« Histoire du judaïsme » par Sonia Fellous
« Histoire de la Bible de Moïse Arragel - Quand un rabbin interprète la Bible pour les chrétiens (Tolède 1422-1433) » de Sonia Fellous
« Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd'hui ? La nouvelle christianophobie » par Alexandre del Valle
Claude Lévi-Strauss (1908-2009)
« Vladimir Jankélévitch, figures du philosophe »
« ENS : L'école de l’engagement à Paris » par Antoine de Gaudemar et Mathilde Damoisel
Archives de la vie littéraire sous l'Occupation
Pierre Clostermann (1921-2006)
« Ô vous, frères humains ». Luz dessine Albert Cohen
« Gallimard, le Roi Lire » de William Karel
« Du Panthéon à Buenos Aires » de René Goscinny
Les mondes de Gotlib
« Histoire de l'islamisation française 1979-2019 »
Jul, dessinateur et auteur de BD
Regards sur la littérature israélienne
« Ephraïm Kishon - Rire pour survivre » par Dominik Wessely
« La trahison des clercs d’Israël » par Pierre Lurçat
« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau
« Israël, le rêve inachevé. Quel État pour le peuple juif ? » de Pierre Lurçat
« L’écrivain Ernst Jünger. Dans les tréfonds de l‘Histoire » par Falko Korth
Henry Lafont (1920-2011)
« Métamorphoses de Kafka » par Gérard-Georges Lemaire
« L’énigme du fils de Kafka » de Curt Leviant
Karl Marx (1818-1883)
« Mermoz » par Catherine Herszberg et Anne Proenza
Arthur Miller (1915-2005)
Rutu Modan
David Perlov. Cinéaste, photographe, dessinateur
« Pif, l’envers du gadget » par Guillaume Podrovnik
« Bons baisers de la planète Schtroumpf » par Jean-Marc Panis
Hugo Pratt (1927-1995)
« L'enfant, la mort et la vérité », de Esther Schapira et Georg M. Hafner
Joann Sfar, dessinateur et réalisateur
« Art Spiegelman, traits de mémoire » de Clara Kuperberg et Joëlle Oostelinck
« Riad Sattouf. L’écriture dessinée »
Le monde selon Topor
Adolescent, il fréquente les casinos et joue aux courses hippiques.
Homme à femmes, il collectionne les tableaux des impressionnistes, postimpressionnistes et nabis : Renoir, Bonnard, Vuillard, Cézanne...
Durant son service militaire en 1900, Henry Bernstein déserte après sept mois d’activité comme infirmier à l’hôpital de Saint-Mandé. Non par antimilitarisme, mais parce qu’il s’était épris d’une comédienne.
Il fuit à Bruxelles (Belgique).
A Paris, Madame Simone joue dans diverses pièces d’Henry Bernstein « Le Détour » (1902) et « La Rafale » (1905) au théâtre du Gymnase, « Le Voleur » (1906), qui rend célèbre son auteur, et « Samson » (1907) au théâtre de la Renaissance.
En 1911, à la Comédie-Française, la pièce « Après moi » d’Henry Bernstein suscite une polémique teintée d’antisémitisme : certains, comme les manifestants ayant répondu à l’appel de Léon Daudet de l’Action française, lui reprochent d’être juive, et d’avoir pour auteur un « juif déserteur ».
Il s’engage pendant la Première Guerre mondiale, durant laquelle il fait jouer « L’Elévation » sans susciter de troubles.En 1915, Henry Bernstein épouse Claire Marie Antoinette Martin. L'année suivante, le couple a une fille prénommée Georges. Pourquoi ce prénom ? Mystère.
De 1926 à 1939, ce dramaturge dirige le théâtre du Gymnase, et y met en scène ses œuvres les plus renommées : Samson, La Rafaie, La Galerie des Glaces, Mélo avec Gaby Morlay, Charles Boyer et Pierre Blanchar, Le Bonheur (1933), Le Messager et Elvire (1939) - joué par Elvire Popesco, le personnage de la réfugiée juive autrichienne Elvire Siersberg, permet d’évoquer les dangers du nazisme et les camps de concentration.
Au printemps 1932, Eve Curie (1904-2007), alors pianiste, fait la connaissance d'Henry Bernstein, pour lequel elle écrit 145, Wall Street, adaptation de Spread Eagle de George S. Brooks et Walter B. Lister, pièce créée le 25 octobre 1932. Elle devient la compagne d'Henry Bernstein (1932-1940).
« La trajectoire de Bernstein est rien moins que simple et rectiligne : Juif proclamé il veut à tout prix l’assimilation à la bonne société française. On le renvoie cependant constamment à sa « race », et il réagit ambigument puisque en 1908 son Israël, écrit dans le climat suscité par l’affaire Dreyfus, reprend tout un argumentaire antisémite sur la « puissance juive » qui a pu faire passer cette pièce pour antisémite… À partir de 1937 et d’un voyage que font sa mère et sa fille Georges en Allemagne, la conscience de ce qu’est le nazisme se fait jour pour lui. Il renvoie à Mussolini sa décoration depuis que l’Italie fasciste a adopté des mesures anti-juives et il envisage de partir pour les États-Unis tout en prenant la direction du théâtre des Ambassadeurs. En juin 1940 il embarque pour New York avec sa maîtresse (laissant sa femme et sa fille à Paris) via Londres où il rencontre le général de Gaulle. Il participera depuis les États-Unis à des campagnes de dénonciation du régime de Vichy dans la presse et à la radio », a écrit François Albera (« Le double jeu d’Henry Bernstein : « Violences et passions, retour de Bernstein » », 1895, 2018/3 (n° 86), p. 213-215).
Henry Bernstein écrit « Portrait d’un défaitiste » sur le maréchal Pétain. En 1941, il est dénaturalisé.
En 1946, il divorce.
Et François Albera d’observer : « À son retour est-il occulté, marginalisé ? Il a retrouvé son théâtre et il y met en scène ses pièces dont La Soif en 1949 qui est un succès pour lui et pour Jean Gabin. Celui-ci remonte sur les planches pour jouer le peintre Jean Galone, aux côtés de Madeleine Robinson et de Claude Dauphin, dans une pièce écrite expressément pour lui. Gabin avait déjà joué dans une adaptation cinématographique du Messager (Raymond Rouleau, 1937) du même auteur qu’il avait croisé à New York pendant leur exil commun. Il joue encore du Bernstein au cinéma en reprenant le rôle créé par Bernard Blier au théâtre dans Victor de Claude Heymann (1951) ».
« Votre père, madame, je l’admirais, bien sûr ! Dans son extraordinaire talent d’écrivain et de dramaturge. Mais aussi je l’aimais, parce que, dans le grand drame français que nous traversions, son cœur et son esprit étaient venus à moi, tout de suite, à fond magnifiquement… »
« Mélo »
« À l’automne 1932, il lance une véritable campagne de presse dans les pages de Candide [contre Mélo par Paul Czinner]. Les arguments qu’il expose sont de plusieurs ordres. Il s’agit d’abord d’arguments juridiques et moraux... L’auteur mobilise également des arguments esthétiques en se présentant comme un défenseur du cinéma contre le théâtre filmé dont relèverait, selon lui, le film de Czinner. Enfin, il recourt abondamment à des arguments nationalistes et même antisémites. Il insiste sur le fait que son texte a été remplacé par la traduction d’une pièce allemande constituant une parodie de Mélo (son avocat parle lors du procès de « germanisation de l’œuvre d’un auteur français »). Surtout, Bernstein se livre dans Candide à une violente attaque ad hominen contre les frères Natan, en particulier Bernard Natan, alors à la tête de Pathé-Cinéma. On trouve dans ses propos tout ce qui s’apprête à nourrir l’affaire Natan, dont l’issue finale sera la mort de Bernard Natan, devenu apatride, à Auschwitz. Ainsi Bernstein débute-t-il le portrait du producteur :Le 10 juillet 1880 naissait à Jassy un charmant bébé roumain, qui se trouvait être un futur grand homme français. Ses parents, qui s’appelaient Tanenzapf […], donnèrent au nouveau-né le nom de Nathaniel.En quelle année Nathaniel Tanenzapf vint-il à Paris ? Je ne sais. Ni en quelle année il commença de préférer à son nom véritable celui de Natan. Car, vous l’aurez compris, il s’agit de M. Natan, le maître de l’Écran français. En tout cas, dès 1911, Nathaniel Tanenzapf, dit Natan, rendait à la cinématographie des services personnels et remarqués.Après les inévitables difficultés du début, et un temps d’arrêt, commença un assez prodigieux roman – l’ascension du petit homme de Jassy.Le seul Balzac a perçu dans la vie moderne, a décrit avec la force et la divination du génie ces phénomènes de succion [sic], le drame d’un individu agrippé au corps social et se nourrissant de lui.
La suite de l’article est du même acabit. S’il n’est guère étonnant de lire un tel texte dans Candide, que celui-ci soit signé d’Henry Bernstein ne laisse pas de surprendre en revanche. L’auteur, peu au fait des réalités de l’industrie du film, s’est probablement renseigné à ce sujet à l’occasion de l’affaire Mélo. Avec une violence mêlée de naïveté, ses propos reflètent la xénophobie et l’antisémitisme qui gangrènent alors les milieux du cinéma. Sans doute peut-on y voir aussi le rejet de la part d’un juif intégré – et néanmoins victime lui-même d’attaques antisémites –, membre de surcroît de la haute société, d’un autre juif dont l’immigration et la fortune sont beaucoup plus récentes, alimentant soupçons et fantasmes…. Au tribunal, la plainte déposée par Henry Bernstein est rejetée fin juillet 1933. Si le tribunal a décidé de faire primer sur le droit moral de l’auteur la clause de son contrat par laquelle Bernstein accordait à la firme cinématographique « le droit d’apporter dans l’établissement du film tous changements à l’ouvrage original qu’elle trouvera[it] nécessaires », le substitut du procureur puis les juges reconnaissent que le film a déformé éhontément la pièce… Bernstein n’a pas fait appel du jugement prononcé en 1933 ».
« J'ai un critère : le plaisir. Et moi qui suis très sensible au son, à la musique des mots, j'ai toujours trouvé chez Bernstein une mélodie particulière, rigoureuse, malgré les apparences. On ne peut modifier une réplique sans que le rythme en souffre... " Oui, mais pourquoi Mélo ? " Parce que j'aime tourner, ou, plutôt, je déteste ne pas tourner », a confié au Monde (30 janvier 1986).
En 1987, le film a été distingué par deux César récompensant Sabine Azéma (Meilleure actrice) et Pierre Arditi (Meilleur second rôle).
CITATIONS
« L'intuition, c'est l'intelligence qui commet un excès de vitesse. »
« En amour, comme d'ailleurs en art, l'intelligence toute sèche, toute nue, est une disgrâce. »
«Un ménage n'est plus un ménage lorsque c'est le chien qui apporte les pantoufles et la femme qui aboie.»
« Il y a du génie, du génie partout à Hollywood. Si seulement il y avait du talent. »
« J'ai trop d'ennemis pour penser que je n'en mérite pas quelques-uns ».
« Mélo » (Melo) d’Alain Resnais
France, 1986, 106 min
Auteur : Alain Resnais
Producteurs : Marin Karmitz, Mk2 Productions
Image : Charles Van Damme
Montage : Albert Jurgenson
Musique : Philippe-Gérard
Avec Sabine Azéma (Romaine Belcroix), Fanny Ardant (Christiane Levesque), Pierre Arditi (Pierre Belcroix), André Dussollier (Marcel Blanc)
Disponible du 17/08/2020 au 16/12/2020
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