« Mésopotamie, une civilisation oubliée » de Yann Coquart et Luis Miranda
Le Seyfo, génocide des Assyriens
La civilisation mésopotamienne (12 000-330 avant l'ère commune) a créé l'écriture cunéiforme, s'est distinguée par ses cités monumentales et ses cités-Etats, son économie fondée sur le commerce, et ses perfectionnements de systèmes d’irrigation, du tissage, de la roue, de la voûte, etc..
Hébreux, Judaïsme, Bible hébraïque
Certains ont localisé le Jardin d'Eden de la Bible hébraïque en Mésopotamie. Dans ce Jardin, se trouvaient l'Arbre de la Vie, l'arbre de la connaissance du bien et du mal et une végétation permettant à Adam et Ève de subvenir à leurs besoins.
"C’est également [en Mésopotamie] que l’on trouve les plus anciens récits du Déluge auquel survit un certain Uta-Napishtim, ancêtre de Noé. De même, la tour de Babel est inspirée des ziggurats ou tours à étages qui caractérisaient les grandes villes mésopotamiennes, et plus particulièrement de celle de Babylone. Cette dernière devint elle-même mythique, avec ses palais, ses murailles ou ses jardins suspendus classés parmi les sept merveilles du monde antique. L’imaginaire collectif reste aussi frappé par les noms de la ville « divinement grande » de Ninive (Jonas III, 3) comme par les monstres qui en gardaient les passages et qui semblent avoir directement inspiré la vision d’Ezéchiel (Ezéchiel I, 6-11)", souligne Ariane Thomas, commissaire de l'exposition L'Historie commence en Mésopotamie.Premier patriarche du peuple Juif, Abraham était originaire de Mésopotamie. Il a quitté Sumer pour la Terre de Canaan.
En 722 avant l'ère commune, le royaume Israël est détruit par les Assyriens. En 586 avant cette ère, le royaume de Juda est vaincu par les Babyloniens.
Après avoir conquis Jérusalem en 587 (ou 586) avant cette ère, Nabuchodonosor II contraint ses habitants à l'exil à Babylone.
"Sur les fleuves de Babèl, nous habitions là. Nous pleurions aussi, en mémorisant Siôn. (note : Zion)
Sur les saules, en son sein, nous suspendions nos lyres.
Oui, nos geôliers nous demandaient les paroles d’un poème ; nos pillards, de la joie : « Poétisez-nous un poème de Siôn ! »
Quoi, poétiser le poème de IHVH-Adonaï (note : = Jah, etc.) sur une glèbe étrangère ?" (Psaume 137, Livre des Psaumes, traduction de André Chouraqui).
Troisième opéra de Verdi, Nabucco relate l’esclavage des Hébreux à Babylone.
Ces Judéens exilés constituent l'une des plus anciennes diasporas juives, et certains d'entre eux ont contribué de manière majeure à l'histoire du Judaïsme.
Durant l'ère des Gueonim, les académies talmudiques de Babylonie détiennent une autorité spirituelle sur les Juifs de la diaspora, de la fin du VIe siècle à la première moitié du XIe siècle (589 à 1038).
Après la prise de Babylone en 539, Cyrus, qui a fondé l'empire Perse, autorise les Judéens à retourner à Jérusalem et à y reconstruire le Temple. Fin érudit de la Torah, Ezra, ou Esdras, et Néhémie mènent une partie de ces Israélites à Jérusalem.
Illustre représentant du judaïsme rabbinique, Hillel l’Ancien, Hillel le Sage (Hillel Hazaken) ou le Babylonien est le dernier président du Sanhédrin de l'ère des Zougot, binômes de Sages d'Israël.
Vers le VIe siècle de l'ère commune, des rabbins de Babylonie ont rédigé le Talmud de Babylone. Fondement de la Halakha (Loi juive), le Talmud est constitué de la Mishna et de la Guemara,
La deuxième moitié du XXe siècle a vu l'exil contraint des Juifs irakiens.
"Epopée archéologique"
« Si l'État islamique a déclaré la guerre au patrimoine archéologique en Irak et en Syrie, au Kurdistan irakien, l'une des seules régions à avoir pu repousser les djihadistes, les archéologues des plus prestigieuses universités mondiales poursuivent inlassablement leurs recherches ».
« Ici, ils prospectent et fouillent un paysage vierge de toute exploration, dont le sol dissimule encore les vestiges des civilisations anciennes ».
« Il y a environ cinq mille ans, la zone appartenait à l’empire d’Assyrie qui contrôlait, au moyen de ses capitales de Ninive, Khorsabad et Nimrud, tout le Proche-Orient ».« Au sud d’Erbil, les chercheurs ont récemment fait une découverte surprenante : celle d’une cité antique dénommée Idu, ensevelie sous un village ».
« En restaurant ces monumentales ruines assyriennes et islamiques, les scientifiques français, italiens, polonais ou encore américains éclairent leur extraordinaire histoire et s’emploient à transmettre leur savoir aux équipes locales, kurdes et irakiennes ».
« Également nourri d’images d’archives qui retracent les premières tentatives de fouilles au XIXe siècle, ce documentaire à l’allure d’épopée archéologique retrace les dernières découvertes effectuées ».
les autorités juives halakhiques faisant suite aux Savoraïm (Sages qui avaient fixé le Talmud de Babylone), et rashei yeshiva (directeurs) des deux grandes académies talmudiques de Babylonie, Soura et Poumbedita.
(Extraite du dossier de presse de l'exposition L'Histoire commence en Mésopotamie)
Période proto-urbaine dite « d’Uruk » (vers 3800 - 2900 avant J.-C.)
Apparition des premières villes au sud de la Mésopotamie. Uruk est la plus importante.
Apparition de l’écriture cunéiforme à Uruk vers 3200 avant J.-C.
Période sumérienne dite « des Dynasties archaïques » (vers 2900 - 2340 avant J.-C.)
Apparition des premiers rois et des premières dynasties historiques.
Le pays est divisé en une quinzaine de petits royaumes parmi lesquelles Eridu, Lagash, Larsa, Uruk, Ur ou encore Kish. Chacune domine un modeste territoire avec à sa tête son dieu tutélaire et son roi. Le dieu possède de vastes domaines administrés par le souverain qui est son représentant sur terre et qui doit lui bâtir des temples.
Particulièrement bien connu, le royaume de Lagash fondé par le roi Ur-Nanshe connait alors une grande prospérité.
Période d’Akkad (vers 2340 - 2180 avant J.-C.)
Premier essai impérial : Sargon, roi fondateur d’Akkad, unifie pour la première fois le pays vers 2340 avant J.-C. Il conquiert les principales villes sumériennes mais aussi Mari, Ebla (Syrie actuelle) et la région de l’Elam (Iran actuel).
Akkad devient la nouvelle capitale et donne son nom à toute sa région.
Période néo-sumérienne (vers 2150 - 2004 avant J.-C.)
Les royaumes sumériens retrouvent leur indépendance.
Lagash redevient prospère. Son souverain Gudea est un grand bâtisseur. Sa plus importante réalisation est le temple de Ningirsu à Girsu.
C’est surtout le royaume d’Ur qui domine très vite la Mésopotamie et ses voisins comme Suse, reprenant à son compte les ambitions impériales d’Akkad. Shulgi, le fils du fondateur, a lui aussi laissé plusieurs témoins de ses constructions pieuses.
Épanouissement de la production littéraire. L’Épopée de Gilgamesh, le plus célèbre texte de la littérature mésopotamienne, commence à être mis par écrit à cette époque (mais la première version complète sera rédigée dans le royaume de Babylone au cours du millénaire suivant).
Période amorrite (2004 - 1595 avant J.-C)
La chute d’Ur marque la disparition définitive des Sumériens sur le plan politique.
Peuple nomade venu de l’ouest, les Amorrites se sédentarisent et instaurent des royaumes.
Babylone devient une grande puissance sous le règne de Hammurabi (1792 - 1750 avant J.-C.), qui parvient à dominer l’ensemble de la Mésopotamie.
Le célèbre Code de Hammurabi est un recueil de décisions de justice prises par le souverain et destinées à être des modèles pour les princes à venir. C’est l’une des premières formes de jurisprudence.
Période du Bronze récent (1595 - 1100 avant J.-C)
En 1595, Babylone est prise par les Hittites, un peuple venu d’Anatolie.
Les Kassites, un peuple asiatique dont l’origine est encore incertaine, s’installent alors en Babylonie dans le sud de la Mésopotamie, assimilant les traditions mésopotamiennes.
Au nord, l’Assyrie devient une grande puissance autour de sa capitale religieuse Assur, notamment sous le règne glorieux de Tukulti-Ninurta I.
Période néo-assyrienne (934 - 610 avant J.-C)
Expansion de l’Assyrie, notamment sous les règnes de Sargon II et d’Assurbanipal.
L’Assyrie s’étend de l’Iran oriental à la mer Méditerranée, et de l’Anatolie au nord du désert d’Arabie. Après Nimrud et Khorsabad, sa dernière capitale, Ninive, est alors l’une des plus grandes villes du monde.
À la mort d’Assurbanipal en 627, commence un conflit de succession qui précipite la disparation de l’empire assyrien en 610, sous les coups des Babyloniens alliés aux Mèdes.
Période néo-babylonienne (vers 1000 - 539 avant J.-C)
Après une longue période plus ou moins en retrait de l’Assyrie, une nouvelle dynastie est fondée en 625 avant de reprendre à son compte le territoire dominé par les Assyriens.
Babylone se transforme profondément et connait son apogée sous le règne de Nabuchodonosor II (605 – 562 avant J.-C.). La cité devint la plus célèbre de tout le Proche-Orient. L’empire babylonien s’étend des frontières de l’Égypte à l’Asie mineure et jusqu’aux abords de la Perse.
Période perse (539 - 331 avant J.-C.)
En 539 avant J.-C., Babylone et la Mésopotamie tombent sous domination perse avec la conquête de Cyrus II le Grand. Babylone et sa région restent très admirées et continuent de prospérer dans l’espace de paix que constitue l’empire perse.
Avec la conquête de l’empire perse par Alexandre le Grand en 331 avant J.-C., la Mésopotamie s’hellénise et la culture mésopotamienne décline peu à peu.
Aux alentours de notre ère, la dernière tablette écrite en cunéiforme est attestée."
« Mésopotamie, une civilisation oubliée » de Yann Coquart et Luis MirandaFrance, 2017
Sur Arte les 3 octobre 2020 à 20 h 50 et 22 octobre 2020 à 10 h 25
Les citations sur le documentaire sont d'Arte.
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