Sous l'Occupation nazie de la France, Alfred Greven (1897-1973) crée à Paris en 1940 la Continental Films, société de production qui s'attache des réalisateurs, scénaristes et techniciens de talent. Par des spoliations de biens détenus par des professionnels juifs, par des fonds importants, il contrôle la filière de la production à l’exploitation, via les laboratoires. But : rivaliser avec Hollywood. Bilan : des chefs d'oeuvre du cinéma français, parfois véhiculant une propagande antisémite. Histoire diffusera « 1940 - Main basse sur le cinéma français» de Pierre-Henri Gibert, adapté du livre « Continental Films. Cinéma français sous contrôle allemand » de Christine Leteux.
Brigitte Bardot
« L’ami Fritz » par Jacques de Baroncelli
Léon Barsacq (1906-1969) : « Maquettes de décors de films »
« Un ami viendra ce soir » de Raymond Bernard
« L’ami Fritz » par Jacques de Baroncelli
Léon Barsacq (1906-1969) : « Maquettes de décors de films »
« Un ami viendra ce soir » de Raymond Bernard
Zabou Breitman, comédienne, scénariste et réalisatrice
Les Enfants du Paradis, l’exposition
Sami Frey
« 1940 - Main basse sur le cinéma français » de Pierre-Henri Gibert
Serge Gainsbourg (1928-1991)
Diane Kurys
Jean-Pierre Mocky (1929-2019)
Bernard Natan (1886-1942)
« Charles Pathé et Léon Gaumont. Premiers géants du cinéma » par Emmanuelle Nobecourt
Les Enfants du Paradis, l’exposition
Sami Frey
« 1940 - Main basse sur le cinéma français » de Pierre-Henri Gibert
Serge Gainsbourg (1928-1991)
Diane Kurys
Jean-Pierre Mocky (1929-2019)
Bernard Natan (1886-1942)
« Charles Pathé et Léon Gaumont. Premiers géants du cinéma » par Emmanuelle Nobecourt
Les Studios Éclair de 1907 à 2007
L'acteur Roschdy Zem, un « coeur qui bat pour la paix » selon SaphirNews
Dans « Continental Films. Cinéma français sous contrôle allemand », préfacé par Bertrand Tavernier, de Christine Leteux, docteur en sciences, a retracé l’histoire de la Continental. « Octobre 1940. Un producteur allemand, Alfred Greven, crée dans Paris occupé une société de production cinématographique, la Continental Films, où il enrôle les plus célèbres vedettes (Danielle Darrieux, Fernandel, Raimu, Harry Baur) et des cinéastes de renom (Marcel Carné, Maurice Tourneur, Henri Decoin, Henri-Georges Clouzot). Durant les quatre années d’Occupation, la Continental produit trente films, dont certains chefs d’œuvre, comme Les Inconnus dans la maison et Le Corbeau. Pour la première fois, l’histoire de cette société de production, de son fondateur et de celles et ceux qui y ont travaillé est racontée de l’intérieur, grâce à des archives allemandes et françaises inédites. On verra sous un éclairage nouveau le climat délétère au sein de la Continental, le voyage des artistes à Berlin en mars 1942, ainsi que la mort mystérieuse d’Harry Baur ».
« 1940 - Main basse sur le cinéma français » de Pierre-Henri Gibert est l’adaptation cinématographique de ce livre. « En 1940 naît à Paris la Continental, société de production de films créée par l'occupant. A sa tête, Alfred Greven, producteur cinéphile et homme d'affaires opportuniste. Pendant les années d'occupation, sous les directives de Goebbels, il s'assure les services des meilleurs artistes et techniciens du cinéma français pour produire des films à succès, hautement divertissants, et, stratégiquement, sans aucun message de propagande. En parallèle, il profite de la spoliation des biens juifs pour racheter cinémas, studios et laboratoires, et prendre ainsi le contrôle de toute la chaîne de fabrication des films. Son objectif est de créer un second Hollywood en Europe. Plusieurs des trente longs métrages ainsi produits sous l'égide Continental comptent aujourd'hui encore parmi les classiques du cinéma français ».
Ami de Göring dès la Première Guerre mondiale, ancien directeur de la production à la UFA, Alfred Greven est désigné par Joseph Goebbels, ministre de la propagande du IIIe Reich, directeur de la firme Continental dont les bureaux parisiens se trouvent sur l'avenue des Champs-Elysées, pour produire des films moyens faisant oublier aux spectateurs français le contexte tragique, mais va être à l'origine d'excellents films, souvent complexes, et songera à créé sa Cité du cinéma au Mesnil-le-Roi (Yvelines).
Alfred Greven dispose de fonds allemands importants. Il sait sélectionner les meilleurs. Les meilleurs réalisateurs. Les meilleurs acteurs : Fernandel, Danielle Darrieux, Raimu, Harry Baur, dont l'épouse est juive et qui mourra des suites de tortures... Les meilleures sociétés de distribution. Et produire des films avec des acteurs populaires qui feront oublier un scénario faible ou une réalisation médiocre et d'autres avec des personnalités talentueuses qui osent lui tenir tête.
« Hé non. D'ailleurs, vous avez déjà perdu ! [...] Parce que vous n'avez pas de Juif avec vous. Voyez Hollywood : on ne fait pas de cinéma sans eux ! », a répondu Jacques Prévert, dialoguiste et poète, en déclinant l'offre d'Alfred Greven.
"Les films de la Continental ne sont pas présentés à la censure française [du gouvernement de Vichy]", explique Bertrand Tavernier, réalisateur de "Laissez-passer", qui trouve la personnalité d'Alfred Greven "difficile à cerner".
Le scénariste brillant Henri Jeanson a dit : « Les cinéastes français ont souvent réussi à faire des chefs-d’œuvre malgré… » Parmi ces films financés par la Continental, citons L'Assassinat du Père Noël, L'assassin habite au 21, Le Corbeau, Au bonheur des dames, La Main du diable, Au Bonheur des Dames, Cécile est morte...
De retour en Allemagne, Alfred Greven produit des films... inintéressants selon Bertrand Tavernier.
Christine Leteux, « Continental Films. Cinéma français sous contrôle allemand ». Préface de Bertrand Tavernier. Éditions La Tour verte, collection La muse celluloïd, 2017. 400 pages, 16 pages de photographies, broché. ISBN-13 : 978-2917819425
« 1940 - Main basse sur le cinéma français» de Pierre-Henri Gibert
France, Talweg production avec la participation de France Télévisions, d'Histoire, avec le soutien de la Procirep- société des producteurs de l'Angoa et du Centre national du cinéma et de l'image animée, 2019, 52'
Adapté du livre de Christine Leteux "Continental films : cinéma français sous contrôle allemand"
Avec la voix de Sarah-Jane Sautegrain
Conseillère historique : Christine Leteux
Dessins originaux de Romain Egea
Musique originale Arnauld Cuillevant
Visuels : DR
Sur France 5 le 14 juin 2020 de 18:35 à 19:35
Sur Histoire les 24 juin 2020 à 05:30, 2 juillet 2020 à 01:45, 6 juillet 2020 à 07:15, 12 juillet 2020 à 05:25, 13 juillet 2020 à 02:20
Dans « Continental Films. Cinéma français sous contrôle allemand », préfacé par Bertrand Tavernier, de Christine Leteux, docteur en sciences, a retracé l’histoire de la Continental. « Octobre 1940. Un producteur allemand, Alfred Greven, crée dans Paris occupé une société de production cinématographique, la Continental Films, où il enrôle les plus célèbres vedettes (Danielle Darrieux, Fernandel, Raimu, Harry Baur) et des cinéastes de renom (Marcel Carné, Maurice Tourneur, Henri Decoin, Henri-Georges Clouzot). Durant les quatre années d’Occupation, la Continental produit trente films, dont certains chefs d’œuvre, comme Les Inconnus dans la maison et Le Corbeau. Pour la première fois, l’histoire de cette société de production, de son fondateur et de celles et ceux qui y ont travaillé est racontée de l’intérieur, grâce à des archives allemandes et françaises inédites. On verra sous un éclairage nouveau le climat délétère au sein de la Continental, le voyage des artistes à Berlin en mars 1942, ainsi que la mort mystérieuse d’Harry Baur ».
« 1940 - Main basse sur le cinéma français » de Pierre-Henri Gibert est l’adaptation cinématographique de ce livre. « En 1940 naît à Paris la Continental, société de production de films créée par l'occupant. A sa tête, Alfred Greven, producteur cinéphile et homme d'affaires opportuniste. Pendant les années d'occupation, sous les directives de Goebbels, il s'assure les services des meilleurs artistes et techniciens du cinéma français pour produire des films à succès, hautement divertissants, et, stratégiquement, sans aucun message de propagande. En parallèle, il profite de la spoliation des biens juifs pour racheter cinémas, studios et laboratoires, et prendre ainsi le contrôle de toute la chaîne de fabrication des films. Son objectif est de créer un second Hollywood en Europe. Plusieurs des trente longs métrages ainsi produits sous l'égide Continental comptent aujourd'hui encore parmi les classiques du cinéma français ».
Ami de Göring dès la Première Guerre mondiale, ancien directeur de la production à la UFA, Alfred Greven est désigné par Joseph Goebbels, ministre de la propagande du IIIe Reich, directeur de la firme Continental dont les bureaux parisiens se trouvent sur l'avenue des Champs-Elysées, pour produire des films moyens faisant oublier aux spectateurs français le contexte tragique, mais va être à l'origine d'excellents films, souvent complexes, et songera à créé sa Cité du cinéma au Mesnil-le-Roi (Yvelines).
Alfred Greven dispose de fonds allemands importants. Il sait sélectionner les meilleurs. Les meilleurs réalisateurs. Les meilleurs acteurs : Fernandel, Danielle Darrieux, Raimu, Harry Baur, dont l'épouse est juive et qui mourra des suites de tortures... Les meilleures sociétés de distribution. Et produire des films avec des acteurs populaires qui feront oublier un scénario faible ou une réalisation médiocre et d'autres avec des personnalités talentueuses qui osent lui tenir tête.
« Hé non. D'ailleurs, vous avez déjà perdu ! [...] Parce que vous n'avez pas de Juif avec vous. Voyez Hollywood : on ne fait pas de cinéma sans eux ! », a répondu Jacques Prévert, dialoguiste et poète, en déclinant l'offre d'Alfred Greven.
"Les films de la Continental ne sont pas présentés à la censure française [du gouvernement de Vichy]", explique Bertrand Tavernier, réalisateur de "Laissez-passer", qui trouve la personnalité d'Alfred Greven "difficile à cerner".
Le scénariste brillant Henri Jeanson a dit : « Les cinéastes français ont souvent réussi à faire des chefs-d’œuvre malgré… » Parmi ces films financés par la Continental, citons L'Assassinat du Père Noël, L'assassin habite au 21, Le Corbeau, Au bonheur des dames, La Main du diable, Au Bonheur des Dames, Cécile est morte...
De retour en Allemagne, Alfred Greven produit des films... inintéressants selon Bertrand Tavernier.
Christine Leteux, « Continental Films. Cinéma français sous contrôle allemand ». Préface de Bertrand Tavernier. Éditions La Tour verte, collection La muse celluloïd, 2017. 400 pages, 16 pages de photographies, broché. ISBN-13 : 978-2917819425
Couverture du livre : Raimu, dans Les Inconnus dans la maison (1941) de Henri Decoin. Document publicitaire © Production Gaumont.
« 1940 - Main basse sur le cinéma français» de Pierre-Henri Gibert
France, Talweg production avec la participation de France Télévisions, d'Histoire, avec le soutien de la Procirep- société des producteurs de l'Angoa et du Centre national du cinéma et de l'image animée, 2019, 52'
Adapté du livre de Christine Leteux "Continental films : cinéma français sous contrôle allemand"
Avec la voix de Sarah-Jane Sautegrain
Conseillère historique : Christine Leteux
Dessins originaux de Romain Egea
Musique originale Arnauld Cuillevant
Visuels : DR
Sur France 5 le 14 juin 2020 de 18:35 à 19:35
Sur Histoire les 24 juin 2020 à 05:30, 2 juillet 2020 à 01:45, 6 juillet 2020 à 07:15, 12 juillet 2020 à 05:25, 13 juillet 2020 à 02:20
Articles sur ce blog concernant :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire