En 1881, Anna et Horatio Spafford, couple d'Américains chrétiens philanthropes, ouvrent à Jérusalem, alors dans l'Empire Ottoman, l'American Colony Hotel, une auberge offrant une aide sociale, et constituent une communauté à laquelle se joignent des Suédois. A l'initiative du Baron Ustinov, le bâtiment devient un hôtel. Arte rediffusera le 19 février 2023 à 17 h 45, dans le cadre d’« Hôtels mythiques » (Legendäre Grand Hotels), « L'American Colony Hotel à Jérusalem » (Das American Colony Hotel in Jerusalem) de Nicola Graef. « À la découverte d’une singulière oasis de paix au cœur du Proche-Orient » et un palace fréquenté par des célébrités.
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« Hôtels mythiques » (Legendäre Grand Hotels) est une série de documentaires proposant « une incursion dans l'histoire et entre les murs des hôtels d'exception : le Bristol à Paris, l'Adlon à Berlin, le Beau-Rivage à Genève, le Sacher à Vienne et l'American Colony Hotel à Jérusalem. Un voyage unique et exceptionnel dans des temples du luxe ! »
Winston Churchill, les écrivains Graham Greene et Philip Roth, T. E. Lawrence d'Arabie, Leon Uris, le chef de la Légion arabe Glubb Pacha, Bob Dylan, Uma Thurman, Sting, l'émissaire du Quartet (Etats-Unis, Russie, Nations unies, Union européenne) Tony Blair… Ils ont tous séjourné à l’American Colony de Jérusalem.
Avec près de cent chambres et suites, géré par le groupe suisse Gauer depuis la fin des années 1970, c’est l’un des cinq étoiles de la région.
Situé dans la partie de la cité libérée en 1967 par Israël de l’occupation jordanienne illégale, il abrite des archives, notamment photographiques, sur la vie hiérosolymitaine sous l’empire ottoman.
Chrétiens altruistes
« Ouvert en 1881 par Anna et Horatio Spafford, un couple d'Américains philanthropes, l’hôtel American Colony de Jérusalem était à l’origine une simple auberge nichée dans l'ancien palais d'un pacha ottoman ».
La « riche histoire de l'American Colony remonte à la fin du 19e siècle, suite à une série d'événements tragiques qui ont conduit Horatio et Anna Spafford, une famille chrétienne fervente, à quitter leur ville natale de Chicago en 1881, afin de trouver la paix dans la ville sainte de Jérusalem et d'offrir de l'aide aux familles en détresse. »
« Puisant leurs forces dans leur foi et le réconfort dans la parole de l'hymne "It is Well with my Soul", écrit par Horatio Spafford à la suite de la perte de ses quatre filles dans un naufrage, les Spafford, avec seize autres membres de leur Église, se nommant eux-mêmes "Les vainqueurs" ont rejoint Jérusalem et se sont installés ensemble dans une petite maison de la vieille ville. » En 1895, ils achètent le bâtiment en pierres de tailles aux héritiers du pacha Rabbah Daoud Amin Effendi al-Husseini, un noble Ottoman qui y logeait son harem.
« Ils n'ont jamais été des missionnaires mais aimaient vivre, tout comme les premiers chrétiens une vie simple en mettant tout en commun. Leur porte étant toujours ouverte à leurs voisins juifs et arabes ainsi qu'aux bédouins séjournant aux environs de la ville et ayant traversé le fleuve du Jourdain, ils ont bientôt établi de bonnes relations avec la population locale et sont devenus vite connus pour leurs actes de bienveillance et d'aide à la communauté. Les gens les appelaient simplement "les américains". Soixante-dix Suédois vivant aux États-Unis rejoignirent "les américains" en 1894, suivis de cinquante-cinq autres venant de Nas en Suède deux ans plus tard et la communauté s'étant élargie avait besoin de locaux plus grands. La maison qu'ils achetèrent avait été initialement construite en tant que palais pour un pacha et ses quatre femmes. Ce palais allait bientôt devenir l'American Colony Hotel. »
« L'idée de l'American Colony Hotel de Jérusalem trouve son origine en 1902, lorsque Baron Ustinov (grand-père de l'acteur Sir Peter Ustinov), trouvant les auberges turques de l'époque inacceptables, avait besoin d'un hébergement convenable à Jérusalem pour accueillir ses visiteurs venant d'Europe et d'Amérique. »
« Peu de temps après, l'American Colony est devenu un hébergement pour les voyageurs occidentaux et les pèlerins dont les attentes avaient été déçues par les établissements qui existaient alors à Jérusalem. »
Il abrite alors un dispensaire, une crèche et une école pour tous. Pour financer cette aide, la communauté « accepta en 1900 l’offre d’un investisseur de transformer une partie du bâtiment en hôtel pour les touristes américains et les personnalités de passage ».
« Au fil des années, devenu une véritable institution, l’établissement a contribué à résoudre certains conflits en permettant des rencontres entre des personnalités de premier plan ».
« L'American Colony Hotel occupe une place unique dans l'histoire de la région, après avoir enduré d'innombrables défis et une série de guerres. Ce fut le lieu d'où le drapeau blanc - provenant d'un drap de lit d'un des hôpitaux de la colonie, actuellement exposé à l'Imperial War Museum de Londres - a été levé pour initier la trêve qui a mis fin à la domination ottomane de Jérusalem. »
« La colonie a toujours été reconnue localement comme un îlot neutre, restant en dehors de la politique turbulente du pays. Propriété ni arabe ni juive, mais américaine, britannique et suédoise, elle a toujours eu des amis dans toutes les classes de la société mixte de Jérusalem. Oasis où Juifs et Arabes se rencontrent confortablement, c'est aussi le refuge préféré des journalistes internationaux, des officiers supérieurs de l'Organisation des Nations Unies et des diplomates à travers le monde. »
Selon Martin Kramer, aucune négociation sur les termes des "accords d'Oslo" ne s'est déroulée dans la fameuse chambre n° 16.
Selon Martin Kramer, aucune négociation sur les termes des "accords d'Oslo" ne s'est déroulée dans la fameuse chambre n° 16.
« Les fondateurs ont conservé leur ancienne maison dans la vieille ville et l'utilisent à des fins caritatives, en prodiguant des soins à des enfants nécessiteux avec des services qui se sont développés au fils des décennies. Aujourd'hui, les bâtiments abritent le Spafford Children's Center, qui gère les départements de protection sociale, médicale et de travail social pour les enfants de la région. »
« Bien que la gestion quotidienne de l'hôtel a été transmise par le petit-fils Spafford, Horatio Vester à sa retraite aux hôtels Gauer de Suisse, l'American Colony est toujours la propriété des descendants de la communauté fondatrice et est gérée par ces derniers. Son Conseil d’administration est composé de membres de la famille qui restent très impliqués. La colonie est une partie de l’histoire de leur famille, tout comme une partie de l’histoire de Jérusalem ».
« Aperçu d’un palace à l’histoire fascinante, dont l’atmosphère particulière a contribué au développement de nombreuses légendes, et qui accueille toujours d’illustres invités issus du monde politique, diplomatique ou encore artistique ».
« L'American Colony Hotel à Jérusalem » de Nicola Graef
Allemagne, 2020
Sur Arte les 16 août 2020 à 20 h 05, 19 février 2023 à 17 h 45
Disponible du 16/08/2020 au 14/09/2020, du 19/02/2023 au 20/03/2023
Visuels : © Lona Media
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Les citations sur le film proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 13 août 2020.
Les citations sur le film proviennent d'Arte. Cet article a été publié le 13 août 2020.
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