en vigueur le 25, après la signature de l’armistice franco-italien signé le 24. »

« Temps fort de l’exposition, la campagne de France sera décryptée à travers une carte animée conçue pour l’occasion. »

« Elle aidera le visiteur à mieux comprendre cette bataille décisive, en expliquant les stratégies française et allemande, et permettra de revisiter les idées reçues sur la défaite dramatique de la France. »

Le choc politique de la défaite
« Dès les premiers revers militaires connus, le pouvoir politique français oscille entre volonté de fermeté et irrésolution. Après la rupture de la ligne Weygand, le gouvernement, auquel appartient maintenant Charles de Gaulle, est confronté à un terrible dilemme : continuer la guerre hors du territoire métropolitain, ou accepter la défaite et cesser le combat en négociant un armistice avec l’ennemi. »

« Le 16 juin au soir, le président du Conseil Paul Reynaud démissionne, laissant la place aux partisans déclarés d’une négociation avec l’Allemagne. 8 millions de Français sont sur les routes de l’exode et les Allemands sont à Paris depuis deux jours. Le désastre militaire se double d’un naufrage politique. Après avoir vu disparaître son armée, sa force terrestre étant alors considérée comme la plus puissante au monde, la France voit vaciller son autre pilier : la force d’un régime républicain qui lui avait pourtant permis de résister et de vaincre lors de la Grande Guerre. »

« Le temps s’accélère. Le visiteur traverse un long corridor sonore, où il peut écouter le dernier discours radiophonique de Paul Reynaud (13 juin), encore président du Conseil, l’annonce d’un prochain armistice par le maréchal Pétain (17 juin), le célèbre discours de Churchill Finest Hour et le premier appel à la résistance du général de Gaulle (tous deux le 18 juin à quelques heures d’intervalle). C’est aussi là que le visiteur découvre trois prêts exceptionnels : les armistices franco-allemand (22 juin) et franco-italien (24 juin) – prêt du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères –, ainsi que les disques sur lesquels ont été enregistrées les négociations de l’armistice de Rethondes – prêt de la collection particulière de M. Bruno Ledoux. Un extrait de ces négociations sera diffusé. »
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Les chars au combat
« À l’occasion de l’exposition, le musée de l’Armée présentera à l’entrée des Invalides un char Allemand Panzer III et un char Français B1 Bis à l’emplacement exact où étaient exposés, de 1944 à 1983, deux chars Panther allemands pris par les troupes de la 2e division blindée du général Leclerc à Dompaire, les 13 et 14 septembre 1944". 

"Le char allemand est prêté par le musée des Blindés de Saumur et le char français par le 501e régiment de chars de combat de Mourmelon-le-Grand. »

« Cette présentation évoque l’emploi et le rôle important des chars dans la campagne de France qui n’a pas été le même de part et d’autre. Dans l’armée française, ils ont été utilisés comme chars d’accompagnement de l’infanterie, malgré la création tardive, de janvier à mai 1940, de quatre divisions cuirassées, et répartis sur l’ensemble du front, tandis que dans l’armée Allemande, ils ont été regroupés dans dix divisions blindées allemandes qui, utilisées en masse, ont rompu le front et effectué une percée décisive jusqu’à la Manche, ébranlant définitivement l’armée Française. Malgré une défaite sans précédent, les unités de chars Françaises équipées de char B1 Bis se sont battues avec courage et ont détruit un nombre important de chars Allemands. »

2 LES CONSÉQUENCES DE LA DÉFAITE

Les déracinés
« Au lendemain de la défaite, la France est divisée en différentes zones et les Français dispersés aux quatre coins du pays et à l’étranger. 1, 8 million de soldats sont faits prisonniers. Si la plupart sont envoyés en Allemagne, ceux issus de l’Empire colonial sont emprisonnés en France pour ne pas, selon l’idéologie raciste nazie, « salir » le sol allemand. Les troupes françaises et les Polonais du 45e corps d’armée qui ont traversé la frontière sont internés en Suisse. »

« Après avoir fui les combats et pris la route de l’exode, les populations évacuées sont autorisées à retourner chez elles à condition de se munir d’un certificat de rapatriement pour pouvoir franchir la ligne de démarcation, devenue une véritable frontière. La subdivision de la zone occupée en différentes entités et le rattachement des départements du Nord et du Pas-de-Calais au commandement militaire de Bruxelles ajoutent à l’éclatement du pays. »

« Après presque vingt ans d’appartenance à la France, l’Alsace et la Moselle sont de fait rattachées au Reich dès le 24 juin, avant d’être illégalement annexées en novembre. Considérés comme indésirables ou inassimilables, les Juifs, les étrangers – naturalisés ou non – et de nombreux citoyens français sont expulsés. »

L’Allemagne sur le territoire métropolitain 
« L’article 2 de la convention d’armistice prévoit l’occupation de 55 % du territoire métropolitain, mais les modalités de cette occupation ne sont pas précisées et le tracé de la carte est approximatif. La zone « occupée », dite improprement zone « nord », comprend également toute la bande littorale atlantique, qui devient « zone interdite » en 1941. Est aussi « interdite » au retour des réfugiés une zone nord-est, de la Somme à la Bourgogne, sorte d’espace tampon entre l’Alsace-Moselle annexés et la zone occupée. Enfin, le commandement militaire allemand en Belgique reçoit la gestion des départements du Nord et du Pas-de-Calais. »

« L’armistice franco-italien du 24 juin prévoit la création d’une zone occupée italienne beaucoup plus modeste, 800 km2 et 28 000 habitants, situés à l’Est de la zone non occupée, et englobant, sinon de grandes villes, du moins les fortifications de la ligne Maginot des Alpes. »

« La ligne de démarcation entre les deux zones coupe 13 départements, et le Reich en fait une frontière non seulement politique, mais aussi sociale et économique, le transport de ressources entre les deux zones étant interdit. »

« L’occupation allemande sera évoquée sous ses aspects politiques, mais également économiques, sociaux et culturels. Ce n’est pas une histoire du Paris occupé mais celle des premiers mois de la France sous la domination allemande. Archives filmiques, carte et émissions de radio de l’époque, officielles ou interdites, affiches et titres de journaux aideront le visiteur à mieux comprendre la situation d’un Français en zone occupée en 1940. Les ressorts de l’Occupation seront traités : contrôles ; censure culturelle – un exemplaire de la liste Otto des ouvrages interdits sera exposé ; premières actions de résistance à travers le prêt exceptionnel d’une lettre originale de Jean Moulin par le musée de la Libération de Paris. »

« Un objet insolite s’est glissé dans cette exposition : l’armet du comte palatin Wolfgang (1494-1558). L’histoire contemporaine rencontre l’histoire médiévale, à travers l’évocation des pillages dont ont été victimes les collections du musée de l’Armée dès les premiers temps de l’Occupation. »

La France de Vichy
« Bordeaux, où s’est replié le gouvernement, étant en zone occupée, celui-ci s’installe début juillet, presque par défaut, à Vichy, petite ville thermale proche de Chateldon, où réside Pierre Laval, et qui dispose d’infrastructures modernes et suffisantes pour accueillir le gouvernement en attendant un futur retour en région parisienne, autorisé par les conventions d’armistice. » 

« Dès ses premiers discours radiodiffusés, le maréchal Pétain, auquel les parlementaires ont voté le 10 juillet les pleins pouvoirs, considère que la défaite est directement liée à la décadence de la France républicaine et entend mener une politique de régénération morale qualifiée de « révolution nationale ». De multiples lois violent les règles démocratiques traditionnelles et une législation d’exclusion politique et raciale est mise en place, conduisant à l’internement de dizaines de milliers de personnes et à l’exclusion de fait des Juifs de France de la communauté nationale. À la différence des autres régimes autoritaires, l’interdiction des partis politiques n’entraîne pas la création d’un parti unique. C’est la figure personnelle du Maréchal qui est censée fonder la relation privilégiée entre les Français et le chef de l’État. »

« La zone non occupée, scénographiée en miroir de la zone occupée, est le premier temps fort de la seconde salle, car elle permet de comprendre la création, les rouages et le fonctionnement de l’État français qui naît le 10 juillet 1940. Deux prêts exceptionnels figurent dans cette séquence : le petit agenda du Maréchal, ouvert à la date du 10 juillet, issu du fonds du procès Pétain conservé aux Archives nationales, et la version originale du statut des Juifs, annotée par le Maréchal, conservée au Mémorial de la Shoah et prêtée pour une durée de trois mois à partir du début de l’exposition (elle sera remplacée ensuite, jusqu’à la fin de l’exposition, par un fac-similé, pour des raisons de conservation). »

L’Empire français : un enjeu
« Si l’Appel du 18 juin est celui d’un chef militaire cherchant à rallier les bonnes volontés, celui du 22 pose déjà les prémices d’une nouvelle légitimité qui entend poursuivre le combat hors du territoire national. L’Empire colonial, dont la plupart des chefs politiques et militaires font le choix de la fidélité au gouvernement légal, devient donc un enjeu majeur. »
« C’est seulement le 20 juillet qu’un premier territoire, les Nouvelles-Hébrides, se rallie à « la dissidence ».
« L’événement décisif qui permet au mouvement gaulliste de disposer d’une base territoriale est le ralliement du Tchad, du Cameroun, de l’Oubangui et du Congo durant les « Trois Glorieuses » du 26 au 28 août. »
« Cette impulsion est prolongée en septembre par le ralliement des territoires indiens et océaniens, enrayée lors des premiers combats fratricides de Dakar les 23 et 25 septembre, puis suivie, en novembre, du ralliement par la force du Gabon. »
« Fin 1940, la France Libre dispose d’un territoire largement africain et excentré par rapport au reste de l’Empire, mais non dénué d’intérêt stratégique et économique. »
« Celui-ci permet de poser les bases d’un État souverain et de disposer d’une frontière commune avec l’ennemi italien afin de reprendre le combat de manière autonome. »
« Plusieurs prêts exceptionnels ont été consentis par les Archives nationales : entre autres, le manifeste de Brazzaville annoté par le général de Gaulle et le télégramme de ralliement du Tchad signé par Félix Éboué. »
« Plusieurs uniformes rappelleront les combats fratricides de 1940 dans l’Empire, souvent effacés par la campagne d’Afrique et le débarquement du 6 juin 1944. »
« Une carte animée permet de mieux saisir les enjeux cruciaux qui se sont joués dans l’Empire français. »

Londres, capitale du monde libre
« Le 18 juin 1940, Winston Churchill appelle les Britanniques à continuer le combat et à écrire la « plus belle heure » de leur histoire. La victoire, à l’automne, des pilotes de la Royal Air Force (RAF) lors de la bataille d’Angleterre, et cette volonté farouche de son leader de ne rien céder, fait de Londres, où se réfugient les gouvernements des pays envahis, la capitale du monde libre. »

« Au sein de cette capitale, malgré le soutien affirmé de Churchill, la France Libre est le seul mouvement en exil à devoir combattre à la fois les Allemands et le gouvernement légal de son pays. Cette situation singulière conduit le général de Gaulle à se montrer particulièrement intransigeant sur les questions de souveraineté et à vouloir très vite affirmer son mouvement comme étant, non pas une « légion » au service des Britanniques, mais bien une entité qui maintient la France dans la guerre. »

« Cette volonté de s’affirmer comme le représentant légitime de la France amène la France Libre à tenter de mettre en place une politique étrangère autonome et à créer des comités de soutien, sur les différents continents, pour concurrencer les représentations diplomatiques vichystes. Mais de nombreux Français en exil, en Grande-Bretagne comme dans le reste du monde, ne rejoignent pas alors la France Libre. »

« Le visiteur pourra écouter des extraits d’émissions de radio Londres, voir le brouillon des accords entre Churchill et de Gaulle d’août 1940, fixant les relations entre le gouvernement britannique et la France Libre, un uniforme de la Royal Air Force dans laquelle se sont aussi engagés des pilotes français, ainsi qu’un des premiers registres d’engagement dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL). »

ZOOM
De la résignation à l'espoir
« Le 18 juin 1940, une voix retentit au micro de la BBC, écoutée par des milliers d’auditeurs attentifs. C’est la voix déterminée de… Winston Churchill, premier ministre britannique, quelques jours après l’évacuation de Dunkerque et ce discours est connu son le nom de Finest Hour. Au sein de l’exposition, c'est le troisième discours que le visiteur pourra écouter, après le discours de Paul Reynaud le 13 juin et celui du maréchal Pétain le 17 juin, eux aussi largement entendus à l’époque par les Français. »

« À la suite des portraits de ces orateurs est dessiné un képi. Celui de l’auteur d’un quatrième discours, non enregistré celui-là. Inconnu alors du grand public, Charles de Gaulle est autorisé par Churchill à prendre la parole au micro de la BBC quelques heures après lui, le 18 juin. C’est le premier des 67 discours que le général de Gaulle, surnommé le « général micro », prononcera à la BBC durant la guerre. L’espace de quelques instants d’écoute, le visiteur pourra ainsi se rendre compte de la complexité de l’accès à l’information à l’époque : informations contradictoires, critiques des émissions adverses, censure, menaces… Qui croire ? Qui écouter ? Le socle de la guerre des ondes est posé dès 1940. »

Du 17 septembre 2020 au 10 janvier 2021

Au musée de l’Armée 

Hôtel national des Invalides

129, rue de Grenelle – 75007 Paris

Tél. : 01 44 42 38 77

Visuels :

Sur la RN2 entre Soissons et Laon, des réfugiés refluent vers Soissons. Un prêtre pousse une femme âgée assise dans une remorque de vélo, ECPAD | © Photographe inconnu, Luftwaffe K.B.K. 4 / ECPAD

Ordre de mobilisation générale du 2 septembre 1939, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier

Affiche de propagande allemande réalisée par Theo Matejko, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais

Veston en cuir modèle 1935 du colonel Charles de Gaulle, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Laurent Sully-Jaulmes

Affiche « Appel aux Français de Liverpool », Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier

Pull-over d’un prisonnier de guerre (en allemand Kriegsgefanger ou KG), Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Marie Bruggeman

Soldats allemands de la Luftwaffe jouant aux cartes sur le front pendant la drôle de guerre, ECPAD 20 

Masque à gaz avec sac de transport en forme de sac à main utilisé par une femme, Collection particulière | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël

Mai 1940, des chars Renault D2 de la 345e Compagnie autonome de chars de combat (CACC) croisent des réfugiés sur la N2 entre Soissons et Laon, ECPAD | © SGA /ECPAD

Une Colonne de chars allemands Panzer. 1 à Gembloux (Belgique) les 10-12 mai 1940, ECPAD | © Erich Borchert / ECPAD

Tenue d’officier de la 13e demi-brigade de marche de la Légion Étrangère envoyé à Narvik (Norvège), Paris, musée de l’Armée

Ligne Maginot, ouvrage du Hackenberg, galerie principale, Vincennes, Service historique de la Défense, ECPAD © Photographe inconnu / Service Cinématographique des Armées/ECPAD

Feldwebel (adjudant) du 1. Panzer - Regiment 8 (10e Panzerdivision), Paris, musée de l’Armée

Secteur de Dunkerque, mai-juin. Casques français abandonnés, ECPAD

Soldats allemands devant le wagon de Rethondes, ECPAD | © ECPAD

Prisonniers français, après la prise du village de Thulin, entre le 12 et le 15 mai 1940, ECPAD | © Erich Borchert / ECPAD

14-15 mai. Motocycliste allemand dans la région de Sedan, ECPAD | © Photographe inconnu/ECPAD

Plaque d’une rue à Colmar renommée Hermann-Göring-Straße à la suite de l’Annexion de l’Alsace par le IIIe Reich, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pascal Segrette

Guide touristique allemand de Paris à destination des troupes allemandes d’Occupation, collection particulière | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier

Guide touristique allemand de Paris à destination des troupes allemandes d’Occupation, collection particulière | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier

Armet à masque de lion du comte palatin Wolfgang l’Ancien (1494-1558) spolié par les troupes d’Occupation à l’été 1940, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pascal Ségrette

Portrait du maréchal Pétain, en tapisserie d’Aubusson, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël

Fanion de la section motocycliste du régiment de tirailleurs camerounais, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier

Affiche de propagande antibritannique diffusée en France après l’attaque de Mers el-Kébir le 3 juillet 1940, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier

Membre d’équipage de bombardier de la Royal Air Force en 1940, Paris, musée de l’Armée et musée de l’Air et de l’Espace | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier

Microphone de la BBC, 1940, Paris, musée de l’Armée | © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Laurent Sully-Jaulmes

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