Attentats islamistes, dont l’un antisémite, à Toulouse et Montauban par Mohamed Merah, djihadiste salafiste franco-algérien
Al-Qaeda’s French-Algerian “mujahidin” Mohamed Merah killed 7 persons in South-Western France
Latifa ibn Ziaten
Enluminures en terre d’Islam, entre abstraction et figuration
« Jésus et l’islam » de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur
Interview de Bat Ye’or sur Eurabia, l’OCI et l’Alliance des civilisations
« Humoristes et musulmans » de Frank Eggers
« Molenbeek, génération radicale ? » par José-Luis Peñafuerte et Chergui Kharroubi
« Un autre monde » de Noël Dernesch et Olli Waldhauer
« The Goutte d’Or ! L'institut des Cultures d'Islam invite Martin Parr »
« Des humanitaires sur le chemin d’Allah » par Claire Billet, Constance de Bonnaventure et Olivier Jobard
« Oum Kalthoum, la voix du Caire », par Xavier Villetard
"El Gusto" de Safinez Bousbia
« Al Musiqa. Voix et musiques du monde arabe »
« Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui »
« Riad Sattouf. L’écriture dessinée »
« La croix gammée et le turban, la tentation nazie du grand mufti » de Heinrich Billstein
Rue des Rosiers. Le Marais juif, 1974-1975. Photographies d’Alécio de Andrade
« Pour Allah jusqu’à la mort. Enquête sur les convertis à l’islam radical » par Paul Landau
L'Etat islamique
Interview de Bat Ye’or sur le califat et l’Etat islamique/ISIS
« Les armes des djihadistes » par Daniel Harrich
« L'argent de la terreur »
« Alger, la Mecque des révolutionnaires (1962-1974) » par Ben Salama
« Pictures for Peace. La douleur après l’attentat - Hocine Zaourar » par Rémy Burkel
« Cheikh Zayed, une légende arabe » par Frédéric Mitterrand
« Emirats, les mirages de la puissance », par Frédéric Compain
L’Arabie saoudite
La Ligue islamique mondiale, de Paris à Auschwitz
L’Irak, une ex-mosaïque ethnico-religieuse
« Iran-Irak, la guerre par l'image » par Maryam Ebrahimi
« Oman, au pays des contes » par Nadja Frenz
« Al-Sissi, bons baisers du Caire » par Bence Máté
Le Liban
« Les scouts d'al-Mahdi » de Bruno Ulmer
« L’Insulte » par Ziad Doueiri
Le Pakistan
Le Qatar
« La dernière colonie. Le peuple oublié du Sahara occidental », de Christian Gropper
Soirée sur Arte consacrée à l'Iran
Le 7 janvier 2015, au siège parisien de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, deux djihadistes français, les frères Kouachi, "assassinent onze personnes — dont huit collaborateurs du journal — et en blessent onze autres" avant d'exécuter durant leur fuite, Ahmed Merabet, policier qu'ils avaient blessé et se trouvait à terre. Ils sont tués le 9 janvier 2020 "par le GIGN dans une imprimerie où ils s'étaient retranchés, à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), au nord-est de Paris. L'attentat est alors revendiqué par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), basé au Yémen."
Le 8 janvier 2015, Amedy Coulibaly, un Français proche des frères Kouachi, tue de dos, par balle, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale, et blesse grièvement une autre personne à Montrouge, près d'une école juive. Le 9 janvier 2020, il "prend en otage les clients d’une supérette casher à la porte de Vincennes à Paris et tue quatre personnes, dont un employé. Il est tué lors d'un assaut du RAID et de la BRI. Il a revendiqué son action au nom de "l'organisation djihadiste, État islamique qui n'a cependant pas revendiqué son acte. Ces actions ont été coordonnées avec celles des frères Kouachi."
Le procès de ces attentats terroristes islamistes de janvier 2020 qui ont commencé par l'attentat au siège de la rédaction de l'hebdomadaire Charlie hebdo s'est ouvert le 2 septembre 2020 au Tribunal judiciaire de Paris. Ce journal a republié les dessins sur le prophète Mahomet.
Les infractions reprochées ? Participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle, acquisition, détention et cession d’armes de catégorie B en réunion et en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que port et transport d’armes de catégorie B en réunion et en relation avec une entreprise. La peine encourue : vingt ans de réclusion criminelle.
Les trois audiences judiciaires auxquelles j’ai assisté m’ont laissée dubitative, et inquiète.
Né en 1985, Nezar Mickaël Pastor Alwatik a pour père un Français catholique et pour mère une Marocaine musulmane.
Il est le seul accusé à avoir un lien avec des Juifs : sa demi-sœur, née d’un précédent mariage de son père, s’est convertie au judaïsme. C’est elle qui a choisi son premier prénom « Michaël ».
C’est en prison que Nezar Mickaël Pastor Alwatik se lie d’amitié avec Amedy Coulibaly.
Vengeance d’une femme répudiée ? Lutte idéologique contre un adepte présumé du takfirisme ? En fin de journée, son ex-femme, salafiste, témoigne contre l’accusé qu’elle décrit en mari extrémiste. Et d’évoquer une séance de « rééducation islamique » co-organisée par Nezar Mickaël Pastor Alwatik.
Mais dès le lendemain, viennent témoigner en faveur de l’accusé... la demi-sœur et sa fille, toutes deux juives françaises. Un atout spécifique à Nezar Mickaël Pastor Alwatik surnommé « le juif » - une insulte dans le monde arabe ou/et islamique - dans sa cité. Selon ces deux témoins, Nezar Mickaël Pastor Alwatik assistait aux chabbats, aux fêtes juives, et n’aurait pas pu accepter l’idée d’un attentat contre un magasin Hypercacher qu’elles auraient pu fréquenter. Tous auraient formé une « famille Beneytton »…
Expert psychiatre, le Dr Roland Coutanceau présente un rapport quasi-identique sur plusieurs prévenus qu’il considère comme pénalement responsables.
Un psychologue entrevoit un problème identitaire chez Nezar Mickaël Pastor Alwatik. Mais rapidement, une des avocates de l’accusé réagit efficacement par quelques p, et le psychologue retire son observation. Dommae ! C'est une piste intéressante.
Que retenir de ces trois audiences ?
Des familles éclatées, recomposées. Un père longtemps absent. Des faits inexpliqués : par exemple, la mère de l’accusé lui a trouvé à sa sortie de prison un appartement. Mais comment ? Avec quel argent ?
C’est surtout la porosité entre délinquants débrouillards et terroristes, ainsi qu’une contre-société islamique, indispensable pour commettre un attentat terroriste, qui a défilé ou a été évoquée au fil des audiences. Avec sa sociabilité, sa taqiyya, ses tabous, ses codes vestimentaires - témoins musulmanes aux vêtements amples, aux couleurs sombres ou ternes, dissimulant leur silhouette, voire ne laissant visibles que leurs yeux -, ses violations du droit – mariage religieux endogamique islamique célébré sans mariage civil préalable -. Avec sa conception de l'amitié, de la solidarité, de l'entraide ou de la complicité. Avec sa quasi-dolce vita dans des prisons : des détenus y consomment de la drogue, y disposent de téléphones portables, s’y regroupent par affinités dans la buanderie, ne semblent pas avoir compris le sens de leur peine de détention. Avec ses armes qui circulent aisément dans un pays interdisant, sauf exceptions, le port d’armes. Avec un crédit quasi-bancaire obtenu aisément. Et le faible coût financier des attentats terroristes islamistes. Une contre-société que des instituts et livres ont analysée depuis des décennies…
Emotif, le prévenu et ses témoins musulmans ne sont guère intimidés devant la Cour, et parfois certains persiflent, ironisent, voire se montrent un brin insolents envers des magistrats, et dévident un discours mûrement préparé, parfois en contradiction avec leurs déclarations initiales aux policiers en 2015. « Je ne me souviens plus… C’était il y a cinq ans… » : telle est alors leur réponse-type. En outre, un témoin a justifié l’attentat contre la rédaction de Charlie hebdo qui aurait blessé « les musulmans ». Quelques jours plus tard, Samuel Paty, professeur d’histoire, était décapité pour avoir illustré son cours sur les libertés par des caricatures de Charlie hebdo.
On peine à comprendre la pertinence d’interroger un expert psychiatre sur l’éventuelle « irresponsabilité pénale » des accusés. S’attendait-on à ce que un, plusieurs ou tous les prévenus auraient été pris d’un soudain accès de folie, en même temps ?
C’est le 12e procès à faire l’objet d’un « enregistrement historique », et le premier en matière de terrorisme. Les personnes intéressées peuvent lire, écouter ou voir des comptes-rendus d’audience, ou les scènes croquées par des dessinateurs assis dans le prétoire. Or, durant le procès de Nuremberg (20 novembre 1945 au 1er octobre 1946) à Berlin, les Actualités cinématographiques ont montré aux publics internationaux, au fil des audiences, des images filmées de la salle d’audience avec les accusés – des dirigeants nazis, et non des complices -, les magistrats, les témoins, et osaient nommer l'antisémitisme… Un procès ayant eu lieu après la capitulation du IIIe Reich, alors que les audiences parisiennes se poursuivent dans une France frappée par des attentats islamistes.49 jours d’audience prévus, 171 tomes de procédure, 14 accusés - 10 placés en détention provisoire, un sous contrôle judiciaire, 3 visés par un mandat d’arrêt -, 200 parties civiles, 94 avocats, 90 média accrédités, dont 27 média étrangers... J’ai vu une quinzaine de journalistes dans l’auditorium Pierre Drai, dont certains partaient avant la fin de l’audience. Et des avocats des accusés particulièrement pugnaces.
Quant au public, il était rare, âgé. En plus de la salle d’audience, les journalistes peuvent voir la retransmission en direct dans trois salles.
Un procès qui a quasi-éclipsé, sur le plan médiatique, celui de Sid Ahmed Ghlam, condamné le 5 novembre 2020 « à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans et d’une interdiction définitive du territoire pour l’assassinat terroriste d’Aurélie Châtelain et la tentative d’attentat contre une église de Villejuif en 2015 ».
Comment s’organisera l’institution judiciaire pour le procès des attentats du 13 novembre 2015 où le nombre de victimes s’élève à 130 morts et de 413 blessés hospitalisés ? Le ministère prépare les salles au Palais de Justice…
Que retiendront les historiens ou chercheurs autorisés à voir dans x années les images filmées des audiences ? Les circonlocutions d’experts ou de magistrats pour éviter de désigner l’idéologie assassine et ses terroristes – « extrémistes », « djihadistes » -, et éluder l’islam omniprésent dans le procès ainsi que son antisémitisme. Des avocats de parties civiles insistent sur le tournant marqué par le témoignage de l’ex-femme de Nezar Mickaël Pastor Alwatik. Et tout le monde semble oublier qu’elle est salafiste, adepte d’une mouvance considérée par des experts comme djihadiste, criminelle, terroriste.
Sur les plaques à la mémoire des victimes de ces attentats terroristes manque le mot "islamiste". Comment la France peut-elle vaincre un ennemi qu'elle n'ose pas nommer et contre lequel elle rechigne à adopter les mesures adéquates, de crainte de "stigmatiser les musulmans" ?
Un Président, Régis de Jorna, qui rabroue un avocat pour une question trop longue ou recourant à une grille d’analyse islamique. Qui cherche longuement ses mots pour interroger une dame musulmane qui a accueilli chez elle l’accusé – j’ai songé alors aux émissions radiophoniques de Ménie Grégoire sur RTL dans les années 1970. Qui se montre prévenant envers cette ex-épouse, qui en début de soirée montre sa lassitude – elle est chaudement vêtue -, et lui propose une pause. Et cette dame gémit à deux reprises : « Quelle heure est-il » ? « A 19 h 58, elle se sent mal, mais pas à 20 h 02 ? », persifle un journaliste.
Ces audiences ont souligné l’importance d'un réseau relationnel pour assurer la logistique dans la commission de ces attentats terroristes islamistes de janvier 2015. C'est la raison de ne pas minorer le rôle des accusés.
Le 7 décembre 2020, "pour l'accusé Nezar Mickaël Pastor Alwatik, l'accusation affiche moins de doutes. Et l'enfonce, au contraire, s'attachant à mettre en exergue une radicalisation ancrée via son amitié avec Amedy Coulibaly, rencontré à la prison de Villepinte, entre 2010 et 2013. Selon l'avocate générale Julie Holveck, Nezar Mickaël Pastor Alwatik se cache derrière un "paravent" en parlant du judaïsme de sa sœur aînée. Mais la magistrate pense que lui est takfiriste. S'appuyant sur le témoignage de son ex-épouse salafiste - qu'il a répudiée au bout de quelques semaines. Ce mariage avait été rendu possible par le couple Coulibaly-Boumeddiene, et en présence de Mohamed Belhoucine -l'accusé présumé mort qui avait donc rédigé le serment d'allégeance à Daech de Coulibaly. La magistrate dit que "Pastor est le top-contact de Coulibaly". Et puis l'avocate générale égrène les éléments matériels qui piègent Pastor Alwatik : son ADN sur deux armes de poing découvertes dans la planque de Coulibaly à Gentilly, et sur un gant retrouvé à l'Hyper Cacher. L'accusation estime que les justifications farfelues de Pastor Alwatik l'accablent. Lui avait dit qu'il avait maintes fois menti par peur. Mais l'avocate générale demande de le condamner" à "20 ans de réclusion, assortie d'une peine de sûreté des deux tiers, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle."
Le 16 décembre 2020, Nezar Mickaël Pastor Alwatik a été condamné à "18 années de réclusion criminelle assorties d’une période de sûreté des 2/3 pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle". Laxisme ou peine en regard avec le dossier ?
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